Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 10/08/2023
Aujourd'hui on parle de la féria avec notre invité Robert Ménard, maire SE de Béziers.

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##MIDI_ACTU_1_2023_08_10##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Les débats de l'été Sud Radio, midi 13h30, Thierry Stanner.
00:05 Et le premier invité des débats de l'été pour cette première demi-heure est Robert Ménard, le maire de Béziers.
00:10 Bonjour.
00:11 Bonjour, bonjour à vous.
00:13 Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce midi, mais l'actualité à Béziers, c'est d'abord et avant tout l'Aferia dont le coup d'envoi sera donné demain.
00:21 Un événement qui rassemble chaque année près d'un million de personnes, c'est l'une des plus grosses manifestations de la région.
00:27 Quels sont les temps forts de cette édition 2023, Robert Ménard ?
00:33 Vous savez, au fond, il y a deux férias. Il y a la féria qui commence à 18h avec les corridas et puis toutes les festers,
00:41 ceux qui vont se coucher à 3h du matin. Il y a cette féria-là et dans cette féria-là, les temps forts, c'est évidemment les corridas.
00:49 On va voir Sébastien Castella, l'enfant de Béziers, une des plus grandes stars de la tour de la machine mondiale,
00:56 qui revient à Béziers après avoir été presque trois ans de Toré.
01:01 Et puis il y a le Christian Parero, ce jeune garçon qui prend son alternative, qui deviendra, je l'espère, samedi Torero, à part entière.
01:13 Donc il y a toutes les corridas, ça c'est à partir de 18h.
01:17 Et puis dans la journée, il y a, je dirais, une féria plus familiale, plus tranquille, autour des chevaux, autour de tout un tas d'activités
01:26 qui permet aux familles aussi de se retrouver. Voilà, ce sont les deux temps forts.
01:32 Mais j'insiste, on commencera par une messe, comme ça va s'en dire à Béziers, on commence par la messe de la féria.
01:40 Ce sera demain à 19h et si vous voulez sauver votre âme, il vous reste à prendre votre voiture et venir prier dans les arrêts.
01:47 L'invitation est entendue. Alors je le disais, près d'un million de participants à cette féria, c'est aussi un défi sécuritaire.
01:55 Est-ce que vous êtes inquiet d'éventuels débordements, notamment après ce qu'on a vu au fait de Bayonne ?
02:02 Évidemment, je suis toujours inquiet. Et puis vous le disiez à Bayonne, ce qui s'est passé, ça m'a fait froid dans le dos.
02:08 Alors écoutez, je suis plus optimiste aujourd'hui que je l'aurais été il y a trois jours ou quatre jours. Pourquoi ?
02:12 D'abord parce que vous savez, il y a eu plein de policiers de la police nationale qui étaient en arrêt maladie de circonstance, parlons clairement.
02:23 Vous disiez ne plus voir un seul policier national dans les rues de Béziers il y a quelques jours.
02:28 Absolument, il n'y avait que la police municipale et là, sur les un peu plus de 40 policiers qui étaient en arrêt maladie,
02:35 ça reprend petit à petit et donc ça, ça me réconforte.
02:39 Ensuite, il y a des CRS qui m'ont été promis, je touche du bois, je n'imagine pas un instant qu'ils ne seront pas là.
02:45 Il y aura des soldats, vous savez, de l'opération, comment elle s'appelle cette opération ? Je cherche toujours son nom.
02:53 Végipirate. Voilà, il y aura une trentaine de soldats.
02:58 Et enfin, il y aura une centaine de policiers municipaux qui seront là pendant quatre jours.
03:04 Donc voilà, je ne peux rien préjuger de ce qui va arriver.
03:07 Au total, normalement, ça fait combien de forces de l'ordre ?
03:10 Si vous ajoutez les boîtes privées et tout, c'est 400 ou 500 personnes qui assurent la sécurité.
03:17 Vous ajoutez à ça le fait que vous ne pouvez pas rentrer dans le périmètre en amenant de l'alcool,
03:23 ça veut dire que ça diminue sacrément la dose d'alcool des gens à 2 heures du matin.
03:28 Donc tout ça ajouté fait que je suis optimiste.
03:32 Il faut dire à chacun de faire attention, il faut faire attention.
03:35 Mais écoutez, j'espère qu'on attend presque un million de personnes en quatre jours.
03:41 J'ai toutes les raisons de croire qu'on a ses données, tous les moyens.
03:44 Mais je ne serai pas affirmatif en vous disant que tout va bien se passer.
03:47 Je ne suis pas stupide à ce point-là.
03:49 Je fais une parenthèse sur la police municipale que vous évoquiez à l'instant.
03:52 On était hier dans les débats de l'été avec une représentante syndicale de la police municipale de Lyon
03:57 qui regrettait que les policiers municipaux soient moins bien considérés, moins bien traités que les policiers nationaux
04:04 alors qu'ils sont également en première ligne face aux violences.
04:09 Est-ce qu'il faut donner plus de pouvoirs aux policiers municipaux, plus de moyens
04:14 et notamment la possibilité d'auditionner les personnes interpellées,
04:19 de leur donner le statut d'officier de police judiciaire ?
04:22 Quelle est votre position sur cette question ?
04:25 Écoutez, on ne peut pas à la fois saluer la police municipale en disant
04:29 "chacun fait ce qu'il veut", elle est la première sur le terrain puisqu'elle est la plus nombreuse.
04:32 Je vous disais, les chiffres ne s'apprêtent pas à l'ombre d'un doute,
04:35 on sera trois fois, quatre fois plus nombreux que la police nationale.
04:39 Donc on ne peut pas à chaque fois les féliciter et tout, vous avez raison, leur donner les moyens.
04:43 Moi je me fais engueuler de temps en temps par mes concitoyens parce qu'ils me disent
04:47 "ah oui mais pourquoi les policiers municipaux ne demandent pas la pièce d'identité
04:51 au type qui est un petit trafiquant de base ?"
04:55 Parce qu'il n'a pas le droit, monsieur ou madame, il n'a pas le droit de faire ça.
04:59 Il n'a pas le droit de demander, il n'a pas le droit le policier municipal
05:02 de faire ouvrir un coffre de voiture.
05:05 Il ne peut pas, il ne peut pas aujourd'hui consulter un certain nombre de fichiers,
05:09 par exemple les fichiers des voitures volées.
05:12 Ça veut dire qu'ils sont en première ligne et on les laisse en partie désarmés.
05:16 Moi je peux leur donner tous les moyens matériels et on leur a donné,
05:20 on a même fait de temps en temps la une de la presse pour avoir donné autant de moyens à la police.
05:25 Plus personne ne nous le reproche aujourd'hui.
05:27 En même temps ça je ne peux le faire mais les pouvoirs,
05:30 c'est le gouvernement qui doit les donner et il ne les donne pas.
05:34 Aujourd'hui c'est essentiel, vous le disiez, on a failli à un moment donné,
05:38 la semaine dernière vous savez parce que tous les policiers étaient en arrêt maladie nationaux,
05:43 on a failli un soir ne même pas avoir d'officier de police judiciaire,
05:47 vous savez pour prendre les plaintes.
05:49 Or vous le disiez, aujourd'hui le policier municipal il n'est pas officier de police judiciaire.
05:54 Donc c'est des choses invoicées en main.
05:57 C'est juste une affaire de bon sens, c'est pas une affaire de politique,
06:00 c'est pas de droite, de gauche, on s'en contrebalance de la droite et de la gauche.
06:03 La seule chose qui compte c'est qu'est-ce qui assure mieux la sécurité de nos concitoyens,
06:07 qu'est-ce qui les rassure.
06:09 C'est de voir le maximum de policiers, qu'ils soient policiers nationaux ou policiers municipaux,
06:13 il ne faut pas souvent la différence,
06:15 et donner à cela les moyens de faire leur boulot, les moyens de faire leur job.
06:19 Alors revenons à l'affairilla de Béziers,
06:22 vous le disiez c'est indissociable de la passion taurine,
06:25 avec les corrida dans les arènes.
06:28 Et tout en précisant d'ailleurs que cette année,
06:31 trois spectacles sans mise à mort de taureaux seront proposés au programme.
06:35 Mais comme chaque année, le comité de liaison bitérois pour l'abolition de la corrida,
06:40 appelle à manifester dimanche pour dénoncer la cruauté des spectacles de tauromachie avec mise à mort,
06:46 et demander l'abolition nationale de la corrida.
06:49 Que leur répondez-vous à ceux qui viendront manifester dimanche contre les corrida ?
06:53 Je parlais à l'instant du bon sens, sans déconner.
06:59 Je ne les ai jamais, je ne les empêcherai jamais de manifester,
07:02 qu'ils manifestent tant qu'ils veulent.
07:04 Ils n'aiment pas la corrida, ils ont le droit de ne pas l'aimer,
07:07 ils ont le droit même d'être répulsés,
07:10 ils ont le droit d'être sidérés, ils ont le droit d'être en colère.
07:13 C'est ça la démocratie, et tu peux le dire, et ils le diront dans les rues de Béziers.
07:17 Mais qu'ils arrêtent de nous emmerder, mon Dieu.
07:20 Je ne leur demande pas d'assister à des corrida.
07:22 Quand vous passez à Béziers, vous connaissez Béziers,
07:25 vous avez une arène, vous ne voyez rien de l'extérieur,
07:29 il faut payer et rentrer.
07:31 Mais qu'ils nous foutent la paix, qu'ils nous laissent tranquilles.
07:34 Moi je ne les empêche pas de manifester, qu'ils ne nous cassent pas les pieds,
07:38 en nous empêchant de voir ce qui nous intéresse.
07:41 Ça c'est la première chose.
07:43 La deuxième chose, c'est des gens qui ne cessent de me rappeler
07:48 qu'il faut de la diversité dans le monde, et de la diversité ici.
07:52 Qu'il faut être ouvert aux autres, tolérant aux autres.
07:55 Ah mais alors ils aiment la diversité, mais pas quand c'est les gens qui aiment les taureaux.
07:59 Ils aiment l'ouverture aux autres, mais pas pour ceux qui défendent la tauromachie.
08:02 Ils sont tolérants, mais pas pour ceux qui se régalent et communient dans une corrida.
08:08 Mais enfin c'est invraisemblable. Encore une fois, c'est insupportable.
08:12 En plus dans ma ville, ils sont hyper minoritaires.
08:15 S'ils sont capables de réunir, comme dit Terroir, 15 personnes, c'est le bout du monde.
08:20 Je respecte les 15 personnes, mais qu'ils respectent les milliers de personnes
08:24 qui seront aux corrida. Honnêtement, j'en ai assez.
08:29 J'essaie de le leur dire sur tous les tons, ils ne veulent rien entendre.
08:33 C'est l'intolérance même. C'est des idéologues en culottes courtes.
08:37 Ils connaissent des animaux, leurs chiens et leurs chats, ou leurs ours en peluche.
08:43 C'est à peu près ce qu'ils connaissent.
08:44 Alors ce qu'ils dénoncent, c'est l'exception à la loi pour les départements dits à tradition taurine.
08:50 Ils voudraient que la loi, le code pénal, s'applique partout en France,
08:54 sans aucune exception pour ces départements avec une tradition taurine.
08:58 Non, on n'est pas les mêmes à Mulhouse et à Béziers, à Lorient et à Perpignan.
09:05 Ce ne sont pas les mêmes populations, on est des gens différents.
09:08 On n'aime pas tout à fait les mêmes choses.
09:10 On est français, mais aussi on est de ces provinces.
09:13 C'est un joli mot, les provinces, pas les territoires.
09:15 Les territoires, c'est un truc de technocrate.
09:17 On est des provinciaux, on est d'un endroit.
09:19 Et peut-être que je ne suis pas, je ne partage pas avec vous exactement la même sensibilité.
09:24 Le sud de la France, le Midi, ça a quelque chose, ça a un tempérament différent.
09:30 Ma ville, c'est la plus vieille ville de France.
09:32 C'est une ville de rébellion, c'est une ville qui n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds.
09:36 C'est une ville qui n'a pas envie que depuis Paris, on lui dise ce qui est bien et pas bien.
09:41 Alors non, ils ne sont pas encore nés, ce qui nous empêcheront de nous retrouver le soir,
09:46 vous savez quand le soleil commence à coucher sur le sable des arènes,
09:50 face à des gens qui jouent leur peau, qui sont courageux, respectueux, respectueux des taureaux,
09:56 qui aiment plus les taureaux, qui aiment plus les manades,
09:59 qui aiment plus cette diversité animalière que tous nos anticorridas du monde.
10:05 Robert Ménard, vous restez avec nous, dans une minute on continuera à parler de la Feria,
10:09 qui commence demain à Béziers, puis on s'intéressera à quelques autres sujets d'actualité.
10:13 A tout de suite Robert Ménard.
10:14 Et nous sommes toujours avec Robert Ménard, maire de Béziers,
10:17 qui s'apprête à donner le coup d'envoi de la Feria.
10:20 On parlait juste avant la pause, Robert Ménard, de la Corrida et des anticorridas.
10:25 À titre personnel, vous prenez plaisir au spectacle de la Corrida, celle où il y a mise à mort du taureau ?
10:32 En plus non, c'est ça le pire, c'est que je ne défends pas la Corrida par goût personnel.
10:38 Vous savez, je suis végétarien en plus, j'ai plein de choses qui me séparent de l'affliction,
10:44 mais j'aime que des gens soient différents de moi.
10:47 J'aime pouvoir me frotter à des gens qui ne pensent pas comme moi.
10:51 J'aime croiser dans les rues de Béziers des sensibilités différentes et j'espère les faire vivre ensemble.
10:59 Non, je ne suis pas un fou de Corrida.
11:02 J'y vais évidemment parce que je suis le maire de la ville,
11:04 mais j'y vais parce que c'est quelque chose qui fait partie de l'ADN, de l'histoire,
11:08 de la culture de cette vieille, vieille ville qui est Béziers, très vieille ville qui est Béziers.
11:13 Et ça me plaît, ça me plaît.
11:14 Il y a plein de choses que je défends, même si je ne les partage pas personnellement.
11:20 Je peux défendre la diversité des romans français, de l'écriture française.
11:25 On est dans des groupes personnels pour tel ou tel type de littérature.
11:29 On dit qu'on est dans un pays de Voltaire où on est prêt, vous savez la formule,
11:35 je ne pense pas comme vous, mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez vous exprimer des idées différentes de mienne.
11:41 Et puis j'ai l'impression que ça c'est pour la littérature.
11:43 Dans les faits, quand on est attaché à la liberté d'expression, pluralisme et tout,
11:49 on ne l'est pas avec ceux qui pensent comme vous et qui partagent vos mêmes goûts,
11:52 on l'est avec ceux qui sont différents de vous.
11:54 Moi, je suis pour la liberté d'expression, mais d'abord pour ceux qui pensent différemment de moi.
11:58 Les anti-Korydas, il n'est jamais venu une fois à l'idée de leur interdire de manifester.
12:03 Je suis même allé débattre avec eux.
12:05 Vous faites traiter d'assassins, vous savez, d'Hitler moderne,
12:10 quand vous leur dites que vous aimez la Koryda, vous la défendez.
12:13 Mais enfin, j'essaie de discuter.
12:15 Je suis abastoudi par le peu de tolérance de ce pays,
12:19 le simple bon sens, chacun fait ce qu'il veut.
12:22 – Je le disais tout à l'heure, trois spectacles sans mise à mort de taureaux
12:26 seront proposés pendant la Feria.
12:28 C'est à votre initiative, ces spectacles sans mise à mort ?
12:32 – Absolument, j'en ai parlé avec le directeur des arènes,
12:37 puisque les arènes ont un directeur qui les gère,
12:41 et on en a discuté ensemble, on s'est dit on va en offrir pour tout le monde,
12:44 pour tout le monde, pour tous les goûts, tous les goûts.
12:47 Mais tous les goûts, ça veut dire que si vous aimez,
12:50 il ne faut pas dire aimer la mort, la mise à mort,
12:52 personne n'aime la mise à mort, si vous aimez ce spectacle
12:55 qui s'appelle les Korydas et qui engage chez l'homme,
12:58 chez l'homme au sens générique, vous avez compris, avec un courage,
13:01 pas un genré, chez l'homme, une espèce de mise à nu
13:06 au sens où il s'engage dans sa propre vie pour produire quelque chose
13:10 qui crée de l'émotion, vous pouvez aimer ça,
13:13 mais vous n'êtes pas obligé d'aimer, le soir vous allez dans les mêmes arènes
13:16 à partir de 10h du soir avec vos familles pour avoir tout un tas de spectacles
13:20 qui ont chacun autour du taureau, des chevaux, quelque chose de particulier
13:25 où se joue pas la vie, la mort, mais où se jouent quand même des moments de courage.
13:30 On en offre à tout le monde, vous ne pouvez en aller ni l'un ni l'autre,
13:33 il y aura quoi, 900 000 à 1 million de personnes,
13:36 il y en a 20 000 qui vont aller aux Korydas,
13:39 c'est malheureux pour les anticorydas, mais toute la campagne qu'on a eu,
13:42 toute la campagne qu'on a eu contre la Koryda,
13:44 il n'y a jamais eu autant de gens dans les arènes, tant mieux pour nous.
13:47 Voilà, je ferme la parenthèse.
13:49 Voilà, vous avez droit aux uns et aux autres, on est différents, mon dieu.
13:52 – Robert Ménard, vous venez par ailleurs, et ça n'a plus rien à voir avec l'affaire IA,
13:56 vous venez par ailleurs de rebondir sur l'idée du nouveau ministre de l'Éducation nationale,
14:01 M. Gabriel Attal, en vous portant volontaire pour expérimenter
14:05 à baiser le port de l'uniforme à l'école.
14:08 C'est une proposition que vous-même portiez il y a plusieurs années,
14:12 il y a presque 10 ans, mais qui faisait à l'époque largement polémique.
14:16 Pourquoi et comment les esprits ont évolué sur ce sujet en 10 ans ?
14:21 – D'abord, vous me permettrez de me féliciter du fait que,
14:25 il y a 10 ans on était, vous disiez, montré du doigt et traité de tous les noms d'oiseaux,
14:29 et aujourd'hui on voit un ministre qui trouve que finalement,
14:32 promouvoir la blouse ou l'uniforme à l'école n'est pas un acte fasciste qui menace les libertés.
14:40 Voilà, je l'ai dit à Gabriel Attal, j'avais son chef de cabinet hier,
14:44 pour lui dire qu'il avait été courageux et que je le félicitais sans aucune arrière-pensée.
14:48 Écoutez, là encore c'est une histoire de bon sens,
14:51 moi je n'ai pas une position idéologique sur cette question-là,
14:55 je me dis juste que l'école, on y rencontre plein de problèmes,
14:58 je vais vous faire grâce de tous les problèmes, vous n'avez pas besoin de moi
15:01 pour en faire la longue liste.
15:04 En même temps, je ne pense pas une seconde, je ne pense pas une seconde,
15:09 je vous dis tout de suite que l'uniforme ou la blouse va régler tous les problèmes de l'école,
15:13 je ne suis pas à ce point crétin de penser que ce serait la panacée universelle.
15:18 Est-ce que ça permettrait de lutter contre le harcèlement scolaire notamment et surtout ?
15:22 Voilà, ça permet en gaumant un certain nombre de différences,
15:27 et en particulier en faisant en sorte que l'argent ne soit pas le critère d'un certain nombre de choses,
15:34 de l'élégance, que la mode ne s'impose pas partout, comme elle a tendance à le faire,
15:39 ce serait, d'une certaine façon, une espèce de morale républicaine
15:44 qui ferait qu'on retrouverait à l'école la possibilité de gommer les différences.
15:48 Et comme ces différences-là, vestimentaires, sont de temps en temps,
15:51 vous y faisiez allusion et vous avez raison,
15:53 à la cause, à la base d'un certain nombre de harcèlements,
15:57 je pense que sans tout régler, là encore, on ne va pas dire des bêtises,
16:00 mais ça permettrait de diminuer ce risque-là.
16:03 Ensuite, attendez, moi j'ai eu des enfants, des petits-enfants,
16:07 honnêtement la blouse ce n'est pas si mal que ça, je vais vous dire comme ça.
16:10 Parce que quand vous les voyez rentrer de la maternelle, vous savez, bariolé de peinture,
16:14 vous vous dites que s'ils avaient une blouse, peut-être qu'il y aurait moins de lessive à faire le soir.
16:19 C'est annexe, mais demandez aux mamans ce qu'elles en pensent.
16:21 Et ensuite, vous savez, il y a eu plein de polémiques, à la fois sur la décence et le religieux.
16:27 La décence, vous vous rappelez, tout un tas de gens, à juste raison me semble-t-il,
16:30 qui expliquaient, oui enfin quand même, vous avez le droit, quand vous êtes une gamine,
16:34 de montrer votre nombril à qui vous voulez, d'avoir des shorts ultra courts,
16:38 quand vous voulez, à la plage.
16:40 À la plage.
16:41 À l'école, peut-être que ça n'a pas tout à fait sa place.
16:43 Vous me direz, peut-être que je suis un vieux réactionnaire,
16:45 mais il me semble qu'à l'école, on n'y vient pas dans un certain nombre de ses tenues.
16:49 Mais vous savez, ça a été, ouais, qu'est-ce que tu veux m'imposer, je ne sais pas quoi.
16:53 Même chose avec la religion.
16:55 Vous vous rappelez, encore un certain nombre d'enseignants et de directeurs d'établissements
16:58 se sont plaints de se retrouver seuls face à une question,
17:01 est-ce que cet abaya, vous savez, c'est un signe de conversion,
17:06 un signe de prosélytisme, un signe de provocation, un signe politique.
17:10 Culturel.
17:11 Culturel, enfin bref, tous ces problèmes-là.
17:14 Attendez, mais l'uniforme, ça te règle d'un coup ces problèmes-là ?
17:18 Je pense qu'en dehors d'un certain nombre d'idéologues,
17:21 tout le monde pense que c'est du bon sens.
17:23 Et moi, je pense simplement qu'il ne faut pas l'imposer.
17:26 Je propose même, j'ai écrit hier à Gabriel Attal pour lui dire,
17:30 faisons une expérimentation.
17:32 Peut-être que je me trompe sur tout, peut-être que ça ne sert à rien, on va voir.
17:35 Faisons une expérimentation dans un certain nombre d'établissements,
17:39 dans les petits, au collège, au lycée, et on tire une leçon de ça.
17:45 Mais vous savez, en France, on se jette à la figure,
17:48 le meuble que vous avez, le stylo que vous avez en main,
17:52 plutôt que de dire, écoutez, on va essayer de tester, de voir,
17:56 et on en tire des leçons.
17:57 Ils me disent que ce serait une façon de faire avancer les choses.
18:02 Allez, essayons, essayons de ne pas…
18:04 Tout à l'heure, c'était la corrida sur laquelle on est capable de se diviser,
18:07 ce qu'on sait, c'est l'uniforme.
18:08 Et cette expérimentation, ça pourrait être pour quand, à Béziers ?
18:12 Nous, on est prêts à le faire, là, je vous le dis.
18:16 Il faut d'abord que les conseils d'école le fassent.
18:22 Le conseil d'école, ça veut dire quoi ?
18:24 Ça veut dire que ce n'est pas moi qui impose quoi que ce soit dans les écoles à Béziers.
18:28 Vous savez, il y a un conseil d'école, il y a les parents d'élèves,
18:30 il y a les profs, il y a les directeurs, il faut qu'ils puissent dire, on le fait.
18:35 Mais je vais vous dire, aujourd'hui, on a des sondages,
18:37 une majorité des Français y sont favorables.
18:40 Faisons, dans un certain nombre d'écoles où ils sont favorables, faisons une expérience.
18:46 Nous, on est prêts à aider financièrement à le faire.
18:48 On l'avait fait, mais ça ne pourrait pas être ça.
18:50 C'est-à-dire en payant pour les uniformes ?
18:52 En payant des glutes, par exemple.
18:54 Il y a d'autres endroits, c'est juste un polo avec le logo de l'établissement.
19:00 Moi, je suis prêt à collaborer, à financer tout ça.
19:03 Pardon, ce n'est pas si scandaleux que ça.
19:05 Je vous rappelle que tu n'en es pas seulement en Angleterre ou au Brésil,
19:09 mais chez nous en France, ça existe en Mombihan,
19:11 ça existe en Nouvelle-Calédonie,
19:13 ça existe en Polynésie,
19:15 ça existe dans les Antilles.
19:16 Ça veut dire qu'il y aurait deux Frances.
19:18 On me répète sans arrêt que la France est partout.
19:20 Alors faisons la France partout.
19:21 Mais chez vous, les syndicats d'enseignants vous objecteront
19:24 que ce n'est pas aux profs de faire la police des vêtements.
19:28 Écoutez, ce n'est pas aux profs de faire la police des vêtements.
19:33 Et ce n'est pas aux profs,
19:35 quand je rentre dans une classe,
19:37 de dire à leurs enfants de se lever.
19:40 Je ne sais pas, c'est le même raisonnement.
19:42 Ça me tue, figurez-vous, j'ai 70 ans, je suis le maire.
19:46 Dans un mois, je serai dans des écoles publiques et privées,
19:49 vous savez, pour la rentrée.
19:50 Vous venez avec moi, vous m'accompagnez, vous verrez le nombre.
19:54 Alors dans le privé, il se lève.
19:55 Je vous dis tout de suite, pardon de le reconnaître
19:57 et de voir que c'est…
19:58 Dans le privé, il est deux fois sur trois.
20:01 Un, les enfants ne se lèvent pas.
20:03 Deux, l'instituteur ou l'institutrice ne demande pas aux enfants de se lever.
20:07 Alors peut-être que c'est fait par partie de leur boulot.
20:09 Moi, je crois que c'est un petit peu ça.
20:11 Un petit peu ça, ils peuvent apprendre à lire, à compter, à écrire,
20:14 c'est très bien, et peut-être à se tenir bien.
20:17 Se tenir bien.
20:18 Et peut-être, de temps en temps, à imposer aux enfants.
20:20 Moi, pardon, les enfants et le maître, ce n'est pas la même chose.
20:23 D'un côté, il y a ceux qui décident,
20:24 et les autres qui écoutent celui qui décide.
20:27 Et oui, c'est une conception un peu archaïque des choses,
20:29 mais si ça marchait tellement bien aujourd'hui,
20:31 si tout allait parfaitement,
20:33 je me tairais en disant "tu dis que des conneries".
20:35 Mais si ça ne marche pas aussi bien que veulent nous faire croire,
20:39 c'est à ton mot de genre,
20:40 peut-être que ces mesures de bon sens,
20:42 elles pourraient pas régler les problèmes,
20:44 mais avancer dans une solution.
20:46 Merci beaucoup, Robert Armenard, d'avoir été avec nous
20:48 dans les débats de l'été sur Sud Radio.
20:50 On vous souhaite une belle feria.
20:53 Merci à vous.
20:54 Bonne journée.

Recommandations