La ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo invitée de France Bleu Normandie

ici Normandie (Seine-Maritime - Eure)

il y a 2 ans

Agnès Firmin Le Bodo a accordé sa première interview depuis sa nomination à la tête du ministère de la Santé à France Bleu Normandie, ce vendredi 22 décembre.

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00:00 8h15, elle est ministre de la Santé par intérim depuis deux jours, la Avraise Agnès Firmin-Lebaudot

00:06 a pris la succession d'Aurélien Rousseau qui a démissionné après le vote de la loi immigration.

00:11 La nouvelle ministre qui a choisi France Bleu Normandie pour sa première interview,

00:15 elle répond à vos questions, Marianne Nackay.

00:18 Bonjour Agnès Firmin-Lebaudot.

00:19 Bonjour.

00:20 Nous avions convenu de cette interview hier matin et voilà qu'hier soir nos confrères de Mediapart

00:25 affirment que vous seriez visée par une enquête sur des cadeaux, des cadeaux de la firme

00:30 Urgo, 20 000 euros de cadeaux en 5 ans, que répondez-vous ce matin ?

00:34 Que dans le cadre de ma fonction de pharmacien, effectivement, une enquête est en cours et

00:39 permettez-moi de réserver, j'allais dire, les échanges que je devrais avoir avec les

00:44 autorités compétentes dans les affaires dans les jours suivants.

00:47 Agnès Firmin-Lebaudot, jusqu'à mercredi vous étiez ministre déléguée.

00:53 Après le vote de la loi immigration, avez-vous pensé à démissionner ?

00:56 Non, pas du tout.

00:58 Pas du tout.

01:01 Je pense intimement que ce texte, comme l'ont rappelé à la fois le président de la République

01:06 et la première ministre, est utile.

01:08 Il est attendu par les Français et 70% de nos concitoyens ont exprimé adhérer à ce

01:14 texte après le vote de mardi dernier.

01:19 Ce texte est utile parce qu'il nous permet de lutter contre l'immigration clandestine,

01:25 mais il nous permet aussi d'intégrer les travailleurs irréguliers.

01:30 Cette loi, vous y adhérez pleinement ? Il n'y a rien qui vous gêne dedans ?

01:34 Cette loi est issue d'un compromis.

01:38 La majorité relative dans laquelle nous sommes depuis le mois de juin 2022 nous oblige à

01:44 travailler texte par texte à trouver des majorités.

01:47 Cette majorité a été trouvée à l'issue d'une commission mixte paritaire qui est

01:53 un compromis.

01:54 Bien sûr qu'il y a des mesures qui ne nous convenaient pas.

01:57 D'ailleurs, grâce au travail de la première ministre, notamment l'aide médicale d'État

02:03 qui avait été supprimée par le Sénat et sortie du texte.

02:07 Et puis des mesures, notamment celles concernant les étudiants, ne nous vont pas.

02:13 C'est un texte issu d'un compromis qui a été voté.

02:17 Ce n'est pas le texte initial que portait la majorité.

02:20 Mais je le rappelle, ce texte est utile pour nos concitoyens.

02:25 C'est un texte de compromis.

02:26 La majorité relative dans laquelle nous sommes depuis le mois de juin nous oblige à travailler

02:32 texte par texte pour trouver des majorités.

02:34 Ce n'est pas un texte, comme dit l'ancien président François Hollande, écrit sous

02:38 la main du Rassemblement National ?

02:40 Non, je m'inscris en faux contre cette idée.

02:43 Le Rassemblement National qui fait de l'immigration son fonds de commerce depuis toujours, j'allais

02:49 dire, a des idées sur l'immigration qui vont bien au-delà de celles que nous défendons.

02:55 L'intégration par le travail, ce n'est pas une idée qui est défendue par le Rassemblement

03:00 National, qui elle, souhaite expulser tous les étrangers, par exemple.

03:04 Nous sommes ce matin à 8h18 sur France Bleu Normandie et France 3 Normandie avec Agnès

03:10 Firmin-Lebaudot, ministre de la Santé par intérim.

03:13 Mais Agnès Firmin-Lebaudot, pourquoi à votre avis Aurélien Rousseau a démissionné alors ?

03:17 Ça vous me permettrez de ne pas répondre à la question.

03:20 C'est un choix personnel d'Aurélien Rousseau, donc c'est à lui qu'il faut poser la question.

03:25 Je respecte son choix.

03:27 Aurélien Rousseau a fait le choix de démissionner.

03:32 Permettez-moi de ne pas répondre à sa place sur les raisons qui l'ont amené à cette

03:36 démission.

03:37 Et ce qu'on a appris hier soir, c'est-à-dire que la ministre de l'Enseignement supérieur

03:40 souhaitait également démissionner, que pensez-vous de cela ?

03:44 Ecoutez, là je ne vais pas commenter les décisions et les positions de chacun des

03:50 ministres sur ce texte.

03:52 Le texte a été voté, il a été porté par le gouvernement et par la majorité présidentielle.

03:58 Je le redis, c'est un texte qui est utile pour nos concitoyens, c'est un texte qui

04:04 est attendu de la part des Français.

04:06 Je le redis, 70% de nos concitoyens sont favorables au texte qui a été voté par

04:11 la CMP.

04:12 Est-ce que le gouvernement, est-ce que vous, vous pouvez tout de même travailler dans

04:16 cette ambiance, dans cette majorité fracturée en crise ?

04:19 La majorité n'est pas fracturée.

04:22 Nous avons une majorité relative, mais la majorité présidentielle…

04:26 C'est la majorité qui se sont abstenues ou qui ont voté contre ?

04:30 Oui, ça fait partie, j'allais dire, de la vie parlementaire et de la vie d'une

04:35 majorité.

04:36 Nous le redisons, ce texte, il a été voté.

04:39 Il a été voté par une majorité présidentielle qui a défendu les valeurs portées dans ce

04:48 texte.

04:49 Je le redis, certaines usures ne sont pas celles qui étaient au départ dans le projet

04:55 porté par le gouvernement, mais nous le redisons, il nous faut absolument avancer sur ce sujet,

05:01 c'est assumé.

05:02 C'est à la fois un texte de fermeté, un texte utile et un texte de compromis.

05:06 Avec une majorité rassemblée donc ?

05:08 Avec une majorité rassemblée, bien sûr, dans une majorité, il y a toujours des personnes,

05:12 et c'est la vie, j'allais dire, c'est la vie politique, l'important c'est d'arriver

05:16 à trouver un compromis qui nous a permis d'avancer, et tel est le cas sur ce texte

05:22 immigration.

05:23 Vous êtes désormais ministre de la Santé par intérim, pourquoi par intérim ?

05:26 Parce que là, il a bien fallu, j'allais dire, très vite, assurer la continuité de

05:35 l'Etat et la continuité de l'action, surtout pendant la période de fête, où je le répète,

05:41 le système de santé ne se pose pas.

05:44 Je suis déjà ministre en charge d'un dossier, le président de la République et la première

05:51 ministre m'ont confié le ministère de la Santé par intérim pendant ces périodes,

05:57 et je vais l'assumer avec engagement, engagement total.

06:02 Mais vous aimeriez que ce ne soit pas par intérim, Agnès Thiaud-Marie-Baudot ?

06:06 Ecoutez, vous savez, mon histoire politique assez longue me permet de dire que ce genre

06:12 de questions, on n'y répond pas.

06:13 J'assume les fonctions qui sont les miennes, je le redis, avec un engagement plein et entier.

06:19 Si dans les semaines à venir et dans les mois à venir, on me proposait d'autres engagements,

06:25 je les assumerais avec, j'allais dire, la même abnégation et la même volonté.

06:29 Et pour le coup, ces choses-là, on ne les choisit pas.

06:32 On vous appelle ou pas.

06:35 France Bleu Normandie, il est 8h22, la ministre de la Santé par intérim est avec nous ce

06:40 matin, Agnès Thiaud-Marie-Baudot.

06:42 Mercredi soir, le président de la République a évoqué seulement quelques minutes de la

06:47 santé sur deux heures d'interview sur France 5.

06:49 Pourtant, il y a un an tout pile, il annonçait la fin de la tarification à l'acte, un nouvel

06:56 modèle de gouvernance.

06:57 On en est où aujourd'hui ?

06:58 D'abord, l'émission du président de la République a répondu aux questions qu'on

07:08 lui posait sur la réforme de la santé.

07:14 Le 6 janvier dernier, le président de la République dressait une feuille de route sur la refondation

07:19 du système de sondage qui doit reposer à la fois sur le système en ville, autour de

07:25 la médecine libérale et de la santé libérale, et bien sûr autour de l'hôpital.

07:29 Le chantier de la réforme à l'acte, à l'hôpital, dit T2A, est lancé, comme à sa demande, dans

07:36 le projet de loi de finances de la Sécurité sociale qui a été voté.

07:39 Nous avons posé, j'allais dire, les premières briques de la réforme de cette tarification

07:44 à l'acte.

07:45 C'est un sujet très complexe, on le voit bien, et qui ne peut pas se faire si rapidement.

07:52 Mais le chantier est largement lancé, notamment avec des premières mesures dans le PLFSS

07:58 qui a été voté, et les premières mesures pourront s'appliquer d'ores et déjà en

08:02 2024.

08:03 Le PLFSS, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, vous avez raison.

08:07 - Alors, 6700 fermetures de lits à l'hôpital en 2022, c'est le chiffre qui est tombé hier.

08:12 Aurélien Rousseau avait déclaré vouloir en rouvrir.

08:15 J'imagine que vous êtes sur la même position ?

08:17 - Rouvrir un lit, c'est toujours un succès.

08:23 Je le redis, si nous constatons depuis quelques années des fermes de lits, il y a deux phénomènes.

08:29 D'abord, le développement de l'ambulatoire à l'hôpital, c'est-à-dire qu'on reste le

08:35 moins longtemps possible à l'hôpital et qu'on va de plus en plus rapidement à la maison.

08:40 Ça, c'est l'évolution de la prise en charge en termes de santé.

08:43 Et puis, si dans certains endroits des lits ferment, ce n'est pas par manque de moyens,

08:47 c'est par manque de professionnels de santé.

08:50 Parce qu'à côté d'un lit, il faut des professionnels de santé.

08:53 C'est tout le sens du chantier que nous avons lancé depuis 2017.

08:57 Certains chantiers sont du temps long.

08:59 C'est redonner de l'attractivité aux métiers de la santé.

09:03 Mais en sortir de crise sanitaire, nous avons un énorme enjeu de fidélisation des professionnels

09:08 qui sont en place pour arrêter cette spirale négative dans laquelle le système de santé est.

09:14 Mais il faut aussi savoir trouver des points positifs.

09:17 Et nous avons quelques signaux positifs, sans nier les difficultés dans lesquelles le système

09:21 de santé se trouve encore, notamment l'APHP qui, pour la première fois, retrouve un solde

09:27 d'emploi positif.

09:28 Donc nous arrivons à stopper cette période de pareil.

09:34 - Un dernier point Agnès Firmin-Leobaudot, rapidement s'il vous plaît.

09:37 Le dossier que vous portez sans cesse, "Repousser, c'est la fin de vie", il est annoncé pour

09:42 février.

09:43 Emmanuel Macron l'a redit, il assume de prendre du temps.

09:45 Est-ce que vous avez encore la main, vous, sur ce dossier en quelques mots ?

09:47 - Ce dossier, le Président de la République me l'a confié dès septembre 2022 au quotier

09:54 d'Olivier Véran.

09:55 Et j'ai eu la charge d'écrire ce texte et de travailler sur ce texte pour le gouvernement.

10:01 Le Président de la République a clairement annoncé mercredi soir, puisque vous avez

10:06 écouté son interview, que le texte, il le présenterait dans sa globalité en février

10:13 prochain.

10:14 Il ne s'agit pas là de reculer, mais bien de prendre du temps.

10:18 Et le Président de la République a souhaité que nous travaillions à la présentation

10:22 de la stratégie décennale des soins palliatifs, qui est une partie du modèle français d'accompagnement

10:27 de la fin de vie que le Président de la République présentera en février prochain.

10:30 - Merci beaucoup Agnès Sirman-Lebaudeau, ministre de la Santé par intérim, d'avoir

10:34 réservé votre première interview aux auditeurs de France Bleu Normandie.

10:38 Bonne journée à vous.

10:39 - Merci.

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