- 20/11/2023
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 Vous allez nous raconter ce qui s'est passé.
00:01 Le 3 novembre, elle sort de la maison dans le 4e arrondissement de Marseille.
00:04 Il est 18h15.
00:06 - 18h15.
00:07 - Ça allait bien ? Elle était énervée ? Elle était comment quand elle...
00:09 - Bah par le décès de sa mère.
00:11 - D'accord. C'était quand ?
00:12 - C'était le 12 octobre.
00:13 - D'accord.
00:14 - Elle est partie l'enterrer au pays, en Cabouerre.
00:17 - D'accord.
00:17 - Elle est revenue le 28 octobre à la maison, quand elle est revenue.
00:21 Donc elle se referme en elle.
00:23 Je ne vais pas trop vous l'avouer parce que je sais que c'est moi-même.
00:26 J'ai perdu mon père il y a quelques années.
00:28 - Ouais.
00:28 - Donc...
00:31 C'est pas une chose facile, perdre un parent.
00:33 - Elle a envoyé un message à sa soeur Sabrina à 18h43, une note vocale sur Snap.
00:38 - C'est ça.
00:39 - Elle lui disait quoi ?
00:39 - Elle lui disait que si elle voulait la contacter, qu'elle appelait parce que sa soeur est enceinte.
00:42 Donc du coup...
00:44 Voilà, elle était disponible si elle avait besoin d'elle.
00:47 - Vous étiez où, vous, à ce moment-là ?
00:48 - Moi, j'étais au travail.
00:49 - D'accord. Donc pour vous, aucune raison de s'inquiéter.
00:52 - Pour moi, aucune raison de m'inquiéter.
00:54 - Alors...
00:55 Sauf que vous n'avez très vite plus de réponses.
00:58 Pas de nouvelles.
00:59 - Je l'ai appelée à 19h15.
01:01 - Ouais.
01:01 - Son téléphone a sonné.
01:03 - Ouais.
01:03 - Je me suis dit qu'elle allait me rappeler.
01:05 Une demi-heure plus tard, son téléphone avait...
01:06 Enfin, il avait pu...
01:08 Il était éteint, quoi.
01:09 - À quel moment vous avez commencé à vous inquiéter ?
01:11 - Ben...
01:13 Dans les alentours de 22h.
01:15 J'ai contacté sa soeur pour savoir si elle était avec elle.
01:18 J'ai essayé de voir de mon côté si je pouvais savoir où est-ce qu'elle était.
01:22 Et le lendemain, encore plus.
01:24 Et au plus les jours y passaient, au plus je m'inquiétais.
01:26 - Vous essayez de la rappeler plusieurs fois.
01:28 - C'est ça.
01:28 - Toujours pas.
01:29 Et à un moment, vous avez dit qu'il y a un problème.
01:31 - Il y a un gros problème.
01:32 Surtout qu'elle est sortie sans rien.
01:34 - Sans rien ?
01:35 - Elle avait seulement les téléphones avec elle.
01:37 - Euh...
01:38 Vous appelez tous les hôpitaux, les commissariats ?
01:40 - Les hôpitaux.
01:41 Je me suis déplacé dans les hôpitaux, montré la photo.
01:44 J'ai essayé de voir pour les commissariats s'il n'était pas en garde à vue.
01:48 J'ai supposé toutes les choses qu'il pouvait y avoir.
01:51 Et rien.
01:52 - Rien. Aucune nouvelle.
01:53 - Aucune nouvelle.
01:55 - Dans la nuit de vendredi à samedi, comment vous avez...
01:58 Vous êtes dans quel état ? Parce que c'est incroyable.
02:01 Vous vous dites, "J'avais ma femme, elle part à 18h40.
02:05 Elle ne revient pas. Je me retrouve à 7h30 tout seul."
02:08 C'était quoi votre tête ?
02:09 - Je tournais dans le lit.
02:10 Je me posais plein de questions.
02:12 Je me demandais ce qui se passait.
02:14 - Vous essayez. Vous étiez à côté de votre téléphone.
02:15 Vous avez dit peut-être qu'elle allait appeler un moment.
02:17 - Téléphone en pleine sonnerie.
02:19 Tous les 30 secondes, quand je me levais,
02:21 je regardais le téléphone si je n'avais pas reçu un appel.
02:24 - Alors, elle disparaît le vendredi.
02:28 Donc le samedi, vous la cherchez partout.
02:30 Rien.
02:30 - Dimanche, pareil.
02:32 - Vous appelez la police le lundi ?
02:34 - Je vais chez la police le lundi, oui.
02:36 - Pourquoi ?
02:36 - Parce qu'on m'avait dit que c'était 48h
02:39 pour déclarer une disparition inquiétante.
02:40 - D'accord. C'est-à-dire que vous l'avez dit avant.
02:42 De toute façon, ça ne servait à rien parce qu'ils vous auraient dit,
02:44 "Elle va revenir."
02:45 - C'est ça.
02:46 - Donc vous attendez 48h.
02:48 Ces 48h, elles devaient être une éternité, forcément.
02:51 Vous allez à la police. Vous dites quoi ?
02:54 - Je leur déclare la disparition.
02:56 Je leur dis qu'elle est sortie sans rien, sans aucun papier.
02:58 Elle était en claquettes, elle était habillée tout en noir.
03:01 - Les policiers vous disent quoi ?
03:05 - Ils me disent, écoutez, on va transférer le dossier...
03:07 Parce que je suis parti dans le 10e arrondissement
03:09 pour faire la déclaration.
03:11 - D'accord.
03:12 - Donc ils ont transféré le dossier sur Noailles.
03:14 Le lendemain, j'ai été contacté par la police,
03:16 qui ont pu voir que le téléphone avait borné
03:20 la dernière fois dans le 11e arrondissement à 19h24.
03:22 - D'accord.
03:23 - Mais bon, un bornage, c'est vaste.
03:26 Ça ne donne pas un point fixe.
03:29 - Donc là, 19h24, c'est la dernière fois
03:31 qu'on a des nouvelles de Mélodie.
03:33 - Il n'y a même pas de nouvelles.
03:34 Son téléphone est allumé.
03:37 - C'est allumé, exactement.
03:37 C'est la dernière fois qu'on a un semblant de nouvelles.
03:42 Vous étiez persuadé qu'elle allait rentrer
03:43 pour la rentrée scolaire des enfants ?
03:45 - C'est ça.
03:46 - Donc c'était le lundi ?
03:47 - C'était le lundi, oui.
03:49 - Mais pourquoi, à un moment, quand vous dites
03:50 que vous étiez persuadé qu'elle allait rentrer
03:52 pour la rentrée scolaire des enfants,
03:52 jusqu'à un moment où vous vous êtes dit
03:53 peut-être qu'elle a, comme avec le décès de sa maman
03:56 quelques semaines plus tôt,
03:57 vous vous dites peut-être qu'elle a voulu
03:59 un petit peu faire le vide ?
04:00 - C'est vrai, être un peu seul vers le vide.
04:03 C'est ce que je me suis dit.
04:04 C'était le meilleur des cas pour moi à ce moment-là.
04:07 - Mais c'est vrai que là, vous attendez, vous attendez.
04:12 Et est-ce que la police a pris tout de suite
04:14 l'affaire au sérieux ?
04:15 - Non.
04:16 - Non ? Au début, ils vous ont dit quoi ?
04:17 - Ils ne m'ont rien dit de spécial.
04:18 Bon, ils m'ont appelé le lendemain.
04:19 Donc je pense que quand même,
04:20 ils ont un peu pris au sérieux.
04:22 Ils ont commencé à faire leur recherche.
04:26 Après, j'ai vu que les choses ont vraiment bougé.
04:29 C'était à partir de samedi, je crois que nous étions le 11.
04:32 - 11 jours après.
04:33 - Non, on était le 11, donc ça faisait 8 jours.
04:36 - 8 jours, mais c'est vrai parce que seulement 11 jours après,
04:37 une enquête pour disparition inquiétante
04:39 est ouverte par le parquet de Marseille.
04:40 - C'est ça.
04:41 - Seulement 11 jours après, Gilles, est-ce que c'est la procédure ?
04:45 - Non, le délai est trop long.
04:47 Et les premières heures sont fondamentales
04:49 dans une affaire de disparition.
04:51 Donc c'est vrai qu'il y a déjà le week-end
04:53 où la police n'est pas alertée.
04:54 Je comprends tout à fait vos préoccupations.
04:56 Puis après, il y a plusieurs jours
04:58 où la police ne tente pas de la rechercher.
05:00 Donc c'est très compliqué.
05:01 - Est-ce que, justement,
05:02 est-ce que Pearl aurait dû aller voir tout de suite la police,
05:05 même si c'était avant 48 heures ou pas ?
05:07 - Alors l'histoire des 48 heures, on a ça dans la tête.
05:10 Mais en fait, on peut y aller avant.
05:11 Vous auriez pu, je ne vais pas dire que vous auriez dû,
05:13 je n'en juge absolument pas, vous auriez pu.
05:15 Mais est-ce que la police, à ce moment-là,
05:17 très vite aurait dit "mais attendez,
05:19 sa maman vient de décéder, elle n'est peut-être pas bien,
05:21 elle a besoin de s'aérer la tête,
05:22 je ne sais pas si ça aurait changé fondamentalement".
05:25 Moi, j'ai une question à vous poser,
05:26 parce que quand elle sort de chez vous,
05:28 on le voit sur la vidéosurveillance,
05:29 elle est en tongs, elle n'a pas d'affaires sauf son téléphone.
05:32 Est-ce qu'il y a un motif à cette sortie ?
05:35 Est-ce qu'elle sort pour voir quelqu'un, voir une amie ?
05:37 Est-ce qu'il y a quelque chose qui peut...
05:38 - C'est la question que tout le monde se pose.
05:40 - Et vous aussi, et vous n'avez pas de réponse ?
05:41 - Non.
05:43 - D'accord.
05:43 Elle n'est pas sortie pour une raison que l'on connaît ?
05:46 - En tout cas pas moi, si quelqu'un la sait, en tout cas ce n'est pas moi.
05:50 Et je pense qu'une personne serait venue me voir depuis le temps.
05:52 - Bien sûr.
05:53 - J'espère.
05:55 - Les enquêteurs, ils vous disent quoi, apparemment ?
05:58 - Ils ne me disent plus rien, ils sont sur l'enquête,
05:59 ils ne peuvent plus me divulguer,
06:02 ne serait-ce même un indice ou même une information.
06:05 - Alors, on va revenir sur les éléments qui intriguent,
06:07 avec Pierre-Henri Bovis notamment, et avec Gilles.
06:10 Donc, comme vous l'avez dit, vous apprenez que le bornage du téléphone,
06:15 il a été borné pour la dernière fois dans le 11e arrondissement de Marseille,
06:18 à 19h24.
06:20 Est-ce qu'elle avait quelque chose à faire dans ce 11e arrondissement de Marseille ?
06:23 - Pas que je sache.
06:24 Ce n'est pas un secteur qu'on fréquente souvent, nous on est dans le 4e,
06:27 ce n'est pas très très loin, mais ce n'est pas à côté non plus.
06:29 - Vous n'avez aucun proche qui habite dans le quartier,
06:30 vous n'avez pas d'amis là-bas ?
06:31 - Il y a son père qui habite là-bas, mais son père était au pays à ce moment-là.
06:34 - D'accord.
06:35 - Donc...
06:37 - Est-ce que vous avez également, comme l'a dit Gilles,
06:39 pu voir, avoir des nouvelles, des images de vidéos de surveillance de l'immeuble ?
06:45 Et dessus, elle a l'air dans quel état sur les vidéos de surveillance ?
06:50 - Elle a l'air hésitante.
06:51 - Hésitante ?
06:52 - Elle a l'air hésitante.
06:53 Donc moi, quand j'ai pu récupérer la vidéo, je l'ai vite ramenée à la police,
06:58 le plus rapidement possible.
07:00 - Et on la voit sur les caméras de vidéosurveillance de la ville ?
07:03 Pas du tout. Est-ce qu'on a pu la retracer ?
07:05 - Pas à ma connaissance pour le moment.
07:07 Pour le moment, il y a cette dernière image,
07:09 puis comme vous dites, le bornage et l'appel à sa sœur,
07:11 mais il n'y a pas d'autres traces, à ma connaissance.
07:14 - Apparemment, ils sont en train de les utiliser, les enquêteurs.
07:17 - Ils ont déjà des images ?
07:18 - Des vidéos de surveillance, a priori.
07:21 - Je ne suis pas certain que ça ait été enregistré sur Marseille,
07:23 mais ça permettrait effectivement de suivre son trajet,
07:25 parce qu'il y a une absence totale.
07:27 - Ce sera important, oui, ce sera important.
07:28 - Très important.
07:29 - Au niveau du travail, elle travaillait, ça allait bien ?
07:31 - Oui, ça allait très bien.
07:32 - Très bien. Elle était en train de monter un institut de beauté avec sa sœur ?
07:35 - C'est ça.
07:36 - Donc c'était son projet, donc elle était à fond dans son projet ?
07:39 - Oui.
07:40 - Donc il n'y a pas de...
07:40 - Institut qui est dans ma rue, donc pas besoin d'aller très très loin.
07:44 - Et comme vous l'avez dit, voilà, niveau perso, ça allait un petit peu moins bien ?
07:50 - Je l'ai vu que ça a vraiment touché la main de sa mère.
07:55 - Bien sûr, la préparation de ça.
07:57 - C'est une chose normale.
07:58 - Sa maman, elle était comment depuis ce décès ?
08:01 Est-ce qu'elle vous a dit quelque chose ?
08:03 Est-ce qu'elle vous a dit à un moment "j'ai envie de tout lâcher, j'ai envie de..." ?
08:07 Est-ce qu'il y a eu des signes ou pas du tout ?
08:09 - Non, la seule chose que je voyais, c'est qu'elle se renfermait beaucoup.
08:12 Elle n'avait pas envie de sortir, pas envie de parler avec les gens.
08:15 Elle se renfermait.
08:17 - Vous avez 2 enfants, avec lesquels ils ont 15 et 9 ans.
08:21 Vous imaginez bien dans quel état ils sont actuellement.
08:26 Comment ils ont réagi ? Comment vous expliquez ça à vos enfants ?
08:29 - Je n'y arrive pas.
08:30 - Vous n'y arrivez pas, c'est impossible.
08:32 - Ils ne savent même pas quoi leur dire.
08:33 - Oui, c'est ça. Ils vous disent quoi ?
08:35 Ils vous disent "elle est où, maman ?"
08:37 - Les premiers jours, oui.
08:39 Donc je ne savais pas trop quoi leur répondre.
08:41 - Vous leur disiez quoi ? "Elle va revenir."
08:43 - Oui, je les rassurais au maximum en leur disant qu'elle va revenir.
08:47 - Bien sûr.
08:48 - Mais là, le temps passe et de plus en plus, ils doivent se poser des questions.
08:51 Ils ne m'en parlent même pas eux-mêmes.
08:52 - Là, ils savent, à 9 et 15 ans, ils savent maintenant qu'il y a une...
08:56 Pour l'instant, on ne sait pas où elle est.
08:58 Ils vous disent des choses ? Ils vous disent "papa, on..." ?
09:01 - Ils ne m'en parlent pas.
09:02 - C'est vrai. C'est vraiment, ils n'en parlent pas du tout.
09:04 - Non.
09:05 - Ils doivent être dans une tristesse absolue.
09:07 C'est même... Pour vous, ça doit être très compliqué de gérer ça aussi.
09:12 J'imagine...
09:13 - C'est eux qui me maintiennent debout.
09:14 - Oui, c'est ça.
09:16 Aujourd'hui, je vous vois vraiment, c'est normal, très affecté.
09:20 Et on se met à votre place, on se dit "je ne sais pas comment on aurait réagi"
09:23 parce que comme ça, une disparition du jour au lendemain,
09:26 aucune nouvelle, les 2 enfants à la maison.
09:30 Je ne sais pas comment vous trouvez les mots, comment vous trouvez la force pour...
09:34 - Dans mes enfants.
09:35 C'est eux qui me permettent de marcher aujourd'hui.
09:37 C'est eux qui me font avancer et continuer à chercher leur mère.
09:40 - Vous y croyez ?
09:41 - J'y crois.
09:43 - Vous continuez les recherches, bien entendu.
09:45 Est-ce que vos enfants, quand ils vous disent qu'ils n'en parlent pas...
09:49 Parce que je sais que la plus grande lit tout sur les réseaux sociaux.
09:53 Donc forcément, elle sait que c'est un moment où on la recherche de partout.
09:57 - Oui.
10:00 - Est-ce qu'ils ont pu retourner à l'école, etc. ?
10:02 - Je préfère les préserver.
10:04 Parce que malheureusement, on vit dans un monde où on peut se moquer de ce genre de situation.
10:08 - Exactement, c'est extrêmement...
10:10 - Moi, j'ai reçu des appels horribles.
10:12 - De gens quoi ?
10:14 - Elle allongeait devant moi, elle en train de pleurer.
10:17 Je suis allongé à tel endroit, on m'y remasquait, bien sûr.
10:21 - Quelle bande d'appel ?
10:22 - Des gens qui m'appelaient pour me dire "oui, bonjour, c'est pour commander de la viande hachée".
10:26 - Oh, quoi ?
10:28 - Non mais vraiment, il y a vraiment des abrutis.
10:30 Excusez-moi de dire ça.
10:32 Franchement, on est vraiment dans un monde d'abrutis.
10:34 - Moi, je mets mon numéro parce que je suis inquiet par rapport à ma condition.
10:36 - Bien sûr, bien sûr.
10:38 - Il y a des mecs qui font des blagues.
10:40 - Mais c'est un parmi tant d'autres.
10:42 - Oui, mais bon, même un, c'est inadmissible.
10:44 Excusez-moi, je vous imagine dans quel état vous êtes actuellement.
10:46 J'imagine que dès que vous entendez le téléphone sonner,
10:48 dès que vous avez un appel d'un numéro que vous ne connaissez pas
10:50 ou d'un numéro inconnu, vous vous dites "c'est peut-être une bonne nouvelle".
10:52 Donc je réponds à tous les appels.
10:54 - Pierre-Henri Bovis, il faut prévenir la police tout de suite dans ce cas-là ou pas ?
10:58 - C'est ce que disait Gilles Vernez, c'est que c'est très difficile à juger.
11:02 Et en plus, il ne faut absolument pas faire culpabiliser qui que ce soit là.
11:06 La peine est immense.
11:08 Mais ce qui est vrai, c'est que lorsqu'on a une disparition qui est subite,
11:12 qui est inexplicable, que ce soit par le contexte,
11:16 que ce soit par la manière dont la personne part,
11:18 sans aucune raison, sans affaire ni rien,
11:20 on est dans tous les critères qui caractérisent la disparition inquiétante.
11:24 Mais après, c'est aux forces de l'ordre de la caractériser ainsi,
11:29 pour après déclencher l'inquiète.
11:31 Généralement, c'est là où on voit d'ailleurs toute la différence
11:35 entre la pratique et la théorie, c'est qu'en théorie,
11:38 normalement on a une première phase dite administrative,
11:41 on va éplucher les comptes bancaires, on regarde les lignes téléphoniques.
11:44 Et ensuite, après, on commence là les vrais actes d'investigation
11:48 avec des saisies éventuelles, de la géolocalisation, des perquisitions.
11:54 – Est-ce qu'aujourd'hui…
11:56 – Mais bon, là on voit bien que sur la pratique,
11:58 on est totalement sur un champ différent.
12:00 – Aujourd'hui, comment vous faites pour…
12:03 vous nous avez dit que c'est les enfants qui vous font tenir,
12:06 mais vous arrivez à trouver le sommeil ?
12:08 – Vraiment.
12:10 – Impossible ?
12:11 – Vraiment, après j'essaie de me reposer parce que…
12:14 – Bien sûr, vous travaillez ?
12:15 – Non, depuis sa disparition, non.
12:18 – Vraiment ? Ah ouais, depuis sa disparition, non ?
12:20 Vous restez avec les enfants, vous êtes à fond focus sur…
12:22 – Je suis plus en train de chercher, de trouver des solutions.
12:25 – Comment vous cherchez en fait ?
12:27 – Vous pouvez l'avertir ? Je tourne dans la ville, je roule.
12:30 Je suis en deux roues et je parcours toute la ville.
12:33 – Vous avez été forcément dans le 11e arrondissement où elle a été bornée ?
12:36 – Dans le 11e, dans tous les quartiers de Marseille.
12:38 – Vous avez interrogé des personnes, des passants avec une photo d'elle, etc.
12:41 Vous menez votre propre enquête.
12:43 – Oui, après j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde avec moi, qui m'aide.
12:47 – Heureusement.
12:48 – Donc voilà, je les remercie tous les jours.
12:52 – Vous avez une idée de ce qui a pu lui arriver ou pas du tout ?
12:55 – Non, du tout.
12:56 – Rien, aucune idée ?
12:57 – Rien, aucune idée.
12:58 – Zéro piste aujourd'hui ?
12:59 – Je serai à l'endroit où j'aurais une piste.
13:02 – Vraiment, là aujourd'hui, vous savez même, vous vous dites s'il peut…
13:06 – Je roule à l'aveugle.
13:07 – Ouais, c'est ça.
13:09 Vous êtes inquiet, bien entendu, très inquiet.
13:11 Plus les jours passent, vous êtes inquiet, plus les jours passent,
13:13 vous vous dites est-ce qu'elle va revenir un jour ?
13:17 Gilles et puis Henri, ça fait maintenant plusieurs jours qu'on n'a plus de nouvelles.
13:22 – Là, la mobilisation est extrême.
13:24 – La mobilisation de la famille, il y a des affiches partout, dans Marseille.
13:28 J'ai passé des appels à Marseille, là, les gens se mobilisent,
13:33 tout le monde est sur les traces de Mélodie.
13:35 – Mais maintenant, où est-elle ?
13:37 – Est-ce qu'il y a une dernière personne qui l'a vue ou un truc comme ça ?
13:39 – Mis à part les enfants, c'est la seule personne,
13:41 c'est celle que je sais qu'ils l'ont vue.
13:43 – Mais personne…
13:44 – Pour le moment, il n'y a pas un témoignage,
13:45 il n'y a pas une image après la vidéo surveillance de sortie,
13:47 il n'y a rien de concret.
13:49 – C'est ce qui est le plus dur, c'est qu'on navigue à l'aveugle,
13:52 dans l'inconnu total, on ne sait pas pour quelles raisons,
13:54 on ne sait pas où, par qui, quoi, comment, c'est ce qui est le plus dur.
13:58 C'est le plus dur, un, pour les enquêteurs, mais aussi pour la famille.
14:00 Il n'y a pas eu de dispute familiale.
14:02 – C'est ça, et avec vous, il n'y a eu aucun accord ?
14:04 – Il n'y avait pas d'accord, non.
14:06 – Ça allait bien avec votre…
14:07 – Oui, ça allait très bien.
14:08 – Oui, vous étiez…
14:09 – Surtout que ce n'était pas le moment, elle est venue de perdre sa mère.
14:11 – Bien sûr, vous vous étiez affoulié à fond par rapport à…
14:13 – Elle était là pour mon père, donc je me dois d'être là pour elle.
14:18 – Écoutez, on espère que votre témoignage ce soir va faire bouger les choses.
14:21 On espère vraiment que vous veniez ce soir pour en parler.
14:24 – L'étape d'après qui peut vraiment changer les choses,
14:26 c'est si un juge d'instruction est désigné,
14:28 puisque là, les pouvoirs d'enquête sont nettement plus élargis,
14:31 avec des possibilités beaucoup plus vastes en termes d'enquête,
14:35 en termes de moyens aussi mobilisés.
14:37 Donc ce sera peut-être l'étape d'après qui permettra de comprendre ce qui s'est passé.
14:43 [Musique]
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