Reportage - 1978 -
Mai 1978 -
Comm FRA
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00:00 Il faut voir une chose, c'est que je me dépense les autres aussi.
00:03 On dit qu'avant chaque rencontre, vous aimez connaître votre futur adversaire, le photographier, c'est vrai ?
00:09 Ah oui, j'aime bien connaître, oui, mais ça ne me ferait pas faire un bon match pour un mauvais match, mais c'est vrai.
00:16 Ça arrive, on aime voir un gars, le cataloguer bien, on regarde quelle tête qu'il a, parce que quand même, il y a des gars qui sont impressionnants par la morphologie.
00:25 Moi, c'est mon cas personnel, il y a des gars qui ont des moustaches, qui ont une barbe, ça fait dur, et d'autres qui n'ont pas de barbe,
00:32 alors de suite on dit "tiens, il doit être sévère celui-là, celui-là doit pas mal être le plus doux", c'est comme ça, oui, je vois.
00:38 C'est pour ça que vous vous êtes laissé pousser la moustache ?
00:41 Non, moi, ça fait... J'ai 25 ans, ça fait 25 ans que j'ai cette moustache et ça ne pousse pas plus, alors je laisse jusqu'à quand j'aurai 50 ans, 70, j'arrive là.
00:51 Vous êtes superstitieux, un petit peu, non ?
00:53 Superstitieux, oui, je crois en Dieu, je suis chrétien, je crois en Dieu, je crois en quelque chose, voilà.
01:01 Et moi, j'ai la foi, je me signe avant d'entrer sur le terrain, c'est pas pour ça que je me dis que parce que je me signe, que je vais faire un bon match, c'est comme ça, j'ai la foi, je crois en Dieu.
01:12 Et vous n'avez peur de personne ?
01:14 Non, j'ai peur de personne, non, seulement c'est la mort qui me fait un peu peur, c'est tout.
01:21 Christian Lopez, l'acrobate de l'arrière-garde, c'est la doublure de Marius Trésor au poste de libéraux.
01:27 Ses jaillissements et ses tacles lancés en ont fait un défenseur sobre et terriblement efficace, et le Stéphanois aimerait pourtant prouver qu'il n'est pas seulement un remplaçant de luxe.
01:39 C'est certain que pour moi c'est assez difficile puisque devant moi il y a Marius Trésor qui joue libéraux, et pour moi il ne resterait qu'une seule place, c'est celle de stopper.
01:52 Pour le moment, Michel Hidalgo ne m'a pas trop refait jouer stopper avec Marius Trésor, et pour moi j'aimerais bien essayer de rejouer un petit peu au stopper pour montrer que je suis capable de jouer stopper, et pourquoi pas essayer de décrocher cette place pour la Coupe du Monde.
02:12 Comment vous vous sentez sur un terrain ?
02:15 J'essaie d'aborder toujours les matchs avec beaucoup de sérieux, me préparer le mieux possible et me concentrer sur le match que j'ai à faire.
02:24 J'ai tendance à ne pas trop m'affoler lors d'un match important, ou même quand ça chauffe devant nos buts, je ne pense pas avoir trop de frayeur dans ces moments là.
02:37 Cette foulée majestueuse ponctuée par un tir puissant en Coupe d'Europe devant Liverpool, c'est le but d'anthologie de Dominic Battenay.
02:46 L'indispensable milieu de terrain Stéphanois relève d'une gravée sur aux genoux, pour l'équipe de France c'est un retour attendu et prometteur.
02:55 Il est attendu, je ne sais pas, mais moi je l'attends déjà. Bien sûr j'ai douté un instant de ne pas disputer la Coupe du Monde, surtout au départ de ma blessure, mais enfin plus ça allait, plus j'avais d'espoir de pouvoir aller en Argentine avec mes coéquipiers.
03:10 Comment vous vous sentez au milieu du terrain dans cette équipe de France ?
03:13 Très bien, de toute façon quand on joue avec des garçons comme Michel Platini, Jean-Marc Guillaume, Henri Michel ou bien d'autres que j'oublie, on ne peut que se trouver bien et se trouver en confiance.
03:24 À l'approche d'une grande rencontre, comment est Battenay l'homme ?
03:36 En général assez calme, assez détendu, j'essaye de me détendre le plus possible, même si j'ai quand même une petite angoisse comme tout le monde, je pense que personne n'est insensible à l'importance d'une rencontre, mais enfin j'essaye de me décontracter le plus possible et de rester calme et de ne pas montrer ma fébrilité à mes partenaires.
03:55 Au moment où on est sur le terrain déjà on donne le maximum et on se surpasse pour essayer d'apporter le plus possible, alors que ce soit contre n'importe qui on donne toujours ce qu'on a dans le ventre et on essaye d'aller le plus loin possible pour avoir avec ses camarades une joie de gagner.
04:19 Comment vous préparez ce tir puissant qui surprend tout le monde ?
04:24 Vous savez on prépare, des fois on n'a pas bien le temps de préparer et on tire naturellement et je pense que c'est une frappe naturelle, je n'ai pas tellement, tellement travaillé, mais enfin je suis doté d'un assez bon tir donc je m'en sers le plus souvent possible parce que c'est quand même une de mes qualités.
04:41 Vous avez un petit pronostic pour le vainqueur de la coupe ?
04:45 Je crois que tout le monde pense au Brésil après sa tournée en Europe qui a démontré quand même qu'ils avaient beaucoup de qualités et qu'ils se mettaient en grand favori pour cette coupe du monde.