Attaques du Hamas : «C'est la 13e campagne en 17 ans, et on connait d'avance le résultat»

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il revient sur les attaques du Hamas. Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Vincent Herouette.

00:01 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:02 - Votre parole, votre édito nécessaire.

00:04 Ce matin vous revenez évidemment sur cette attaque surprise du Hamas

00:08 à l'extérieur de la bande de Gaza ce week-end.

00:11 Et alors ce matin, la question, la pensée qui traverse la tête des dirigeants israéliens,

00:16 punir l'Iran, c'est tentant.

00:18 - Ça fait 48 heures, après la sidération le deuil,

00:21 après la peur la peine, après l'humiliation la colère.

00:24 "Nous sommes en guerre", a dit Benyamin Netanyahou,

00:26 et il l'a répété trois fois, comme s'il n'en revenait pas.

00:30 Il n'aime pas ça, il n'y croyait pas.

00:32 Ces meurtres de masse qui frappent par surprise,

00:35 c'est un 11 septembre, le carnage qui noie dans le sang,

00:39 la "Ref Party", c'est un nouveau Bataclan.

00:41 Assassins et tortures filmées en GoPro sur les réseaux sociaux,

00:45 c'est la haine mise en scène, la définition même du terrorisme.

00:49 Israël n'a pas le choix, il faut une réponse fulgurante.

00:53 C'est un pays qui ne peut pas perdre une seule guerre.

00:56 Restaurer sa dissuasion est vital.

00:59 On a vu hier la mobilisation des réservistes,

01:02 les dirigeants crier "Vengeance", Gaza bombardée,

01:05 mais c'est la 13e campagne en 17 ans.

01:08 La dernière fois c'était en mai, et on connaît d'avance le résultat.

01:11 - Mais la différence cette fois Vincent, ce sont les otages.

01:14 - De tous les âges, de tous les grades,

01:15 raflés comme pendant un pogrom,

01:17 traités comme du bétail, ramenés dans l'enclave

01:20 où ils sont jetés aux oubliettes.

01:21 C'est le vrai défi lancé à Israël,

01:24 c'est aussi l'assurance vie des terroristes.

01:26 Les prisonniers leur servent de boucliers humains

01:29 et serviront demain de monnaie d'échange.

01:31 Leurs photos sont partout, leurs familles ont tenu hier

01:35 leur première conférence de presse,

01:37 et même les journalistes pleuraient.

01:39 Elles ne vont plus lâcher les dirigeants politiques.

01:42 On se souvient de Gilad Chalid dont les parents

01:44 avaient planté leur tente au pied des bureaux du Premier ministre.

01:47 Il a été changé au bout de 5 ans contre 1 000 prisonniers palestiniens,

01:52 1 pour 1 000, après des palabres infinies.

01:55 Le triomphe du Hamas, déjà ce week-end,

01:59 le Hamas est passé de l'artisanat à l'échelle industrielle.

02:02 Il a été à bonne école,

02:04 l'Iran est le spécialiste de la prise d'otages,

02:07 c'est son arme fatale, c'est sa signature.

02:09 - Alors venons-en justement à l'Iran,

02:11 est-ce que ça veut dire que l'Iran est derrière cette attaque ?

02:12 Le Wall Street Journal l'affirme ce matin.

02:14 - C'est ce que répètent effectivement les médias depuis 48 heures

02:16 en expliquant qu'une offensive aussi coordonnée

02:19 a nécessité un soutien étranger,

02:20 que l'Iran a un mobile, stoppé le rapprochement

02:24 en cours entre Israël et l'Arabie Saoudite, CQFD.

02:28 Mais en Orient, il faut quand même se méfier des raisonnements trop simples.

02:32 Le Hamas ne se laisse pas dicter sa stratégie,

02:35 il ne se suscite pas pour faire plaisir à Téhéran,

02:38 il n'est pas la créature des services iraniens

02:42 comme peut l'être le Hezbollah au Liban.

02:44 Et on remarque d'ailleurs que le Hezbollah hier

02:47 est resté l'arme au pied.

02:48 Il a tiré quelques obus vers la frontière

02:50 pour saluer l'événement,

02:51 mais sans lancer un seul des missiles

02:54 qu'il réserve à Israël pour la derdéder.

02:57 On saura bientôt jusqu'où l'Iran a été impliqué,

03:00 c'est un des pays les plus surveillés au monde.

03:02 Comme on saura pourquoi le renseignement israélien a été aveugle,

03:06 une commission d'enquête viendra à bout de ce mystère.

03:09 D'ici là, les dirigeants israéliens

03:11 seront tentés de se venger sur l'Iran,

03:13 comme les Américains, après le 11 septembre,

03:16 se sont vengés sur Saddam Hussein

03:18 qu'ils avaient depuis longtemps dans le collimateur.

03:20 Les portes de l'enfer se sont ouvertes

03:23 et Daesh en est sorti.

03:25 Vingt ans après, le monde n'a toujours pas réussi

03:28 à les refermer, les portes de l'enfer.

03:30 - Signature Europe 1, Vincent Herouette.

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