- il y a 2 ans
Rencontre pour le film "Marie-line et son juge " de Jean pierre ameris au Atlantic Ciné Saintes
Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00 [Applaudissements]
00:22 Bonsoir, tout le monde va bien ? ça s'est bien passé ?
00:29 Bon super, ça a baissé un petit peu au jour et qu'on fasse un tourner d'applaudissements s'il vous plaît.
00:39 Un monsieur, Jordan, qui vient pour la présentation.
00:44 [Applaudissements]
00:49 Exactement, et puis t'as co-adaptatrice ?
00:52 Scénariste, co-scénariste, et co-adaptatrice, Marion Mouchot, qui a écrit aussi un dialogue d'histoire de l'amour sur France 3 TV,
01:02 qu'on a rencontré en septembre et elle est très belle fiction avec Bélanger, et elle et Marion,
01:06 ils passent un super moment ensemble, et je suis ravi de te retrouver ici.
01:10 Et on a un comédien aussi, Bertrand Nadler, qui est là, qu'on peut applaudir aussi.
01:14 [Applaudissements]
01:22 Tiens Marion.
01:23 J'ai rencontré un gars qui joue l'avocat dans la scène à Michel.
01:26 Michel, bravo, bravo.
01:28 [Applaudissements]
01:35 Bon, est-ce que ça s'est bien passé en tout cas ? Est-ce que ça vous a plu ?
01:38 Oui.
01:39 Bon, alors ça c'est déjà bien, ça fait bien l'intention ça.
01:42 Oui, moi j'aime bien. Tu prends l'heure, en plus vous êtes parmi les premiers à le voir, puisqu'il ne sortira que le 11 octobre.
01:47 Très bien cette date.
01:49 Donc c'est bien intéressant pour Marion, pour moi, de vous écouter, d'échanger avec vous,
01:54 savoir si tout ce qu'on a mis dans ce film passe et atteint sa cible.
02:02 C'est ce qu'on va savoir évidemment avec vos questions, mais juste avant de prendre vos questions,
02:07 on va déjà parler d'Agenès, un peu du projet quand même du film.
02:12 Comment est née cette adaptation qui a eu l'idée, qui a eu l'envie en tout cas,
02:15 et qui a réussi à décider Muriel de se laisser adapter ?
02:19 Vous avez vu, c'est un roman de Muriel Magellan, son cinquième roman, paru en 2019.
02:25 Et en le disant, moi j'ai tout de suite aimé cette histoire, aimé ces personnages, aimé cette thématique.
02:31 Tout de suite, ça m'a touché. Vous savez, ça vous le fait des fois quand on lit un livre, on se dit "mais il parle de moi, c'est dingue".
02:36 Et voilà, ça me touchait intimement, cette histoire de Marilyn, cette rencontre avec le juge.
02:41 Et en effet, cette thématique-là, est-ce que quand on est né un peu du mauvais côté de la barrière sociale,
02:46 tout est foutu, il n'y a plus qu'à suivre les rails.
02:49 C'est pour ça qu'elle a fait son roman "Changer le sens des rivières",
02:52 tout ce que la productrice ne voulait pas garder, qu'elle trouvait trop littéraire peut-être, je ne m'en rends pas compte.
02:57 Mais en tout cas, c'était ça le sens. Est-ce qu'on peut changer le sens des rivières quand on a démarré,
03:01 comme beaucoup de gens aujourd'hui ont dit en banlieue ou quoi, qui sont désespérés des tâches mises présentes.
03:06 Et vous avez vu le film, donc essayez de montrer que voilà, si on peut le changer au gré des rencontres,
03:13 et si on est ouvert et on peut toujours apprendre, il n'y a pas d'âge pour apprendre, s'il vous plaît.
03:18 - Alors vous avez co-écrit ensemble cette adaptation, comment vous êtes répartis les tâches, tous les deux ?
03:22 - Bah déjà, si tu me permets, je peux dire, je l'ai proposé d'abord à Muriel Magellan,
03:26 qui a été scénariste sur plusieurs de mes films, "La famille Allouet", "Le professeur Dupertre".
03:30 Et je lui ai proposé, tu veux l'adapter ton roman ? Elle m'a dit, ah non, non, quoi,
03:34 parce que comme elle est scénariste, elle sait bien ce que les réalisateurs infligent aux romanciers, quoi, aux romancières.
03:39 On coupe tout, on change, vous voyez dans le roman, la fille s'appelle Marie, bah tiens, va, Marie-Lyne, tout ça, pour venir changer quelque chose.
03:46 - Elle n'habite pas avec son père. - C'est vrai, elle n'habite pas avec son père.
03:50 - On a dit en termes de décors, ça va être plus simple.
03:52 - Et donc il y avait une Marion, nous avions déjà co-écrit le précédent film, "Les folies fermières",
03:56 qui était venue présenter ici l'an passé, et voilà, on s'entend bien, il y aura beaucoup d'humour,
04:03 et le film, il y aura beaucoup de dialogues, qui j'espère vous ont fait rire, les femmes qui le font tous les deux.
04:09 - J'ai beaucoup pleuré. - T'as pleuré encore ?
04:11 - Je sais pas, moi j'ai été allumé. - Alors, t'as été très fort, oui, c'est une très bonne chose.
04:16 - Bertrand, première fois ? On peut passer un micro.
04:20 Première fois que tu le voyais sur 30 écrans ?
04:23 - Oui, c'est la troisième fois que je le vois.
04:27 J'ai eu la chance de le voir en... pas finalisé, finalisé, et en vacances.
04:33 C'était pas mal. - Exactement.
04:35 - Et j'avais 203. - Et avec Marion, après, c'est le travail qu'on a fait ensemble,
04:39 et que tu as fait sur tout. - Bertrand, la première fois, alors, c'est ça ?
04:43 Je recueille ça, la première fois que tu l'as vu finalisé.
04:46 - Moi, j'ai... toute petite chose, mais c'est moi, c'était un plaisir de tourner avec Jean-Pierre,
04:51 c'était hyper agréable. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on se rencontre pas uniquement sur le plateau,
04:56 on se rencontre en casting, mais après, il prend les comédiens à part sur chaque scène.
05:00 On se rend compte que quand on arrive sur le set, on est déjà beaucoup plus détendu,
05:04 il y a déjà une histoire qui a été créée, donc on peut travailler ensemble,
05:07 il y a pas quelque chose d'inconnu qui se passe, on a déjà été dans une création avant.
05:11 Donc c'est quand même plus agréable quand on arrive et qu'on voit toute une équipe de techniciens arriver
05:15 et qu'on se pose. Et après, il faut savoir que c'est quelqu'un d'extrêmement chaleureux, gentil,
05:20 qui accompagne bien les acteurs. Voilà. Et donc la première fois qu'on l'a vu,
05:26 c'est toujours émouvant de voir un premier film dans lequel on peut se jouer, même si on participe.
05:31 C'est toujours très émouvant de voir toute la jeunesse qui s'est passée, comment ça s'est écrit,
05:35 comment ça s'est construit et de voir finaliser.
05:38 - C'est un peu le tournage qu'on vit et puis le montage final, c'est vraiment des répliques.
05:42 - C'est difficile de faire un film, de montrer un film, mais...
05:45 - C'est du lourd. Le plus dur, c'est les comédiens et comédiennes qui viennent pour une scène.
05:49 C'est vraiment... Vous arrivez dans une... Donc le tournage, c'était 30 jours,
05:53 c'est un... On a un petit budget, donc vous avez la moyenne, c'est plutôt aller...
05:57 35 jours pour faire un film d'une heure et demie ou 40 jours.
06:01 Mais là, c'est 30 jours, donc il fallait aller assez vite.
06:04 Quand on tourne la scène avec le juge, là, dans le bureau, on a une demi-journée, quoi.
06:08 On tourne les autres scènes. Et donc je fais toujours attention à ces comédiens
06:11 et comédiennes qui viennent pour peu de temps, quoi, parce que c'est vraiment ce qui est le plus dur.
06:16 - Vous commencez à jouer, puis vous repartez. - Oui, bien sûr.
06:19 - Donc c'est important des lectures aussi. Et important du scénario de Marion,
06:23 puisque c'est quand même à ça que tout le monde saurait faire.
06:26 C'est ça qui a convaincu Joan, c'est ça qui a convaincu Michel-Joan.
06:30 - C'est des répliques. - C'est pas très gentil.
06:33 Je sais que... Là, je prends parce que j'ai tout un premier an qui me connaît.
06:37 Je vais leur faire croire ça. - Il y a des garçons.
06:40 - Je vais leur faire croire ça. C'est grâce à moi, les enfants.
06:43 - Mais je sais que vraiment... - Parce que vous savez, c'est un film.
06:48 D'abord, pour un réalisateur et une réalisatrice, ça importe.
06:51 C'est toujours 4 ans de sa vie, au minimum.
06:54 Il a l'idée, vous voyez, 2019, on commence à travailler dessus et avoir l'idée.
06:57 En 2023, ça va être 4 ans, c'est là.
07:00 - Après, il y a une pandémie aussi, donc peut-être... - Je ne me souviens pas.
07:04 - On va travailler en visio pendant toute la pandémie.
07:07 - C'est vrai, ça nous a bien occupés pendant le confinement, finalement, d'avoir ça à faire.
07:11 - Par rapport au roman, d'abord, je vais te dire que on prend les scènes du roman que l'on veut faire
07:16 et puis quand même, une adaptation, ce n'est pas une illustration, vous voyez.
07:20 Il ne s'agit pas de faire juste ce qu'il y a dans le roman
07:23 parce que c'est un genre, un média différent de la littérature au cinéma.
07:27 La romancière, qui est romancière aussi, peut faire Marilyn, Panske, ce type-là.
07:32 On peut être dans sa tête, alors qu'au cinéma, on est en dehors.
07:35 Il faut montrer par des actions, les sentiments, l'incarner.
07:38 Muriel, qui est donc la romancière du roman, le dit très bien.
07:41 C'est vrai que ce roman-là, il est beaucoup fait de ce que pense Marilyn,
07:45 qui s'appelle Marilyn dans le roman.
07:47 Il est beaucoup fait, beaucoup nourri de ces pensées intérieures
07:51 qui sont très riches et qu'il faut qu'on assume et qu'on comprend, qu'on la comprend, qu'on s'attache à elle.
07:58 C'est vrai que quand on arrive à l'adaptation, il faut arriver par des actions,
08:03 par des dialogues qui ne doivent pas être trop explicatifs.
08:08 Il ne faut pas dire par exemple, je me demande si je ne suis pas en train de danser,
08:12 que je change quelque chose.
08:15 Donc ça fait partie de l'adaptation.
08:18 - Et bien, c'est beaucoup de temps que vous en travaillez ?
08:20 - Sur le tournage, pas trop.
08:22 Parce que pour le coup, je trouve que c'est le moment où Jean-Pierre,
08:28 autant quand on est sur le scénario, on est vraiment tous les deux sur le scénario.
08:34 Et puis là, j'ai le sentiment que le film appartient dans une certaine mesure.
08:39 Mais l'idée que Jean-Pierre parte sur le tournage, je n'ai plus du tout ma place.
08:44 Du coup, j'y suis allée à Joanie, parce que la régie est assez bonne,
08:49 la restauration est sympa.
08:52 Ça me fait plaisir de voir Jean-Pierre sur le plateau, tout ça.
08:56 Peut-être que d'autres scénaristes vous diront autre chose,
08:58 mais là, je trouve que c'est le moment, c'est une meute tellement grosse,
09:03 que c'est le moment où le chef des meutes...
09:06 - Mais avant, c'est quand même une bonne année de travail sur le scénario, plusieurs versions.
09:11 - Oui, c'est une bonne année.
09:14 Je ne suis pas trop sur le plaisir de dire en propos.
09:18 - Mais la majorité des scénaristes en France, je crois.
09:21 - Non, non, non, c'est tout ce que je pense.
09:24 Normalement, quand il y a le grand cinéaste en France, c'est Fred Pierre,
09:27 qui avait fait "Les vieilles sons d'Andre", tout ça.
09:29 Il demande aux scénaristes d'être là sur le plateau, tout ça.
09:32 S'il y a un truc que les acteurs ne sentent pas trop, ça change un peu.
09:36 - Vous préférez que les scénaristes soient là.
09:39 - Oui, moi, j'ai rien à faire.
09:40 - Alors, est-ce que vous avez des questions ?
09:43 - N'hésitez pas.
09:46 - Maintenant que vous avez vu le film, il faut vous lâcher,
09:49 parce que t'as vraiment hésité à poser des questions, même avant d'avoir vu.
09:53 Alors, j'ai cru que vous alliez me demander,
09:56 mais je suis un peu à fond d'attendre vos questions,
09:58 parce que vous avez une profession différente avec le cinéma.
10:00 - Ah, merci.
10:01 - Et je voulais savoir si l'éducation générale,
10:06 est-ce que vous allez y aller, et tout ?
10:09 C'est vos premiers choix, ou pas,
10:12 mais pourquoi vous avez pensé à aller ?
10:14 - Évidemment, alors, la plus tôt, c'est l'Ouen, vraiment.
10:19 Je t'ai dit un jour, écoute, je crois que c'est parce que
10:22 je pense à l'Ouen, elle s'est imposée, vraiment, à l'écriture.
10:25 On avait fait déjà pas mal de versions,
10:28 mais je sais pas, j'ai dû la voir à la télé,
10:30 puis d'entendre ce qu'elle raconte de sa vie.
10:33 Vous savez, la difficulté scolaire, à 10 ans, avec son hyperactivité,
10:37 donc les autres se moquaient d'elle, impossible de se concentrer très longtemps,
10:41 même aujourd'hui, c'est quand même un handicap, quand même,
10:44 l'hyperactivité, je sais pas, il faut pas lire un livre, voir un film.
10:47 Quand on s'est rencontrés, il m'a dit, alors moi, je suis comme Marilyn,
10:50 je connais rien, un moinement pauvre, entre autre chose,
10:53 je connais rien, rien, donc j'avais senti ça, son milieu très populaire,
10:57 et aussi le deuil de ses parents,
11:01 elle perd le père, puis la mère en un an, deux temps,
11:03 donc beaucoup de coups durs, très jeunes,
11:05 et en même temps, une force de vie incroyable, quoi, une joie,
11:08 quand même, on aime une joie de vivre incroyable,
11:11 qui fait qu'elle avance tout le temps, c'est ça.
11:13 Et j'aimais pour Marilyn ce caractère-là, quoi,
11:16 des filles qui ont des coups durs, mais qui sont en même temps très généreuses,
11:19 qui sont en même temps plus de son père,
11:21 des filles naïves, qui prennent des cours,
11:23 enfin, j'aime ce genre de caractère-là.
11:25 - Qui est dans le service, en permanence,
11:28 qui n'attend pas de retour, quoi, c'est très,
11:31 c'est tout du monde, franchement.
11:33 Et c'est marrant parce que quand on lit le livre,
11:35 c'est pas du tout la description, elle ne correspond pas à la description de Marie.
11:39 - C'est plus sombre dans le livre, le livre est un peu plus dur, hein.
11:42 - Ouais, le père est plus dur, elle, elle est un peu plus sombre,
11:45 mais quand la romancière l'a lu, enfin, quand tu lui as parlé de Wham,
11:49 elle a tout de suite dit qu'il y avait mieux dedans.
11:51 - Ça a marché, donc là, ça inspire, alors c'est toujours le risque, hein.
11:54 Ici, elle avait dit non, si ça lui a pas plu,
11:56 mais voilà, grâce à Dieu, ça lui a plu, on s'est rencontrés,
11:59 et elle m'a dit surtout, mais c'est hyper proche de moi, quoi, ça, hein,
12:02 c'est, elle dit, moi, c'est un peu elle, hein.
12:04 Donc c'était beau à filmer, et puis Michel Blanc, hein,
12:06 c'est lui aussi un peu, un peu dans ses eaux-là, quoi, hein.
12:09 À dire la vérité, au début, on avait pensé à Depardieu, quand même, hein,
12:13 avec qui j'avais perdu, mais là, il y a longtemps, comme pire,
12:16 et puis, je sais pas, ça a glissé un petit peu,
12:19 et c'est devenu plutôt un Michel Blanc.
12:21 - Et c'est drôle, parce que quand ils se sont rencontrés,
12:23 ils s'est joué un peu ce qu'ils jouent à l'écran entre Wham et M. Blanc.
12:27 - Entre eux, quoi. Moi, je vais toujours, ben, te le raconter, Bertrand,
12:30 les lectures, vous savez, hein, parce qu'on a tous le trac,
12:32 et avant de faire un film, donc, faut se rencontrer,
12:34 faut lire le scénario ensemble, voir si ça passe, quoi,
12:37 le dialogue, c'est vraiment fait pour faire tomber,
12:39 on peut pas se retrouver qu'au tournage,
12:41 c'est des tournages si rapides que c'est trop tard
12:44 pour se poser des questions, on peut plus, là, hein,
12:47 dire "Ah, mais si, ça..." Donc, le temps de la lecture,
12:49 ça coûte rien dans un bureau,
12:51 et c'est vrai que la lecture entre Wham et Blanc,
12:54 on avait tous le trac, hein, il y avait moi,
12:56 Blanc, Wham, la productrice,
12:58 et c'est toujours émouvant de penser ça,
13:01 Michel Blanc, c'est le grand acteur qui a fait plein de films,
13:03 et le gars était mort de fouille, en fait,
13:05 à chaque film, hein, j'avais vu ça avec Depardieu,
13:07 avec Benoit Coudon, en parlant d'un, ben,
13:09 l'expérience ne joue pas, quoi,
13:11 et c'est presque pire à chaque fois,
13:13 est-ce que je vais encore savoir jouer ?
13:15 Et donc, ils avaient le trac,
13:17 Wham avait bien le trac, mais finalement, c'est elle
13:19 qui a le plus étendu l'atmosphère,
13:21 et qui a bien lu vite le...
13:23 le... le bugus, un peu, je dis ça affectueusement,
13:26 Michel Blanc, je veux dire, un peu comme le juge, hein,
13:29 c'est quand même un gros râleur,
13:31 mais en même temps,
13:33 plein de tendresse en lui, mais a priori,
13:36 je vais râler.
13:38 - Commencez par râler, puis on réfléchira un peu.
13:40 - Mais donc, j'ai adoré filmer cette rencontre
13:42 entre ces deux-là, qui sont en effet, bien entendu,
13:44 la tendresse qu'on voit d'Ival, on peut pas la menter, hein,
13:47 moi, je filme les gens, en plus, hein,
13:49 j'essaye... j'essaye de demander aux acteurs,
13:51 aux actrices de finalement pas jouer,
13:53 je sais pas ce que je cherche, je sais pas,
13:55 qui joue mieux qu'un autre ou qu'une autre,
13:57 c'est d'être, quoi, hein, d'y croire,
13:59 parce que je réussis Bertrand, là, si je crois,
14:01 on y croit dans cette scène un peu filmée,
14:03 un peu à la documentaire, je crois que, hein,
14:05 c'est un avocat, quoi, c'est ça qui est fort, hein,
14:07 qu'on doit faire, et que c'est pas écrit,
14:09 et que donner l'impression qu'on dit les choses
14:11 pour la première fois, c'est ça.
14:13 - Ouais, complètement.
14:15 Moi, ce qui est très dur, c'est d'arriver dans une scène
14:17 où... et d'être tout de suite dedans,
14:19 et de... et...
14:21 de s'inspirer de ce qu'on a autour de soi.
14:23 En vrai, ce qui est dur, par exemple,
14:25 quand on fait un casting, c'est qu'on a pas tous les corps,
14:27 on a pas tous les costumes, on a pas tout ce milieu-là,
14:29 et donc, il faut vraiment pousser son imaginaire
14:31 pour passer son casting, pour rentrer dans ce milieu-là,
14:33 et quand on arrive, même si c'est petit,
14:35 en vrai, ce qui est le plus dur, c'est souvent quand c'est petit,
14:37 c'est d'arriver tout de suite, de sauter,
14:39 de sauter dans ce... dans cet espace,
14:41 et de jouer avec les gens qu'on a autour,
14:43 et avec les éléments qu'on a autour,
14:45 et c'est le plus dur, en vrai, c'est de...
14:47 c'est vraiment de se... d'être tout de suite
14:49 dans le média de thé, et de s'inspirer
14:51 du moment, quoi.
14:53 - C'est pas mal quand vous vous engueuliez un peu,
14:55 vous avez eu une attention...
14:57 - Oui, en vrai, c'est monté, mais on a joué
14:59 beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup,
15:01 et après, évidemment, on réduit au montage,
15:03 c'était logique, mais il y a eu beaucoup de...
15:05 - Beaucoup d'échanges. - Beaucoup de prises.
15:07 - Et pour revenir à Michel,
15:09 dans le... en effet, j'ai vraiment beaucoup d'affection
15:11 pour cet acteur. Après, c'est vrai,
15:13 il est très valeur, quand même.
15:15 Quand même, j'avais jamais vu quelqu'un
15:17 comme ça. Le matin, il me dit
15:19 "Bonjour Michel, ça va ?" Non.
15:21 Tant que ça démarre bien la journée,
15:23 "Mais Tessia, la clim' à l'hôtel est trop froide,
15:25 j'ai mal à la gorge, le service s'arrête
15:27 à 21h, tant que...
15:29 ramasse, et tout ça, c'est dingue, quand même,
15:31 en plus, je me fous le cul, et tout,
15:33 je vais m'en occuper, c'est pas à moi, normalement,
15:35 mais je vais voir ce que je peux faire." - Et là, tu finis
15:37 avec un truc.
15:39 - Et donc là, cette journée-là, tu trouves rien de mieux que de faire
15:41 une scène avec un chien derrière lui ? - Alors, la scène,
15:43 moi, j'adore les chiens, j'ai une passion pour les chiens,
15:45 donc j'ai toujours envie d'avoir une scène avec un chien,
15:47 c'est peut-être ma scène préférée. J'adore ce chien,
15:49 il s'appelle Bogart, et tout, j'adore ce genre de chien.
15:51 Et vous pouvez pas savoir,
15:53 quand on est cette scène, Michel Blanc arrêtait pas de couper,
15:55 "Non, coupe, coupe, Jean-Pierre, coupe,
15:57 je ne peux pas jouer avec un chien qui pue de la gueule
15:59 dans mon boulot."
16:01 Il avait gardé l'émotion, après ça...
16:03 Et là, Loanne, c'était chouette,
16:05 parce qu'elle l'appelait "mich-mich", mais "mich-mich",
16:07 arrête, et tout, c'était pas bon.
16:09 Donc, il y avait ça, quoi, elle l'apaisait,
16:11 parce que, je pense, le plus angoissé des deux,
16:13 c'était lui, et puis, encore une fois,
16:15 il était très meticuleux,
16:17 tout ce que je lui dis, c'est avec affection et admiration.
16:21 - Autre question ?
16:23 Qui c'est qui veut poser la prochaine ?
16:25 Oui, là-bas.
16:27 - Ça fait plaisir, en tout cas,
16:29 de pouvoir échanger sur ces histoires.
16:31 - Est-ce que Victor Belmondo
16:33 c'est le famille de Paul Belmondo ?
16:35 - Oui, oui, c'est son petit-fils.
16:37 - C'est son petit-fils ?
16:39 - Petit-fils, c'est le fils de Paul Belmondo.
16:41 - Personnellement, je trouvais qu'il jouait très bien.
16:43 - Ah oui, ça fait plaisir, parce que je trouve aussi
16:45 que c'était pas le rôle le plus facile,
16:47 Alexandre, on peut vraiment vite le prendre en griffe,
16:49 dire "c'est un petit con,
16:51 pourquoi il fait ça ?"
16:53 Et en même temps, c'est un peu malgré lui, finalement.
16:55 C'est vraiment cette histoire de culture,
16:57 que je voulais montrer,
16:59 la culture, c'est un facteur d'émancipation,
17:01 je crois vraiment, mais c'est aussi
17:03 un facteur d'exclusion quand on l'a pas,
17:05 et on a tous connu des dîners comme ça.
17:07 Moi, j'allais à un dîner avec des physiciens,
17:09 je ne comprendrais rien, donc je me sentirais exclu.
17:11 - Oh, la chancière !
17:13 - Ah non, la physique, je ne comprendrais rien.
17:15 Et donc, on est vite exclu, et puis après,
17:17 on est "ghost", comme on dit maintenant,
17:19 et c'est vrai qu'il y a une pureté.
17:21 - Mais c'est vrai qu'il est...
17:23 Il joue particulièrement bien,
17:25 et c'est le personnage qu'on a eu plus de mal
17:27 à voir à l'écriture, si on vient de voir.
17:29 Parce qu'en fait,
17:31 l'histoire qui nous touchait le plus,
17:33 c'était le duo de Marilyn
17:35 avec le bug,
17:37 la musique profonde, et finalement,
17:39 cette histoire d'amour,
17:41 elle était un peu,
17:43 pas dans le roman, mais dans notre premier scénario,
17:45 un peu...
17:47 Elle était un peu en second plan, quoi.
17:49 Pour lancer l'histoire,
17:51 et puis pour arriver en prison,
17:53 tout ça.
17:55 Et en fait, on a eu du mal à remettre
17:57 cette histoire d'amour au premier plan,
17:59 à sa vraie place.
18:01 Et donc, ce personnage-là,
18:03 moi, j'étais un peu inquiète, justement,
18:05 de le voir incarner, parce qu'on a eu du mal à...
18:07 Enfin, moi, j'ai eu du mal à le diriger,
18:09 j'ai eu du mal à le...
18:11 à l'aimer, quoi.
18:13 - C'est l'incarnation.
18:15 - C'est l'incarnation. En plus, alors moi,
18:17 je sais pas faire les méchants, quoi.
18:19 Donc moi, j'essaie toujours de sauver tout le monde, dans les films.
18:21 - Le père, à commencer par le père.
18:23 - À commencer par le père, qui est beaucoup plus dur
18:25 dans le film. Moi, j'ai besoin de voir
18:27 l'humanité, quoi, en tout cas, qui croit aux gens,
18:29 qui aime bien les gens. Donc, toujours,
18:31 j'essaie de voir... Vous savez, Jean Renoir,
18:33 le grand scénariste, disait, il y a de terribleux dans ce monde,
18:35 c'est que tout le monde a ses raisons, et je crois à ça.
18:37 Ça m'a 20 ans qu'j'ai essayé de voir
18:39 les raisons d'agir, et c'est vrai que ce jeune homme
18:41 est maladroit. Est-ce que c'était dans le roman, ça,
18:43 l'inversion de la fin ?
18:45 - Je sais plus, à vous.
18:47 - Mais j'aimais cette inversion, que lui n'ait pas
18:49 justement ce courage qu'elle a,
18:51 elle, Marilyn, de partir,
18:53 savoir se détacher des liens affectifs,
18:55 un peu du chantage affectif du père,
18:57 et même quand lui, vous avez lu,
18:59 lui dit "si je te demandais de rester",
19:01 elle dit "on ne te demande pas, s'il te plaît",
19:03 on ne peut pas demander à quelqu'un qui est sur le départ,
19:05 comme ça, de rester.
19:07 Mais le plus faible des deux,
19:09 c'est quand il va se faire péter, c'est lui.
19:11 - Et ce qui est joli, quand tu sautes
19:13 tous les personnages, même le personnage de la soeur,
19:15 quand même,
19:17 qui figure des dangers,
19:19 - Révoltes. - des chemins,
19:21 de révolte, de chemin à prendre,
19:23 elle est quand même aussi celle qui lui dit
19:25 de partir. Le juge lui dit
19:27 qu'il peut tout faire,
19:29 et elle, elle lui dit "elle va pas,
19:31 on s'en fout, c'est tout grand". Donc même dans cette colère,
19:33 même dans cette violence,
19:35 quand elle arrive,
19:37 elle lui donne aussi une autorisation
19:39 qui l'aide à la fin à aller se faire
19:41 raffister dans le recours.
19:43 - Et puis il est sorti,
19:45 finalement, il est sorti,
19:47 c'est très grave.
19:49 Mais la soeur, moi je la comprends,
19:51 j'en avais eu une comme ça dans ma famille,
19:53 je vois bien le genre,
19:55 c'est-à-dire c'est ce choix, vous l'avez vu,
19:57 les deux voitures qui s'écartent, c'est la question du choix,
19:59 vers quoi je vais, vers cette révolte
20:01 légitime,
20:03 et aussi ce ressentiment, quoi,
20:05 toujours dire "c'est la faute de papa,
20:07 c'est la faute de la société, tout est pourri,
20:09 et donc vous êtes dans le hors-la-loi".
20:11 C'est une voix, on le sait,
20:13 désespérée, c'est lisse,
20:15 c'est désespérée
20:17 ce nom de cette soeur,
20:19 tandis qu'elle, ça l'est pas.
20:21 Vous avez vu une main, monsieur,
20:25 en blanc et bleu là-bas ?
20:27 - Rien lui échappe.
20:29 Ou c'est qu'il y a une main ?
20:31 - Oui.
20:33 - Bonsoir.
20:37 - Bonsoir.
20:39 - Ah oui, j'adore, vraiment, c'est des petits gaz.
20:41 - C'est un film, on le sent bonheur.
20:43 - Ah, tant mieux.
20:45 Quand j'ai découvert le cinéma,
20:47 vous savez, moi, c'est pour ça que j'ai fait le film aussi.
20:49 Moi, je suis d'un milieu vraiment modeste,
20:51 et vous disiez,
20:53 vous ne le disiez pas trop, le cinéma, quand même,
20:55 à la télé, ça montait, quoi, mais pas
20:57 comme cinéphile, quoi.
20:59 Et c'est vrai que quand j'ai commencé,
21:01 vers 15 ans, à dire ce que je veux faire dans la vie,
21:03 c'est faire des films,
21:05 et mon père, vraiment, je n'en veux pas une seconde,
21:07 mais me disait, ça n'est pas possible.
21:09 Non pas qu'il pensait que j'étais pas capable
21:11 d'avoir du talent ou quoi, mais
21:13 dans cette société pourrie, que je cite,
21:15 mon père, de toute façon,
21:17 on est tout équipé dès le départ,
21:19 vu le milieu d'où on vient,
21:21 c'est pas possible, il faut connaître du monde,
21:23 il faut avoir de l'argent,
21:25 il faut être fils d'eux ou filles d'eux,
21:27 et voilà, je ne peux pas entièrement disparaître,
21:29 il est vu que j'avais fait des films,
21:31 j'étais content,
21:33 parce que cette idée, c'est pas possible,
21:35 je me réveille un peu contre ça,
21:37 toujours, toujours, c'est pas vrai.
21:39 - Non, je suis d'accord.
21:41 Je suis tout à fait d'accord avec toi, Jean-Pierre.
21:43 - C'est impossible, c'est vrai que ça dépend de soi,
21:45 mais ça dépend aussi de la chance des rencontres.
21:47 Moi, ma grande rencontre,
21:49 ma rencontre d'aujourd'hui, c'est,
21:51 je ne l'ai pas lu, moi, jusqu'en 5e, c'est quand même assez tard,
21:53 finalement, c'est 12 ans, quoi,
21:55 et mes parents commençaient à s'inquiéter, c'est vrai que je ne disais rien,
21:57 et c'est ce qui fait qu'un professeur de français,
21:59 quand on m'a dit, c'était Jean-Pierre Maradion,
22:01 monsieur Canard,
22:03 je ne buvais pas que de l'eau,
22:05 mais c'est peut-être ça qui m'a plu,
22:07 m'a donné le goût de la lecture, quoi,
22:09 et c'était parti,
22:11 et après, Zola, tout entier,
22:13 et c'est ce qui fait
22:15 qu'on se dit qu'au départ, non,
22:17 je ne vais pas dire Zola, ça sent la mort, quoi,
22:19 et en fait,
22:21 ça peut être du plaisir, quoi.
22:23 Moi, j'adore faire des scolaires avec mes filles,
22:25 mais je me souviens quand je présentais
22:27 "L'homme qui rit" après Victor Hugo,
22:29 au début, ils disaient à la prof, "Mais madame, qu'est-ce qu'on vous a fait
22:31 pour que vous nous affligiez ça, etc."
22:33 Et finalement, après, ils n'étaient pas mécontents,
22:35 et puis surtout, quand j'expliquais, vous voyez,
22:37 "L'homme qui rit", Victor Hugo, ça donnait le joker,
22:39 parce que le joker, on voit que les choses, enfin,
22:41 il arrive, et que c'est pas du poussié roseux.
22:43 Donc, vous voyez, c'est pour dire
22:45 ça, quand même,
22:47 le goût du possible, ça.
22:49 - Autre question.
22:51 - Et donc, François Fruco, j'ai adoré François Frucho,
22:53 mais c'était dans le roman.
22:55 Et d'ailleurs, "Le Ouin",
22:57 pareil, ça fait la vue
22:59 de l'Égypte, au départ,
23:01 "Roi, son roi est blanc",
23:03 c'est lieu 63, donc.
23:05 C'est déjà deux ans,
23:07 c'est sympa.
23:09 Et il a été bien touché, hein,
23:11 quand même, par le film.
23:13 Donc, on va voir d'a priori.
23:15 - Alors, c'est bon, à la prochaine.
23:19 - A la prochaine.
23:21 - C'est ça ?
23:23 - Ah, si.
23:25 - On entend tous.
23:27 - Bonsoir.
23:29 - Bonsoir.
23:31 - Je voulais savoir si la voiture de "Le Ouin"
23:33 est toujours à vendre.
23:35 - Vous voyez, il faut si bien dire,
23:37 "Le Ouin", c'est tellement attaché à cette Twingo,
23:39 qu'elle voulait la racheter.
23:41 D'abord, elle s'est dit que je ne savais pas où la mettre.
23:43 Mais vraiment.
23:45 Et c'est pareil, c'est un personnage du film.
23:47 C'est ça, on se demande souvent, mais vous faites quoi, finalement ?
23:49 C'est vrai qu'il faut une scénariste,
23:51 un dialoguiste.
23:53 C'est pas moi qui fais la lumière,
23:55 c'est pas moi qui fais la décoration.
23:57 Le réalisateur ou la réalisatrice, c'est vraiment quelqu'un
23:59 qui doit avoir le film dans sa tête
24:01 le plus précisément possible
24:03 avant de le tourner.
24:05 C'est le seul, hein, qui a ça.
24:07 - Quand tu dis que c'est pas toi qui fais la décoration,
24:09 dans une pièce, il y a un minimum,
24:11 à peu près 5 ou 4 choses.
24:13 - Ah, voilà, on choisit.
24:15 - Non, non, c'est toi qui aimes le là
24:17 pour la déco, pour les costumes,
24:19 pour... - Je l'aime bien dans mon été.
24:21 - Ouais. - Mais après,
24:23 je profite du talent. - Et c'est pas ce que t'as vu dans la séance du père.
24:25 - Ben voilà, je sais l'appartement du père,
24:27 à quoi ça va ressembler. C'est un peu aussi
24:29 comme chez moi, quand j'étais gamin,
24:31 de savoir ce que c'est qu'un appartement
24:33 populaire, les papiers peints, etc.
24:35 D'ailleurs, Loïse, quand elle est rentrée
24:37 dans l'appartement, elle dit "mais c'est chez moi aussi".
24:39 C'est là, disons, "ben non, c'est chez moi aussi".
24:41 Donc, un réalisateur ou la réalisatrice,
24:43 c'est vraiment ça. C'est avoir le film en tête
24:45 parce que les techniciens ne l'ont pas, eux.
24:47 Et puis avoir de la continuité
24:49 en soi. Est-ce que vous pouvez
24:51 demander, est-ce que vous voulez une lumière chaude ?
24:53 Vous avez vu, là, je me suis dit, c'est pas parce que c'est sur
24:55 des pauvres qu'il faut que ce soit glauque.
24:57 Je trouve que les pauvres méritent aussi
24:59 des belles couleurs, des belles lumières,
25:01 etc. C'est pas glauque. - C'est chaleureux.
25:03 - C'est chaleureux, voilà. Il faut vraiment
25:05 un autre réalisateur. On pourrait le dire aussi,
25:07 mais on aurait pu demander une lumière froide,
25:09 triste, etc. Moi, il faut quand même toujours
25:11 que ce soit comme ça.
25:13 Et la Twingo, c'est un personnage.
25:15 Dans le roman, c'est une porte fiesta.
25:17 Et bam, un changement par rapport à la romancière.
25:21 - C'est le seul changement qu'on a fait.
25:23 - Et j'adore la Twingo.
25:25 Et puis c'est vrai qu'on l'a bien façonné,
25:27 la décoration, justement. Je voulais une porte
25:29 d'une couleur différente.
25:31 Et puis c'était mignon. C'est un road movie,
25:33 vous avez vu, dans cette ville que j'adore,
25:35 Le Havre, qui est vraiment une très belle ville.
25:37 Il y avait aussi cette dimension de l'ailleurs,
25:39 le port, la mer.
25:41 Et vous voyez, ces deux petits personnages
25:43 comme ça, dans une Twingo,
25:45 traversaient la ville
25:47 comme dans un road movie.
25:49 - Et d'ailleurs, au Havre, ils ont été
25:51 très touchés par la façon dont on a filmé leur ville.
25:53 - Oui. - Parce qu'on a une idée
25:55 assez froide, assez
25:57 glueuse,
25:59 plutôt triste de ce port.
26:01 Et en fait,
26:03 tu l'as filmé avec beaucoup de chaleur.
26:05 Et justement, comme on le dit, j'ai plus retrouvé
26:07 la ville que dans les clichés du monde.
26:09 - Ah oui.
26:11 On va toujours amener vers la beauté
26:13 des choses et des gens.
26:15 Oui.
26:17 - Où ça ?
26:19 - Ah, il y a un garçon là,
26:23 regarde, le deuxième rang.
26:25 - Oui, je vois.
26:27 - Là, on va bien le prendre.
26:29 - Juste,
26:33 j'ai vu le début du film,
26:35 à un moment donné, un peu en prison.
26:37 Mais elle vient là, en prison,
26:39 juste avant le film, ou elle est allée en prison avant ?
26:41 - Alors,
26:43 pour dire la vérité, tu n'es pas le premier à me faire
26:45 cette remarque. Tu vois,
26:47 les deux premiers plans, avant que le titre
26:49 n'apparaisse, elle est, comme on est,
26:51 tu sais, quand on va en garde à vue,
26:53 elle est sous le palais de justice.
26:55 - Mais je pense qu'il ne sait pas ce que c'est que une garde à vue.
26:57 - Une garde à vue, tu vois. Elle s'est fait arrêter
26:59 parce qu'elle a tapé, elle a envoyé
27:01 balader son fiancé
27:03 sur le coffre de la voiture et après, on
27:05 dit qu'elle a mordu même une
27:07 policière. Et en fait, c'est des flashbacks.
27:09 Au début, ça commence, elle vient de se faire
27:11 arrêter, on la voit, tu vois,
27:13 après, elle est sur la chaise, après, on la fait rentrer
27:15 dans une cellule d'attente et puis après, on passe en
27:17 comparution immédiate. Et c'est comme ça
27:19 que ça se passe quand on agresse quelqu'un
27:21 dans la rue. Mais tu n'es pas
27:23 la première personne à me dire que
27:25 les premiers plans, on dirait qu'elle entre en prison.
27:27 Et du coup, ça ne t'est resté pas dans tout le film, non ?
27:29 -Oui, j'ai dit.
27:31 -Tu t'es dit, mais à quel moment elle a fait quelque chose pour aller en prison ?
27:33 -On dit.
27:35 -Parce qu'en fait, elle est dans un commissariat.
27:37 -Voilà.
27:39 -Dans un commissariat où on ne voit pas,
27:41 mais elle a rencontré son avocat
27:43 et elle est immédiatement
27:45 derrière pour désengorger justement
27:47 les prisons, parce qu'avant, c'était très
27:49 long le procès, et donc les prisons
27:51 étaient pleines, pour désengorger les prisons.
27:53 Les procès se font dans les
27:55 24 heures, dans la nuit même.
27:57 Et puis on dit, tu peux repartir,
27:59 on te donne 30%
28:01 donc c'est juste,
28:03 elle a juste été au commissariat en fait.
28:05 -Il y a quand même un petit dos.
28:07 -Il y a des bruits de prison, c'est vrai.
28:09 -J'en ai trop fait, je me la pétais
28:11 un peu réalisateur américain,
28:13 de prison, avec Stallone, et au moins,
28:15 tu as vu le besoin qu'elle a.
28:17 C'est vrai que les trois premiers plans, on dirait
28:19 qu'elle entre en prison.
28:21 -Mais dans le prochain, il y aura une prison.
28:23 -Voilà.
28:25 -C'est ce que Marion a écrit.
28:27 C'est Marion qui a écrit le prochain film.
28:29 -Venez-vous alors.
28:31 -Ce que je vous raconte ici,
28:33 c'est que je trouve ça amusant,
28:35 tu parlais de la porte de couleur.
28:37 Je vais à un musée avec mes enfants,
28:39 mes neveux, mes nièces et mes enfants.
28:41 Je vais en vacances sur mon air,
28:43 et il y a une pédo avec
28:45 une porte de couleur.
28:47 J'envoie une photo à Jean-Pierre,
28:49 qui se dit, je pense que c'était une maison de couleur
28:51 dans cette pédo, j'en parle, il me dit, je m'amuse plus.
28:53 Donc la porte de couleur, c'est votre maman.
28:55 -Alors...
28:57 -Tout est bon, c'est ça qui est sympa
28:59 dans mon métier, c'est que tout sert tout le temps.
29:01 -Oui.
29:03 -Un film, ça s'enrichit au fur et à mesure.
29:05 On l'écrit, puis il y a d'autres idées qui viennent.
29:07 Jusqu'au bout, on découche.
29:09 -On découche.
29:11 -C'est pour ça que ça dure quatre ans pour faire un film.
29:13 C'est tout le temps.
29:15 -Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
29:17 -Question suivante ?
29:19 -Non, merci.
29:21 -Allez, vas-y.
29:23 -Attends, je ramène le micro.
29:25 -Et donc, tu as adoré, alors ?
29:27 -Euh...
29:29 -Ouais.
29:31 -Action.
29:33 -Les nouveaux films,
29:35 c'est...
29:37 Je sais pas, mais je pense
29:39 "Les histoires de la nuit de Dieu".
29:41 -Ah non, non, mon amour, non, je sais pas.
29:43 C'est le mien, je le connais très très bien.
29:45 Non, ce n'est pas le mien.
29:47 C'est un film que j'ai réalisé,
29:49 donc on parlait depuis des mois.
29:51 Non, non, c'est le nouveau film de Jean-Pierre.
29:53 -Voilà.
29:55 C'est ça, la chance,
29:57 quand on trouve des personnes
29:59 avec qui on a des affinités,
30:01 de pouvoir faire plusieurs films ensemble,
30:03 c'est vraiment une chance.
30:05 -Tu sais que tu as appris la correction,
30:07 heureusement que tu ne vas à la Rochelle que demain.
30:09 -Pourquoi ?
30:11 -Parce qu'il y a un cycliste qui a mordu au doigt un policier,
30:13 si tu étais passé à la Rochelle avant,
30:15 on aurait dit que c'était de ta faute.
30:17 -Jean-Pierre Mérisse.
30:19 -En revanche, sur la justice,
30:21 je sais que vous documentez beaucoup,
30:23 j'ai vu beaucoup de comparaisons immédiates,
30:25 et il y a d'ailleurs,
30:27 c'est au tribunal du Havre,
30:29 et il y a beaucoup de personnes qui sont des personnes du tribunal,
30:31 la greffière,
30:33 la sécheuse,
30:35 ce sont des gens du tribunal du Havre,
30:37 et je tenais vraiment que ça soit le plus précis possible,
30:39 et le plus réaliste possible.
30:41 -Votre question ?
30:45 -Ah !
30:47 -Ca va, ça vous a pas plombé quand même non ?
30:49 J'espère en tout cas, c'est les vrais gens.
30:51 -Bonjour.
30:53 -Vous êtes le réalisateur, c'est vous qui soignez
30:55 les objectifs de la caméra, ou c'est vous qui soignez la caméra ?
30:57 -Non, pour dire la vérité,
30:59 je suis pas staté publicain,
31:01 j'ai des grands cinéastes très techniciens,
31:03 mais je peux dire, voyez c'est ça,
31:05 c'est là où j'ai pas toute la connaissance technique,
31:07 mais je peux dire par exemple,
31:09 si je veux que, vous savez,
31:11 quand vous filmez un visage,
31:13 que ce soit flou derrière, c'est de la longue focale,
31:15 autrement si vous voulez un peu à la Orson Welles,
31:17 ou je sais pas, au Tarantino,
31:19 que tout soit net,
31:21 on filme en premier plan,
31:23 et que vous soyez tous nets derrière, c'est de la courbe focale,
31:25 donc ça je sais quand même,
31:27 c'est vraiment la mise en scène, c'est ce que je peux demander.
31:29 Après, si c'est un 25, un 35,
31:31 alors je fais des fois en rigolant pour priver,
31:33 mets-moi un 32,
31:35 mais tout le monde rigole.
31:37 Moi je prends au savoir de tout le monde,
31:41 j'apprends toujours la part artisanale du cinéma,
31:43 vous voyez c'est très collectif, on se demande des fois
31:45 pourquoi il y a des génériques si longs,
31:47 et c'est parce que chacun apporte tout son savoir,
31:49 son talent au film,
31:51 de la coiffeuse à la maquilleuse,
31:53 à une mauvaise maquilleuse, ce qui parfois elle est moche,
31:55 moins belle que les catanas,
31:57 mais même sur Michel Blanc,
32:01 l'importance de la maquilleuse,
32:03 il y a des auteurs moins,
32:05 mais voilà quoi,
32:07 sur le travail par exemple,
32:09 des cheveux roses de Lwan,
32:11 c'est vraiment un travail que ça tienne bien pendant 6 semaines.
32:13 - Il faut se faire un raccord.
32:15 - Un raccord,
32:17 importante, collectif.
32:19 - On a bien compris que ton budget cheveux était basé sur Lwan.
32:21 - Pardon ?
32:23 - On a bien compris que ton budget cheveux était basé sur Lwan.
32:25 - Et je ne peux pas imaginer ce personnage sans ce look,
32:27 moi j'aime beaucoup ce genre de caractère féminin,
32:29 un peu too much,
32:31 elle entre dans une pièce,
32:33 tout le monde la remarque, un peu grand gueule,
32:35 mais finalement des cœurs tendres,
32:37 et je l'aime bien.
32:39 - Encore une question ou deux ?
32:41 - Ah oui, elle était là.
32:43 - Ah oui, profitez-en,
32:45 Jean-Pierre est là.
32:47 - Ah, voilà,
32:49 j'ai déguélé, attention.
32:51 - Alors moi j'ai une question un peu sur l'extérieur du film,
32:55 par rapport à la communication,
32:57 est-ce que vous,
32:59 en tant que réalisateur, vous avez votre mot à dire
33:01 sur par exemple les bandes annonces,
33:03 par exemple si vous estimez que Herbal Troll
33:05 est un trop de scénario,
33:07 que les scènes ne doivent pas passer sur ton annonce,
33:11 qu'elles doivent être gardées pour le film ?
33:13 - Non, pour dire la vérité,
33:15 moi je crois que c'est une chose qu'il disait,
33:17 il faut faire confiance aux spécialistes,
33:19 et moi je ne suis pas,
33:21 alors là vous avez un représentant du distributeur,
33:23 donc David, qui est là,
33:25 le distributeur c'est lui qui a en charge
33:27 toutes les affiches, le choix des affiches,
33:29 de la bande annonce, le rapport,
33:31 c'est un moment où le film échappe un peu,
33:33 ça devient un peu un produit
33:35 entre les mains de certains spécialistes.
33:37 La bande annonce, évidemment je la vois,
33:39 mais je serais incapable de faire une bande annonce,
33:41 par exemple. On me l'avait demandé
33:43 sur mon premier long métrage, il y a 30 ans,
33:45 de faire la bande annonce qui n'avait pas les moyens de payer quelqu'un,
33:47 et moi j'ai fait une bande annonce,
33:49 elle durait 20 minutes,
33:51 déjà que le film était chiant,
33:53 mais déjà la bande annonce, ça donnait bien ça.
33:55 Donc non, c'est un autre métier,
33:57 mais bien sûr on peut donner son avis.
33:59 Mais là c'est les distributeurs qui ont fait cette affiche,
34:01 qui j'avoue me plaît beaucoup,
34:03 j'avais quand même cette image de la fin en tête,
34:05 quand même, sur le corps,
34:07 j'avais glissé,
34:09 que pour moi c'était quand même une des images
34:11 les plus utiles. C'était ça ou le pneu crevé
34:13 sur le quai avec les lamers,
34:15 c'est l'espoir, c'est d'ailleurs.
34:17 Mais après il y a plein de choses qui échappent,
34:21 par exemple c'est la productrice et la distributrice
34:23 qui n'ont pas voulu garder le nom du roman,
34:25 qui décident de changer le nom,
34:27 c'est un dérinier, c'est ça, pour passer l'autre.
34:29 Mais voilà, si ça ne marche pas,
34:31 on se dira "merde, on aurait dû garder
34:33 le changement des rivières".
34:35 Pardon, c'est un peu long, non, peut-être,
34:39 deux places pour le changement des...
34:41 - Deux places pour les rivières,
34:45 je pense que ça aurait donné ça.
34:47 - Moi j'ai proposé Marine et son juge,
34:49 toi tu disais Marine et le juge,
34:51 et j'aimais bien, je trouvais mignon le "son"
34:53 parce que c'est presque effectueux
34:55 par rapport à un juge, mais c'est son juge à elle.
34:57 - Encore une question d'eux ?
34:59 Une pour vous ?
35:01 Bon, est-ce que tu as une anecdote
35:03 à nous raconter de ton âge ?
35:05 A part celle du chien, évidemment,
35:07 mais est-ce que tu en as une autre
35:09 à nous raconter, peut-être,
35:11 entre les deux, ou sur une scène particulière
35:13 qui ne s'est pas déroulée,
35:15 parce que moi ce que j'aime bien savoir,
35:17 c'est les scènes qui ne se sont pas déroulées
35:19 comme tu le dirais.
35:21 - Il y a toujours un désapprent des raves,
35:23 c'est pour ça qu'il faut bien préparer,
35:25 il y a des acteurs qui amènent la vie,
35:27 mais c'est des trop petits budgets,
35:29 pour avoir le temps de chercher,
35:31 oui, non, finalement, je ne vais pas faire ça.
35:33 Il y a eu une époque où des grands cinéastes
35:35 comme Maurice Pianera pouvaient faire ça,
35:37 mais c'était très cher,
35:39 et le gars pouvait dire,
35:41 "Si la scène est nulle, le décor est nul,
35:43 je rentre chez moi et tout."
35:45 Je n'ai même jamais essayé.
35:47 Mais oui, il y a toujours des impondérables.
35:49 Mais je ne sais plus, par exemple,
35:51 la scène de restaurant,
35:53 j'ai été très bien avec les fruits de mer.
35:55 Erreur de prendre des fruits de mer,
35:57 parce que le temps de la scène, 4 scènes,
35:59 c'était immonde quand même pour eux.
36:01 En plus, Louane déteste les fruits de mer.
36:03 La première fois qu'elle s'est essayé un courreau,
36:05 Michel Blanc, qui est quand même malin
36:07 comme un vieux tingue,
36:09 ne mange quasiment pas.
36:11 Mais c'est vrai que c'était assez immonde.
36:13 - La chanson dans la voiture.
36:15 - Oui, ce dont je me souviens.
36:17 Je peux vous dire un truc quand même.
36:19 Par exemple, vous savez, pour aller plus vite
36:21 dans le cadre du film de confort, imaginez,
36:23 est-ce que vous en êtes rendu compte
36:25 quand les scènes de voiture sont pas tournées...
36:27 C'est tourné en voiture, mais en studio en fait.
36:29 Vous en êtes rendu compte ?
36:31 - Non.
36:33 - Et donc, votres fils se sont rendus compte ?
36:35 Non, mais vous voyez, c'est parce qu'autrement...
36:37 Michel Blanc, vous savez, il avait fait un film
36:39 il y a 2-3 ans, formidable, d'ailleurs,
36:41 "Docteur". Je ne sais pas si vous vous souvenez.
36:43 Un très bon film, là.
36:45 Il était tout le temps en voiture.
36:47 Et le premier truc qu'il m'a dit,
36:49 c'est que j'adore ce scénario, j'adore ce personnage,
36:51 mais s'il y a autant de scènes de voiture à faire en réel,
36:53 je ne le ferais pas.
36:55 Et on avait déjà pensé à le faire,
36:57 avec une solution de nouvelle qui est formidable.
36:59 On le fait en studio, c'est-à-dire que la voiture
37:01 est au milieu d'un grand plateau,
37:03 et autour, il y a des écrans.
37:05 On a filmé auparavant les rues du Havre.
37:07 On les a choisis très précisément.
37:09 On a dit, cette scène-là, ça se passera
37:11 dans telle rue, et donc on filme
37:13 à 360 degrés les rues.
37:15 Il y a un écran au-dessus
37:17 pour faire les reflets sur la ville.
37:19 Et donc, au moins, les acteurs sont au chaud, d'abord.
37:21 Le surdocteur, il avait vraiment souffert.
37:23 En plus, c'était beaucoup de nuit.
37:25 Il y a 4 heures du matin, on disait, non,
37:27 on va se remettre au point de départ.
37:29 Et là, ils sont bien au chaud,
37:31 ils sortent de la loge, ils viennent dans la voiture,
37:33 ils font leur trèfle, tout est bien.
37:35 Donc, y compris la scène de nuit,
37:37 où ils traversent le pont de Normandie,
37:39 avec sa chanson. Mais là, j'avais commis une erreur,
37:41 je ne leur avais pas fait écouter la chanson de Julia Claire,
37:43 que j'adore. Je sais que vous m'en parlez,
37:45 c'est rare de le dire.
37:47 Et j'adore cette chanson,
37:49 c'est un poème, en fait,
37:51 de Marceline Desbord-Balmorque,
37:53 une grande poétesse du XVIIIe siècle.
37:55 Et un poème qui, moi, me bouleverse,
37:57 sur le deuil.
37:59 Je connus des deuils, et je ne sais pas si ça m'étonne vraiment,
38:01 mais des deuils. Donc, j'étais très déçu par cette chanson,
38:03 mais je ne leur avais pas fait écouter.
38:05 Et puis, juste avant de tourner, on la met,
38:07 et vas-y que j'entende Michel Blanc,
38:09 bon, alors je déteste Julia Claire.
38:11 (Rires)
38:13 Et Louane qui enchaîne,
38:15 traitresse, fausse soeur, et tout, pour aller dire
38:17 "Ah, tu vois, moi, je déteste les acteurs
38:19 qui ont une voix de tête", et tout.
38:21 Et je les ai engueulés, là, et tout, quand même, vraiment,
38:23 quand même. Et en disant
38:25 "Respectez mon émotion", ça me bouleverse,
38:27 cette chanson, ça m'évoque que j'ai perdu ma mère.
38:29 (Rires)
38:31 Donc j'ai bien chargé l'abus. Je pense que c'est pour ça que
38:33 Michel Blanc est hyper ébu dans cette scène,
38:35 et qu'il pleure. Donc vous voyez, de temps en temps,
38:37 comme metteux en scène... - Peut-être que tu envisages
38:39 de changer ta façon de diriger tes acteurs, maintenant.
38:41 - Oui, quand même, il faut savoir répondre,
38:43 quoi. On peut... Voilà.
38:45 Et c'était surtout "Je déteste le lien clair"
38:47 que j'entends dans la voiture. Et l'autre scène
38:49 où on s'est un peu accrochés, mais il ne faut jamais avoir peur
38:51 de s'accrocher, non plus. C'est pas en mauvais
38:53 terme, hein, du tout. Et la scène
38:55 du bar, que je trouve vraiment émouvante à la fin, là,
38:57 où ils sont tous les deux,
38:59 il a joué, quoi, du tac au tac, quoi.
39:01 "Vas-y, ping-pong, réplique, aucun silence
39:03 entre les répliques." Et je leur dis
39:05 "C'est bien, mais on dirait plus du Francis Bebert,
39:07 la chef, que...
39:09 C'est ce que je cherche, quoi. Il faut...
39:11 C'est une scène, c'est pas tellement ce qui se dit, hein, qui est important.
39:13 Contrairement à la tienne, où là, c'est du tac au tac,
39:15 il faut... Il n'y a pas de silence.
39:17 Là, il faut... Ça flotte, quoi.
39:19 J'adore les scènes qui flottent, comme ça.
39:21 C'est leur émotion qu'on filme entre eux.
39:23 Et vas-y, ça réagit.
39:25 Et Michel Blanc, il me dit "Bon, ben, si tu veux que les gens
39:27 se fassent chier, tout, allons dire, mettez des silences."
39:29 Louane Cambret,
39:31 il y a vraiment la tête, hein.
39:33 Et il dit "Non, non, mais je vois pas pourquoi on mettrait des silences."
39:35 Donc, c'est là, il faut imposer les silences.
39:37 Et Michel Blanc l'a reconnu après que...
39:39 Non, faut pas avoir peur, non plus,
39:41 quand on entend, hein.
39:43 Et ils ont fait des silences.
39:45 - Ils s'abstinent toujours tant.
39:47 Vous avez eu un luxe de vie.
39:49 - J'ai entendu Jean-Pierre le dire,
39:51 alors que Michel Blanc était là.
39:53 - Oui, oui. - Alors que ça se passe pas.
39:55 Il est metteur en scène et que c'est l'organisateur, lui aussi.
39:57 C'est bien, hein, des fois, hein. C'est pas...
39:59 En tracteur et metteur en scène, il faut bien
40:01 demander des choses. Ça résiste, des fois.
40:03 Je sais pas si ça t'est arrivé, aussi, hein,
40:05 de résister. - Oui, oui.
40:07 Après, non, c'est juste qu'on peut exprimer son opinion.
40:09 Souvent, on résiste, c'est quand on comprend pas,
40:11 quand on a l'air de... - Vraiment.
40:13 - On cherche. - Vraiment. - Voilà.
40:15 C'est juste ça. Des fois, on a juste besoin d'être, voilà,
40:17 redirigé, vidé.
40:19 - Moi, c'est vrai que c'est une passion,
40:21 c'est quand même merveilleux. Le réalisateur,
40:23 vous savez, ça veut dire "rendre réel",
40:25 "réaliser". C'est-à-dire rendre réel
40:27 ce que j'ai dans la tête. C'est merveilleux.
40:29 Et vous avez affaire, quand même, à de l'humain,
40:31 quand même, des êtres humains.
40:33 - C'est vrai. - C'est pas le moindre.
40:35 Donc, il faut, voilà, les vider,
40:37 parce qu'ils n'ont pas tout, vous cherchez forcément
40:39 dans la tête.
40:41 - On termine par vos projets, à tous les trois.
40:43 Bertrand, est-ce qu'on aura
40:45 la chance, peut-être, de te voir au Festival de la Fiction TV
40:47 cet automne ? - Moi, je tiens une saison 2
40:49 d'une série qui s'appelle "Marion Contrès et Amourux"
40:51 avec Louise Monod, mais je commence là
40:53 au début 2024. - Super.
40:55 - Voilà. - Sans quoi ? 45 minutes, encore ? - 6 mois 45 minutes.
40:57 - D'accord. Très bien.
40:59 Saison 2, donc, bientôt.
41:01 Pour une pièce très émouvante, "T'embrasseras Louise",
41:03 qu'on adore aussi, complètement.
41:05 Évidemment, on connaît beaucoup. Marion ?
41:07 - Est-ce qu'une histoire d'un ou deux
41:09 pourrait voir le jour ? Parce que j'ai l'impression que ton fils est très intéressé.
41:11 - Oui, oui.
41:13 Je te tiens pas au courant, mon amour.
41:15 Non, pas encore.
41:17 En revanche, j'ai un nouveau film avec Jean-Pierre.
41:19 - Ah ouais ? - Il est très envie.
41:21 Voilà. Il a un chien, mais bon...
41:23 - C'est vrai. - À partir de ce moment-là...
41:25 - C'est quoi comme race ?
41:27 - Je mettrais sans doute ce répondeur.
41:29 - T'as choisi quoi comme race ?
41:31 - On a choisi un berger blanc suisse.
41:33 - Bien. - J'ai réussi à en parler
41:35 au micro.
41:37 - À tout savoir.
41:39 - Michel Blanc sera le parrain.
41:41 - Je crois que c'est le cas.
41:43 - Ah oui.
41:45 - C'est donc le projet
41:47 avec Marion. - Avec Marion.
41:49 - Un projet comédie, comme on aime bien.
41:51 - Et pour être hélère. - Il y avait émotion.
41:53 - Ça, c'est pour le cinéma. - Ça serait pour le cinéma.
41:55 - Il y a un téléfilm aussi que Muriel Magellan
41:57 écrit sur la danse en fauteuil.
41:59 Vous savez, sur l'histoire
42:01 d'une fille née handicapée,
42:03 et qui a toujours rêvé d'être danseuse
42:05 et qui a réussi. Vous voyez, encore une fois,
42:07 un rêve possible. C'est ce que j'aime raconter.
42:09 Comment on sort de son handicap,
42:11 de son enfermement. - Et de se penser
42:13 militante. - Voilà, exactement.
42:15 Quand tout le monde vous dit
42:17 "Arrêtez, t'es handicapée,
42:19 "oubliez d'être danseuse, tu sors plutôt
42:21 "aux présidents de la République", ben non.
42:23 Vous êtes danseuse, elle l'est, et de grand niveau.
42:25 - Super, tout ça.
42:27 - C'est ça pour la télé. - Bon.
42:29 Ça sera l'occasion de revenir ici, à Sainte ?
42:31 - Avec joie. - Avec plaisir.
42:33 - On va les faire venir à Sainte, vous êtes d'accord ou pas ?
42:35 - Oui. - Vous êtes d'accord.
42:37 Bon, là, comme ils dorment un peu, on va les faire un peu
42:39 applaudir. Je voudrais qu'on applaudisse très, très fort,
42:41 s'il vous plaît.
42:43 (Applaudissements)
42:45 (...)
42:47 Applaudis.
42:49 - Merci, merci.
42:51 (...)
42:53 - C'est le 11 octobre au cinéma.
42:55 Si vous avez aimé, évidemment,
42:57 parlez-en autour de vous.
42:59 Vous êtes nos médecins, ce soir. C'est vous qui allez prescrire le film.
43:01 Comme un médicament,
43:03 un anxiolytique, ce que vous voulez.
43:05 Mais c'est vous qui allez prescrire le film, le 11 octobre au cinéma.
43:07 On le répète, parlez-en.
43:09 Et puis si vous avez pas aimé,
43:11 perdez pas le temps.
43:13 - On fait la photo ? - On fait la photo.
Recommandations
13:33
29:44
12:58
58:50
15:32
7:07
8:59
6:41
0:52
7:15
7:33