[13:35] Studio Sudinfo
La ministre wallonne de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal Céline Tellier était invitée dans notre studio pour évoquer l'actualité environnementale mouvementée de ces derniers mois.
La ministre wallonne de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal Céline Tellier était invitée dans notre studio pour évoquer l'actualité environnementale mouvementée de ces derniers mois.
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00:05 On accueille dans notre studio aujourd'hui Céline Tellier, la ministre Wallonne de l'Environnement.
00:09 Bonjour.
00:09 Bonjour.
00:10 Alors on ne peut pas, évidemment, ne pas parler des agriculteurs.
00:14 Madame Tellier, est-ce que vous vous êtes sentie menacée quand vous les avez rencontrés à Dossouïa, une dizaine de jours ?
00:19 Disons que la soirée s'est passée un peu en deux temps.
00:23 Donc d'abord un échange, forcément dans ce genre de manifestation un peu vocale, mais je veux dire qui a été tout à fait respectueux.
00:33 Et puis effectivement, ça s'est un petit peu échauffé au moment où les directs télé ont démarré.
00:39 Et donc là, les choses ont été un petit peu plus tendues.
00:41 Mais surtout, ce qui était important pour moi, c'est le lendemain de pouvoir rencontrer à nouveau les syndicats agricoles au niveau de mon cabinet,
00:49 puisque j'ai rencontré l'ensemble des syndicats le lendemain, pour avoir un dialogue beaucoup plus apaisé et surtout pouvoir discuter du fond,
00:55 parce que c'est vraiment ça qui était important.
00:56 Et justement, vous les avez rencontrés, donc le dialogue n'est pas du tout rompu suite à cet épisode.
01:01 Et est-ce qu'il y a déjà des avancées ?
01:02 Vous, en tant que ministre Wallonne, quel est votre pouvoir d'action par rapport à tout ça ?
01:07 Donc oui, le dialogue, évidemment, continue.
01:09 Il n'a d'ailleurs jamais cessé.
01:10 Depuis le début de la législature, c'est vrai que j'ai longuement discuté avec les agriculteurs dans beaucoup de dossiers.
01:16 Ici, leur demande, elle est assez claire.
01:18 Elle est de mettre fin à une concurrence déloyale qu'ils subissent avec d'autres pays du monde.
01:24 On sait qu'aujourd'hui, on importe dans notre région, dans notre pays et en Europe de façon plus large,
01:30 toute une série de produits qui ne sont pas soumis aux mêmes normes environnementales, aux mêmes normes sociales aussi,
01:35 dans des conditions de travail parfois beaucoup plus difficiles encore, en Amérique latine par exemple ou ailleurs.
01:40 Et donc, on peut comprendre leur demande de dire, si vous nous imposez des améliorations au niveau environnemental ou social,
01:48 c'est aussi important qu'on arrête de nous mettre en concurrence avec ce type d'aliments.
01:53 Et ça, je pense qu'on peut tout à fait l'entendre.
01:55 Et c'est clair que moi, je plaide très fortement pour qu'on puisse imposer aussi aux frontières de l'Europe ce type de normes
02:01 et arrêter d'importer des produits qui ne respectent pas un minimum d'avancée.
02:07 Une autre de leur demande, qui ne me concerne plus directement, c'est aussi de travailler à la simplification administrative.
02:12 C'est clair que nos agriculteurs, il faut le reconnaître, subissent énormément de charges administratives,
02:17 alors que leur propre de leur travail, c'est évidemment pas de remplir des papiers.
02:20 De l'administratif pour faire quoi alors ?
02:22 De l'administratif, alors notamment imposé par l'Europe, c'est vrai à travers ce qu'on appelle la politique agricole commune,
02:28 pour avoir accès à toute une série d'aides. Donc ça, ça concerne plutôt le ministre de l'Agriculture.
02:33 Et puis parfois, pour certains éléments environnementaux, c'est vrai qu'il y a des contrôles sur le terrain
02:37 qui sont importants, avec pas mal d'administratifs à remplir.
02:41 Et donc moi, j'ai pris l'engagement devant eux de pouvoir travailler,
02:44 et on a mis en place au niveau du gouvernement un groupe de travail qui est en train de lister justement,
02:49 précisément, chacune de ces surcharges administratives, pour essayer d'alléger au maximum celles-ci,
02:55 et leur permettre de se concentrer sur l'essentiel de leur travail, qui est de nous nourrir, bien sûr.
03:00 On entend quand même parfois des critiques directes par rapport aux normes environnementales,
03:03 qu'ils considèrent parfois trop strictes. Est-ce que ça, en tant qu'écologiste,
03:06 vous comprenez leur mécontentement à cet égard ?
03:09 Alors, ça fait partie des échanges que j'ai eus, bien sûr, avec eux.
03:13 Et je pense que les discours sont plus nuancés qu'on ne le pense.
03:16 C'est-à-dire que dans beaucoup de syndicats agricoles, ils nous disent,
03:19 mais en fait, nous, on ne demande pas d'arrêter le Green Deal européen,
03:23 ou d'arrêter les normes environnementales.
03:25 On demande simplement que sur la manière dont on doit les respecter,
03:28 ce soit plus, effectivement, facile d'accès, plus facile aussi, notamment sur le plan administratif,
03:34 d'entrer dans cette transition environnementale qu'on nous demande.
03:37 Et moi, ma conviction la plus profonde, c'est qu'on doit faire en sorte que ce qui est plus vert,
03:42 est aussi plus simple à suivre pour nos agriculteurs,
03:45 mais ça vaut aussi pour les entreprises, pour les citoyens, etc.
03:48 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, le système majoritaire n'est pas nécessairement celui-là,
03:52 donc on doit vraiment y travailler.
03:54 Mais je ne souhaite pas, évidemment, réduire la protection de la santé de la population,
03:58 ou de notre environnement.
04:00 Non, je pense que ça, et personne ne le demande d'ailleurs, de revenir en arrière.
04:04 L'idée n'est pas de niveler par le bas, évidemment, notre alimentation à nous.
04:08 On a une alimentation de qualité, effectivement, avec des contrôles stricts au niveau environnemental.
04:13 On doit continuer, évidemment, à promouvoir ça.
04:16 C'est aussi une façon de soutenir nos producteurs pour la qualité de leur production,
04:20 plutôt que de niveler par le bas et de s'aligner sur des normes environnementales
04:25 qui sont beaucoup moins avancées, et une protection qui est beaucoup moins avancée dans d'autres régions.
04:29 Sur ce dossier, on voit clairement un choc entre les écolos d'un côté et le MR de l'autre.
04:34 En tout cas, plus on se rapproche de l'échéance électorale,
04:37 plus les critiques fusent d'un côté et de l'autre.
04:39 Au gouvernement Wallon, vous êtes avec le MR.
04:41 Ça se passe comment, là, au niveau des discussions, des relations entre les deux partenaires ?
04:46 Je pense qu'on se rejoint sur la nécessité d'alléger cette surcharge administrative.
04:50 Donc, on a vraiment mis en place ce groupe de travail conjoint
04:53 au niveau des différents ministères pour alléger cela.
04:57 Alors, il est clair que, sur le plan du fond, on n'a pas la même vision des choses.
05:01 Le MR défend très clairement plutôt cette approche libérale de libre-échange aussi.
05:06 Même si, j'ai été ravie d'entendre que, sur le Mercosur,
05:11 il y avait une volonté partagée au niveau de l'ensemble du gouvernement
05:15 de ne pas signer cet accord.
05:17 J'espère que cette position...
05:18 Pas en l'état, en tout cas.
05:19 Au niveau du gouvernement, la démarche était assez claire.
05:23 Au niveau du gouvernement fédéral, on verra si le MR tient la même position.
05:26 Mais, en tout cas, il est clair que le modèle de dire qu'on veut produire toujours plus
05:32 pour augmenter, effectivement, le revenu, me semble à bout de souffle aujourd'hui.
05:37 On voit que c'est ce qu'on demande aux agriculteurs depuis plus de 20 ans maintenant.
05:40 On l'avait déjà vécu avec la crise du lait il y a de nombreuses années.
05:44 Aujourd'hui, je pense qu'on doit surtout proposer aux agriculteurs
05:47 de vendre mieux leur production à un prix qui soit correct,
05:51 qui leur permet d'être rémunéré,
05:53 plutôt que de s'épuiser à travailler 80 heures semaine pour être payé des clopinettes.
05:57 Et ça, c'est possible aussi en comparaison avec le pouvoir d'achat
05:59 qui est de plus en plus soumis à pression aussi pour le consommateur.
06:03 Oui, c'est clair qu'on a cette tension entre permettre à tous d'avoir une alimentation
06:10 qui soit accessible, de bonne qualité et qui reste financièrement, effectivement, accessible,
06:15 et en même temps, de ne pas brader non plus la valeur de notre alimentation.
06:19 Aujourd'hui, on sait que la part du revenu consacré à l'alimentation est plus basse que jamais.
06:25 Et donc, c'est aussi un choix de société de dire dans quoi est-ce qu'on met les priorités,
06:30 dans un budget, effectivement.
06:32 Mais il est clair que tout le monde n'a pas la possibilité de manger,
06:36 je veux dire, de la nourriture de qualité.
06:38 C'est pour ça qu'on travaille aussi au niveau du gouvernement et dans le cadre de mes compétences,
06:43 notamment sur les cantines de collectivité, c'est-à-dire les écoles, les homes, les hôpitaux,
06:48 les entreprises, qui sont des lieux où forcément les gens se nourrissent sur le temps de midi.
06:53 On doit permettre à chacun d'avoir accès à une alimentation de qualité.
06:55 Comment, à ces moments-là, ils puissent avoir l'alimentation de qualité ?
06:57 Oui, donc, on a financé un soutien très important à plusieurs centaines, aujourd'hui, de cantines
07:03 qui s'inscrivent dans cette démarche, pour, d'une part, permettre cette alimentation de qualité.
07:08 On intervient aussi financièrement pour payer les surcoûts éventuels
07:12 au niveau des écoles, des hôpitaux, etc.
07:15 Ça permet que nos enfants, nos aînés aient accès à cette alimentation de qualité.
07:19 Et, en même temps, on demande aux cantines de se fournir en produits locaux.
07:23 Et ça, je pense que c'est aussi une solution qui est gagnante-gagnante pour tous les publics,
07:27 puisqu'on permet aussi à nos producteurs locaux, notamment à nos agriculteurs,
07:31 d'avoir une demande qui soit suffisante.
07:33 Parce qu'aujourd'hui, notamment sur le bio, par exemple,
07:36 des producteurs bio nous disent "Moi, aujourd'hui, je produis bio,
07:40 et, effectivement, j'en tire un revenu qui est plus intéressant, souvent,
07:44 mais il faut que la demande suive".
07:45 Et c'est vrai que c'est un des enjeux, aujourd'hui, c'est de permettre
07:49 à nos agriculteurs, à nos producteurs, d'avoir une demande suffisamment stable.
07:52 En travaillant sur ces cantines, c'est un levier très fort et très concret
07:56 qui permet d'y arriver.
07:58 Ce choc écolo-MR, on l'a aussi senti sur le dossier d'Epiphace,
08:01 avec un Georges-Louis Boucher qui a été assez virulent à votre égard
08:04 et qui réclamait votre démission. Vous êtes toujours là ?
08:07 Oui, je suis toujours là parce que je trouve que, parfois,
08:09 démissionner, c'est la solution de facilité quand on est en train de gérer une crise.
08:14 C'est vrai que, voilà, je trouvais que l'attitude, en l'occurrence de Georges-Louis Boucher,
08:19 était un petit peu culottée, puisque, quand on l'interroge sur
08:24 "Est-ce que vous êtes prêts à interdire ces substances chimiques, l'Epiphace,
08:28 à la source, c'est-à-dire au niveau européen, là où on laisse la possibilité
08:32 de diffuser ces substances partout dans notre environnement,
08:35 parce qu'ici, on parlait de l'eau potable, mais ces substances, elles sont partout.
08:39 Elles sont dans notre alimentation, elles sont notamment dans tout ce qui est poisson,
08:42 viande, légumes, mais aussi dans les poêles à frire, dans les kawé, etc.,
08:46 puisque ce sont des substances qui sont utilisées aussi pour toute une série d'intérêts,
08:51 d'imperméabilisation, d'anti-graisse, etc. Donc, ces substances, elles sont partout.
08:55 Donc, faire croire que le problème n'est que spécifiquement dans l'eau potable
08:59 et que c'est à cause de la ministre Sothelier, je pense que c'est une vision très partielle des choses.
09:05 Et, lorsqu'on l'interroge sur "Est-ce que vous êtes prêts à interdire ces substances au niveau européen,
09:09 ce qui permettrait de vraiment, en fait, régler le problème une fois pour toute,
09:13 il n'est absolument pas favorable. Donc, ce double discours du MR est parfois particulièrement...
09:17 — L'écologue veut l'interdire au niveau européen ?
09:20 — Tout à fait. Donc, ça faisait partie des choses qui étaient sur la table de l'UE
09:24 à travers un règlement qui visait justement à interdire toute une série de substances problématiques.
09:29 Et ça a été bloqué par les conservateurs, dont les libéraux.
09:33 — OK. Quand ce scandale-là, justement, a éclaté, il y a aussi des députés de l'opposition
09:38 qui vous ont accusé d'avoir menti. Ici, avec le recul, comment est-ce que vous expliquez
09:41 les cafouillages qu'il y a eu à l'époque au niveau du Parlement Wallon ?
09:45 — Donc, effectivement, il y en a qui m'ont traité de menteuse, ce qui est particulier,
09:50 parce que quand on n'a pas une information, c'est difficile de la cacher. Et donc, effectivement,
09:54 j'ai toujours dit, dès que je me suis défendue au Parlement, que si j'avais été moi-même informée
10:00 des dépassements de la future norme, puisque c'est une norme qui n'existe pas encore
10:04 au niveau de l'eau potable pour l'épée face, j'aurais évidemment demandé très clairement
10:08 à la SOEDE d'informer ses clients pour permettre une fourniture alternative,
10:14 des bouteilles d'eau par exemple, etc. Malheureusement, ça n'a pas été le cas.
10:18 Donc l'information n'est pas remontée jusqu'à moi. Donc il n'y a évidemment aucune volonté
10:22 de cacher quoi que ce soit dans mon chef. Simplement, effectivement, il y a eu un problème
10:26 de remontée d'informations, que ce soit de la part de la SOEDE, de la part de l'administration
10:32 ou de la part du conseiller de mon cabinet, qui n'est pas remontée jusqu'à moi, effectivement,
10:36 pour trancher cette question de "Ok, on a réglé le problème", puisqu'en l'occurrence,
10:41 ils ont travaillé à régler le problème et ils ont mis en place notamment des filtres à charbon
10:45 qui ont permis de ne plus avoir aujourd'hui de problèmes de ce type. Mais par contre,
10:49 effectivement, les personnes n'ont pas été informées au moment des faits,
10:53 ce qui est tout à fait inacceptable.
10:54 - Aujourd'hui, on peut rassurer les citoyens, il n'y a pas de problème sur la qualité de l'eau en Wallonie.
10:59 Donc on a évidemment testé l'ensemble des zones de distribution.
11:02 C'était prévu avant cette crise PFAS, puisqu'on avait commencé ce monitoring en septembre déjà.
11:08 On a accéléré les choses pour avoir les données le plus rapidement possible.
11:11 On a terminé l'ensemble des analyses en décembre. Donc l'ensemble de la Wallonie est couvert,
11:16 ce n'est pas uniquement les clients de la SOEDE. Et aujourd'hui, effectivement,
11:20 on a partout des niveaux inférieurs à 100 nanogrammes. Il y a eu quelques endroits
11:25 où il y avait 3-4 zones de distribution où il y a eu des pics très légers au-dessus,
11:33 effectivement, qui ont été constatés. Entre-temps, la situation est revenue sous la barre des 100.
11:38 C'était un point, évidemment, extrêmement important. Et surtout, le message maintenant aux distributeurs,
11:42 il est clair. C'est si vous avez ce dépassement de cette valeur de 100, ce qui est une future norme,
11:47 donc il est vrai qu'ils n'y prêtaient moins attention auparavant. Mais dorénavant,
11:53 effectivement, ils doivent informer les clients directement et fournir aussi une eau alternative.
11:58 Et vous, vous voulez mettre aussi en place un principe de précaution.
12:00 Ça pourrait être encore plus prudent que ce qu'impose la future norme.
12:04 Oui, donc la future norme, elle est de 100. Et ma volonté, c'est qu'on puisse avoir des seuils de vigilance.
12:09 Ça veut dire qu'au niveau des opérateurs distributeurs d'eau, ils puissent,
12:14 dès l'atteinte de certains seuils, enclencher des mécanismes de vérification plus pointus.
12:20 Ça ne veut pas dire que les gens ne pourront pas consommer l'eau, parce qu'effectivement,
12:23 elles respectent bien les seuils fixés par l'autorité européenne, mais simplement qu'on permette de dire
12:28 "Tiens, on va éviter d'aller flirter avec cette valeur de 100 qui risque d'être atteinte le cas échéant".
12:34 Parce qu'on a quand même qui se trouve dans les 90, donc on est quand même proche de...
12:37 Voilà, il n'y en a pas beaucoup, mais effectivement, on en a identifié quelques-uns.
12:40 Il y a un travail spécifique qui est fait d'ailleurs sur ces valeurs-là,
12:44 puisqu'elles se situent toutes à peu près dans la même zone, autour de la même adduction d'eau.
12:47 On a vu le fait de passer de l'autre côté de la valeur de 100.
12:50 Voilà, pour celle-là, il y a un travail spécifique qui est fait.
12:52 Là, c'est plutôt Vivaqua qui est concerné, que la SEDE comme distributeur d'eau, comme fournisseur d'eau.
12:57 Mais au-delà de ça, c'est vrai que le message général, c'est de dire
13:00 "On veut avoir des seuils de vigilance qui permettent d'agir sans attendre qu'on monte trop haut dans ces niveaux".
13:08 Et ça, ça se fait déjà maintenant ou ça va être mis en place ?
13:10 Ça va être mis en place. On attend encore les recommandations du conseil scientifique indépendant
13:14 qui a été mis en place, donc des toxicologues, des médecins, vraiment des spécialistes sanitaires.
13:20 Qui nous permettent de nous aider à fixer ces seuils les plus pertinents
13:23 pour ne prendre aucun risque pour la santé des personnes.
13:27 Il y a aussi eu le dossier des broyeurs à métaux, là on parle de la pollution de l'air.
13:31 Sans rentrer dans le détail technique parce que c'est assez complexe,
13:34 ce qu'on veut surtout savoir, c'est aujourd'hui, est-ce qu'on peut rassurer les citoyens sur la santé, sur l'environnement ?
13:39 Il y a des garanties qui existent aujourd'hui ?
13:41 Alors, les broyeurs à métaux, c'est une pollution "ancienne" qu'on doit gérer aujourd'hui.
13:47 Donc il n'y a rien de neuf dans ce dossier en tant que tel.
13:50 On est finalement à devoir gérer des choix qui ont été faits à un moment donné,
13:53 d'installer des entreprises qui sont effectivement potentiellement polluantes
13:58 à proximité des habitations. Ce sont des choix historiques.
14:01 Aujourd'hui, il est clair qu'on ne les ferait plus, mais on doit gérer malheureusement ce passif.
14:05 Donc depuis le début de la législature, on traite en fait ce dossier.
14:08 J'avais d'ailleurs participé moi-même à beaucoup de réunions citoyennes sur le terrain.
14:12 On avait fait des analyses dans les potagers des gens.
14:14 On avait lancé un biomonitoring, donc des analyses de sang auprès de la population.
14:19 On aura les résultats dans les prochaines semaines.
14:21 Donc ça, ça fait partie de tout ce qui est déjà en cours.
14:24 Mais je veux rassurer sur une chose. Vous parlez de pollution de l'air.
14:26 En fait, les choses sont un peu plus nuancées. On parle ici d'un risque de PCB.
14:31 Donc c'est une substance polluante qui n'est pas une substance qu'on peut respirer.
14:37 C'est une substance qui est dangereuse si on la mange en fait.
14:40 Donc concrètement, évidemment, ni vous ni moi ne mangeons du sol pollué.
14:44 Si ça tombe sur les légumes du potager par exemple.
14:46 On doit faire attention en fait dans trois grands cas.
14:49 D'une part au niveau des jeunes enfants qui pourraient mettre les mains au sol
14:53 et puis mettre les mains à la bouche.
14:55 Donc il est clair que là-dessus, il y a un travail spécifique de recommandation
14:59 qui a été fourni pour les écoles, pour les enfants, etc.
15:02 Un enjeu sur les œufs, parce qu'on sait que les œufs peuvent capter,
15:06 les graisses en fait peuvent enregistrer ces PCB.
15:09 Donc on a conseillé de ne pas consommer les œufs des poules domestiques.
15:12 Et puis un enjeu plutôt de laver les fruits et légumes.
15:15 Ils peuvent être consommés, même s'ils sont produits dans les potagers,
15:17 mais ils doivent être bien lavés pour éviter d'avoir de la terre qui serait consommée.
15:21 Si on respecte ces trois grands principes,
15:24 d'après les scientifiques qui nous ont conseillés là-dessus,
15:27 déjà en 2020, 2021, il n'y a effectivement pas de risque aigu pour la santé des personnes.
15:32 Mais ce qu'on veut vérifier maintenant, c'est quitte d'une exposition chronique
15:36 pour les gens qui habitent à proximité, effectivement, sur ces sols,
15:39 qui sont aussi des anciens sites industriels pour la plupart d'entre eux.
15:43 Et donc ça, c'est le biomonitoring qui pourra nous donner des indications là-dessus.
15:46 Et aussi des gens qui n'ont pas fait attention aux recommandations avant 2020,
15:50 avant qu'on en discute ici au gouvernement.
15:52 Bien sûr, avant qu'on mette en place ces recommandations.
15:55 Là, l'enjeu reste présent, effectivement.
16:00 Donc il y a eu les pifas, les broyeurs à métaux.
16:02 Toutes ces sorties à quelques mois des élections,
16:06 ça ne vous a pas surpris comme calendrier ?
16:09 Il est clair que, voilà, je ne vais pas tomber dans le complotisme,
16:14 mais c'est vrai que j'ai annoncé ma candidature à l'automne.
16:18 Et puis juste après, on a eu ces différents éléments qui sont sortis dans l'actualité.
16:24 Il est clair que voilà, ça fait partie du job de gérer des crises
16:27 quand on est responsable politique.
16:29 Mais certains, je trouve, y ont trouvé un jeu un peu malsain d'en rajouter quelques couches.
16:36 Donc voilà, j'espère qu'en tout cas, la campagne sera un peu plus mesurée
16:40 dans les expressions des uns et des autres,
16:42 parce que je pense que, en fait, ça ne grandit personne
16:45 de faire des attaques personnelles sur les gens
16:47 ou d'essayer de décrédibiliser les adversaires.
16:49 Je pense que c'est plus intéressant qu'on parle de nos projets aussi pour l'avenir.
16:53 Là, vous, c'était un peu une première expérience à ce niveau-là.
16:55 C'est votre première expérience en politique avec le gouvernement Wallon.
16:59 Ça n'a pas été trop dur à vivre, justement, ces derniers mois,
17:01 d'être comme ça confronté, quand il y en a un qui commence à se calmer,
17:05 un autre qui revient ?
17:07 Je ne vous cache pas qu'à titre personnel, humainement,
17:10 ce ne sont pas, pardon, les mois les meilleurs de ma législature.
17:16 C'est vrai qu'on a fait beaucoup de très chouettes projets,
17:18 notamment tout ce qui est plantation d'arbres, de haies.
17:21 On a atteint nos objectifs qui étaient très ambitieux.
17:23 On a créé deux parcs nationaux.
17:25 On a travaillé sur l'alimentation durable dans les cantines, notamment.
17:28 Et donc, on a des beaux projets qui sont, je trouve, positifs
17:31 et qui rassemblent aussi les gens.
17:34 C'est vrai que ce sont des projets aussi qui ont cet avantage
17:37 de recréer du lien entre la population.
17:40 Je pense qu'on en a bien besoin aujourd'hui de retrouver ce lien.
17:43 Et donc, c'est clair que subir des attaques à répétition
17:47 où on sent que parfois certains prennent vraiment un malin plaisir
17:50 à essayer de vous pousser au fond,
17:53 humainement, ça reste une expérience qui est difficile, oui.
17:56 Malgré tout, ça ne vous empêche pas de vous présenter,
17:59 du coup, pour la première fois aux prochaines élections ?
18:01 Oui.
18:02 C'est clair que le choix de se présenter pour moi,
18:06 il était logique dans la mesure où,
18:08 effectivement, je ne m'étais pas présentée précédemment.
18:11 Je n'avais jamais fait de politique avant.
18:13 Je ne viens pas d'une famille de politiciens non plus, pas du tout.
18:17 Mes parents étaient enseignantes pour l'un et policiers pour l'autre,
18:21 donc pas du tout dans le serrail politique.
18:24 Mais je trouve que quand on a été aux responsabilités,
18:27 c'est normal aussi de se présenter pour aussi faire le bilan, en fait,
18:32 de son expérience.
18:33 On verra la suite de ma carrière.
18:36 Moi, je n'ai jamais dit que je ferais de la politique toute ma vie.
18:39 Ça n'a jamais été un objectif.
18:41 J'ai un passé plutôt dans l'environnement, c'est vrai, dans l'associatif,
18:46 parce que je pense vraiment que ce sont des enjeux essentiels depuis longtemps
18:51 sur lesquels on doit travailler tous ensemble.
18:53 Mais il y a plein de façons de s'engager aussi.
18:55 Mais je trouve qu'on a besoin aussi de gens qui s'engagent en politique
18:58 parce que ça reste une façon de faire changer les choses de façon très forte,
19:04 avec des leviers puissants.
19:05 Donc, ce n'est pas une baguette magique.
19:07 On ne peut pas d'un coup de baguette gérer des pollutions historiques,
19:10 par exemple, c'est clair.
19:11 On n'est pas des magiciens quand on est politicien ou politicienne.
19:14 Mais si on peut, en tout cas, en l'espace de 4-5 ans,
19:18 faire quelques projets qui vont vraiment changer les choses
19:21 et faire évoluer d'une part la prise de conscience des enjeux environnementaux,
19:25 mais aussi en matière de bien-être animal, en matière de nature,
19:28 en matière de forêt, par exemple, toutes les compétences qui sont les miennes.
19:33 Voilà, je trouve que le bilan qu'on a pu mener avec mon équipe,
19:38 avec mon administration, il est quand même assez positif.
19:40 - Et alors justement, la fois passée, vous étiez venue de la société civile.
19:43 Aujourd'hui, vous êtes un membre à part entière d'Ecolo.
19:45 Vous êtes une candidate sur une liste Ecolo
19:47 ou une candidate Ecolo sur une liste électorale,
19:50 comme vous voyez.
19:51 - Donc aujourd'hui, j'ai décidé de prendre ma carte de parti.
19:55 Ça ne fait pas très longtemps, en fait.
19:56 J'ai fait ça à l'automne dernier.
19:58 Donc j'ai attendu vraiment de vivre cette législature
20:02 pour voir si je me sentais bien au sein du parti,
20:05 si je me sentais bien aussi dans ce milieu politique.
20:08 Donc voilà, ça faisait partie d'un choix que j'ai mûrement réfléchi très très longtemps.
20:13 Ça n'allait pas nécessairement de soi pour moi.
20:16 Mais donc oui, je serai candidate tête de liste en Brabant-Ouallon
20:19 pour les élections régionales.
20:22 Donc un peu les mêmes fonctions, finalement.
20:25 En tout cas, le même niveau de pouvoir que celui que j'exerce aujourd'hui.
20:30 Voilà, donc c'est une nouvelle aventure aussi qui va s'ouvrir.
20:34 Mais ma volonté, c'est de rester moi-même aussi dans cette campagne
20:38 et donc d'être avant tout dans le dialogue avec les gens
20:41 parce que je pense que c'est quelque chose aussi que j'ai toujours essayé d'avoir.
20:44 C'est dialogue avec d'autres personnes,
20:46 d'ailleurs que celle de ma formation politique.
20:48 C'est vrai que j'ai beaucoup dialogué aussi
20:51 et mené des projets avec d'autres collègues du gouvernement,
20:54 d'autres couleurs politiques.
20:56 Et aussi, je pense que dans l'ensemble de mes projets,
20:58 j'ai chaque fois essayé d'avoir des échanges avec des gens
21:01 qui ne pensaient pas la même chose que moi, en fait,
21:03 ou que ma formation politique.
21:05 Et je trouve que c'est très riche d'essayer du coup de construire des projets
21:08 qui permettent de répondre aux demandes d'une multitude de personnes.
21:13 Et je pense qu'en fait, on a pu le faire avec différents projets.
21:17 Je pense aux parcs nationaux, par exemple, c'est un exemple typique.
21:20 Ce sont des projets qui ont été vraiment, qui sont partis du terrain.
21:24 Nous, évidemment, on a mis le cadre, on a mis les moyens financiers,
21:26 mais qui ont été menés par des agriculteurs, des entreprises,
21:29 des associations, des communes, des chasseurs même, etc.,
21:33 qui se sont mis ensemble pour finalement dessiner l'avenir.
21:36 Participer à la collectivité aussi.
21:38 Dessiner l'avenir de leur territoire.
21:40 Quand on a le projet Yes We Plant, de plantation d'arbres et de haies,
21:44 qui ont été menés par toute une série d'acteurs aussi,
21:46 des mouvements de jeunesse.
21:47 Vous ne pouvez pas tout planter vous-même, c'est sûr.
21:48 Non, ce n'est pas moi qui ai planté les 4000 km de haies.
21:50 Donc, on a réussi ce pari qui était un pari assez fou, il faut le reconnaître.
21:55 Ça a beaucoup fait parler en tout cas au départ.
21:57 Oui, beaucoup s'étaient moqués un peu de cet objectif au départ,
22:00 en disant à quoi ça sert les haies.
22:02 On voit qu'aujourd'hui, les haies nous protègent des inondations,
22:05 les haies nous protègent en matière de biodiversité,
22:08 amènent de la fraîcheur aussi aux bétails dans les champs, etc.
22:12 Et donc, ça a beaucoup d'avantages en termes de protection.
22:17 C'est aussi un projet qui est très positif.
22:19 Et franchement, quand on voit les enfants qui plantent ces haies
22:24 dans leur école, les mouvements de jeunesse, etc.,
22:27 ils ont tous des étoiles plein les yeux.
22:29 Rien que pour ça, c'était un projet qu'il fallait mener.
22:31 Pour cette campagne, qu'est-ce que vous redoutez le plus justement
22:34 quand vous regardez ce qui s'est passé ces derniers mois,
22:36 les mois à venir, comment vous les apprivoisez ?
22:39 Je pense que la campagne, elle sera ce qu'on en fera.
22:43 Donc, j'espère vraiment que les partenaires politiques,
22:47 je vais plutôt les appeler comme ça, que les adversaires,
22:50 seront dans cette approche de dire on va un peu discuter du fond
22:54 et surtout des projets pour la suite, des vrais problèmes
22:57 finalement qui se posent, plutôt que d'essayer d'attaquer les personnes
23:01 avec beaucoup de malhonnêteté intellectuelle parfois,
23:03 il faut le reconnaître.
23:05 Ce que je redoute, c'est qu'on n'ait pas des espaces de dialogue suffisants.
23:10 Parce que parfois, ici, on a bien le temps de discuter ensemble,
23:14 on a une longue émission, mais parfois, ce n'est pas le cas.
23:16 On a parfois une minute pour faire part de son point de vue.
23:19 Et donc, c'est très facile pour certaines personnes d'attaquer en une minute.
23:23 C'est beaucoup plus difficile de se défendre en une minute.
23:26 Et donc, j'espère qu'on aura ces espaces de dialogue.
23:30 Parce qu'aujourd'hui, quand on voit la montée aussi des extrêmes
23:33 dans notre région, on sait que l'extrême droite, heureusement, est encore faible.
23:37 Mais malheureusement, ce n'est pas le cas au nord du pays,
23:39 ce n'est pas le cas ailleurs en Europe.
23:41 Je pense qu'il y a une responsabilité aussi politique de se dire,
23:44 entre démocrates, on doit se mettre aussi ensemble
23:47 pour régler les problèmes concrets qui se posent au quotidien chez les personnes,
23:52 plutôt que de s'attaquer et de chercher la petite phrase.
23:56 Ici, avant les élections, il y a encore du travail pour le gouvernement Wallon.
23:59 Et vous avez notamment un projet qui est celui de la consigne
24:01 sur les canettes et les bouteilles.
24:03 Ça avance bien, on va la voir cette consigne ?
24:05 Ça avance très bien.
24:06 Donc, je suis vraiment très contente de la façon dont on a travaillé là-dessus.
24:09 Là aussi, sans idéologie.
24:11 En fait, dès le début, on a essayé de travailler de façon un peu méthodique,
24:15 d'analyser vraiment tous les problèmes concrets qui se posaient aujourd'hui,
24:18 qui faisaient que la consigne n'existait pas encore dans notre région.
24:21 Et puis, essayer de lever chacun de ces freins et de trouver des solutions.
24:25 Et donc, aujourd'hui, on a une étude qui est sur la table,
24:29 qui a permis d'objectiver les choses.
24:31 Avec des scénarios, hein ?
24:32 Avec différents scénarios possibles.
24:34 Une consigne vraiment classique, une consigne physique,
24:37 comme on l'imagine, comme on la pratique déjà pour le verre,
24:40 jusqu'à une consigne totalement digitale numérique,
24:44 mais qui peut poser un certain nombre de problèmes
24:46 pour des personnes qui n'ont pas facilement accès au numérique.
24:49 Et donc, c'est un vrai enjeu aussi dans notre société.
24:51 Et puis, des scénarios un peu intermédiaires ou hybrides,
24:54 qui permettraient de combiner les avantages et les inconvénients des deux formules.
24:58 Donc, voilà, on est en train de mettre tout ça sur la table.
25:01 J'en ai aussi discuté avec mes homologues de l'environnement
25:04 au niveau de la région flamande et de la région bruxelloise,
25:07 puisque l'objectif, c'est d'avoir un système qui vale pour toute la Belgique.
25:11 Donc, maintenant, on a vraiment l'ensemble des éléments à notre disposition.
25:14 On va essayer de cheminer dans la même direction,
25:16 ce qui est pas mal aussi en Belgique, de temps en temps,
25:18 de pouvoir travailler avec les autres régions.
25:20 Et donc, proposer à nos gouvernements respectifs
25:23 une orientation dans les prochaines semaines.
25:25 Et alors maintenant, pour le futur, si on imagine que vous avez carte blanche
25:29 lors d'un prochain gouvernement, que vous rempilez au même poste, à l'environnement,
25:33 sur quoi vous mettriez l'accent ?
25:35 Votre cheval de bataille pour la suite.
25:37 Je pense qu'il y a un travail vraiment de fond à faire avec le secteur agricole,
25:44 très clairement, pour résoudre les problèmes concrets qui se posent pour eux,
25:50 mais aussi ne pas abandonner nos ambitions au niveau écologique et au niveau de la santé.
25:54 Et même les renforcer un petit peu aussi, les ambitions.
25:56 Et les renforcer, notamment, sur tout ce qui est pesticides.
25:59 On sait qu'on est un pays qui utilise encore beaucoup de pesticides.
26:02 Donc, on a déjà accompagné plus de 400 agriculteurs maintenant
26:06 qui sont en chemin vers ce qu'on appelle l'agroécologie
26:09 pour petit à petit diminuer l'utilisation de ces pesticides, etc.
26:13 Mais je crois qu'on doit aller plus loin pour mieux protéger aussi les riverains de ces produits.
26:19 Mais ne pas le faire, évidemment, dans l'idée qu'on mette à mal nos agriculteurs.
26:23 Donc, c'est vraiment cet équilibre à trouver entre les accompagner,
26:27 leur donner les moyens financiers aussi de se reconvertir vers le bio, par exemple.
26:33 Soutenir aussi nos producteurs bio, parce qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'avec la crise des prix,
26:37 ils souffrent beaucoup.
26:39 Donc, c'est aussi un appel que je lance.
26:41 Si vous voulez soutenir nos producteurs locaux et en particulier les producteurs bio,
26:45 allez aussi dans les fermes, allez dans les marchés, allez dans les magasins.
26:49 Ils ne sont pas nécessairement toujours plus chers, en particulier sur les produits frais.
26:53 C'est parfois une idée reçue qu'on peut avoir.
26:55 Surtout quand on va directement chez le producteur.
26:57 Surtout quand on va directement chez le producteur, en effet.
26:59 Il y a eu une étude qui montrait que les supermarchés faisaient une plus grosse marge bénéficiaire sur les produits bio.
27:04 Oui, tout à fait. Et ça, ça fait partie des choses que les agriculteurs nous disent.
27:08 C'est que les distributeurs n'ont pas toujours joué le jeu.
27:11 Et en particulier sur le secteur bio, ils se sont pris une marge plus importante là-dessus.
27:15 Ce qui fait que le bio en supermarché est plus cher,
27:17 alors qu'en termes de prix de revient pour l'agriculteur, ça n'est pas le cas.
27:20 Et en termes de coûts pour le supermarché.
27:22 Et en termes de coûts, effectivement.
27:24 Donc c'est important qu'on se dise, mais finalement, c'est quoi le modèle qu'on veut collectivement ?
27:28 Est-ce qu'on veut une alimentation qui ne nous fasse pas mal à la santé ?
27:33 Ni à nous, ni aux agriculteurs, parce que ce sont aussi les premières victimes de ces pesticides.
27:37 Et donc comment est-ce qu'on met en place, je veux dire, des choix de société
27:41 qui permettent que ça soit évidemment accessible à tout le monde ?
27:44 On n'a pas tous des salaires mirobolants qui permettent d'avoir des dépenses de 250 euros par semaine au supermarché.
27:50 Mais qui permettent aussi de payer nos producteurs,
27:52 parce que c'est aussi évidemment essentiel de garder chez nous cette production
27:57 et faire en sorte que les producteurs puissent nourrir d'abord et avant tout la population locale.
28:02 Et tout ça, on peut le faire au niveau wallon,
28:04 ou est-ce que pour vous ce serait encore une meilleure place de le faire depuis le fédéral, du coup ?
28:08 Je pense que sur l'agriculture, ça se joue beaucoup au niveau européen aussi,
28:12 parce que cette concurrence déloyale, elle se décide à ce niveau-là.
28:16 Mais on a des leviers au niveau wallon, c'est que l'accès à la terre, par exemple,
28:20 pour nos agriculteurs est un élément très très important.
28:23 Aujourd'hui, ils sont en concurrence avec des projets d'urbanisation importants,
28:28 donc c'est aussi pour ça qu'on veut mettre ce qu'on appelle le stop béton en place.
28:31 Donc arrêter d'urbaniser et d'artificialiser nos sols, en fait, qui aujourd'hui sont construits,
28:38 alors que ce sont parfois des bonnes terres agricoles.
28:40 On doit vraiment préserver ces sols aussi.
28:42 Ça fait aussi partie des grands enjeux pour moi, pour la prochaine législature,
28:45 c'est de mieux protéger nos terres, nos sols, et d'arrêter d'urbaniser à tout va.
28:49 Et de, par contre, mieux repenser aussi nos centres-villes.
28:54 Je pense qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour faire des centres-villes ou des centres de villages
28:58 qui soient attractifs, qui soient agréables, qui soient bons pour les enfants,
29:04 qui puissent aller jouer dans les rues, etc., sans crainte pour leur sécurité,
29:08 sans crainte ni pour la santé de leurs poumons.
29:10 Enfin voilà, je pense qu'il y a vraiment des beaux projets très concrets à mettre en place encore
29:15 pour soutenir cette transition, sans compter aussi toute la transition climatique, évidemment,
29:20 et notamment de continuer l'isolation de nos logements,
29:22 qui va améliorer notre portefeuille et notre confort de vie également.
29:26 Il y a encore du pain sur la planche.
29:27 Il y a encore du pain sur la planche, et donc voilà, mon message, c'est de dire
29:30 qu'on doit continuer évidemment cette transition environnementale,
29:33 on doit l'accélérer même, parce qu'on a des enjeux importants au niveau climatique,
29:36 au niveau biodiversité et au niveau de notre propre santé,
29:39 et on doit le faire en étant aussi pragmatique et en étant avec la population
29:44 plutôt que de monter les gens les uns contre les autres.
29:47 Je pense qu'on n'arrivera jamais à aucune bonne solution en travaillant comme ça.
29:50 Et on a pris aussi un peu de retard lors de cette législature à cause des différentes crises
29:53 auxquelles on a été confrontés, crise sanitaire, crise en Ukraine,
29:56 tout ça, ça vous a empêché de mener à bien certains projets que vous auriez voulu voir le jour ?
30:00 Il est clair que ça a occupé beaucoup le gouvernement, ces différentes crises.
30:04 On n'a pas été épargnés là-dessus.
30:07 Je dirais qu'en même temps, sur les inondations, on a dû évidemment gérer les inondations en tant que telles,
30:11 mais je pense que ça a été aussi un coup de fouet pour certains investissements,
30:16 notamment sur ce qu'on appelle l'adaptation au changement climatique,
30:19 c'est-à-dire préparer notre territoire à des canicules, à des sécheresses,
30:23 à des inondations qui risquent d'être plus fréquentes.
30:25 Et ce qu'est faire marche arrière, on ne saura pas.
30:27 Voilà, donc l'idée c'était de se dire, on va reconstruire notre région,
30:30 notamment toute la vallée de la Vestre qui a beaucoup souffert de ces inondations,
30:34 mais on ne doit pas reconstruire à l'identique.
30:36 On doit reconstruire en tirant les leçons et donc en réduisant le risque,
30:40 notamment en laissant plus de place à la rivière pour qu'elle puisse,
30:44 voilà, si besoin, sortir de son lit, mais dans des zones évidemment qui soient sécurisées
30:49 et non pas dans les habitations de la population.
30:51 Justement ici, une dernière question.
30:53 C'est vrai que ces derniers jours, on voit qu'il y a pas mal d'alertes aux inondations.
30:56 On a l'impression aussi qu'on a un peu tiré les leçons.
30:58 Dès que des fortes pluies sont annoncées, on tire plus vite la sonnette d'alarme.
31:02 Est-ce que les gens se sentent plus en sécurité aujourd'hui, pas encore suffisamment ?
31:07 Non, je pense que la peur au ventre, elle est toujours là.
31:10 Et je vais vous dire que moi, quand il pleut beaucoup, je la ressens.
31:14 Voilà, j'ai aussi eu des inondations dans ma commune à l'époque.
31:18 Mais au-delà de ça, en tant que responsable politique,
31:20 on a évidemment toujours peur que quelque chose arrive à notre région.
31:25 Et donc on met en place des chantiers.
31:27 Moi d'ailleurs, qui les gère au niveau de la vallée de la Veste,
31:30 de reconstruire toutes les berges de la vallée de la Veste,
31:32 pour réduire ce risque d'inondation.
31:34 Ce sont des chantiers qui sont déjà en cours, mais qui vont prendre du temps,
31:37 parce que c'est réaménager tout le bassin versant de la Veste aussi.
31:40 Donc toute la vallée qui doit être réaménagée.
31:43 Et donc on est vraiment dans cette optique de mieux protéger la population par rapport à ces risques.
31:48 Parce que c'est clair qu'en matière de changement climatique,
31:51 agir coûtera toujours moins cher que de ne pas agir.
31:54 Que ce soit au niveau financier, mais surtout au niveau humain aussi, évidemment.
31:58 Donc notre rôle en tant que responsable politique, c'est de protéger la population.
32:02 Et je pense que là-dessus, ces inondations, malheureusement,
32:05 elles ont été un coup d'accélérateur aussi pour cette prise de conscience-là,
32:09 dans l'ensemble des formations politiques, j'espère.
32:11 Merci Céline Tellier.
32:12 Merci à vous. Bonne journée.
32:13 Bonne journée.
32:14 ♪ ♪ ♪