Terrorisme : les assaillants d'Arras et Bruxelles avaient prêté allégeance à l'Etat Islamique

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00:00 Les motivations sont éclaircies puisque plusieurs éléments ont pu être analysés par les enquêteurs,
00:06 notamment deux vidéos, une qu'il aurait tournée devant le Monument aux Morts,
00:10 une vidéo de 30 secondes de le procureur, et puis une vidéo d'allégeance qui aurait été retrouvée dans son téléphone.
00:18 Alors, dans cette vidéo de 30 secondes tournée devant le Monument aux Morts, il critique notamment les valeurs des Français,
00:24 il tient des propos menaçants, et dans la longue vidéo d'allégeance à l'Organisation d'État Islamique,
00:31 il prête allégeance à l'émir, il dit sa haine de la France, de la démocratie, de l'enseignement français,
00:37 il fait des références religieuses, il dit soutenir les musulmans en Irak, en Asie, en Palestine,
00:43 sans, visiblement, ce que dit le procureur, faire de lien direct avec le conflit actuel israélo-palestinien.
00:51 Il dit soutenir l'Organisation d'État Islamique, et le procureur précise qu'il a un mépris pour les autres organisations terroristes, notamment Al-Qaïda.
00:59 - Haine de la République, soutien des musulmans dans le monde, allégeance au groupe État Islamique,
01:03 Wassim, ce sont tous les ingrédients qui font un radicalisé isolé ?
01:07 - Isolé en tout cas, mais qui est armé idéologiquement, Jean-Bédia, parce que le peu qu'a dit le procureur Ricard,
01:18 c'est qu'on comprend très bien qu'il est dans la droite ligne de l'idéologie de l'État Islamique,
01:22 qui ne s'est pas prononcé sur le conflit qui est en cours là à Gaza,
01:25 mais qui soutient évidemment les causes dans des pays où il y a des conflits, où les musulmans sont concernés.
01:32 Donc il est resté sur cette ligne-là, ce qui démontre une certaine connaissance de l'idéologie du groupe,
01:37 et son mépris d'Al-Qaïda rentre dans cette même ligne.
01:40 Donc là, on est chez quelqu'un qui, idéologiquement, est armé, et idéologiquement, il sait ce qu'il fait et où il va, en tout cas.
01:48 Ceci dit, pour le moment, l'État Islamique n'a pas revendiqué.
01:50 Ça peut arriver, je pense que ça va arriver, vu le profil de cette personne.
01:54 Après, sur le fait qu'il n'a pas bénéficié d'un réseau, c'est probable aussi, vu la manière avec laquelle il est passé à l'acte,
02:03 donc il est allé attaquer son lycée, en fait, son ancien lycée.
02:07 Donc c'est, entre guillemets, le plus facile.
02:10 Il ne s'est pas attaqué à une cible difficile, à la police, à un lieu régalien.
02:17 Il s'est attaqué au plus facile.
02:19 Le fait qu'il enregistre un audio, pour le coup, d'allégeance juste avant, et pas longtemps avant,
02:26 c'est aussi parce qu'aujourd'hui, il y a des façons de détecter ces vidéos.
02:29 Il y a d'autres terroristes qui ont été détectés, ne serait-ce qu'en envoyant la vidéo avant de passer à l'acte.
02:34 Donc c'est une consigne, une sorte de consigne, de faire la vidéo d'allégeance, de l'avoir sur soi au moment de l'acte, sans pour autant l'envoyer.
02:42 Vous voyez, comme ça, il gomme le risque de détection de manière électronique entre les deux phases.
02:48 Et encore une fois, on sait qu'il a été arrêté la veille par la police, mais pour le compte de la DGSI.
02:53 C'est ce qu'on a appris dans la presse.
02:55 Justement pour essayer de voir ce qu'il y avait dans son téléphone, et peut-être des preuves d'un passage à l'acte imminent.
03:00 Sauf qu'apparemment aussi, ils n'ont pas eu le temps d'exploiter techniquement,
03:04 parce que ce n'est pas une mince affaire non plus, le téléphone qu'ils avaient entre leurs mains.
03:08 Et petit détail, petit dernier détail, le fait qu'il ait acheté un nouveau téléphone,
03:12 c'est justement parce qu'il était conscient que peut-être son ancien téléphone était déjà une source de risque pour lui.
03:19 Voilà, donc du fait qu'il achète un nouveau téléphone.
03:23 Donc c'est quelqu'un qui paraît assez idéologiquement armé.
03:28 Parce que si on compare par exemple avec le terroriste ou l'assaillant de Bruxelles,
03:33 qui paraît beaucoup moins armé, idéologiquement en tout cas, peut-être qu'on pourra en parler.
03:37 - Revenons sur Bruxelles, effectivement Wassim, avec cette fusillade mortelle hier et cette nuit
03:44 qu'ont vécu les Bruxellois et les Belges, deux personnes tuées.
03:49 Motivation probable du suspect, c'était la nationalité des victimes.
03:53 Visiblement, il voulait s'en prendre à des Suédois.
03:56 Il s'est en effet attaqué à deux Suédois.
03:58 Il y a beaucoup d'incohérence sur son profil, sur son passage à l'acte aussi ?
04:01 - Il y a beaucoup d'incohérence parce que, pareil, il y a deux vidéos.
04:05 Une vidéo d'allégeance à l'Etat islamique où il est masqué pour le coup.
04:09 Parce que, pareil, pour les mêmes raisons, par peur d'interception de la vidéo, il s'est masqué.
04:13 Pour qu'il ne soit pas identifié avant le passage à l'acte.
04:15 Donc là, c'est cohérent.
04:16 Puis il y a une petite vidéo juste après l'attaque où il donne un nom et un surnom.
04:21 Il dit qu'il a tué trois Suédois.
04:24 En fait, finalement, il y a deux victimes.
04:27 Mais dans la première vidéo, il explique son acte.
04:29 Il dit "ceux qui font atteinte à notre religion".
04:32 Et il avait un t-shirt d'une équipe de foot suédoise.
04:36 Donc l'idée, c'était peut-être de s'infiltrer parmi les supporters et s'attaquer à des Suédois.
04:41 À cause de la séquence "des Corans brûlés en Suède".
04:45 Et d'ailleurs, c'est assez, on va dire, absurde, malheureusement, dans l'absolu.
04:51 Parce qu'on va voir, et nos confrères des observateurs ont fait une enquête sur la personne qui a brûlé les Corans.
04:56 Sachant que les autorités suédoises se sont prononcées contre cet acte.
05:01 C'est un article qui explique que la personne qui avait brûlé le Coran était un réfugié irakien.
05:07 Un chrétien irakien qui a fait partie d'une milice en Irak.
05:11 Et qui a combattu en Irak.
05:13 Et qui a fui l'Irak.
05:15 Et que c'était lui qui avait brûlé le Coran.
05:17 Donc ce ne sont même pas des Suédois.
05:19 Les Suédois ont condamné.
05:20 Et finalement, on a quelqu'un qui se revendique de l'État islamique.
05:23 L'État islamique qui n'a jamais appelé à venger cet acte-là.
05:26 Par contre, Al-Qaïda l'a fait.
05:28 Sur le sol belge.
05:30 En s'attaquant à des Suédois.
05:32 Donc il y a une certaine incohérence dans la conception de cet acte.
05:39 Commis par ce personnage qui a aussi 45 ans.
05:42 Donc ça, ce n'est pas courant.
05:44 - Il est âgé.
05:46 - Voilà, passe à l'acte comme ça.
05:48 Et voilà, on a un réfugié en Suède qui brûle un Coran.
05:52 Un migrant illégal en Belgique qui s'attaque à des Suédois.
05:55 Donc l'histoire n'a pas, en tout cas, toujours entre guillemets,
05:59 la cohérence qu'a eue l'attaque, maintenant qu'on le sait, d'Haras.
06:03 - Aucune cohérence et aucun lien entre la Belgique et Haras.
06:07 - En premier lieu, oui, il n'y a aucun lien.
06:10 Sauf peut-être si les deux sont revendiqués par l'État islamique par ailleurs.
06:14 Ce qui me fait penser aussi au fait que, ce qu'a très bien précisé le procureur Éricard,
06:18 en disant "il soutient la Palestine mais pas en lien",
06:21 en se concernant à l'assaillant d'Haras,
06:23 il n'a pas eu de lien avec les événements actuels.
06:25 Ceci dit, l'assaillant de Bruxelles, il n'a pas parlé de la Palestine,
06:30 il a ciblé des Suédois, donc ça nous amène vers cette histoire de Coran brûlé.
06:34 Mais sur le compte qu'il a utilisé pour la vidéo d'allégeance,
06:37 il y a des postes qui sont en soutien à la cause palestinienne.
06:41 Mais il faut se dire aussi que la cause palestinienne,
06:44 ce n'est pas pour autant, et ça, ça fait partie des incohérences qu'il a eues,
06:47 parce que l'État islamique ne soutient pas une cause en particulier,
06:50 c'est le milieu syndical, on va dire, de soutenir la cause palestinienne
06:54 tout le temps pour des gens qui se sentent concernés par ce qui se passe là-bas.
06:59 Ce n'est pas pour autant que c'est un soutien, par exemple au Hamas,
07:03 ou en rapport direct avec le conflit qui se déroule alors qu'on parle.
07:07 D'ailleurs, ça avait d'abord été écarté par le porte-parole du Parc Haïr,
07:10 lors d'une intervention auprès des journalistes belges présents sur place,
07:14 Éric Van Deus, qui avait d'abord écarté tout lien avec le conflit israélo-palestinien,
07:18 et ce matin, lors d'une nouvelle intervention, ils ont indiqué,
07:23 étant donné ce que vous venez de dire, Wassim, qu'ils réévaluaient que ça pouvait être en lien.
07:29 - Rappelons peut-être que cet assaillant a succombé à ses blessures après son arrestation.
07:34 - C'est vrai, ce matin.
07:35 - Il était connu, Julie, des services de police, des services de renseignements.
07:39 Est-ce qu'il était suivi ? Est-ce que les renseignements...
07:46 - Il était... - Quelles informations ils avaient ?
07:49 - Il n'était pas fiché, mais... Il y a un grand "mais" en ce moment en Belgique.
07:53 D'ailleurs, ça fait l'objet de beaucoup de discussions dans les médias en Belgique.
07:56 On rappelle, c'est un Tunisien de 45 ans qui avait introduit une demande d'asile en Belgique
08:02 et qui lui avait été refusée en 2019.
08:05 Il était connu des services de police, selon le ministre de la Justice,
08:09 Quentin Van Kiekenborn, pour trafic d'êtres humains, séjour illégal,
08:13 atteinte à la sûreté de l'Etat.
08:16 Le ministre a indiqué ce matin lors d'une conférence de presse
08:19 qu'un service de police étranger leur avait indiqué en 2016
08:22 qu'Abdel Salem avait un profil radical et serait un candidat au djihad.
08:27 Le ministre indique qu'à l'époque, on se remet dans le contexte,
08:31 on est un an après les attentats de Paris,
08:33 on se souvient que la Belgique a été frappée en 2016,
08:35 donc le ministre de la Justice précise, à cette époque-là,
08:37 on en avait des dizaines, il cite, c'était légion.
08:40 Donc, ils ne vont pas plus loin de l'enquête.
08:42 Ce qui est intéressant de savoir, c'est qu'il a été dénoncé
08:45 lors d'une agression devant un centre d'asile
08:49 et qu'aujourd'hui, il devait être entendu, son cas devait être abordé
08:54 par la Joint Information Center, c'est une sorte de task force antiterroriste,
08:59 donc son cas devait être traité devant cette task force.
09:03 Mais le ministre précise quand même qu'il n'y avait pas de menace imminente
09:07 concernant cette personne, que cette interpellation
09:11 par cette task force était une mesure de précaution.
09:14 Il avait été également repéré dans une mosquée de Bruxelles en 2022.
09:18 Donc voilà, si on résume la situation, il était surveillé,
09:21 il était connu des services de police, mais il n'était pas fiché.
09:24 Cette fusillade, elle réveille de mauvais souvenirs.
09:27 Vous rappeliez les attentats de 2016, les écoles aujourd'hui restent fermées
09:31 dans certaines régions, les Belges sont invités à restreindre
09:34 leurs déplacements, les autorités ont relevé l'état de la menace,
09:38 surtout dans la capitale.
09:40 Oui, à Bruxelles, la menace est passée au niveau maximal,
09:43 c'est l'OCAM, l'espèce de task force antiterroriste
09:46 qui relève la menace au niveau 4, ça veut dire très grave.
09:49 La menace est considérée comme sérieuse et imminente,
09:52 mais uniquement sur Bruxelles.
09:54 Au niveau du reste de la Belgique, la menace est au niveau 3,
09:57 considérée comme grave, c'est une menace qui est considérée
10:00 comme possible et vraisemblable.
10:02 Anne-Lise Verlinden, qui est la ministre de l'Intérieur,
10:05 a indiqué ce matin au confrère de la télévision VTM,
10:08 c'est une télévision flamande, qu'il ne fallait pas écarter
10:11 une possibilité de complicité, qu'elle n'était pas en mesure
10:14 de confirmer que l'auteur ait agi seul et qu'il était donc important
10:17 qu'aucune piste ne soit écartée pour l'instant,
10:20 ce qui explique aussi évidemment que le niveau de menace
10:23 soit resté au niveau 4.
10:25 Surtout qu'à la différence de l'attaque d'Arras,
10:27 il y a une arme à feu.
10:28 Donc évidemment, s'il y a une arme à feu,
10:30 il l'a achetée quelque part, donc il y a une autre façon
10:32 d'enquêter, et d'autres réseaux à exploiter.
10:35 Et vu qu'il est mort, donc il ne peut plus parler,
10:38 évidemment qu'ils sont obligés maintenant d'aller voir
10:40 dans son entourage et potentiellement être à la recherche
10:44 de certaines personnes qui auraient pu l'aider
10:47 et qui n'arrivent pas à trouver ou qui ne se manifestent pas.
10:49 Donc ça se passe autrement qu'à Arras, où là,
10:52 comme on a entendu le procureur le dire,
10:54 il y a eu 100 personnes qui ont été entendues.
10:56 Donc là, l'affaire démarre et ça y est, c'est derrière.
10:58 Alors qu'en Belgique, ça démarre tout juste.
11:00 - Et l'assaillant a été tué.
11:02 - L'assaillant a été tué, oui.
11:03 - Tout les États européens sont vulnérables face au retour
11:06 du terrorisme islamiste, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron
11:09 ce matin au WACIM.
11:10 C'est vrai que les alertes s'enchaînent.
11:12 On a eu une alerte à la bombe ce matin encore
11:15 au château de Versailles, qui a été évacuée.
11:17 La France est en alerte urgence attentat.
11:19 Quel est l'état de la menace aujourd'hui ?
11:21 - Moi, j'ai envie de dire que l'état de la menace est constant.
11:24 Parce qu'en moyenne, il y a un attentat déjoué
11:26 tous les un mois et demi, deux mois.
11:28 Mais là, on n'entend pas parler.
11:29 - En France ?
11:30 - En France, je parle de la France.
11:31 Et qu'il y a deux types de menaces.
11:33 On entend beaucoup dire, il y a la menace endogène.
11:35 Ce sont des gens qui peuvent passer à l'acte
11:37 pour une raison ou une autre, d'une manière plus ou moins
11:40 prédictible, comme on l'a vu en Belgique,
11:43 comme on l'a vu ici en France.
11:45 Il y a aussi la menace exogène.
11:46 Ça veut dire ce qu'il y a été le 13 novembre
11:49 et la même cellule par ailleurs, qui a commis les attaques
11:52 de Bruxelles, quelques mois plus tard.
11:55 Mais l'attaque qui vient projetée,
11:58 par l'État islamique, par Al-Qaïda, comme pour le 11 septembre,
12:01 ça reste une exception.
12:03 C'est pas arrivé avant, c'est pas arrivé après.
12:05 Et ça demande des moyens que, aujourd'hui,
12:07 à l'heure où on parle, l'État islamique n'a pas.
12:10 Et quels moyens ? Ce n'est pas la volonté qui manque.
12:13 Ce n'est pas les moyens matériels, parce que ça coûte pas cher,
12:16 parce que l'armement se trouve en Europe,
12:17 parce que les explosifs, ils peuvent les fabriquer.
12:20 Ce qui manque aujourd'hui à l'État islamique,
12:21 c'est le facteur humain.
12:22 Donc des djihadistes européens...
12:24 - Des kamikazes ?
12:25 - Voilà, qu'ils soient français, belges ou autres,
12:27 capables de passer à l'acte dans leur propre pays.
12:30 Et cette "dentrée rare", aujourd'hui, l'État islamique ne l'a pas.
12:34 On rajoute à ça le fait que la frontière avec la Turquie est fermée
12:37 et il n'y a plus de sanctuaires.
12:38 Donc où est-ce qu'aujourd'hui, il y a des djihadistes
12:40 qui sont prêts et qui ont le savoir-faire
12:42 de faire ce genre d'attaques ?
12:44 Ils sont toujours en Syrie, dans les prisons kurdes.
12:46 Ce qui nous ouvre sur un nouveau débat,
12:48 un débat qu'on a souvent eu ici,
12:49 pas un nouveau débat, un débat vieux maintenant.
12:51 Est-ce qu'il faut rapatrier les savoirs dans les prisons françaises
12:54 et les judiciariser ?
12:55 Ou les laisser dans les prisons kurdes, au risque qu'ils s'en échappent ?
12:58 Il y a eu plusieurs cas de prison en Irak,
13:00 dernière tentative en 2020 en Syrie,
13:03 où on est dans une région où il y a des mouvements
13:06 tectoniques et géopolitiques tout le temps,
13:08 pour à la faveur d'un retrait américain,
13:10 d'une attaque turque, d'une attaque du régime syrien,
13:12 ces gens soient libérés.
13:14 Il y a aussi des djihadistes européens,
13:16 dans le nord-ouest de la Syrie,
13:18 dans la région d'Idlib,
13:19 qui sont tenus sous cloche par le groupe dominant,
13:21 aujourd'hui là-bas, à Tahrir Sham,
13:23 où j'y étais en mai dernier.
13:24 Mais ça reste aussi sujet à beaucoup de risques.
13:28 C'est par là qu'il faut regarder,
13:29 en ce qui concerne les attaques,
13:30 qui pourraient être projetées ici même, en Europe.
13:33 Mais pour l'attaque endogène, encore une fois,
13:36 c'est un risque avec lequel il faut vivre.
13:38 C'est un risque qui est récurrent, constant,
13:41 et qui peut surgir de temps en temps.
13:44 Après, si votre question est
13:46 "Est-ce qu'il y a accélération à cause du contexte géopolitique ?"
13:48 Est-ce que le conflit entre Israël et le Hamas
13:50 a accentué cette menace ?
13:52 L'État islamique ne s'est pas prononcé là-dessus.
13:54 Ils ont fait un édito pour dire
13:57 "On soutient les musulmans",
13:59 sans parler de la Palestine,
14:00 sans parler du Hamas qui est leur ennemi, par ailleurs.
14:02 Al-Qaïda a fait du communiqué sans parler du Hamas,
14:04 mais en parlant de la Palestine.
14:08 Mais il faut se rappeler aussi
14:10 qu'en ce qui concerne le passage à l'acte individuel,
14:12 il y a un aspect psychologique de copycat,
14:17 de passage à l'acte parce que d'autres sont passés à l'acte,
14:20 qui peut être favorisé par une tension géopolitique.
14:23 - Oui, donc ça, c'est pas nouveau.
14:24 - Voilà, mais sans que ça soit en direct rapport
14:26 avec ce qui se passe là-bas.
14:28 Il ne faut pas oublier que,
14:30 entre groupe djihadiste et Hamas, c'est la guerre.
14:32 Il y a beaucoup de sang qui a coulé.
14:33 On a fait une chronique il y a une semaine
14:35 à ce sujet.
14:37 Et d'ailleurs, les djihadistes en soi
14:39 considèrent que les causes nationales,
14:41 dont la cause palestinienne,
14:42 ne sont pas des causes défendables.
14:44 Pour eux, la cause, c'est la cause de toute l'Ummah,
14:47 de toute la nation musulmane.
14:49 - C'est global.
14:50 - Et ce qu'on disait tout à l'heure
14:51 par rapport à l'assaillant d'Aras, au terroriste d'Aras,
14:53 c'est que lui, il l'a dit.
14:55 Et donc, c'est pour ça que j'ai dit que c'est cohérent
14:57 avec l'idéologie et la ligne de conduite de l'État islamique
15:00 qui dit que toutes les causes se valent
15:02 et qu'il n'y a pas une cause nationale
15:03 qui vaut plus que d'autres.
15:04 - Juste une dernière question sur Al-Qaïda.
15:06 Est-ce qu'il réitère ses menaces sur l'Europe,
15:08 sur la France notamment ou pas ?
15:09 - Pas particulièrement.
15:10 Il y a toujours des appels.
15:11 Par exemple, quand il y a eu les Corans qui ont été brûlés,
15:13 évidemment Al-Qaïda a fait des appels au passage à l'acte
15:16 contre les intérêts suédois.
15:18 On a vu par exemple un magazine d'Akbad,
15:20 Al-Qaïda au Yémen, être diffusé.
15:22 C'est un magazine de 17 pages.
15:24 Ça faisait 12 ans qu'il n'a pas été diffusé.
15:26 À la 14e page, tout le reste était sur le Yémen.
15:29 Il mentionne la Suède et en passant, la France.
15:32 Donc, est-ce que ça veut dire
15:33 qu'ils sont en train de fomenter des attentats ?
15:35 Est-ce qu'ils sont en capacité de refaire
15:37 ce que les frères Kouachi ont fait ?
15:38 Ça, on ne le sait pas.
15:39 Mais inciter, ça ne coûte pas cher.
15:41 Donc après, à nous, ici, chercheurs, politiques,
15:44 journalistes, à faire la part des choses
15:46 et à distinguer quel est l'impact d'une attaque au couteau
15:49 même quand il y a des morts.
15:50 Est-ce que ça vaut un 13 novembre ?
15:52 Est-ce que ça vaut un 11 septembre ?
15:54 Parce qu'il faut se rendre compte aujourd'hui
15:55 que cette menace est constante, est récurrente
15:57 et qu'il faut trouver les bonnes réponses
15:59 et ne pas être tout le temps abasurdi
16:01 parce qu'ils nous frappent.
16:03 - Et vous êtes là pour ça.
16:04 Merci beaucoup, Wassim.
16:05 Merci beaucoup, Julie Dungelhoff,
16:06 de nous avoir décryptés et analysés
16:09 cette conférence de presse.

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