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  • 10/10/2023
PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé ! 




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Transcription
00:00 -Le confinement a totalement bouleversé nos habitudes,
00:02 aux uns et aux autres.
00:04 Il faut savoir qu'après 2020,
00:06 ces plateformes de cuisine,
00:09 on les a vues partout,
00:11 et ce qu'on appelle ces "dark cuisine",
00:14 c'est-à-dire ces cuisines qui ont été louées,
00:16 sous-louées, parfois, dans des locaux,
00:18 qui ne sont pas déclarées. -C'est légal ?
00:21 -Non, la sous-location peut être légale,
00:23 mais la première obligation est de se déclarer à la préfecture
00:26 pour faire des contrôles d'hygiène.
00:28 Depuis 2013, il y a une formation pour tous ceux qui cuisinent
00:32 et qui cuisinent à l'attention du public,
00:34 une formation hygiène qui dure 48 heures,
00:37 deux jours, où on doit...
00:39 C'est pas un diplôme qu'on va vous donner,
00:41 mais on va vous donner une formation microbiotique,
00:44 pour les nuisibles,
00:46 et tout cela quand ces cuisines ne sont pas déclarées,
00:49 quand elles sont sous-louées dans des locaux,
00:51 parce que les petits malins ont trouvé le marché,
00:54 ils prennent des grands locaux, ils sous-louent plusieurs cuisines,
00:58 les plateformes existent,
00:59 mais si la préfecture veut savoir tel nom, telle plateforme,
01:02 où la trouver, elle ne la trouve pas,
01:05 car il n'y a pas de déclaration véritable.
01:07 -Comment les plateformes ne vérifient pas ?
01:09 N'importe qui peut ouvrir dans sa cuisine...
01:12 -Vous ouvrez une plateforme.
01:14 Le droit commercial et le droit du travail
01:16 peuvent être antinomiques.
01:18 Le droit commercial, c'est la liberté de s'installer,
01:21 vous avez une immatriculation, vous créez une société,
01:24 vous créez une activité de traiteur, de cuisine,
01:27 et lorsque vous prenez des locaux, vous faites une sous-location,
01:30 et c'est là où il faut pister véritablement
01:33 qui sont ces dark cuisines et dans quelles conditions ils cuisinent.
01:37 Ce que vous recevrez chez vous, est-ce qu'il a été préparé,
01:40 confectionné dans des règles de protection, de l'hygiène ?
01:43 Vous ne le savez pas.
01:45 -On n'a aucune garantie.
01:46 -Justement, au moment du confinement et juste après,
01:49 les restaurateurs s'étaient associés,
01:52 pour lutter contre ces plateformes.
01:54 -Je me souviens d'un reportage où un restaurateur
01:57 s'était politiqué contre ça.
01:59 -Ils ont voulu eux-mêmes faire appel à ces plateformes.
02:02 -Mais pas tous.
02:03 -On peut trouver des chefs étoilistes
02:05 qui font appel à des plateformes.
02:07 Mais tout ça, ça n'empêche pas le fait que les prix
02:10 sont tout petits de ces cuisiniers, les charges ne sont pas les mêmes
02:14 que ceux qui ont pignon sur rue avec des sièges, des fauteuils.
02:18 -On peut vérifier ça, justement,
02:20 quand on commande sur des sites comme ça,
02:22 que c'est un restaurant à pignon sur rue.
02:24 -Vous regardez le plat, la confection, le prix
02:27 et le temps de livraison ?
02:29 On vous dit que dans moins d'un quart d'heure,
02:31 vous avez votre plat.
02:33 -Mais comment...
02:34 Au Iber, on a eu la même chose avec les VTC, avec tout ça.
02:37 -Ce n'est pas pour les salariés.
02:39 -Oui, mais parce qu'on s'intéresse aussi aux statuts
02:42 que les livreurs...
02:44 Il y a les métropoles aussi.
02:45 La mairie de Paris, par exemple,
02:47 essaie de faire la chasse aux dark kitchens
02:50 de ce type, parce qu'ils la font,
02:52 ils commencent à avoir des acquis là-dessus,
02:54 et ça va probablement pousser ces organismes-là,
02:57 ces établissements, à réguler un peu au niveau des statuts
03:01 et de la cuisine.
03:02 C'est que dans les grandes villes.
03:04 -Ca ne va pas les intéresser, ils risquent de disparaître.
03:07 -Je voudrais qu'on voit un petit extrait sur l'hygiène
03:10 de ces dark kitchens.
03:11 -Préparez-vous.
03:13 -On a tous allé vérifier la résurrection.
03:15 -Voici le royaume du burger au poulet.
03:18 ...
03:22 Derrière la porte orange, c'est l'Italie,
03:24 mais sans Italiens au fourneau.
03:26 -Ca se passe bien ? -Ouais.
03:28 -Vous êtes prêts pour ce soir ?
03:30 -C'est chaud, hein ?
03:31 -Ce qui est chaud, c'est surtout l'hygiène.
03:34 Pas vraiment au top.
03:36 Regardez plutôt cette gazinière.
03:38 Ce n'est pas la responsabilité du patron des lieux.
03:42 Lui s'occupe plutôt de la division du travail.
03:44 -Mmmh... Bon appétit, j'ai envie de dire.
03:47 18h32, si vous le préparez, le repas des enfants, bonjour !
03:50 Ca donne pas envie.
03:51 Bon, y a pas de contrôle.
03:53 -Il va y avoir des contrôles.
03:55 Ce type de reportage amène les services de l'hygiène
03:58 de la préfecture à s'intéresser et à faire des enquêtes
04:01 sur ces lieux, mais il s'avère que les mêmes frigidaires
04:04 abritent plusieurs cuisines.
04:05 Vous n'avez pas ce qu'on appelle des produits tests.
04:08 S'il y a des bactéries et si quelqu'un est empoisonné,
04:11 comme on n'a pas le produit test dans le réfrigérateur,
04:15 on ne sait pas comment a été préparé le produit.
04:17 -On n'a pas la traçabilité. -Exactement.
04:19 On n'a pas de date limite de consommation
04:22 qui sont indiquées. -Pour quoi faire ?
04:24 -C'est Gilbert Montagnier qui cuisine, le malheureux.
04:27 -Non, Gilbert Montagnier. -Non, c'est un aveuglement total.
04:31 -D'abord, je vais vous écouter, Mathieu,
04:33 mais qui a déjà eu une intoxication alimentaire
04:36 après avoir commandé ?
04:37 -Moi, avec le burger qu'on a vu au poulet.
04:39 -Non, Mathieu ! -C'est pas vrai !
04:41 -C'était toi, derrière le reportage.
04:44 -Il y a une question que je voudrais te poser.
04:46 On a l'impression qu'en France, il faut que des journalistes
04:50 mettent la lumière sur un problème pour qu'on prenne
04:53 la moindre décision. -En 2022, il y a eu
04:55 un contrôle important qui a été fait.
04:57 Plusieurs plateformes de vente ou de proposition de plats
05:01 ont été épinglées, elles ont été fermées.
05:04 Il a été relevé quasiment 49 ou 50 infractions.
05:06 Autant vous dire qu'ils vont mettre 4 ans
05:09 avant de se mettre en règle.
05:11 Il y a des contrôles, mais je vous dis...
05:13 -Oui, il y a des sanctions.
05:15 C'est la fermeture, c'est des amendes.
05:17 Ils déposent le bilan, ils ne payeront pas.
05:19 Mais il y a un contrôle. -Isabelle ?
05:22 -Mon mari, son boulot, c'était l'hygiène alimentaire.
05:25 Il y a des tas de gens dont le travail est de faire
05:28 et pas de faire savoir. Il y a eu des contrôles d'exercer,
05:31 des sanctions, mais ils s'adressaient aux entreprises,
05:34 pas aux journalistes.
05:35 C'est pour ça qu'il y a des scandales
05:38 qui ont été dénoncés et qui sont passés au travers du filet
05:41 par rapport aux médias.
05:43 -Il y a aussi un autre aspect dont on parle peu,
05:45 c'est les conditions de travail des livreurs.
05:48 C'est... Regardez cet extrait.
05:51 -Comme beaucoup d'autres sans papier,
05:54 Mamadou n'a pas vraiment choisi d'être livreur.
05:57 C'est l'un des rares jobs payés à la course
05:59 que cet Ivoirien de 32 ans peut exercer clandestinement.
06:03 -Là, je me commande.
06:04 C'est une commande de 4 euros.
06:06 Ta course, déjà, c'est mal payé.
06:08 Il y a une fois, je me suis fait taper par une voiture.
06:11 J'ai dû m'appeler à l'ambulance.
06:13 J'ai même pas accepté.
06:15 Parce que t'as pas le temps, tu veux ?
06:17 Et en plus, quand la police va venir,
06:20 ils vont te demander pièce d'identité.
06:22 C'est compliqué.
06:23 -Pourquoi, l'Etat, il n'y a pas plus de contrôle
06:26 sur les livreurs ?
06:27 On a des nourritures, on a des livreurs,
06:29 on travaille dans des conditions épouvantables.
06:32 -Au début, c'est une plateforme de cuisine
06:34 qui n'était pas rattachée à un restaurant.
06:37 Ils ont fait appel à des entreprises
06:38 qui payaient très bien,
06:40 parce qu'ils voulaient mettre en place véritablement
06:43 le service de qualité, livraison à temps.
06:45 Donc, ils ont eu un vrai noyau de clientèle
06:48 et ils ont payé, c'était des salaires
06:50 et des rémunérations qui pouvaient être parfaitement acceptables.
06:53 En tout cas, ceux qui travaillaient
06:55 recevaient une rémunération acceptable.
06:58 Ensuite, il s'est avéré qu'il a fallu accélérer le processus
07:01 pour gagner plus d'argent,
07:03 parce qu'ils en perdaient.
07:04 En gagnant plus d'argent, ils ont commencé à faire appel
07:08 à des entreprises qui ne déclaraient plus leurs salariés
07:10 ou qu'ils faisaient appel à des salariés.
07:13 Comme c'était pas un emploi très rémunérateur,
07:15 les gens, les étudiants, ceux qui travaillaient,
07:18 se sont désintéressés de ce travail.
07:20 Ils ont été chercher une main-d'oeuvre
07:22 qui était vulnérable et qui acceptait de travailler
07:25 dans des conditions illégales.
07:27 -C'est ça qui est triste, c'est l'hameçonnage.
07:29 C'est comme le début, c'était la marque,
07:32 mais des VTC, on a eu le truc qui est censé être au-dessus,
07:35 ça veut dire "au-dessus" en allemand.
07:37 C'était au-dessus, les mecs en costard-cravate,
07:40 les voitures étaient propres, ils vous ouvraient la porte,
07:43 ils vous disaient bonjour, il y avait les bonbons.
07:46 Au bout de 1 an, 1 an et demi, les voitures dégueulasses,
07:49 les mecs qui puent, pas bonjour.
07:51 C'est pareil pour les livreurs.
07:53 C'est exactement la même chose.
07:55 Moi, ça me fait de la peine pour eux,
07:57 parce qu'ils n'ont pas de garantie,
07:59 ils n'ont pas d'assurance.
08:01 -Ils ont quand même une manière de se divulguer.
08:04 -Ce qu'il explique, le type, dans le reportage,
08:07 c'est que c'est la course contre la montre,
08:09 c'est d'accepter le plus possible de courses,
08:12 et ça crée une misère et de misérabilisme.
08:14 -Mais s'ils n'ont pas ça, qu'est-ce qui se passe ?
08:17 -J'ai été cambriolée par un livreur,
08:19 parce qu'ils prennent des mecs, ils vérifient pas les papiers,
08:23 ils vérifient pas le casier.
08:24 -Ils ont pas les clés.
08:26 -C'est ça, c'est pas le problème.
08:28 -C'est tellement dangereux.
08:29 -Ce n'est pas ces plateformes-là qui vont vendre ces listings,
08:33 mais ceux qui vont travailler un temps
08:35 vont avoir un certain nombre de numéros de téléphone,
08:38 ils vont avoir des codes d'immeuble,
08:40 et ils peuvent appeler, par exemple,
08:42 on a tous un enfant qui est parfois chez nous,
08:45 on lui dit, on sonne à l'interphone,
08:47 "C'est Amazon, on a toujours un paquet Amazon,
08:50 "qui ne se fait pas livrer par une plateforme comme Amazon ?"
08:53 Vous ouvrez, ils ont le code, ils arrivent chez vous,
08:56 et ils ont le téléphone du gamin.
08:58 Ils ont le téléphone parce que toutes ces plateformes
09:01 ont vendu, en tout cas ceux qui ont travaillé,
09:04 un certain nombre de numéros de téléphone.
09:07 -C'est notre faute, on doit interroger nos propres pratiques.
09:10 Pourquoi je me ferais livrer un repas
09:12 que je peux aller chercher 500 m de chemin ?
09:15 -Damien, ça va !
09:16 Quand on rentre à 20h, 21h, et qu'on n'a rien à manger,
09:19 ça arrive de commander.
09:21 -Vous participez à ce genre d'expédition ?
09:23 -Ca peut arriver.
09:24 -On en reparlera après.
09:26 -Je mange des oeufs crus, donc je peux pas...
09:29 -Voilà, si on a...
09:30 Ca peut arriver de commander, parfois, c'est bien pratique,
09:33 mais c'est pas régulé.
09:35 On ira vérifier ce soir, quand il rentre chez lui,
09:37 en train, il a préparé la cuisine.
09:39 -Le repas est prêt.
09:41 -Le repas est prêt, voilà.
09:42 -C'est trop cool.
09:44 [Musique]

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