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  • 06/02/2024
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##GUY_CARLIER-2024-02-06##

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Transcription
00:00 C'est l'heure de Carlier Libre. Alors Laurie, le thème de la chronique de notre Guy National ce matin ?
00:05 Eh bien Guy nous offre de la poésie, aujourd'hui et pas du bas de gamme, on est sur du Victor Hugo s'il vous plaît.
00:11 C'est parti pour l'Alexandrin, bonjour Guy !
00:13 Bonjour Guy !
00:15 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:18 Oh, j'avais pas prévu aujourd'hui de vous parler de poésie.
00:21 Bon, de toute façon, je peux parler de ce que je veux, vous vous en foutez royalement Patrick,
00:26 puisqu'à l'heure de ma chronique, vos pensées sont uniquement tendues vers ce petit restaurant
00:32 des quai de Seine au Napa en Vichy où vous avez vos habitudes,
00:35 et ce ne sont pas mes fulgurances littéraires qui embuent vos yeux d'émotion,
00:40 mais la pensée des tagliatelle au truffe que vous allez commander à midi,
00:44 quand je pense que je me suis levé à 4h12 pour donner le meilleur de moi-même dans une chronique lyrique
00:49 et que monsieur pense tagliatelle au truffe. Quelle déception.
00:53 Ah, il est loin le journaliste exigeant dont on parlait pour le prix Pulitzer.
00:58 À quel moment avez-vous changé Patrick ?
01:00 À quel moment avez-vous abandonné votre quête d'exigence pour les tagliatelle au truffe ?
01:06 Il n'empêche que les auditeurs, à l'aube de ce mardi glacial, ont envie d'être réchauffés au feu de la poésie.
01:14 Alors, pour toi auditeur qui m'écoute et dont l'idéal de vie n'est pas une grande ardoise
01:19 qu'un patron de bistrot va poser à midi sur une chaise et sur laquelle figurent des tagliatelle au truffe,
01:23 c'est à toi que je donne le romantisme absolu de cette scène que j'ai vécue à 4h12 précisément.
01:30 À 4h12 ce matin, avec pour seule lumière l'écran de mon ordinateur,
01:35 comme une lueur fragile, une lueur d'espoir dans l'obscurité d'un monde décadent,
01:40 taraudé par ma conscience, à 4h12 je me suis senti envahi de poésie.
01:45 Et comme chacun l'aurait fait à ma place, j'ai récité tout naturellement quelques vers qui me sont venus à l'esprit.
01:52 Lorsqu'avec ses enfants vêtus de peau de bête et chevelés livides au milieu des tempêtes,
01:58 Cain se fut enfui de devant Jéhovah, comme le soir tombait, l'homme sombre arriva,
02:03 au bas d'une montagne en une grande plaine, sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine.
02:09 La conscience de Victor Hugo.
02:12 À 4h12, comment ne pas penser à la conscience de ces êtres, de ce monde qui va s'éveiller peu à peu,
02:19 de ces gens qui vont allumer la radio pour y entendre la comédie humaine,
02:23 Bayrou et les vrais faux assistants, et puis les vraies tragédies humaines,
02:28 Patrick Bruel qui sort un nouvel album.
02:30 Bruel oui, oui chez City Bruel à côté de Victor Hugo pour le plaisir puéril du choc des cultures.
02:37 « Je veux habiter sous la terre » dit Cain comme dans son sépulcre à noms solitaires,
02:43 et lorsqu'on eut sur son front fermé le souterrain, l'œil était dans la tombe et regardait Cain.
02:50 4h12 du matin, je regarde la ville s'éveiller un mardi sur la terre,
02:55 et je sais qu'à peine les yeux ouverts, une boule d'angoisse vient se lever dans vos entrailles
03:00 en voyant que l'œil de votre conscience était dans la chambre et vous regardait dormir.
03:06 Alors pour oublier le poids de nos mauvaises consciences,
03:09 on va commencer la journée en écoutant du reggae,
03:12 car c'est aujourd'hui l'anniversaire de la naissance du regretté Bob Marley.
03:17 No woman no cry, no woman no cry,
03:29 Dear little darling, don't shed no tears, no woman no cry.
03:37 Merci Guy Carallier, Bob Marley, évidemment l'anniversaire.
03:42 Et un film qui sort la semaine prochaine.
03:45 Il a eu une carrière fulgrante assez exceptionnelle, 200 millions d'albums.
03:50 Alors Guy qu'il est décédé à l'âge de 36 ans absolument.
03:55 Merci Guy Carallier.

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