Jeanne Herry

  • l’année dernière

Du lundi au vendredi, Europe 1 dresse le portrait de l’invité qui va passer la matinée dans son "Club de l’été".
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcript
00:00 Le Club de l'été continue en compagnie de Janery et c'est l'heure d'écouter votre portrait sonore, des sons qui vont vous rappeler des moments de votre vie.
00:07 On écoute le premier extrait.
00:09 - Bonne maman, c'est moi, c'est Françoise. T'es au ciel ou en enfer. C'est un enfer, cligne tes yeux.
00:17 - Milou en mai 90, quels souvenirs vous gardez de ce film ?
00:24 - Plein de souvenirs. Effectivement j'ai 10 ans, c'est mon premier tournage en tant qu'actrice.
00:30 Ce sont des premiers pas dans la comédie un peu mal assurés mais en même temps avec la légèreté une sorte d'insouciance totale.
00:37 Beaucoup de souvenirs. J'étais en tournage avec un grand réalisateur, Louis Malle.
00:43 A l'époque il a déjà fait "Au revoir les enfants" et c'est un film que j'ai vu au cinéma et que j'avais adoré.
00:52 Et puis c'est avec ma maman qui est sur le tournage avec moi.
00:57 Ça dure deux mois, c'est pendant tous les mois d'été.
01:00 C'est un souvenir avec un casting dingue. Vraiment Michel Piccoli, Dominique Blanc, Bruno Carette, plein de gens.
01:10 Du Chauçois et tout ça. Donc beaucoup d'acteurs, beaucoup de rires.
01:15 Moi je me souviens surtout que j'étais très très sérieuse.
01:18 J'avais 10 ans mais j'étais hyper sérieuse. Et qu'il y avait une bande d'acteurs déconnants à bloc.
01:25 Il y avait les sérieux, Piccoli et Dominique Blanc étaient très très sérieux.
01:29 Et les autres, alors là c'était...
01:33 Et Michel Du Chauçois était dans un état parfois proche de l'Ohio quand même.
01:38 Si bien qu'à la fin du tournage, son personnage devait vendre la maison.
01:44 Et c'était très triste pour le personnage principal, Milou, incarné par Piccoli.
01:49 Et du coup il ne voulait pas jouer cette scène parce qu'il trouvait ça injuste pour l'autre personnage.
01:53 Et il a fallu vraiment lui dire "mais il faut signer quand même Michel, c'est dégueulasse, je peux pas signer".
01:58 Donc tournage très très rigolard, très joyeux, très été.
02:04 - Très été. Deuxième extrait de votre portrait sonore.
02:07 - Il m'est arrivé un truc un peu dingue l'autre jour.
02:10 Vincent Lacroix m'a demandé de l'aider à se débarrasser du corps de sa compagne et je l'ai fait.
02:14 Il avait l'air complètement désemparé.
02:16 - Mais pourquoi tu racontes des trucs comme ça ? Arrête !
02:18 - Sandrine Kiberlin, Laurent Laffitte, à l'affiche de Elle l'adore, c'est votre premier long métrage.
02:23 Il y a eu quelques cours après.
02:25 Pourquoi vous êtes passée à la réalisation ?
02:27 Parce que vous aviez plutôt une carrière d'actrice, peut-être qui se dessinait.
02:31 - Ouais, qui se dessinait pas assez bien que ça.
02:34 - D'accord.
02:36 - Les traits étaient pas fous.
02:38 - C'était un peu flou.
02:40 - Non, j'étais au chômage.
02:42 Heureusement, en sortant du Conservatoire de Paris, j'ai eu la chance de faire une grande décolle
02:48 qui m'a fait rencontrer plein de gens et qui m'a fait aussi rencontrer le jeu et la mise en scène.
02:52 Parce que regarder mes camarades jouer, ça a été très très inspirant pour moi.
02:57 Et du coup j'ai développé, heureusement, en parallèle de cette carrière d'actrice que j'ai essayé de faire décoller,
03:03 j'ai pas réussi, mais j'ai aussi développé un travail d'écriture, de mise en scène.
03:10 J'ai fait des mises en scène en sortant du conservatoire.
03:13 J'ai écrit et je me suis dit qu'un film ça me plairait bien.
03:16 Donc j'ai essayé de faire ce film.
03:18 Je me suis dit, je suis partie la fleur au fusil.
03:20 Bon, je suis arrivée à le faire que 9 ans plus tard.
03:23 Parce que c'était long à faire.
03:25 Mais voilà pourquoi réalisation.
03:29 - Et alors du coup, elle l'adore ?
03:31 C'est comme une révélation, il y a un truc qui se passe.
03:34 - Ah oui, il y a un truc qui se passe.
03:35 J'ai fait un court métrage avant, j'en ai pas fait après, j'en ai fait qu'un avant.
03:38 Où j'avais déjà eu la sensation d'avoir un espace, de trouver ma place en fait.
03:44 Sur un plateau, que ma place était plutôt là que de l'autre côté de la caméra.
03:48 Ça c'était flagrant pour moi, je me sentais bien et je me sentais mieux outillée on va dire.
03:54 Et puis elle l'adore, ça a été très long.
03:56 Mais oui, comme c'était un peu la carte postale du premier long métrage,
04:02 qui est très dur à monter, avec un parcours du combattant, machin, blabla.
04:05 Une fois qu'on y arrive, et en plus le film m'a positionnée plutôt favorablement
04:10 dans l'échiquier du cinéma.
04:12 Les gens avaient quand même un peu remarqué le film,
04:15 c'était pas un insuccès en salle et tout.
04:18 Après du coup, ça a beaucoup fluidifié.
04:21 En fait, j'ai eu l'impression de passer en zone libre.
04:24 Mais bon, je me suis dit "Ah ça y est !"
04:27 - Vous êtes nominée aux Oscars, et à la même nomination au César.
04:30 Donc il y a des récompenses, vous l'avez dit, notamment au Festival francophone d'Angoulême.
04:34 Donc il y a quelque chose comme une petite reconnaissance.
04:36 - Ah oui, et puis pour le travail avec Sandrine Kiberlin,
04:39 qui remporte plusieurs prix d'interprétation avec ce rôle.
04:43 Laurent Laffitte aussi était incroyable.
04:46 Donc oui, c'était une confirmation, on dit "Oui, c'est bien là ma place."
04:50 Ouais, je me sens bien surtout, voilà.
04:53 Et les autres y sont d'accord.
04:55 - Troisième extrait.
04:56 - Il est fort, absolument inaccessible, profondément cérébral.
05:00 Sa passion c'est de te mettre dans un banc et de te poser des questions du genre.
05:04 - T'as peur de quoi toi ?
05:06 - Et du coup tu te retrouves à lui répondre des trucs du genre.
05:08 De perdre le pouvoir d'achat de la jeunesse.
05:10 - Camille Cotin dans la série télé "Mouche" que vous avez réalisée,
05:13 adaptation de la série britannique "Fleabag", excellente série également.
05:18 La série c'est un même plaisir que le cinéma ou c'est très différent ?
05:23 - C'est pas très différent, non, faut pas rigoler.
05:25 Mais c'est dur parce qu'il y a beaucoup de contraintes de temps,
05:29 d'argent et donc de temps, parce que c'est toujours lié,
05:33 et dans la vie, mais beaucoup au cinéma et dans l'audiovisuel.
05:36 Donc contraignant, mais "Mouche" c'est vraiment un souvenir.
05:40 J'avais fait aussi deux épisodes de 10% entre "Elle adore" et "Pupille".
05:43 Là c'est "Mouche".
05:45 On a tellement rigolé, c'était tellement agréable à faire ce truc.
05:50 C'est la première fois que moi je faisais de la comédie,
05:52 je pense que je ne suis pas trop capable de l'écrire moi-même,
05:54 mais là faire l'adaptation de "Fleabag" qui est une série brillantissime,
05:58 c'était très amusant.
06:00 Le casting était très très beau,
06:02 et moi j'ai beaucoup trop ri,
06:04 d'ailleurs je m'en suis beaucoup inquiétée pendant le tournage,
06:07 parce que je me disais, mais on m'a toujours dit que les comédies les plus récites,
06:10 c'est pas forcément là où on se marre le plus.
06:12 Et moi je me marrais tellement.
06:15 Mais c'est un bon souvenir, travailler avec Camille Cotin,
06:19 elle était aussi très agréable.
06:21 - "Mouche" sur Canal+, à voir sur MyCanal.
06:23 Merci pour ces confidences.
06:25 Dans un instant, notre invité média sera là.
06:27 A tout de suite dans le Club de l'été.
06:29 ♪ ♪ ♪