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00:00 Et puis il y a notre question web du jour, bouclier social, bouclier tarif RS à l'Etat et aux collectivités, d'amortir l'inflation.
00:08 Et vous êtes une large majorité, 88% à répondre oui.
00:13 Un sujet qui parle à notre invité du journal ce soir, Lucas.
00:16 Oui Aurélien, pour faire le point sur la rentrée parlementaire, nous recevons ce soir Daniel Labaronne, député Renaissance de la 2e circonscription d'Indre-et-Loire.
00:23 L'élu de la majorité a choisi de s'investir dans la commission des finances et a d'ores et déjà prévu de déposer plusieurs amendements pour le projet de loi de finances 2024.
00:32 Des thèmes que l'on évoque donc avec vous Daniel Labaronne, bonsoir.
00:35 Bonsoir.
00:36 Soyez le bienvenu sur notre plateau.
00:38 Daniel Labaronne, vous l'avez vu avec notre sondage, les personnes interrogées considèrent majoritairement que l'Etat doit s'investir dans l'amortissement de l'inflation.
00:46 Qu'est-ce que vous proposez concrètement en plus de ce qui existe déjà ?
00:48 Ça tombe bien parce que c'est ce que nous allons faire en augmentant le montant des retraites, des allocations familiales, de l'allocation pour adultes handicapés.
00:58 C'est ce que nous allons faire également au niveau des impôts.
01:01 Nous n'allons pas les augmenter.
01:02 Nous allons également augmenter la rémunération des fonctionnaires.
01:07 Nous allons poursuivre l'indemnité carburant et la prise en charge d'une partie de la facture de l'électricité.
01:13 Nous mettons beaucoup d'argent sur la table pour protéger les Français de l'inflation.
01:17 Daniel Labaronne, vous êtes l'auteur d'un rapport d'information sur le logement.
01:21 Développement du bail réel solidaire, soutien au logement social, aide à la rénovation énergétique.
01:26 Quelle mesure est-ce qu'il faut retenir ?
01:28 Je crois qu'il faut retenir une priorité dans la politique de logement.
01:34 C'est cette politique qui favorise les logements intermédiaires.
01:37 C'est-à-dire les logements qui permettent à des gens qui ont des revenus parce qu'ils travaillent de pouvoir habiter ces logements intermédiaires.
01:44 Leurs revenus sont trop élevés pour aller dans le logement social, mais pas suffisants pour aller dans le parc privé.
01:49 Donc mettons le paquet sur les logements intermédiaires.
01:51 Il y a une proposition qui pourrait surprendre.
01:54 Vous prenez l'arrêt effectif du dispositif Pinel fin 2024 qui mettra fin à certains avantages fiscaux pour les futurs propriétaires de biens locatifs.
02:01 Alors même que le nombre de biens en location s'effondre, est-ce qu'on ne risque pas d'accentuer la pénurie de biens ?
02:06 Ce n'est pas moi qui mets à l'arrêt le dispositif Pinel.
02:10 C'était prévu de longue date.
02:12 C'est ce que j'illustrais en disant qu'il faut qu'on réinvestisse les logements intermédiaires parce qu'en définitive,
02:19 avec le dispositif Pinel, c'était le secteur privé qui avait pris en charge le développement des logements intermédiaires.
02:25 J'estime que c'est à l'État de prendre en charge le développement de ces logements,
02:30 notamment dans les zones de réindustrialisation, de développement économique, où nous mettons en place des usines, mais il faut aussi loger les salariés.
02:38 L'autre gros dossier en ce moment à l'Assemblée nationale, c'est le projet de loi de finances 2024.
02:43 Vous avez prévu des amendements.
02:45 Or, la Première ministre Elisabeth Borne a eu recours hier à l'article 49.3 de la Constitution.
02:50 Elle pourrait à nouveau s'en servir.
02:52 Est-ce que ça sable pas votre travail, finalement ?
02:54 Alors, il faut distinguer deux choses.
02:56 Hier, nous avons discuté de la loi de programmation des finances publiques, qui nous emmène jusqu'en 2027.
03:03 Et puis, à partir de la semaine prochaine, nous allons discuter du projet de loi de finances 2024.
03:08 Alors, moi, je trouve que nous avons eu raison d'adopter le 49.3 pour permettre, en définitive, à cette loi de programmation d'être adoptée.
03:18 Il y aura une motion de censure très prochainement.
03:22 Bon, mais je crois savoir qu'elle ne sera pas adoptée.
03:25 Pourquoi une loi de programmation absolument indispensable ?
03:28 Pour avoir les subventions de l'Union européenne.
03:30 Pas de loi de programmation, pas de subvention.
03:33 On parle d'une trentaine de milliards d'euros, quand même.
03:36 Et alors, vous avez choisi, en parallèle, de vous attaquer notamment aux niches fiscales.
03:40 C'est peut-être un petit peu flou pour nos téléspectateurs.
03:43 Qu'est-ce qu'elles représentent, ces niches fiscales ?
03:44 Ce sont tous les crédits d'impôts, des services à la personne, quand vous employez une femme de ménage, une nounou pour garder vos enfants.
03:52 Ou c'est le crédit d'impôts recherche.
03:55 Ou ce sont toutes les niches fiscales qui favorisent le développement de telle ou telle activité.
04:01 Je ne suis pas contre les niches fiscales, en soi.
04:03 Ça peut être utile, mais je crois qu'il faut regarder de près si certaines niches sont encore utiles.
04:10 S'il ne faudrait pas en inventer de nouvelles pour répondre à de nouveaux besoins.
04:15 Bref, je fais mon travail d'évaluation de la dépense publique avec sérieux.
04:20 Et bien sûr, ça peut faire grincer un peu les dents, notamment de ceux qui bénéficient de ces niches fiscales.
04:27 Mais ces niches, nous les payons avec nos impôts.
04:30 C'est 90 milliards les niches fiscales et 80 milliards pour les niches sociales.
04:34 Ça fait quand même beaucoup d'argent.
04:36 Rapidement, pour conclure cette interview, en tant qu'économiste, vous commentez le mode de calcul du PIB.
04:43 Vous considérez qu'il y a un changement profond à opérer.
04:46 On ne prend pas assez en compte l'environnement, les inégalités, c'est ça ?
04:49 Oui, alors curieusement, quand on calcule la croissance économique dans notre pays,
04:53 on ne prend pas en compte la dimension environnementale de la croissance économique.
04:57 L'impact sur l'environnement, du développement de l'activité économique.
05:01 Et quand on parle de la répartition des richesses, on a une approche très pauvre en définitive.
05:07 Et moi, je préconise une approche peut-être un petit peu plus sophistiquée
05:11 qui puisse prendre en compte dans le calcul de la croissance ce que l'on peut appeler le bien-être collectif.
05:16 Merci beaucoup, Daniel Labaronne, d'avoir répondu à nos questions.
05:20 Merci.
05:22 (...)