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  • il y a 2 ans
Le parcours du Tour d'Espagne, les favoris, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), le duo Primoz Roglic - Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), les pépites de la Groupama-FDJ, les cas Romain Bardet (Team dsm-firmenich) et Kévin Vauquelin (Arkéa-Samsic)... A l'approche de La Vuelta (26 août au 17 septembre), notre chroniqueur Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 20 minutes de discussion et entretien avec Le Druide.

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Sport
Transcription
00:00 Un petit pronostic si on peut avoir votre podium de cette Volta.
00:12 Un pronostic...
00:13 Par contre bon écoutez, un pronostic, un jumbo.
00:16 C'est pas prendre beaucoup de risques ça.
00:19 Je prends pas beaucoup de risques, oui non.
00:24 Je pense que le Vénépole va être en difficulté ou alors il est totalement aérien et là il
00:53 rentre dans une autre dimension.
00:55 Je pense quand même que Roglic me semble peut-être un peu plus à l'aise d'ailleurs
01:03 sur les routes des Spikes que les autres Grands Tours.
01:06 Même s'il a gagné le Giro sur le dernier contre la Montre.
01:11 Mais sur les Spikes il a toujours été relativement à l'aise.
01:40 Bon alors je mets Roglic.
01:43 Mais il faut mettre des billets sur les deux autres aussi.
01:47 Bon alors Cyril, ce samedi il y a la Vuelta qui commence avec départ à Barcelone.
02:00 Commencez un peu par faire un petit point sur le parcours.
02:04 Je dirais un parcours assez classique pour la Vuelta avec les 5-6 étapes au Sprinter.
02:09 Un contre la Montre, un contre la Montre par équipe, une ou deux étapes pour les Punchers
02:13 et le reste c'est que de la haute montagne et de la moyenne montagne.
02:17 Et les arrivées au sommet.
02:19 Oui ce qu'on peut noter c'est que le Tour d'Espagne ne va absolument pas dans l'ouest
02:22 de l'Espagne.
02:23 Il se concentre de Barcelone au Pays Basque avec la traversée est-ouest des Pyrénées.
02:30 Un parcours classique, oui, de façon extraordinaire.
02:36 Il part bien d'Espagne cette année.
02:38 Il est pris l'habitude comme tous les grands tours souvent de partir à l'étranger.
02:45 On attaque par un contre la Montre par équipe.
02:50 Ce n'est pas ma tasse de thé.
02:52 À vrai dire les prologues contre la Montre individuelle, les contre la Montre par équipe
02:58 ce n'est pas le genre de choses que j'apprécie particulièrement.
03:01 Et ça a des incidences sur le déroulement de la course qui n'est pas toujours très intéressant.
03:06 Mais un Tour d'Espagne où la part belle sera faite aux grimpeurs et aux spécialistes
03:14 des arrivées au sommet.
03:16 Et comme par hasard on retrouve les grands favoris de ce Tour d'Espagne qui sont des
03:23 spécialistes de ce type d'arrivée.
03:25 Que ce soit Roglic, Vingegaard, Evenepoel éventuellement.
03:32 Voilà donc les sprinters.
03:35 D'ailleurs il suffit de regarder la liste des sprinters engagés pour savoir qu'ils
03:40 n'ont pas grand chose à faire dans ce Tour d'Espagne.
03:43 Car même lorsqu'on a des arrivées où on pourrait penser qu'il y a toujours quand
03:49 même quelques patates à se faire avant l'arrivée.
03:52 Et d'ailleurs il n'y a aucun grand nom parmi les sprinters qui est sur ce Tour d'Espagne.
03:59 On aurait pu imaginer par exemple Arnaud Desmaures tout fraîchement arrivé chez Arkea.
04:06 Soit au départ ils ont choisi d'autres objectifs pour cette fin de saison.
04:15 Mais c'est vrai qu'on a Danaïze, Hofthetter, Menthes, Van Poppel, un groupage qui vient
04:24 de l'emporter sur une étape sur le tour de l'avenir.
04:27 Donc voilà à peu près les partants dont on peut dire qu'ils vont vite au sprint.
04:36 Mais on n'a pas les grands sprinters sur ce Tour d'Espagne.
04:40 Ce qui veut dire qu'on se battra surtout pour le classement général dans les étapes
04:46 de montagne.
04:47 Vous avez évoqué les trois noms Vingegaard, Roglic et Venepool.
04:55 Sur le papier en tout cas les trois grands favoris.
05:00 Comment ça va se jouer ? C'est vraiment le plus fort qui va gagner.
05:05 Il y aura un peu un côté tactique.
05:07 Qui prendra l'avantage sur cette Vuelta ?
05:13 Alors déjà il n'y a que 26 km contre la montre, ce qui est quand même relativement
05:19 court.
05:21 Et on constate que sur tous les grands tours, plus on peut diminuer les preuves de vérité,
05:26 mieux les organisateurs se portent.
05:30 Peut-être même que pour beaucoup de coureurs c'est peut-être mieux.
05:33 Mais c'est vrai, les preuves de vérité, vous savez, c'est comme dans tous les domaines,
05:39 la vérité on n'aime pas.
05:41 Donc les preuves de vérité par voie de conséquence on n'aime pas.
05:44 On a aussi à la décharge des organisateurs que les audiences tombent régulièrement
05:50 lorsqu'on a un contre la montre individuel.
05:53 Est-ce la conséquence effectivement de la diminution de ce type d'épreuve ?
06:00 Peut-être, je n'en suis pas certain.
06:04 Mais ce contre la montre ne me semble pas être quelque chose d'important,
06:08 ou tout du moins de décisif sur les 26 km.
06:12 Donc c'est dans les arrivées au sommet que se jouera cette Vuelta.
06:21 Jumbo a quand même l'avantage avec deux coureurs capables de faire la différence.
06:28 Vingegaard bien sûr, le dernier vainqueur du Tour de France.
06:30 Et puis Roglic, le dernier vainqueur du Tour d'Espagne.
06:36 Ce qui n'a pas l'air trop sur les deux, ça c'est un autre problème.
06:40 Mais bon, on dit toujours ça, parce que c'est toujours difficile d'avoir
06:45 deux serres, dix corps dans le même troupeau.
06:47 Il y a des égaux, il y a des ambitions.
06:50 Donc c'est toujours difficile à gérer.
06:53 Pour l'instant, Jumbo se gère relativement bien.
06:58 Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un grain de sable un jour ou l'autre.
07:02 Mais sur le papier, par rapport à Evenepoel,
07:06 logiquement, il devrait être capable de le mettre en difficulté,
07:11 voire de l'envoyer à la troisième place du général.
07:18 Ce match va être intéressant, arbitré par Almeida,
07:22 qui reste quand même une valeur sûre.
07:24 Et Ritmarsk a malheureusement quitté le Tour de France.
07:27 Le premier coureur qui a quitté le Tour de France cette année sur chute,
07:32 qui avait fait une belle révélation,
07:37 sinon une confirmation de son potentiel l'an dernier face à Evenepoel.
07:43 Je pense qu'il aura eu le temps, un, de se soigner des blessures,
07:50 et deux, de retrouver son top niveau.
07:53 Ce serait quand même bien d'avoir des coureurs comme Eric Maas, Almeida, Blassoff,
07:59 capables d'arbitrer ce match triangulaire entre les deux Jumbo et le Quick-Step.
08:08 Et pour rester sur les trois grands favoris,
08:12 et parler aussi un peu de leur équipe,
08:15 là le Jumbo qui arrive avec, comme à leur habitude, une très grosse armada,
08:20 notamment les Cuss, Kelderman, Trattnick et compagnie,
08:23 pour entourer leurs deux leaders.
08:26 Et à côté, il y a la Soudal Quick-Step,
08:29 qui est loin d'être ridicule, mais qui n'a pas une équipe qui n'est pas au niveau de la Jumbo.
08:35 Est-ce que ça va avoir une vraie importance sur la course,
08:38 ou comme on sait qu'il y a beaucoup d'étapes avec un seul col, une course de cote,
08:42 ça sera dans tous les cas le plus fort qui gagnera ?
08:45 Dans un match à trois, ce n'est pas obligatoirement le plus fort qui gagne,
08:50 parce qu'il peut y avoir des stratégies qui font qu'à un moment,
08:56 Evenepoel peut se saborder au profit de l'un ou de l'autre,
09:00 parce qu'il n'a pas les moyens, lui physiquement,
09:03 de pouvoir endiguer les attaques des uns et des autres.
09:07 Rappelez-vous Pogacar dans la Madeleine, face à Roglic et Wingegaard,
09:12 ce qui l'avait amené à perdre ce jour-là le Tour de France.
09:18 Donc, tout est possible. L'équipe d'Evenepoel est quand même un petit peu légère
09:24 par rapport à l'équipe Jumbo, et ce serait bien qu'il puisse y avoir
09:30 un ou deux équipiers qui maîtrisent systématiquement,
09:37 ou le plus longtemps possible, le plus loin possible,
09:40 dans l'école, les attaques possibles des Jumbo.
09:44 Donc, ce sera intéressant à suivre.
09:47 J'ai le sentiment qu'Evenepoel a pris encore un petit cran.
09:53 Est-ce que ça suffira ? Ce sera la grande inconnue de ce tour.
09:59 Et puis, l'autre inconnue aussi, il y en aura une autre, c'est Ayuso,
10:03 ce jeune prodige espagnol de l'équipe UAE,
10:09 qui pourrait être amené à jouer un rôle essentiel dans les arrivées au sommet.
10:17 Il va bien contre l'avant. Enfin, il va bien partout.
10:20 Est-ce que c'est lui qui sortira du chapeau ? Pourquoi pas ?
10:25 Vous avez commencé justement à évoquer Ayuso.
10:30 On parle aussi, parmi les outsiders, je notais quelques noms,
10:33 du Almeida, Guérin-Thomas, Henrik Maas, Landa, Karouzov, Lassov,
10:38 Eutebrooks. Est-ce qu'on n'a pas là le plateau le plus relevé des 3 grands tours cette année ?
10:44 Juste au niveau des coureurs pour le classement général,
10:47 pas au niveau des sprinters et compagnie, mais juste pour les grimpeurs coureurs du général,
10:50 est-ce que c'est le plateau le plus élevé ?
10:53 C'est quand même un très très beau plateau.
10:56 Oui, effectivement, il suffit de reprendre les classements du Giro et du Tour de France
11:03 et on se rend compte qu'il y a effectivement un plateau très très…
11:08 En fait, il manque qui ? Il manque un seul coureur.
11:12 Pogacar.
11:13 Pogacar, c'est tout. Comme il manquait Evenepoel sur le Tour de France.
11:19 Oui, c'est peut-être effectivement le plus beau plateau, mais après, il faut se méfier.
11:26 On le disait tout à l'heure, Henrik Maas, qui était parti pour jouer un rôle sur le Tour,
11:32 c'est le premier abandon.
11:34 Donc la compétition a aussi vi un certain nombre d'événements
11:41 qui font que les forces en présence, à certains moments, vont se modifier ou peuvent se modifier.
11:48 Alors, c'est vrai, on dit toujours, ça serait bien qu'il ne se passe rien de…
11:52 et qu'on ait les meilleurs à tous les moments de la course.
11:56 Mais ça ne se passe jamais comme ça. Ça ne se passe jamais comme ça.
12:02 Justement, parmi les quelques noms qu'on a cités, pour vous, c'est Ayuso
12:06 qui est le plus à même à se rapprocher des trois favoris ?
12:13 Personnellement, je pense que c'est celui qui a, par rapport au Grand Tour,
12:19 qui a un potentiel d'avenir le plus important.
12:23 Ça fait un an, deux ans, trois ans pour y arriver.
12:26 Mais Ayuso a démontré sur les grandes courses à étapes déjà, et malgré son jeune âge,
12:31 des dispositions absolument extraordinaires.
12:35 Est-ce que ce Tour d'Espagne va lui permettre de jouer un grand rôle ?
12:41 Je pense personnellement que oui.
12:44 Peut-être pas pour le gagner, parce qu'il y a quand même ce qu'il faut au-dessus.
12:49 Mais qu'il joue un rôle essentiel, oui.
12:53 Ceci dit, il est aussi un petit peu plus lourd que ses adversaires.
12:59 Ça n'est pas un avantage non plus. Mais il a tellement de classe.
13:05 Pour basculer un peu sur les Français, on va parler en premier temps
13:12 des jeunes de la Groupe Amae FDJ qui vont faire leur début sur un Grand Tour.
13:16 On pense notamment à Grégoire et Martinez.
13:20 Qu'est-ce qu'on peut attendre spécialement de ces deux coureurs-là ?
13:24 Tout, et il ne faut pas trop attendre non plus.
13:30 D'abord parce qu'ils sont relativement jeunes, ces deux coureurs,
13:35 qui sont parmi les cinq plus jeunes d'ailleurs de ce Tour d'Espagne.
13:42 On connaît leur potentiel à ce jour. On a vu ce qu'ils ont fait depuis deux ans.
13:48 Grégoire qui vient de gagner le Tour du Limousin,
13:52 mais qui avait également gagné les quatre Jours de Dunkerque,
13:55 mais qui n'est pas catalogué actuellement comme un grimpeur des cibles,
14:00 un formidable puncher, une bonne présence, grosse personnalité,
14:06 qui court bien, qui ne fait pas beaucoup d'erreurs à partir du moment
14:12 où elle était en position de leader. Je crois surtout que, comme Lenny,
14:16 Martinez qui lui est beaucoup plus ciblé, grimpeur des cibles,
14:21 et je pense qu'il aura l'occasion, s'il cible bien certaines étapes,
14:26 pourquoi pas d'aller chercher de magnifiques victoires.
14:31 Ils ont 20 ans pour les laisser vivre leurs courses.
14:34 En le faisant du mieux possible, en essayant de ne pas faire n'importe quoi
14:42 à n'importe quel moment, ces deux coureurs qui peuvent confirmer,
14:46 enfin qui vont confirmer d'ailleurs, le talent qu'ils portent en eux.
14:51 Oui, on a deux coureurs qui, sur ce Tour d'Espagne, peuvent mettre la barre très haut
15:01 et s'imposer comme les véritables leaders du cyclisme français,
15:06 on va dire dès aujourd'hui. C'est déjà fait pour Grégoire.
15:13 Incontestablement, il se positionne comme le numéro un ou le futur numéro un
15:20 dans les moments qui vont venir. À 20 ans, c'est bien parce que ça le met
15:27 dans la même dynamique que ceux qui gagnent le Tour des 20 ans ou 21 ans.
15:33 Ce qui ne veut pas dire que lui gagnera le Tour. C'est un autre problème.
15:37 Il semble qu'il ait un profil un peu différent.
15:41 Oui. Et pour rester sur les Français, on peut parler aussi de Romain Bardet
15:48 et Kevin Vauclin, qui sont les deux autres têtes d'affiche côté tricolore.
15:52 Quel objectif pour ces deux-là, qui ont vraiment des histoires différentes,
15:56 qui est plus jeune, l'autre plus âgé. Mais est-ce que les deux viseront le général ?
16:01 Les deux qui sont plus jeunes. Vauclin, c'est un des coureurs français
16:10 sur lequel on peut fonder beaucoup d'espoir. Il a eu quelques gros soucis,
16:19 particulièrement cette année. On l'a revu au Limousin, là où il retrouvait
16:28 un petit peu de conditions physiques. Je pense qu'il va arriver en étant
16:36 bien sur ce Tour d'Espagne. C'est un coureur qui se situe un peu
16:42 dans la même mouvance entre Martinez et Grégoire. C'est un coureur qui peut
16:50 bien dans le top 10 de ce Tour d'Espagne, voire mieux, qui peut aller gagner des étapes.
16:55 Il sait tout faire. Le sprint, c'est peut-être un peu son point faible.
17:03 Je parle par rapport au grand spectateur. Mais il grimpe, il n'est pas loin
17:06 des meilleurs grimpeurs. Il roule, il n'est pas loin des meilleurs rouleurs.
17:11 Il a quand même une marge de progression qui est relativement importante.
17:17 Je pense qu'on doit le mettre dans la même fourchette que Grégoire et Martinez
17:25 parmi les Français. Romain Bardet, je suis beaucoup plus prudent.
17:32 Je pense que Romain aura du mal aujourd'hui à retrouver le niveau qu'il avait
17:38 à l'époque où il terminait le Tour de France sur le podium. Il est régulier,
17:43 il est courageux, il est consciencieux. Mais je pense qu'il est débordé maintenant
17:48 par les grands de ce peloton. Ce qui ne l'empêchera pas éventuellement s'il a mal de chance.
17:55 Il est souvent handicapé par des chutes ou autre, ce qui n'est pas tout à fait par hasard.
18:06 Mais en top 10, c'est quand même possible. Même si le plateau de ce Tour d'Espagne
18:14 est très riche, un top 10 peut être possible. Ou alors il joue dans une autre cour
18:19 et uniquement celle des front-tireurs, ce qui peut être aussi une solution.
18:24 On a évoqué les cas de Grégoire, Vauclin, Martinez, qui sont tous des jeunes coureurs
18:30 qui vont faire leur début sur un grand tour. Mais c'est loin d'être les seuls
18:34 puisqu'on compte une quinzaine de coureurs qui ont moins de 23 ans et qui vont faire
18:39 leur début sur un grand tour. Parmi eux, on peut noter Max Poul, Eutebrooks, Only,
18:45 Van Eetvelt et compagnie. Est-ce que le Tour d'Espagne est le tour parfait pour débuter
18:54 quand on est un jeune coureur prometteur ?
18:58 Parfait, oui. La perfection n'existe pas. On essaye de la trouver.
19:07 Je pense que le Tour d'Espagne étant le troisième et dernier, il a souvent été
19:15 le tour des rattrapages pour ceux qui avaient raté les deux autres grands tours
19:23 ou tout simplement une partie de leur saison pour diverses raisons.
19:28 Si vous prenez Eric Maas, lui, ce Tour d'Espagne va être très important
19:32 parce qu'il a raté son Tour de France, malheureusement. Pour les équipes aussi,
19:40 parce qu'il faut se mettre dans la position des équipes qui ont réussi plus ou moins bien
19:48 leur saison. Est-ce qu'on met une grosse équipe ? Est-ce qu'on n'en met pas une ?
19:54 À part Jumbo qui met une équipe qui est à la limite plus forte que celle qu'il a mis
19:59 sur le Tour de France. Mais bon, ils ont les moyens. C'est le moins qu'on puisse dire.
20:06 Mais les objectifs des équipes aussi, c'est ce gros problème que l'on soulève
20:14 régulièrement depuis quelques temps. C'est notre marronnier. C'est le problème des points UCI
20:19 parce que dans deux ans maintenant, puisqu'on va dire trois ans, mais c'est maintenant deux ans,
20:23 qui restera en Pro Tour ou qui ne restera pas en Pro Tour en fonction des points marqués.
20:30 Donc on est déjà avec la machine à calculer pour savoir si on passera ou pas.
20:38 On sait par exemple que l'équipe Arkea est quand même déjà en difficulté.
20:44 Donc Vauclain peut être très important sur ce Tour d'Espagne pour revenir dans le classement.
20:51 C'est vrai pour d'autres. Et puis il y a celles qui veulent y rentrer, comme l'Autodistanie,
20:57 qui cartonne depuis le début de l'année et donc qui risque de prendre des places
21:05 à ceux qui n'auront pas suffisamment de points. Donc les staffs des équipes sont obligés aussi
21:13 de raisonner en fonction de ça. Donc un Tour d'Espagne qui est très politique au niveau des équipes
21:27 et de rattrapage pour d'autres. Il n'en reste pas moins que ça reste une épreuve de trois semaines.
21:38 Ça reste une épreuve qui est aussi, sinon plus montagneuse que d'autres.
21:41 C'est vrai que le Tour d'Italie était exceptionnel. C'est vrai qu'on met de plus en plus de montagnes
21:47 et c'est logique et c'est normal. Beaucoup de gens n'ont pas marre de voir trois coureurs
21:55 partir au bout de cinq kilomètres et être rejoints à trois kilomètres de l'arrivée sur les étapes
22:01 de transition, vous dites, pour les sprinters. On s'ennuie dur devant le poste de télé.
22:10 On va faire son jardin ou on va faire la sieste et on revient à une heure de l'arrivée.
22:17 Donc pour éviter ce genre de choses en règle générale, on essaye de pimenter chaque étape
22:23 de difficulté qui peut provoquer des mouvements de cours, des modifications au niveau du classement
22:30 général, de voir des sprinters sauter qui ne vont pas pouvoir faire le sprint.
22:36 En fait, on a un spectacle qui est de meilleure qualité si on a des étapes accidentées,
22:41 moyennement accidentées ou de haute montagne plutôt que des étapes toutes plates.
22:45 Ou alors il faudrait qu'on ait un vent bien placé, trois carrière pendant 100 kilomètres.
22:51 Et là, il y en a partout. OK. Je l'ai déjà dit, il est contre la monte.
22:57 On a des chutes d'audience. C'est pour ça qu'on en a de moins en moins.
23:01 Finalement, on va peut-être les retirer complètement. Voilà. Donc, il ne faut pas s'étonner
23:08 que les sprinters vont avoir de plus en plus de mal à exister. Il n'y a pas que Paris-Tour.
23:18 Avant de vous laisser, dernière petite question. Si vous devrez vous mouiller, je sais que vous
23:27 n'aimez pas trop, mais un petit pronostic, si on peut avoir votre podium de cette Vuelta.
23:31 Un pronostic… Par contre, écoutez, un pronostic, un jumbo.
23:41 Ça va prendre beaucoup de risques. Je ne prends pas beaucoup de risques.
23:46 Je pense que Venepaul va être en difficulté ou alors il est totalement aérien.
23:52 Et là, il rentre dans une autre dimension. Je pense quand même que Roglic me semble
24:00 peut-être un peu plus à l'aise d'ailleurs sur les routes d'Espagne que des autres Grands Tours.
24:06 Même s'il a gagné le Giro sur le dernier contre la Montre.
24:12 Mais sur l'Espagne, il a toujours été relativement à l'aise.
24:19 Alors je m'ai Roglic. Mais il faut mettre des billets sur les deux autres aussi.

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