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  • il y a 2 ans

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00:00 Et là, je suis Arnaud Drame, journaliste sport RTS.
00:06 Alors, s'il vous plaît, vous, on va revenir sur le moment, le sac du lion au Caneiro,
00:12 dans la Coupe d'Afrique 2021, et ce moment d'émotion que vous aviez vécu en direct.
00:18 Ah mais c'est un moment qui est... que j'arrive pas à oublier parce que c'est un grand moment d'émotion
00:26 parce qu'on a eu, comme nous, on a couvert beaucoup de cannes, beaucoup de compétitions,
00:30 on a vu chaque fois le Sénégal se faire éliminer, et c'était très dur à vivre.
00:35 Donc pour moi, ce moment, il arrive à... d'abord, il y a un déclencheur, c'est le gros plan sur Moustapha Ndam,
00:42 mais il y a eu une succession de choses qui se sont passées avant.
00:45 Parce que moi, Ablai Tcham, le deuxième Gayende, est décédé quelques semaines avant.
00:52 Donc je suis allé présenter mes condoléances à la famille, au deuxième Gayende.
00:56 Et donc à un moment donné, on a commencé à citer ces gens-là, qui ne sont pas là.
01:02 On a parlé de lui, et on a parlé de... on a aussi voulu rendre hommage à nos anciens, nos doyens,
01:07 les Ablai Dabo, Omar Dia, Jérôme Diouf et tout.
01:10 Et puis à un moment donné, je vois mon téléphone qui sonne, je lui appelle vidéo, je vois que c'est ma femme.
01:15 Parce que la veille de la demi-finale contre le Burkina Faso, elle a donné naissance à une fille.
01:22 Donc, je n'avais pas vu le bébé et tout.
01:25 À ce moment-là, elle est rentrée à la maison la veille de la finale, et elle appelle.
01:32 Je décroche, je suis en plein commentaire, mais je décroche quand même.
01:35 Je vois les enfants autour, qui sont en train de crier de joie.
01:40 Et à un moment donné, elle tourne le smartphone pour me montrer le bébé qui était couché à côté.
01:47 Donc, tout ça, ce sont des émotions qui se sont emmagasinées en moi.
01:52 Mais dès que le réalisateur a fait le gros plan sur Moussa Fanam, là, ça a éclaté en fait.
02:00 Donc, toutes ces émotions-là sont sorties à ce moment-là.
02:04 Ibrahima a essayé de rattraper un peu le coup.
02:06 Malheureusement, lui aussi, il a été pris par ces émotions-là.
02:13 Mais comme je dis, ce sont des moments de joie.
02:16 Quand on a commenté des finales où on a perdu, quand on a couvert des compétitions où on se fait éliminer,
02:22 lamentablement, et qu'on arrive, étant jeunes, à peine 40 ans,
02:28 à commenter ce jour où le Sénégal est sur le toit de l'Afrique.
02:34 Forcément, c'est quelque chose.
02:37 Le Sénégal sur le toit de l'Afrique, le Sénégal qui va devoir descendre de ce toit-là pour le conserver encore en Côte d'Ivoire.
02:44 Quels sont ces nombres d'échange des équipes nationales du Sénégal ?
02:47 Je pense que cette carne sera l'une des plus difficiles de l'histoire de la compétition.
02:51 Moi, je regarde la carne depuis 92, depuis 90 d'ailleurs.
02:56 Sénégal-Algérie, je me souviens de la demi-finale.
02:59 Donc, depuis lors, j'ai regardé toutes les carnes, je n'en ai pas manqué une seule.
03:04 Et je pense que c'est l'une des carnes les plus difficiles parce qu'il y a beaucoup d'équipes.
03:10 Il y a le Sénégal qui veut conserver son titre.
03:12 Il y a la Côte d'Ivoire qui joue à domicile, qui veut reconquérir le titre.
03:16 Il y a le Maroc qui est aujourd'hui le numéro un en Afrique, demi-finaliste de la Coupe du Monde.
03:21 Il y a l'Algérie qui veut se rattraper de sa carne ratée au Cameroun.
03:26 Le Cameroun qui, malgré tout, reste un pays extrêmement compétitif.
03:31 Ils sont très forts dans les grandes compétitions.
03:33 Il y a le Nigeria. En 2022, c'est l'équipe qui avait produit le meilleur football, le plus cohérent.
03:39 Il y a aussi l'Egypte qui restera toujours en Grande Afrique.
03:45 Et le Ghana. Donc, je vous ai cité huit équipes qui sont des prétendants au sacre.
03:50 Et il y a les outsiders. Le Burkina, le Mali, même un peu la Guinée qu'on a créée.
03:56 Et d'autres pays émergents, la Gambie, vont vouloir faire quelque chose.
04:01 L'Afrique du Sud. Donc, pour moi, ce sera une canne extrêmement élevée.
04:05 Il va vraiment falloir se retrousser les manches et bosser dur pour gagner.
04:09 Parce que ce ne sera pas donné.
04:11 Une aventure que de nombreux spécialistes et fans de l'équipe nationale du Sénégal
04:15 souhaiteraient que le jeune Amara Diouf, 15 ans, participe au France-États-Unis.
04:20 Moi, je suis pour. Je suis pour parce que...
04:25 Je prends l'exemple de Ronaldo en 1994.
04:29 Je me souviens encore du commentaire.
04:31 Le gars qui disait "Regardez ce garçon et retenez son nom. Il va... Il va... Voilà."
04:39 En 98, il y avait Eto'o également avec le Cameroun.
04:43 Donc, ils étaient là, très jeunes, mais ils n'ont pas joué.
04:47 Et je pense qu'Amara peut bénéficier de ça.
04:49 Il a du talent. Il peut grandir. Il doit grandir.
04:53 Il a encore beaucoup de choses à apprendre.
04:55 Mais il a un talent immense. C'est un djamon brut.
04:58 Et je pense qu'intégrer l'équipe nationale, ce serait tout de suite, disons,
05:03 le faire apprendre en mode accéléré.
05:05 Parce que c'est ça l'intérêt.
05:07 C'est un garçon qui est destiné à avoir une grande carrière.
05:11 Et donc, l'intégrer à l'équipe nationale.
05:13 Parce que l'idée, ce n'est pas de le faire jouer.
05:15 Mais l'environnement qu'il côtoie les grands,
05:18 comme Sadio, comme Kalidou, comme Edouard, comme Gana, etc.
05:22 Parce qu'il va énormément apprendre de ces gens-là.
05:24 Et donc, ça va nous servir.
05:26 Ça va lui servir à lui, mais ça va aussi servir au Sénégal dans l'avenir.
05:29 Donc, au Sénégal, on a toujours commencé à dire "Fais-le comme les autres."
05:33 Non. Fais-le comme le football.
05:35 Mais fais-le aussi. C'est vrai.
05:37 Mais il doit apprendre aux côtés des grands.
05:40 Et aujourd'hui qu'il est dans sa catégorie, il est devenu un grand.
05:43 Il faut lui faire gravir les échecs rapidement.
05:46 Et ensuite, après, comme je l'ai dit, il va nous servir forcément.
05:50 Dernière question. Et ça, ça concerne, en termes plus trop bac en 2017,
05:54 avec l'élimination du Sénégal en Coupe d'Afrique des Nations
05:57 contre le Cameroun, le Thierry Rogut.
05:59 Mais vous avez vécu l'après-élimination assez particulièrement.
06:04 Oui. On a failli mourir, en fait.
06:08 On était une dizaine de... Bon, il y avait une trentaine de journalistes,
06:12 mais on avait trois cars qui nous ramenaient à l'hôtel à la fin du match.
06:17 Donc, après ce match-là, on s'est retrouvés une dizaine,
06:20 dans un mini-car, qui devait nous ramener à l'hôtel.
06:23 Vous savez, France Ville, c'est les montagnes.
06:25 Il n'y a pas de glissière.
06:27 Donc, arrivé au sommet, le bus perd ses freins et son embrayage.
06:34 Et on s'est retrouvés à déballer la montagne en marche arrière.
06:38 Je voulais juste vous demander,
06:40 si tu l'avais dit après l'élimination, tu recommences, quoi,
06:42 pour scénariser.
06:44 OK. D'accord. En fait, ce qu'il faut dire, c'est que ce jour-là,
06:48 on a failli mourir. Parce qu'après l'élimination du Sénégal,
06:52 bon, on a fait nos comptes rendus, envoyé des éléments.
06:56 Après le match contre le Cameroun, on a... Je reprends.
07:03 Tu scénarises, tu écris, tu...
07:06 Alors, à France Ville, le Sénégal,
07:09 à jouer le quart de final contre le Cameroun, on a perdu.
07:12 On a perdu à la séance des tiros buts.
07:15 C'est vrai, on était énervés et tout,
07:17 mais on a quand même fait notre boulot.
07:19 On a fait nos comptes rendus, on a envoyé.
07:22 Alors, il fallait retourner à l'hôtel.
07:25 Bon, qu'est-ce qui se passe ? On prend le bus.
07:28 À France Ville, c'est des montagnes.
07:31 Arrivé au sommet de la montagne, le bus perd ses freins et l'embrayage.
07:38 Plus rien ne répondait.
07:39 Donc, et je les dis, les routes, c'est des montagnes,
07:42 mais il n'y a pas de glissière.
07:44 Donc, le car s'est mis à déballer la montagne en marche arrière.
07:49 Mais c'est un truc de fou. On était en train de crier dans le bus,
07:52 mais parce que nous, pour nous, on allait mourir.
07:54 Je me souviens, il y avait même quelqu'un qui disait
07:56 qu'il allait ouvrir la porte pour sauter par-dessus.
07:58 Parce que voilà, il aurait suffi que le bus touche un trottoir
08:02 pour se retrouver au fond du ravin.
08:05 Mais Alhamdoulilah, le chauffeur qui connaissait bien la route,
08:09 a réussi à maîtriser la voiture jusqu'à ce qu'il arrive à un point
08:13 où la voiture puisse garer.
08:15 Mais dès qu'elle s'est garée, on a sauté du car.
08:18 Il a fallu trouver un autre médecin.
08:22 À ce moment-là, on avait oublié le match.
08:25 Pour nous, ça ne comptait plus.
08:26 Parce qu'à ce moment-là, nous venions de nous rendre compte
08:29 qu'on a failli mourir, mon cher.
08:32 On a failli mourir.
08:34 Arrivés à l'hôtel, on ne pouvait pas parler.
08:36 Pendant une heure, on n'a rien dit.
08:38 Les gens nous ont posé la question,
08:39 "Mais qu'est-ce qui se passe? On ne pouvait rien dire."
08:41 Lorsqu'on a retrouvé nos esprits, on leur a expliqué.
08:44 Après, ça a fini en franche rigolade.
08:46 Mais aujourd'hui, encore quand je pense,
08:48 je revois un peu la voiture déballer la montagne et tout.
08:52 Mon gars, on est des survivants.
08:56 ♪ ♪ ♪
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