- 14/07/2023
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00:00 ♪ ♪ ♪
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00:20 ♪ ♪ ♪
00:30 Ah non, non, non, non, je ne suis pas du tout en train de rien faire du tout là, non, non.
00:33 Je suis en train de réviser mes fondamentaux sur la Gaule romaine.
00:36 C'est pour l'émission Destination Val-de-Loire qui suit.
00:38 Vous allez voir, ça va être parfait.
00:40 ♪ ♪ ♪
00:56 On a décidé de prendre l'air de l'air, mais de l'altitude,
00:59 surtout pour ce numéro de Destination Val-de-Loire,
01:02 ici sur le site de l'ancienne abbaye de Marmoutier.
01:06 C'est bien ici que se déroulera les 26 et 27 août prochains
01:10 cet événement de la reconstitution historique et archéologique,
01:15 le bien nommé Césarodunum ou Caïsardunum ou César, Caïsard.
01:22 Bon, le mieux, c'est de demander aux spécialistes.
01:24 ♪ ♪ ♪
01:31 Caïsardunum, Césarodunum, Caïsardunum, César, je ne sais pas, je ne sais pas.
01:35 Frédéric Dufraîche, vous tombez très, très bien.
01:38 Directeur du patrimoine pour la ville de Tours, alors aidez-moi,
01:41 on dit Caïsardunum ou Césarodunum ?
01:44 Caïsardunum ou Césardum, c'est comme vous le voulez.
01:46 D'accord, je me pose des questions pour rien.
01:48 Voilà, c'est comme vous le sentez.
01:49 Bon, comme on le sent, moi, ça sera...
01:51 Moi, je verrai bien, peut-être que ça changera en cours d'émission.
01:53 Le principe de Caïsardunum, c'est quand même l'idée d'une immersion
01:57 au cœur de la vie gallo-romagne.
02:00 Vous pouvez me décrire rapidement ce qu'il y aura sur place,
02:02 ce que les gens vont pouvoir voir.
02:04 En fait, c'est une immersion dans la société d'époque gallo-romaine,
02:08 dans la société civile et militaire.
02:10 Et avant tout, l'idée, c'est de proposer des ateliers,
02:13 des démonstrations, des manipulations, de l'appropriation
02:16 pour tester, expérimenter la vie quotidienne à cette époque.
02:19 Un mot sur cet écran, l'abbaye de Marmoutier,
02:22 peu connue d'ailleurs, des Tours-en-Jeau,
02:24 qui est propriété de la ville.
02:26 C'est quoi l'idée ? C'est de valoriser ce magnifique site ?
02:29 Oui, c'est ça, c'est de proposer une autre façon de le découvrir,
02:31 de se l'approprier.
02:32 C'est un site important, en fait, qui a une origine ancienne.
02:35 C'est l'installation de l'évêque Martin de Tours, ici,
02:38 qui lui donne une destinée toute particulière.
02:40 C'est un monastère qui devient une abbaye extrêmement prestigieuse,
02:43 avec une grande renommée culturelle.
02:46 Et c'est un lieu où on pilote un programme de recherche archéologique
02:50 depuis déjà plusieurs années.
02:51 Et puis où les Romains ont toute leur place,
02:53 parce qu'il y a un lien indirect, mais on l'expliquera un petit peu plus tard,
02:56 entre Rome et Martin.
02:57 On parle des Romains... Ah ben, regardez !
03:00 Ah ben oui, ils sont là-bas, les Romains.
03:02 Bon, ils sont pas très nombreux, c'est sans doute l'avant-garde.
03:03 Je vais aller les voir, mais avant d'aller les voir, frère Elieufraich,
03:05 vous savez comment je peux les saluer ?
03:07 Comment je peux leur dire bonjour en latin ?
03:08 Je vais pas pouvoir vous aider, là. Désolé.
03:10 Très bien, je vais me débrouiller.
03:11 Je pense que je vais regarder dans mon Astérix.
03:12 Vous me suivez ?
03:13 [Musique]
03:36 Ah oui !
03:37 [Musique]
03:47 Allez, j'allais dire que c'était Hawé, Hawé, Hawé,
03:49 je vais pas me tromper.
03:50 Euh... Hawé ! Je me suis pas trompé ?
03:53 Hawé, non, tu t'es pas trompé, c'est parfait.
03:55 Super !
03:56 Euh... Si je ne m'abuse, vous êtes des Romains
03:58 de la 30e armée de trajans du IIe siècle, c'est bien ça ?
04:01 C'est bien ça.
04:02 J'ai bien révisé, c'est pas dans le livre.
04:04 C'est bien, c'est bien.
04:05 Vous me faites les présentations, qui vous êtes et ce que vous représentez.
04:08 Alors moi, je suis Ursus, je suis un vexilifère,
04:11 ce qu'on appelle un vexilifère, donc je porte l'enseigne.
04:13 À côté de moi, j'ai ici donc Marcus, qui est un légatus.
04:16 C'est lui qui dirige la Légion, donc il dirige 5500 hommes.
04:19 Il est très proche de l'Empereur, c'est un bon copain de l'Empereur,
04:22 donc il vaut mieux être bon copain avec lui.
04:24 Ouais, il vaut mieux être bon copain, d'accord.
04:25 Bon, on veut pas vous embêter.
04:26 Ensuite, on a Aemilia, qui est une noble dame de la cour de l'Empereur,
04:30 avec des vêtements richement habillés, beaucoup de bijoux.
04:33 Et puis là-bas, on a Paula Coquina.
04:37 Alors Coquina, c'est pas parce qu'elle est coquine, c'est parce que c'est une cuisinière.
04:40 D'accord, donc vous, vous êtes le porte-enseigne, donc on voit l'enseigne ici.
04:45 Je me suis laissé dire que c'était une fonction particulièrement dangereuse à l'époque.
04:50 Oui, à l'époque, l'enseigne est vraiment celui qui va être visé par l'armée adverse,
04:54 parce que simplement, on va venir voler l'enseigne pour pouvoir demander une rançon à Rome.
04:59 Donc généralement, c'est moi qu'on vise.
05:01 Donc moi, je vais pas me battre, parce que je peux me battre pas,
05:03 mais par contre, je vais avoir 8 ou 6 ou 8 gardes du corps,
05:06 qui vont me protéger pour pas qu'on la prenne.
05:08 C'est vraiment le drapeau, il est sacré, il a été béni à Rome, donc on doit pas le perdre.
05:12 C'est vraiment l'emblème de l'armée.
05:14 Il y a eu des exemples où le reste de l'armée a été exécuté par Rome pour avoir perdu l'enseigne.
05:19 Donc il fallait mieux pas la perdre, ou alors il fallait mieux mourir au combat.
05:22 Bon, on va se renseigner un petit peu plus précisément sur ce qu'étaient les Romains,
05:27 puis ce qu'était la Gaule romaine.
05:29 Je vois en rouge là-bas derrière vous le Praeco, je vais aller le rejoindre.
05:33 Et vous restez dans le coin, parce que moi je reviens vous voir.
05:36 A tout à l'heure.
05:37 Hop, c'est pas tombé.
05:45 Bonjour.
05:48 Bonjour.
05:49 Alors vous êtes le Praeco, c'est ce que je disais tout à l'heure.
05:52 C'est quoi un Praeco ?
05:54 Alors un Praeco, c'est un personnage qui a, on va dire, deux fonctions.
05:58 La première, peut-être sa principale, c'est le rôle d'aboyeur public,
06:03 qui est donc d'annoncer à la population les décisions qui vont être prises par l'État, à Rome.
06:07 C'est l'État, le Sénat, la Curie.
06:09 Et puis dans une cité gauloise ou gallo-romaine, ce qui a été pris par la municipalité, les décurions.
06:15 Et donc comme toute loi, eh bien, doit être à Rome, écrite et prononcée pour que nul n'ignore la loi,
06:22 eh bien l'aboyeur avait, c'est un garde-champêtre finalement.
06:25 Vous êtes professeur d'histoire, conseiller historique de l'événement,
06:28 mais d'autres événements, notamment ce qui se passe du côté de Nîmes, vous vous appelez Éric d'Ars.
06:32 Oui.
06:33 Vous n'appelez pas Monsieur Praeco.
06:34 Non, non.
06:35 Alors je viens de voir des Romains du IIe siècle, époque de Trajan.
06:39 Est-ce que tous les Romains se ressemblaient, tous les légionnaires se ressemblaient tout le temps ?
06:43 Et partout ?
06:44 Ça dépend de l'époque, ça dépend de la période.
06:46 Déjà entre la cavalerie et le légionnaire fantassin, il y a forcément une différence.
06:52 Entre le légionnaire fantassin et puis on va dire les sous-officiers, il y a encore une différence.
06:57 Entre les sous-officiers et les généraux, il y a encore une différence.
07:00 Ça c'est la première des choses.
07:02 En plus, on n'est pas encore dans un monde, on va dire, ultra-formaté.
07:06 On va avoir effectivement des éléments de concordance, de correspondance, des éléments d'uniformité.
07:13 Ça va beaucoup plus par exemple se porter sur le bouclier, par exemple,
07:16 qui va être représentatif d'une unité, que sur le reste.
07:19 Après le reste, c'est les professionnels, donc ils ont un équipement qui peut être plus ou moins variable.
07:24 Et puis surtout, ils peuvent l'améliorer ou l'embellir en fonction de leur revenu.
07:28 On est sur le site ici, choisi par Saint-Martin pour son ermitage.
07:33 C'est pas anodin qu'on en parle, parce que Saint-Martin et Rome, c'est une histoire qui est extrêmement liée.
07:39 Vous pouvez nous détailler un petit peu tout ça ?
07:41 Saint-Martin, c'est un des gardes du corps personnel de l'empereur.
07:45 Et pour atteindre ce niveau, il faut déjà être un excellent guerrier, un excellent combattant.
07:50 Et puis surtout, il faut avoir fait l'adoration de la pourpre, ça veut dire qu'il faut avoir baisé les pieds de l'empereur.
07:55 Et ça, c'est un geste ultra-païen.
07:58 Après que Martin, sans aucun... il n'y a pas de contestation possible, ait découvert la chrétienté,
08:05 ait découvert la foi chrétienne, et qu'il est devenu ce grand personnage de l'Église, ça c'est sans conteste.
08:10 Mais il partait particulièrement de loin quand même.
08:12 Rome, la Gaulle, les liens étaient très étroits, évidemment, on le sait.
08:16 Mais est-ce que c'était des liens obligatoirement conflictuels ?
08:19 Non, pas du tout.
08:21 Déjà pour nous, les représentants de la gallo-romanité, ce qu'il va donner plus tard le pays français, non, la preuve.
08:29 Les seuls représentants de la celtitude, très matinée cochon d'Inde avec les Romains, avec les Espagnols et les Grecs,
08:34 qui avont perdu complètement notre langue celte.
08:39 On parle latin. Donc ça c'est une preuve absolue de la fusion culturelle.
08:45 Est-ce qu'on peut décrire rapidement, je sais que c'est une vaste question,
08:48 mais ce qu'est la vie quotidienne de nos gallo-romains peut-être à l'Antiquité tardive ici ?
08:52 C'est vraisemblablement une cité commerciale, proche des fleuves, proche des lieux de communication.
08:57 Vraisemblablement aussi, on avait droit à tous les conforts de ce qu'était la vie romaine.
09:02 On connaît la présence de deux actes ducs à Tours, d'un grand amphithéâtre,
09:05 donc on était en plein dans la Romanité. De toute façon, le déplacement urbain d'Ambassia vers Caesodurum
09:12 est en fait la preuve même de l'abandon de la celtitude vers la Romanité.
09:17 Pour avoir plus d'éléments sur cette vie quotidienne, moi je retourne voir les Romains.
09:21 Je suis très curieux de savoir ce que l'on mangeait à leur époque, c'est-à-dire au IIe siècle.
09:25 Merci beaucoup pour vos éclairages. A bientôt. Au revoir.
09:28 [Musique]
09:40 Re-bonjour, re-ahoué. C'est chouette, vous avez eu le temps d'installer une petite table.
09:46 Je suis très curieux de savoir ce qu'on mange.
09:49 Ce qui m'intéresse d'abord, c'est votre équipement.
09:52 Tout est strictement identique aux équipements du IIe siècle.
09:57 Oui, on aurait pu retrouver tout ça sur un équipement du IIe siècle.
10:00 Après, ça dépend bien sûr du soldat. Moi ici, j'ai une protection en cuir.
10:05 On aurait pu avoir une protection en cote de maille, voire en segmenté.
10:08 La segmentée, c'est ce qu'on voit dans l'astérix. Mais vraiment, tout ça s'appelle.
10:13 Le harniflère que je possède, lui, c'est signe de campagne.
10:16 C'est pour ça que je suis vexilifère. Chaque marque représente une campagne faite par les Romains.
10:21 Ensuite, on a tous un glaive.
10:23 Ça, ça m'intéresse particulièrement. Je suis très curieux de voir ça.
10:26 On a un gladius, qui est une arme espagnole de base. Ce ne sont pas les Romains qui l'ont...
10:31 Oui, mais vous, vous êtes germain, si j'ai compris.
10:33 On est sur le nord de l'Empire, mais on va utiliser cette arme et on va utiliser que 10 cm.
10:39 C'est-à-dire ?
10:40 C'est-à-dire que ça. Je vais venir vous piquer avec, mais on ne va pas faire "ouh, ça ne marche pas".
10:45 Ah, ça pique vraiment ?
10:46 Oui, ça pique. Mais on va venir uniquement enfoncer 10 cm.
10:49 Si j'enfonce plus, je ne peux pas la retirer. Il y a un effet de suction et on ne peut plus retirer l'arme.
10:54 Alors, avec une thurasse comme ça, comment je fais pour vous piquer ? Je vise où ?
10:58 Vous allez viser ici, en dessous du bras. Là, c'est le refroidissement.
11:01 Vous allez viser ici, à mon cou. Et ici, au niveau de la cuisse, pour venir percer une fèmme morale.
11:05 D'accord. Et le bouclier ?
11:06 On va mettre la main à l'intérieur, parce que le mbou va venir protéger.
11:09 Et en fait, c'est ma dernière arme. Avec le mbou, je peux vous tuer.
11:12 Avec ça, là ?
11:13 Oui, c'est un tigre.
11:14 Ah, d'accord.
11:15 Il n'y a plus de dents, il n'y a plus de nez.
11:17 J'en ai quand même besoin pour finir l'émission.
11:19 Oui, alors je ne vais pas frapper.
11:20 Je vais vous demander d'être sympa. Et pour être sympa, je vous demanderais bien de me faire goûter un petit peu ce que vous avez préparé derrière.
11:24 On va goûter plus de chose.
11:26 Alors, on a vraiment un panel de ce qu'on pouvait avoir. C'est d'ailleurs ce que les gens vont pouvoir venir déguster.
11:31 Et donc, on a ici un fromage qui ressemble à un fromage, on va dire, c'est du fromage, l'ancêtre du boursin.
11:36 Donc, c'est un fromage qui est à la base de vache et de chèvre.
11:38 Oui, avec un petit bout de pain.
11:40 Oui, mais c'est extrêmement parfumé.
11:41 Oui, il y a du miel et du poivre. Et un petit peu de garam pour saler.
11:45 Effectivement, c'est un peu acide, c'est sucré avec le miel. C'est un goût frais avec le fromage.
11:51 Donc ça, c'était un goût typique de l'époque.
11:53 Oui, tout à fait. Alors ça, on va l'avoir généralement au début de repas. On peut le manger comme un peu à l'apéro.
11:58 Et par contre, on a les petites boules ici qui sont des boules de fruits secs.
12:02 Alors, on a tous les fruits là-bas, avec donc fruits séchés plus fruits à coque.
12:06 Et on va faire des petites boules dans lesquelles on va venir les rouler dans la poudre d'amandes.
12:10 C'est délicieux.
12:11 Et on buvait quoi avec ça ?
12:12 Alors, on va pouvoir boire du moulsoum. Donc, c'est un vin mielé.
12:16 Du miel encore dans le vin ?
12:17 Oui, du miel. Parce que le vin au début, les vins romains ne sont pas très bons.
12:21 Ils vont attendre un certain temps pour pouvoir faire de la vinification.
12:24 Une fois qu'ils auront trouvé, ce sera meilleur.
12:25 Mais dans un premier temps, ils vont mélanger ce vin avec du miel, des épices.
12:29 Et on va le laisser un peu se faire. Et puis, on le boit, on le met bien au frais et on le boit.
12:33 D'accord. Donc, le jus de raisin fermentant, ce qui est le vin d'aujourd'hui, était absolument inconnu des Romains à l'époque.
12:39 Ils le connaîtront plus tard dans la période.
12:42 Après le deuxième, on a un meilleur vin.
12:45 Ils vont d'abord aller le chercher chez les Carthaginois qui connaissent aussi la vinification.
12:49 Donc, sinon, on est héritier du vin. Il y a des vins juste au-dessus de nous.
12:53 Il est meilleur ici.
12:54 Ça vient des Carthaginois et des Romains qui ont compris malgré tout que le vin, c'était bien sans épices et sans miel.
13:00 Tout à fait.
13:01 Je vous remercie beaucoup.
13:02 Moi, je vais aller voir le directeur artistique de Kaiser Odenom.
13:06 Il va m'expliquer un petit peu ce que vous pourrez faire justement.
13:09 Goûtez, mangez et testez plein de choses.
13:11 Vous restez en place. Je reviens tout de suite.
13:13 tout de suite.
13:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
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