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  • 21/07/2023
Face à face entre Geoffroy G. Legros et Bachil Valy, à l'occasion de la fête du choca.

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Transcription
00:00 Alors monsieur le maire, bonjour.
00:02 Merci de nous accueillir à l'entre-deux.
00:04 Nous voilons à l'ambiance.
00:06 Alors, on est à combien d'éditions de cette fête ?
00:11 On est à la 18ème édition.
00:13 Donc ça démontre bien que pendant ces 18 années hors période Covid,
00:18 cette fête attire autant.
00:21 Et le sentiment que j'ai, c'est que quand le créole il vient ici,
00:26 il a l'impression qu'il vient reçoir sa lutte.
00:29 Et il est tellement content.
00:31 Même s'il n'a pas connu...
00:33 Il n'a pas connu c'est quoi la vie longtemps.
00:38 Mais les gènes qu'il y a en lui font que c'est quelqu'un qui se retrouve
00:43 et quelque part il se ressource.
00:45 Et il est très heureux de redécouvrir les traditions, la vie longtemps.
00:51 Parce que l'entre-deux c'est ce que nous véhiculons,
00:55 c'est ce que nous faisons avec les associations qui travaillent dans le domaine patrimonial,
01:00 les associations qui travaillent dans tout ce qui concerne la vie longtemps.
01:06 Et bien ça nous permet justement de garder et qu'on soit vraiment la capitale,
01:12 en tout cas quelque part de la créolité.
01:15 Parce que nous avons des enjeux qui sont très très importants.
01:19 Et savez-vous que la particularité c'est que l'entre-deux ne perd pas ses habitants.
01:24 Contrairement globalement sur le territoire national, même sur le plan local,
01:30 c'est vrai que les gens ont tendance à fuir l'urbanisation pour venir sur l'entre-deux.
01:37 Par exemple, beaucoup de fonctionnaires de Saint-Pierre habitent à l'entre-deux.
01:41 Proximité, tu es à 15 minutes, 20 minutes de Saint-Pierre.
01:47 Et puis donc qualité de vie, cadre de vie.
01:50 Nous avons des équipements qui sont au top.
01:55 Nous avons un tissu associatif de plus de 80 associations sur l'entre-deux.
02:03 Et donc tout ceci fait que, et de surcroît, nous avons aussi les petits commerces de proximité
02:11 qui résistent bien avec les grands,
02:15 même si nous sommes à proximité des pôles tels que le tampon Saint-Pierre.
02:21 Mais ça va, on ne perd pas aussi nos commerces.
02:24 Donc tout ceci fait que l'entre-deux, c'est un petit village où il fait bon vivre, comme dit Crayon, tout simplement.
02:32 C'est ça, vous êtes attaché à cette notion d'authenticité.
02:34 Je sais.
02:35 Alors, quelles sont les retombées de cet événement sur la population d'abord de l'entre-deux ?
02:40 Les retombées, bien sûr, ce sont des retombées économiques pour le tissu économique ici à l'entre-deux, tout simplement.
02:48 Vous allez voir tout à l'heure, à l'heure du repas, où tous les restaurants sont bondés,
02:55 toutes les personnes qui font des repas en portée, etc., sont submergées.
03:01 Pendant trois jours, ça va être comme ça.
03:03 Et ça devient, dans des éditions antérieures, le maître obligé de cachette parce qu'il avait pu manger tout le monde.
03:13 Bon, donc ça, ça veut dire...
03:15 Et l'an passé, après sortie du Covid, c'était l'explosion, on a eu à peu près entre 35 000 et 40 000 personnes sur l'entre-deux.
03:23 Voilà, donc...
03:25 Cette édition, vous attendez combien ?
03:27 Je ne sais pas, donc ça dépend du temps.
03:30 Là, nous les bénis parce que visiblement...
03:33 Mais la popularité de cet événement, il fait que je pense qu'on va...
03:40 Allez, 30 000 personnes, si jouable.
03:42 30 000 personnes, voilà.
03:44 Au niveau du tourisme, ça compte dans le dispositif que vous avez monté ?
03:47 Parce que vous êtes très en pointe sur le tourisme.
03:49 Au niveau du tourisme, exactement.
03:51 Le touriste qui arrive à La Réunion, donc quand il va s'apercevoir qu'est-ce qu'il y a sur l'entre-deux,
03:56 qu'est-ce qu'il y a comme animation, il va venir ici systématiquement.
04:00 Et puis cette fête aussi, c'est l'occasion aussi de la troisième jeunesse de venir ici,
04:06 avec le cas, comme on l'a toujours fait,
04:11 beaucoup d'associations viennent ici, donc c'est un moment de rencontre, de convivialité,
04:17 avec la population de l'entre-deux, et c'est une excellente...
04:20 D'ailleurs, monsieur Legro, vous êtes originaire de l'entre-deux, d'accord ?
04:24 Comme presque tous les Legro.
04:26 Je vous interrogerai tout à l'heure, vous demander un peu votre ressenti,
04:30 après avoir fait un petit pourtois, et puis trouver un deux cousins, cousines, par-ci par-là.
04:34 Voilà, je me ferai un plaisir en tout cas.
04:36 Écoutez, alors parlons un peu, le Choka tout de même, Choka est à l'honneur,
04:40 quelles activités liées au Choka ?
04:42 Avec le Choka, donc on a trouvé un produit qui nous a permis
04:47 d'avoir une certaine popularité au niveau de la gastronomie.
04:51 Cette année, donc, tout ce qui est apéro, tout ce qui est dessert,
04:57 et puis traditionnel Choka, bouchons, etc., donc ça s'est complété, etc.
05:01 Vous allez pouvoir découvrir tout à l'heure.
05:04 Et bien donc, les gens proposent des menus à base de Choka.
05:09 Donc ça aussi, ça fait partie aussi de la culture entre-deuxiennes,
05:14 la culture créole, la culture réunionnaise.
05:17 Ça permet d'entretenir l'artisanat, de faire vivre...
05:20 Ça permet de faire vivre, puisque effectivement, nous avons des restaurateurs
05:24 qui jouent le jeu tout au long de l'année.
05:26 Vous avez des restaurateurs qui ont des menus à base de Choka,
05:28 donc ça aussi, ça fait dire, tiens, Choka.
05:30 D'ailleurs, quand on a rentré, vous l'avez vu, avec la nouvelle route,
05:33 on a planté le Choka, donc c'est le symbole de l'entre-deux.
05:36 C'est le symbole historique de l'entre-deux, parce que longtemps,
05:39 les bonnes artisans, ils ont fait des sabates Choka,
05:43 ils avaient pas de vêtements, ils mettent des gonies, des suvettes, etc.
05:48 Donc voilà, c'est tout ça qu'on valorise,
05:52 et c'est tout ça qui va nous permettre économiquement
05:55 d'avoir une certaine durabilité.
06:00 Et on ne s'arrête pas là, parce que l'ambition de la collectivité
06:03 et du Conseil municipal de l'entre-deux, c'est aussi,
06:06 non seulement nous nous sommes positionnés fortement
06:11 avec un vrai projet de développement économique
06:14 dans le cadre de nos produits du terroir,
06:18 produits agricoles, produits légumes longtemps, etc.
06:22 Mais à côté de cela, il y a aussi le projet du SIAP,
06:24 le Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine,
06:27 qui va en tout cas vulgariser tout ce que nous faisons aujourd'hui.
06:31 Moi, un SIAP, ce n'est pas un musée, parce que pour moi,
06:34 un musée, c'est une tombe.
06:37 Un musée, ça nous servira justement de capitaliser
06:42 ce patrimoine, cette histoire, de revitaliser.
06:46 Par exemple, quand ça va d'un pays ou ça va d'un autre pays,
06:50 là-bas, c'est le bon fromage, là-bas, c'est encore tel produit, tel produit.
06:57 À l'entre-deux, vous avez le chocard, vous avez les fruits,
07:02 les agrumes et autres de l'entre-deux, les pommes en l'air,
07:06 les fruits qu'on a sur le Dimitil, etc.
07:09 Les pommes du Dimitil, la pomme de terre du Dimitil, il faut la goûter.
07:14 C'est très, très bon de mettre toute cette gastronomie,
07:18 de mettre aussi la musique réunionnaise.
07:21 C'est pour ça que ce plateau, nous l'avons voulu intégralement
07:26 mettre les artistes réunionnais en l'air, tout simplement.
07:29 Parce qu'ici, c'est la créolité dans toute sa diversité.
07:32 D'ailleurs, sur le plan architectural, récemment,
07:35 nous avons recensé plus de 200 cases créoles.
07:38 Ici, à l'entre-deux, et nous allons continuer dans le cadre du PLU,
07:42 dont nous sommes en révision très prochainement,
07:46 et bien, pourquoi pas, d'élargir le périmètre protégé,
07:51 justement, pour avoir cet espace de vie que vous voyez.
07:55 Vous êtes le centre-ville, regardez, il y a de la respiration,
07:58 il y a de l'oxygène, l'aménagement du territoire.
08:01 C'est une priorité pour nous, tout en sachant que
08:06 notre problème que nous avons, c'est que nous sommes frappés de la loi SRU.
08:13 Qu'est-ce que c'est que la loi SRU ?
08:14 C'est-à-dire que si vous ne sortez pas un certain nombre de logements sociaux,
08:19 vous êtes taxés.
08:21 Donc aujourd'hui, je suis taxé, mais ça ne m'empêche pas
08:24 de discuter avec les services de l'État pour qu'on trouve un juste équilibre.
08:29 Il y a des règles, il y a une réglementation qui nous pénalise,
08:33 mais le fait qu'on soit à proximité des pôles, c'est-à-dire Saint-Pierre et Le Tempon,
08:37 nous sommes sous le même régime.
08:39 Ça veut dire qu'on nous demande de sortir de plus de 25 % de logements sociaux.
08:47 Mais c'est énorme pour une petite commune qui n'a pas d'industrie,
08:50 une petite commune qui n'a pas de réserve financière,
08:52 parce que regardez, l'entre-deux n'est pas expansible,
08:57 et nous n'avons pas de réserve financière, et la difficulté, elle est là.
09:00 Trouver le juste milieu.
09:02 Moi, ce que je dis à l'État, c'est qu'il faut déroger à la règle,
09:10 dans le sens où prendre en compte la spécificité de la commune de l'entre-deux,
09:15 qui est une commune rurale avant tout, et non pas une commune urbaine,
09:19 et qu'on retrouve ensemble un certain équilibre,
09:23 parce qu'il ne s'agit pas pour moi, après plus de 20 ans de travail,
09:27 d'aménagement, et surtout de vision de ligne directrice
09:32 concernant la conservation du territoire urbain,
09:34 de mettre en avant les atouts,
09:36 dans les prochaines années, tout simplement de briser tout ça,
09:41 de casser tout ça, ce n'est pas acceptable.
09:44 L'authenticité a de l'avenir, selon vous ?
09:46 L'authenticité a de l'avenir si l'État nous accompagne.
09:50 Et je me battrai jusqu'au bout, parce que je suis un créole,
09:56 moi, l'aîné à la Réunion, et qu'il faut qu'à un moment donné,
10:01 notre culture, nos racines, c'est ça qui va réconcilier les peuples.
10:09 Ce n'est pas la déculturisation.
10:14 Du temps de la colonisation, on a vu les dégâts de la décolonisation.
10:19 Aujourd'hui, on se bat pour dire que nous sommes un peuple accueillant,
10:24 nous sommes un peuple qui a une culture.
10:28 L'intelligence et la sagesse veulent que ceux qui viennent chez nous s'intègrent.
10:34 Parce que nous aussi, on a à prendre avec ceux qui viennent et nous apportent aussi.
10:40 Mais le jour qu'on aura compris qu'il y a des échanges,
10:44 et qu'avec ces échanges, on peut vivre en cohésion
10:51 avec les différentes cultures, les différents ethnies, religions, etc.
10:59 Là, on va faire preuve d'intelligence.
11:02 Et c'est ce que je défends corps et âme.
11:05 Et pour cette fête du Choca, pour conclure, quel message vous envoyez ?
11:09 Vous pouvez passer à tous les Réunionnais qui nous regardent ?
11:11 Écoutez, je connais l'entre-deux.
11:14 Je connais que quand je viens à l'entre-deux, je me dis à moi,
11:18 quand on vient à l'entre-deux, Monsieur le Maire, on a l'impression qu'on respire.
11:24 Bien, viens, nous attendons vous.
11:26 Merci.
11:27 [SILENCE]

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