Les Arpents Verts - 1965 - Episode 01 - L'Achat de la Ferme

  • il y a 8 mois
DB - 24-01-2024

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Transcript
00:00 [Musique]
00:13 Les arpents verts, les champs, les bois, les chemins creusets faits pour moi.
00:21 J'aime les coins-coins des petits canetons et les bêbêbê des bébés des moutons.
00:29 Moi, j'aime New York et son emprunt. L'herbe, ça me donne le rhume des soins.
00:36 J'aime l'animation des carrefours. Je t'adore mon amour, mais rends-moi mes faux-gouts.
00:45 Plein air, en plaie, bonheur, nuit de fête.
00:52 Viens donc chérie, adieu ma belle vie, arpents verts nous voici.
00:59 [Musique]
01:14 Voici un immeuble à usage d'habitation situé dans l'élégante Park Avenue à New York.
01:20 Et voici Oliver Wendell Douglas, locataire de l'appartement B, un des plus ensoleillés du dernier étage.
01:27 [Musique]
01:32 Tous les jours, à la même heure, M. Oliver Wendell Douglas, après avoir vaqué à ses folichonnes occupations d'homme de loi,
01:38 et s'être joyeusement frayé un chemin au milieu des voitures dans le paysage champêtre de New York,
01:43 adore aller sur sa terrasse et de là-haut admire la vue idyllique qui s'offre à ses yeux.
01:47 En disant à mi-voix à la merveilleuse cité, "Je te déteste."
01:54 Bonsoir mes chers amis, je me présente John Daley.
01:56 Il y a quand même bien des gens qui sont en désaccord avec Oliver Wendell Douglas au sujet de cette opinion sur notre belle cité.
02:01 Et surtout sa femme, Lisa Douglas.
02:04 Entièrement d'accord, j'adore New York. Elle représente tout ce que je désire.
02:10 Oui, à condition que l'on aime la foule dans les rues, l'air pollué, une population désagréable.
02:16 New York est un panier de crabes où il faut jouer de la pinte.
02:19 Lisa, un de ces jours, je te jure que je m'achèterai une ferme et que j'irai vivre loin de cette horreur.
02:23 Oui chéri, je n'en ai jamais douté.
02:25 Mais j'y pense, tu sais.
02:26 Mais bien sûr, tu n'as pas cessé d'y penser depuis notre mariage.
02:29 Oui, et je vais le faire, bientôt.
02:30 Ah, dans combien de temps, Oliver chéri?
02:32 Eh bien...
02:35 Dans combien de temps, Oliver?
02:39 C'est 5 pieds.
02:43 En 1930, il y avait plus de 32 millions de personnes vivant dans des fermes.
02:48 Et au cours des 35 années qui suivirent, plus de 22 millions de personnes cédèrent leurs fermes pour aller vivre dans les villes.
02:55 Je dois avouer qu'à ma connaissance, au cours de la même période d'un tiers de siècle,
02:59 une personne seulement résilia le bail de son appartement de Park Avenue et acheta une ferme.
03:06 La femme d'Oliver Wendell Douglas, citadine de race et de vocation,
03:10 réagit immédiatement avec toute sa mauvaise foi féminine.
03:15 L'amour de la nature qui gonflait le coeur de notre ami,
03:18 prit naissance ici, dans cette charmante petite maison d'agriculteur,
03:21 au nord de l'État de New York,
03:23 près de Saratoga Springs,
03:25 où Oliver vint au monde.
03:26 Oliver fut un bébé plein de santé,
03:29 qui ne s'enruma jamais.
03:31 Ces quelques photographies prises par son père vous montrent la croissance d'Oliver.
03:35 Et ce ne fut que lorsque la victime atteignit l'âge de 14 ans
03:38 que son père apprit enfin à se servir d'un appareil photographique.
03:42 Sur ce cliché, vous voyez le père et le fils discutant gravement de la vie.
03:48 Eh bien, mon fils, est-ce que tu as songé à ce que tu feras plus tard?
03:52 Oui, papa.
03:53 Quand je serai grand, je veux être...
03:54 Avocat.
03:56 Non, papa.
03:57 Quand je serai plus grand, je veux être fermier.
03:59 Quoi, fermier?
04:01 Allons, soyons sérieux, mon enfant.
04:03 Ta mère et moi avons décidé que tu serais avocat le jour même de ta naissance.
04:06 Vous auriez tout de même pu me demander mon avis, non?
04:09 Veux-tu me dire quelle valeur peut avoir l'opinion d'un nouveau-né?
04:13 C'est pourquoi nous t'avons prénommé Olivier Wendell.
04:15 En hommage à ton grand-oncle, le juge à la Cour suprême,
04:17 Olivier Wendell Holmes.
04:19 J'ai qu'à changer de prénom, papa.
04:21 Tu auras plus vite fait de changer d'avis.
04:23 Tu iras à Harvard pour y étudier le droit.
04:25 Non, je n'irai pas.
04:27 Je veux devenir fermier.
04:29 Il y a une chose à vouloir qu'on peut dire de moi,
04:31 mais qu'on ne peut pas dire de ta mère.
04:33 C'est que je n'ai pas une tête de mule.
04:35 Alors pourquoi t'obstiner à vouloir devenir fermier?
04:39 Oliver Wendell exposa à son père les raisons profondes
04:41 pour lesquelles il voulait, quand il serait grand, devenir fermier.
04:44 Et pourquoi il ne voulait pas aller au collège d'Harvard.
04:46 Et son père consentit à l'écouter avec beaucoup de patience.
04:48 C'était le plus raisonnable des pères.
04:50 Ce portrait d'Oliver Wendell fut pris le jour même
04:53 où lui fut remis son diplôme de licencié en droit de l'Université d'Harvard.
04:57 Oliver débuta dans la carrière comme stagiaire associé
05:00 dans le prestigieux cabinet Felton, O'Connell,
05:03 Clay, Blackley, Harmon, Dillon et Pastor.
05:07 Il était très appliqué dans son travail,
05:12 mais gardait toujours la nostalgie de sa vocation de fermier.
05:15 Il remplissait ses journées en conférence, études de dossiers,
05:18 projets de plaidoiries, de compromis, de conclusions.
05:21 Mais elles ne leur durent pas, le droit cédait la place aux revues agricoles.
05:25 Il a fait des études sur les engrais, les emplacements,
05:28 le assolement des terres, l'élevage des ovins
05:31 et les rapports sur une terrible maladie du poulet transmissible à l'homme.
05:35 Douglas.
05:39 Oui, monsieur Felton.
05:44 Qu'est-ce que c'est que ça, dis-moi?
05:46 C'est un bulletin publié par le ministère de l'Agriculture.
05:49 Le ministère de l'Agriculture? Vous êtes dans un cabinet d'avocats.
05:52 Oui, monsieur. Est-ce que vous avez le dossier Benson?
05:55 Oui, madame.
05:57 Un moment, s'il vous plaît. Qu'est-ce qu'il y a là-dedans?
06:01 Euh, je vais dépasser, monsieur.
06:03 Dans celui-là. Qu'est-ce que c'est?
06:06 Des champignons de paris.
06:09 Oliver quitta le cabinet Felton et fit un stage assez prolongé
06:12 au bureau de placement pour personnes pratiquement inemployables.
06:16 Après l'avoir régulièrement fréquenté durant huit semaines,
06:19 Oliver Wendell reçut une convocation lui offrant un poste à la fois immédiat et permanent,
06:24 et le conseil de révision.
06:26 Après avoir soigneusement vérifié ses références et épluché ses connaissances en droit,
06:30 l'état-major le bombarda lieutenant, dans l'aviation de bombardement, justement.
06:35 Et même en pleine guerre, les pensées d'Oliver ne s'écartaient jamais de leur sujet favori.
06:40 Je survole un champ de cigores effrisées.
06:42 Elles sont bonnes à qu'elles hivrent le champ et blancs comme un iceberg.
06:46 Hé, on dirait un champ de maïs.
06:48 Hum, ce n'est pas bien joli.
06:50 La terre doit probablement souffrir d'un manque d'engrais, je sais.
06:53 Il faudrait le signaler au propriétaire.
06:55 Allons-y, c'est là, on n'est pas là pour ça.
06:57 Avez-vous reçu l'objectif?
06:58 L'objectif?
06:59 L'emplacement des batteries.
07:00 Ah oui, je l'aperçois, droit devant.
07:02 Larguez vos bords.
07:03 Impossible d'aller dans un champ de tomates en pleine maturité.
07:05 Larguez!
07:06 Mais c'est ridicule, elles sont mal accueillies, je vous dis.
07:09 Larguez, c'est un ordre.
07:11 Bien fait.
07:14 L1, faites votre apport.
07:16 En plein temps, il doit y avoir de la sauce tomate partout.
07:20 Après les hostilités, Oliver retourna aux Etats-Unis.
07:25 Il se fit très vite une assez bonne clientèle et le romantisme entra dans sa vie.
07:29 Oliver put alors deux amours, Lisa et, celle qu'il n'avait jamais oubliée, la terre.
07:35 Et quand les jeunes mariés revinrent de leur voyage de noces,
07:37 Lisa et Oliver vinrent s'occuper provisoirement le petit appartement qu'ils habitaient
07:41 quartier Est dans la 62e rue.
07:43 Ils n'y restèrent que quelques semaines.
07:45 Puis déménagèrent pour la 54e rue, puis un an plus tard pour la 37e rue,
07:51 puis la 5e avenue, 48e rue, Sutton Place, Madison Avenue, Central Park Sud, Park Avenue.
07:59 Lisa se plaisait beaucoup dans tous ses appartements, mais Oliver insistait pour déménager.
08:04 Il prenait comme prétexte.
08:06 Trop bruyant, trop de passage, pas de soleil, trop de voisins.
08:09 Pas assez d'air, trop cher, trop snob, trop près du centre, trop loin du centre.
08:14 Alors Oliver, qu'est-ce qui se passe?
08:16 Je te sens nerveux.
08:17 C'est parce que chez moi ça devient une idée fixe de rentrer à la maison dans les encombrements,
08:20 la foule, les piétons, le bruit, l'herbicier, et je me dis que ce mode de vie est anti-naturel et grotesque.
08:24 Oh, Lisa, achetons une ferme.
08:27 Oliver, pourquoi as-tu depuis que je te connais un tel penchant pour les fermes?
08:31 Et pourquoi as-tu depuis que je te connais une telle haine contre les fermes?
08:33 Ce n'est pas de la haine, je suis seulement un être raisonnable.
08:35 En tout cas, son point de vue.
08:37 Réfléchis.
08:39 Tu possèdes tout ce qu'un homme peut désirer dans l'existence.
08:42 Un merveilleux appartement, une femme qui se fait la vie douce, une situation que tes confrères sentent,
08:46 et tu veux abandonner tout cela pour acheter une ferme.
08:48 Exactement, c'est ce que je voudrais.
08:49 Pourquoi?
08:50 Parce que le fait d'avoir une ferme pourrait me donner un peu le sentiment de faire quelque chose d'utile.
08:54 Je prends une petite graine, une petite graine de rien du tout.
08:57 Je fais un trou dans le sol, je mets un peu de terre par-dessus, beaucoup d'eau,
09:00 et bientôt, qu'est-ce que j'obtiens?
09:02 Devine un peu.
09:03 Une petite graine toute mouillée et toute sable.
09:05 Une petite graine toute mouillée et toute sable.
09:07 Non, Lisa, tu ne comprendras jamais ce que je ressens parce que tu n'es pas comme moi née dans une ferme.
09:14 Mais pourquoi toujours remonter au déluge?
09:16 Depuis longtemps, tu es devenu un citadin.
09:18 Mes racines sont enfoncées dans la terre.
09:20 Je vais te dire ce qu'il faut faire.
09:21 Les essuyer sur le paillasson.
09:23 Viens avec moi.
09:26 Je vais te montrer quelque chose.
09:28 Tu avais envie d'acheter un salon de jardin pour mettre sur la terrasse.
09:32 Mais je viens d'avoir une bien meilleure idée.
09:34 Je te laisserai jouer au fermier.
09:36 Au fermier?
09:38 Oui. Je vais t'acheter des pots et un peu de terre.
09:41 Tu pourras salir et mouiller des graines.
09:43 Amus, sois bien. La terrasse est à toi.
09:45 Oh, mais être fermier, c'est autre chose que faire pousser quelques fleurs sur une terrasse.
09:49 Chéri, il ne faut pas avoir trop craint.
09:51 Pour commencer, plus tard, nous pourrons louer celle du voisin.
09:53 Comment?
09:55 Tu ne crains pas que ce soit mettre le doigt dans l'engrenage?
09:59 Oh, les heures!
10:01 Tu devrais aller t'habiller, mon chéri. Les coupes nous attendent à 6 heures.
10:04 Mais les coupes, elles nous attendront.
10:06 Et pourquoi ça?
10:07 Hé, mes semis, qui est-ce qui va les faire?
10:09 Je suis déjà en retard et le temps risque de se gratter.
10:11 Oh, mon chéri, on peut semer des fleurs n'importe quand.
10:14 Des fleurs? Tu es folle.
10:16 Tu t'imagines que je vais semer des fleurs?
10:18 Non, là-dedans, je ferai du maïs, là, des tomates, là, des carottes.
10:21 Mais tu vas l'avoir pour combien de temps? Tu connais les coupes.
10:24 Ça, je n'en sais rien, toi. Il ne s'agit pas de jeter les graines au plus bonheur.
10:28 Ça se fait scientifiquement.
10:30 Le maïs doit être planté à intervalles réguliers.
10:33 Il y en a un qui a la fiente?
10:47 Nous offrons la fiente à la fête.
10:51 Nous offrons la température ambiante du sol.
10:56 Le ministère de l'Agriculture dit que le maïs pousse mieux dans un sol tempéré.
11:00 Et comment veux-tu savoir si le sol est tempéré si tu ne prends pas sa température?
11:04 Ah!
11:05 Mon chéri, qu'est-ce qu'il faut que je dise aux coupes?
11:07 Que nous n'y allons pas.
11:09 Mais ils vont demander pourquoi.
11:10 Alors, la vérité, que je prépare ma récolte.
11:13 Je préfère inventer un manteau, je ferai semblable.
11:17 Oliver et Lisa eurent peu l'occasion de sortir pendant les semaines qui suivirent.
11:20 Car Oliver passa pour incédir tout son temps à jouer au fermier.
11:23 Il cultivait, ensemençait, fertilisait, suivait à la lettre les instructions publiées par le ministère de l'Agriculture.
11:29 Et y ajoutait quelques perfectionnements de son cru.
11:32 Qu'est-ce que c'est?
11:34 Une lampe à rayons ultraviolets.
11:36 Je l'ai acheté aujourd'hui.
11:39 Mon maïs n'a pas assez de soleil. Les nuages arrêtent sa croissance.
11:43 Ils m'ont l'air très bien.
11:44 Oh! Regarde un peu tes carottes.
11:47 Oh non, mon chéri, n'aie craint rien. Tes flammes vont guérir.
11:54 Elles pousseront. J'ai toujours eu confiance en tes talents.
11:57 C'est vrai. Je parie que pas un seul des habitants de Park Avenue ne possède du maïs aussi beau que le nôtre.
12:03 Je vais en avoir pour plusieurs semaines. Il faudra que tu arroches le maïs tous les jours.
12:08 Est-ce que tu as plus ta brosse à dents?
12:09 Ma brosse à dents?
12:11 Ah oui, ma brosse à dents, je dois l'avoir.
12:13 Et n'oublie pas non plus de repiquer les carottes.
12:15 T'as un quelque mouchoir en plus.
12:16 Euh, oui, j'ai un mouchoir.
12:18 Ben oui, on peut s'enrhumer, on n'en a jamais assez.
12:21 Et pour les tomates, il faut...
12:23 Des cimines.
12:24 Hein? Ah, juste il faut, oui.
12:26 Et s'il n'y a pas de soleil, n'oublie pas de baisser les feuilles.
12:30 Allons-y tranquille, chéri. Je prendrai le plus grand soin de l'affaire.
12:33 C'est gentil.
12:34 Tiens, je te souhaite un bon séjour à Chicago et de gagner ton procès.
12:37 Merci.
12:38 C'est quand, chéri?
12:39 Merci, je te téléphonerai.
12:40 Ah, je ne vais rien avoir oublié.
12:42 Ah, Marvus, la gazette du fermier.
12:46 Je n'ai pas fini de la lire et je me souviens y avoir lu une annonce au sujet d'une ferme dans un patelin à Plymouth-D'Arlesville.
12:53 Une vraie occasion, 165.
12:55 Chéri, ton avion décolle dans une heure, tu vas me manquer.
12:58 Ah!
12:59 Oliver, tu pars pour trois semaines.
13:05 Oh!
13:06 Oh, dirty!
13:22 Oui, j'ai vu avant toi, Arnold.
13:27 Hé, Zygarde, tais-toi, je te jure, Arnold est en train de se concentrer.
13:31 Arrêtez-vous une minute, j'ai une nouvelle sensation.
13:33 Ah, tu vas au tonoter?
13:34 Non.
13:35 Alors, ça n'est pas très important.
13:36 Mais quand même, vous étonnez, quelqu'un aurait acheté la ferme Danais.
13:39 Quoi?
13:40 La ferme Danais?
13:41 Oui.
13:42 J'ai eu la chance de tomber dessus le premier, je lui aurais vendu quelques acres du petit terrain en contrebât.
13:47 En contrebât de quoi?
13:48 En dessous des marécages, près du terrain de Jacksonville.
13:51 Est-ce que tu crois qu'un homme sain d'esprit voudrait mettre de l'argent là-dedans?
13:54 N'empêche que ce pigeon a bien acheté la ferme du Viennese.
13:57 Est-ce que tu sais qui c'est, Joe?
13:58 Non, mais je donnerai cher pour le savoir.
14:01 Je vous souhaite le bonjour, messieurs.
14:03 Bonjour.
14:04 Bonjour.
14:06 Je voudrais parler à monsieur Drucker.
14:10 Drucker, c'est moi.
14:11 Je m'appelle Douglas, Oliver Wendell Douglas.
14:14 Enchanté, monsieur.
14:15 Douglas Oliver Wendell Douglas.
14:17 Vous êtes toute une famille à vous tous seuls?
14:19 Non, non, j'ai seulement répété mon nom. Je m'appelle Oliver Wendell Douglas.
14:24 C'est déjà assez compliqué.
14:25 Je m'appelle Joe Carson, propriétaire du Shady Rest Hotel, si vous avez besoin d'une chambre.
14:29 Non, je viens...
14:30 Et moi, Floyd Paul.
14:31 Et lui, c'est Fred Ziffel.
14:33 Ravi de vous connaître, vous aussi, monsieur Ziffel.
14:35 Enchanté, monsieur. Je vous présente Arnold.
14:38 Arnold, dis bonjour à monsieur...
14:40 Douglas Oliver Wendell Douglas.
14:42 Vous vous êtes encore rallongé. Ça devient une magnifique...
14:44 Excusez-moi.
14:45 Je viens vous demander un service, monsieur Drucker.
14:47 Attendez une petite minute.
14:48 Mais je ne voudrais pas rater mon train.
14:49 Il y en a un, paraît-il, pour Pixley à 3h10.
14:52 Vous en avez un autre aussi, celui qui passe à 1h20.
14:54 Mais il est 3h05.
14:55 Oui, mais pour être à Pixley à l'heure, c'était celui-là qu'il fallait prendre.
14:59 Mais il faut que...
15:00 que je prenne une correspondance d'autobus pour être rentré à temps à New York.
15:03 Il y a un autre moyen d'aller jusqu'à Pixley.
15:06 Par l'avion.
15:07 L'avion?
15:08 Si vous en avez un.
15:10 Oui, bien sûr. Mais je n'en ai pas.
15:12 Alors, dans ce cas-là, vous ne serez pas à l'heure.
15:14 Mais, monsieur, pourquoi ne pas aller à Pixley en voiture?
15:17 Je n'ai pas de voiture.
15:19 Il n'y a qu'en Louis.
15:20 Oui, où ça?
15:21 À Pixley.
15:23 Non, c'est à Pixley que je dois aller.
15:26 Oh, oui, ça n'y est jamais arrivé en voiture.
15:28 La route a été défoncée par un orage.
15:30 Oui, et j'ouvre bien que pour un orage, ça, c'était un orage.
15:33 C'est arrivé quand?
15:34 En 1928.
15:36 À votre place, moi, monsieur, je prendrai le train.
15:38 Et maintenant, si vous êtes si pressé que ça, vous n'avez qu'à vous servir vous-même.
15:41 J'aurais voulu faire enregistrer un acte.
15:43 Je saurais que vous faites fonction d'officier ministériel.
15:45 Si je peux remettre la main sur mon cachet.
15:47 Les satanés galopins me l'ont complètement ésquinté.
15:49 Ils s'en sont servis pour tracer les lois.
15:51 Monsieur Drucker, je vous serais très obligé d'examiner cet acte.
15:54 C'est un document extrêmement important.
15:56 C'est la promesse de vente de la ferme Haney.
15:58 Quoi? La ferme Haney?
16:00 Oui.
16:01 En effet, oui.
16:03 Monsieur Douglass, si vous voulez acheter des terres pour gagner de l'argent, j'ai justement une idée.
16:07 Non, non, non, je ne veux pas l'acheter pour spéculer, mais pour y vivre et pour les cultiver.
16:10 Quoi? La ferme Haney?
16:12 Ma femme et moi serions ravis d'être vos voisins.
16:14 Votre femme l'a vue?
16:15 Non.
16:16 Et vous?
16:17 Ah, oui.
16:18 Et vous l'avez achetée?
16:19 Hum, et comment?
16:20 Qu'est-ce que vous faites dans la vie?
16:21 Moi, je suis avocat.
16:22 Alors attaquez Haney et récupérez votre argent.
16:24 Tais-toi, c'est fou.
16:25 Alors messieurs, allons songer que je vais enfin réaliser le rêve de ma vie.
16:28 Je vais avoir une ferme, loin des fumées et des bruits de la cité, poussant ma propre charrue, en se lançant mes propres terres, la prenant à pleine main et récoltant le fruit de mon travail.
16:39 Coude à coude avec vous autres, les hommes de la terre, l'épine dorsale de notre économie.
16:45 Sam, voilà l'homme qu'il faut pour exploiter mon lepincer.
16:49 Écoutez, monsieur Douglass, ce que je peux vous dire, c'est que tout le monde ici sera rudement content de vous accueillir, vous et votre femme, dans notre belle vallée.
16:56 [Musique]
17:01 [Cris]
17:05 Monsieur Douglass, a-t-il dit, sachez-ci, tout le monde va être rudement content de vous accueillir, vous et votre femme, dans notre belle vallée.
17:12 Tu vois, chérie, quel bon voisin nous allons avoir.
17:15 Et quand nous sommes venus ici, quelqu'un nous a-t-il souhaité la bienvenue dans le quartier?
17:20 [Cris]
17:22 Allons, il n'y a pas de quoi pleurer.
17:24 Ah, il en est venu un, quand même, celui du dessous. Il est vrai que c'était pour se plaindre qu'en arrosant mes tomates, j'arrosais aussi sa cuisine.
17:30 [Cris]
17:32 C'est pas ce que tu as à pleurer comme ça.
17:34 C'est une merveilleuse ferme.
17:36 Lorsque j'aurai appris à ces gens dans la boutique que je l'avais achetée, ils n'ont su que dire, "Quoi? La ferme, Annette?"
17:42 Comme si il était impensable que je l'aie décidé à me la vendre à moi.
17:46 Tu as déployé tout ton éloquence?
17:48 L'éloquence, l'argent.
17:49 Tu y es allé jusqu'où?
17:51 Tu leur as versé seulement des arts?
17:53 Non, non. J'aurais remis un chèque de la somme totale.
17:56 Oh! Oh!
17:58 Je ne voulais pas rater le coche. Il y en avait deux autres sur l'affaire.
18:01 Est-ce que tu les as vus?
18:03 Ah, non, le monsieur n'a pas voulu me donner leur nom. Il a craint qu'on fasse baisser le prix, tu penses?
18:07 Comme ça, tu l'as eu au prix fort?
18:08 À un prix honnête.
18:10 Oliver, on peut faire opposition au chèque?
18:13 Non, impossible, mademoiselle.
18:14 Comment impossible?
18:15 D'abord, ça serait pas régulier. Et de toute façon, c'est un chèque au porteur.
18:18 Oliver, Wendell!
18:26 Oh, maman!
18:28 Je n'en ai pas cru, mes oreilles.
18:31 Qu'est-ce que tu fais à cet enfant, espèce de monde?
18:33 Allons, allons, allons.
18:34 Monsieur Ridley, ça a un enjeu, s'il te plaît.
18:36 Allons, allons.
18:38 Oliver, est-ce que c'est vrai?
18:40 Qu'est-ce qui est vrai?
18:41 Que Lisa m'a appris au téléphone que tu as acheté une ferme?
18:44 Oui.
18:45 Ah!
18:46 Va faire ton palier, je t'emmène avec moi.
18:49 Je t'avais prévenu quand tu l'as épousée. Je t'avais bien prévenu.
18:52 Mais dis donc, toi, de quel côté es-tu?
18:54 Du sien.
18:55 Tu es ma mère, pas la sienne.
18:57 Je suis un grand père.
18:59 Penses-tu qu'il soit nécessaire de le crier sur les toits?
19:04 Oh, Oliver.
19:06 Pourquoi est-ce que tu as fait une chose pareille?
19:09 Est-ce que tu n'étais pas suffisamment heureux ici, en pleine nature?
19:13 Je veux une vraie ferme, comme celle où je suis né.
19:17 Et s'il y a un responsable, c'est toi.
19:19 Non, s'il y a un responsable dans tout ça, c'est ton père.
19:21 C'est lui qui a insisté pour que je l'accompagne ce jour-là aux courses de Saratoga.
19:25 Autrement, tu serais né en clinique comme dans...
19:27 Ce qui compte n'est pas pourquoi j'ai été venu au monde.
19:30 Le fait est que j'y suis né. Mes racines sont en la terre.
19:33 Mais tu n'y es resté dans cette ferme qu'une seule semaine.
19:36 Peut-être.
19:40 Mais il y a des choses qu'on n'oublie pas.
19:42 Maman, laisse-nous. Oliver et moi, essayons d'arranger cette affaire.
19:46 Bon, ma chérie.
19:48 Je te répète, si tu veux que je te ramène avec moi, tu vas faire tes valises et je t'attends.
19:52 Et tiens, ce n'est même pas la peine.
19:54 Je t'achèterai tout ce qu'il te faudra et je lui enverrai la fracture.
20:01 Je me demande bien ce que vous avez contre moi, toutes les deux.
20:04 Il y a des années que je t'ai dit que j'ai envie d'une ferme.
20:07 Tu devais te douter que j'en aurais finalement une.
20:09 J'avais toujours espéré que tu renoncerais.
20:11 Moi aussi, je le croyais à un moment.
20:13 Mais cette annonce que j'ai vue dans la gazette était si tentante.
20:15 Je me suis dit que c'était tout près de Chicago.
20:17 Que je n'avais qu'à faire un saut sur place et voir ce que c'était.
20:20 Oh, Uterville est donc près de Chicago.
20:22 Oui, c'est la banlieue.
20:24 Il n'y a qu'à changer d'avion seulement deux fois et ensuite prendre l'autobus depuis l'aérodrome jusqu'à Pixley.
20:28 Et à Pixley, le petit train d'intérêt local. Et voilà.
20:31 Si, il sera toi. Mais ça, moi.
20:34 Oh, Lisa. Je suis sûr que tu vas t'y plaire.
20:37 Il y a une belle maison, une belle grange, des arbres splendides.
20:41 Et de la terre où je pourrais faire pousser des tas de choses.
20:44 Tu peux y aller toutes les fins de semaine, remplir tes pots et les ramasser.
20:47 Allons, Lisa. Tu sais ce que ça signifie pour moi. Reconnais-le.
20:51 Je le sais. Sinon, je serai partie avec ta mère.
20:53 Et c'est pour moi. Je t'en supplie.
20:55 Combien de temps?
20:56 Juste le temps de te rendre compte, disons. Cinq ou six ans.
20:59 Tu m'écrieras une fois par semaine.
21:01 Deux ans.
21:02 Oh, inutile de m'envoyer une lettre, une carte postale.
21:06 Pour me dire que tu t'en dis pas trop.
21:09 Bon. Alors, toi, dis-moi combien de temps.
21:11 Je te donne un mois.
21:12 Comment un mois? Mais est-ce que tu crois que ça peut suffire?
21:14 Deux.
21:15 Dix.
21:16 Quatre.
21:17 Six.
21:18 Eh bien...
21:19 Pour moi.
21:21 D'accord. Six mois.
21:23 Chérie! Affaire conclue.
21:27 Ce fut un bien beau jour que celui où Lisa et Oliver arrivèrent enfin dans leur petite vallée.
21:37 C'est là que tu vas faire tes emplettes.
21:40 Tu l'en faisais demi-tour.
21:43 Allons, Lisa. Tu as promis.
21:46 Et il lui montra la grande attraction d'Utterville.
21:50 Qu'est-ce que c'est?
21:51 Ça, c'est la plaisseur d'Utterville.
21:53 Il traverse toute la vallée. Je crois que c'est le seul moyen de communication.
21:57 J'ai une idée formidable.
21:58 Laquelle?
21:59 Fais-en demi-tour.
22:01 Tu ne crois pas que le pays est merveilleux, chérie?
22:06 Tiens, tu vois, c'est la maison de Newt Sillet.
22:08 Il a 80 acres de terre.
22:10 Ça, c'est celle de Ben Miller. C'est des arbres fritiers.
22:14 Respire ce terre.
22:17 Quelle plaisseur!
22:19 Ça en prendra une. Pas de volée.
22:21 Ah, un air comme ça, ils n'en ont pas envie.
22:24 Oui, je suis d'accord, mais qu'est-ce que ça sent?
22:26 Qu'est-ce que ça sent?
22:28 Oh, c'est des fraises du sel.
22:31 Le sel est le vase des porcs.
22:33 Tu devrais le faire avec plus de discrétion.
22:35 Tu y habitueras?
22:37 Jamais.
22:38 Là, tu en es arrivé chez nous pour en discuter.
22:41 C'est ça.
22:43 Oliver, pourquoi on s'arrête ici?
22:55 Est-ce que la voiture est en panne?
22:57 Non.
22:58 Tu cherches quelqu'un pour demander ta route?
23:00 Non.
23:01 Voilà, bienvenue dans notre maison.
23:07 La clé des champs.
23:08 C'est le nom que je lui ai donné.
23:10 C'est la clé des champs.
23:12 C'est la clé des champs.
23:14 C'est la clé des champs.
23:16 C'est la clé des champs.
23:18 C'est la clé des champs.
23:20 C'est la clé des champs.
23:22 C'est la clé des champs.
23:24 C'est la clé des champs.
23:26 C'est la clé des champs.
23:28 C'est la clé des champs.
23:30 C'est la clé des champs.
23:32 C'est la clé des champs.
23:34 C'est la clé des champs.
23:36 C'est la clé des champs.
23:38 C'est la clé des champs.
23:40 C'est la clé des champs.
23:42 C'est la clé des champs.
23:44 C'est la clé des champs.
23:46 C'est la clé des champs.
23:48 C'est la clé des champs.
23:50 C'est la clé des champs.
23:52 C'est la clé des champs.
23:54 C'est la clé des champs.
23:56 C'est la clé des champs.
23:58 C'est la clé des champs.
24:00 C'est la clé des champs.
24:02 C'est la clé des champs.
24:04 C'est la clé des champs.
24:06 [Musique]

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