00:00 - Très deux, justement l'Espagne de Luis de la Fuente jouera l'Euro l'été prochain.
00:03 - Oui.
00:03 - Victoire 1-0 en Norvège, Gavi buteur, mais c'est pas flamboyant,
00:07 ni impressionnant, mais ça le mérite d'être cohérent. Voilà.
00:11 - C'est-à-dire qu'à un moment, moi je veux bien qu'on dise que l'Espagne a des super joueurs et tout.
00:17 Oui, ce sont de bons joueurs de foot.
00:19 Je veux dire, tout produit par le système de formation espagnol est un joueur correctement formé,
00:29 surtout niveau technique.
00:31 Voilà, après physiquement les mecs ont tous de bonnes préparations, etc.
00:34 Après, si vous me dites que cette équipe va gagner l'Euro,
00:37 je l'espère, ça me ferait plaisir pour mes Espagnols, pour mes copains,
00:40 mais j'y crois pas une seconde.
00:42 - Est-ce que vous pensez que l'Italie elle a gagné l'Euro 2021 ?
00:45 - Non, non, c'est pour ça, non.
00:47 Mais là, je regarde cette génération, on est dans un creux générationnel,
00:51 mais moi je voudrais mettre en avant Luis de la Fuente,
00:54 qui est vraiment la classe moyenne moins des sélectionneurs.
01:01 C'est quelqu'un qui s'est retrouvé là parce que Luis Henrique a fait un mondial horrible,
01:05 il a été nommé, il s'occupait des équipes de jeunes,
01:08 ça n'a jamais été une référence en foot espagnol.
01:11 Voilà, mais ce que j'aime, c'est qu'il aborde les matchs avec l'humilité de celui
01:17 qui est conscient de ne pas être un grand entraîneur
01:19 et qui est conscient de ne pas avoir une génération extraordinaire.
01:22 C'est-à-dire qu'il n'essaie pas de faire jouer ces joueurs-là,
01:26 comme la Grande Espagne, qui a gagné l'Euro en 2008 et en 2012,
01:31 et le mondial en 2010.
01:32 C'est-à-dire qu'on est avec de bons joueurs,
01:37 mais qui font le boulot et on ne leur demande pas...
01:41 Il n'y a pas un dogme derrière, on ne leur demande pas de jouer d'une manière tout le temps,
01:44 de la même manière, avec une idée fixe, etc.
01:47 C'est-à-dire que l'erreur de Luis Henrique, et qui a souvent été commentée en Espagne,
01:50 c'est qu'il n'y avait pas de plan B.
01:51 On joue comme ça et c'est tout.
01:53 Luis de la Fuente, il s'adapte.
01:55 Il s'adapte aux circonstances.
01:57 Et moi, je voudrais simplement reprendre le 11 de demain,
02:00 pour vous dire... Alors certes, il y a des blessés,
02:01 on en reviendra en deuxième période, etc.
02:03 Il n'y a pas Pedri, il n'y a pas la Minamal...
02:05 - Ah, du 11 d'hier ! - Le 11 d'hier, c'est un match décisif !
02:07 C'est en Norvège, une victoire de l'Espagne qualifiée l'Espagne,
02:11 ce qui n'était pas rien.
02:13 Unai Simon, bon gardien.
02:17 Carvajal, latéral droit, c'est quand même la fin de sa carrière.
02:20 Lachanère centrale, c'est deux Français naturalisés,
02:24 avec un, à la porte, qui joue en Arabie saoudite.
02:27 Et quand le normand est changé à l'hémithemps,
02:30 parce qu'il avait pris un jaune la première période,
02:32 son remplaçant, c'est David Garcia, qui est à Osasuna.
02:36 Fran Garcia, qui vient d'arriver au Réal,
02:40 c'est un bon petit joueur, enfin, c'est pas un foudre de guerre.
02:42 Au milieu de terrain, vous avez Gavi,
02:44 qui va sûrement devenir un grand joueur,
02:45 mais pour l'instant, ça ne l'est pas encore.
02:46 Rodry, c'est le top à son poste, ça, on est d'accord.
02:50 Fabian Ruiz, qui est remplaçant Paris Saint-Germain.
02:53 Ferran Torres, qui est remplaçant plus au Barça.
02:57 En tout cas, c'est pas un titulaire incontournable.
03:00 Ansoufati, qui ne jouait plus au Barça, qui est parti à Brighton.
03:04 Et puis, la star maintenant de l'équipe,
03:06 meilleur buteur et capitaine, Morata,
03:11 qui est en train de faire un très bon début de saison à l'Atletico.
03:14 Mais, et je parle aussi de l'expérience de Morata à la Juve,
03:19 c'est un joueur qui ne s'est jamais imposé dans un grand club européen.
03:23 Imposé, c'est-à-dire rester cinq ans en étant incontournable.
03:25 - Oui, il a beaucoup bougé, mais...
03:27 - C'est un très bon buteur, c'est un très bon joueur.
03:29 - En Italie, on aimerait bien l'avoir, Morata.
03:30 - Oui, on est d'accord, mais je veux dire,
03:33 c'est pas un très grand joueur.
03:34 - Fred, tu me dis quoi, là, en fait ?
03:35 L'Espagne a absolument aucune chance de gagner l'Euro.
03:37 - J'ai pas dit ça, j'ai dit que l'Espagne a conscience, avec Dios de la Fuente,
03:40 d'être à un niveau, on va dire,
03:43 d'être dans le ventre mou du football européen, dans la classe moyenne.
03:47 Peut-être qu'il aura une super surprise,
03:49 mais on sait même pas s'il sera là, Luis de la Fuente, à l'Euro.
03:51 Parce que Luis de la Fuente les a qualifiés,
03:53 mais Luis de la Fuente, je vous rappelle que s'il n'avait pas gagné la Ligue des Nations,
03:57 il aurait été viré, et puis qu'il va y avoir des élections.
04:00 D'ici à l'Euro, il y aura des élections à la Fédération espagnole,
04:02 et qui sait s'il n'y a pas un candidat qui dira
04:04 « je viens avec tel grand entraîneur pour être sélectionneur ».
04:07 J'en sais rien.
04:08 Donc, moi ce que j'aime, c'est l'acceptation de la modestie qu'il y a aujourd'hui.
04:13 Et ça...
04:14 - C'est peut-être un point de départ.
04:15 - C'est un point de départ pour avoir une bonne surprise.
04:18 - Yo.
04:18 - Alors, deux remarques, enfin deux questions, je sais pas trop comment le formuler.
04:22 La première, est-ce qu'il y a beaucoup de sélections nationales
04:26 qui peuvent avoir un milieu de terrain, Gavi, Pedri, Rodri ?
04:29 - Ça, on peut en poser la question.
04:33 - Mais la réponse, non.
04:34 - On est quand même sur un milieu de terrain majeur.
04:36 - Rodri, oui.
04:37 - Avec combien d'années devant eux ?
04:39 - Attends, Yohan, après tu verras.
04:40 - Avec combien d'années devant eux ?
04:40 Encore ça aussi qui est intéressant.
04:42 C'est que tu construis là vraiment quelque chose sur la durée avec ces mecs-là.
04:45 - On est d'accord.
04:46 - La deuxième, c'est une question, Pautoress, il devient quoi ?
04:49 - Pautoress...
04:51 - Il joue un peu à Villa, il joue pas mal.
04:53 - Oui, parce qu'il a quitté Villareal, mais...
04:56 Mais ouais, il a Villa maintenant, ouais, mais c'est pas non plus un...
05:00 - Mais il est pas français.
05:02 - Oui, il est pas français.
05:03 - Je suis en défense.
05:04 - Ouais, je suis d'accord.
05:05 - Et Nacho ?
05:06 - Le Norman Pautoress ou la Porte Pautoress, tu choisis lequel ?
05:09 Moi, je suis pas sûr d'aller vers les deux français forcément.
05:11 - Non.
05:12 - Et troisième chose...
05:13 - Je sais pas pourquoi Luiz de la Fente le fait pas jouer.
05:15 - En fait, la troisième chose, c'est que...
05:18 En fait, l'Espagne nous a très mal habitués.
05:21 - On est d'accord.
05:22 - Pendant...
05:23 C'est quoi, c'est six ans ?
05:24 - C'est six ans, c'est une période incroyable.
05:26 - C'est une période incroyable.
05:27 - Avec le temps, c'est une année qu'il t'a dit.
05:28 - Il ne faut surtout pas évaluer l'Espagne
05:31 en pensant ce qu'elle a été pendant six ans, c'était extraordinaire.
05:33 C'est comme si on jugeait le Brésil avec le passé extraordinaire du Brésil.
05:38 En fait, l'Espagne, quand tu prends toutes les réalisations de l'Espagne
05:42 sur toutes les grandes compétitions, ça a été extraordinaire pendant six ans.
05:45 Mais aujourd'hui, c'est en quelque sorte le résumé de ce qu'est l'Espagne
05:49 sur l'échelle du football international depuis toujours, en fait.
05:52 C'est-à-dire...
05:53 - Les amis, les amis, les amis, quand vous vous moquiez de moi
05:58 quand je disais que l'Espagne, c'était un interlude par rapport à la puissance allemande,
06:02 c'est exactement ce que vient de dire Johan.
06:05 En fait, on est en train de juger comme le football espagnol
06:09 à l'aune de ce qu'a été le Barça pendant une période.
06:13 C'est insupportable.
06:14 À l'époque, je disais ça pour me moquer, évidemment, des Espagnols, mais en rigolant.
06:17 Je disais c'est un interlude.
06:19 Et en fait, on est toujours en train...
06:21 C'est comme quand on parle du Brésil 82, il devait gagner le Brésil 82.
06:24 Et le Brésil joue forcément bien et ceci et cela.
06:27 Mais la plupart des nations gagnent des grandes compétitions
06:31 avec des équipes, entre guillemets, moyennes.
06:34 Alors moyenne plus, il y a des choses...
06:35 C'est surtout des équilibres.
06:37 Ce sont aussi des équipes qui peuvent se trouver pendant les tournois.
06:40 C'est quelque chose qu'on oublie tout le temps.
06:42 C'est-à-dire qu'il peut se passer des choses extraordinaires.
06:44 Le débat, depuis que je m'intéresse au football, on me dit
06:46 "Ah oui, mais est-ce qu'ils ont fait des bonnes qualifications ?
06:48 Donc ils vont forcément faire un bon tournoi."
06:50 On a des exemples partout dans chaque pays où tu fais des bonnes qualifications,
06:54 tu te plantes lamentablement en tournoi.
06:56 Et l'Espagne, elle est championne du monde.
06:58 L'Espagne se qualifie depuis 92 pour tous les euros.
07:01 Autre débat qui compte également, je pense à l'Allemagne et à l'Espagne.
07:05 Tu gagnes avec des dosatures de club.
07:08 Ou de deux clubs également.
07:10 Ben si, c'était le cas pour l'Espagne pendant 4 ans.
07:12 2008, 2010, 2012.
07:15 Pour l'Allemagne aussi.
07:16 L'Italie également.
07:16 Le bloc UV en défense.
07:18 C'est vrai que la France est un contre-exemple.
07:20 C'est vrai que là, il y a pas mal de joueurs du Barça,
07:22 mais globalement, il y a quand même une sous-représentation
07:27 du Real, du Barça et de l'Atletico dans cette équipe.
07:30 Ça veut quand même dire quelque chose.
07:31 Moi, je voudrais simplement rappeler par rapport à l'Espagne ce qu'on disait sur ces phases.
07:35 En fait, aujourd'hui, on a encore du mal à qualifier le style de l'Espagne.
07:40 C'est quoi l'Espagne aujourd'hui ?
07:41 Parce qu'avant, c'était la Furia.
07:43 On appelait ça la Furia.
07:44 Avant l'Espagne de la possession style Barça, etc., qui a tout gagné,
07:49 c'était la Furia.
07:51 Là, on ne sait pas trop, en fait.
07:52 C'est pour ça, moi, je trouve que c'est une Espagne pragmatique
07:57 et avec le pragmatisme, parfois, surtout qu'il n'y a quand même pas non plus...
08:01 On n'est pas dans une période où il y a trois, quatre super sélections en Europe.
08:05 - Tu vois, j'en vois au moins deux.
08:09 - Il y en a deux qui sont largement au-dessus des autres.
08:12 - Je le dis à la France.
08:13 - Il n'y en a pas quatre, il n'y en a pas cinq.
08:15 - Ce sera assez ouvert.
08:17 - Pour terminer, ce que je disais, c'est un compliment que je fais à l'Espagne et aux sélectionneurs.
08:22 C'est de s'adapter à ce qu'il y a.
08:24 [SILENCE]