Haut-Karabakh : début des pourparlers entre séparatistes arméniens et Azerbaïdjanais à Yevlakh

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00:00 arrivés en territoire azerbaïdjanais. La délégation des séparatistes arméniens est arrivée dans la ville de Yévlak,
00:06 à mi-chemin entre Yerevan et Bakou. C'est là-bas que des pourparlers ont donc commencé et vont se dérouler toute la journée.
00:14 Des négociations organisées deux jours après le déclenchement de cette offensive éclair lancée par Bakou.
00:20 Un cessez-le-feu avait été annoncé hier. Les séparatistes arméniens ont accepté de déposer les armes,
00:27 d'entamer ces négociations avec l'Azerbaïdjan qui évoque une normalisation de ses relations avec l'Arménie.
00:35 Armel Charié, bonjour. Voilà donc ces négociations qui débutent, qui ne font que commencer. Sur quoi les échanges vont-ils porter aujourd'hui ?
00:44 Clairement sur la récupération du Haut-Karabakh avec la protection des frontières, puisque là ce sera en territoire de l'Azerbaïdjan.
00:53 Et donc de la part des Azeris, le fait qu'ils partent, que les gens du Haut-Karabakh s'en aillent.
01:00 Ou s'ils venaient à rester, du coup il puisse y avoir une cohabitation. Derrière la question aussi peut-être de la part de Bakou,
01:10 de demander qu'il y ait un certain nombre de combattants qui étaient des combattants arméniens du Haut-Karabakh,
01:16 qui leur soient livrés, qui seraient jugés dans quelles conditions, comment ? Ça fait partie des grandes interrogations.
01:23 Et ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'en fait ces négociations, elles ont lieu alors qu'il y a eu un étranglement du Haut-Karabakh pendant presque 9 mois,
01:32 et que l'Arménie, elle est dans une position d'inquiétude absolue. Parce que pour elle, le Haut-Karabakh, c'était le rempart avant ce qu'elle a peur,
01:42 c'est-à-dire qu'il y ait un génocide qui soit poursuivi sur son territoire. Donc il faut se rendre compte que ces conversations entre Erevan et Bakou,
01:49 elles vont être extrêmement compliquées. Pour mes mots, le génocide arménien, c'était en... maintenant, il y a plus de 100 ans, c'était en 1915,
01:57 mais il y a eu entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens qui ont été tués. Et la Turquie n'a jamais reconnu ce génocide.
02:05 Elle parle de massacre. Nous, la France, nous l'avons reconnu. C'est pour ça que je peux me permettre de parler de génocide.
02:10 Et derrière, vous avez un pays qui est l'Azerbaïdjan, turcophone, qui travaille généralement beaucoup avec la Turquie.
02:18 Et lorsqu'il y a eu la grande victoire de l'Azerbaïdjan en 2020, on les a vus, effectivement, les uns et les autres, et qui, en fait,
02:25 reparlaient de tout ce qui s'était passé en ne condamnant en rien ce qui avait pu se passer à ce moment-là et en reparlant, effectivement, de cette situation.
02:35 — Qui est encore donc très fraîche dans les mémoires. Qu'est-ce qu'il faut comprendre aujourd'hui de ces négociations ?
02:41 Que le Haut-Karabakh, ce soit d'une république sécessionniste, c'est fini ?
02:46 — Oui. La population était très, en fait, engagée dans ce combat. C'est très compliqué, finalement, aujourd'hui, d'être un endroit sécessionniste.
02:55 En droit international, vous avez parfaitement le droit, puisque ça s'est fait après... En 1991, à partir du moment donné où l'empire soviétique est parti.
03:04 Et donc les peuples avaient le droit de disposer d'eux-mêmes. Donc il y a eu une demande qui a été faite pour avoir cette position.
03:11 Mais cette position, elle n'est pas reconnue par la communauté internationale. Donc elle n'est pas reconnue non plus par l'Azerbaïdjan.
03:17 Et mis à part l'exemple du Kosovo, où là, vous avez effectivement une reconnaissance absolue de territoire. Et donc les Américains étaient derrière.
03:23 Et les Américains ont poussé les Serbes à lâcher le Kosovo pour que le Kosovo existe. Si vous n'avez pas une intervention extérieure, vous restez dans un état de confrontation.
03:31 Et en fait, c'est ça qui est en train de se passer. C'est qu'aujourd'hui, l'Azerbaïdjan a en fait trouvé le moment, finalement, où les gens étaient extrêmement fatigués.
03:40 L'attaque est allée rapidement hier parce que les combattants étaient fatigués, parce que la population est fatiguée, parce que vous n'avez pas à manger, vous n'avez pas à vous soigner,
03:46 vous n'avez pas de munitions pendant des mois et des mois. Donc derrière, les choses vont vite. Mais qu'est-ce qu'on fait derrière ?
03:51 Soit la population s'en va avec des corridors humanitaires qui vont peut-être être ouverts. Et puis elle va s'installer en Arménie, où là, dans ces cas-là,
03:58 elle va vivre loin du Haut-Karabakh, en Arménie protégée, mais toujours avec ce risque et cette menace pour elle, comme elle le ressent elle.
04:06 C'est pour ça que j'insiste là-dessus, sur la notion du génocide. Soit elle va rester pour dire "on a tenu pendant 9 mois, si on a tenu pendant 9 mois, on va pas abandonner maintenant",
04:14 mais vous allez avoir des cohabitations qui vont être extrêmement difficiles. Vous avez des Arméniens qui sont là-haut qui se disent "on protège nos églises, on protège nos terres millénaires",
04:23 parce que le début de la chrétienté a commencé aussi ici, en Europe, il faut se le rappeler. Et derrière, vous avez des gens qui sont de la terre de l'Azerbaïdjan,
04:30 qui vont dire "on est chez nous". Si on est chez nous et on a déjà été là, dans ce cas-là, on va conçoir des mosquées, on va remettre des champs,
04:36 on va mettre des interpellations, et on va venir. Donc vous allez avoir des cohabitations qui vont être malsaines, qui vont être très difficiles,
04:42 parce que vous avez vraiment des volontés de départ, et en fait, fondamentalement, vous allez mettre des combattants face à des combattants, ça va être extrêmement difficile.

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