Loto de la biodiversité, une "arnaque" ? La réponse du gouvernement

  • l’année dernière
Avec Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de la Biodiversité

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00:00 Bonjour Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la biodiversité.
00:03 On en parlait le week-end dernier, dans le Grand Matin Week-end justement.
00:06 Lundi dernier, vous avez lancé le jeu d'argent Mission Nature.
00:11 C'est un loto pour la biodiversité.
00:12 Objectif, récolter 6 millions d'euros pour l'Office français de la biodiversité.
00:19 Sauf que ça n'a pas fait que des heureux.
00:20 France Nature Environnement, la grande association de défense de l'environnement
00:24 et de la biodiversité, parle même d'arnaque.
00:26 Il n'y aurait pas assez qui irait, dans le montant de ce loto, à la biodiversité.
00:30 Seulement 14% du prix du ticket.
00:33 Est-ce que vous confirmez ce chiffre d'abord ?
00:35 Alors déjà, le loto de la biodiversité et le Mission Nature,
00:37 c'est un jeu de grattage et de grande sensibilisation.
00:40 Oui, c'est un projet populaire.
00:42 On pourra acheter son ticket si on veut, dans un bar PMU, le week-end comme aujourd'hui.
00:47 Mais dans le fond, ce qui est certain, c'est que 43 centimes du ticket
00:50 part totalement à l'Office français de la biodiversité.
00:53 C'est la totalité des taxes que touche l'État.
00:56 Et c'est bien ça le plus important.
00:57 Donc l'État donne ses taxes à la biodiversité, on va le dire comme ça.
01:00 Comment vous avez reçu le fait que France Nature Environnement tire sur un tel projet
01:04 à boulet rouge ? Parce que le terme "arnaque", il n'est quand même pas neutre.
01:07 Le terme est très fort.
01:08 J'ai trouvé ça très grincheux comme comportement,
01:11 d'autant plus que cette proposition, elle était aussi dans la Convention citoyenne pour le climat.
01:15 Et donc, ça vient aussi des citoyens qui, à l'époque, avaient travaillé sur
01:19 comment on peut faire parler de la nature partout, à tout âge.
01:22 Et finalement, c'est une idée qui est assez consensuelle.
01:24 Et puis, moi, je veux bien savoir, comme l'Otto du patrimoine a super bien marché,
01:29 les Français sont attachés au patrimoine culturel auprès de chez eux.
01:32 Eh bien, moi, j'ai envie de faire que l'Otto de la biodiversité, ce soit le patrimoine naturel.
01:36 Maintenant, très sincèrement, c'est dommage d'avoir un comportement aussi grincheux pour la
01:40 pour FNE, parce qu'ils ont plus de trois projets qui sont lauréats sur 20 projets.
01:45 Donc, il y a plusieurs projets qui seront financés, notamment grâce à ce loto de la biodiversité.
01:48 Tout à fait. Mais ça veut dire, ça veut dire surtout, en réalité, qu'ils ont candidaté.
01:53 Puisque c'était sur candidature volontaire.
01:55 Sauf que ce qu'ils disent, c'est que ce n'est pas assez.
01:57 Ils disent les financements, on en manque 43 centimes sur le prix du ticket.
02:00 Ce n'est pas suffisant. Ils disent qu'il faut davantage de financement.
02:03 Vous ne pouvez pas faire des forces supplémentaires.
02:04 Heureusement qu'il y a plus de financement.
02:07 6 millions versus face à 1,2 milliard d'euros.
02:12 Le budget de la biodiversité, c'est une augmentation de 1,2 milliard d'euros.
02:16 Tout ne passe pas par le loto.
02:17 Et bien sûr que non, c'est une petite cerise sur le gâteau.
02:20 Une manière de mobiliser d'une certaine manière.
02:22 Et bien, d'une certaine manière, les gens qui ont envie d'aller flasher le code
02:26 et de découvrir les projets près de chez eux.
02:28 Je vous propose de faire un petit peu de pédagogie aussi pour tous ceux qui nous écoutent.
02:31 Si jamais quelqu'un veut se rendre dans son PMU, son bar tabac du coin,
02:35 jouer à ce loto de la biodiversité, il va soutenir quel type de projet ?
02:38 Plusieurs types de projets.
02:39 Ça peut être...
02:40 On a voulu avoir des projets qui montrent la différence de la biodiversité
02:45 et au plus proche de ses choix.
02:46 Donc, il y en a quasiment dans toutes les régions de France et en Outre-mer.
02:49 Ça peut être la protection de la tortue d'Hermann,
02:52 qu'on connaît un peu moins dans le Sud, qui est assez géniale, qui est assez jolie.
02:55 Et la pauvre.
02:56 En plus, elle a souffert des incendies qu'a connus le Sud l'été d'avant.
03:01 Donc, ça veut dire que concrètement, l'argent de ce ticket de grattage,
03:04 il ira à des associations qui aident à préserver cette espèce ?
03:07 Exactement.
03:08 Alors, il ira à des associations.
03:10 Je disais FNE, mais aussi la LPO avec la Ligue de protection des oiseaux
03:16 pour le plus grand rapace d'Europe.
03:18 Ça sera aussi des zones.
03:20 Par exemple, le fait de reconstruire la forêt,
03:22 les monts d'Arrée en Bretagne, qui ont aussi brûlé l'été dernier.
03:26 Ça peut être aussi des tourbières,
03:27 parce que c'est un espace qu'on connaît un peu moins, mais qui est superbe.
03:30 C'est un petit trésor de biodiversité.
03:31 Ça peut être aussi le fait de remettre des haies, des arbres.
03:34 Là, pour le coup, c'est par chez moi, dans les pays de la Loire.
03:36 Et ça compte énormément à mes yeux avec des mares.
03:39 Ça peut prendre plein de formes.
03:40 L'idée, c'est que chacun puisse trouver à côté de chez lui,
03:43 un beau projet, un projet d'exception qui peut l'émerveiller.
03:46 Alors justement, avoir de la nature à côté de chez soi,
03:48 c'est pas forcément facile en France, selon l'endroit où on habite.
03:52 C'est un des autres dossiers que vous portez en ce moment,
03:54 la renaturation des zones construites, des zones urbaines,
03:57 et notamment des quartiers sensibles.
03:59 Concrètement, ça va consister en quoi ?
04:01 Vous allez ramener des haies, planter des haies,
04:03 planter des arbres dans les quartiers sensibles ?
04:05 Eh bien, ça passe par ça.
04:06 Oui, tout à fait.
04:07 Pour des raisons toutes simples.
04:08 Quand on est dans un quartier, dans un QPV,
04:10 il se trouve cette semaine,
04:11 nous avons eu le comité interministériel à la ville.
04:13 On a pris un engagement extrêmement fort
04:15 que dans chaque quartier prioritaire,
04:17 il y ait une aire éducative où nos enfants
04:19 pourront adopter un espace de nature.
04:21 La nature, ça rend heureux, ça rend fier.
04:23 Les quartiers populaires ont aussi le droit d'avoir du beau.
04:26 Et ce beau passe par le fait de replanter, c'est vrai,
04:29 parfois des arbres, parfois des parcs,
04:31 mais aussi entretenir cette nature.
04:32 Et au passage, replanter des haies, ça se fait aussi à la campagne
04:35 puisque les remembrements des différents champs
04:37 les avaient en général détruits.
04:39 On parle de cette biodiversité.
04:41 Eh bien justement, parlons du loup,
04:43 parce que c'est un phénomène important.
04:44 Vous êtes sur Sud Radio, beaucoup de bergers vous écoutent.
04:46 Ils n'aiment souvent pas le loup, ils aiment encore moins l'ours.
04:49 Le loup est un peu partout.
04:50 Il a été aperçu cette semaine dans le Morbihan.
04:52 On a retrouvé une brebis avec un arrière-train mangé,
04:55 un autre loup en Ardèche, une brebis tuée en Saône-et-Loire.
04:57 Qu'est-ce que vous dites à tous ceux qui vivent du pastoralisme
05:00 et qui ont l'impression qu'on ne veut plus d'eux
05:02 parce qu'on préfère que le loup revienne ?
05:03 Moi, je leur dis d'abord que je comprends leurs difficultés
05:07 et les drames psychologiques et économiques qu'ils vivent au quotidien.
05:09 Ça, c'est une certitude.
05:11 Le loup aujourd'hui est une espèce strictement protégée
05:13 parce qu'en fait, il a disparu.
05:15 En réalité, il est revenu dans les années 90,
05:17 naturellement et tout seul.
05:18 Depuis l'Italie.
05:19 Exactement, depuis l'Italie.
05:21 Et finalement, aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est un nouveau plan loup
05:23 qui permet au pastoralisme, à nos éleveurs, de pouvoir mieux se défendre.
05:27 C'est surtout l'idée.
05:28 Avec des tirs quand il y a des attaques, plus facile.
05:31 C'est les modalités de tir qu'on a fait évoluer,
05:33 mais aussi le travail sur les chiens qui protègent, entre autres, les troupeaux.
05:36 Je parle du patou et je parle surtout de leur facilité,
05:39 aussi leurs indemnisations, même si ce n'est pas du tout ce qu'ils demandent.
05:42 En général, ce qu'ils demandent, c'est surtout avoir des élevages protégés
05:46 et on les accompagnera pour ça.
05:48 Et puis, il n'y a pas de tabou.
05:50 Aujourd'hui, la dynamique et la dynamique du loup est plutôt bonne.
05:53 On atteint une démographie qui permet de voir une viabilité démographique.
05:58 Ça signifie qu'on pourra recommencer à les chasser plus librement
06:01 dans les années qui viennent ?
06:02 Très sincèrement, non, ça ne veut pas dire ça.
06:04 Ça veut dire qu'il y aura plus de loups tirés.
06:07 Oui, ça, ça veut dire ça.
06:08 Ce qui revient au même.
06:08 C'est toujours dans le cadre d'une attaque.
06:10 Donc, on ne peut pas le faire tout seul parce qu'on a vu un loup.
06:13 Ce n'est pas le chasseur du dimanche qui pourra tirer sur un loup.
06:15 Non, absolument pas.
06:15 Ça reste une espèce protégée.
06:16 On commence à avoir suffisamment de loups, vous nous dites,
06:18 pour pouvoir un jour envisager de tirer davantage de loups.
06:22 Oui, parce que c'est 19% le maximum qu'on puisse tirer.
06:24 Et aujourd'hui, il y en a plus qu'il y en avait hier.
06:26 Maintenant, il y a un grand débat européen qui va se souvenir,
06:28 qui va se souvourir aussi.
06:30 On va voir ce que ça signifie.
06:31 D'autant plus que le loup a montré qu'il ne respectait pas les frontières.
06:33 Donc, c'est important d'en parler.
06:34 Alors, pour le coup, c'est un prédateur qui est nécessaire dans l'écosystème
06:37 aussi de biodiversité et qui a un accent italien en France.
06:40 Parlons d'une autre chasse, c'est la chasse à la marmotte.
06:42 Tiens, c'était une décision qui a été rendue cette semaine.
06:44 Plusieurs associations demandaient la suspension dans la région en Savoie,
06:48 plutôt de la chasse à la marmotte.
06:49 Le tribunal administratif de Grenoble a débouté.
06:52 Ces associations dénoncent un massacre.
06:54 Qu'est-ce que vous dites à ceux qui se disent "mais une marmotte,
06:56 c'est absolument mignon, pourquoi avoir besoin de tirer sur les marmottes ?"
07:00 Qu'est-ce que vous leur dites ?
07:00 Vous savez, il n'y a aucun moment, c'est une histoire de besoin ou pas de besoin.
07:03 C'est le droit qui pose ce qu'on a le droit de pouvoir prélever ou pas.
07:08 Et aujourd'hui, la chasse à la marmotte est autorisée
07:10 parce que la marmotte n'est pas en danger.
07:11 Donc, ce n'est pas grave si on peut continuer à les chasser ?
07:14 Ce n'est pas une histoire de grave ou pas grave,
07:15 c'est une histoire de régulation.
07:17 Aujourd'hui, quand une espèce n'est pas en danger,
07:18 eh bien, on a le droit de continuer à la chasser.
07:22 Je comprends la mobilisation des associations, bien sûr,
07:24 mais le juge, pour le coup, a tranché.
07:27 Dernière question, les fameux projets de France Nature Environnement
07:29 dans le loto du patrimoine, c'était lesquels ?
07:31 Dans le loto de la biodiversité.
07:33 Mais ça, c'est un joli lapsus.
07:34 Il y a entre autres un dans la Loire qui est quand même assez marquant
07:38 dans la région Aura et c'est le plus gros.
07:40 C'est celui qui touche la plus grande subvention.
07:42 Bon, écoutez, en tout cas, le massage sera passé.
07:44 Merci beaucoup, Sarah El Haïry.
07:45 Vous n'avez pas peur qu'on vous appelle le Stéphane Bern de la biodiversité ?
07:48 Je trouve que c'est plutôt un compliment.
07:49 Moi, je l'aime bien, Stéphane Bern.
07:51 Je trouve qu'il a réussi quelque chose de magnifique avec le loto du patrimoine.
07:54 Ce surnom aura été donné sur Sud Radio.
07:56 À bientôt. Je rappelle que vous êtes secrétaire d'État chargé de la biodiversité.

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