Majore Isabelle Sabatier, commandante de la commandante de la maison de protection des familles du Gard

  • l’année dernière
Les gendarmes font partie des acteurs qui luttent contre les violences intrafamiliales.

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Transcript
00:00 De ces violences intrafamiliales, on en parle également ce matin Sylvie avec la majeure Isabelle Sabatier. Bonjour.
00:07 Bonjour.
00:08 Commandante de la maison de protection des familles basée à Quessargue.
00:12 Quel est le rôle de cette maison de protection des familles ?
00:15 Donc nous notre rôle à la maison de protection des familles c'est de prévenir des risques par des actions de prévention
00:22 dans le milieu scolaire mais aussi auprès des adultes, des seniors et des personnes en situation de handicap.
00:28 Alors vous intervenez effectivement dans les établissements scolaires, ce sont des collégiens, des lycéens ?
00:34 C'est des primaires, collèges, lycées, les MFR, tout ce qui est établissement qui accueille des personnes en difficulté aussi.
00:43 Alors cette maison de protection des familles c'est l'ex-brigade de lutte contre la délinquance juvénile.
00:51 De prévention des délinquants juvéniles, tout à fait.
00:53 Donc pourquoi ça a changé de nom ?
00:54 Donc suite au Grenelle qui a eu lieu en 2019, notre unité est passée maison de protection des familles.
01:00 Et nous avons eu en plus la mission de faire de la prévention sur les violences intrafamiliales,
01:07 nous adresser à tous les publics qu'auparavant on s'adressait essentiellement qu'aux jeunes.
01:11 Alors est-ce que c'est un fléau, on en parle, qui est particulièrement important dans le département du Gard ?
01:17 Est-ce que vous avez des chiffres ?
01:19 Non mais effectivement c'est important dans le Gard et on voit que l'évolution est bien prise en compte par la gendarmerie.
01:26 C'est une mission prioritaire de la gendarmerie et on a une évolution positive.
01:30 On a formé tous les gendarmes du département du Gard et sensibilisés sur les violences intrafamiliales par une formation de une journée.
01:38 On a mis en place des enquêteurs spécialisés vifs dans chaque unité
01:42 où ils ont eu une formation pendant une semaine avec 19 intervenants institutionnels et non institutionnels.
01:49 Oui parce que c'est compliqué de recueillir la parole des victimes.
01:54 Souvent vous avez été critiqué, gendarmes et policiers, parce qu'on ne prenait pas suffisamment en compte la parole de ces victimes.
02:02 Certaines repartaient par exemple sans avoir pu être entendues.
02:05 Ça, ça a complètement changé ?
02:06 Oui, oui, ça a complètement changé.
02:08 Toutes les victimes qui viennent, justement, on a formé nos enquêteurs à l'accueil, à la prise en charge des victimes, à leur domicile aussi lors des interventions.
02:16 On les a sensibilisés sur le phénomène d'emprise.
02:21 On a, sur cette formation, ils voient beaucoup de situations justement pour les sensibiliser.
02:31 Et on a également aussi des intervenants de social gendarmerie qui sont en place dans les gendarmeries,
02:36 qui peuvent aider les victimes avant le dépôt de plainte, pour les amener vers un dépôt de plainte,
02:40 mais aussi à la prise en charge après le dépôt de plainte,
02:42 où tous les gendarmes doivent saisir l'intervenant de social gendarmerie après le dépôt de plainte.
02:47 À l'image des associations, est-ce que vous constatez, vous justement, par ce biais, une libération de la parole ?
02:54 Il y a davantage de dépôts de plainte, ça ne veut pas dire qu'il y a forcément davantage de victimes,
02:59 ça veut dire peut-être qu'on va plus facilement porter plainte ?
03:03 Oui, tout à fait. Le fait de faire des campagnes de prévention, de faire de la prévention comme on fait de partout sur le territoire,
03:10 permet de libérer la parole et on a eu une augmentation de 10% des violences intrafamiliales.
03:17 C'est le fait des actions de prévention qui libère la parole et la formation aussi des gendarmes à l'accueil des victimes.
03:23 Alors, on parle de violences intrafamiliales, ça concerne bien sûr les violences conjugales dont sont victimes les femmes,
03:30 il y a aussi les enfants. Est-ce que pour eux aussi, il y a une prise en charge spécifique, justement ?
03:36 Les enfants sont entendus dans le cadre de la procédure sous caméra, donc on a deux salles,
03:41 une salle à l'unité médico-judiciaire à l'hôpital à Carremo et une salle à notre unité,
03:46 où les gendarmes viennent avec leur procédure pour qu'on puisse entendre les enfants.
03:53 On a un protocole, on a 13 personnels qui sont formés sur le département pour faire les auditions des enfants.
03:58 Il y a tout un protocole à faire pour faire les auditions des enfants.
04:02 En caméra pour éviter qu'ils ne se répètent, par exemple ?
04:04 Tout à fait. Et on n'entend qu'une fois l'enfant, c'est pour ça qu'on appelle la procédure Mélanie, l'enfant vient,
04:10 il est entendu sous forme d'un entretien qui est filmé et enregistré,
04:13 l'entretien est gravé et retranscrit mot à mot et transmis au magistrat.
04:18 C'est important, après, j'imagine pour la suite de l'enquête, ce témoignage,
04:22 premier témoignage de l'enfant que vous avez recueilli.
04:26 Bien sûr. Après, il peut être victime directe ou victime indirecte.
04:29 Dans le cas des violences conjugales, il ne peut être que témoin, mais il est considéré comme une victime.
04:33 Et après, on a aussi dans les violences intrafamiliales, les agressions sexuelles, les viols, les maltraitances,
04:40 qui font partie des violences intrafamiliales.
04:42 Comment est-ce que vous êtes reçus dans les établissements scolaires, justement,
04:44 lorsque vous parlez de tout cela à des primaires, à des collégiens, à des lycéens ? Est-ce qu'ils entendent ?
04:50 On est très, très bien reçus. On a formé 56 intervenants scolaires
04:54 qui interviennent, donc des gens d'armes de brigade, qui ont été formés avec l'Éducation nationale
04:59 pour intervenir dans les établissements.
05:01 Ils sont très bien reçus, que ce soit dans les écoles primaires, collèges, lycées.
05:06 Et les enfants sont attentifs à tous les thèmes qu'on aborde.
05:10 On a fait huit mallettes, dont les violences où on aborde le thème des violences intrafamiliales.
05:15 Bon, le fait que vous soyez en uniforme, ça apporte plus que si vous interveniez, par exemple, en civil ?
05:21 On représente la loi, donc du coup, on aborde la loi, justement.
05:25 Et quand un gendarme ou un policier donne des règles et exprime des conseils,
05:35 du coup, effectivement, c'est plus appliqué en tenue.
05:38 Alors, c'est vous la chef ? Vous êtes major, commandante de cette maison.
05:43 Est-ce que ça change quelque chose ? Est-ce que votre regard, vous, a apporté quelque chose par rapport à un milieu ?
05:49 Bon, je sais que ça se féminise en gendarmerie, mais c'est encore très masculin.
05:53 On est bien féminisés, encore. Oui, on se féminise de plus en plus.
05:57 On a quand même un pourcentage élevé de femmes en gendarmerie.
06:01 Et ça va continuer, j'espère.
06:03 Donc, vous êtes complètement... comment dire...
06:08 Vous suivez cette cause et elle vous tient à cœur ?
06:11 Bien sûr. C'est pour ça qu'on est dans ce service-là.
06:15 Ça nous tient à cœur et on fait tout ce qu'il faut pour que les victimes soient bien accueillies.
06:19 On travaille en partenariat avec toutes les associations du département
06:23 pour justement améliorer la prise en charge et la libération de la parole des victimes.
06:28 Major Isabelle Sabatier, on le rappelle, votre porte est ouverte dans les gendarmeries.
06:35 Si on doit porter plainte, les gendarmes aujourd'hui sont formés.
06:39 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu-Garloser.
06:42 Merci beaucoup.
06:43 [SILENCE]

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