Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 13/12/2023

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur l'information de ce mercredi matin, où une collégienne de 12 ans aurait tenté de tuer avec un couteau, son enseignant lors d'un cours d'Anglais.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur des grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 - Europe 1 - Pascal Praud et vous.
00:02 - 12h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
00:05 - C'est une information que nous avons apprise ce matin.
00:08 Une élève de 12 ans, classe de 5e, est arrivée en cours armée d'un couteau
00:13 avec l'intention de tuer sa professeure au Collège des Hautes-Urmes à Rennes, en Ile-et-Vilaine.
00:18 Ça s'est passé donc ce matin, après avoir menacé l'enseignante.
00:22 Elle a été maîtrisée dans un couloir de l'établissement par des adultes et arrêtée par la police.
00:26 Nous sommes en ligne avec David Leveau.
00:28 Bonjour monsieur.
00:30 - Bonjour Pascal Praud.
00:31 - Vous représentez SGP Police Bretagne.
00:35 Est-ce que vous avez des informations à nous donner sur ce qui s'est passé ce matin dans ce collège ?
00:44 - D'après les premiers éléments que j'ai recueillis, qu'on a pu recueillir,
00:47 c'est une élève évidemment qui est dans ce collège du square des Hautes-Urmes,
00:52 qui est un collège quand même assez difficile.
00:54 Elle était en cours et sa professeure lui a retiré son portable.
00:59 La réaction de cette jeune fille, ça a été de menacer immédiatement sa professeure avec un couteau.
01:04 Il y a eu une intervention de deux autres personnes qui étaient présentes.
01:08 D'après ce qu'on a comme informations, il y aurait eu deux blessés légers parmi les personnes qui sont intervenues.
01:18 C'est vrai que ce qui est encore une fois inquiétant, c'est l'ultra-violence que l'on connaît un peu partout.
01:24 Aujourd'hui, on ne répond à l'autorité que par la violence.
01:27 C'est ça qui est inquiétant, 12 ans, une jeune fille dans un collège.
01:30 Mais bon, c'est à l'image de la société actuelle.
01:32 En tout cas, on voit bien que ces jeunes sont complètement désinhibis face à la violence.
01:38 On est quand même très inquiets.
01:40 Mais bon, c'est un basculement de plus en plus de violence et de réaction violente
01:46 envers les institutions, envers les professeurs, envers les policiers, envers tous ceux qui représentent l'autorité.
01:51 - Nous sommes parfaitement d'accord.
01:52 Et ce qui est sidérant, c'est d'apprendre qu'une jeune fille de 12 ans a sur elle un couteau.
01:58 Parce que c'est ça aussi qui, dans cet incident, dans cet accident, peut étonner.
02:07 On entre à l'école avec un couteau.
02:09 - C'est une certitude, mais c'est ce que je dis.
02:11 C'est qu'il y a vraiment une désinhibition des jeunes qui, aujourd'hui, pour eux, avoir un couteau dans la poche,
02:17 c'est quelque chose de normal.
02:19 Menacer quelqu'un avec un couteau, c'est quelque chose de normal.
02:22 Et c'est la société dans laquelle on vit actuellement.
02:24 Donc c'est vrai que nous, les policiers, on le voit et on le dit depuis longtemps.
02:29 Mais ce n'est pas nouveau qu'on contrôle des jeunes, des jeunes très jeunes avec des couteaux.
02:34 Et aujourd'hui, on ne répond pas avec la violence.
02:36 C'est vrai qu'on ne répond pas avec les poings.
02:38 On ne va pas mettre une gifle, on ne va pas mettre un coup de poing.
02:40 On va planter quelqu'un au risque de le blesser gréemment, de le tuer.
02:43 C'est ça, aujourd'hui, il n'y a plus du tout de barrière.
02:46 Il n'y a plus du tout de limite pour ces jeunes qui n'acceptent plus aucune autorité de personne
02:52 et qui sont prêts, d'ailleurs, à tuer. C'est clair de le dire.
02:55 - Alors, le Parisien, il y a quelques secondes, vient de donner une information.
02:59 L'adolescente aurait déclaré vouloir faire comme à Arras.
03:02 Elle a été maîtrisée par les adultes du collège.
03:04 Je découvre en même temps que je vous parle le papy du Parisien.
03:08 Elle a été maîtrisée par un des couloirs, par des adultes, pardon, du collège.
03:15 D'après les informations du Parisien, elle a 11 ou 12 ans.
03:18 Elle est arrivée dans l'établissement à la rentrée de septembre 2023.
03:22 Elle, "Aujourd'hui, je veux être moi-même", aurait déclaré l'adolescente
03:25 en brandissant son arme blanche pour faire comme à Arras.
03:28 Tout cela est mis entre guillemets selon une personne présente dans l'établissement.
03:32 Pour rappel, on rappelle le 13 octobre 2023,
03:35 Mohamed Mougouchov avait tué un enseignant et grièvement blessé d'autres professeurs.
03:40 Les cours ont été interrompus à compter de 11h30.
03:43 Les élèves commençaient à 10h et n'ont pas pu pénétrer dans l'établissement.
03:47 Alors c'est vrai que s'il y a d'autres intentions au-delà du portable,
03:52 l'enquête, bien sûr, pourra éclaircir cela.
03:55 Mais si elle dit effectivement vouloir faire comme à Arras,
04:00 il est possible qu'il y ait d'autres motivations et c'est l'enquête qui déterminera.
04:04 Mais j'entends ce que vous dites, monsieur Leveau, vous êtes sur le terrain en permanence,
04:08 vous êtes avec des jeunes gens qui n'acceptent au fond plus rien.
04:12 Et c'est souvent effectivement des jeunes gens, disons-le,
04:16 parce que ces comportements sont souvent générationnels.
04:22 Les gens de 50 ans ou au-delà de 50 ans ont quand même des réflexes
04:27 et une manière de répondre à la police qui est sans doute différente
04:30 de ces gosses de 12 ans, 15 ans, 20 ans, 25 ans.
04:34 - Vous avez résumé, monsieur Prot, je pense que c'est dans l'éducation aussi de nos enfants.
04:39 On est tous, pratiquement tous, des parents.
04:42 On a des enfants, on les a élevés.
04:43 Je pense qu'on essaie de les élever dans un cadre de respect aussi,
04:47 du respect de l'autre, du respect de chacun.
04:49 Aujourd'hui, on voit bien que ces enfants, je ne sais pas,
04:53 ils sont ou livres eux-mêmes ou on les laisse faire ce qu'ils veulent.
04:56 Mais aujourd'hui, il faut en rester constaté que...
04:58 Alors les informations que vous me donnez, moi, je ne les ai pas,
05:00 donc je ne validerai pas cette question.
05:02 - Pour être plus précis, je vais vous donner ce qu'a dit Philippe Astruc,
05:05 qui est le procureur de la République, parce que...
05:09 Vous, vous nous avez parlé d'un portable.
05:11 Manifestement, le procureur n'a pas évoqué cela, en tout cas sur ce que je lis.
05:17 Selon les premiers éléments recueillis, a confirmé,
05:20 donc ce matin entre 9h et 9h50, une élève née en 2011 à Marseille, a-t-il dit,
05:25 est venue en cour armée d'un grand couteau
05:28 avec l'intention, semble-t-il, de tuer sa professeure d'anglais,
05:32 a dit Philippe Astruc dans un communiqué,
05:34 pendant le cours en classe, elle a brandi un couteau vers la victime,
05:38 qui s'est enfuie en courant,
05:40 elle l'aurait suivie avant d'être désarmée par le personnel de l'établissement,
05:44 il n'y a pas de blessés.
05:45 Alors vous aviez dit qu'il y avait des blessés légers.
05:47 Ça, c'est ce que dit le procureur.
05:48 Une enquête criminelle confiée à la Sûreté départementale de Rennes
05:51 a été ouverte par le Parquet de Rennes,
05:53 et l'adolescente est actuellement en retenue,
05:55 précise-t-il, une communication est prévue dans l'après-midi.
05:59 Voilà les premiers éléments d'information.
06:01 Alors forcément...
06:02 - C'est encore pire.
06:03 C'est encore pire que les éléments que moi j'avais recueillis,
06:06 c'est encore pire parce que là, on n'est plus dans le cadre
06:09 vraiment de le fait qu'on ait supprimé, qu'on ait enlevé quelque chose.
06:12 On était vraiment, d'après ce que dit le procureur,
06:14 on est vraiment dans le cadre d'une volonté déjà avérée
06:19 et énoncée d'aller tuer son professeur.
06:21 Donc là, on n'est plus dans le même cadre,
06:22 et je pense que l'enquête de mes collègues
06:24 définira exactement les intentions et dénouera cette affaire.
06:28 Mais bon, voilà, aujourd'hui, c'est...
06:30 Enfin, je me mets à la place aussi de tous ces professeurs,
06:33 de tous les professeurs qui sont très inquiets,
06:36 qui ont peur et qui les comprend.
06:37 - Mais c'est tous les jours en fait dans les écoles.
06:39 C'est tous les jours dans les écoles.
06:41 Hier à Issou, vous avez une professeure qui a été menacée
06:44 parce qu'elle montrait des dessins ou un tableau
06:48 du 18e ou 19e siècle de femmes nues.
06:52 Aujourd'hui, c'est effectivement un professeur
06:55 qui a failli mourir, comme M. Bernard, il y a quelques semaines.
07:00 Donc en fait, cette société devient folle,
07:03 en tout cas ultra-violence.
07:05 C'est la France orange mécanique.
07:06 Et si on ne prend pas des mesures qui sont radicales, en fait,
07:12 c'est ce que j'appelle parfois changer de logiciel.
07:14 C'est-à-dire que s'il n'y a pas un changement complet,
07:17 complet d'attitude,
07:18 eh bien cette société va continuer dans cette violence, M. Levaux.
07:23 Et je pense que vous serez plutôt d'accord sur ce que je viens de dire.
07:26 - Je suis d'accord avec vous et je pense que là où ils font passer,
07:28 c'est quelque chose que nous, on déplore et qu'on dénonce depuis des années,
07:32 c'est qu'au fur et à mesure, la réponse pénale n'est pas adaptée.
07:34 Elle n'est plus adaptée.
07:35 - Qu'est-ce que vous voulez faire avec un gosse de 12 ans ?
07:37 Qu'est-ce qu'on va faire avec un gosse de 12 ans ?
07:39 Une jeune femme de 12 ans, vous faites quoi avec cette jeune fille ?
07:43 C'est ça qui est terrible.
07:45 - L'éducation des enfants, ça passe par là.
07:47 Je veux dire, on est, on grandit et on devient adulte
07:50 par l'éducation aussi qu'on a reçue.
07:52 Donc je pense qu'il y a un gros problème de ce côté-là.
07:54 Mais il y a un travail énorme à faire depuis le plus jeune âge,
07:58 aujourd'hui, puisque c'est un conditionnement qui est,
08:00 je pense que certains parents ont complètement lâché prise.
08:03 Donc c'est aussi de ce côté-là qu'il faut aller regarder.
08:05 - En tout cas, M. Levaux, réjouissons-nous d'une chose,
08:08 nous sommes à passer à côté d'un drame XXL.
08:12 Un drame XXL, voilà ce que je comprends
08:15 lorsque je lis le procureur de la République.
08:18 Une jeune fille avec un long couteau en plus, précise-t-il,
08:21 qui a été heureusement arrêtée par les personnels
08:25 de cet établissement scolaire de Rennes
08:29 après la mort de Samuel Paty,
08:31 après la mort d'un professeur Dominique Bernard.
08:34 Il a failli avoir en France
08:36 un troisième meurtre ou assassinat d'un professeur.
08:42 Ben, croyez-moi, on est parti,
08:43 on est passé à côté d'une catastrophe à quelques jours de Noël.
08:47 Et au moins, réjouissons-nous de cela.
08:49 Maintenant, il faut prendre la mémoire de ce qui s'est passé.
08:52 - Je tiens vraiment à féliciter aussi le courage des personnels
08:54 qui sont intervenus au péril de leur vie pour la mémoiriser.
08:58 - Je suis bien d'accord avec vous. Merci beaucoup, M. Levaux.
09:00 Vous avez parfaitement raison. Bon courage à vous.
09:02 Vraiment bon courage à vous sur le terrain.
09:04 Merci. Il est 12h40.
09:06 On va marquer une pause. Et que vois-je ?
09:09 - Oui !
09:09 - L'instant Louis et Fab !
09:10 - À 12h40.
09:11 - Et oui, je suis revenu !
09:12 - Mais c'est fini, votre conseil d'administration, là ?
09:15 - C'est terminé.
09:16 - Pardon, je mets le casque parce que j'arrive.
09:18 - Il demande si c'est fini, Fab !
09:19 - Ah oui ! Le monsieur te demande si le conseil d'administration est terminé.
09:24 - C'est terminé. J'ai les valises avec nos primes.
09:27 - Ah !
09:28 - Ça y est ! Petite coupure des billets non numérotés.
09:32 - Ah, c'est ça, le casque au sol, là ?
09:33 - Les valises, généralement, vous les avez sous les yeux.
09:35 - Aussi.
09:36 - Et là, c'est bien si vous les avez dans les mains.
09:38 Voilà. Ah bon. À tout de suite.
09:40 - Et je vous rappelle, avant de retrouver Pascal Frock tout à l'heure,
09:43 vous retrouvez de 14h à 15h, Christophe Ondelatte.
09:47 Ondelatte raconte de 14h à 15h sur Europe 1.
09:49 Christophe Ondelatte vous raconte les affaires qui vous ont marquées sur Europe 1.
09:54 ♪ ♪ ♪

Recommandations