Qui est Mathilde Ollivier, 29 ans, la plus jeune sénatrice élue dimanche ?

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Transcript

00:00 Pourquoi avoir visé le Sénat ?

00:02 - Écoutez, je pense que c'est une institution qui est importante

00:08 dans notre République, aussi pour représenter les territoires.

00:11 Alors moi je représente un territoire qui est un petit peu particulier,

00:14 je représente les Français établis hors de France,

00:17 en plus la construction c'est le monde disons.

00:20 Donc c'est important pour moi de représenter la voix de ces Françaises,

00:24 de ces Français qui sont installés à l'étranger.

00:26 Et puis bien sûr aussi de participer à la féminisation

00:31 et au renouvellement de cette institution.

00:32 - Oui, c'est ça. Vous allez faire baisser un petit peu la moyenne d'âge,

00:35 même si ça reste à 59 ans tout de même.

00:38 Mathilde Olivier, que l'on vous connaisse bien,

00:42 qu'est-ce qui vous a amené à la fois à l'écologie

00:44 et qu'avez-vous fait jusqu'à présent ?

00:47 - Alors moi ça fait 10 ans maintenant que j'habite à l'étranger,

00:53 c'est un tiers de ma vie, j'ai habité en Autriche maintenant,

00:57 avant en Allemagne, en Belgique.

01:00 Donc voilà, j'ai vécu dans différents pays.

01:03 Et puis mon engagement à l'écologie est arrivé avec les marches climat au 2018.

01:09 C'est à ce moment-là que je me suis demandé comment je pouvais m'investir

01:13 concrètement pour changer les choses

01:16 et puis pour combattre aussi mon anxiété face aux changements climatiques.

01:20 Et j'ai décidé de m'engager plutôt politiquement

01:23 et donc de rejoindre Europe Ecologie des Verts.

01:25 Et puis du coup après, pour les Français de l'étranger,

01:28 on a une représentation, ça s'appelle les conseillers des Français de l'étranger.

01:31 Et donc du coup j'ai été conseillère des Français de l'étranger en 2021

01:37 pour une circonscription qui est l'Autriche, la Slovaquie et la Slovénie.

01:40 Et puis maintenant au Sénat.

01:44 - Oui, au Sénat.

01:46 Et est-ce que vous avez déjà exercé un métier ou pas Mathilde Olivier ?

01:50 - Oui, bien sûr.

01:52 Je travaillais ces dernières années auprès d'une association,

01:57 une société scientifique, on appelle ça, dans le domaine de la gastro-ontérologie.

02:01 Donc je travaillais sur les réglementations européennes

02:04 dans le domaine de la santé digestive, sur les cancers,

02:09 la promotion de la santé digestive et les risques liés aux maladies.

02:19 Donc tout ce qui concerne l'alcool...

02:21 - Vous avez une formation scientifique alors Mathilde Olivier ?

02:24 - Non, en fait je viens...

02:26 J'ai fait des études plutôt en sciences politiques,

02:28 donc entre l'université d'Isles et puis à Münster, à Mellemann,

02:32 j'ai fait des études franco-allemandes.

02:33 - D'accord, d'accord.

02:34 Bon, et ensuite alors, vous m'avez dit, c'est la marche,

02:38 donc pour l'écologie en 2018, c'est là où vous vous avez pris conscience

02:45 et vous avez eu une éco-anxiété, ce que vous dites.

02:48 Mais est-ce qu'il y a eu des chocs dans votre jeunesse

02:50 qui ont fait que vous vous êtes intéressée justement à l'environnement, à l'écologie ?

02:54 - Oui, alors en fait je réfléchissais il y a peu de temps.

02:59 En fait, étant originaire de Bretagne, un de mes premiers souvenirs,

03:04 c'est la marée noire de 1999, c'était l'Erika,

03:09 je pense qui est dans la tête de beaucoup de Bretons qui ont vécu ce moment.

03:13 Alors moi j'avais 5 ans, donc j'étais vraiment très jeune,

03:16 mais en fait j'en garde un souvenir.

03:18 En fait je pense que c'était, j'ai senti que c'était un événement,

03:23 une catastrophe qui se passait, que c'était un moment important.

03:30 Et je me rappelle très bien de toute ma famille,

03:34 je suis originaire d'une famille d'agriculteurs et de pêcheurs,

03:37 et donc ils allaient sur les côtes bretonnes chercher les oiseaux magoutés,

03:41 les ramener, essayer de sauver toute cette biodiversité sur les côtes bretonnes.

03:46 Donc je pense que ça vient peut-être aussi un petit peu de là,

03:48 mon engagement, ça s'est fait il y a très longtemps, mais voilà.

03:53 - Mathilde Olivier, quel type d'écologie défendez-vous ?

03:56 Est-ce que c'est un activisme actif, allant jusqu'à même des actions de désobéissance civile,

04:01 ou est-ce que c'est plutôt, j'allais dire, de l'écologie pédagogique ?

04:06 - Moi je pense qu'il faut les deux, on a besoin de militants, de militantes

04:13 qui s'engagent de différentes manières pour porter la voie de l'écologie.

04:18 Aujourd'hui, face à une action climatique du gouvernement,

04:22 on a besoin de cette écologie politique que je représente,

04:26 qui soit présente dans les institutions, qui parle à tout le monde.

04:29 Notre groupe au Sénat, c'est un des groupes qui travaille vraiment énormément,

04:34 on est juste au Sénat 3% des effectifs, mais mes collègues, ils travaillent dur,

04:40 ils vont chercher des compromis aussi, et ils ont réussi à faire adopter 10% des amendements du Sénat,

04:45 donc c'est vraiment un gros travail d'équipe, et j'ai hâte d'aller le rencontrer,

04:49 et puis peut-être pour revenir sur ce que vous disiez sur l'écologie à portée,

04:53 moi, en représentant les Français de l'étranger, je représente une population

04:57 qui est directement témoin du dérèglement climatique.

05:01 On voit, cet été on en a beaucoup parlé, les feux de forêt au Canada,

05:05 moi dans ma circonscription, des inondations sans précédent en Slovénie,

05:08 des pluies torrentielles à Hong Kong, donc voilà, je pense que c'est important,

05:13 on en est les premiers témoins, les Français d'étranger vivent ça directement,

05:19 comme les populations locales, on voit qu'actuellement, avec les derniers rapports du GIEC,

05:24 il y a 3,5 milliards de personnes sur Terre qui sont vulnérables au changement climatique,

05:29 et donc moi, c'est vraiment ça que j'ai envie de porter, c'est porter cette voix,

05:34 en France comme à l'étranger, de la nécessité de s'engager contre le changement climatique,

05:42 et moi, quand je vous disais que j'ai commencé à m'engager politiquement,

05:47 c'était en 2018-2019, c'était aussi lié à une action climatique du gouvernement.

05:53 - Mathilde Névy, juste d'un mot encore, vous allez rester en Autriche,

05:58 vous allez faire des allers-retours avec Paris pour venir au Sénat, comment allez-vous faire ?

06:03 - Je vais essayer de m'organiser entre Vienne et Paris,

06:06 il y a un ami en Autriche qui fait l'aller-retour entre Vienne et Paris depuis quelques années maintenant,

06:14 donc j'essaierai de m'organiser comme ça.

06:18 - En train, vous mettez combien de temps ?

06:20 - 14 heures, on part à 20 heures de temps, mais c'est une très belle expérience que je conseille à tout le monde.

06:27 - Bon, vous pouvez faire aussi du télétravail, donc...

06:30 - Non, au Sénat c'est un petit peu compliqué.

06:34 - Oui, mais puisqu'il faut moins voyager, il faut essayer d'appliquer ça,

06:39 essayer de convaincre les sénateurs, non ?

06:41 - Oui, tout à fait, je ne suis pas sûre que ce soit une...

06:45 - Oui, mais il faut s'appliquer à soi-même, il faut s'appliquer à soi-même,

06:48 c'est ce qu'on défend, Mathilde Névy.

06:50 - Ah bah oui, avec... oui, c'est clair.

06:53 J'en fais déjà beaucoup, j'espère que je pourrai continuer en fait,

06:56 et amener ça au Sénat, comme vous dites.

06:59 - Merci d'avoir été avec nous, bon travail donc au Sénat Mathilde Olivier

07:04 qui était avec nous ce matin sur Sud Radio.

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