Rave party meurtrière en Israël : le père d'une rescapée témoigne sur France 24

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00:00 - Et nous sommes en ligne avec Frédéric Koskas. Bonjour monsieur.
00:03 Merci de nous livrer votre témoignage sur France 24.
00:06 Votre fille participait à ce festival et par miracle, elle a pu réchapper aux terroristes.
00:11 - Oui, c'est vraiment un miracle ce qui est passé.
00:14 Jamy, ma fille, est parti avec son copain, donc, sur ce festival de musique en pleine nature,
00:20 comme beaucoup d'Israéliens.
00:22 On estime, elle a estimé à peu près 3 000, 4 000 personnes,
00:26 les jeunes qui étaient sur place.
00:27 On ne sait pas exactement le chiffre, mais elles étaient toutes autour d'elle.
00:30 Quelques minutes avant l'attaque, les jeunes étaient en train de danser,
00:35 regarder le lever du soleil.
00:36 C'était vraiment un moment de détente totale.
00:39 C'était une fête aussi.
00:40 On était pendant la fête de Simchat Torah en Israël.
00:42 Alors, c'est sûr que les religieux font la fête dans les synagogues,
00:45 mais les jeunes vont dans les parcs, vont chanter, danser.
00:48 C'est une fête vraiment très importante.
00:50 Je crois même d'ailleurs qu'ils ont utilisé cette fête pour attaquer.
00:53 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que vers 6h30 du matin,
00:57 elle a entendu des premiers tirs.
00:59 À mon avis, ça devait être des roquettes.
01:01 Et elle a bien sûr eu le réflexe de se dire avec son copain qu'il fallait s'enfuir.
01:06 Et son copain et elle sont partis.
01:09 Ils ont eu aussi un deuxième réflexe très important,
01:11 c'est de savoir où était la voiture.
01:12 Ils ont tout de suite repéré la voiture.
01:15 Je pense que c'est là qu'elle leur a sauvé la vie,
01:17 parce que s'ils n'avaient pas retrouvé la voiture,
01:19 je ne serais pas en train de vous parler aujourd'hui.
01:21 Malheureusement, j'aurais été certainement un des pères
01:24 d'une des nombreuses familles qui recherche leur enfant.
01:27 Et elle s'est vite enfouie.
01:29 Alors quand elle s'est enfouie, les coups de feu commençaient à...
01:31 Ils ont senti les coups de feu derrière.
01:34 Puisque en même temps qu'ils partaient,
01:38 des voitures derrière étaient prises sous le freinouri des terroristes.
01:45 Et donc ensuite, ils se sont roulés,
01:48 elle a couché sa tête et elle est partie.
01:50 Mais ça a duré 30-40 secondes.
01:53 C'est une éternité pour elle.
01:55 Et là, elle est à la maison avec nous en sécurité.
01:59 Mais bon, elle est traumatisée, elle est choquée.
02:01 Elle a compris tout de suite que la situation était grave, sérieuse ?
02:05 Elle a compris tout de suite.
02:07 Et ce qui l'impressionne le plus, c'est qu'elle entend autour d'elle
02:10 des jeunes, parce qu'elle a des amis qui ont été là-bas.
02:13 Ils se posent encore la question comment elle a pu s'en sortir avec sa voiture,
02:16 comment elle a pu passer ce barrage.
02:18 Ils avaient fait un barrage des terroristes
02:20 pour empêcher les jeunes de s'enfuir,
02:22 pour leur tirer dessus, c'était un traquenard.
02:25 Et comment ils ont fait ?
02:27 D'ailleurs, elle me disait qu'elle est partie, la route était libre.
02:32 Elle se demande comment elle a pu sortir sans encombre.
02:35 C'est ça, presque un sentiment de miracle.
02:38 Elle s'est dit "c'est pas possible".
02:39 Jusqu'à maintenant, elle se pose la question.
02:41 "Comment j'ai pu m'en sortir ?"
02:43 C'est sa question qu'elle se pose.
02:44 - Vous nous dites que les hommes du Hamas ont tiré sur les voitures,
02:49 ça veut dire qu'ils ont tiré partout, sans faire de distinction.
02:52 Leur but, c'était de faire un carnage.
02:54 - Oui, ils ne distinguaient pas les filles, les garçons, tout le monde.
02:59 Elle m'a dit, d'ailleurs, elle a vu, lui il a eu le temps de voir,
03:02 elle a vu les premiers tirs sur les jeunes.
03:04 Ils ne distinguaient personne pour eux.
03:08 Je ne veux pas dire, mais comme on est tous Israéliens, nous, Juifs,
03:10 donc il fallait nous tuer, il fallait tuer tous les jeunes.
03:14 Il n'y avait pas d'arrestation, il fallait les tuer.
03:18 Alors maintenant, j'ai entendu qu'il y a eu des jeunes qui ont été enlevés,
03:20 parce que le Hamas, à mon avis, cherche aussi à enlever des gens
03:23 pour faire une monnaie d'échange avec les prisonniers
03:26 qui se trouvent dans les prisons israéliennes.
03:27 Donc peut-être qu'ils ont reçu l'ordre aussi d'enlever des jeunes,
03:32 parce qu'on m'a dit qu'il y avait beaucoup de jeunes qui ont été enlevés aussi.
03:35 On a vu à la télé la petite Noah qui a été enlevée aussi.
03:38 Donc peut-être que c'était leur objectif aussi d'enlever,
03:42 mais ils ont tué, il y a eu beaucoup, beaucoup de morts.
03:45 Et c'est très choquant, vraiment, on est tous choqués ici par ça,
03:48 parce qu'ils n'ont pas distingué personne.
03:52 Ils ont tué tout le monde.
03:54 Moi, à mon avis, je considère, comme je suis des informations,
03:58 je considère que c'est un Bataclan numéro 2, c'est pareil.
04:01 - Elle a des amis qui n'ont pas pu fuir, comme elle ?
04:04 Ou des amis dont elle n'a plus trace ?
04:08 - Elle était partie avec deux copines,
04:12 et les deux copines n'ont pas pu fuir, mais elles se sont cachées dans les buissons.
04:15 Elles ont eu un peu de chance, parce qu'elles n'ont pas été attrapées par les terroristes.
04:20 Parce que les terroristes, c'est un grand champ là-bas, c'est immense.
04:24 Donc il y avait des endroits où il y avait des buissons,
04:26 les jeunes, beaucoup de jeunes se sont cachés dans les buissons,
04:28 il y en a même qui se sont cachés dans des sacs poubelles.
04:31 C'est-à-dire, chaque endroit où ils pouvaient se cacher, se sont cachés.
04:34 Et donc ils ont pu se cacher dans des buissons,
04:38 et elles ont attendu l'arrivée des secours,
04:39 mais ça a pris quand même pas mal de temps.
04:42 Mais elles ont eu contact avec Shani le soir, ma fille,
04:44 en disant qu'elles étaient enceintes et sauves,
04:47 et qu'elles sont chez elles maintenant.
04:50 - Vous dites bien sûr qu'elle est traumatisée, qu'elle est choquée,
04:53 elle est prise en charge ?
04:55 - Pour l'instant oui, en Israël il y a des services de prise en charge,
04:58 on s'en est occupé ce matin.
05:00 Parce qu'hier, bon, elle ne voulait pas.
05:02 Elle a dit non, ça va, ça va, mais on le voit,
05:04 elle est complètement choquée, elle est complètement abasourdie
05:06 par ce qu'elle a vécu, quoi.
05:08 Et maintenant, bon, elle va être prise en charge en Israël,
05:11 il y a un numéro vert, on peut les appeler,
05:14 je les ai appelés ce matin, et voilà, on attend qu'ils arrivent,
05:18 qu'ils viennent et qu'ils parlent avec elle,
05:20 parce qu'elle a besoin, à mon avis,
05:22 il ne faut pas qu'elle garde en elle ce qu'elle a vécu,
05:23 il faut qu'elle l'exprime.
05:25 C'est ce que j'ai dit, il faut qu'elle parle, il faut qu'elle sorte,
05:27 parce que sinon après, elle va le garder tout le temps,
05:30 ça va être un traumatisme à vie, je ne veux pas,
05:32 moi, on ne veut pas, nous, sa mère et moi, on veut qu'elle parle,
05:34 parce que c'est...
05:35 Ma fille, si vous savez, elle va dans les fêtes,
05:38 elle est joyeuse, elle est heureuse, elle est tout le temps souriante,
05:41 c'est une fête, elle est comme tous les jeunes ici,
05:43 elle aime s'amuser, elle aime se détendre,
05:46 elle a fait l'armée comme tous les jeunes,
05:47 elle a vécu trois ans à l'armée,
05:50 donc après l'armée, les jeunes, vous savez, ici,
05:51 ils ont envie de se défouler un peu, après trois ans sous les ordres,
05:55 deux ans pour les filles, trois ans pour les garçons,
05:56 donc elle a envie de se défouler, et donc c'est ce qu'elle a fait,
06:00 et voilà, et regardez, aujourd'hui, elle est triste,
06:03 elle pleure, elle n'est pas bien, c'est pas comme...
06:05 on ne la reconnaît pas, quoi.
06:06 - Monsieur Koskas, il y a des témoins qui ont participé à ce festival
06:12 et qui affirment avoir attendu pendant des heures l'arrivée de l'armée,
06:15 est-ce que c'est une critique que vous partagez, ça ?
06:19 - Écoutez, pour l'instant, moi, je ne veux pas témoigner sur ça,
06:21 il n'y a pas... effectivement, tout le monde en Israël dit la même chose,
06:25 effectivement, c'est vrai qu'on peut se poser des questions de ce qui s'est passé,
06:28 c'est sûr que c'est quand même assez étonnant que cette fête,
06:32 et même autour, que l'armée était présente en petit nom,
06:35 il n'y avait pas beaucoup de soldats,
06:37 moi, je ne suis pas encore...
06:39 j'attends de voir les enquêtes, ce qu'ils vont dire,
06:43 et je ne veux pas me prononcer encore totalement sur ça,
06:45 tant que je n'ai pas encore les conclusions des enquêtes,
06:49 parce que, vous savez, je vais vous dire, en Israël,
06:52 cet événement que vous relatez maintenant,
06:53 en disant qu'il n'y avait pas beaucoup de soldats,
06:55 ça va être enquêté par des personnes qui vont enquêter,
07:00 il va y avoir des commissions d'enquête,
07:01 ils vont tirer des conclusions,
07:03 pourquoi pendant cette attaque, il n'y a pas eu...
07:05 on parle même que l'Iran, on parle comme ça,
07:09 mais c'est des rumeurs autour de nous,
07:10 il y en a qui disent que l'Iran a fait une attaque cyber
07:13 pour stopper tous les services de sécurité,
07:14 c'est-à-dire tous les moyens,
07:15 parce que vous savez que le grillage entre Gaza et Israël est électrisé,
07:19 donc je pose la question, comment ils ont pu passer
07:22 par les barrières sans se faire appréhender ?
07:25 Donc il y en a qui disent qu'il y a eu une attaque cyber
07:27 qui a bloqué tous les systèmes de sécurité.
07:29 Pour l'instant, je ne peux pas vous dire, je ne sais pas.
07:31 - On en est au début, et c'est vrai que l'heure est vraiment à l'émotion.
07:34 En tout cas, je vous remercie, monsieur Koskas,
07:36 on vous souhaite beaucoup de courage à votre fille et à votre famille.
07:40 Merci d'avoir témoigné sur France 2.

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