Bande de Gaza : "On ne peut plus faire rentrer de l'aide humanitaire" dans Gaza

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00:00 vous le disiez ce matin plusieurs ONG de médecins ont alerté sur la crise
00:04 sanitaire qui menace Gaza. Nous sommes justement en direct avec
00:08 Olivier Routeau. Bonjour, vous êtes directeur des opérations pour l'ONG
00:14 Première Urgence Internationale. Merci d'être d'être avec nous. De quelle
00:19 situation pouvez-vous témoigner aujourd'hui sur notre antenne ?
00:22 Bonjour à vous. Ce qu'on peut témoigner c'est une situation absolument
00:26 catastrophique. Notre responsabilité, notre mandat c'est de pouvoir porter
00:30 assistance aux Gazaouis tout en assurant la sécurité de nos équipes.
00:34 Ce premier pilier, porter assistance, on n'est plus en mesure de le faire
00:37 aujourd'hui. Gaza c'est un territoire fermé, on ne peut plus faire rentrer de l'aide
00:41 humanitaire. Et le deuxième pilier est d'assurer la protection de nos équipes.
00:45 Ce deuxième pilier est mis en danger aujourd'hui. Ce qui va se passer dans les
00:48 prochaines heures c'est une rupture du dernier générateur fonctionnel de Gaza.
00:53 Donc l'électricité va s'arrêter, on perdra progressivement le contact avec
00:57 nos équipes et c'est cette situation qui est vraiment absolument catastrophique.
01:01 Nos spectateurs comprennent bien. Vous témoignez là en ce moment depuis Paris et
01:06 vous êtes une forme de relais avec vos équipes sur le terrain. Est-ce que vous
01:11 les avez eues aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'ils vous ont rapporté aux dernières
01:14 nouvelles ? On est en contact constant avec nos équipes depuis Paris, avec nos
01:19 coordinateurs sur place à Gaza et l'ensemble des équipes. Jusqu'ici on pouvait
01:23 s'assurer en permanence que toutes nos équipes et leurs familles allaient bien.
01:27 Aujourd'hui ce qui se passe c'est qu'ils nous disent qu'ils n'ont plus de
01:29 vivres, que l'eau va manquer très vite, qu'ils ne vont pas être en mesure de nourrir
01:34 leurs enfants et qu'ils sont extrêmement inquiets.
01:37 Israël ne se conduit pas comme un État. A réagi tout à l'heure le président turc
01:44 Recep Tayyip Erdogan. Alors je ne vais pas vous faire commenter évidemment ses
01:49 propos très très politiques mais peut-être me dire un mot de l'état de la
01:53 situation des infrastructures médicales. On a appris aussi il y a quelques
01:58 instants que trois nouveaux médecins, forcément et ce mélange au civil, avaient
02:03 été tués dans ces frappes. Vous nous dites aujourd'hui l'électricité est
02:07 coupée, les générateurs vont arriver à bout. Nous sommes aussi en manque total de
02:14 moyens, de médicaments pour prendre en charge tous ces blessés. Je rappelais le
02:18 chiffre en début de journal, plus de 5 150 blessés. Alors effectivement pour
02:23 l'accès aux soins, l'accès aux soins est déjà rendu très difficile. Il y a un
02:27 hôpital, un hôpital fonctionnel à Gaza. Cet hôpital il faut déjà pouvoir y
02:31 accéder. Il y a eu des frappes qui ont ciblé des axes pour y accéder pour rendre plus
02:35 compliqué tout simplement l'accès à cet hôpital.
02:37 Cet hôpital commence à manquer de médicaments, probablement aussi de
02:41 tout un tas de matériel nécessaire à la fourniture des soins. Et puis il y aura
02:45 très vite cette rupture d'énergie. On estime à quatre jours l'autonomie
02:49 aujourd'hui de cet hôpital encore. Et un hôpital sans des électricité c'est
02:52 évidemment une incapacité à soigner, c'est une mort qui ne fonctionne plus.
02:55 Donc ça veut dire un hôpital qui n'acceptera plus les corps.
02:57 On est dans le schéma de l'horreur. Est-ce que vos équipes vous ont témoigné
03:03 le désir, l'envie de quitter l'enclave palestinienne ? On a entendu Benyamin
03:07 Netanyahou assez vite appeler les palestiniens de la bande de Gaza à fuir.
03:12 On a vu comment ça se passait au niveau de l'unique point de passage qui était
03:15 ouvert. Il est en l'occurrence fermé, on va y revenir dans un instant avec Ludovic
03:19 de Foucault. Il y a 2,3 millions d'habitants à Gaza aujourd'hui. On nous
03:22 parlait hier, l'ONU nous parlait de 187 000 déplacés. Où ça ? Dans quelles
03:27 conditions ? Est-ce que vous avez une réaction à ce niveau-là ?
03:30 Première agence internationale, on travaille depuis plus de 15 ans dans la
03:34 bande de Gaza. Donc nos équipes elles ont toujours fait face de résilience, elles
03:37 n'ont jamais demandé à sortir. On a toujours gardé notre présence sur place.
03:41 Aujourd'hui les deux personnes internationaux de Première agence
03:44 internationale, on essaye de les sortir, on ne peut pas. L'ONU n'arrive pas à
03:47 négocier cet accès pour en sortir les internationaux. Et pour les populations
03:51 de Gaza, oui la question qui se pose c'est quel refuge on peut offrir
03:54 aujourd'hui ? On parlait tout à l'heure dans le reportage des écoles de l'UNRWA.
03:58 Elles sont aujourd'hui en saturation. Il n'y a plus d'espace. Est-ce que c'est un
04:02 lieu sûr ces écoles ? On a vu des frappes tomber juste à côté. Est-ce
04:08 que les gens, les civils se sentent en sécurité dans ces lieux ?
04:12 Les équipes de P8, de Première agence internationale, disent aujourd'hui qu'il n'y a pas d'espace.
04:15 Il n'y a plus d'espace sécurisé à Gaza. Il y a éventuellement encore le lieu des
04:21 Nations Unies du Pnud aujourd'hui où les internationaux sont, mais c'est tout.
04:25 Il n'y a plus aucun espace sécurisé. Le poste de Rafah, il a été bombardé.
04:29 Donc il n'y a pas d'espace sécurisé aujourd'hui à Gaza. Il faut qu'on soit
04:32 clair sur ce sujet. Un dernier mot peut-être Olivier Routaud, on entend
04:35 votre cri d'alarme. À qui vous adressez-vous et d'où pourrait venir une
04:40 éventuelle aide aujourd'hui ? Nous ce qu'on appelle c'est tout simplement
04:43 respect du droit international humanitaire, laisser rentrer l'aide humanitaire,
04:46 pouvoir offrir un espace de respiration tout simplement pour les Gazaouis qui
04:50 sont exhaumés après quatre jours non-stop de bombardement et de pouvoir
04:55 recréer de l'espace tout simplement à un minimum de dignité humaine pour
04:58 apporter assistance à ces populations. Merci beaucoup Olivier Routaud pour ce témoignage.

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