ÉDITO - Remettre de l'exigence à l'école: Attal s'attaque au collège!
Regardez Un point, c'est tout ! du 06 décembre 2023 avec Alba Ventura.
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Alors attention à la liste. Redoublement, changement de programme, groupe de niveau, brevet obligatoire pour aller au lycée.
00:14 Gabriel Attal, ministre de l'éducation nationale, entend bien redresser la barre au collège alors que le niveau des élèves dégringole, on le sait.
00:20 Ça va dans le bon sens Alba ? Bien sûr que ça va dans le bon sens et on voit bien que Gabriel Attal
00:24 s'attaque au collège comme il s'est attaqué au harcèlement.
00:28 C'est à dire avec la méthode forte
00:30 et il y a urgence parce qu'il y a fait 40 ans que personne n'appuie sur le frein, 40 ans que le niveau des élèves
00:36 s'effondre à l'écrit et en maths.
00:38 Quand vous pensez que la moitié des élèves au collège ne sait pas combien il y a de quarts dans trois quarts, c'est effrayant.
00:43 Donc ce que fait Gabriel Attal c'est remettre de l'exigence à l'école avec de nouveaux programmes, avec la méthode
00:50 Singapour en mathématiques parce que ce n'est pas un hasard si les petits asiatiques sont premiers,
00:54 avec des groupes de niveau en maths pour faire progresser ceux qui ont le plus de difficultés et hisser ceux qui ont le plus de
01:00 facilités. Et ce que fait également Gabriel Attal c'est remettre de l'autorité avec le redoublement
01:05 dont la décision revient à l'équipe éducative et non aux parents. En fait, il dit deux choses le ministre. D'abord il dit
01:11 l'école n'est pas l'école des fans pour passer dans la classe supérieure, il faut avoir le niveau.
01:15 Et puis ce sont les profs qui jugent si un élève a les capacités pour poursuivre ou pas.
01:19 Ce sont les profs qui ont le dernier mot. Et l'autre chose importante c'est le brevet obligatoire pour passer au lycée.
01:25 Il réhabilite le brevet comme un véritable examen de passage. Alors ça fait beaucoup de changements
01:29 mais je dois dire que l'intention est bonne.
01:32 Alors ce qui est important c'est le mot que vous employez. Pourquoi dites-vous "intention"?
01:35 Parce qu'il faut maintenant mettre en oeuvre tout ça.
01:37 Parce que ça va bousculer tous les repères, parce que l'éducation nationale
01:40 s'est habituée à fonctionner avec ce flux d'élèves qui passent d'une classe à l'autre avec à l'esprit
01:45 l'égalité pour tous, parce que les groupes de nouveaux c'est une nouvelle organisation, parce que les parents
01:50 se sont habitués à décider du sort de leurs enfants,
01:53 parce que le redoublement est vu comme une sanction, pas comme une façon de repartir sur de bons rails.
01:58 Donc c'est un changement de paradigme complet.
02:01 Et vous allez voir que les points de friction avec les parents ou avec les syndicats ne vont pas manquer.
02:05 - Bon ça veut dire aussi qu'il faudra nettement plus de moyens, non?
02:08 - C'est une réforme nécessaire donc elle demande oui des moyens considérables.
02:11 Alors je sais que des moyens ont déjà été engagés dans la formation.
02:14 Il y a eu aussi beaucoup de revalorisation de salaire.
02:16 Ce ne sera sans doute pas suffisant parce que Gabriel Attal veut faire du sur-mesure.
02:20 Et il a raison mais sans moyens ce n'est pas possible.
02:22 Vous savez l'un des artisans du classement PISA dont on a beaucoup parlé hier,
02:26 l'allemand André H. Lecher, qui regarde à la loupe l'enseignement dans le monde entier, explique que
02:31 les bons systèmes éducatifs sont ceux où l'on aligne les moyens avec les besoins.
02:36 Et les moyens il faut se les donner parce qu'il n'est pas normal que dans ce pays où nous avons des scientifiques formidables,
02:43 nous n'arrivons pas à embarquer l'ensemble de nos enfants.
02:46 - Merci beaucoup.