00:00 puisqu'on se dirige vers une semaine de congrès avec l'association des maires de France.
00:04 Bonjour Philippe Laurent.
00:05 - Bonjour.
00:06 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:08 Vous êtes le maire de la ville de Sceaux, vice-président de l'AMF, l'association des maires de France.
00:13 Alors je le disais auparavant, un congrès des maires qui sera aussi sous le signe, malheureusement pour vous tous,
00:19 sous le signe des violences qui visent les élus et parfois des menaces.
00:22 Ça s'est passé dans le Sud-Est il y a quelques jours.
00:25 L'un de vos collègues a été visé par un tag, une croix gammée sur le mur de sa maison.
00:31 C'est le genre d'acte auquel on commence malheureusement à s'habituer.
00:35 - Oui tout à fait.
00:37 Malheureusement, ces incivilités qui visent les maires, qui peuvent aussi d'ailleurs viser leur famille,
00:44 se développent peu à peu.
00:47 Donc c'est évidemment pour nous et je pense pour l'ensemble de la société française une marque d'inquiétude
00:52 puisque nous avons là une attaque directe sur des personnes qui représentent l'autorité, l'autorité républicaine.
01:01 C'est pour ça que nous avons d'ailleurs intitulé notre congrès "Communes attaquées, républiques menacées".
01:08 Voilà, donc nous souhaitons évidemment mettre l'accent sur ce sujet.
01:13 Il n'y a pas que celui-là, il y a énormément d'autres choses qui vont être débattues pendant notre congrès.
01:17 Mais enfin en tout cas ce sujet des incivilités et des violences faites à l'encontre des maires et de leur famille est un vrai sujet de société.
01:29 - Exactement. Quand vous parlez des communes attaquées, alors c'est un petit peu plus large que ça, qui attaque les communes pour vous ?
01:34 - Ah écoutez, c'est une formule.
01:37 Mais en tout cas ce qui se passe aujourd'hui, c'est que nous constatons que malgré des relations qui peuvent être tout à fait cordiales avec les différents ministres,
01:46 nous constatons que ça ne bouge pas.
01:47 Nous constatons que l'État est de plus en plus désargenté, qu'il est aussi de plus en plus impuissant,
01:54 et que nous sommes soumis et nous sommes contraints sur le plan local à jouer très souvent les pompiers de service
02:02 pour des compétences, pour des tâches, pour des responsabilités qui ne sont pas les nôtres.
02:06 Alors ce que nous demandons, nous nous sommes d'accord pour exercer davantage de responsabilités,
02:11 mais on demande évidemment davantage de souplesse, on demande davantage de capacités de réaction.
02:19 - C'est-à-dire des capacités de réaction ? C'est-à-dire davantage de moyens par exemple ? Davantage d'argent ?
02:24 - Bien sûr, non. Davantage de moyens, bien sûr.
02:27 Mais aussi qu'on nous libère d'un certain nombre de normes de fonctionnement, qu'on nous libère de contraintes
02:34 qui nous empêchent en réalité de mettre en œuvre les politiques locales que nous souhaitons
02:39 et pour lesquelles nous estimons avoir droit à la responsabilité précisément.
02:45 - Alors justement, tiens, un exemple concret pour terminer de normes qui vous empêchent d'agir facilement ?
02:50 - Par exemple, sur le plan de l'aménagement urbain, vous avez cette règle, cette réglementation
02:58 qui vient d'être édictée des zéros artificialisation nette. Nous sommes d'accord sur le principe.
03:04 Nous sommes d'accord sur le principe, mais ce que nous demandons,
03:07 parce que les territoires français sont très différents les uns des autres,
03:09 là on a une norme qui est nationale et qui est uniforme,
03:13 qui a été fixée par la loi à la demande du gouvernement.
03:17 Et donc ce que nous demandons, nous disons d'accord, on est d'accord sur l'objectif,
03:20 mais laissez-nous la responsabilité d'appliquer ces normes, nous avons en nous un sens de responsabilité
03:26 qui est aussi élevé que celui des parlementaires ou celui des ministres, et nous saurons faire.
03:31 Voilà, donc laissez-nous faire, nous saurons faire, et nous saurons faire pour le mieux
03:34 en fonction de nos territoires et en fonction de notre population.
03:37 Faites-nous confiance en quelque sorte, c'est votre message ce matin sur Sud Radio.
03:41 Merci beaucoup Philippe Laurent, maire de Sceaux et vice-président de l'Association des maires de France.
03:45 Alors on espère vous revoir sur Sud Radio, puisque cette semaine tout Sud Radio sera en direct du Salon des maires.
03:52 À quelques moments, mardi prochain, vous retrouverez les vraies voix sur Sud Radio
03:55 avec Cécile Dominibus, Philippe David et tout leur orchestre,
03:58 mardi et mercredi en direct du Salon des maires.
04:00 Vous retrouverez Brigitte Lahaye mercredi, André Bercov jeudi.
04:03 Vous retrouverez aussi Jean-Jacques Bourdin toute la journée de mercredi pour l'Invité politique,
04:07 mais aussi Parlons Vrai chez Bourdin, et vous nous retrouverez aussi en duplex pour Parlons Imo
04:11 avec Sylvain Lévy-Valancy.
04:13 Voilà, Sud Radio va à la rencontre des premiers des maires de France, tout simplement,
04:18 et on sera ravis de le faire. Restez avec nous, on se retrouve dans quelques minutes.
