Education nationale « Un budget historique », pour Gabriel Attal

  • l’année dernière
Le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal s'est exprimé sur le budget 2024 au Sénat, ce 1er décembre 2023.

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Transcript
00:00 Je suis très heureux de me retrouver à nouveau devant vous
00:02 pour examiner le budget 2024
00:03 consacré à l'enseignement scolaire.
00:05 Ca a été dit, je crois, dans les différentes interventions,
00:09 l'école n'est pas un projet politique comme un autre.
00:12 Plus que tout autre, l'école nécessite un regard
00:15 vers l'avenir et une action de long terme.
00:17 Antoine de Saint-Exupéry l'écrivait,
00:20 "L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre.
00:23 "Nous n'avons pas à le prévoir, mais à le permettre."
00:26 Alors, mesdames et messieurs les sénateurs,
00:28 est-ce que la noble mission d'enseigner,
00:31 sinon de permettre l'avenir,
00:33 celle d'offrir à la jeunesse de notre pays
00:35 la chance d'écrire son propre destin ?
00:38 Cet avenir, au fond, nous sommes réunis aujourd'hui
00:40 pour le décider ensemble.
00:42 Les grandes causes d'intérêt général qui nous rassemblent,
00:44 la réindustrialisation, le plein emploi,
00:46 la transition écologique et tant d'autres encore,
00:49 toutes commencent à l'école.
00:51 Les Français le savent, pour eux-mêmes,
00:53 pour leurs enfants, pour leur pays,
00:55 ils attendent beaucoup de l'école de la République
00:58 et ils ont raison.
00:59 Depuis 2017, nous avons donné une nouvelle ambition à notre école.
01:03 Aujourd'hui, nous le réaffirmons.
01:05 Voilà pourquoi je suis heureux de débattre avec vous
01:06 de son budget pour 2024.
01:09 Pour redresser notre école, nous sommes prêts
01:10 à consentir un investissement historique.
01:13 Le budget 2024 du ministère de l'Education nationale
01:16 et de la jeunesse s'élèvera à 63,4 milliards d'euros.
01:20 C'est près de 15 milliards d'euros de plus qu'en 2017.
01:24 Il faut mesurer le chemin parcouru.
01:26 Depuis 2017, notre école a vu son budget croître
01:28 de près de 30 %,
01:30 alors même que la démographie scolaire
01:32 a baissé de 300 000 élèves.
01:35 C'est historique, et je le dis, le budget 2024
01:37 est un budget historique pour notre école.
01:40 Il est animé par deux priorités.
01:42 La première, comme vous le savez,
01:43 et vous l'avez tous et toutes appelées de vos voeux,
01:46 c'est l'élévation du niveau général de tous les élèves.
01:49 Oui, nous devons remettre l'ascenseur scolaire en marche.
01:53 C'est que nos réformes ont permis, à l'école primaire,
01:57 à travers un investissement là aussi inédit
02:00 et qui se traduit déjà dans les résultats de nos élèves
02:02 à l'entrée en 6e.
02:03 C'est vrai que les dernières évaluations,
02:06 et j'ai eu l'occasion moi-même de sonner l'alerte,
02:08 ont fait état du niveau préoccupant en 4e.
02:11 J'ai assumé évidemment ces résultats
02:16 et l'inquiétude et la nécessité surtout de réagir.
02:19 Je pense que c'est toujours important aussi de regarder
02:22 les signes qui peuvent nous montrer que l'investissement,
02:24 que les choix politiques peuvent donner des résultats.
02:27 Et la réalité, c'est que la génération 2017,
02:29 celle qui entrait en CP quand le président de la République
02:31 a été élu en 2017,
02:33 et que nous avons engagé les mesures sans précédent
02:34 pour l'école primaire,
02:36 s'en sort mieux que la génération 2012
02:38 et que la génération 2007.
02:40 Il y avait en 2017 un élève sur trois qui entrait en 6e
02:44 sans maîtriser les fondamentaux lire, écrire, compter.
02:47 Il y en a en 2023 un sur quatre.
02:50 C'est encore beaucoup trop.
02:51 Mais enfin, c'est mieux qu'en 2017.
02:55 Et donc il faut poursuivre cette logique à l'école primaire,
02:57 l'étendre au collège.
02:58 Et je rejoins beaucoup des propos qui ont été tenus.
03:02 Le collège unique est devenu le collège uniforme,
03:05 qui ne tient pas compte des différences de chacun
03:09 et qui ne permet pas d'accompagner
03:12 précisément, finement chacun selon ses besoins
03:15 pour faire progresser tout le monde.
03:17 J'aurai l'occasion, vous le savez, d'annoncer mardi
03:19 des mesures qui font suite au travail que j'ai engagé
03:22 dans le cadre du choc des savoirs, que j'ai appelé de mes voeux,
03:24 dès ma prise de fonction.
03:26 Beaucoup d'acteurs ont été consultés, ont participé.
03:31 Une consultation a été proposée à nos enseignants
03:34 et ils sont très nombreux à avoir répondu.
03:35 J'annoncerai des mesures fortes mardi prochain sur ce sujet.
03:40 Je veux rappeler que nous avons investi massivement
03:42 pour l'école primaire depuis 2017,
03:44 avec le dédoublement des petites classes
03:46 en éducation prioritaire,
03:47 avec 11 000 créations de postes de professeurs des écoles,
03:49 près de 500 000 élèves qui font chaque année leur entrée
03:52 désormais dans des classes à 12 élèves.
03:54 C'est le fruit des plans mathématiques et français
03:56 qui ont d'ores et déjà permis de reformer
03:58 plus de 200 000 professeurs des écoles
04:00 pour leur donner tous les outils d'une pédagogie efficace
04:02 au service de leurs élèves.
04:04 Et j'insiste sur ce point.
04:06 Sur l'investissement dans l'école primaire,
04:07 tous les milieux sociaux en bénéficient,
04:09 tous les territoires en bénéficient.
04:12 Je rappelle qu'on a souvent mis en avant le fait
04:14 que la France dépensait beaucoup moins
04:16 que la moyenne de l'OCDE pour l'école primaire
04:17 et beaucoup plus pour le second degré.
04:20 En 2017, on dépensait 7 000 euros par an
04:23 et par enfant à l'école primaire.
04:24 On dépense aujourd'hui 8 000 euros par an
04:26 et par enfant à l'école primaire,
04:28 soit 1 000 euros de plus sur un quinquennat.
04:30 Les quinquennats précédents avaient revalorisé
04:32 ce budget de l'ordre de 300-400 euros.
04:35 Oui, il faut bien dépenser, M. le rapporteur Husson,
04:37 vous avez raison, et c'est pour ça que cet investissement
04:40 a permis de dédoubler les classes
04:42 dans les quartiers les plus difficiles,
04:44 et on voit une réduction de l'écart de niveau
04:46 avec la moyenne générale dans ces quartiers.
04:48 La seconde priorité,
04:50 qui va pour moi d'ailleurs avec la précédente,
04:52 c'est de restaurer le bonheur à l'école,
04:55 pour nos élèves comme pour nos personnels.
04:57 Cette priorité est intrinsèquement liée à la précédente,
04:59 parce qu'on n'apprend pas bien si on est malheureux à l'école
05:02 et parce qu'on n'enseigne pas bien si on est malheureux à l'école.
05:05 Pour que l'école redevienne un lieu d'élévation sociale
05:08 et scolaire, oui, nous devons restaurer le bonheur à l'école.
05:10 Cela passe par une lutte inlassable contre le harcèlement,
05:13 et vous savez combien cette cause m'anime et me mobilise.
05:16 Je veux à cet égard saluer l'adoption
05:17 par l'Assemblée nationale de l'amendement porté
05:20 par Erwann Balanant qui dote notre budget
05:22 de 30 millions d'euros supplémentaires
05:24 pour créer dans chaque académie
05:26 des équipes d'intervention pluridisciplinaire
05:28 contre le harcèlement.
05:30 Cela passe aussi par une revalorisation
05:32 de nos professeurs.
05:33 Elle doit être tout à la fois symbolique,
05:34 morale, politique et financière.
05:37 Et je le dis, les mesures d'élévation du niveau
05:40 que j'aurai l'occasion de présenter
05:41 sont aussi des mesures pour la restauration
05:44 de l'autorité de nos enseignants.
05:47 Quand vous êtes un enseignant et que vous identifiez
05:49 qu'un élève ne peut pas réussir en passant dans la classe supérieure
05:52 mais que votre parole n'est pas écoutée
05:55 et qu'on n'en tient pas compte, finalement, in fine,
05:57 quand vous êtes un enseignant et que vous mettez une note
05:59 à votre élève en troisième pour le brevet
06:02 et qu'elle est rehaussée artificiellement
06:03 par un correctif académique, où est votre autorité ?
06:06 Moi, je crois à la revitalisation pédagogique
06:10 et à l'autorité de la notation de nos enseignants.
06:13 Et c'est évidemment ça aussi que je veux construire
06:15 à travers les mesures que je présenterai mardi.
06:19 Je le dis très clairement, nous voulons effacer
06:22 une génération de déclassement salarial et social
06:24 des professeurs dans notre pays.
06:26 Et nous avons très largement commencé à le faire.
06:29 En 2020, un professeur néo-titulaire
06:31 débutait sa carrière à 1 700 euros net par mois.
06:34 C'est désormais 2 100 euros net par mois
06:37 et c'est même 2 500 euros net par mois en REP+.
06:40 C'est 400 euros de plus en 3 ans.
06:42 On n'a jamais vu une telle revalorisation
06:44 sur un temps aussi court,
06:45 au moins depuis le début des années 1990.
06:48 Entre la réélection du président de la République
06:51 et le mois prochain, les professeurs auront été revalorisés
06:54 de 11% en moyenne,
06:57 avec les deux revalorisations du point d'indice,
07:00 la revalorisation socle de cette rentrée
07:03 et l'injection de 5 points d'indice majorés en janvier 2024.
07:07 Avec ces 4 mesures, c'est 11% en moyenne.
07:10 Et je ne mets pas dedans, évidemment, le pacte enseignant,
07:12 qui n'est pas une revalorisation salariale,
07:14 qui est la rémunération de mission supplémentaire,
07:16 et je ne mets pas dedans la prime pouvoir d'achat
07:18 qui a été versée à la moitié des agents du ministère
07:21 au mois d'octobre dernier.
07:23 Ces revalorisations, nous les devions à nos professeurs.
07:26 Elles témoignent de la considération
07:28 que nous leur portons, mais aussi de notre désir,
07:30 je le disais, de restaurer leur autorité,
07:31 l'autorité de leur savoir et de manifester notre confiance
07:34 dans leur travail patient pour la réussite de nos élèves.
07:37 Cet investissement doit aussi faire de notre école
07:40 un lieu qui s'adapte aux besoins de chacun,
07:42 un lieu qui accueille tous les enfants de la République.
07:45 Au fond, c'est le projet d'une école pour tous,
07:46 c'est le projet de la République jusqu'au bout.
07:49 Et ces dernières décennies, à travers les différentes
07:51 majorités politiques que notre pays s'est donné,
07:55 notre école a, je crois, renoué avec une part de cette vocation
07:59 en créant un véritable service public de l'école inclusive.
08:02 Depuis 2017, le nombre d'élèves en situation de handicap
08:06 accueillis en milieu ordinaire a progressé de moitié.
08:09 En cette rentrée, ce sont plus de 475 000 élèves
08:12 en situation de handicap qui sont accueillis en milieu ordinaire,
08:15 et c'est la fierté de notre pays.
08:17 Pour permettre cet accueil, ce PLF finance le recrutement
08:20 de 4 800 AESH supplémentaires en 2024.
08:24 Si vous l'adoptez, à la fin de l'année prochaine,
08:26 nous pourrons dire que notre pays aura recruté 15 000 AESH
08:29 de plus qu'en 2022, qu'il se sera donné toujours plus
08:32 de moyens pour accompagner chacun de nos élèves
08:34 et les aider à gagner en autonomie dans leurs apprentissages.
08:38 Parce que l'école regarde désormais en face
08:40 cette vulnérabilité, les AESH sont devenus le 2e métier
08:44 en termes d'effectifs au sein de l'éducation nationale.
08:47 Et nous continuons d'augmenter leur salaire.
08:49 A la rentrée dernière, rentrée 2023,
08:52 les AESH qui débutaient dans le métier ont bénéficié
08:55 d'une augmentation de 90 euros net par mois.
08:57 A 5 ans d'ancienneté, c'est 100 euros net par mois.
09:01 Depuis 2021, la rémunération moyenne des AESH
09:04 aura augmenté de 26 %, soit 200 euros par mois.
09:07 Mais nous le savons, l'enjeu maintenant,
09:08 c'est le volume horaire, d'où le travail que nous avons engagé
09:10 avec les collectivités locales,
09:11 si nous voulons vraiment améliorer leur rémunération.
09:14 (Générique)
09:16 ---

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