- 01/10/2023
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Bienvenue sur le plateau des informés de l'Europe, le rendez-vous de Décryptage de l'actualité européenne tous les dimanches à 9h40 à la radio sur France Info et sur le canal 27 de la télévision.
00:15 François Baudonnet, merci beaucoup de m'accompagner encore ce matin. Vous êtes rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions et nos informés du jour.
00:23 Ala Lazareva, journaliste ukrainienne basée à Paris. Vous êtes responsable de l'édition française de l'hebdomadaire The Ukrainian Week.
00:30 Vous êtes aussi co-autrice de Gazprom, le Nouvel Empire, sorti en 2008 aux 10 éditions les petits matins.
00:37 Et puis Audrey Vettaz, vous êtes déjà venue dans cette émission, journaliste spécialiste des affaires européennes et autrice du podcast Traits d'union consacré à l'Europe.
00:46 Merci à toutes les deux d'être avec nous.
00:48 Une première question, François. L'Europe pourrait-elle abandonner l'Ukraine ? C'est une des questions que l'on se pose parce qu'évidemment, il y a beaucoup de fragilisation,
00:58 de division au sein de l'Union européenne, notamment sur la question des armes.
01:03 Question d'actualité, notamment avec ce qui s'est passé cette nuit à Bratislava. Un populiste prorusse qui a remporté les élections législatives.
01:11 Oui, Jean-Rémi, Robert Fico, populiste prorusse soupçonné d'avoir des liens avec la mafia, est arrivé en tête cette nuit aux élections législatives en Slovaquie.
01:21 23% devant le parti centriste, 17%. Alors, Robert Fico, c'est un peu le Viktor Orban Slovaque.
01:29 Avant le scrutin, il avait déclaré que plus une seule balle slovaque n'irait en Ukraine s'il gagnait ce scrutin, ce qui est le cas.
01:37 C'est un véritable séisme en Europe. C'est en tout cas un coin qui est mis dans l'unité européenne.
01:42 Ecoutez Nathalie Loiseau, elle est députée européenne Réunion, vice-présidente de la sous-commission Défense au Parlement européen.
01:49 Ça m'inquiète et j'ai envie de dire partout en Europe, réveillez-vous, ceux qui disent une extrême droite populiste, raciste, hostile aux minorités et prorusse ne peut pas arriver aux portes du pouvoir.
02:04 On a intérêt à regarder ce qui se passe à Bratislava ce matin. Il y a un risque pour ce pays, il y a un risque pour d'autres pays. Ce risque, il est encore là en 2023.
02:12 Alors, il y a quand même une particularité avec la Slovaquie, c'est que Robert Fico est social-démocrate. En tout cas, cette victoire, ce n'est pas véritablement une surprise.
02:20 Un sondage avait montré récemment que seulement 4 Slovaques sur 10 estimaient que c'était la Russie qui était responsable de la guerre en Ukraine.
02:29 Alors, Robert Fico doit maintenant former une coalition. Mais l'Ukraine, en tout cas, ce matin, vient de perdre un soutien. Eh bien, c'est la Slovaquie.
02:37 Un populiste prorusse qui gagne des élections législatives. Ala, comment est-ce qu'on réagit en Ukraine ce matin ?
02:44 Pour l'instant, prudemment, on attend les déclarations officielles. Mais en même temps, notre presse fait circuler les fuites de la conversation entre Fico et l'ambassadeur américain,
02:59 qui, bon, je pense que c'est des fuites voulues, qui rapportent qu'il y a peut-être la politique plus consensuelle, plus centriste qui va être menée.
03:10 Donc que les déclarations pendant la période électorale vont souvent plus loin.
03:17 Il aurait gagné avec une posture très forte, mais qui pourrait s'adoucir par la suite.
03:20 Voilà, exactement ça. Exactement. C'est qu'il y a un discours électoral et le discours de quelqu'un qui est déjà au pouvoir qui modifie souvent.
03:28 Donc on espère que la raison gagnera contre les émotions et qu'il ne passera pas vraiment à la coupure d'aide ferme et nette.
03:40 Audrey Buétaz, on imagine qu'il y a une forme d'attente, mais aussi d'inquiétude du côté de Bruxelles ?
03:47 Oui, d'inquiétude, parce que quand on regarde Robert Fico, c'est un petit peu le clone de Viktor Orban.
03:53 Il vient de la gauche avant de mener une politique populiste, de se montrer pro-russe.
03:58 Et finalement, en fait, Viktor Orban gagne un aller au niveau du Conseil européen pour bloquer peut-être des décisions économiques,
04:04 là où il faut l'unanimité, ou des décisions géopolitiques, par exemple, sur l'élargissement et sur l'adhésion à l'Ukraine de l'Union européenne.
04:12 François Bodonnet, vous l'avez ressenti, cette attente et cette inquiétude peut-être à Bruxelles aussi ?
04:16 Oui, ça faisait plusieurs semaines que les sondages donnaient Robert Fico gagnant.
04:20 Donc, effectivement, à Bruxelles, il y avait cette inquiétude, parce que le risque, effectivement, c'est qu'il y ait un blocage.
04:26 En fait, on dit à juste titre que c'est un peu Viktor Orban Slovaque.
04:30 À la fois, Viktor Orban, il a toujours fait beaucoup de bruit, mais il n'a jamais véritablement bloqué au moment de bloquer.
04:35 Là, il va falloir effectivement voir avec précision la position de Robert Fico, parce que lui, peut-être, il pourra à ce moment-là bloquer.
04:42 Et comme il y a beaucoup de choses qui se passent au niveau européen, vous le savez, avec l'unanimité,
04:46 il suffit que la Slovaquie, qui certes n'est pas l'un des plus grands pays d'Europe, mette son veto et tout peut s'arrêter.
04:52 Alaa, est-ce qu'au-delà de la question Slovaque, est-ce que du côté ukrainien, on a l'impression que le soutien européen devient fragile ?
05:00 Peut-être oui, parce qu'à part Robert Fico, il y a aussi les élections polonaises qui s'approchent, c'est dans deux semaines.
05:07 Et là aussi, l'extrême droite promet de réduire au moins les aides à l'Ukraine.
05:12 Il y a Orban, mentionné plusieurs fois déjà pendant cette émission.
05:17 Il y a aussi les États-Unis. Bon, c'est plus loin, mais Trump et une partie des Républicains qui veulent aussi réduire l'aide à l'Ukraine.
05:25 Donc effectivement, je dirais que dans les pays démocratiques, tout le monde n'est pas démocrate, en fait.
05:30 Et pas seulement dans les rues, mais aussi dans la classe politique.
05:33 Et ça, c'est ce qui se passe maintenant avec l'aide à l'Ukraine. C'est un peu un test pour la démocratie.
05:38 C'est aussi une capacité de la démocratie de se défendre qui passe à l'épreuve.
05:43 Parce que déclarer les valeurs démocratiques, c'est une chose, les défendre largement, c'est une autre.
05:48 Audrey, les opinions publiques européennes, elles restent globalement favorables aux livraisons d'armes à Kiev ?
05:54 Oui, ça reste favorable, même si ça baisse. On peut dire que finalement, ça se tord sans se rompre.
05:59 Quand on regarde un sondage qui a été diffusé cet été, un sondage IFOP pour la fondation Jean Jaurès,
06:06 on voit que le soutien aux livraisons d'armes, il n'obtient plus de la majorité.
06:13 Et donc, on voit qu'il y a ce soutien qui reste important.
06:17 Après, les opinions publiques, elles regardent aussi un petit peu ce qui se passe au niveau du portefeuille.
06:22 Et on a vu notamment que le soutien à l'Ukraine en France a baissé fortement en février dernier,
06:28 quand on a eu des problèmes d'approvisionnement en énergie.
06:31 Et donc, c'est vrai que c'est assez fluctuant en fonction de ce qui peut arriver dans le porte-monnaie.
06:38 Et on le voit au niveau de l'inflation, notamment.
06:40 Sachant qu'on le rappelle, la posture de la France est en train d'évoluer.
06:43 Sébastien Lecornu, le ministre des Armées sur France Info, cette semaine,
06:47 assumait de passer d'un mode où on donnait des armes à l'Ukraine à un mode où on en produisait et on en vendait avec l'Ukraine.
06:55 Peut-être une réaction là-dessus, Alaa ?
06:56 Oui, il rentre de l'Ukraine. Vendredi, effectivement, il est allé en Ukraine.
07:00 Il est allé en Ukraine avec une vingtaine d'entrepreneurs français qui ont signé plusieurs contrats.
07:04 Et je pense que c'est ça les garanties de sécurité aussi.
07:09 C'est produire ensemble des larmes. C'est aider à l'Ukraine à se défendre.
07:13 Vous confirmez que c'était une demande de l'Ukraine ?
07:14 Oui.
07:15 François, que se passerait-il si le soutien militaire des Européens faiblissait ?
07:20 Ça serait une catastrophe. On sait que l'Ukraine est en pleine contre-offensive contre la Russie.
07:25 On sait que c'est difficile. Elle progresse régulièrement, mais c'est très compliqué.
07:30 Il faut absolument qu'il y ait ce soutien européen.
07:33 D'ailleurs, les Ukrainiens demandent qu'il y ait plus de soutien de la part de l'Europe.
07:37 Et puis, on attend évidemment avec beaucoup d'impatience, et les Ukrainiens en premier, évidemment,
07:42 les élections américaines en 2024, en novembre 2024.
07:46 Parce qu'effectivement, si c'était par exemple un Trump ou un Républicain qui était élu,
07:51 ce soutien américain, qui est le premier soutien, pourrait lui aussi s'arrêter.
07:56 Les informés de l'Europe, on se retrouve dans quelques instants,
07:58 juste après le Fil info de Diane Farshid à 9h49.
08:01 En Turquie, une très forte explosion ce matin à Ankara.
08:04 Il s'agit d'un attentat terroriste, affirment les autorités.
08:07 Elles évoquent deux policiers légèrement blessés dans cette attaque à la bombe devant le ministère de la Défense.
08:11 L'un des terroristes s'est fait exploser, l'autre a été neutralisé.
08:15 Les mots forts de Nathalie Loiseau ce matin sur France Info.
08:18 "Je suis en colère et j'ai honte", dit l'eurodéputé Renyu face à la situation au Haut-Karabakh.
08:22 100 000 Arméniens ont fui l'enclave après l'attaque éclair menée par l'Azerbaïdjan.
08:26 Nathalie Loiseau appelle à prendre des sanctions contre le régime d'Aliyev.
08:30 "C'est ce que nous allons demander", dit-elle la semaine prochaine devant le Parlement européen.
08:34 Augmentation du prix du gaz, déconjugalisation de la dose adulte handicapé,
08:38 mais aussi hausse des APL ainsi que du taux d'usure.
08:40 De nombreux changements entrent en vigueur en ce 1er octobre.
08:43 Les détails à retrouver sur franceinfo.fr.
08:46 Antoine Dupont a bien rejoint cette nuit le camp de base du 15 de France à Aix-en-Provence.
08:50 C'est ce qu'indique ce matin la Fédération française de rugby.
08:53 Antoine Dupont, capitaine des Bleus, qui a reçu le feu vert de son chirurgien.
08:57 Il a été opéré il y a 9 jours de la mâchoire.
08:59 La France affrontera l'Italie vendredi dans le mondial de rugby.
09:04 [Musique]
09:06 France Info
09:08 Les informés de l'Europe.
09:11 François Bodonnet, Jean-Rémy Baudot.
09:14 Retour sur le plateau des informés de l'Europe ce matin, évidemment avec François Bodonnet
09:21 et nos informés du jour, Audrey Vuettaz et Alain Lazarevin.
09:26 Merci beaucoup.
09:27 On parlait de la situation en Ukraine.
09:29 On va parler d'un autre engagement de l'Europe, l'engagement écologique.
09:32 En fait, il y a ce qu'on appelle le pacte vert européen.
09:37 L'Union européenne s'est engagée en 2020 sur ce pacte.
09:40 Ça promet entre autres que notre continent aura supprimé les émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050.
09:46 Seulement voilà, François, les belles promesses sont un peu en train de s'effriter.
09:51 Oui, on va dire que les choses sont en train de changer.
09:53 Et d'ailleurs, c'est une information qui est un peu passée sous les radars.
09:56 La semaine dernière, les Européens à Bruxelles ont décidé de ne pas adopter
09:59 une nouvelle norme anti-pollution plus stricte pour les moteurs thermiques.
10:03 Cette nouvelle norme devait entrer en vigueur en 2025, mais elle a été abandonnée
10:07 parce que les capitales européennes, Paris et Rome en tête, ont été sensibles
10:11 aux arguments des constructeurs automobiles.
10:13 Alors que disent-ils ?
10:14 Et bien, ils disent puisque nous devrons être au 100% électrique en 2035,
10:18 nous devons nous focaliser sur ça.
10:21 Et ça n'aurait pas de sens de faire des moteurs thermiques moins polluants.
10:24 Alors, l'argument semble être marqué au coin du bon sens.
10:27 Le problème, c'est que depuis quelques semaines, les capitales européennes
10:30 semblent freiner des cas de fer sur ce pacte vert européen.
10:34 Emmanuel Macron, en s'en souvient, avait par exemple demandé une pause réglementaire
10:38 en matière d'écologie.
10:39 Il a d'ailleurs été suivi par d'autres chefs d'État.
10:41 Même la sacro-sainte fin des moteurs thermiques en 2035,
10:45 qui a été validée par toutes les institutions européennes,
10:47 semble aujourd'hui compromise.
10:49 Tout se passe comme si les capitales européennes prenaient peur
10:52 et si elles préféraient, souvent pour des raisons électoralistes,
10:55 on va en parler, renoncer ou en tout cas repousser
10:58 leurs engagements pour le climat.
11:00 - Audrey Vieuxtas, les raisons électoralistes dont parlait François Paudonnet à l'instant,
11:03 vous pensez que c'est ça qui met un petit coup de frein sur les engagements écologiques ?
11:07 On le rappelle, on est à 8 mois d'une élection européenne ?
11:09 - Et ça commence déjà à se voir dans les votes au Parlement européen, par exemple.
11:13 Il y a eu un vote très important sur la restauration de la nature.
11:16 En soi, c'est un texte, c'est un petit texte qui est dans tout le paquet climat
11:20 qui doit nous mener à un continent neutrant carbone en 2050.
11:23 Et ce petit texte, il a focalisé l'attention avec vraiment des courants très divisés.
11:28 La gauche alliée a essayé de montrer qu'elle soutenait ce texte
11:32 sur la restauration de la nature, sur la restauration des écosystèmes, pardon.
11:37 Ensuite, en face, on avait le PPE, les conservateurs alliés de circonstance
11:42 avec l'extrême droite qui, eux, s'engageaient dans la défense des paysans,
11:46 du vote paysan.
11:47 Et puis au milieu, c'est un petit peu l'habitude qu'on a,
11:49 il y avait RENEW, qui est le parti auquel appartient Emmanuel Macron,
11:53 qui était très divisé, divisé d'un côté en soutien des paysans
11:57 et divisé de l'autre côté pour la restauration de la nature.
12:00 Donc, on voit que ça commence à focaliser les énergies
12:03 et qu'on voit aussi que ces élections arrivent dans huit mois
12:06 et que ça commence à exacerber les esprits.
12:08 – Certains, notamment Emmanuel Macron, la FAEP, parlent de pause,
12:12 mais est-ce qu'il pourrait y avoir carrément une remise en cause
12:14 des engagements écologiques, François ?
12:16 – Alors, ce qui pourrait se passer, c'est qu'en fait,
12:18 ce pacte vert européen soit dilué de sa substance.
12:21 En fait, ça se passe assez souvent au niveau européen,
12:23 il y a d'abord des grandes annonces, il y a des textes ambitieux,
12:25 et puis après, en ce qui concerne leur mise en pratique,
12:28 souvent, par des détails qui n'en sont pas,
12:30 on sait qu'au niveau européen plus qu'ailleurs, le diable est dans les détails,
12:33 eh bien, des choses sont retirées du texte.
12:35 Et là, quand même, c'est peut-être ce qui est en train de se…
12:38 – Donc, vous tirez un peu la sonnette d'alarme sur cette histoire-là, en fait.
12:40 – En tout cas, on est déjà aujourd'hui très loin de l'ambition initiale.
12:45 – Et ce qui est frappant, là, Lazareva, c'est que des pays comme la France ou l'Italie,
12:49 qui étaient plutôt en avance ou en moteur sur ces questions-là,
12:52 sont peut-être en train de se rapprocher, comme d'autres pays qui étaient plutôt hostiles,
12:56 la Pologne, la Hongrie ?
12:58 – Je pense aussi que oui, en fait, je partage la thèse que c'est les raisons électorales avant tout,
13:03 parce que la majorité des députés, ils sont des droits, des droits modérés,
13:07 quelques fois conservatrices, mais voilà, les élections s'approchent
13:10 et les gens s'adressent plus aux électeurs,
13:13 qui sont peut-être dans l'idée écologique, mais tant que ça coûte pas trop cher,
13:17 c'est plus les gens qui votent pour, par exemple, la droite modérée,
13:22 ils sont pas hostiles, disons, au discours de Vert,
13:28 mais c'est pas leur première préoccupation, leur première préoccupation,
13:32 c'est quand même plus développement économique,
13:34 donc ça peut être aussi, comme en Slovaquie, en fait, les paroles qui vont plus loin
13:38 que la politique qui va être émenée après.
13:40 Je pense que la réalité nous obligera à révenir sur les engagements dans l'avenir proche.
13:47 – Audrey Vézette, je me souviens d'un interlocuteur à Bruxelles qui me disait
13:49 "il faut avancer très vite avant les élections justement pour mettre en place les ambitions",
13:53 est-ce que finalement le timing n'était pas mauvais de vouloir avancer avant une élection ?
13:57 – Bah oui, parce que c'est compliqué finalement de s'adapter aux nouvelles normes,
14:01 de devoir passer ces nouvelles normes, et ça me fait penser à l'Allemagne,
14:05 qui s'était engagée pour la fin des moteurs thermiques d'ici 2035,
14:09 s'était signée du côté des États membres, s'était signée du côté du Parlement,
14:13 et puis au moment où tout le monde s'est mis d'accord et où il faut valider,
14:16 il faut donner le coup de tampon final, l'Allemagne qui dit "ah bah non, finalement,
14:19 nous on n'est plus vraiment d'accord", parce que l'industrie automobile allemande
14:23 est repartie après le Covid, et en fait ils ont regardé que ça créait de l'emploi dans leur pays,
14:27 et ils ont regardé vraiment à court terme les intérêts,
14:30 et c'est très compliqué en fait d'imposer plus de normes,
14:33 d'imposer des changements aux populations qui en ont déjà beaucoup à faire.
14:37 - Et ces bras de fer entre ambitions politiques, écologiques, économiques,
14:40 c'est évidemment tout ça qu'on décrypte chaque semaine dans les Informer de l'Europe.
14:44 Un dernier mot, François, pour finir cette émission, sur le calendrier de cette semaine,
14:50 il y aura deux sommets de chefs d'État européens qui vont se dérouler tous les deux
14:53 à Grenade en Espagne, jeudi et vendredi prochains.
14:56 - Oui absolument, jeudi à Grenade, donc il y aura le troisième sommet de la CPE,
14:59 la CPE c'est la Communauté Politique Européenne,
15:02 c'est une réunion de tous les chefs d'État du continent européen,
15:04 pas seulement les 27, mais tous les autres également.
15:07 On attend encore une fois une cinquantaine de chefs d'État ou de gouvernement,
15:10 dont peut-être Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.
15:14 On verra d'ailleurs à cette occasion si le soutien de l'Europe à l'Ukraine
15:17 que nous évoquions en début d'émission est toujours aussi fort.
15:20 A noter d'ailleurs qu'il y aura sûrement au cours de ce sommet,
15:22 une nouvelle rencontre entre le président d'Azerbaïdjan et le Premier ministre arménien,
15:27 alors que la quasi-totalité des Arméniens d'Azerbaïdjan ont fui le Carabaï.
15:32 Le lendemain, le vendredi, ce sont les 27 cette fois qui se retrouveront à Grenade.
15:36 Ils parleront, j'en ai mis, d'un autre sujet extrêmement sensible,
15:39 celui des migrants en Europe, et ils se mettront d'accord, ou pas d'ailleurs, on verra,
15:43 sur un nouvel accord européen très attendu, le pacte Asie-les Migrations.
15:46 Vous le voyez, cette semaine sera très européenne.
15:49 Une dernière question, Alaa, il nous reste quelques instants,
15:51 mais la CPE, cette Communauté Politique Européenne, au début Volodymyr Zelensky,
15:54 il n'en voulait pas, il parlait de l'eau de consolation.
15:57 Est-ce qu'aujourd'hui Kiev pense que c'est utile ?
16:00 On pense que c'est utile, effectivement,
16:03 toute participation dans tous les accords, dans toutes les communautés,
16:07 dans tous les soutiens, est utile.
16:10 Parce qu'effectivement, on est fragilisé par le fait que la guerre s'installe dans la durée,
16:16 par le fait que beaucoup de gens la regardent un peu, de l'extérieur,
16:21 comme une série qui doit avoir une action beaucoup plus soutenue, plus musclée,
16:25 et ça se passe plus lentement que prévu.
16:28 Et aussi le fait que l'effet de montée de prix est rapporté sur le dos de l'Ukraine,
16:38 tandis que c'était Covid et le plan anti-Covid qui coûtait cher,
16:42 qui a en fait contribué à...
16:43 D'avoir été responsable de l'inflation.
16:44 Voilà, donc vu tout ça, bien sûr qu'on trouve que c'est utile.
16:47 Alaa Lazaréva, journaliste ukrainienne basée à Paris,
16:49 responsable de l'édition française de l'hebdomadaire The Ukrainian Week.
16:52 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
16:54 Audrey Vuetaz, merci encore.
16:56 Journaliste spécialiste des affaires européennes, autrice du podcast "Trait d'union consacré à l'Europe".
17:00 On se retrouve la semaine prochaine.
17:02 François Bodonnet, merci de m'avoir accompagné à nouveau,
17:04 rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
17:07 Les informer de l'Europe reviennent la semaine prochaine.
Recommandations
54:56
55:15
55:16
55:13
55:19
55:33
16:49
4:22
55:31
54:49
55:38
17:33
6:08
16:18