Manuel Bompard - "Quel intêrêt de manger avec Macron, même avec une grande cuillère ?"

  • l’année dernière
Avec Manuel Bompard, Député de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône et coordinateur de LFI.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-08-30##

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Transcript
00:00 - Manuel Bompard est notre invité ce matin, Manuel Bompard bonjour. - Bonjour.
00:03 - Député LFI des Bouches-du-Rhône, coordinateur de LFI, en fait vous êtes le patron du parti.
00:07 Ce soir, non, à partir de cet après-midi, 15h je crois, vous avez rendez-vous à 15h à Saint-Denis,
00:13 les rencontres de Saint-Denis autour d'Emmanuel Macron, qui a convoqué,
00:17 j'en parle le mot volontairement, qui a convoqué, proposé, allez,
00:24 vous prenez quel mot ? Convoqué ou proposé ?
00:26 - Proposé, parce que vous savez, moi je ne réponds pas aux convocations du président de la République.
00:29 - Qui a proposé à tous les chefs de parti une réunion pour discuter de l'état du pays.
00:36 Bien, pourquoi y allez-vous ?
00:38 - Bah d'abord j'y vais parce que quand on est invité à participer à un échange
00:42 pour pouvoir faire des propositions politiques sur l'état du pays,
00:45 je pense que c'est notre rôle en tant que formation politique d'opposition d'y participer.
00:49 J'observe d'ailleurs que le président de la République initialement
00:52 n'avait pas l'intention d'inviter la France Insoumise.
00:55 - Oui, enfin c'est fait, vous êtes invité.
00:57 - Donc j'observe de manière positive qu'il a renoncé à une certaine forme de sectarisme
01:02 qui semblait être son état d'esprit au début de l'été.
01:05 Donc peut-être que l'été l'a fait réfléchir de ce point de vue-là.
01:07 - Donc c'est positif ?
01:09 - Oui, bien sûr, et pour le reste, moi j'y vais pour porter des propositions politiques
01:13 dans l'intérêt du pays, qui me semble indispensable
01:16 et sur lequel pour l'instant le président de la République n'a pas l'air d'en avoir conscience.
01:20 Si on veut apaiser ou réparer le pays, il faut d'abord réduire un certain nombre des fractures
01:26 qu'il a lui-même créées, et une de ces fractures c'est par exemple
01:30 tout le sujet sur la réforme des retraites, qu'il a passé en forme...
01:33 - Je vais y revenir, parce que vous demandez un référendum sur la réforme des retraites,
01:36 on va parler référendum, mais auparavant un peu de...
01:41 comment ça va se passer, j'imagine.
01:43 Je vous imagine arriver, vous allez serrer la main de tout le monde là-bas,
01:45 parce que j'ai vu qu'il y avait aussi le patron du Rassemblement National qui est là-bas...
01:50 - Oui, mais attendez, monsieur Bordin, moi je n'y vais pas pour serrer des mains.
01:53 - Ah bon d'accord, vous allez serrer la main de Jordan Bardella.
01:56 - Mais moi je suis poli, mais je n'y vais pas pour serrer des mains,
01:58 j'y vais pour faire des propositions politiques.
02:01 Donc j'y vais avec mes collègues de la NUPS, avec un certain nombre de propositions politiques,
02:06 nous les ferons connaître, nous les ferons savoir,
02:09 et nous essaierons tout simplement de défendre les idées qui sont les nôtres.
02:12 - Pas de photo, pas de téléphone, vous avez vu ça ?
02:14 - Ça manifestement c'est les conditions qu'a mis le président de la République,
02:18 il ne nous a pas demandé notre avis.
02:20 - Mais tout ça, c'est la forme... - Vous êtes prisonnier là-bas.
02:22 - Oui, tout ça, ça m'importe assez peu, vous savez, mais soyons francs.
02:27 - Oui, soyons francs. - Moi j'y vais sans illusion.
02:31 - Mais vous ne dînerez pas, j'ai vu.
02:32 - Non, parce que je pense que ce qui est important,
02:34 c'est les moments qui peuvent être utiles effectivement au pays,
02:37 et je ne vois pas l'intérêt de manger avec le président de la République,
02:40 même avec une grande cuillère.
02:41 - Travailler en commun sur des textes législatifs, pourquoi pas, oui ou non ?
02:47 Est-ce que vous seriez prêt à travailler en commun sur des textes législatifs ?
02:51 - Oui, mais nous on a toujours été prêt depuis le début,
02:53 le problème c'est que pour l'instant le président de la République,
02:56 le gouvernement, la minorité à l'Assemblée Nationale,
02:59 n'a jamais vraiment voulu tenir compte des propositions et des positions
03:04 des formations politiques d'opposition.
03:06 Donc le problème ce n'est pas de travailler en commun ou de ne pas travailler en commun,
03:09 le problème c'est pourquoi faire ?
03:10 Et pour l'instant la politique qui a été mise en place par le président de la République
03:14 depuis six ans, mais en particulier depuis l'année dernière,
03:17 c'est une politique que nous combattons fermement.
03:19 Donc moi ce que j'attends de voir cet après-midi,
03:21 c'est si le président de la République a conscience
03:23 que cette politique elle nous mène dans le mur,
03:25 et s'il est prêt à changer de cap.
03:27 Bon voilà, manifestement quand je lis les termes de son courrier,
03:31 je n'ai pas l'impression que ce soit son état d'esprit.
03:33 C'est pourquoi j'y vais avec peu d'illusions,
03:35 d'autant plus qu'on a déjà quand même
03:37 "chat est chaud des crânes, l'eau froide" comme on dit.
03:40 Donc on a déjà eu le grand débat,
03:42 parce que M. Bourdin vous vous rappelez des conclusions du grand débat quand même ?
03:44 Parce que par exemple le président de la République avait dit
03:47 "je prends l'engagement, je vais abaisser le seuil nécessaire
03:50 pour le référendum d'initiative partagée".
03:52 C'était il y a 3 ou 4 ans, ce point n'a pas bougé par exemple.
03:55 On a eu la convention citoyenne pour le climat,
03:57 il a tout jeté à la poubelle à la fin.
03:59 - Pas tout mais en partie.
04:01 - 90% des propositions de la convention citoyenne sur le climat
04:04 ne se sont pas traduites d'un point de vue législatif.
04:06 Donc à chaque retrait,
04:08 on a le nouveau gadget présidentiel.
04:10 - Pour vous c'est un gadget cette rencontre ?
04:12 - Oui bien sûr c'est un gadget, c'est une opération de communication.
04:14 Et si je n'ai pas l'intention de participer en particulier au repas,
04:18 c'est parce que je n'ai pas envie d'être le figurant
04:20 d'une nouvelle mise en scène médiatique.
04:22 - Alors référendum ou préférendum ?
04:24 Alors préférendum,
04:26 préférendum c'est...
04:28 parce que je ne sais pas tout, vous non plus d'ailleurs.
04:31 Un référendum c'est un référendum avec plusieurs questions,
04:34 sur plusieurs sujets.
04:36 Ou un sujet, par exemple l'environnement,
04:38 avec plusieurs questions.
04:40 Et les français pourraient répondre par exemple
04:42 à rejeté, passable, assez bien, bien, très bien, excellent.
04:45 Qu'est-ce que vous pensez de cette idée ?
04:47 - D'abord à ma connaissance,
04:49 elle n'est pas constitutionnelle.
04:51 Ou alors si ce préférendum serait organisé,
04:55 il n'aurait pas de valeur contraignante.
04:59 Donc tout ça me paraît être quand même...
05:01 - Non mais c'est une façon de consulter les français.
05:03 - D'accord mais bon,
05:05 vous avez la possibilité de consulter les français
05:07 à travers leurs représentants à l'Assemblée nationale,
05:09 vous avez la possibilité
05:11 de leur poser une question directement,
05:13 c'est ce qu'on appelle un référendum.
05:15 On ne peut pas faire non plus n'importe quoi
05:17 avec notre constitution.
05:19 Je ne sais pas, on aura peut-être plus de précisions
05:21 cet après-midi.
05:23 Je trouve ça assez étrange et assez curieux.
05:25 Et surtout j'ai bien le sentiment
05:27 qu'on va vouloir consulter les français
05:29 sur un certain nombre de sujets
05:31 en omettant de les consulter sur les sujets
05:33 sur lesquels ils ont vraiment envie d'être consultés.
05:35 C'est pour ça que je vous parlais tout à l'heure
05:37 de la question des retraites.
05:39 - Sauf qu'elle sera en application vendredi.
05:41 - Mais on peut suspendre les décrets d'application.
05:43 - Oui, mercredi soir, vendredi,
05:45 combat perdu.
05:47 N'est-ce pas un combat perdu ?
05:49 - Non, je ne crois pas. Nous avons pris l'engagement
05:51 de toute façon que nous continuerons cette bataille
05:53 et nous la continuerons
05:55 même si à la fin la réforme des retraites
05:57 passe, nous la continuerons, y compris en disant
05:59 que nous nous positionnerons
06:01 pour l'abroger une fois arrivés au pouvoir.
06:03 Non, non, ce combat ne sera jamais perdu.
06:05 Mais là, le président de la République
06:07 dit "je veux consulter les Français"
06:09 donc il y aurait quand même quelque chose de particulièrement étrange
06:11 à aller consulter sur plein de sujets
06:13 sauf celui sur lequel
06:15 ils se sont mobilisés massivement
06:17 depuis plusieurs mois.
06:19 Il faut prendre au sérieux un petit peu les Françaises et les Français.
06:21 - L'inflation alimentaire, la répartition des richesses,
06:23 n'est-ce pas ?
06:25 Est-ce que ce ne sont pas
06:27 les sujets majeurs aujourd'hui ?
06:29 On a dépassé la réforme des retraites.
06:31 Est-ce que ce ne sont pas les sujets de la rentrée ?
06:33 De cette rentrée sociale ?
06:35 - Ce ne sont pas les sujets de la rentrée, oui, vous avez raison.
06:37 Avec l'inflation sur les produits alimentaires,
06:39 avec le prix du carburant
06:41 qui est reparti à la hausse,
06:43 avec l'augmentation du prix de l'électricité
06:45 de 10% au 1er août,
06:47 et puis ce qu'il va y avoir à la rentrée scolaire dans quelques jours,
06:49 avec aussi l'augmentation du prix des fournitures scolaires.
06:51 Ils ont augmenté de 11%,
06:53 c'est ce que disent les études.
06:55 Et face à cela, j'observe que le gouvernement
06:57 ne fait strictement rien.
06:59 - Alors Gabriel Attal réfléchit à des achats en gros
07:01 par l'État pour faire baisser les prix
07:03 pour l'année prochaine.
07:05 - Écoutez, franchement, vous avez une solution ?
07:07 - Bien sûr que c'est une solution.
07:09 Nous l'avons proposée à l'Assemblée nationale,
07:11 c'est tout simplement
07:13 la prise en charge intégrale
07:15 par l'État des fournitures scolaires
07:17 pour que l'école soit véritablement gratuite.
07:19 - Pour tous les Français.
07:21 - Jean-Jacques Bourdin, ça coûte 7 milliards d'euros,
07:23 je ne raconte pas d'histoire aux gens, ça coûte 7 milliards d'euros, c'est un coût.
07:25 7 milliards d'euros, c'est 4% de la fortune supplémentaire
07:27 accumulée par les 500 plus riches
07:29 l'année dernière en France.
07:31 Moi je considère qu'on peut mettre 7%
07:33 de la fortune supplémentaire accumulée
07:35 par les 500 plus riches de ce pays
07:37 pour faire en sorte que nos élèves
07:39 aient des cahiers, des trousses, des stylos
07:41 pour pouvoir étudier dans des bonnes conditions.
07:43 Sinon on dit l'école est gratuite, l'école est gratuite
07:45 mais en vérité elle n'est pas vraiment gratuite
07:47 parce qu'il faut payer pour les fournitures scolaires,
07:49 il faut payer pour les voyages scolaires.
07:51 Donc voilà ce que j'attends. Et d'ailleurs j'observe que
07:53 le ministre de la Ville, ancien ministre de la Ville
07:55 Olivier Klein, l'année dernière
07:57 avait dit qu'il était ouvert à cette hypothèse,
07:59 qu'il allait l'expertiser. - Vous allez la parler ce soir ?
08:01 - Bien sûr que je vais en parler,
08:03 ça sera une des propositions qu'on va mettre
08:05 sur la table.
08:07 Le problème du ministre de la Ville Olivier Klein,
08:09 c'est que depuis il a été limogé du gouvernement.
08:11 Mais en tout cas cette proposition elle est toujours sur la table
08:13 et je trouve qu'il serait raisonnable de la mettre en œuvre.
08:15 - Bien, mobilisation de l'intersyndical
08:17 contre l'austérité pour l'augmentation des salaires,
08:19 c'est pour le 13 octobre,
08:21 vous manifesterez, vous êtes associé, vous associerez ?
08:23 - Oui, bien sûr, nous appuierons cette mobilisation.
08:25 Vous savez les salaires sont trop bas dans ce pays,
08:27 l'augmentation sur un an des salaires
08:31 dans le secteur privé, comme dans la fonction publique d'ailleurs,
08:33 est inférieure à l'inflation,
08:35 inférieure à la hausse des prix.
08:37 Pour les gens qui nous écoutent, très concrètement,
08:39 ça veut dire que l'ensemble des Français perdent du pouvoir d'achat,
08:41 tout simplement, puisque leur salaire augmente
08:43 moins que les prix.
08:45 Et donc, ça fera aussi partie des propositions
08:47 que je ferai cet après-midi.
08:49 Le président de la République doit mettre en œuvre
08:51 d'abord une augmentation du SMIC,
08:53 parce que ça c'est une prérogative
08:55 de l'État.
08:57 Il doit engager une conférence nationale
08:59 avec les organisations syndicales.
09:01 - Le SMIC augmente régulièrement, légalement,
09:03 deux fois par an ?
09:05 - Oui, mais de manière insuffisante.
09:07 Je pense que si vous essayez aujourd'hui de vivre
09:09 en étant payé au SMIC, c'est très compliqué,
09:11 face notamment à toutes les difficultés
09:13 que vous avez pointées d'augmentation
09:15 du coût de la vie. Donc, il faut augmenter le SMIC,
09:17 donc il faut indexer les salaires sur l'inflation,
09:19 c'est-à-dire que les salaires doivent augmenter
09:21 au même niveau et au même rythme
09:23 que les prix, et donc il faut convoquer
09:25 une conférence nationale sur les salaires
09:27 avec les organisations syndicales, les syndicats patronaux,
09:29 pour faire en sorte qu'il y ait des
09:31 augmentations de salaires.
09:33 Et il faut des mesures sur les prix, et je m'arrêterai
09:35 là-dessus, mais franchement,
09:37 quand j'entends encore Bruno Le Maire hier dire
09:39 "je vais demander aux industriels
09:41 de l'agroalimentaire de faire des efforts",
09:43 franchement c'est plus Bruno Le Maire, c'est Bruno Demande.
09:45 Ça fait deux ans que toutes les... "Ah non, je vais
09:47 leur demander de faire un effort, je vais demander aux..."
09:49 Mais qu'est-ce qu'il fait concrètement comme mesure
09:51 contraignante ? Les prix alimentaires
09:53 en un an et demi, ils ont augmenté de 22%,
09:55 dans le même temps, les marges de l'industrie
09:57 agroalimentaire... - On est à 12%, inflation 12%.
09:59 - Sur un an ! Sur deux ans,
10:01 un an et demi, 22% d'augmentation
10:03 des prix alimentaires, et dans le même temps
10:05 les marges de l'industrie agroalimentaire
10:07 ont augmenté de 70%.
10:09 Que les gens comprennent bien ce que ça veut dire.
10:11 Le premier facteur de la hausse des prix,
10:13 c'est le fait que l'industrie agroalimentaire
10:15 s'en est mis plein les poches. Eh ben moi je dis
10:17 qu'il faut des mesures contraignantes, des blocages
10:19 de prix, de l'encadrement des marges
10:21 à la baisse, pour faire en sorte que les Français
10:23 puissent retrouver un peu de l'air pour respirer.
10:25 - Vous avez entendu peut-être
10:27 le ministre de la Justice,
10:29 vous voulez foutre en l'air la République ?
10:31 - La 5ème République, je veux la foutre en l'air, oui.
10:33 - La 5ème République, vous voulez la mettre en l'air ?
10:35 - Oui, puisque nous sommes partisans depuis...
10:37 C'est pas nouveau, ça fait depuis
10:39 10 ans, c'est dans le programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon
10:41 que nous sommes favorables au fait
10:43 de passer à une 6ème République.
10:45 Donc de mettre un terme à la monarchie présidentielle,
10:47 aux institutions de la 5ème République,
10:49 qui ont montré quand même cette année
10:51 à quel point ils permettaient
10:53 à un homme seul de décider contre le
10:55 pays tout entier. Sur la question
10:57 des retraites, excusez-moi de vous le dire, mais à part le président
10:59 de la République et quelques-uns de ses amis les plus
11:01 proches, personne n'était favorable à cette réforme.
11:03 Et pourtant, en utilisant
11:05 des 49.3 répétitions, il a réussi
11:07 à passer en force cette réforme. Donc
11:09 oui, il y a un problème avec la 5ème République,
11:11 oui, il faut passer à une 6ème République,
11:13 et puisque le président de la République dit dans son courrier
11:15 de cet après-midi qu'il ouvrira
11:17 le débat sur les questions institutionnelles,
11:19 nous y porterons cette revendication.
11:21 C'est une 6ème République, c'est un référendum
11:23 d'initiative citoyenne, c'est la proportionnelle
11:25 pour les élections,
11:27 c'est la fin du 49.3, voilà, c'est des
11:29 mesures qui permettent tout simplement au peuple
11:31 de décider. - Sur le terrain purement économique,
11:33 je regardais ces chiffres, ce chiffre,
11:35 taux des prélèvements obligatoires, on est
11:37 à 45,4% du
11:39 PIB, ça veut dire
11:41 que les Français n'ont jamais
11:43 payé autant d'impôts,
11:45 et vous voulez les augmenter ?
11:47 - Moi, je n'ai jamais dit que je voulais augmenter
11:49 les impôts, parce qu'augmenter les impôts,
11:51 vous savez, ça ne veut pas dire grand-chose.
11:53 Je défends
11:55 une réforme fiscale
11:57 dans laquelle les impôts augmentent pour une
11:59 partie de la population, c'est-à-dire
12:01 celles et ceux qui font partie
12:03 des 5% les plus riches du pays,
12:05 et baissent pour une grande majorité de la population.
12:07 La réforme fiscale que nous avons proposée,
12:09 Jean-Jacques Brenin, elle est très simple,
12:11 elle permet de générer 10 milliards d'euros de recettes
12:13 supplémentaires pour l'État, elle se traduit
12:15 par le fait que 93%
12:17 de la population paiera moins ou autant
12:19 d'impôts qu'aujourd'hui, mais oui, vous avez raison,
12:21 il y a 7% des Français
12:23 qui paieraient davantage d'impôts,
12:25 parce qu'ils ont les ressources pour payer davantage
12:27 d'impôts, parce que tous les économistes vous disent
12:29 aujourd'hui que l'impôt, en fait, il n'est pas
12:31 progressif dans ce pays, qu'au-delà
12:33 d'une certaine quantité de richesse, en fait,
12:35 vous ne payez pas les impôts à proportion
12:37 de vos revenus, et donc oui, je considère
12:39 que les plus riches de ce pays doivent être mis davantage
12:41 à contribution, et il n'y a pas que moi qui le pense,
12:43 par exemple, vous le savez peut-être,
12:45 M. Pisani-Ferry qui a participé à écrire le programme
12:47 présidentiel d'Emmanuel Macron en 2017,
12:49 dit que face à l'urgence
12:51 climatique, il faut des investissements
12:53 massifs, et que ces investissements massifs,
12:55 il faut notamment les financer par
12:57 une taxation des plus riches.
12:59 - Manuel, par où va la NUP ?
13:01 Liste séparée aux Européennes ?
13:03 - Non, non, on n'en est pas là encore.
13:05 - Enfin...
13:07 - Presque là !
13:09 - Jean-Luc Boudin... - Vous allez prendre une initiative
13:11 pour essayer de réunir Europe Écologie-Les Verts,
13:13 les communistes... - Moi, des initiatives
13:15 sur ce sujet, ça fait des mois que j'en prends,
13:17 mais je vais continuer, je vais continuer,
13:19 bien sûr, je vais continuer. Écoutez, je pense
13:21 que, pour répondre à votre question, je pense que la
13:23 NUPES, elle est utile, je pense
13:25 que la NUPES, c'est un motif d'espoir,
13:27 peut-être pas pour tout le monde, mais pour
13:29 beaucoup de Français qui ont
13:31 considéré au moment des dernières élections
13:33 législatives que c'était une alternative
13:35 plus sérieuse et crédible au macronisme.
13:37 Bien sûr, on a fini en tête du premier tour
13:39 des élections législatives avec la NUPES.
13:41 Donc je pense qu'il faut que la NUPES ait une liste
13:43 commune aux élections européennes. Et moi, je mène
13:45 cette bataille de convictions.
13:47 - Vous avancez ? Vous arrivez à convaincre ?
13:49 Pas du tout, à mon sens.
13:51 - Jean-Jacques Boudin, moi je trouve que
13:53 la semaine dernière, cette cause-là,
13:55 la cause de l'Union, elle a avancé.
13:57 - Masaki, Ségolène Royal ?
13:59 - Ségolène Royal, Benoît Hamon,
14:01 c'est exprimé sur ce sujet, et même Olivier Faure !
14:03 - Quelle bravitude s'est manqué
14:05 Fabien Roussel, ici même lundi matin,
14:07 en parlant de Ségolène Royal.
14:09 - Même Olivier Faure, premier secrétaire
14:11 du Parti Socialiste, qui pour l'instant n'avait pas
14:13 pris position sur ce sujet, a dit samedi
14:15 que dans l'hypothèse où les écologistes
14:17 qui refusent aujourd'hui cette possibilité
14:19 changeraient d'avis, lui serait prêt
14:21 à participer aux discussions pour une liste
14:23 commune de la NUPES aux élections européennes.
14:25 Donc, ça veut dire que petit à petit,
14:27 on avance. Et maintenant, la responsabilité...
14:29 - Avec quelques listes de les fuit ?
14:31 - Depuis le début, on a dit, sur ce sujet,
14:33 que ce qui était important pour nous, c'est qu'il y ait une liste commune
14:35 aux élections européennes. - Donc Ségolène Royal, tête de liste ?
14:37 - Attendez, je vais au bout de la logique,
14:39 je vais répondre à votre question. Nous avons dit
14:41 que nous étions prêts pour permettre cette liste
14:43 commune, que la tête de liste ne soit pas issue
14:45 des rangs insoumis. A partir de ce moment-là,
14:47 il y a un certain nombre de propositions. Nous avons
14:49 dit que nous étions prêts à ce que
14:51 cette candidate soit issue des écologistes,
14:53 puisque c'est eux qui avaient fait le résultat
14:55 le plus important aux dernières élections européennes.
14:57 Il y a Ségolène Royal qui propose aussi sa candidature.
14:59 Pourquoi pas ? Mais bien évidemment,
15:01 il faut que cette candidate tête de liste
15:03 puisse recevoir l'assentiment
15:05 de l'ensemble des formations politiques de la NUPES.
15:07 Ce n'est pas la France insoumise qui va décider tout seul.
15:09 Moi, je pense qu'il faut une liste commune
15:11 aux élections européennes, et en quelque sorte,
15:13 je suis ouvert à toutes les hypothèses pour permettre
15:15 que cette liste puisse exister. - Manuel Bonpart,
15:17 le ministre de l'Éducation nationale veut
15:19 donc interdire la BAIA et le CAMI
15:21 dans les écoles, collèges et lycées
15:23 surtout, évidemment. Vous allez
15:25 saisir le Conseil d'État pour stopper sa mise
15:27 en application. Gabriel Attal
15:29 s'appuie sur la loi du 15 mars 2004
15:31 qui interdit le port de
15:33 vêtements et signes ostensiblement
15:35 religieux dans l'enseignement primaire et secondaire.
15:37 Est-ce qu'à vos yeux, la BAIA est un
15:39 vêtement religieux ? - Ben, en fait,
15:41 le problème, ce n'est pas à mes yeux.
15:43 - C'est aux yeux de qui, alors ?
15:45 - Ben, des institutions,
15:47 des organisations représentatives
15:49 du culte.
15:51 C'est eux qui déterminent
15:53 si un
15:55 vêtement est un signe
15:57 de leur religion. - Mais alors, pourquoi dites-vous...
15:59 - Et de ce point de vue-là, attendez, Jean-Jacques Bourdin,
16:01 de ce point de vue-là, le Conseil français du culte musulman
16:03 a dit clairement qu'il considérait
16:05 que la BAIA n'était pas un vêtement
16:07 religieux et donc, à partir de ce moment-là,
16:09 que, de mon point de vue,
16:11 ce vêtement-là ne rentre pas
16:13 dans les signes religieux ostentatoires
16:15 qu'interdit à juste titre la loi de 2004.
16:17 - Alors, Manuel Bonpart,
16:19 je vais revenir sur
16:21 vêtements religieux ou pas vêtements religieux,
16:23 je vais revenir sur ce que signifie
16:25 la BAIA, mais
16:27 en interdisant la BAIA,
16:29 on stigmatise une religion.
16:31 Qui a dit cela ?
16:33 - La France insoumise. - Vous pouvez, bien sûr.
16:35 - Donc c'est un vêtement religieux,
16:37 si vous stigmatisez une religion.
16:39 - J'ai bien compris, mais là, c'est un peu le serpent
16:41 qui se mord la queue. - Mais c'est pas le serpent qui se mord la queue,
16:43 c'est la réalité qui se mord la queue. - Oui, mais Gabriel Attal
16:45 dit que c'est un vêtement religieux, lui, vous en êtes d'accord ?
16:47 - Oui. - Bon, et c'est lui qui prend la dé... - Ben, vous aussi.
16:49 - Non, moi je ne dis pas que c'est un vêtement religieux. - Si, puisque vous dites
16:51 en interdit la BAIA,
16:53 en stigmatise une religion.
16:55 - Vous me prendrez pas à défaut sur ce sujet.
16:57 - C'est vrai que je vous prends.
16:59 - Mais pas du tout.
17:01 C'est Gabriel Attal qui prend la décision d'interdire
17:03 ce vêtement, en considérant
17:05 que c'est un vêtement religieux. Donc lui,
17:07 son action, elle cible bien
17:09 une religion en particulier. C'est pas la mienne
17:11 dont on parle, c'est celle de monsieur Attal.
17:13 Donc il n'y a aucun problème de logique dans ce
17:15 raisonnement. Et je vais vous dire le problème
17:17 de cette décision. C'est que,
17:19 vous l'avez dit vous-même, la loi de 2004,
17:21 elle interdit les signes religieux ostentatoires.
17:23 La BAIA ou le camis
17:25 ne sont pas des signes religieux.
17:27 La circulaire qui a été publiée
17:29 à la fin de l'année dernière, le dit d'ailleurs,
17:31 circulaire du ministre de l'Éducation
17:33 nationale, dit "la BAIA n'est
17:35 pas un vêtement religieux", dit
17:37 "donc il faut déterminer quand elle est
17:39 portée, si elle est portée dans l'idée
17:41 de porter ou de... - Alors, dans quelle idée ?
17:43 - ... d'affirmer une religion ? - Dans quelle idée est-il porté ?
17:45 Et pourquoi ce vêtement est-il porté ?
17:47 - Mais il faut poser la question à celles ou ceux qui le portent.
17:49 - Non, non, on ne va pas...
17:51 débattre
17:53 si c'est un vêtement religieux ou pas.
17:55 Effectivement, ce n'est pas un vêtement
17:57 religieux. Strictement
17:59 religieux. Mais, c'est un vêtement
18:01 qui a une signification. Vous en êtes
18:03 d'accord. - C'est un vêtement culturel.
18:05 - Que dit-il, ce vêtement ?
18:07 Que dit-il ? Il dit que le corps est couvert.
18:09 La BAIA,
18:11 et évidemment,
18:13 on s'est dit dans tous les textes
18:15 musulmans et s'est dit dans tous les
18:17 pays musulmans... - Non, non, non, non, non.
18:19 - Non, non, non. - Pardon ? - Jean-Jacques Bourdin...
18:21 - Aucun texte religieux de l'islam ne
18:23 parle de la BAIA. Aucun. - Non, mais...
18:25 - La BAIA impose...
18:27 - Ça n'existe pas dans la religion musulmane. - Mais dans le wahhabisme,
18:29 la BAIA
18:31 impose discrétion et modestie pour
18:33 les femmes. L'effacement du corps
18:35 des femmes. Mais, est-ce que
18:37 vous l'acceptez ? - Mais non, mais attendez.
18:39 Jean-Jacques Bourdin... - Mais je vous pose
18:41 la question, est-ce que vous l'acceptez ? - Mais,
18:43 la BAIA, c'est une robe longue.
18:45 - C'est un ensemble qui couvre...
18:47 - Non, non, la BAIA, c'est une robe longue. - Qui laisse le visage
18:49 et les mains découvertes. - Bon, donc c'est une robe longue.
18:51 - Une robe longue. - Bon, d'ailleurs,
18:53 il y a un certain nombre de marques
18:55 qui vendent
18:57 des robes longues,
18:59 qui le sera, et d'ailleurs c'est un problème à mon avis
19:01 de cette circulaire, dont on ne connaît pas
19:03 encore les termes, et j'attendrai de voir avec
19:05 impatience les termes qui vont être utilisés.
19:07 Parce que, vous allez m'expliquer comment on va faire
19:09 pour distinguer une BAIA
19:11 d'une autre robe longue que peuvent mettre
19:13 des jeunes filles si elles ont envie de la mettre. - Mais est-ce que c'est le signe de l'effacement
19:15 du corps des femmes ? - Non, non, attendez, parce que moi... - Je vous pose la question.
19:17 - Sérieusement, Jean-Jacques Bourdin, vous allez
19:19 mettre des... - Qu'est-ce que vous êtes sérieux ? - Qu'est-ce que vous allez faire ?
19:21 Vous allez mettre à l'entrée des établissements scolaires
19:23 des gens avec des maîtres
19:25 pour savoir si la robe est trop longue ou si la robe est trop courte ?
19:27 - Mais non. - Écoutez, moi, ce que je dis...
19:29 - Mais non, par le dialogue, vous savez très bien que la solution...
19:31 - Mais que se fait par le dialogue aujourd'hui ? - Que demandent les chefs d'établissement ?
19:33 - Ils demandent des clarifications.
19:35 - Justement, ils l'ont, cette clarification.
19:37 - Il y a des clarifications qu'on peut mettre dans un autre sens.
19:39 - L'interdiction de la BAIA, ils l'ont,
19:41 la clarification. Les enseignants approuvent
19:43 très largement cette interdiction. Vous le savez bien,
19:45 80% des... - Non, les enseignants... - Mais comment ?
19:47 80% des enseignants... - Mais les enseignants,
19:49 ils demandent... - Et même 53%
19:51 des sympathisants de la France insoumise.
19:53 - Bon, maintenant, c'est intéressant, parce que
19:55 si vous voulez que ce soit les sondages
19:57 que l'on fait sur ce que demandent les enseignants
19:59 et qu'ils deviennent une réalité, j'ai envie de vous dire, c'est très intéressant.
20:01 Les enseignants, ils demandent
20:03 une augmentation de leur rémunération, qui sont de 10%
20:05 inférieures à la moyenne de l'OCDE.
20:07 Peut-être que M. Attal aurait pu commencer par faire ça,
20:09 plutôt que d'aller agiter une situation
20:11 qui couvre... - Même s'ils sont augmentés.
20:13 - Qui couvre, M. Bourdin,
20:15 0,25% des établissements scolaires.
20:17 Donc, la première... - Euh...
20:19 - Si, si, bah là, on parle de 150...
20:21 - Mais tout n'est pas déclaré, vous le savez très bien.
20:23 - D'accord, mais moi, je parle des signalements qui sont
20:25 réels, 150 établissements sur 60 000,
20:27 ça fait 0,25%.
20:29 Les enseignants, ils demandent
20:31 d'abord, les enseignants, une augmentation
20:33 de leur rémunération. Les enseignants, ils demandent
20:35 d'abord qu'il n'y ait pas 3 000
20:37 personnes qui ne répondent pas
20:39 et 3 000 postes qui soient non-pourvus
20:41 au concours pour le
20:43 concitement. - Mais ils demandent aussi
20:45 l'interdiction de la baille à... - Non, d'abord,
20:47 les enseignants, ils demandent d'abord
20:49 que les élèves, ils aient des stylos,
20:51 des trousses, des cahiers, pour pouvoir
20:53 se judier dans des bonnes conditions.
20:55 - D'abord, je suis d'accord avec vous, mais je vous ai dit aussi...
20:57 - Oui, mais la priorité, c'est ça.
20:59 - C'est peut-être pas une priorité, c'est peut-être pas...
21:01 C'est pas moi !
21:03 - Mais vous avez le droit d'exprimer un point de vue, il n'y a pas de...
21:05 - Ce sont les chefs d'établissement et les enseignants.
21:07 - Je vous en veux pas de le faire.
21:09 - Vous dites, vous dites... - Jean-Jacques Bourdin, la laïcité, ça doit être
21:11 un facteur de paix et d'unité,
21:13 ça doit pas être un facteur de division et de stigmatisation.
21:15 - Parce que la laïcité n'a pas commencé
21:17 dans la division ? - Ben justement, la laïcité
21:19 a été mise en place pour mettre un terme
21:21 à une situation de division. - Parce que vous pensez
21:23 que la laïcité, c'est pas un combat de tous les jours ?
21:25 - Ah si, si, je pense que... - C'est pas une division de tous les jours,
21:27 la laïcité ? - Non, un combat et une division, c'est pas la même chose,
21:29 Jean-Jacques Bourdin. - Oui, enfin, ça entraîne
21:31 des divisions, vous le savez bien. - Mais vous avez
21:33 raison sur un point, c'est que
21:35 la laïcité est le résultat d'une histoire
21:37 qui est une histoire de tension,
21:39 une histoire de difficulté,
21:41 une histoire de mise à distance de la religion
21:43 qui voulait s'interférer dans l'espace
21:45 public. Moi, je n'ai aucun problème
21:47 avec ça, je suis attaché à la loi
21:49 de 1905. - Alors moi, j'ai une question à vous poser.
21:51 Est-ce que vous n'êtes pas
21:53 islamophile par électoralisme ?
21:55 - Ben je sais pas, vous êtes en train de...
21:57 Là, si je peux me permettre de pointer de votre côté
21:59 une contradiction, vous êtes en train de me dire
22:01 que 80% des enseignants
22:03 sont pour l'interdiction, que l'ensemble
22:05 de la population est pour l'interdiction. - Oui. - Si
22:07 j'étais vraiment électoraliste, je vois donc pas
22:09 pourquoi je prendrais cette position, si j'en suis
22:11 votre point de vue. Vous en êtes d'accord ? - D'accord.
22:13 - Vous voyez, il faut arrêter avec ça. - Électoraliste à 20%, oui.
22:15 - Non mais bon, donc
22:17 le principe de l'électoralisme, normalement, c'est de dire
22:19 la chose que pense une grande majorité de la population.
22:21 - Un mot sur un mot, je me dis. - Écoutez, moi j'ai des principes
22:23 et j'essaye de les défendre, tout simplement. Après, je
22:25 comprends qu'on puisse ne pas être d'accord avec moi.
22:27 - Non, non, mais je comprends. - Mais moi, je pense que c'est nécessaire
22:29 de faire en sorte qu'on soit
22:31 extrêmement vigilant à ne pas rentrer dans une logique
22:33 de police du vêtement, de laquelle, à mon avis,
22:35 on sortira jamais, tout simplement.
22:37 - C'est une police du vêtement ?
22:39 - Je pense que vous allez avoir...
22:41 Je regarderai avec attention comment on va être...
22:43 - La France = l'Iran ?
22:45 - Mais je n'ai pas dit que la France était
22:47 égale à l'Iran. - La police du vêtement ?
22:49 - Mais quand vous commencez à devoir réglementer
22:51 la longueur de la robe acceptable,
22:53 la longueur de la jupe, les crop tops, etc.,
22:55 je dis, attention, à mon avis, on rentre
22:57 dans une logique qui touche, d'ailleurs,
22:59 toujours le corps des femmes, et je dis, les femmes dans ce pays
23:01 doivent pouvoir s'habiller comme elles le souhaitent.
23:03 - Un mot pour terminer. Je lis...
23:05 Vous avez vu
23:07 la jeune femme
23:09 qui a été attaquée par
23:11 Médine. - Non, je ne sais pas de quoi vous parlez.
23:13 - Rachel Kahn. - Ah, pardon.
23:15 - Rachel Kahn. - Dans le monde,
23:17 elle dit... - Non, non, attendez,
23:19 vous parlez de la jeune femme qui a attaqué
23:21 Médine en le traitant de déchet, et sur lequel
23:23 Médine a répondu, c'est ça ? - Oui, Rez Khan P.
23:25 - Oui. - On est bien d'accord.
23:27 - Juive et petite fille de déportée.
23:29 - Non, mais d'accord, on est d'accord que c'est elle qui l'a traité
23:31 de déchet, vous en êtes d'accord. - Médine...
23:33 - Non, non, parce que je précise la manière avec laquelle
23:35 on entre dans le sujet. - Rachel Kahn, Médine, un multirécidiviste
23:37 des paroles de haine,
23:39 il fait ses excuses et à chaque fois, il revient
23:41 avec un nouveau truc. La quenelle,
23:43 les attaques homophobes et antisémites, la laïcité,
23:45 il y a des mots qui sont des délits,
23:47 ce n'est pas négociable.
23:49 Dit-elle, dans le monde. - Si des mots
23:51 sont des délits... - Vous la soutenez ou pas ? - Bah,
23:53 écoutez, je vais être très... - C'est un délit ?
23:55 - Très clair, si des mots... - Rez Kahn P.
23:57 C'est un délit ou pas ? - Si elle considère...
23:59 C'est pas à moi de juger si quelque chose est un délit ou pas,
24:01 c'est la justice. Donc si Rachel Kahn considère... - Votre sentiment ?
24:03 - Si Rachel Kahn considère que le...
24:05 - Caractère antisémite ou pas ? - Le tweet qui a été fait par
24:07 Médine est un délit, je l'invite
24:09 à porter plainte. - Caractère antisémite,
24:11 avant Dieu ou pas ? - Puisque l'antisémitisme est un délit
24:13 et que c'est puni par la loi. - Bien sûr, c'est pour ça
24:15 que je vous pose la question. - Pour le reste,
24:17 Médine a donné un certain nombre
24:19 d'explications sur les raisons de ce tweet.
24:21 Quand il fait ce tweet, si on en croit en tout cas
24:23 ce qu'il dit, il ne connaît pas
24:25 les origines familiales et l'histoire
24:27 familiale de Mme Kahn,
24:29 et à partir de ce moment-là, son tweet
24:31 déconnecté de son histoire familiale,
24:33 me semble clair et n'a pas de connotation
24:35 antisémite. - Il a un caractère antisémite, non ?
24:37 - Non. - A partir du moment où
24:39 Médine, quand il fait ce tweet... - Vous assumez, vous dites non.
24:41 - Mais à partir du moment où, quand Médine
24:43 fait ce tweet, il ne connaît pas l'histoire
24:45 familiale de
24:47 Mme Kahn, à partir du moment où, si vous
24:49 connaissez l'histoire de Médine lui-même, vous savez
24:51 comment Médine appelle sa famille ? Il l'appelle
24:53 la "Kahn Family". Vous savez pourquoi ? Parce qu'il a
24:55 appelé un de ses enfants "Genjis", du nom
24:57 de "Genjis Kahn". Donc, vous voyez bien
24:59 que dans l'état d'esprit de Médine,
25:01 qui passe du temps, dans sa
25:03 famille, à faire des jeux de mots autour
25:05 de ce mot "Kahn", K-A-H-A-N,
25:07 à partir de ce moment-là,
25:09 il fait ce tweet sans connaître
25:11 l'histoire familiale de Rachel Kahn. Donc, je pense
25:13 qu'il n'y avait aucune volonté, aucune
25:15 idée antisémite dans ce tweet.
25:17 Ensuite, que Mme Kahn, parce qu'elle a son histoire
25:19 familiale, puisse être blessée
25:21 par ce tweet, je le comprends bien, et si
25:23 elle a été blessée pour ça, j'en suis
25:25 solidaire ! Bon, mais je pense
25:27 que Médine, et je vous invite
25:29 à écouter notamment ce qu'il a dit lors des
25:31 universités d'été de la France Insoumise, où il
25:33 était invité, a dit et a eu des mots
25:35 extrêmement clairs sur le fait qu'il
25:37 combat, bien évidemment, l'antisémitisme
25:39 comme toutes les formes de discrimination.
25:41 - Merci Emmanuel Boncord-Dutroux. - Merci à vous.
25:43 - Vous venez nous voir ce matin, il est 8h58.

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