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  • 04/12/2023

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur la mort du supporter Nantais ce week-end, avant le match face à l'OGC Nice.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 "Europ1", 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:08 Pascal Praud et vous, la suite sur Europ1 avec vos témoignages et réactions.
00:11 0 à 80 20 39 21.
00:13 Actualité dramatique là encore avec ce supporter du FC Dante tué samedi soir avant le match face à Nice.
00:19 Un chauffeur de VTC a été placé en garde à vue.
00:22 Selon le procureur de la République, peu avant 20h, plusieurs véhicules VTC transportant des supporters niçois
00:28 ont été pris à partie par des supporters des Ultras Nantais.
00:32 Au cours de ces événements, un homme de 31 ans s'est effondré et il est décédé sur place.
00:37 La victime présente une blessure dans le dos pouvant correspondre à une arme blanche.
00:42 Je vous propose d'écouter Amélie Oudéa Castera qui était ce matin l'invité de France Inter
00:47 et qui imagine ce qu'on a dit 12 millions de fois depuis tant d'années.
00:52 C'est-à-dire comme on n'y arrive pas, il faut interdire en France les voyages de supporters.
00:57 C'est-à-dire que quand Nantes joue, il n'y a que des supporters de Nantes dans le stade.
01:02 Quand Marseille joue, il n'y a que des supporters de Marseille dans le stade.
01:05 Il n'y a plus de supporters de Paris, de Toulouse, de Nantes qui voyagent et qui vont dans une autre ville.
01:12 D'abord, les policiers, les flics ont autre chose à faire peut-être le samedi que d'encadrer ces jeunes gens.
01:19 Et puis comme on n'y arrive pas, on l'a vu l'autre jour avec le car des Lyonnais qui est arrivé à Marseille
01:25 et qui a été saccagé par des supporters.
01:29 Écoutez, on n'y arrive pas, donc il faut bien prendre des solutions.
01:35 Nous sommes avec David de Tannes. Bonjour.
01:37 David, d'abord je voudrais qu'on écoute Amélie Oudéa Castart.
01:40 Je vais vous répondre avec sincérité, avec même inquiétude.
01:43 Je pense qu'on ne peut pas continuer comme ça dans le foot.
01:46 Donc il faut une initiative globale, une réponse globale et à situation radicale, mesures radicales.
01:54 Je pense que quand le match, en tout cas quand il présente un risque,
01:57 oui je pense qu'il faut là pour l'instant s'arrêter sur les déplacements de supporters.
02:02 Je pense que c'est incontournable d'avoir un temps de retour à une situation de moindre violence.
02:08 C'est juste pas possible qu'on ait des forces de l'ordre qui soient à ce point sursollicitées,
02:11 des biens détruits, des bus caillassés, des personnes blessées, maintenant un mort.
02:15 Basta ! Ça suffit. Ça suffit.
02:19 Ça fait juste des mois qu'on le dit.
02:21 Ça fait juste des mois qu'on le dit, mais on n'y arrivera pas avec les supporters.
02:25 D'ailleurs qui ne sont pas des supporters, qui sont des ultras.
02:28 Simplement nous sommes avec David Tan, qui est porte-parole des chauffeurs VTC à Nantes,
02:32 qui fait partie des chauffeurs agressés samedi soir.
02:35 Je voudrais que vous nous racontiez... Bonjour M. Tan.
02:38 - Bonjour Basta, vous allez bien ?
02:40 - Non, évidemment pas, parce que c'est un drame absolu.
02:44 D'abord on peut avoir une pensée pour ce supporter qui était présent,
02:49 même si ce supporter, si j'ai bien compris, était parmi ceux qui entouraient
02:54 les vannes dans lesquelles des supporters niçois avaient pris place. C'est bien ça ?
02:59 - Voilà, donc nous aussi, les VTC du 44, on adresse nos condoléances à la famille du défunt.
03:04 Quoi qu'il en soit, je viens d'écouter la bande audio de la ministre du sport.
03:10 - David, on a un problème de liaison, donc on sécurise la liaison,
03:17 parce qu'elle n'est pas extraordinaire. On vous reprend dans une seconde.
03:20 Aurélien, qui est supporter du FC Nantes. Bonjour Aurélien.
03:23 - Bonjour Pascal.
03:25 - Vous étiez au stade de la Beaujoire samedi ?
03:27 - Non, non, je n'y étais pas. Malheureusement, j'écoutais ça à la télé quand je regardais le match,
03:31 justement, qu'il y avait une agression autour du stade.
03:33 Au fur et à mesure, on a eu l'information au fil de la soirée,
03:36 comme quoi c'était grave, et très grave, et même mortel. Et c'est déplorable.
03:39 - Mais vous êtes supporter de la brigade noire ?
03:41 - Non, non, non, je n'en fais pas partie.
03:43 Supporteur du FC Nantes, mais pas de la brigade noire,
03:45 parce que, voilà, c'est aussi... J'emmènerai jamais mes enfants en tribune noire à la Beaujoire,
03:50 par rapport à des comportements qui sont des fois un petit peu choquants par rapport à la jeunesse.
03:54 - Parce que vous avez été parfois témoin de certaines choses ?
03:58 - Oui, il y a des cartes de violences, vous connaissez la...
04:00 - Parce que, globalement, la tribune noire, c'est quand même pas la plus virulente
04:03 de toutes les tribunes des supporters français.
04:07 Je pense qu'il y a des tribunes en France qui sont sans doute plus violentes.
04:10 Moi, j'ai toujours l'impression que, globalement, cette tribune,
04:14 elle est jeune, bien sûr, mais il y a quelque chose d'assez bon enfant, me semble-t-il,
04:19 mais je voudrais pas... Je n'y suis pas.
04:23 En même temps, quand je dis "bon enfant", il y a eu des condamnations,
04:26 il y a des... Comment ça s'appelle ?
04:30 Des pyrotechniques, des fumigènes.
04:34 - Oui, oui, oui, oui, on a eu le loi.
04:35 - Je cherchais des fumigènes.
04:36 Le FC Nantes a été condamné.
04:38 Je sais que Valdemar qui t'a plusieurs fois mis en garde
04:41 ou a prévenu les autorités que cette tribune Loire peut être assez...
04:46 assez turbulente.
04:48 Maintenant, bon, moi, je ne suis plus au stade de la Beaujoire.
04:53 Donc, votre avis m'intéresse, Aurélien.
04:55 - Alors, moi aussi, c'est pareil, j'y vais un petit peu moins, Pascal,
04:58 mais c'est juste pour entendre dire à des personnes qui sont abonnées à cette tribune Loire.
05:02 Voilà, c'est toujours... Alors, faut pas généraliser sur la tribune Loire.
05:05 Il y a toujours des petits groupes qui respectent pas,
05:07 comme les engins de pyrotechnique, les fumigènes et autres,
05:09 où il y avait des interdictions.
05:11 On a eu des interdictions de stade de tribune l'année dernière,
05:14 quand elle peut être préjudiciable pour le club.
05:16 C'est dommageable, quand même, pour un petit groupe.
05:19 Et donc, c'est pas normal que, voilà,
05:21 on se soit de l'insécurité constante quand on parle des ultras,
05:26 surtout de la tribune à la Beaujoire, en fait.
05:28 La Beaujoire, il y avait Bonenfant.
05:30 Là, voilà, il faisait noir le soir, comme ça.
05:33 Bon, ben, c'est quand même dommageable, entre supporters,
05:36 que ce soit des agressions.
05:38 C'est pas normal.
05:39 Donc, pour moi, pour reprendre exactement ce que disait la ministre,
05:42 il faut arrêter les déplacements.
05:44 - On marque une pause. Mais quel monde, quand même.
05:46 J'ai grandi à Nantes, et c'était un plaisir d'aller d'abord au stade Marcel Sopin,
05:50 où il n'y a jamais eu un incident, à l'époque, dans les années 70,
05:53 entre supporters et ensuite à la Beaujoire.
05:56 La Beaujoire existe depuis 1984,
05:59 avec le championnat d'Europe des Nations de 1984.
06:02 Et c'est vrai que Nantes était une ville où il faisait bon vivre,
06:06 qui n'était pas encore ravagée, comme elle l'est aujourd'hui, par l'insécurité.
06:09 Parce que c'est vrai qu'au-delà de ce supporter,
06:12 c'est une ville, aujourd'hui, qui souffre de l'insécurité.
06:15 Le nombre de témoignages de Nantais qui disent
06:18 "Je ne sors plus après minuit" ou "Je vais chercher mes enfants lorsqu'ils sont dans la ville parce que j'ai peur".
06:23 C'est ça, la réalité de Nantes, aujourd'hui.
06:25 C'est une ville où, après 10 heures, vous n'êtes pas en sécurité.
06:30 Vous me direz "Il y a d'autres villes que Nantes".
06:32 Bien sûr. Paris, évidemment.
06:35 Mais il se trouve que Nantes était la ville la plus calme du monde,
06:38 il y a 20 ans ou 25 ans.
06:41 A tout de suite.
06:42 11h-13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1,
06:44 et vous réagissez en composant son numéro.
06:46 Vous le savez, un supporter du SC Nantes est mort samedi soir,
06:58 avant le match face à l'OGC Nice.
07:01 Nous sommes avec David Tan, qui porte parole des chauffeurs VTC à Nantes.
07:04 C'est un chauffeur VTC qui aurait tué ce supporter.
07:10 M. Tan, bonjour, rebonjour.
07:13 Oui, rebonjour Pascal, pour la ligne.
07:16 Je vous en prie.
07:17 Est-ce que vous avez, vous-même, vous étiez où samedi soir ?
07:20 Alors justement, en tant que porte-parole, j'adresse mes condoléances à la famille Béfin.
07:24 Et j'étais aussi le chauffeur en tête du convoi,
07:26 puisque j'ai un véhicule 6 places, typé anglais, les cables anglais.
07:31 Et c'est moi qui, en première ligne, lorsque je roule,
07:34 donc je vous fais grâce de l'Ikéna RR,
07:36 et je vois les 300 individus se ruer vers nous.
07:39 Donc je ne peux pas m'échapper.
07:41 J'ai les voitures en face de moi, à ma gauche,
07:43 la ligne 3 à ma droite, du côté de la HALVEC.
07:45 Vous, qui êtes Nantais, vous savez bien où c'est.
07:47 Et là, ils ont pris un parti de mon véhicule,
07:49 ils ont essayé d'ouvrir les portes, qu'ils ont réussi bien sûr, détériorées,
07:52 pour pouvoir se battre avec les supporters du soir, des jeunes de 20 ans.
07:59 Et qu'est-ce que vous avez fait, vous ?
08:00 Je baisse ma fenêtre, je dis aux gorts de l'ABL,
08:02 parce qu'ils étaient tous en tagoulé noir et jaune et vert,
08:05 donc c'est la brigade qu'on connaît.
08:08 Je dis « Arrêtez les gorts, arrêtez les gorts, faites pas ça ! »
08:11 Et là, les petits jeunes derrière, ils ont peur.
08:13 « Avancez, monsieur, avancez, avancez ! »
08:15 Je dis « Refermez la porte, refermez la porte ! »
08:17 Ça tape, ça caillasse, j'ai un coup de poing dans mon pare-brise,
08:20 et moi malheureusement, j'avance, j'avance, donc les gens s'écartent,
08:22 et à un moment de temps, il y a un individu qui met un coup de pied dans ma calandre,
08:25 il se retourne, il tombe dans mon pare-brise, il glisse dans mon capot,
08:27 et moi je lui roule dessus. Donc j'avance.
08:29 – Vous lui avez roulé dessus ?
08:31 – Oui, oui, oui, je roule dessus.
08:34 – Mais donc cet homme est blessé ?
08:36 – Peut-être. Et il a laissé sa chaussure dans ma calandre, en fait.
08:40 Donc c'est pour ça que moi, je m'arrête au poste de police,
08:42 je signale l'agression pour protéger mes autres collègues,
08:45 donc ça, c'est des événements…
08:46 En fait, dans cet événement, il y a sept scénarios.
08:48 Chaque chauffeur est confronté à une agression.
08:51 Et moi, je reste auprès de l'agent de police,
08:53 je me dénonce, je dis que j'ai roulé sur quelqu'un.
08:57 Et là, j'entends, sur les ondes de la radio-police,
09:00 arrêt de respiratoire, massage cardiaque, en cours.
09:02 Je dis "ok", on prend mon identité, j'attends,
09:05 et là, on me dit "blessure par arme blanche".
09:08 Bon, ben, le policier me dit "vous avez une arme ?"
09:10 Je dis "non, je suis resté à ma voiture",
09:12 et il me dit "bon, allez à Val d'Escrousseau,
09:14 vous savez, c'est une commissaire de police de France".
09:16 Et je suis allé à 21h39.
09:18 Au moment où moi, je suis auditionné en tant que témoin,
09:20 et il y avait des jeunes de Nice aussi qui étaient là,
09:22 puisque un de mes confrères, lui, son véhicule était immobilisé,
09:25 il s'est fait rouler de clou, il est parti à l'hôpital.
09:28 Le troisième véhicule, je pense que c'est lui
09:30 qui a incriminé sur le décès de Luiz Banter,
09:33 il a dû faire la même chose.
09:35 Il a dû protéger son véhicule, l'intégrité physique de ses clients,
09:38 et ils se sont battus.
09:40 Et il est arrivé ce qui est arrivé.
09:41 Donc moi, à l'heure d'aujourd'hui, il y a une enquête en cours,
09:43 je ne sais rien d'autre.
09:44 Je n'ai pas accès aux informations.
09:46 - Et le chauffeur VTC est toujours en garde à vue,
09:49 à l'heure qu'il est ?
09:51 - Oui.
09:52 Là, il y a 48 heures de garde à vue,
09:54 on attend peut-être M. le procureur
09:57 qui va faire un communiqué de presse cet après-midi.
10:00 En tant que porte-parole du VTC, je le soutiens.
10:04 Mais on est aussi compétitif sur le décès.
10:06 Donc il faut faire la lumière.
10:08 - Oui, c'est-à-dire qu'évidemment, on ne peut pas...
10:11 C'est un drame absolu,
10:13 c'est un drame d'abord pour cette famille,
10:15 effectivement, que ce coup de couteau qui a été produit,
10:18 bien sûr, un homme de 31 ans,
10:20 qui va au stade pour voir un match de football
10:22 et qui ne rentre pas chez lui
10:24 parce qu'il prend un coup de couteau.
10:26 Ce monde est absolument terrifiant.
10:28 Restez avec nous, David, dans une seconde.
10:32 Et puis après, vous nous direz ce que vous pensez
10:34 de la possibilité pour les supporters de ne pas voyager.
10:37 C'est l'initiative de Mme Oudéa Castera.
10:39 Il est 12h17, on marque une pause à tout de suite.
10:41 - Et pour réagir, vous composez le 01 80 20 39 21.
10:45 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
10:47 rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Proévou.
10:50 - 11h à 13h sur Europe 1, Pascal Proévou,
10:55 et on vous retrouve avec David Tan,
10:57 porte-parole des chauffeurs VTC à Nantes-Pascal.
10:59 - David Tan, effectivement,
11:01 alors on peut imaginer que 48 heures de garde à vue,
11:05 la garde à vue va donc s'arrêter en fin d'après-midi,
11:09 j'imagine, même en début de soirée,
11:11 puisqu'il a dû être mis en garde à vue à partir de 20h,
11:14 1h ou 22h samedi, nous sommes d'accord, David ?
11:17 - Non, mon collègue s'est rendu le dimanche matin,
11:20 dimanche dans la nuit.
11:22 - Vous avez raison, donc elle peut encore se prolonger cette nuit.
11:25 Vous avez parfaitement raison.
11:26 Est-ce que vous le connaissez, ce chauffeur de VTC ?
11:30 - Oui, bonjour.
11:32 - Et est-ce que vous pouvez nous donner des indications
11:35 du type de père d'homme qu'il est ?
11:38 Il travaille avec vous depuis longtemps,
11:40 il n'a jamais eu le moindre souci ?
11:43 C'est quelqu'un qui sait habituellement garder son sang-froid ?
11:48 - Je ne peux pas trop parler de mon collaborateur.
11:53 - Là, je vous entends mal, malheureusement, de nouveau.
11:56 - Je n'ai pas bougé.
11:57 - Vous n'avez pas bougé, mais là, malheureusement,
11:59 je ne vous entends pas très bien.
12:01 Donc vous dites, parce que c'est un de vos collaborateurs,
12:05 c'est-à-dire que c'est vous qui êtes le gérant de cette société de VTC ?
12:09 - Non, non, non, parce qu'on travaille comme un partenaire d'affaires,
12:12 chacun a des contrats.
12:14 - Bon, David, on ne va pas insister, parce que malheureusement,
12:17 le son, je ne sais pas pourquoi, le son s'est détraqué de nouveau.
12:20 Je vous remercie beaucoup.
12:21 Moi, ce que je vous propose, David, c'est d'avoir un prolongement demain.
12:24 Je le dis avec Olivier Guedec, on en saura sans doute davantage,
12:29 puisque peut-être, et sans doute même,
12:32 la personne incriminée sera-t-elle mise en examen ?
12:34 Il y aura de nouvelles informations que nous aurons ?
12:37 Est-ce que la garde à vue sera terminée demain matin ?
12:40 On peut le penser.
12:41 Donc je vous propose peut-être de se revoir demain matin,
12:45 si vous en êtes d'accord, David, pour avoir de nouveaux éléments.
12:48 - Bon, ok, ça marche. Désolé pour la nuit.
12:51 - Non, mais vous n'y pouvez rien, c'est hélas, c'est comme cela.
12:54 Il est 12h21, la pause.
12:56 de l'Europe.

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