Offensive diplomatique du chef de l'armée soudanaise : "Le général Burhane cherche avant tout à obtenir le soutien de ses voisins"
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00:00 On vous parle ce soir de l'offensive diplomatique du chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan.
00:06 Depuis le début du mois, il multiplie les déplacements à l'étranger, Egypte, Turquie ou Qatar.
00:11 Aujourd'hui, il est à New York pour s'adresser à la tribune de l'ONU.
00:14 Quels sont ses objectifs ?
00:16 Elodie Cousin a rencontré Hassan Khanedjian, le directeur de l'Institut Horn, spécialisé dans la diplomatie en Afrique de l'Est.
00:26 Écoutez.
00:28 Pour moi, le général Burhan recherche à la fois une reconnaissance internationale et de la légitimité,
00:36 alors qu'il est impliqué dans un conflit avec son ancien adjoint, Emmetti.
00:40 Et donc, c'est une tentative pour obtenir une légitimité internationale,
00:44 mais aussi une reconnaissance au sein du Soudan et dans la région.
00:47 Le général Burhan s'est récemment rendu en Egypte, au Qatar ou encore en Turquie.
00:54 Que peut-il espérer de ces visites diplomatiques ?
00:58 Vu la situation dans laquelle il se trouve et la situation militaire sur le terrain,
01:03 le général Burhan cherche avant tout à obtenir le soutien de ses voisins.
01:07 N'oublions pas que l'Egypte soutient Burhan depuis des années et que le Soudan du Sud le connaît très bien,
01:13 aussi bien en tant que chef de l'armée qu'en tant que chef d'État.
01:17 Cette offensive de charme régionale est donc très importante pour lui,
01:21 car elle lui permet de se créer un profil en vue de négociations,
01:24 si négociations il y a, avec ceux qu'il présente comme un mouvement rebelle.
01:28 Et donc, est-ce que ces visites diplomatiques peuvent laisser entendre
01:32 que le général se trouve dans une situation désespérée ou bien s'agit-il de visites diplomatiques normales ?
01:37 Ces voyages peuvent être considérés de deux manières.
01:43 D'un côté, cela peut être vu comme un signe de désespoir
01:47 parce qu'il n'a pas réussi à déloger les paramilitaires de la capitale.
01:52 Mais de l'autre, il est aussi en mission pour essayer de se distinguer d'Emmeti,
01:55 qui est accusé de nombreux crimes et qui a une histoire très mouvementée dans la milice djanjawid,
02:00 qui est bien sûr accusé de nombreuses atrocités au Soudan.
02:03 Est-ce que le chef des forces de soutien rapide, le général Emmeti,
02:08 pourrait adopter la même stratégie diplomatique ?
02:10 Bien sûr. En réponse aux manœuvres actuelles de Burhan,
02:15 nous verrons probablement Emmeti entreprendre des actions similaires.
02:19 En commençant, je pense, sur le continent,
02:22 puis au Moyen-Orient où il a des partisans, ainsi qu'ailleurs.
02:25 Mais la question de savoir si cela aura un impact ou non,
02:29 je pense que cela va dépendre de la capacité de chacun à obtenir des alliés de son côté.