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  • 10/07/2023
Le maître de conférences en droit public, Benjamin Morel, était invité dans 120 Minutes info, ce lundi 10 juillet, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la politique d’Emmanuel Macron : «Le bilan des 100 jours n’est pas forcément négatif pour lui».

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Transcription
00:00 C'est un président de crise en réalité.
00:01 L'effet drapeau, vous savez, le pic dans les sondages en période de crise,
00:05 il en profite à chaque fois.
00:06 Et donc, ce n'est pas forcément des mauvaises séquences pour lui en réalité,
00:09 à l'exception évidemment des Gilets jaunes,
00:11 mais cette crise-là, il a en grande partie participé à la créer.
00:13 Ensuite, c'était quoi le but des 100 jours ?
00:16 C'était de faire oublier la réforme des retraites.
00:18 Il savait très bien qu'il n'allait pouvoir faire passer aucun grand test,
00:20 qu'il n'y avait pas de majorité, etc.
00:22 et qu'il n'allait pas changer la France en 100 jours.
00:25 Et la réforme des retraites forçait de constater que,
00:27 non pas qu'on l'ait oubliée,
00:28 mais qu'en effet, la séquence a bougé.
00:31 Donc, je ne suis pas sûr que le bilan des 100 jours
00:32 soit fondamentalement négatif pour lui.
00:34 Évidemment, il y a d'autres problèmes.
00:35 Ces problèmes, il ne les a pas tous créés, il en a hérités,
00:37 il en a quand même suscité certains.
00:39 Mais quoi qu'il arrive, aujourd'hui, il peut passer à autre chose.
00:42 Et c'était le principal objectif.
00:43 Est-ce qu'il peut passer, en revanche, à un gouvernement d'unité nationale ?
00:46 Je rappelle que depuis le début du XXe siècle,
00:48 il n'y a eu que trois moments.
00:50 L'Union sacrée en 1914, qui n'a pas duré jusqu'à la fin de la guerre.
00:53 Ensuite, 1946.
00:54 Et puis, les premières années,
00:56 les premiers mois plutôt de la Ve République,
00:58 où peu à peu, l'union des partis se désagrège.
01:01 Donc aujourd'hui, on n'est pas dans une situation
01:03 qui ferait que de la France insoumise au RN,
01:06 tout le monde dirait qu'on va gouverner ensemble.
01:07 Et même en enlevant LFI et le Rassemblement national du PSALR,
01:13 ça paraît extrêmement peu probable.
01:14 Et les électeurs qui disent "oui, oui, oui, je ne suis pas certain
01:16 que lorsque vous allez faire manger la loi immigration à l'associé LR
01:20 aux électeurs PS ou LV, ils soient également contents".
01:23 Donc, ce n'est aujourd'hui pas si évident.
01:25 Et force est de constater que l'idée d'un accord de coalition,
01:28 c'est possible, évidemment.
01:29 Mais dans les pays où vous avez des régimes parlementaires,
01:31 en Allemagne et en Italie,
01:32 vous n'avez pas un président qui dit "écoutez,
01:34 moi, j'ai été élu pour faire une réforme des retraites,
01:35 moi, j'ai été élu pour faire ci, pour faire ça.
01:37 Maintenant, venez, ma porte est ouverte, aidez-moi à le faire".
01:40 Non, au contraire, vous revenez, vous sortez des élections,
01:43 on se met autour de la table et on élabore un programme
01:46 qui engage le gouvernement pour cinq ans.
01:47 Ça, aujourd'hui, ce n'est pas dans notre culture politique.
01:49 [Musique]
01:53 [SILENCE]

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