Israël: Éric Dupond-Moretti affirme que le parquet national antiterroriste "pourrait se saisir"

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, est l'invité d'Apolline de Malherbe dans "Le face à face" sur BFMTV, ce jeudi 12 octobre.

Transcript

00:00 Les Français tués en Israël, les otages ressortissants français en Israël,

00:06 est-ce que la justice française doit s'en saisir ?

00:13 – J'ai eu, il y a quelques minutes de cela, avant d'arriver sur votre plateau,

00:20 en ligne le procureur national antiterroriste,

00:23 qui m'a indiqué avoir demandé une expertise complète à la DGSI,

00:27 service de renseignement, et il prendra sa décision,

00:30 je pense dans les heures qui viennent, dans les heures qui viennent ou demain.

00:35 – Ça veut dire que le parquet antiterroriste pourrait se saisir,

00:39 au nom de la France, au nom du fait qu'ils sont des ressortissants français,

00:43 de ce qu'il se passe là-bas ?

00:44 – C'est un critère de compétence d'avoir une victime française,

00:48 et malheureusement nous en avons, le PNAT pourrait…

00:52 – Le parquet antiterroriste.

00:54 – Le parquet national antiterroriste pourrait se saisir,

00:57 il le fera en toute indépendance.

00:59 Mais nous aurons, je le crois, sur cette question,

01:01 qui est une question centrale, une réponse rapide.

01:04 – Vous seriez aujourd'hui à la tête de ce parquet,

01:06 vous saisiriez toute l'affaire ?

01:08 – Non, je ne suis pas à la tête de ce parquet.

01:09 – Encore une fois, vous allez me dire que la justice est indépendante.

01:11 – Voilà, encore une fois, il faut le rappeler tout le temps,

01:13 je suis garde des Sceaux, je ne peux pas appeler

01:15 le procureur national antiterroriste.

01:16 – Vous étiez au téléphone avec lui, vous lui avez dit,

01:18 vous devriez le faire, vous lui avez dit quoi ?

01:19 – Mais certainement pas madame.

01:20 – Vous lui avez dit quoi alors ?

01:21 – Certainement pas, je me suis inquiété de l'évolution des choses

01:28 et j'ai souhaité avoir un certain nombre, une conversation avec lui.

01:33 Mais il ne me viendrait pas à l'idée, voyez-vous,

01:36 de dire au procureur national antiterroriste, faites-y, faites-ça.

01:39 Et d'ailleurs, si par inadvertance, ou tout ce que vous voulez,

01:47 mais inadvertance c'est le moins pire, je venais à prononcer ces mots,

01:52 je pense qu'il me dirait immédiatement, monsieur le garde des Sceaux,

01:54 je vous rappelle que je suis indépendant,

01:56 c'est l'indépendance juridictionnelle, elle est sacrée.