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  • 08/02/2024

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Transcription
00:00 La loi SRU date du 13 décembre 2000, elle est encore très incorrectement impliquée.
00:07 Et oui, certaines communes préfèrent payer des amendes plutôt que de se doter de logements sociaux.
00:12 Selon vous, l'État doit-il contraindre encore plus les communes à la respecter ?
00:17 C'était l'objet de notre question web du jour et vous le voyez, vous êtes une courte majorité
00:20 à penser qu'il ne faut pas contraindre ces communes.
00:23 54% et autre réponse contre 46%.
00:27 Et on va aller plus loin sur ce sujet avec notre invité Olivier Giraud de la CNL37.
00:33 Oui, parce que le gouvernement a comme projet d'assouplir cette loi SRU pour y inclure des logements intermédiaires,
00:38 des logements dont le loyer est plafonné, accessibles à la classe moyenne et non plus seulement aux classes les plus défavorisées.
00:44 Une loi seulement partiellement appliquée déjà. Bonjour Olivier Giraud.
00:48 Bonsoir messieurs.
00:49 Alors si on prend l'exemple de l'Inde-Réloi, il y a 11 communes sur 18 qui sont éligibles, qui doivent appliquer cette loi SRU.
00:56 11 qui ne respectent toujours pas ce quota des 20 ou 25% de logements sociaux. C'est un constat d'échec ?
01:03 Je ne pense pas. Le principe de la loi SRU, c'était de faire en sorte de freiner la proportion de certaines municipalités
01:13 à plutôt accueillir sur leur territoire des gens favorisés.
01:17 Donc la loi avait pour objectif de rééquilibrer justement, je dirais, les catégories sociales dans les communes.
01:26 Et la solution, c'était effectivement la construction de logements sociaux.
01:30 Donc pour respecter la loi SRU, il faut construire du logement social. Mais ce ne sont pas les maires qui construisent du logement social.
01:40 Et à partir de là, il faut justement aider, favoriser la construction de logements sociaux sur les communes dites carencées.
01:49 On va y venir, mais l'objectif de 20-25% est trop ambitieux dès l'origine ?
01:54 Non, je ne pense pas. On peut voir sur l'Inde-Réloi des communes qui dépassent le taux de 25% de logements sociaux.
02:03 Ça s'en sert d'écore ou jouer les taux par exemple.
02:05 Et même s'il y a quelques difficultés, ça n'empêche pas de construire un cadre de vie agréable et totalement, je dirais, praticable pour les habitants.
02:17 Des maires des 20 plus grandes villes de France ont écrit une lettre au Premier ministre pour lui demander de ne pas plier sur cette question.
02:25 Il faut plus de souplesse ou conserver cette exigence, à votre avis ?
02:28 Je crois qu'il faut conserver cette exigence pour éviter justement des dérives avec des villes, on va dire, composées.
02:36 On a vu se mettre en place sur certaines communes des dispositifs qui favorisent vraiment de façon très sensible la venue de personnes favorisées.
02:44 Et à un moment donné, il y a des équilibres qui se créent. Et ce sont les communes d'à côté qui accueillent. Donc ça ne peut pas fonctionner.
02:51 Il faut de la mixité sociale. Donc cette loi doit être conservée. Les modes de calcul doivent être conservés.
02:57 On doit continuer à aiguillonner les municipalités à construire du logement social. Nous, ce qu'on propose, c'est que la fameuse taxe soit doublée.
03:06 Mais il faut aussi qu'on fasse en sorte d'aider à la construction de logements sociaux. Ça veut dire qu'il faut qu'on aide les bailleurs sociaux à construire.
03:12 C'est-à-dire une vraie politique du logement, en fait.
03:14 Complètement. Qui va depuis le constat des besoins jusqu'à la réalisation des logements dont on a besoin.
03:21 Qu'est-ce qu'il faudrait ? C'est que l'État investisse massivement ?
03:25 Il faut que l'État investisse massivement. Et surtout qu'il revienne sur certaines décisions qui ont été prises en 2017 et qui pénalisent les finances des organismes de logement.
03:36 Lesquels, par exemple ?
03:37 Par exemple, ce qu'on appelle la réduction de loyers solidarité. C'est en gros le bailleur sur ses fonds propres qui finance une partie des APL qui, normalement,
03:47 devrait être financée par le budget de l'État. Les fonds propres du bailleur, ce sont aussi les loyers payés par les locataires.
03:53 Donc des bailleurs qui n'ont pas les moyens, en fait, de construire plus. C'est ce que vous dites.
03:56 Voilà. Surtout qu'on leur demande par ailleurs... On a quand même certaines exigences en termes, en ce moment, de réhabilitation thermique,
04:02 qui absorbe aussi une bonne partie de leur budget. On leur demande de construire dans un contexte économique le livret A, l'inflation, qui renchérit le coût des constructions.
04:15 Et puis, on se pose pas la question de savoir où est-ce qu'ils peuvent se financer.
04:19 Merci, Olivier Giraud, d'être passé sur notre antenne.
04:22 C'est moi qui vous remercie de votre accueil.
04:24 Merci.
04:26 Merci à tous !
04:28 [SILENCE]

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