Le joueur du PSG, Alexandre Letellier, et sa famille séquestrés, frappés et menacés cette nuit à leur domicile pour obtenir de l'argent - Deux jeunes de 15 ans interpellés par la police - Vidéo
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00:00 Avec ce qui s'est passé cette nuit parce qu'il y a une nouvelle personnalité qui a été agressée.
00:06 Il s'agit d'Alexandre Letelier, c'est le gardien de but remplaçant du Paris Saint-Germain,
00:10 ainsi que sa famille qui ont été séquestrées et frappées cette nuit à leur domicile par des cambrioleurs.
00:16 Ça s'est passé dans les Yvelines.
00:17 Quatre individus armés d'un couteau sont entrés par effraction dans la maison du joueur.
00:21 Ils l'ont séquestré, mais aussi sa femme et ses deux enfants qui sont âgés de seulement 2 et 6 ans.
00:27 Les cambrioleurs ont violenté à plusieurs reprises le couple.
00:30 Ils ont tenté de dérober de nombreux bijoux, de l'argent.
00:33 Sa compagne et ses deux enfants de 2 et 6 ans ont été menacés pour obtenir de l'argent et des bijoux.
00:40 Rendez-vous compte, sa femme a même reçu un coup de poing au visage,
00:44 tandis qu'elle tenait son enfant de 2 ans dans ses bras.
00:47 On est en direct avec Axel Ronde qui est secrétaire régional IDF CFTC Police.
00:53 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:56 C'est vrai que ce n'est pas la première fois que ça arrive.
00:58 Il y a un autre joueur du PSG cet été qui avait également vécu ce qu'on appelle du "home jacking".
01:04 C'est quelque chose qui est en train de se développer.
01:06 Moi, ce qui me frappe surtout, c'est la violence avec laquelle ça se déroule.
01:10 Il y a des coups, il y a des menaces.
01:12 On frappe une femme qui a un gamin dans les bras, un gamin de 2 ans.
01:17 C'est terrible ce qui est en train de se passer.
01:18 Oui, effectivement, c'est compliqué.
01:25 Les gens, comme je vous dis, n'ont plus peur de rien.
01:28 Heureusement que le domicile était protégé,
01:31 protégé par un système d'alarme extrêmement efficace,
01:34 puisque tout de suite, l'alerte a été donnée à mes collègues du commissariat des Mureaux,
01:38 qui ont pu dépêcher une équipe rapidement sur les lieux
01:42 et pouvoir mettre un terme à cette violente agression.
01:45 Les collègues ont eu affaire à des individus qui ont résisté,
01:48 puisqu'ils ont été obligés d'utiliser le pistolet à impulsion électrique pour en maîtriser un.
01:54 Et ces individus étaient déterminés à ne pas se laisser arrêter.
02:00 Mes collègues ont agi avec professionnalisme, ont pu en interpeller un certain nombre.
02:06 Maintenant, ça va être la brigade du grand banditisme des Yvines
02:10 qui va être chargée de l'enquête et savoir si c'est un réseau
02:14 qui opère sur des joueurs de football ou si c'est lié au grand banditisme.
02:20 Donc l'enquête ne pourra nous le démontrer assez rapidement, je pense,
02:24 puisque les individus sont en garde à vue
02:28 et vont certainement nous livrer des informations nécessaires pour l'enquête.
02:33 - Ce qui est quand même aussi surprenant, c'est la violence et l'âge,
02:36 parce qu'il y avait quatre individus qui sont rentrés
02:39 et il y a deux jeunes qui ont 15 ans.
02:41 Parmi ceux qui ont été arrêtés, ils sont rentrés, je crois, vers 2h du matin en plus.
02:45 Donc ça veut dire qu'à 15 ans, ils sont dehors,
02:47 ils sont libres de sortir et d'aller où ils veulent.
02:51 Ils rentrent, ils frappent, ils menacent.
02:53 C'est quand même très impressionnant ce qui s'est passé cette nuit.
02:57 - Oui, on a affaire à des jeunes.
02:59 Les jeunes sont de plus en plus violents dans notre société.
03:02 Nous le dénonçons depuis plusieurs mois
03:05 qu'il y a vraiment une recrudescence de la violence des mineurs,
03:09 des mineurs extrêmement jeunes.
03:11 Il y a des affaires avec des enfants de 12 ans,
03:14 comme on a pu voir ces derniers jours.
03:16 Là, effectivement, nous avons des profils de jeunes criminels,
03:20 parce que là, ce sont normalement des gens,
03:23 des bandits du grand banditisme chevronnés
03:26 qui vont sur des enlèvements, des séquestrations.
03:29 Là, on a affaire à des jeunes,
03:31 des jeunes qui n'ont pas peur de risquer finalement 20, 30 ans de prison,
03:36 puisque ce sont les peines sur le grand banditisme.
03:39 Ce sont des jeunes qui n'ont peur absolument de rien.
03:43 Et ça, ça devient extrêmement inquiétant pour les forces de l'ordre,
03:46 parce qu'il faut gérer ces mineurs.
03:49 Ce ne sont pas des adultes, donc on les gère différemment
03:52 au niveau des gardés à vue, mais aussi au niveau des interpellations.
03:56 Il faut faire extrêmement attention.
03:58 Et malheureusement, ça nous pose ces difficultés.
04:01 Il va falloir que la justice se réadapte,
04:03 que les lois, peut-être, soient réformées au niveau de la justice des mineurs
04:08 pour pouvoir donner, arrêter, mettre un frein,
04:11 parce qu'on voit des jeunes qui sont armés aussi de kalachnikovs,
04:15 qui font des règlements de comptes, des coups de couteau.
04:18 Ils ont une violence sans limite.
04:21 S'ils n'ont plus de filtre, on a des jeunes qui n'ont plus de filtre.
04:24 Et ça, ça devient extrêmement inquiétant sur un profil aussi,
04:28 avec souvent de la consommation de stupéfiants
04:30 qui déculpent finalement cette violence.
04:33 Et ça, ça pose des problèmes pour les forces de l'ordre à juguler tout cela.
04:37 Mais nous le ferons face,
04:38 parce que nous avons l'entraînement nécessaire pour ça,
04:44 et nous avons aussi la foi pour établir l'ordre dans notre pays.
04:49 – Merci beaucoup Axel Ronde, secrétaire régional,
04:52 Île-de-France, CFTC Police.
04:54 Merci pour nous avoir expliqué un peu ce qui était en train de se passer.
04:58 On va parler tout à l'heure, je vous montrerai ce qui se passe
05:00 aux États-Unis sur les jeunes, parce que c'est très intéressant,
05:02 parce que là-bas, pour la première fois,
05:04 il y a des parents d'un jeune de 15 ans qui sont accusés d'homicide involontaire,
05:08 parce que le jeune est entré dans une école et est attiré.
05:10 Mais restons un instant quand même sur ce qui se passe avec Alexandre Letellier,
05:13 donc ce gardien de but, Garen Chnorokian.
05:16 Franchement, c'est hyper flippant.
05:19 C'est-à-dire que ces jeunes, ils sont à 4, ils rentrent en pleine nuit,
05:22 ils frappent, ils menacent d'un couteau, 15 ans !
05:26 – Mais pourquoi ?
05:27 Parce qu'ils savent qu'ils ne risquent pas grand-chose derrière.
05:29 S'il y avait une crainte de la justice, les policiers, je les félicite,
05:33 parce qu'arrêter des gens toute la journée pour savoir
05:36 que 90% ressortiront le lendemain,
05:38 c'est très très dur de faire le métier de policier aujourd'hui.
05:41 Mais si les gens n'ont pas peur de la justice,
05:43 pour plein de raisons, parce qu'il y a un laxisme judiciaire,
05:45 mais aussi parce qu'il n'y a pas de places de prison.
05:47 Emmanuel Macron, en 6 ans, il a construit 3000 places de prison.
05:51 Il en avait promis 15 000 en 2017.
05:54 Il avait dit qu'on ferait 15 000 places en plus, il en a fait 3000.
05:57 Les gens savent très bien qu'ils peuvent aller cambrioler, braquer,
06:01 il y a très peu de chances quand même qu'ils aient en prison,
06:03 parce qu'il n'y a pas de place, parce qu'il y a une justice laxiste,
06:05 parce que, parce que, parce que.
06:06 - Mais Mathias Leboeuf, qui et quel gamin de 15 ans,
06:09 quand même, est dehors à 2h du matin
06:11 pour aller faire un cambriolage et frapper ?
06:13 - C'est des gamins qui se sont livrés à eux-mêmes.
06:16 Vous voyez, moi j'ai beau être de gauche,
06:18 je suis pour, un, la responsabilisation pénale
06:22 des parents dans ce genre d'actes,
06:23 et je vais même vous dire, je suis quasiment pour
06:26 un espèce de couvre-feu pour les mineurs,
06:28 parce qu'effectivement, les mineurs n'ont rien à faire dans la rue,
06:31 on peut dire 23h, 22h, peu importe.
06:33 - Oui, ou minuit même, en tout cas, quand on a 16-17 ans,
06:36 c'est vrai qu'à minuit on peut être dehors, mais...
06:38 - Oui, oui, oui, mais je parle de mineurs jusqu'à l'âge de 15 ans,
06:41 à 15 ans, on n'est pas dans la rue livré à soi-même.
06:45 - En train de faire des braquettes ?
06:47 - En principe, non, effectivement.
06:49 Donc là-dessus, effectivement, on devrait mettre un gros coup de vis
06:53 et un arsenal législatif qui jugule ça immédiatement,
06:57 parce que si on ne fait rien,
06:59 ça va être un phénomène endémique qui est déjà important,
07:02 qui en plus, effectivement, est lié à des phénomènes de drogue
07:05 et puis d'armement qui se baladent comme ça dans la rue,
07:09 et c'est dramatique.
07:11 - Madame Gébert, ça fait peur, ce qui se passe quand même ?
07:14 Ça fait peur, ce qui s'est passé pour ce joueur du PSG ?
07:16 - Je veux dire, on est tellement habitués aujourd'hui
07:17 à cette violence des mineurs de plus en plus désinhibée,
07:20 de plus en plus radicalisée, de plus en plus rajeunie également.
07:24 On voit aujourd'hui, par exemple, dans certains quartiers,
07:27 des gamins de 8-10 ans faire le chouffe pour 80 euros par jour.
07:31 On a récemment vu une enfant de 12 ans venir avec un couteau comme ça
07:37 menacer une professeure.
07:39 On a des études sur la radicalisation islamiste
07:42 des enfants de moins de 12 ans.
07:45 Je veux dire, la justice des mineurs aujourd'hui
07:47 est un des vrais problèmes de la société,
07:49 et il est temps qu'Éric Dupond-Moretti
07:52 se saisisse absolument de la question de l'excuse de minorité,
07:56 parce que ce n'est pas simplement la mesure éducative qui compte aujourd'hui.
08:00 Aujourd'hui, il faut une optique structurelle
08:05 de renforcement de ces centres d'éducation fermés
08:08 qui, je le rappelle, ne sont qu'au nombre de 53,
08:11 c'est-à-dire qu'il n'y en a même pas un par département, et encore.
08:13 Il y a un sociologue qui s'appelle Nicolas Saillet
08:15 qui traite précisément des problématiques
08:18 qui sont rencontrées dans ces centres d'éducation fermés.
08:22 Donc, il est temps de rabaisser l'âge de l'excuse de minorité,
08:25 en tout cas, l'âge de discernement non plus de 13 ans,
08:28 mais à 8 ans comme en Grèce, à 10 ans comme en Suisse,
08:33 et il est temps aussi que Gérald Darmanin fasse corps
08:37 avec le ministre de la Justice pour enrayer et diriger à nouveau
08:42 cette politique pénale des mineurs.
08:44 Les Français sont excédés.
08:47 Et le "home jacking", c'est quelque chose qui est en train de se développer
08:49 de plus en plus, surtout en région parisienne,
08:51 parce qu'il y a beaucoup de personnes connues,
08:53 il y a beaucoup de personnes qui ont de l'argent.
08:55 Je voudrais juste qu'on réécoute Bruno Guillon,
08:58 qui était l'animateur que vous connaissez de France 2,
09:00 d'RTL, ça lui est arrivé, et vous allez voir le traumatisme que c'est,
09:04 parce que quelques jours après, il était sur RTL,
09:06 il racontait comment ça s'est passé,
09:08 et lui aussi, il s'en sont pris à sa femme,
09:10 il s'en sont pris à ses enfants. Réécoutez.
09:13 - C'est même pas de la peur.
09:14 On sort de son corps, c'est une sidération.
09:19 Je vois ma femme...
09:26 avec un pistolet sur la tempe.
09:30 Je suis désolé.
09:33 Je vois mon fils, qui est menacé par deux gars.
09:37 Tout de suite, on m'attache les mains dans le dos,
09:40 on m'emmène dans la chambre de mon fils.
09:43 On me dit que si jamais on fait quoi que ce soit, ils vont nous tuer.
09:47 Je vois ma femme avec quelqu'un d'autre,
09:49 avec une arme sur la tempe, et ils l'emmènent dans le couloir.
09:55 Je leur demande de me prendre moi,
09:57 et de laisser ma femme avec mon fils.
10:00 Mais ils partent et nous renferment dans la chambre avec mon fils,
10:02 qu'ils attachent.
10:04 Ils n'arrivent pas à l'attacher les mains dans le dos,
10:06 donc ils lui attachent les mains devant.
10:09 Et là, on reste renfermés pendant ce qui sera,
10:12 je pense, les 30 minutes les plus longues de ma vie.
10:14 - Voilà, Bruno Guillon qui a vécu la même chose
10:16 que ce qui est arrivé aux joueurs.
10:18 Bernard Rémy, bien sûr.
10:19 - Je voudrais juste rajouter quelque chose.
10:21 M. Guillon a eu énormément de courage de le dénoncer
10:24 puisque la plupart qui sont en choc post-traumatique
10:27 n'osent pas ni déposer plainte de peur de représailles
10:29 parce qu'ils savent très bien que derrière,
10:32 ils reviendront en bande parce que c'est toujours au nom
10:36 de l'honneur du clan qu'ils agissent et qu'ils réagissent.
10:39 - Alors on va revenir dans un instant...
10:40 - De ces personnes qui osent déposer plainte contre cette barbarie.
10:43 - On va revenir dans un instant sur ce qui s'est passé
10:44 ce matin avec Alexandre Letaillet,
10:45 parce que je vous l'ai dit, il y a deux ados
10:47 qui ont été arrêtés parmi les agresseurs.
10:50 Ils ont 15 ans et je vais vous raconter ce qui se passe aux Etats-Unis
10:53 où là on commence à mettre en cause les parents des ados qui sont comme ça et en France c'est plus compliqué.