Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des propos de Pap Ndiaye soutenu par le président Emmanuel Macron. Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
00:00 C'est la dernière phrase. Il ne nous revient pas de commenter l'action de tel actionnaire ou de tel actionnaire dans un groupe de médias privés.
00:05 Bon, ben en fait c'est exactement ce qui se passe. C'est ça qui est vraiment très contradictoire. On commande ou on commande pas ?
00:11 On a le droit de dire que oui, les propos d'un ministre sont, de toute façon, injustes et dénigrants ?
00:18 On a le droit de le dire ou on a pas le droit de le dire ? Et Florian Tardif, vous étiez présent à cette conférence de presse.
00:23 On a l'impression qu'il n'y a pas... Tout n'est pas très clair.
00:26 Il y a un député de l'Assemblée, qui a brandi la liberté d'expression lorsqu'il a été interpellé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale par un député LR, Philippe Gosselin.
00:34 Il a brandi, effectivement, la liberté d'expression pour dire qu'il critiquait la liberté d'expression.
00:40 Donc on a du mal, effectivement, à comprendre la logique derrière cela.
00:43 C'est-à-dire que critiquer la liberté d'expression de certains en brandissant cette même liberté d'expression, soit le raisonnement est erroné, soit on fait preuve d'une certaine mauvaise foi.
00:54 On est dans le camp du mal, c'est ça le problème. C'est la liberté d'expression quand ça vous arrange.
00:59 C'est ça qui me gêne. À partir du moment où vous défendez des principes universels, ils sont universels ou ils ne le sont pas.
01:05 Il n'y a pas de "oui mais" en fait.
01:06 Exactement. Et je trouve intéressant aussi, Elisabeth Borne, hier, a quand même dit "il n'appartient pas au gouvernement d'interférer dans la gestion des médias, quels qu'ils soient".
01:14 Elle est très claire, pour le coup, Elisabeth Borne.
01:16 Elle est extrêmement claire. Et en plus, on sait que Elisabeth Borne s'entend plutôt bien avec Pabllai.
01:23 Donc, si elle le dit, je pense que c'est parce qu'elle veut que le message aussi soit assez clair.
01:27 Et simplement d'un mot, on a tous constaté que Pabllai était très, très isolé.
01:33 Il n'y a pas un ministre à part Imad Abdulmalak, mais qui elle-même avait déjà critiqué.
01:37 Ministre de la culture.
01:38 Voilà, nous avait déjà critiqué.
01:40 Mais sinon, tous les ministres, il y a même des ministres extrêmement gênés, ou que ça fait parfois un peu sourire,
01:44 qui nous envoient des messages en disant "il est nul, il est complètement à côté de la plaque".
01:48 Et il n'aurait jamais dû dire ça.
01:50 Ah, t'es menaçant là, vraiment, c'est pas bien.
01:52 Pardon, pardon, pardon.
01:53 Et en même temps, Emmanuel Macron, aujourd'hui, le soutient.
01:55 Oui, mais tout en même temps, il ne faut pas intervenir dans la vie des médias.
01:58 Il est nul en même temps. C'est liberté d'expression, mais pas d'intervention, pas d'ingérence dans la vie des médias.
02:03 Un petit mot, Karim ?
02:04 Ce qui est toujours surprenant, voire choquant, c'est cette approche à géométrie variable,
02:11 de ce qui doit être, j'allais dire, des principes qu'on ne peut pas remettre en cause et qui ne sont pas négociables.
02:17 La démocratie, la liberté d'opinion, la liberté d'expression, tout ça, excusez-moi,
02:22 on nous explique en longueur de journée que ça fait partie de notre identité,
02:26 donc de notre modèle, de ce que nous sommes, nous tous, la France.
02:31 Et là, effectivement, je trouve qu'il s'engouffre dans une forme de contradiction qui est effrayante.
02:36 D'ailleurs, s'il n'a pas été soutenu suite à ses propos, c'est qu'il sente bien qu'ils sont pris les pieds dans le tapis,
02:41 qu'ils ne sont pas cohérents.
02:43 Il faut vous battre en permanence pour dire qu'on n'essentialise pas ni les gens.
02:47 Évidemment.
02:48 Et là, on nous essentialise, on nous stigmatise, on nous dénigre, on nous salit, et ça, évidemment, il s'en rend compte.
02:54 D'autant que je me permets de le dire, avant les vacances, c'est votre dernière émission de Pinchline,
02:58 moi, ça fait des années que je suis à vos côtés, et que j'ai un plaisir à être sur ces news,
03:02 un plaisir à travailler avec vous qui êtes une grande professionnelle, qui est une femme extraordinaire,
03:06 et n'en déplace à qui que ce soit au gouvernement, je le dis parce que j'ai envie de le dire.
03:09 Merci, Karim. Jean-Michel Fauvergue, je ne vous ai pas forcé à le dire.
03:12 C'est pour ça que je le dis, je le dis parce que j'ai envie de le dire.
03:15 Alors, vous savez, Laurence Ferrari, vous savez d'où je viens, et qui je suis le supporter quasi inconditionnel d'Emmanuel Macron,
03:24 vous le savez, et donc... - Vous avez été député, hein, de Samadhi Magazine.
03:28 - Oui, j'ai été député En Marche, je ne le suis plus maintenant, mais à ce titre-là, je voudrais dire à Pape Indieil
03:34 qu'il se trompe d'une manière générale en attaquant effectivement l'ensemble de ces chaînes-là,
03:42 de ces deux médias qui sont importantes, intéressantes, pour aussi refléter un peu l'opinion publique.
03:50 Il faut refléter un peu l'opinion qu'on entend dans la rue, et ensuite il faut débattre.
03:56 Moi, dans tous les plateaux que j'ai fait sur ces news, on a débattu, et je ne me suis pas particulièrement posé de questions,
04:04 à savoir si moi-même, j'étais de l'extrême droite, extrémiste, ou quoi que ce soit,
04:10 parce que d'une manière générale, nous ne le sommes pas, et nous arrivons à débattre correctement avec des gens de qualité d'une manière générale.
04:17 C'est ce que je voulais dire. La deuxième chose que je voulais dire, c'est que cet argument-là, c'est un peu un argument de paresse intellectuelle.
04:25 Une paresse intellectuelle que de dire que d'attaquer l'ensemble du système, l'ensemble des chaînes,
04:32 ces news en particulier européens, et de se dire que eux, effectivement, c'est le camp des méchants,
04:39 il ne faut plus leur adresser la parole, et puis voilà. Il y a un vrai gros problème là-dessus.
04:45 Donc, paresse intellectuelle, je maintiens ce mot-là.
04:47 Je prends, je prends. Neymaine Padel, un petit mot avant la fin.
04:49 Tout simplement, voir toute la diversité des plateaux, des différentes émissions de ces news,
04:55 des opinions différentes, des personnes de droite, de gauche, d'origine aussi, diverses, c'est important,
05:02 parce que si on reprend aussi la manière qu'il a de qualifier les choses de M. Papanday,
05:06 des Noirs, des Arabes, des Asiatiques qui viennent, voilà, on va dire les choses comme ça.
05:11 - Il y a un des blancs. - Comment ?
05:13 - Il y a un des blancs. - Non mais, Karim, j'ai bien dit que je reprenais la...
05:17 - Parce que c'est des gardistes, mais il peut se regarder.
05:19 - Justement, c'est pour ça que je voulais reprendre un peu ce...
05:22 D'ailleurs, M. Papanday, il a dit qu'il s'est découvert noir quand il a été aux Etats-Unis.
05:27 Donc, c'est intéressant aussi à interroger.
05:29 - C'est intéressant de comprendre, effectivement. Mais surtout, il confond les choses.
05:31 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui sont à l'antenne, à Europe 1 et à ces news,
05:34 et puis il y a une rédaction. Et ça, ils n'ont pas compris que c'est deux choses différentes.
05:37 Et quand j'ai pris la défense des 120 journalistes de ces news et 180 journalistes d'Europe 1,
05:41 voilà, c'est leur travail que je ne peux pas laisser mettre en cause, encore une fois.
05:45 Nous maintenons nos propos et nous rendons hommage à nos deux rédactions, Europe 1 et ces news.