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  • il y a 2 ans
André Mondange, maire du Péage-de-Roussillon, a porté plainte après avoir été agressé avec sa famille par plusieurs individus “s’identifiant comme des nationalistes”. Noami Mondange, la fille de l'élu, témoigne sur BFMTV.

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Transcription
00:00 C'est dans la nuit du 21 au 22 décembre qu'avec ma famille paternelle,
00:04 nous décidons de nous rassembler à Avignon pour fêter la thèse de mon cousin.
00:10 On va dans un bar et dans celui-ci, deux individus, deux jeunes hommes,
00:15 interpellent mon père et questionnent sur la cocarde de mère qu'il porte.
00:20 Ensuite, à la fin, donc à la sortie de ce bar, ces deux individus nous réinterpellent,
00:27 mais cette fois-ci sur l'appartenance politique de mon père qui n'a pas voulu répondre à ces questions.
00:34 - Quelle appartenance politique ?
00:36 - Pardon ?
00:36 - Qu'est-ce qu'il demandait précisément ?
00:38 - Quelle partie politique mon père représentait.
00:42 L'appartenance politique de mon père.
00:44 Donc mon père n'a pas voulu répondre à ces questions, pour lui ce n'était pas le lieu, pas l'endroit.
00:49 Il a préféré s'écarter de la discussion.
00:52 Donc la discussion avec ces deux individus s'est poursuivie avec mes cousines et moi.
00:57 C'est là qu'ils ont eu connaissance de nos préférences politiques et qu'ils nous ont fait part de la leur.
01:07 - Alors c'était lesquels ? Alors expliquez-nous parce qu'on comprenne bien.
01:10 - Pas de soucis. Donc eux disaient, je cite, "Nous, ça ne va pas vous plaire, on est pire que Marine Le Pen,
01:18 on est pire que Zemmour, on est nationaliste, on est identitaire."
01:22 Donc voilà. Et ensuite...
01:24 - Et vous, parce que votre père est un maire de gauche ?
01:28 - Oui. Oui, oui.
01:29 - C'est pour ça qu'ils ont réagi comme ça.
01:31 - C'est ça. Mon père est un maire de gauche, il ne s'en cache pas.
01:35 Donc après, ces deux individus ont suivi avec des propos racistes à mon égard,
01:42 comme quoi je n'étais pas légitime à être en France parce que ma mère était noire.
01:48 Donc moi, je suis métis, je suis issue d'un ménage franco-nigérien.
01:54 Et donc en disant, en exprimant leur mécontentement, que mon père ait fait un enfant avec une femme noire. Voilà.
02:04 - Donc à la fois une agression raciste et aussi politique.
02:08 C'est-à-dire qu'ils reprochaient à votre père d'être de gauche,
02:10 alors qu'eux, ils se sont présentés comme étant des militants nationalistes, identitaires ?
02:14 - C'est ça. - Et puis donc racistes, en s'en prenant directement à vous.
02:18 - Voilà, tout à fait. Donc eux non plus ne se sont pas cachés de leur position et de leurs idéaux.
02:25 Ils m'ont dit ces propos de façon très basique, très assumée.
02:31 Moi, après ça, j'ai préféré m'écarter de la discussion en vue des propos que je viens de recevoir.
02:38 Et c'est là que l'un des individus a porté un coup de bouteille de verre, enfin, en verre sur le visage de ma cousine.
02:49 Et voilà, c'est là que les violences ont commencé.
02:53 - Et votre père est venu s'interposer ?
02:55 - C'est ça. Donc une partie de ma famille est venue s'interposer pour nous défendre.
02:59 Et c'est là que mon père s'est fait agresser et a reçu un coup à l'œil, comme on peut le voir.
03:06 - Est-ce que ces individus, ensuite, ils ont pris la fuite ? Comment ça s'est passé ?
03:10 - Alors, à la fin, comme je vous ai dit, ma famille s'est interposée pour essayer de nous défendre.
03:17 Et à la fin, les deux individus sont partis en courant.
03:21 - On les a retrouvés, ces jeunes ?
03:25 - Non, au niveau de la justice, tout ça, nous, avec mon père, on a porté plainte
03:32 pour des raisons... Pour ne pas banaliser, en fait, ce qui s'était passé. On avait essayé de porter plainte.
03:38 Une partie de ma famille aussi s'est fait entendre. Certains ont porté plainte.
03:43 Maintenant, c'est transféré à Avignon et on attend la suite.
03:49 - Comment va votre cousine et votre père ?
03:52 - Alors, ma cousine... Dans l'ensemble, je pense que ma famille reste assez choquée de tous ces événements,
03:59 que ce soit dans la violence qu'il y a pu avoir, mais aussi dans les propos, en fait.
04:07 Tout ça, c'est choqué. Et au final, les violences physiques restent de côté, mais ils s'en remettent.
04:16 - Qu'attendez-vous de la justice ?
04:18 - J'attends réparation. J'attends la justice, en fait. J'attends...
04:23 - Qu'elle se ferme ?
04:24 - Voilà. J'attends qu'on retrouve déjà ces deux individus et j'attends que sanctions soient faites,
04:32 parce que c'est pas normal, en fait, d'entendre des choses comme ça sur la voie publique, assumées, décomplexées,
04:39 et en plus, en ajoutant violence et violence surélue.
04:45 Le premier sentiment qui me vient quand je pense à mon père qui est élu, c'est de la fierté,
04:50 parce que c'est vraiment représentant de beaucoup de valeurs qui nous sont chères.
04:55 Après, depuis que mon père est maire, ça doit faire 3 ans, je crois, oui, il a déjà été pris à partie d'agressions verbales plusieurs fois.
05:10 Et je me souviens que, oui, il a déjà été agressé sur un marché.
05:15 Je me souviens que, pour le coup, la justice avait fait son rôle, oui.
05:20 - Est-ce que vous avez envie qu'il continue ou vous dites « le jeu n'en vaut pas la chandelle » ?
05:25 - Étant donné que mon père, dans son cas, aime beaucoup ce qu'il fait, j'espère qu'il va continuer
05:31 et que toutes ces malheureuses agressions, en fait, n'ont pas fait baisser son envie d'être...
05:41 d'aider, en fait, les autres, parce que lui, c'est ce qu'il aime énormément, ce serait malheureux qu'il démissionne.
05:47 C'est pas ce que j'espère pour lui, en tout cas.
05:50 - Vous aurez l'impression, finalement, que ce sont les agresseurs qui gagnent, dans ce cas-là ?
05:55 - Oui et non. Après, je ne veux pas blâmer les élus qui ont décidé de démissionner.
06:01 Voilà. Donc c'est à chacun la vision qu'il peut avoir et comment les gens peuvent gérer ça.
06:10 - Mais ce qui est frappant dans cette histoire, si j'ose dire, c'est que c'est pas un animistré qui est venu se plaindre
06:16 directement auprès du maire, puisqu'il n'est pas dans sa commune.
06:19 Les individus ne le connaissaient pas spécialement en tant que maire.
06:22 C'est l'image du maire et son appartenance politique.
06:25 Donc, il a une envie, en fait, d'en découdre avec quelqu'un qui ne pense pas comme eux, qui est maire.
06:29 Ça ne leur fait pas peur, au contraire. Et en plus, il y a cette agression raciste, le caractère racial de l'agression.
06:35 - Oui, oui, tout à fait. Là, on a deux facteurs qui se rencontrent très logiquement.
06:43 Mon père s'est fait agresser du fait qu'il soit maire et maire de gauche et en plus qu'il ait une histoire métissée, en fait.
06:54 - Que sa femme de couleur et que son enfant soient métisses. - Voilà, c'est ça. Et du fait que je sois sa fille.
07:00 Après, on sait que l'agression est très clairement raciste. Les propos qu'ils ont tenus.
07:06 - Mais vous avez, vous, voulu médiatiser en quelque sorte votre histoire et celle de votre père, puisque vous avez posté une vidéo sur le réseau TikTok.
07:16 Pourquoi, en fait ? - Alors, moi, de prime abord, je ne voulais pas du tout que ce soit médiatisé, tout ça, parce que ça m'avait honnêtement remué.
07:24 En fait, ça m'avait vraiment fait de la peine. Mais après, en vue de la proportion que ça a pris, je recevais beaucoup de messages sur l'agression de mon père.
07:37 Et je voyais que les articles changeaient de propos en fonction des médias. Ça m'a mis assez mal à l'aise, en fait, de voir des gros titres.
07:46 L'agression du maire, voilà. Bien que mon père s'est fait agresser parce qu'il est maire et de gauche, je pense qu'il y a aussi tout cet aspect raciste qu'il fallait aussi notifier.
08:01 Et c'est pour ça que j'ai pris la parole sur mes réseaux sociaux pour raconter aussi ma version, parce que cette agression, c'est la mienne.
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