Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 La bronchiolite, une infection respiratoire virale et contagieuse, elle a touché l'an
00:09 dernier près de 75 000 bébés depuis le 15 septembre dernier.
00:14 Les nouveau-nés peuvent bénéficier d'un traitement.
00:16 On fait le point avec notre pédiatre Zoa Macaron-Vermes.
00:19 Aujourd'hui avec vous, les symptômes, les traitements, la prévention, on va essayer
00:23 de faire le tour de cette maladie.
00:25 D'abord, ce qu'on peut se dire c'est que la bronchiolite, ça fait peur.
00:29 Ça fait peur aux parents de jeunes nourrissons parce qu'on a l'impression que la contagion
00:34 est ultra rapide.
00:35 C'est ça, c'est très contagieux ?
00:36 Ce n'est pas une impression, c'est la vérité.
00:38 C'est un virus.
00:40 Plusieurs virus peuvent être responsables de la bronchiolite.
00:43 Le plus fréquent actuellement étant le VRS, le virus respiratoire syncytial.
00:47 Et donc ces virus sont très contagieux, effectivement, d'adultes à enfants ou entre enfants.
00:53 Ça commence par un petit rhume et puis après, ça va descendre au niveau des bronchioles,
00:58 des toutes petites bronches au fond du poumon qui vont être inflammées et vont donner
01:03 chez le bébé une respiration très rapide, sifflante, qui parfois l'empêche même de
01:08 manger ou de respirer correctement.
01:10 C'est quoi justement les premiers symptômes ?
01:11 Je me souviens, quand mon fils était petit, on me disait "manque d'appétit, plus rhume,
01:18 pas d'énergie".
01:19 C'est ça qui peut nous guider vers les symptômes de la bronchiolite ?
01:22 C'est le fait qu'au début, l'enfant, le bébé, il est juste enrhumé.
01:27 Comme tout l'hiver, j'ai envie de vous dire.
01:29 Exactement, donc il faut bien laver le nez.
01:30 C'est vrai que c'est un apprentissage pour tout parent de savoir bien laver le nez de
01:37 son bébé.
01:38 Et après, quand ça passe au stade suivant, c'est-à-dire l'atteinte plus basse dans
01:43 les poumons, les voies respiratoires inférieures, où là, en fait, on est gêné pour respirer.
01:47 Et donc manger est un effort et donc du coup, on est aussi gêné pour manger et l'enfant
01:52 ne va pas finir ses biberons et ça devient donc là un signe inquiétant.
01:55 Donc là, évidemment, on appelle le médecin, on appelle le docteur Spieth si on est à
01:59 Salbry, on appelle le médecin.
02:01 Non, pas moi.
02:02 Non, vous.
02:03 Et puis, évidemment, c'est le médecin qui va donner un traitement.
02:09 Est-ce que ça se guérit avec des médicaments ou c'est le temps qui passe et le lavage
02:12 de nez ?
02:13 Alors aujourd'hui, on n'a pas de traitement qui guérit l'infection.
02:15 On a un traitement qui évite de l'avoir.
02:18 On n'a pas un traitement qui guérit.
02:20 Le traitement en soi, c'est de pouvoir au début fractionner l'alimentation, c'est-à-dire
02:25 donner des biberons plus petits en quantité mais plus souvent, pouvoir dormir un petit
02:31 peu surélevé, bien laver le nez et surveiller le bébé.
02:34 À partir du moment où le bébé n'arrive pas à finir correctement tout ce qu'on lui
02:38 donne comme alimentation…
02:39 On a de la fièvre quand on a ce virus ?
02:41 On peut avoir de la fièvre, mais ce n'est pas obligatoire.
02:43 Et donc, à partir du moment où le bébé est très fatigué, qu'il n'arrive pas à
02:47 finir, là, il faut être hospitalisé puisqu'il a besoin d'aide pour pouvoir respirer et
02:51 manger.
02:52 L'une des formes les plus graves, c'est le premier mois.
02:55 C'est d'autant que les signes de lutte à un mois ne sont pas énormes.
03:00 Ce n'est pas visible.
03:01 Mais ils sont endormis, ils ne mangent plus.
03:05 Si le médecin le voit avec une saturation, il voit que la saturation en oxygène a baissé,
03:09 normalement tout le monde en a maintenant terminé.
03:12 Et nous, en tant que parents, est-ce que ça creuse, ça sert au bébé ?
03:15 Ce qui a été dit, le critère, c'est à partir du moment où il ne mange plus bien.
03:19 C'est régulier.
03:20 C'est en général souvent au bout de trois jours de rume.
03:23 Ce n'est pas le premier jour.
03:25 Si, par exemple, un enfant tousse et continue à bien manger au bout de sept jours, sauf
03:30 s'il rachoppe un autre virus, il ne va pas forcément avoir une bronchiolite.
03:34 Mais c'est surtout les deux premiers mois, d'où l'importance actuellement, on va en
03:38 parler, de vacciner dans les maternités.
03:40 C'est ça.
03:41 Donc, contre la bronchiolite, et ça, c'est nouveau, il y a un traitement préventif,
03:45 c'est une injection qu'on appelle le BFortus.
03:47 C'est disponible en France depuis le 15 septembre.
03:50 Alors, le doc disait, ce n'est pas un vaccin.
03:52 Pour moi, une piqûre, c'est un vaccin, mais ce n'est pas aussi simple que ça, racontez-moi.
03:55 Non, c'est un anticorps.
03:56 Mais c'est une piqûre quand même.
03:57 C'est une piqûre, c'est une injection en intramusculaire, au même endroit où on fait
04:01 les vaccins dans la cuisse.
04:03 Et ça permet de donner directement les anticorps.
04:06 Donc, on est au stade final de protection.
04:08 Donc, les anticorps qui vont venir neutraliser ce virus si jamais on l'attrape, pour éviter
04:14 qu'il donne l'infection sévère.
04:15 D'accord.
04:16 Ça peut être fait en même temps que les autres vaccins.
04:18 D'accord.
04:19 Mais pas au même endroit.
04:20 Il faut 2,5 cm de distance entre les injections.
04:22 D'accord.
04:23 Oui, mais alors j'ai envie de dire, il ne faut pas attendre la date des vaccins.
04:27 Non, mais là, actuellement, on peut en parler.
04:29 Mais on peut le faire, effectivement, en même temps que les autres vaccins.
04:32 Mais parce que, vu la pénurie actuelle.
04:34 Oui, alors on va le voir, il y a une solution préventive contre la bronchiolite, mais les
04:40 doses ne sont pas évidentes à trouver.
04:42 Quand on a fait cette injection, on protège tout de suite le petit bébé.
04:45 On peut faire ça au nouveau-né, en fait.
04:47 Ça commence…
04:48 Il faut, c'est le meilleur moment, en fait.
04:50 Il faut le faire dès que le bébé est à la maternité.
04:54 À quelques jours ?
04:55 On peut le faire dès J0, dès la naissance.
04:57 Il faut le faire avant la sortie de la maternité.
05:00 C'est le moment idéal, puisque 1, c'est disponible.
05:04 Donc là, ces produits-là, on les a dans les maternités.
05:06 Et puis 2, l'enfant sera protégé avant de sortir et avant de croiser les virus de
05:12 notre environnement.
05:13 On va tous les croiser, lui aussi, ce bébé.
05:15 Et comme il est petit, il est à risque de faire des formes graves.
05:17 Sauf que ça ne se passe pas comme ça, puisque si on n'a pas fait vacciner son bébé à
05:21 la maternité, on a des difficultés ensuite à trouver la dose.
05:25 Vous prescrivez des doses…
05:27 Non, les 50 mg sont disponibles en maternité.
05:29 Pour les bébés de moins de 5 kg ?
05:31 En ville, c'est seulement 100.
05:32 Pour les moins de 5 kg, les 100 mg, c'est en ville.
05:34 D'accord.
05:35 Sauf que là, actuellement, nous, on est complètement effarés.
05:38 Je travaille avec 10 autres pédiatres qui sont dans la clinique où je suis.
05:41 Je suis désolé de le dire.
05:42 Pour plus de 3 000 accouchements par an, ils ont reçu 85 doses.
05:47 Vous me dites qu'ils n'ont qu'à redemander, ils vont l'avoir.
05:50 J'espère, je le souhaite.
05:51 Mais ça veut dire que, déjà, là, maintenant, ils n'ont vacciné qu'un certain nombre,
05:55 pas tous, parce qu'ils n'ont pas toutes les doses nécessaires.
05:58 Et on leur a dit, alors, c'est tous les hôpitaux qui m'ont dit que, pour l'instant,
06:03 c'était tout.
06:04 Pour l'instant, c'est tout.
06:05 Non, non, mais…
06:06 Mais déjà, s'ils ont 85 doses, il le faut.
06:09 Au groupe de pédiatres avec qui je travaille, dès que je sors, j'envoie le message à
06:15 mes collègues de mentalité.
06:16 Oui, en fait, s'il y en a un message à passer aux parents, c'est que, pour nous,
06:19 pédiatres, c'est quand même une révolution.
06:21 Oui, c'est une maladie qui peut être très grave.
06:23 De pouvoir avoir un traitement qui évite une maladie sévère des bébés.
06:27 Tous les ans, c'est près de 20 000 hospitalisations.
06:30 Se retrouver hospitalisé à moins d'un mois de vie, c'est pas rien.
06:33 Avec des lits en pédiatrie qui sont saturés.
06:36 Ah, un florent, t'avais fait un flash.
06:37 J'y suis allé l'an dernier, c'est des heures et des heures d'attente pour les
06:40 parents et les enfants.
06:41 Une inquiétude grandissante et des bébés en danger.
06:43 Parce que c'est pas un lit simple.
06:45 Quand un enfant est hospitalisé pour une bronchiolite, c'est pas un lit de pédiatrie
06:49 banal.
06:50 C'est une unité de soins intensifs, au mieux.
06:52 Voir de rien.
06:53 Et du coup, on a cette possibilité de bénéficier de ce traitement à la maternité.
06:58 Et le message est là.
07:00 C'est-à-dire qu'effectivement, parfois, on a besoin de comprendre, de poser des questions.
07:04 Donc, on pose des questions aux médecins, aux pédiatres.
07:05 Il faut poser des questions pour pouvoir bénéficier du traitement avant de sortir.
07:10 Et puis, entre-temps, on se lave les mains, parce que c'est ça aussi la clé.
07:13 Il y a l'hygiène, pour éviter le...
07:14 Bien sûr.
07:15 Parce qu'en fait, ce traitement protège uniquement contre le VRS, comme on a dit.
07:18 Il y a plusieurs virus.
07:19 C'est celui-là qui est le plus important.
07:20 Les autres virus qui donnent la bronchiolite, ce traitement ne va pas les éviter.
07:24 Et donc, le moyen de les éviter, c'est bien sûr le lavage des mains, mettre un masque
07:29 quand on est enrhumé.
07:30 Quand un bébé est petit, on ne va pas le promener dans le supermarché ou dans les
07:33 grands endroits.
07:34 On a vu ça il y a quelques années à ce mot-là.
07:35 C'est ça.
07:36 Il y a un petit peu dix secondes.
07:37 Dix secondes.
07:38 Je lui ai signalé que faites aussi vacciner contre le rotavirus, car 40 % des passages
07:42 aux urgences des bébés de moins de un an, c'était le rotavirus.
07:46 Il est remboursé, heureusement, depuis novembre dernier.
07:50 N'hésitez pas, faites aussi vacciner vos enfants contre le rotavirus.
07:54 C'est très, très important de le dire, également.
07:57 Bon, c'était le message de Dr Spitz.
07:59 Merci, Dr Macaroon-Vermes, d'être également venu sur le plateau.
08:02 À bientôt pour une émission.
08:03 Allez, dans un instant, on va parler de la rentrée politique en Indre-et-Loire, de nouveaux
08:09 sénateurs, de nouveaux maires.
08:11 Il y a de l'actu.
08:12 On va voir ça avec nos experts journalistes juste après la pub.
08:16 À tout de suite.
08:16 [Musique]