Valoriser l'histoire de La Réunion pour faire vivre la mémoire de Vanina
La mère de Vanina se livre dans un entretien exclusif avant une marche organisée à Saint-Leu pour lancer un mouvement pour la valoriser l'histoire de La Réunion et les aux combats sociétaux que voulaient mener la jeune femme assassinée.
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00:00 Si je suis là à parler d'elle aujourd'hui, à être debout aujourd'hui au bout de quatre procès,
00:11 et à voir ce que j'ai entendu pendant les quatre procès là, qui était l'horreur totale,
00:18 je suis debout, c'est grâce à elle, parce qu'elle m'a laissé beaucoup de force.
00:25 C'est normal, on est encore fragile, et on sera toujours fragile à un moment donné.
00:32 Il y aura des hauts et des bas en tant que femme.
00:34 Et j'en profite aussi pour dire, les familles victimes, je sais qu'il y a des hauts et des bas.
00:45 On vit avec ça, on se soulage mais on ne guérit pas.
00:52 Et Vanina m'a donné cette force qu'elle avait, elle a laissé pour moi cette force
00:59 d'être debout et de vivre.
01:03 Donc à travers moi, elle vit et je vis aussi pour ce qu'elle n'a pas pu mettre en place.
01:11 Pour le parcours scolaire, Vanina fait un parcours à l'lycée Bois-de-Neuf,
01:18 et ensuite au lycée Jean-Georges Brassens.
01:24 Donc là, elle a le prix du mérite en seconde, le prix du mérite en terminale,
01:33 elle reçoit le prix de la meilleure journaliste du lycée, Jean-Georges Brassens,
01:38 parce qu'elle aime aussi beaucoup lire.
01:41 Et elle part en séjour linguistique, je pense que c'est en première,
01:48 ou en terminale plutôt, parce qu'elle est à l'approche du bac.
01:53 Donc elle est en terminale S, scientifique, et c'est en 2016 qu'elle réussit son bac
02:03 scientifique avec mention de langue espagnole, parce qu'elle fait aussi en parallèle
02:08 la langue espagnole.
02:09 Vanina puise sa force dans l'histoire du peuple noir.
02:14 Elie, parce qu'elle connaît, je vais l'expliquer aussi, la révolte d'Elie à Saint-Leu,
02:20 en disant que voilà, il y a l'histoire de la Réunion qu'on ne connaît pas.
02:27 Elle puise aussi l'histoire de la Lumurie, peu de gens connaissent l'histoire de la Lumurie aussi,
02:34 mais c'est parallèle à l'histoire du peuple.
02:39 En tout cas, la Lumurie prend de l'Inde jusqu'à l'Afrique, jusqu'à l'Égypte antique.
02:44 Donc elle fait des recherches sur chaque Antadion.
02:50 Elle est enceinte dans le Maronnage, à la Réunion.
02:54 Elle a mis une photo de l'insomnie en dé, là au-dessus de son bureau.
02:57 Elle me dit « Maman, ça c'est pour me donner le courage d'étudier ».
03:00 Elle a commencé à aller plus loin, à aller chercher. Elle a puisé aussi sa force dans la spiritualité africaine
03:08 et dans la spiritualité en général.
03:12 C'était une fille qui était très curieuse.
03:20 Elle me disait « Maman, il faut que les jeunes réunionnais, les étudiants,
03:24 ils prennent conscience déjà de leur histoire, qu'ils se laient debout,
03:30 qu'ils faient tout leur possible pour reprendre leur place ici, dans leur île.
03:36 Et il faut qu'ils trouvent la force de combattre.
03:41 Réunionnais, c'est parce que son temps, sur son bureau, dans sa chambre,
03:45 il faut aller en face, il peut y être par l'Antadion, que ça c'est un îlat.
03:50 Il a tout son temps à étudier, étudier.
03:55 Elle était sorte de sa chambre, juste pour voir la cuisine,
03:58 au petit moment, que l'eau a fait cuire.
04:00 Quand l'entrée a fait cuire, ça a fait cuire à soi.
04:04 Elle aimait bien son langue réunionnaise, elle aimait bien l'anglais, l'espagnol,
04:10 et l'espagnol, bien français.
04:12 Elle aimait bien ses racines, et les kilis.
04:16 Elle n'avait pas honte de kilis, parce que pour elle, c'était important
04:20 d'avoir cet échange, après un jour, quand elle sera dans l'Hexagone,
04:24 ou dans les autres pays, de dire vraiment kilis,
04:28 ne pas dire qu'il est réunionnais.
04:30 Et voilà, elle aimait bien trouver la sauce,
04:32 mais d'avoir cette approche-là, parce que pour elle, par rapport à sa couleur,
04:36 c'est pas qu'ici qu'elle a commencé, elle a commencé bien avant.
04:40 Parce qu'elle a étudié un peu en tant que médecine la mélamine.
04:45 C'était une fierté, et puis un enfant,
04:50 t'es capable de passer dessus toutes affaires.
04:54 T'es capable de pardonner, t'es capable de revenir dessus son causement,
05:00 et en méditer dessus, vous dire "oui, ça m'a intiqué pas beaucoup".
05:04 C'est quelqu'un qui est très rapide dessus toutes choses.
05:08 Je me rappelle, il était aidé à m'entouffer,
05:12 il avait peur, branche, bidon, gaz, donc c'est lui qui fait pour moi.
05:18 Par exemple, à la radio, t'es "marche pas", ou peu importe, un truc électronique,
05:22 t'es quelqu'un de très rapide.
05:24 T'es en une seconde, il vient, donne ici, me dire, garde le plan, etc.
05:30 Donc, que ce soit dans son causement, dans l'échange avec les autres,
05:36 c'est quelqu'un de très rapide et très franc.
05:38 C'est ça aussi ce qu'il en laisse pour moi ici.
05:43 Vanina, c'était ma maman aussi.
05:47 Je discutais ce matin avec sa soeur, qui parlait aussi, c'était une deuxième maman.
05:53 Mais Vanina était la maman de tout le monde dans la famille.
05:58 C'était une humaniste.
06:01 Donc, elle aimait beaucoup comprendre qu'est-ce qui se passe par rapport à l'être humain,
06:07 et l'être humain dans sa globalité.
06:11 Pas que physique, mais au niveau psychique, etc.
06:15 Donc Vanina était beaucoup attachée à la vie.
06:20 Elle aimait beaucoup la vie, elle aimait beaucoup sourire.
06:24 Dans le quartier, on va vous dire, c'était une jeune fille qui souriait tout le temps,
06:28 qui disait bonjour et qui souriait.
06:30 Faut pas nous rester debout, mais il faut nous mettre à nous en marche.
06:33 Nous, en tant que femme réunionnaise, par rapport aux violences ethno-pharmaciques,
06:41 et les violences en général, les violences intra-familiales,
06:45 et pour moi, les adapter avec tout ce que Vanina a voulu concrétiser.
06:51 Donc dimanche, je serai sur la place de Saint-Leu, à côté de la gendarmerie.
06:58 Et c'est là où ça va naître le mouvement des Naines Vanina.
07:02 Pourquoi on a choisi Saint-Leu?
07:04 Déjà, dans le mois où il y a eu la révolte d'esclaves à Saint-Leu,
07:08 et je veux que ça naît là-bas, parce que Vanina l'a grandi là-bas.
07:14 Vanina l'a née à Saint-Paul, à l'hôpital,
07:18 et ensuite, dans toute sa petite enfance,
07:21 elle a passé depuis le Saint-Leu, pas trop loin où ça a eu lieu la révolte d'esclaves.
07:26 Et je tiens à dire aussi, Vanina, quand on a connu l'histoire de la révolte d'esclaves à Saint-Leu,
07:32 elle avait posé une question, c'était "Que nous fait-on?"
07:38 Et elle avait, moi aussi, un moment,
07:41 à cheminer Pantaile, plutôt que Saint-Leu,
07:44 où il y avait eu plein de révoltés,
07:52 où il y avait eu la fusillée, il faut faire un affaire à Tiala.
07:56 Donc, Mélène en réfléchit aussi, il faut faire un affaire à Tiala,
08:00 et sa première approche, avant de lui mettre Saint-Leu,
08:03 parce que c'était le vœu de Vanina.
08:05 En tout cas, quand on lui a fait un hommage à Vanina, à côté de cheminer Pantaile,
08:08 puis de Saint-Leu, elle a redit ça aussi,
08:11 et que Vanina, elle a fait un affaire à Tiala,
08:14 mais en tout cas, elle lit ce qu'il y a de diamant,
08:17 et il faut faire un affaire, nous-mêmes, en tant que Réunionnais,
08:21 parce qu'il concerne toute la Réunion, il ne concerne pas que Saint-Leu.
08:25 [Musique]