00:00 Bonsoir Jean-Philippe Tanguy, bon alors ce rendez-vous de Saint-Denis autour d'Emmanuel Macron utile ou pas à vos yeux ?
00:05 Ecoutez, toute discussion est utile comme l'a souligné Jordan Bardella, mais nous ne faisons aucune illusion.
00:11 Nous doutons beaucoup que nos propositions, d'ailleurs d'autres propositions vraiment de rupture avec la politique de monsieur Macron
00:18 soit reprise. Moi j'ai l'impression que monsieur Macron essaie de gagner du temps une fois encore.
00:23 Il y a quelques années c'était avec les maires, ensuite c'était avec les syndicats. Je rappelle que les syndicats ont été
00:28 consultés un nombre interminable de fois, puis finalement à chaque fois c'était l'arbitrage
00:32 macroniste initial
00:34 qui était choisi. Donc c'est la spécialité quand même de monsieur Macron, c'est de faire parler tout le monde pour à la fin décider tout seul.
00:39 Le principe d'une conférence sociale sur les carrières des branches situées sous le salaire minimum
00:43 valider, bonne chose ?
00:45 Mais oui, mais ça fait des mois que cette proposition a été déjà validée. C'est pas la première fois que
00:51 la Macronie annonce qu'on va enfin discuter de cette situation ahurissante où effectivement
00:57 les français ont découvert qu'il y avait des branches entières où les minimaux salariaux étaient en dessous du SMIC, tant mieux. Mais une fois plus
01:03 c'est l'arlésienne, ça le fait des mois voire des années que l'on parle de ce rendez-vous.
01:08 Il est temps que ça vienne, mais ça vous savez même le gouvernement pourrait très bien décider que
01:12 il est interdit que les branches et un minimum salarial inférieur au SMIC. Il pourrait le décider sans que les syndicats soient
01:18 consultés. D'ailleurs c'est la position unanime des syndicats.
01:20 Jean-Philippe Tanguy,
01:22 Jordan Bardella qui a parlé d'une discussion franche, au fond il n'a rien obtenu de ce rendez-vous ?
01:28 Ecoutez, il a obtenu, tout comme tous les responsables des oppositions, surtout celles qui sont vraiment d'opposition, qui se comptent sur les doigts d'une main,
01:35 de pouvoir exprimer
01:37 nos revendications. Voilà, on n'a rien cédé, Jordan n'a rien cédé sur le fond, il a bien fait, il est resté toute la réunion
01:43 ce qui est normal pour ne pas laisser le terrain aux autres, évidemment. Mais vous savez,
01:48 Jordan l'avait dit dans sa lettre et dans les interventions qu'il a faites, nous y allons
01:52 avec le respect dû au président de la République qui a été élu par les français, mais sans illusion,
01:56 sur le fond, on voit bien, ça fait un an qu'on est député, on est baladé,
02:00 il y a une semaine il faut consulter l'ERN, on est républicain, la semaine d'après on ne l'est plus, bon,
02:05 vraiment cette attitude de la Macronie n'a ni queue ni tête.
02:08 Quand vous dites référendum sur l'immigration,
02:13 il va falloir une réforme de la constitution ?
02:16 Pas du tout, on a retrouvé une citation, un discours...
02:20 Emmanuel Macron vous a invité à bosser sur l'article 11 de la constitution.
02:24 Oui, moi j'ai invité Emmanuel Macron à lire quelqu'un qui avait beaucoup plus de sens politique que lui,
02:28 à savoir le général de Gaulle, et il y a un discours du général de Gaulle qui est disponible sur l'INA,
02:32 où le général de Gaulle rappelle que les français peuvent être consultés par référendum sur tous les sujets,
02:38 puisque c'était déjà à l'époque un certain nombre de hiérarques et d'oligarques
02:42 qui n'aiment pas le référendum, qui ont essayé de mettre des limites à la volonté du général de Gaulle.
02:46 Le général de Gaulle avait obtenu ce qu'il voulait, parce qu'en fait ce qu'il joue là, c'est la volonté ou non de consulter le peuple.
02:51 Parce que, évidemment, un référendum sur l'immigration, ça concerne, ça dérange tout ce qui gouverne la France mal depuis 50 ans.
02:58 Donc il trouve toutes les arguties juridiques pour nous expliquer que ce n'est pas possible.
03:01 C'est évidemment possible, de toute façon c'est très simple, l'article 3,
03:04 le peuple français peut exprimer sa souveraineté à travers le référendum et donc sur tout sujet.
03:09 Oui, il y a eu un échange cocasse, Emmanuel Macron répondant à une proposition de Jordan Bardella concernant un septennat unique
03:16 a qualifié la limitation du nombre de mandats présidentiels, qu'il empêche de pouvoir se représenter d'ailleurs,
03:21 de « funeste connerie » a-t-il dit ?
03:23 Oui, bah écoutez, avant il le défendait, donc là-dessus, une fois plus, M. Macron change d'avis,
03:28 peut-être que s'apercevant que son pouvoir n'est plus tenu, il met ça, ou le met ça, à ça, son manque d'autorité naturelle, j'ai envie de dire,
03:35 il met ça sur le fait que la Constitution lui interdise de se représenter.
03:39 Il est vrai, on le voit au Parlement, qu'on a l'impression que l'Elysée ne tient plus les troupes,
03:43 que toutes les ambitions les plus médiocres et misérables sont possibles, au lieu de s'occuper du quotidien des Français.
03:49 Donc je comprends que le président soit en colère, mais il devrait être en colère contre lui-même.
03:53 Jean-Philippe Tanguy annonce de Bruno Le Maire aujourd'hui les négociations entre la grande distribution,
04:00 les industriels, de l'agroalimentaire, ils vont démarrer tout de suite, le plus tôt possible en tout cas,
04:04 pour des baisses de prix en janvier, 5000 références en magasin qui n'augmenteraient pas ou baisseraient.
04:14 Ça devrait vous satisfaire, vous ?
04:16 Ah mais moi si ça arrive, je serais très content pour les Françaises et les Français qui n'arrivent plus à se nourrir correctement
04:22 ou à acheter des produits d'hygiène nécessaires à tous. Mais ça n'arrivera pas, je le crains.
04:26 Pourquoi ça n'arrivera pas ?
04:27 Parce que ça fait une fois de plus cette annonce du fait qu'il faut renégocier,
04:29 que M. Le Maire condamne l'attitude des industriels ou de la grande distribution, ça dépend des jours.
04:34 Ce sont des annonces sans lendemain.
04:36 Ça fait maintenant deux ans qu'on est en période d'hyperinflation,
04:38 le gouvernement a toujours prétendu faire confiance à la grande distribution, faire confiance aux industriels,
04:44 qu'on n'avait pas voulu leur donner plus de pouvoir.
04:46 Là, c'est plus la confiance, là, on voulait passer de la confiance au Neymen Sheim.
04:49 Oui, Neymen Sheim, il l'a déjà dit avant l'été, il l'avait déjà dit au printemps, il l'avait déjà dit avant la présidentielle.
04:55 Ils ne le font pas, en fait, la seule attitude de Mme Borne ou de M. Le Maire face à l'inflation, c'est d'attendre que ça passe.
05:01 D'ailleurs, on a entendu Mme Borne, pour sa rentrée médiatique, dire "ça y est, on a passé le pic".
05:06 Et puis finalement, on a appris aujourd'hui que le pic de l'inflation avait redémarré,
05:09 en tout cas que l'inflation avait redémarré, donc nous n'étions pas derrière le pic.
05:12 Et parfois, le gouvernement entretient l'inflation.
05:14 Vous savez, par exemple, qu'ils veulent retaxer le GNL pour le transport,
05:18 c'est le carburant, pardon, le gazole non routier pour le transport, pour les agriculteurs.
05:23 Donc forcément, j'ai rencontré les professionnels, si on retaxe le gazole,
05:28 il y aura des répercussions sur la production de nourriture et sur le transport de cette nourriture.
05:32 Donc le gouvernement lui-même va aggraver l'inflation avec des mesures idéologiques
05:37 pour faire les poches des professionnels et des Français.
05:39 D'ailleurs, je pense que le gouvernement, moi qui suis à la Commission des finances,
05:42 se satisfait de l'inflation puisque ça lui a permis de faire rentrer en deux ans 60 milliards de recettes fiscales supplémentaires.
05:49 Donc M. Le Maire pleurniche sur les plateaux sur l'inflation, ne fait rien car en fait, ça remplit ses caisses.
05:54 Encore un dernier mot avec vous, Jean-Philippe Tanguy, le Rassemblement national s'attaque aux taxes foncières.
05:58 Oui, lors de la dernière loi de finances, le Rassemblement national a été le seul à proposer la limitation de la taxe foncière
06:07 car contrairement à ce que raconte le gouvernement, non, on propose évidemment, dans le même amendement,
06:12 on proposait une compensation à l'europrès pour les communes concernées.
06:16 Mais en fait, il y a une formule d'intextation automatique, donc ce n'est pas la faute aujourd'hui des maires
06:20 si la taxe foncière augmente au minimum de 7%.
06:23 C'est une disposition laissée libre par le gouvernement.
06:27 Nous avions proposé une limite, ils l'ont refusée.
06:30 Aujourd'hui, les maires, qu'ils le veuillent ou non, sont obligés d'augmenter la taxe foncière.
06:33 Je ne parle pas évidemment de Mme Hidalgo ou d'autres hiérarques socialistes qui ont volontairement augmenté davantage.
06:39 Mais même un maire qui ne voulait pas le faire, il est obligé de le faire et ça c'est la faute du gouvernement.
06:43 Merci à vous Jean-Philippe Tauillier, député Rassemblement National de la Somme d'avoir participé à ce 18-20 France Info.