Fabien Roussel : «C'est une punition collective qui s'abat aujourd'hui sur les gazaouis»

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Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet des violences qui montent dans notre société, de sa position par rapport à la Nupes, du conflit israélo-palestinien et de l'antisémitisme.

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Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:11 Bonjour à vous Fabien Roussel.
00:12 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:13 Et bienvenue, vous êtes députée du Nord, secrétaire nationale du parti communiste à Crépole, petite commune dans la Drôme.
00:20 C'est la colère après l'émotion suite à l'expédition punitive dans une fête du village d'individus avec des couteaux.
00:26 Expédition qui a fait Fabien Roussel un mort, plusieurs blessés, les agresseurs sont encore recherchés.
00:32 Est-ce selon vous le signe d'un ensauvagement de la société, comme l'a dit le ministre de l'Intérieur ?
00:38 En tout cas, une société où des actes de ce type se reproduisent quand même de plus en plus.
00:44 Là, un village calme, tranquille, dans la Drôme.
00:49 Et c'est pour ça que ça suscite une telle émotion avec ce jeune adolescent de 16 ans qui perd la vie.
00:56 Et on se dit, moi-même qui suis député d'une circonscription avec des villages, pourquoi pas chez nous demain ?
01:02 Et donc, ça nous inquiète tous.
01:05 Plus à l'abri nulle part, si vous dites pourquoi pas chez nous demain ?
01:07 Je ne dirais pas ça. Je ne veux pas non plus susciter la terreur pour tous les habitants et ceux qui ont prévu de fêter un anniversaire, un mariage, etc.
01:18 Il ne faut pas pousser. Mais en tout cas, ce qui est vrai, c'est que de plus en plus, aujourd'hui, dans la société, je dirais dans le monde,
01:27 on règle ces problèmes par la violence, par les coups. Et il n'y a plus de règles.
01:32 Mais quelle est la lecture que vous en faites ?
01:35 Est-ce que c'est un fait divers, parce que je reste sur la France, ou un fait de société ?
01:38 Puisque vous dites que ça se reproduit de plus en plus.
01:40 D'abord, il faudrait savoir qu'est-ce qui a motivé ce crime, qui sont les auteurs, comment c'est venu, pourquoi la justice, ça sert à ça, à comprendre.
01:51 Apparemment, le comptoir vit expédition punitive.
01:54 Une partie des individus qui seraient venus d'une cité voisine.
01:56 Des bagarres dans les bars, dans les balles, dans les soirées, je dirais, il y en a toujours eu.
02:02 Mais dans un endroit aussi tranquille ?
02:04 Avec un coup de couteau, avec un drame derrière, c'est, je ne vais pas dire exceptionnel, mais c'est rare, c'est extrêmement douloureux.
02:14 Je pense à la famille de la victime, je pense au club de rugby dans lequel ce jeune homme jouait.
02:22 L'émotion, elle est énorme pour tout le monde.
02:24 Mais le politique que vous dites, Fabien ?
02:27 Je sais aussi que, par exemple, je le vis chez moi, on a beaucoup moins de gendarmes sur nos territoires que de policiers dans les zones urbaines.
02:36 C'est un sujet.
02:38 Il y a eu 15 000 suppressions de policiers sous l'ère Sarkozy, on a du mal à récupérer le même nombre aujourd'hui.
02:44 On va mettre des policiers, des forces de sécurité devant chaque fête de base et village ?
02:48 Non, bien sûr que non. Ce que je veux dire, c'est que nos concitoyens ont envie d'être mieux protégés.
02:57 Il faut pouvoir les rassurer.
02:59 Et suite à ce qui s'est passé là, dans la Drôme, il y a besoin de mener une enquête, de comprendre, de connaître ce qui s'est passé, de punir, bien sûr.
03:07 Et je ne tirerai pas plus de leçons.
03:11 Vous ne dites pas fait de société ?
03:12 Parce que vous n'avez pas répondu à la question fait d'hiver ou fait de société.
03:15 C'est important. Si c'est un fait d'hiver, c'est-à-dire que ça reste quand même assez exceptionnel et unique.
03:18 Si c'est un fait de société, c'est-à-dire que ça s'inscrit dans, malheureusement, une lignée, un continuum de violence, voire même d'hyper-violence.
03:25 Il y a beaucoup plus de violence dans notre société, beaucoup plus d'intolérance.
03:30 Je ne ferai pas une analyse, je ne suis pas sociologue.
03:33 Il faudrait qu'on ait les chiffres.
03:35 Vous les avez, les chiffres des violences qui augmentent sur personne chaque année.
03:38 Ce que je sais, et je l'ai déjà dit, c'est qu'il y a beaucoup plus de violence dans notre société, beaucoup plus de règlements de compte.
03:46 On ne sait plus dialoguer, on ne sait plus parler pour régler des problèmes.
03:51 Et je le dis autant au niveau des relations humaines entre citoyens qu'au niveau des chefs d'État, au niveau des pays.
04:01 Vous voyez qu'aujourd'hui, il n'y a plus aucune règle.
04:03 On va en parler. Je voudrais rester quand même encore à Crépol.
04:05 Tout ça pour dire que quand des chefs d'État, des responsables politiques, eux-mêmes, contreviennent à toutes les règles,
04:13 dans beaucoup de régions du monde, comprenez qu'à l'échelle des simples citoyens,
04:19 ça devient des actes de cette manière.
04:26 Au lendemain, vous avez vu les réactions de certains.
04:28 Il y a beaucoup de prudence dans vos propos.
04:30 Vous dites que vous avez raison que l'enquête se poursuit.
04:32 D'autres responsables politiques, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Éric Ciotti,
04:36 ici même hier, Nicolas Dupont-Aignan, ont affirmé que c'était une expédition.
04:40 Marine Le Pen a parlé de Radia.
04:42 D'autres ont dit que c'était des racailles qui se sont attaquées à cette fête de village.
04:47 Comment vous appréhendez ces réactions ?
04:49 C'est juste que je vois qu'il y a des responsables politiques d'extrême droite,
04:53 comme vous les avez cités, qui se saisissent de ce drame pour en faire un projet politique.
05:03 Je ne vais pas dire jeter de l'huile sur le feu.
05:07 Vous voyez bien que…
05:08 C'est le monopole de l'extrême droite de faire ça ?
05:10 Ce n'est pas mon propos.
05:12 J'attends que la justice fasse son travail, qu'il y ait une enquête,
05:15 et que l'on prenne le temps de mesurer ce qui s'est passé et de comprendre.
05:19 C'est de cette manière que l'on devrait agir en tant que responsable politique.
05:22 Il y a beaucoup de violence dans notre pays.
05:24 Vous dites que l'extrême droite a dit qu'elle voulait vous parler de ce qui s'est passé
05:30 et de la réaction de Jean-Luc Mélenchon, qui n'est pas d'extrême droite, vous me l'accorderez.
05:34 Ce qui s'est passé autour d'un jardinier qui a été sauvagement agressé dans le Val-de-Marne.
05:40 Jean-Luc Mélenchon dit "ignoble tentative d'égorgement arabophobe,
05:44 la classe médiatico-politique doit se ressaisir", etc.
05:48 Il fait la même chose que l'extrême droite ?
05:51 Non, là il met en avant un acte raciste.
05:57 Il y a une enquête aussi, avec des propos qui ont été tenus.
06:06 Il met en avant un acte raciste à l'encontre d'un jardinier.
06:10 Et ces actes racistes, comme les actes antisémites, on en a parlé ces dernières semaines,
06:15 se développent dans notre souvenir.
06:17 Mais il met aussi en cause la classe médiatico-politique.
06:19 Vous aviez dit tout à l'heure que pour l'extrême droite, c'est pas le même procédé.
06:22 Mais je ne mets pas en cause la classe médiatico-politique.
06:25 Je dis qu'aujourd'hui, dans notre société, il y a beaucoup de violence, de haine.
06:31 On doit, nous, responsables politiques, savoir prendre de la hauteur sur ces sujets,
06:36 apporter des réponses, protéger nos concitoyens,
06:39 condamner avec fermeté quand il y a de la violence,
06:42 comme dans la Drôme, il y a des actes racistes, antisémites,
06:50 qui sont condamnés par la loi et qu'il faut condamner comme tel.
06:53 - Pourquoi un responsable politique choisit ces causes ?
06:56 Vous ne trouvez pas ça triste, affligeant, quel qu'il soit ?
06:59 Vous voyez cette fracture, chacun défend, si je puis dire, une victime en fonction de ce qui se passe.
07:06 - Où est-ce que vous voulez m'emmener ?
07:08 - Sur l'état de notre société ?
07:10 - Je vais vous prendre l'interview. Où est-ce que vous voulez m'emmener ?
07:14 - Je ne vous interpelle pas.
07:17 - Ce que je veux vous dire, c'est que de la violence dans notre société,
07:21 aujourd'hui, on en a beaucoup, beaucoup trop, plus que jamais, dans plein de domaines.
07:27 Que ce soit de la violence gratuite, des affaires de cœur, ou autres,
07:33 des incivilités, ou de la violence raciste, antisémite.
07:37 Il n'y en a jamais eu. Beaucoup d'intolérance, de radicalité.
07:39 - Je vais vous la poser plus directement, Fabien Rousseff.
07:41 - Il nous faut, nous, responsables politiques, savoir prendre de la hauteur sur ces sujets.
07:46 Ne pas ajouter de la haine à la haine.
07:48 Ne pas rajouter de l'huile sur le feu.
07:50 Trouver des solutions pour protéger nos concitoyens.
07:52 - Pour ça, il faut poser les bons diagnostics.
07:54 C'est pour ça que je pose la question plus directement.
07:56 Oui, semble-t-il, et on va rester prudent, il y a cet acte à caractère raciste,
07:59 mais est-ce que parfois aussi, et je dis avec prudence,
08:01 vous faites vous-même un lien, comme certains le font,
08:04 alors vous dites non, entre délinquance et immigration ?
08:07 - Bien sûr que non.
08:09 - Vous me regardez, je vous pose la question,
08:12 on la pose à différents responsables politiques,
08:14 et même le ministre des Affaires était arrivé à faire un lien avec vos concitoyens.
08:17 - Mais je trouve que c'est même extrêmement grave,
08:19 et c'est ce que je ressens, d'ailleurs, dans le climat actuel,
08:24 à travers notamment l'étude de la loi immigration,
08:27 de la part de responsables de droite, de droite extrême ou d'extrême droite,
08:31 au Sénat notamment, qui ont tiré un trait d'égalité
08:34 entre migrants, immigration, délinquants et terrorisme,
08:38 et on entend ça tous les jours, ça ne fait pas 5 minutes
08:40 qu'on est en train de faire une interview,
08:42 que déjà vous me le servez comme un plateau.
08:44 - Je vous pose la question, il y a une nuance.
08:46 Mais entre un trait d'égalité et un lien, vous vous êtes traité tout dans ?
08:49 - Vous vous rendez compte que jusqu'où on va, on part d'un drame dans la drôme,
08:52 on en arrive à ça, et au lien que vous me faites entre...
08:57 - Monsieur Roussel, je vous pose la question, ne déformez pas mes propos.
09:00 - Non, non, mais je vous ai répondu.
09:02 - Sur le projet de loi immigration, venons-en justement.
09:05 Quel texte arrive à l'Assemblée nationale ? Le texte de qui ?
09:09 - C'est le texte du Sénat d'abord, qui a été largement aggravé par la majorité de droite.
09:15 - Aggravé ? - Oui, aggravé.
09:17 La manière dont ils ont supprimé, par exemple, l'aide médicale d'État,
09:21 alors qu'y compris les médecins, beaucoup de monde, même dans le gouvernement,
09:26 disent qu'on a besoin, transformé, mais en réduisant l'accès aux soins
09:33 pour ceux qui bénéficient du droit d'asile ou pas, ou qui n'ont pas le droit d'asile.
09:40 - Comme dans d'autres pays européens, et avec, je le précise,
09:42 certains frais qui sont quand même sans faire régler, monsieur Roussel.
09:45 - Je fais référence à l'appel des médecins, qui dans leur grande diversité
09:49 ont dit que c'était une folie de réduire cet accès aux soins
09:53 pour ceux qui sont sur notre sol, quelle que soit leur situation,
09:57 parce que les virus n'ont pas de frontières, et qu'y compris pour la santé publique
10:01 de nos concitoyens, pour les français, il faut permettre à chacun
10:05 de pouvoir être soigné, d'avoir accès aux médecins, et pas seulement en cas d'urgence.
10:09 Il faut faire confiance aux médecins là-dessus.
10:11 - Monsieur Roussel, quand même précisons que c'est des faits,
10:13 que c'est le panier de soins qui est réduit, c'est pas du tout une suppression de l'AME.
10:19 - Oui, c'est le panier de soins, on va le réduire vraiment en cas d'urgence,
10:24 maladie grave, etc. Mais quand il s'agit d'un virus, d'une bactérie, d'une grippe,
10:32 quand même, on préfère que ça se propage ou on préfère soigner les gens.
10:37 Un peu d'humanité quand même, un peu d'humanité.
10:39 - Il manque d'humanité le texte ?
10:41 - Carrément, oui, un peu d'humanité et de sens de l'intérêt général,
10:45 de l'intérêt commun.
10:46 - Bon, ça va finir en 49.3 à vous entendre.
10:49 - On verra bien, on ne sait pas, le débat va avoir lieu,
10:51 on va l'avoir ensemble à l'Assemblée nationale.
10:54 - Monsieur Roussel, sur le front de la guerre à Gaza,
10:56 un accord sur la libération des otages, de quelques otages.
10:59 Par l'intermédiaire du Qatar, pays pivot serait sur le point de se réaliser.
11:03 Tout le monde est extrêmement prudent, nous le saurons également ce matin,
11:06 d'où l'importance aussi de nos relations avec le Qatar.
11:08 Est-ce que vous dites qu'il faut faire preuve de lucidité et de pragmatisme aujourd'hui avec ce pays ?
11:14 C'est vrai, autrefois, vous-même et d'autres l'ont beaucoup brocardé,
11:18 mais aujourd'hui, vous dites place au pragmatisme, à la lucidité pour nos otages et les otages.
11:24 - D'abord, il y a 240 otages retenus encore aujourd'hui,
11:31 parmi eux, possiblement 9 de nos concitoyens.
11:36 Et donc, tout doit être fait, tout doit être fait pour qu'ils puissent être libérés,
11:42 ou dans la totalité, ou partiellement, et c'est les discussions qui ont lieu actuellement.
11:48 Nous en avons parlé avec le président de la République lors de la rencontre à Saint-Denis.
11:52 Tout doit être fait pour qu'on puisse même libérer d'abord, si ça doit se faire par étapes,
11:58 les enfants, les femmes, les personnes âgées, les plus fragiles,
12:03 et qu'on puisse trouver une solution par l'intermédiaire d'une trêve, même de quelques heures,
12:08 pour tout le monde, pour la population de Gaza, que l'on puisse libérer ces otages,
12:13 que l'on puisse accorder une trêve à la population de Gaza, et puis...
12:18 - Cesser le feu, dites-vous. - Enfin, un cesser le feu, bien sûr.
12:21 - Sans condition. - Mais aujourd'hui...
12:23 - Sans condition. - Mais aujourd'hui...
12:25 - N'est-ce pas une reddition ? - Mais, enfin, il y a eu combien ?
12:29 13 000 morts civiles aujourd'hui, sous les bombardements, depuis plus de 40 jours, sur Gaza.
12:37 - Ce chiffre, vous le tenez d'où, monsieur Roussel ?
12:39 - Mais ce chiffre, on peut sortir de ceux de l'ONU,
12:42 on peut sortir de ceux de la mission de protection des Palestiniens,
12:46 l'UNRWA, qui est là-bas, qui a perdu plus de 100 personnels,
12:49 les personnels de l'ONU qui ont perdu la vie, c'est des terroristes, du Hamas,
12:54 enfin, c'est une punition collective qui s'abat aujourd'hui sur le peuple gazaoui.
12:59 - Punition ? - C'est une punition collective.
13:01 - Israël punit aujourd'hui ? - C'est la loi du Talion.
13:03 - C'est la loi du Talion. - Israël punit aujourd'hui ?
13:05 - Il y a eu un massacre, un attentat terroriste, un crime horrible perpétré le 7 octobre,
13:10 qui a fait basculer l'ensemble de l'humanité. - Vous l'avez dit sans ambiguïté.
13:13 - Il n'y a pas de problème. - Mais aujourd'hui, vous pensez qu'Israël
13:15 bombarde sciemment, sans précaution ? - Il faut arrêter le massacre.
13:20 Des hôpitaux, des centres de soins, des écoles, des établissements de l'ONU,
13:25 des établissements français, comme l'Institut français de la culture, sont bombardés.
13:31 - Sans discernement ? - Nous demandons un cessez-le-feu.
13:36 Nous demandons un cessez-le-feu. Nous demandons la libération des otages.
13:40 Et nous demandons tout de suite à ce que l'ensemble de la communauté internationale,
13:44 la France et les États-Unis notamment, fassent la plus grosse pression
13:48 sur le gouvernement d'Israël pour trouver tout de suite une solution politique
13:54 à ce qui se passe là. - Vous allez me dire avec qui on discute
13:57 quand on veut une solution politique, juste, c'est un bombardement sans discernement,
14:01 sans précaution ? C'est ce que vous êtes en train de dire ?
14:04 - C'est un bombardement qui a lieu depuis plus de 40 jours aujourd'hui,
14:08 sans discernement. - C'est important, sans discernement.
14:10 Contrairement à ce qu'affirme Israël. - Écoutez, les images, les chiffres
14:15 que nous voyons, la ville de Gaza est détruite à moitié.
14:21 Les bâtiments sont tombés. C'est un champ de ruines.
14:25 Gaza est un champ de ruines aujourd'hui. Qu'est-ce qui justifie,
14:30 on est au XXIe siècle, en 2023, qu'est-ce qui justifie qu'une pluie de bombes
14:36 s'abatte sans aucune distinction sur une population aujourd'hui ?
14:41 Est-ce que l'on peut se reposer la question du peuple palestinien,
14:45 du pays, de l'État, la Palestine aujourd'hui, qui est en train d'être rayée de la carte ?
14:53 - Monsieur Roussel, quand vous discutez une solution politique,
14:56 avec qui vous asseyez en face pour discuter ?
14:59 - Est-ce qu'on peut imaginer comment on peut construire une solution politique
15:03 sur un champ de ruines ? Et c'est ce qui est en train d'être fait.
15:06 - Monsieur Roussel, avec qui vous asseyez à la table pour une solution politique ?
15:10 - Nous demandons à ce qu'on arrête de cesser le feu, parce que ce n'est pas
15:13 sur un champ de ruines que l'on va reconstruire la paix,
15:16 bâtir une solution politique. La solution politique, elle se construit
15:20 avec l'autorité palestinienne d'un côté, avec...
15:23 - Affaiblie, délégitimée pour beaucoup, tout comme pour certains
15:26 le gouvernement israélien.
15:28 - Vous allez voir tout ce qui ne va pas, moi je vais voir ce qui va,
15:31 et ceux sur qui on peut s'appuyer. Il y a des dirigeants palestiniens...
15:35 - Lesquels, par exemple ?
15:37 - Il y a des dirigeants palestiniens qui sont aujourd'hui en prison,
15:39 comme Marouane Bargouti, pour lequel le Parti communiste français
15:42 se bat depuis des années pour sa libération.
15:44 - Marouane Bargouti est donc un interlocuteur légitime pour vous ?
15:48 - Oui. - Vous savez qu'il est quand même
15:50 pour certains décrié. - Oui, et qui est emprisonné
15:52 depuis plus de 20 ans. - Plus de 20 ans.
15:54 - Et qui est aujourd'hui parmi celles et ceux qui sont respectés
15:57 en Palestine et avec qui nous pourrions, le gouvernement israélien,
16:03 les gouvernements israéliens pourraient demain construire la paix.
16:05 Mais surtout, surtout, si les Etats-Unis, la France et d'autres pays
16:10 ne prennent pas les choses en main pour aller imposer,
16:14 imposer une solution politique, imposer une solution politique.
16:18 Si on ne le fait pas maintenant, ça peut repartir encore
16:22 pour 15 ans, 20 ans de conflits, de guerres insupportables.
16:26 Près de 200 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
16:32 - Pour conclure en un mot. - Cette situation n'est plus possible.
16:35 - Qu'est-ce qui se passe en Cisjordanie ? Comment vous décrivez ce qui se passe ?
16:38 - En Cisjordanie, il y a une colonisation depuis plusieurs années
16:41 de la part des gouvernements successifs israéliens
16:44 qui ont doublé le nombre d'implantations de colonies.
16:47 Et donc, il faut démanteler ces colonies pour pouvoir reconstruire un Etat palestinien.
16:51 Et je demande à ce que la France reconnaisse la Palestine au plus vite,
16:54 qu'il y ait un geste diplomatique pour que l'on puisse trouver une solution politique.
16:58 - Merci Fabien Roussel. - Merci à vous.
17:00 - C'était votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
17:02 - Merci Fabien Roussel. Dans un instant sur Europe 1, vos signatures.
17:05 Europe 1.

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