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  • il y a 2 ans
Programme de l'après-midi :

14h - 15h15 - Séquence 3 - L’aménagement pour accélérer les transitions environnementales.

Animé par Pascal BERTEAUD, directeur général, CEREMA.
Avec les témoignages de :
• Fatima EL KHILI, maire adjointe à l’urbanisme de Rouen ;
• Jean-Marc BESNIER, directeur général, Laval Mayenne Aménagement ;
• Aurélie COUSI, directrice générale, EPA Euroméditerranée ;
• Henri BAVA, agence TER.

15h15 - 16h30 - Séquence 4 - Acceptabilité des projets : l’aménagement pour faire sens et répondre aux attentes des citoyens et des entreprises.

Animé par Adrien GROS, directeur de l’aménagement urbain, Aquitanis.
Avec les témoignages de :
• Nora SEGAUD-LABIDI, adjointe au maire d'Annecy en charge de l’aménagement durable et de l’habitat ;
• en duo avec Clément BLANCHET, architecte urbaniste ;
• Vincent JEANBRUN, maire de L’Hay les Roses ;
• en duo avec Lydie DUJARDIN, directrice aménagement, Eiffage Aménagement.

16h30 - 17h - Clôture par Sébastien MIOSSEC, président de Quimperlé Communauté et président délégué d’Intercommunalités de France, avec un représentant de France urbaine.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00:00 -Bonjour.
00:00:01 Je crois que tout le monde n'est pas encore revenu,
00:00:04 mais les derniers arrivants sont en train de se presser.
00:00:08 Ce que je vous propose, c'est peut-être de commencer,
00:00:10 parce que sinon, on va avoir un petit peu de retard
00:00:13 et on va vous libérer en retard,
00:00:15 ce qui n'est pas très sympathique pour vous.
00:00:17 Donc, sans plus attendre,
00:00:19 on va réattaquer cet après-midi avec une table ronde
00:00:23 pour partager sur l'aménagement
00:00:28 qui peut accélérer les transitions environnementales.
00:00:30 C'est un sujet qu'on a déjà commencé un petit peu
00:00:32 à ébaucher ce matin avec les décideurs locaux.
00:00:36 Et sans plus attendre,
00:00:37 j'appelle donc pour animer cette table ronde
00:00:39 Pascal Berthot, le directeur général du CEREMA,
00:00:42 et à ses côtés, qui seront nos grands témoins,
00:00:46 Fatima El Kili, maire adjointe à l'urbanisme de Rouen,
00:00:49 Jean-Marc Bénier, qui est directeur général
00:00:52 de Laval Mayenne Aménagements,
00:00:54 Aurélie Cousy, ma chère collègue,
00:00:57 directrice générale de l'EPA Euro-Méditerranée,
00:00:59 et Henri Bava de l'agence STER.
00:01:02 (Propos inaudibles)
00:01:30 -Bonjour à toutes et à tous.
00:01:33 Il me revient la difficile tâche d'animer cette table ronde
00:01:36 sur, justement, les questions environnementales.
00:01:41 Alors, en fait, comme la présidente l'a dit,
00:01:44 ces questions, elles ont été déjà abordées
00:01:46 d'une façon ou d'une autre dans les débats ce matin,
00:01:49 dans la mesure où je crois qu'aujourd'hui,
00:01:51 il n'est plus question d'avoir un aménagement
00:01:54 qui ne prenne pas en compte ces questions
00:01:55 de neutralité carbone,
00:01:57 de limitation de l'artificialisation des services,
00:02:00 de renaturation des sols, de renaturation,
00:02:02 de rafraîchissement urbain,
00:02:04 capacité à vivre avec les inondations,
00:02:06 sobriété énergétique.
00:02:07 J'en oublie certainement.
00:02:09 En fait, à la fois, la question de l'adaptation
00:02:13 de nos villes, de nos quartiers au changement climatique
00:02:16 et de l'atténuation de ce changement climatique
00:02:19 devient, en fait, un enjeu absolument incontournable
00:02:22 pour tous.
00:02:24 Alors, effectivement, le CRMA que je dirige
00:02:26 est aujourd'hui l'expert public
00:02:28 de cette adaptation au changement climatique.
00:02:30 Essayons de développer au quotidien
00:02:32 des savoirs scientifiques,
00:02:33 des aides à déployer des solutions techniques
00:02:35 pour sécuriser et améliorer le cadre de vie des citoyens.
00:02:38 Et pour cela, nous avons d'ailleurs mis en place
00:02:40 une gouvernance partagée
00:02:42 entre l'Etat, d'une part,
00:02:44 et les collectivités locales adhérentes.
00:02:46 Il y en a 750 aujourd'hui
00:02:49 pour, justement, arriver à partager
00:02:52 et à mettre en place, je dirais,
00:02:54 toute cette diffusion des savoirs
00:02:56 et faire en sorte que, finalement, chacun puisse s'améliorer
00:02:59 au fur et à mesure du temps.
00:03:02 Alors, les collectivités et les aménageurs, bien sûr,
00:03:04 elles sont complètement en 1re ligne
00:03:07 face à ces défis pour l'aménagement urbain.
00:03:11 Et en tant que directeur général,
00:03:13 je suis évidemment ravi d'être à vos côtés aujourd'hui
00:03:16 et au quotidien d'être à vos côtés dans les territoires
00:03:20 pour accélérer, justement, ces fameuses transitions
00:03:22 dont on entend parler un peu partout.
00:03:24 Alors, pour en parler un peu plus précisément,
00:03:26 nous avons 4 intervenants.
00:03:28 Fatima Elkili, maire adjointe à l'urbanisme de Rouen,
00:03:32 Jean-Marc Beignet, directeur général
00:03:34 de Laval Mayenne Aménagement,
00:03:37 Aurélie Cousy, qui est la directrice générale
00:03:39 de l'EPA Euromède,
00:03:41 et Henri Bava, paysagiste, cofondateur de l'agence Terre
00:03:45 et Grand Prix de l'urbanisme.
00:03:47 Voilà, donc, nous allons pouvoir, justement,
00:03:50 bénéficier des expériences de chacun d'entre vous
00:03:53 et puis, dans un 2e temps, bien évidemment,
00:03:55 d'engager un débat sur le sujet.
00:03:57 Alors, on va peut-être commencer par madame Elkili.
00:04:00 Votre témoignage s'ancre sur le quartier Flaubert,
00:04:03 donc, qui est un projet d'ampleur pour le territoire.
00:04:06 Pouvez-vous rapidement nous rappeler
00:04:07 les différents enjeux auxquels ce projet doit faire face
00:04:10 et illustrer, effectivement,
00:04:12 les transitions en cours dans les projets ?
00:04:14 -Bonjour à toutes et à tous,
00:04:18 et merci pour cette invitation à venir témoigner
00:04:22 de ce projet du quartier Flaubert à Rouen.
00:04:25 Alors, je vais essayer de faire marcher.
00:04:27 Donc, quartier Rouen-Flaubert,
00:04:30 c'est une ZAC métropolitaine,
00:04:33 donc la métropole Rouen-Normandie,
00:04:35 et donc, ZAC qui est mise en oeuvre
00:04:40 par la SPL Rouen-Normandie Aménagement.
00:04:43 Alors, Rouen-Flaubert, c'est 3 défis
00:04:49 pour la métropole Rouen-Normandie
00:04:51 et pour la ville de Rouen.
00:04:53 C'est d'abord le premier défi
00:04:57 qui est de reconvertir une friche industrieux portuaire
00:05:02 qui se situe à l'interface de la ville et du port,
00:05:07 que l'on voit ici sur cette carte.
00:05:11 On voit que la ZAC Flaubert,
00:05:14 elle est essentiellement sur la ville de Rouen,
00:05:16 mais elle touche aussi une commune linéaire,
00:05:19 qui est la ville de Petitqueville.
00:05:21 Donc c'est 90 hectares, la ZAC Flaubert,
00:05:25 et c'est l'équivalent du centre-ville historique.
00:05:28 Donc voilà, c'est vraiment une ZAC importante.
00:05:31 Et donc, 2e défi,
00:05:34 c'est faire le lien, en fait, justement,
00:05:38 entre la ville qui est existante
00:05:42 et qui est urbanisée,
00:05:44 et la volonté de vouloir agrandir,
00:05:50 de s'agrandir vers l'ouest,
00:05:51 à la fois sur la rive droite et la rive gauche,
00:05:54 puisque en face de la ZAC Flaubert,
00:05:56 on a une petite ZAC, c'est la mini-ZAC, là, pour le coup,
00:06:00 qui s'appelle Luciline.
00:06:02 Donc c'est une volonté, évidemment,
00:06:04 qui répond aux enjeux d'aujourd'hui,
00:06:06 à savoir la volonté de limiter l'étalement urbain,
00:06:10 donc reconstruire la ville sur la ville.
00:06:12 Et contrairement à ce que disait tout à l'heure,
00:06:14 je crois que c'était la ville de Laval
00:06:19 qui disait qu'on avait de la chance sur notre ZAC,
00:06:21 on n'a ni pollution,
00:06:24 et nous n'avons pas eu de bombardements.
00:06:26 Nous, pour le coup, on a eu la pollution,
00:06:29 et nous sommes au rond une ville
00:06:31 qui a subi des bombardements,
00:06:34 et on trouve encore des petites bombes dans cette ZAC.
00:06:37 Il n'y a pas longtemps, on vient d'en éliminer une.
00:06:40 Donc voilà. Et 3e défi,
00:06:42 c'est faire le lien, en fait,
00:06:45 puisqu'en fait, on a la Seine,
00:06:47 mais qui a longtemps été...
00:06:49 C'est la chance d'avoir la Seine,
00:06:50 mais qui a été plutôt quelque chose
00:06:54 qui venait rompre la continuité de la ville.
00:06:57 Et donc l'idée, c'était de réconcilier les Rouennais
00:07:01 et les métropolitains,
00:07:03 donc avec cette Seine, ce fleuve,
00:07:07 et faire le lien entre les 2 rives.
00:07:09 Donc voilà les 3 défis.
00:07:11 Donc là, vous avez quelques images
00:07:14 où on voit une vue aérienne plus localisée,
00:07:19 où on voit bien cette grande friche industrielle,
00:07:23 donc 90 hectares, comme je vous le disais,
00:07:27 avec un démarrage
00:07:30 où on a voulu d'abord reconquérir les quais.
00:07:33 Et donc ça, c'est le 1er travail
00:07:34 qui a été d'abord porté par la ville de Rouen
00:07:37 il y a déjà quelques années,
00:07:39 donc avec In-Situ, l'agence d'urbanisme In-Situ,
00:07:44 et ensuite, la métropole a repris le flambeau,
00:07:47 si j'ose dire, avec Jacqueline Hostie,
00:07:51 comme urbaniste paysager.
00:07:53 Et donc c'est 3 km d'aménagement des quais,
00:07:59 donc des aménagements paysagers.
00:08:00 Donc là, vous avez sous les yeux
00:08:03 quelques images d'avant, après.
00:08:07 D'ailleurs, Jacqueline Hostie avait eu le Grand Prix Paysage
00:08:11 pour notamment l'aménagement de ces quais
00:08:14 et l'aménagement de la presse Kilroly,
00:08:16 la presse Kilroly que vous voyez en bout,
00:08:19 qui est à la fois de la végétalisation,
00:08:24 qui apporte évidemment de l'oxygène à la ville,
00:08:27 mais surtout qui est quelque chose de résilient
00:08:31 et qui supporte les inondations.
00:08:33 Et c'est la thématique qu'on voit aussi.
00:08:35 Donc voilà, quelques images du Jardin du Rai
00:08:38 et de la presse Kilroly.
00:08:39 Vous voyez que c'est des aménagements très qualitatifs
00:08:42 qui permettent aujourd'hui aux Rouennais
00:08:44 de bénéficier et de profiter des quais
00:08:48 et qui aussi viennent requalifier la rive gauche,
00:08:52 puisqu'en fait, on a la particularité
00:08:54 d'avoir une rive droite qui est très...
00:08:57 Voilà, très reconnue, très...
00:08:59 Excusez-moi du terme, très bourgeoise.
00:09:02 Et une rive gauche qui est plutôt de la reconstruction
00:09:04 et plutôt...
00:09:06 Du coup, plutôt populaire.
00:09:08 Et c'est aussi...
00:09:10 Ce travail avec l'Azac-Flaubert,
00:09:12 ça a été aussi de redonner, finalement,
00:09:16 de positiver en tout cas cette rive gauche.
00:09:20 Alors, quelques images des programmes déjà réalisés,
00:09:22 puisque sur les quais, il y avait à la fois
00:09:25 l'aménagement paysager et environnemental,
00:09:28 mais il y a aussi la volonté d'animer les quais.
00:09:31 Et donc, on a plusieurs programmes qui ont été réalisés.
00:09:34 Le premier, donc, que vous voyez à l'écran,
00:09:38 c'est Jacques Ferrier, l'architecte,
00:09:39 et c'est le siège de la métropole, un peu futuriste,
00:09:43 un bâtiment Bepos,
00:09:46 et qui reprend l'idée de l'impressionnisme
00:09:48 avec les couleurs que l'on voit sur le bâtiment.
00:09:52 Le deuxième, le 107,
00:09:54 donc, c'est plutôt un immeuble de bureaux,
00:09:57 de restaurants, de galeries d'art contemporaine.
00:09:59 Le 106, c'est une salle de spectacle.
00:10:02 En bas, vous avez plus récemment le 109.
00:10:05 Donc, on a gardé la numérotation des quais,
00:10:07 parce qu'il fallait aussi conserver une histoire
00:10:09 de ce patrimoine industriel,
00:10:12 et surtout, en l'occurrence, la portuaire.
00:10:15 Et enfin, vous avez le gros projet de Link City,
00:10:20 l'éveil de Flaubert.
00:10:21 Donc, c'est le premier lot qui a été...
00:10:24 C'était un macro lot qui avait été attribué
00:10:27 il y a déjà plusieurs années à Link City,
00:10:30 et c'est un programme de bureaux et de logements.
00:10:33 Donc, là, vous avez un plan masse général
00:10:36 avec, évidemment, des phasages,
00:10:40 parce que 90 hectares, ça se fait pas comme ça.
00:10:44 C'est, à terme, 2 500 à 2 700 logements.
00:10:49 C'est 16 000... 15 000 à 16 000 usagers.
00:10:52 Donc, c'est une petite ville, quand même.
00:10:53 Donc, c'est pas quantité négligeable.
00:10:56 Et c'est plus de 30 hectares d'espaces verts,
00:11:00 d'espaces de nature en ville,
00:11:02 puisque, en plus des espaces verts,
00:11:04 vous allez voir que, dans le programme,
00:11:06 on aura carrément la création d'un parc bordé d'un canal,
00:11:10 ou d'un canal bordé d'un parc. C'est comme on veut.
00:11:13 Donc, en chantier, on a l'opération Gaia qui sort.
00:11:18 C'est essentiellement du logement du tertiaire.
00:11:20 Et justement, cette opération a de la chance,
00:11:22 puisqu'elle va se trouver bordée par ce fameux canal.
00:11:27 Et puis, un certain nombre d'opérations,
00:11:28 le 105, c'est du loisir, etc.
00:11:31 Je vais pas rentrer dans tout le détail.
00:11:35 Un gros travail sur l'avancement de l'espace public.
00:11:39 Pardon. Je vois que les minutes tournent.
00:11:42 Donc, je vais avancer un peu plus vite.
00:11:45 Alors, justement, pour les transitions,
00:11:48 puisque c'est le sujet de notre table ronde,
00:11:52 on a eu un gros travail sur la gestion des terres,
00:11:54 parce qu'en fait, il a fallu d'abord ramener de la terre,
00:11:57 puisque la topographie de l'ASAC
00:12:00 ne permettait pas de travailler en l'état.
00:12:03 Donc, justement, on a récupéré
00:12:07 300 000 m3 de terre,
00:12:11 mais sur une courte...
00:12:13 C'était des terres d'une autoroute pas très éloignée.
00:12:16 Donc, là, on a évité, justement,
00:12:19 la terre d'aller circuler dans toute la France.
00:12:22 Et puis, surtout, on avait 90 000 m3 de terre impactée.
00:12:28 Et là, on n'a pas évacué.
00:12:29 On a fait le choix, justement,
00:12:32 de dépolluer, en tout cas de protéger
00:12:34 et de travailler sur la dépollution in situ.
00:12:38 Donc, c'est aussi un gros travail
00:12:39 de désinperméabilisation et de renaturation,
00:12:42 puisque l'objectif, comme je vous l'ai dit,
00:12:44 c'est 30 hectares d'espaces naturels,
00:12:47 à la fois sur des promenades,
00:12:48 mais aussi sur de l'écopaturage, par exemple.
00:12:51 C'est aussi un parc qui sera créé en coeur de cette ZAC.
00:12:55 Alors...
00:12:57 Et donc, là, c'est le fameux parc Canal, Camille-Cleodèle,
00:13:01 donc un grand parc qui avait...
00:13:03 Alors, un grand canal, pardon,
00:13:04 qui avait au départ, comme vocation,
00:13:07 simplement une installation technique
00:13:11 pour les crus de la Seine.
00:13:13 Et puis, au fur et à mesure de la concertation,
00:13:15 on va en parler tout à l'heure, je pense,
00:13:17 a évolué en un parc avec des usages,
00:13:20 donc qui profiteront à l'ensemble des habitants
00:13:24 et des usagers du quartier.
00:13:25 Donc, là, vous avez quelques images.
00:13:28 Alors, on a été confrontés au risque d'inondation.
00:13:32 On est confrontés au risque d'inondation.
00:13:34 Sur Rouen, c'est 41% de la ville de Rouen
00:13:36 qui est impactée par le risque d'inondation.
00:13:40 Et à partir de là,
00:13:43 il a fallu travailler sur les nouvelles règles du PPRI,
00:13:48 enfin, le nouveau PPRI, qui n'est pas encore acté par l'Etat.
00:13:51 Donc, ça veut dire qu'il faut anticiper
00:13:53 sur ce que l'Etat n'a pas encore acté.
00:13:57 Donc, là, c'est vraiment un travail, on va dire,
00:14:00 très, très...
00:14:02 Comment dire ? Important.
00:14:04 Et surtout, voilà, on est quand même dans beaucoup d'inconnus,
00:14:08 mais on travaille activement avec la maîtrise d'oeuvres,
00:14:12 justement, pour...
00:14:14 Donc, en l'occurrence, Jacques Linosti,
00:14:16 pour notamment réfléchir aux impacts
00:14:19 et notamment sur le stationnement,
00:14:20 mais pas que, mais le stationnement.
00:14:23 On a le risque...
00:14:25 Pardon. Donc, là, on avait le risque d'inondation,
00:14:28 mais on a aussi la prise en compte du risque technologique,
00:14:31 puisque, je n'ai pas précisé,
00:14:33 mais on est à côté de Lubrizol
00:14:35 et à côté d'autres entreprises
00:14:38 encore plus dangereuses que Lubrizol.
00:14:41 Et donc, c'est un quartier qui travaille justement
00:14:43 à la résilience sur l'ensemble des risques.
00:14:47 Donc, voilà, un gros travail aussi de décarbonation,
00:14:50 puisque on va de plus en plus
00:14:52 sur des matériaux biosourcés.
00:14:57 Tout sera...
00:14:59 Tous les bâtiments seront connectés au réseau de chaleur
00:15:01 et de plus en plus sur toutes nos fiches de lots
00:15:05 qu'on améliore au fur et à mesure.
00:15:07 On exige de la production d'énergie renouvelable
00:15:12 en plus de la connexion au RCU.
00:15:16 Et enfin, je n'ai pas parlé du sujet de mobilité,
00:15:19 mais on est quand même, comme vous l'avez vu
00:15:22 sur la 1re diapo,
00:15:25 à 5 minutes du centre-ville en vélo, par exemple.
00:15:29 Donc, on a une ligne structurante de transports en commun
00:15:33 qui est déjà active,
00:15:35 et on en a une 2e qui va arriver.
00:15:37 Et l'objectif, c'est vraiment de faire un quartier
00:15:40 où la place de la voiture est très limitée.
00:15:45 La métropole Rouen-Normandie a mis en place la ZF.
00:15:48 Donc, ça, c'est aussi un élément qui va venir
00:15:51 percuter aussi le quartier Flaubert,
00:15:55 puisque la particularité de ce quartier,
00:15:59 la difficulté de ce quartier,
00:16:00 c'est qu'il est à l'embouchure d'une autoroute.
00:16:05 Et donc, on a vu le pont Flaubert tout à l'heure,
00:16:08 mais c'est l'autoroute,
00:16:10 à la fois la sortie de l'autoroute A15
00:16:12 et l'entrée de l'espèce de...
00:16:15 On appelle ça, nous, la Sud 3,
00:16:17 mais qui est une rocade qui est très, très fréquentée.
00:16:21 Donc, il y avait vraiment une grosse interrogation
00:16:24 à la fois de la population,
00:16:25 mais aussi de l'autorité environnementale
00:16:29 sur le sujet pollution.
00:16:31 Donc, un vrai enjeu de résilience.
00:16:34 -Merci. On voit un projet particulièrement complet
00:16:38 qui joue sur absolument tous les items.
00:16:42 Vous avez fait le choix de passer par une opération d'aménagement
00:16:45 et de faire appel à un aménageur.
00:16:47 En tant qu'élu, vous pouvez nous dire
00:16:49 quels avantages vous y avez trouvés
00:16:51 par rapport à une logique qui aurait pu consister pour la ville
00:16:54 à finalement faire ça elle-même avec ses propres services ?
00:16:58 -Alors, en fait, on voit bien que 90 hectares,
00:17:00 d'abord, c'est immense.
00:17:02 Et puis, avec tous les enjeux qui étaient les nôtres
00:17:05 et les difficultés de ce quartier,
00:17:07 j'en ai cité quelques-unes,
00:17:08 mais en réalité, vous savez bien que c'est très, très complexe.
00:17:13 Et ne serait-ce que l'autorité environnementale
00:17:16 et toutes les études qui doivent être faites,
00:17:20 nous, en tant que métropole ou ville,
00:17:23 même si on a des agents très chevronnés
00:17:27 et très compétents dans leur domaine,
00:17:29 mais on ne peut pas être spécialiste en tout.
00:17:31 Et là, le fait d'avoir justement fait appel
00:17:35 à Rouen-Normandie Aménagement,
00:17:37 ça nous décharge de tout ce côté, comment on y arrive, en fait.
00:17:42 Nous, on est là, on porte le projet politiquement,
00:17:45 on est là en comité de pilotage, on prend les décisions,
00:17:48 mais c'est l'aménageur qui nous amène la solution technique.
00:17:51 Ca, c'est une 1re réponse.
00:17:53 2e réponse, et ça rejoint la petite diapo que vous avez ici.
00:17:58 Vous savez, on a eu...
00:18:00 C'est un projet qui date de plus de 10 ans,
00:18:03 cette ZAGF-Lobert.
00:18:04 Et entre 2, on a eu et l'accident Lubrizol et le Covid.
00:18:10 Et tout ça nous a amenés... Et une élection municipale.
00:18:13 Donc avec de nouveaux élus,
00:18:15 avec un projet politique beaucoup plus ambitieux
00:18:18 en termes de transition écologique.
00:18:21 Et dans cette ZAGF, ce qu'on pouvait reprocher à cette ZAGF,
00:18:25 c'est le fait qu'il n'y ait pas eu suffisamment de concertation.
00:18:28 Tout à l'heure, je crois que c'était Thierry Repentin
00:18:30 qui parlait de l'acceptabilité sociétale.
00:18:33 Effectivement, comment est-ce qu'on met de la concertation
00:18:37 dans une ZAGF où il n'y a rien ?
00:18:38 C'était vraiment la question.
00:18:40 Et malgré tout, on a relevé ce défi
00:18:44 et on a travaillé avec des panels de concertation.
00:18:48 Et on a mis en place à partir de 2020,
00:18:52 puisqu'on a été quelque part obligés de le faire,
00:18:55 puisque le quartier Flaubert, donc cette ZAGF,
00:18:58 a été remise en question justement suite à l'accident Lubrizol.
00:19:02 Et donc le fait de remettre de la concertation,
00:19:06 on a travaillé sur les sujets comme la place de la nature en ville,
00:19:09 le risque industriel,
00:19:12 les services publics ou privés,
00:19:15 mais qui n'étaient pas prévus initialement dans la ZAGF,
00:19:19 et puis la qualité de l'habitat.
00:19:21 Et tout ça s'est fait avec des ateliers,
00:19:23 avec des balades urbaines, avec des restitutions,
00:19:28 des allers-retours entre RNA
00:19:32 et le panel de citoyens qui a été concerté.
00:19:36 On a aussi fait travail
00:19:38 le Conseil de développement durable de la métropole,
00:19:41 qui nous ont fait des propositions
00:19:44 dans le cadre du comité de changement climatique
00:19:46 et d'aménagement du territoire.
00:19:49 Et enfin, on continue à faire ce travail
00:19:54 régulièrement avec les habitants.
00:19:57 Et ça, c'est vraiment, je crois, rendu possible
00:20:01 parce qu'on est dans le cadre d'une ZAG portée par la SPL
00:20:04 et on a la latitude, en fait,
00:20:06 de marquer parfois des petits temps pour se poser,
00:20:12 perdre un petit peu de temps pour en gagner après.
00:20:14 Et peut-être que si on n'avait pas été dans le cadre
00:20:17 d'une ZAG portée par la SPL, ça aurait été plus compliqué.
00:20:20 - Ca enlève un peu la pression ?
00:20:23 - Oui, oui, tout à fait.
00:20:25 Hop, hop, hop. Je vais m'arrêter là pour moi.
00:20:29 - Bien. - Je passe la main.
00:20:30 - Merci. Merci beaucoup.
00:20:31 Je crois que c'est vraiment un exemple très intéressant.
00:20:34 Alors, justement, on parlait d'aménageurs.
00:20:36 On en a un autour de la table.
00:20:39 Jean-Marc Bessier, vous êtes directeur général
00:20:42 de Laval Mayen Aménagement.
00:20:44 Est-ce que vous pouvez d'abord nous présenter un peu rapidement
00:20:47 justement votre structure qui a plusieurs compétences
00:20:49 et ce qu'elle fait justement en matière de transition, notamment ?
00:20:53 - Bonjour à tous.
00:20:54 Merci beaucoup pour cette invitation.
00:20:58 Alors, je vous emmène en Mayenne.
00:21:00 Alors, je vais vous mettre une petite carte
00:21:01 parce que peut-être que certains ne savent pas comment,
00:21:03 où situer Laval sur la carte.
00:21:06 Nous allons un petit peu plus à l'ouest,
00:21:08 sud-ouest sur la ligne Paris-Brest,
00:21:10 un département rural d'un peu plus de 300 000 habitants
00:21:13 situé aux portes de la Bretagne,
00:21:15 à peu près 20 minutes en train de la ville de Rennes
00:21:18 et à 70 minutes de Paris.
00:21:20 Un territoire, donc, comme je le disais, qui est rural,
00:21:23 mais qui est aussi industriel, qui est très dynamique,
00:21:25 comme une partie de l'ouest de la France,
00:21:27 qui connaît un faible taux de chômage,
00:21:29 mais qui, malgré tout, est bien évidemment
00:21:32 dans les mêmes enjeux en matière de transition.
00:21:35 Et c'est tout notre rôle en tant qu'aménageurs
00:21:37 d'accompagner l'ensemble des collectivités mayennaises,
00:21:39 puisque c'est notre territoire d'intervention.
00:21:41 Nous n'intervenons pas exclusivement
00:21:43 pour la ville et l'agglomération lavaloise,
00:21:45 mais pour l'ensemble du département.
00:21:46 C'est peut-être une singularité
00:21:48 de ne pas avoir des SEM et SPL
00:21:51 à plusieurs échelles sur le département,
00:21:52 mais un seul outil porté par l'ensemble des élus du territoire.
00:21:57 Alors, Elema, en fait, c'est une petite grappe,
00:22:00 si je reprends les termes de Bernard Bléton
00:22:02 et de Michel Ballarini,
00:22:04 composée à la fois d'une semme historique
00:22:06 qui avait vocation, plus tôt initialement,
00:22:08 à porter des opérations de construction
00:22:11 en matière de développement économique,
00:22:12 portons de l'immobilier d'entreprise
00:22:15 pour les entreprises de la Mayenne,
00:22:17 mais aussi des sujets de maisons de santé, d'EHPAD, etc.,
00:22:20 donc tout ce qui concerne ce type de territoire,
00:22:23 à laquelle est venue s'adosser une société publique locale
00:22:25 créée en 2013 à l'initiative
00:22:27 des trois collectivités actionnaires majoritaires de la SEM,
00:22:30 à savoir le département, la ville et l'agglomération,
00:22:33 pour conduire des opérations de renouvellement principalement.
00:22:36 J'aurai l'occasion, tout à l'heure, de vous en présenter une.
00:22:39 Et puis, comme la plupart des SEM et SPL,
00:22:42 nous avons mis en place un groupement d'intérêts économiques
00:22:45 qui concentre toutes les fonctions de support,
00:22:47 même si je n'aime pas ce terme,
00:22:48 puisque, on le verra également tout à l'heure,
00:22:50 notre rôle est d'assurer aussi la complexité
00:22:52 et toutes les fonctions de support, finalement,
00:22:54 sont parties prenantes dès le démarrage des opérations
00:22:57 et tout au long de la vie des opérations.
00:22:59 Donc, nous avons deux métiers principaux,
00:23:01 que sont le renouvellement urbain
00:23:03 et le portage d'immobilier d'entreprises.
00:23:06 Donc, pour conduire l'ensemble de ces opérations,
00:23:08 et je vous les montrerai tout à l'heure,
00:23:10 nous avons une équipe de 16 collaborateurs
00:23:11 aux multiples compétences,
00:23:13 aussi bien des compétences techniques
00:23:14 que des compétences d'ingénierie, de montage de projets,
00:23:17 d'ingénierie financière.
00:23:19 On évoquait tout à l'heure notre nécessité, en tant qu'aménageurs,
00:23:22 d'aller plus loin que des fonctions techniques
00:23:24 en accompagnant les collectivités également
00:23:26 dans la recherche de subventions, à monter des dossiers.
00:23:29 Et c'est aussi la plus-value que nous pouvons apporter
00:23:31 aux collectivités qui n'ont pas nécessairement
00:23:33 tous les moyens humains
00:23:34 pour porter ces projets de plus en plus complexes.
00:23:37 Donc, les domaines d'activité, j'en ai parlé tout à l'heure,
00:23:43 donc renouvellement urbain, portage d'immobilier,
00:23:45 les deux piliers.
00:23:46 Et puis, ça va aussi, avec l'évolution vers les transitions,
00:23:49 d'aller vers des métiers un peu différents
00:23:51 pour à la fois diversifier l'activité,
00:23:52 mais aussi offrir une intervention à différentes échelles.
00:23:57 Et c'est dans ce sens que nous allons prochainement créer
00:23:59 une foncière de revitalisation commerciale
00:24:01 pour accompagner les collectivités
00:24:03 dans les enjeux de transition commerciale.
00:24:05 Les sujets d'énergie,
00:24:07 à travers l'intégration dans une société
00:24:09 qui va réaliser des ombrières photovoltaïques
00:24:13 sur les parkings, des propriétés de la SEM, notamment.
00:24:16 Et puis, de plus en plus, de faire de l'appui aux collectivités,
00:24:20 l'ingénierie locale qui manque terriblement
00:24:22 pour les petits territoires, notamment.
00:24:24 Et puis, une nouveauté qui va fortement nous mobiliser
00:24:27 à compter du 1er janvier,
00:24:29 c'est l'intégration d'une DSP sur le stationnement.
00:24:31 Donc, vous voyez aussi la complémentarité des métiers
00:24:34 entre l'aménagement, la construction, la gestion
00:24:36 et la mobilité pour offrir le maximum d'interventions
00:24:40 pour le compte des collectivités territoriales.
00:24:42 Donc, vous voyez la stratégie 2026
00:24:46 qui vient d'être approuvée par les conseils d'administration.
00:24:48 Donc, c'est très clairement ce que les élus
00:24:51 nous ont confié comme mission, c'est d'accélérer
00:24:54 et d'accompagner les collectivités vers les transitions,
00:24:56 qu'elles soient urbaines, commerciales, énergétiques,
00:24:58 environnementales et écologiques.
00:25:00 Et j'aurai un exemple qui viendra illustrer la dernière partie
00:25:03 autour des questions environnementales, notamment.
00:25:06 Vous avez quelques images des opérations que nous suivons
00:25:09 actuellement, aussi bien pour des entreprises privées
00:25:11 que pour des collectivités.
00:25:13 Quelques exemples d'interventions pour montrer aussi
00:25:15 toute la diversité de nos métiers.
00:25:18 Alors, bien évidemment, j'en ai parlé,
00:25:19 on a un rôle assez classique d'aménageur
00:25:23 auprès des collectivités,
00:25:24 mais de plus en plus d'accompagnement
00:25:26 à la traduction de plans guides,
00:25:29 de centre-bourgs, d'assistance à maîtrise d'ouvrage
00:25:32 pour conduire des opérations de déconstruction,
00:25:36 de réhabilitation, accompagner les collectivités
00:25:38 dans la mise en place de fonds friches,
00:25:40 donc la constitution des dossiers
00:25:41 qui sont extrêmement lourds pour certains.
00:25:45 Bref, en gros, intervenir sur l'ensemble
00:25:47 de la chaîne de valeur qui va du...
00:25:49 finalement, de l'étude du conseil, du proto-aménageant
00:25:52 jusqu'à la réalisation et la gestion des opérations.
00:25:56 Donc, notre rapport, si je pouvais dire quelques mots
00:25:58 sur l'intérêt aussi, le partenariat
00:26:01 que nous avons pu instituer
00:26:03 avec l'ensemble de nos collectivités,
00:26:04 qu'elles soient actionnaires ou pas, d'ailleurs.
00:26:05 Je vous disais, on a une intervention
00:26:07 qui s'étend à l'ensemble de l'échelle du département.
00:26:10 En tout cas, ce qu'on ressent, nous, très fortement,
00:26:12 et c'était clairement annoncé lors du plan stratégique,
00:26:15 c'est que les élus nous voient comme un centre de ressources
00:26:19 pour les collectivités, pour les conseiller,
00:26:22 les appuyer sur des sujets nouveaux qui arrivent
00:26:25 et qu'elles ressentent pour certaines
00:26:27 comme des inconvénients,
00:26:28 alors qu'il s'agit peut-être d'opportunités
00:26:30 autour du ZAN, autour de comment on fabrique
00:26:33 du bail à construction pour imaginer une déconnexion
00:26:36 entre le foncier et la réalisation,
00:26:39 comment on peut aménager provisoirement des espaces
00:26:42 en attente de maîtriser l'intégralité du foncier.
00:26:45 Et tout ceci se fait bien évidemment
00:26:46 dans une forme de partenariat de réseau
00:26:48 avec les services des collectivités, bien évidemment,
00:26:51 mais aussi avec tout l'écosystème local,
00:26:53 le PFL, le CAUE,
00:26:55 bref, c'est une force complète
00:26:57 en matière d'ingénierie territoriale
00:26:58 qui viendra accompagner l'ensemble des collectivités,
00:27:02 quelle que soit leur taille, une fois de plus.
00:27:04 Et donc, pour ceci, on se positionne, nous,
00:27:06 plutôt en tant qu'animateurs des complexités,
00:27:09 garants de maîtriser l'ensemble des procédures.
00:27:12 Et vous le savez, elles sont de plus en plus longues et complexes.
00:27:15 Et comment on peut apporter une transversalité des compétences
00:27:18 pour suivre la vision portée par les élus des collectivités.
00:27:22 Et puis, on va en dire un mot tout à l'heure,
00:27:24 vous l'avez déjà un peu évoqué,
00:27:25 c'est l'impératif de la participation citoyenne,
00:27:29 comment on associe le plus en amont possible
00:27:31 les habitants à la fabrique de la ville.
00:27:34 Et c'est, vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:27:36 une des particularités aussi quand on intervient
00:27:38 sur des territoires où il n'y a rien.
00:27:40 Comment on fait sens avec les voisins
00:27:43 pour qu'ils acceptent qu'à quelques mètres de chez eux,
00:27:45 une nouvelle opération de renouvellement va prendre place ?
00:27:48 Je continue sur ma lancée ?
00:27:55 Justement, je crois que peut-être
00:27:57 ça donne une image assez large, effectivement,
00:28:00 de l'action de votre société.
00:28:04 Par contre, effectivement, je crois que ce qui serait intéressant,
00:28:06 c'est que vous puissiez revenir sur une opération
00:28:08 effectivement pour montrer,
00:28:10 vous posez la question tout à l'heure du rôle de l'aménageur,
00:28:12 pour montrer justement l'apport, effectivement,
00:28:16 de l'aménageur et de l'opération.
00:28:18 Oui, là, je vais présenter deux opérations
00:28:20 qui illustrent pleinement la politique
00:28:22 en matière de transition souhaitée par la ville de Laval.
00:28:25 On aurait pu prendre d'autres exemples,
00:28:28 puisque la SPL-ELEMA intervient pour le compte de la ville
00:28:31 déjà depuis quelques années sur trois grandes pièces urbaines
00:28:35 du développement de la ville de Laval,
00:28:37 à savoir Laval Grande Vitesse,
00:28:39 qui est une ZAC de 18 hectares
00:28:41 qui vient accompagner le pôle d'échange multimodal.
00:28:43 Je ne reviendrai pas sur cette opération.
00:28:45 Un écoquartier qui fait sens,
00:28:47 dans le sens où le président de la SEME, Florian Berco,
00:28:49 est président de la Commission nationale écoquartier,
00:28:52 donc on a une vigilance toute particulière
00:28:54 aux bonnes pratiques sur ce quartier.
00:28:56 Et puis, une 3e pièce qui est essentielle
00:28:59 dans les enjeux de mobilité, c'est la place du centre-ville,
00:29:02 sur laquelle nous intervenons à deux titres.
00:29:06 Premièrement, l'aménagement d'une nouvelle place centrale.
00:29:09 Là, c'est le visuel que vous aurez d'ici deux ans,
00:29:12 nous l'espérons,
00:29:13 alors qu'aujourd'hui, c'est un grand giratoire
00:29:15 avec deux à trois lois,
00:29:17 au milieu duquel vous trouvez un parking de 170 places.
00:29:20 Donc un enjeu très fort pour nous
00:29:22 de rendre une place plus apaisée,
00:29:25 complètement désinfermabilisée,
00:29:26 puisqu'on a quasiment 70 % d'espaces perméables,
00:29:30 très végétalisé pour aussi accompagner
00:29:32 les enjeux d'îlot de chaleur et de fraîcheur,
00:29:34 plutôt pour redonner des espaces naturels
00:29:36 en plein coeur de ville.
00:29:38 Et puis, une ville vivante,
00:29:39 dans le sens où on va retrouver de nouveaux usages,
00:29:41 et notamment des usages commerciaux,
00:29:43 puisque nous allons également construire des Halles Gourmandes,
00:29:46 un bâtiment de 1500 m2 qui va recevoir
00:29:50 un marché classique, un restaurant, un salon de thé
00:29:52 pour que ça devienne une nouvelle destination
00:29:54 dans une forme d'équilibre commercial
00:29:56 entre les commerces de centre-ville
00:29:58 et le commerce de périphérie.
00:30:00 Donc ça, c'est la 1re opération que nous suivons
00:30:03 sur la ville de Laval à différents titres,
00:30:05 dans le cadre de DSP ou de mandat.
00:30:07 Et puis, je veux revenir plus particulièrement
00:30:09 sur l'écoquartier ferrier,
00:30:10 qui est une ancienne friche militaire de 50 hectares
00:30:13 sur laquelle se déploie une ZAC de 25 hectares,
00:30:17 donc à peu près la moitié, en 2 sites.
00:30:19 Un site nord qui concentre plutôt des grands équipements
00:30:22 à vocation culturelle, sportive, événementielle,
00:30:24 une aréna qui est gérée par une autre SPL,
00:30:27 pilotée par le département de la Mayenne,
00:30:30 et puis une partie sud sur laquelle s'est déployé
00:30:32 un certain nombre d'opérations immobilières
00:30:35 venant en appui de l'existant,
00:30:37 puisque quand on a la chance d'avoir un site aussi important
00:30:41 à quelques minutes du centre-ville avec du déjà-là,
00:30:44 c'était l'occasion unique de fabriquer la ville sur elle-même,
00:30:47 de proposer une nouvelle offre de logement,
00:30:50 de services, d'espaces publics,
00:30:52 en lien avec l'ensemble des quartiers limitrophes.
00:30:54 On évoquait ce matin, je crois,
00:30:57 parfois la difficulté des périmètres,
00:30:58 où on intervient dans un périmètre donné.
00:31:01 Là, c'était vraiment tout un enjeu de trouver des coutures urbaines
00:31:04 avec l'ensemble des quartiers pour que ce nouveau quartier ferrier
00:31:07 puisse bénéficier à l'ensemble du grand quartier nord-ouest
00:31:10 de l'agglomération lavaloise.
00:31:13 Et puis, c'était aussi une opportunité
00:31:15 de limiter l'étalement urbain en redensifiant,
00:31:19 mais toujours avec une densification raisonnée.
00:31:21 C'est un travail que nous avons conduit avec les habitants
00:31:24 pour traiter la question du voisinage.
00:31:26 On a plutôt de la maison individuelle
00:31:29 au contact direct du tissu pavillonnaire
00:31:31 et on propose de la densité plus importante
00:31:33 au coeur du quartier pour aussi préserver les intimités,
00:31:35 les vues directes.
00:31:37 On a travaillé beaucoup la question du patrimoine.
00:31:40 Vous voyez un petit visuel en bas à gauche
00:31:42 de ce quartier militaire qu'on retrouve un petit peu partout.
00:31:45 Et les services administratifs et des logements
00:31:48 ont réinvesti ces bâtiments.
00:31:50 On évite au maximum de déconstruire
00:31:53 pour faire avec le Déjala.
00:31:54 Et le Déjala, c'est aussi un réseau de chaleur
00:31:56 sur lequel nous nous appuyons aussi
00:31:58 pour desservir l'ensemble des bâtiments,
00:32:00 notamment les bâtiments collectifs,
00:32:02 avec un triple enjeu pour la collectivité,
00:32:04 d'avoir une nouvelle offre de logements.
00:32:06 Il s'agit de ramener des habitants dans le centre-ville de Laval
00:32:08 qui en perdaient, comme la plupart des villes moyennes,
00:32:11 finalement, au profit des villes de 1re couronne
00:32:14 ou de 2e couronne,
00:32:16 de proposer une ville mixte avec de la formation,
00:32:20 des métiers autour de la santé
00:32:23 et puis un quartier qui se développe autour de l'emploi
00:32:26 avec un pôle emploi qui a été construit par la SEM, notamment,
00:32:29 mais aussi un certain nombre d'acteurs qui interviennent
00:32:31 autour du monde de l'ESS et de l'entreprise.
00:32:34 On verra tout à l'heure la façon dont on intervient avec ces acteurs
00:32:38 pour qu'ils puissent aussi contribuer à la fabrique du quartier.
00:32:41 Puisqu'au-delà des constructions, il y a le sujet des espaces publics.
00:32:45 Et donc, je l'évoquais tout à l'heure,
00:32:47 aussi un sujet de désimperméabiliser au maximum ces espaces.
00:32:50 Vous l'avez vu tout à l'heure sur les grandes places d'armes
00:32:52 complètement enrobées qu'on a redonnées à la nature
00:32:55 pour aussi en faire des espaces de jardins de pluie
00:32:59 qui viennent collecter les eaux pluviales.
00:33:00 On est sur une gestion complètement déconnectée des réseaux
00:33:03 parce qu'on sait que ce site-là est extrêmement important
00:33:06 pour lutter contre les quelques inondations
00:33:08 qui peuvent arriver parfois sur la place du centre-ville
00:33:10 que je vous ai présenté tout à l'heure.
00:33:12 Et donc, chaque goutte d'eau tombant sur ce quartier
00:33:15 doit rester sur le quartier et servir
00:33:17 à l'espace public végétalisé de ce quartier ferrier.
00:33:23 Et puis, c'est un quartier qui doit être aussi un quartier productif.
00:33:27 Et donc, nous avons un certain nombre de vergers
00:33:30 qui ont été conçus avec l'équipe de maîtrise d'oeuvres,
00:33:32 un certain nombre d'espaces qui ont été aménagés
00:33:35 par l'école de la deuxième chance,
00:33:37 qui ont fait aussi des laboratoires
00:33:39 pour que les étudiants puissent aussi participer
00:33:42 à la fabrique des espaces publics et en ressortir quelque chose.
00:33:46 Et puis, vous voyez quelques exemples,
00:33:47 un quartier pour tous, pour les ados, les enfants,
00:33:51 tout type d'usages et de mixité d'usages.
00:33:54 -Même question que la madame El-Khili,
00:33:56 comment se passe la relation entre l'aménageur et la collectivité
00:34:00 et justement, quelle est la plus-value, en fait,
00:34:04 d'avoir créé justement une société d'aménagement ?
00:34:08 -Alors, nous, on considère qu'on est finalement
00:34:10 le bras droit, le bras armé de la collectivité,
00:34:14 au même titre que les services.
00:34:15 On n'est pas un partenaire de la collectivité,
00:34:17 on est la collectivité, puisque notamment pour les SPL,
00:34:22 nous sommes en in-house
00:34:24 et complètement sous le contrôle de la collectivité.
00:34:27 Et donc, on a, nous, cette faculté,
00:34:30 compte tenu de la taille de nos structures,
00:34:31 de pouvoir intervenir de manière peut-être un peu plus réactive,
00:34:35 plus transversale,
00:34:36 toujours en appliquant la politique de la collectivité et des élus
00:34:40 qui président le conseil d'administration, notamment.
00:34:43 Donc, nous, on se considère plutôt comme un accompagnateur,
00:34:46 un accélérateur des transitions pour les collectivités
00:34:51 avec l'ensemble des parties prenantes
00:34:53 et les services de la collectivité, bien évidemment,
00:34:55 en font partie intégralement.
00:34:57 -Un prolongement direct. -Exactement.
00:35:00 On est un service déconcentré de la collectivité
00:35:02 avec lequel on travaille au quotidien.
00:35:04 -Merci. Merci beaucoup.
00:35:07 On va passer à Aurélie Cousy,
00:35:09 dégé de Rho-Méditerranée.
00:35:11 Alors, évidemment, on change de climat,
00:35:13 descendant nettement plus au sud,
00:35:15 et puis on change d'échelle aussi assez largement.
00:35:17 Est-ce que vous pouvez, d'abord, pour commencer,
00:35:19 nous rappeler un petit peu le périmètre d'intervention
00:35:22 et les ambitions d'Euro-Méditerranée ?
00:35:25 -Oui, merci. Donc, moi, je vous emmène à Marseille.
00:35:27 Je ne vous ai pas resitué sur la carte.
00:35:29 C'est plein sud.
00:35:30 Et donc, je vous ai resitué, par contre,
00:35:32 parce que ce n'est pas forcément évident,
00:35:34 quand on parle d'Euro-Méditerranée,
00:35:36 de visualiser l'échelle de l'opération et son emplacement.
00:35:39 Donc, vous voyez sur la carte la mer,
00:35:41 qui n'est pas du tout au sud,
00:35:44 elle, pour le coup, met à l'ouest, à Marseille.
00:35:46 Une fois qu'on a compris ça,
00:35:47 on comprend mieux où sont les quartiers nord.
00:35:49 Le port, qu'on voit, évidemment, qui entre dans la ville,
00:35:52 et cet énorme périmètre de 480 hectares
00:35:54 qui se développe depuis l'hypercentre,
00:35:56 justement, la couture avec les quartiers nord de Marseille,
00:36:00 qui sont tous ces quartiers diffus au nord
00:36:02 sur lesquels il y a un habitat social
00:36:03 et, évidemment, une complexité importante urbaine,
00:36:07 avec des fractures urbaines
00:36:09 qui restent encore aujourd'hui gigantesques.
00:36:11 Donc, si je vous resitue un peu cette ampleur de l'opération,
00:36:15 c'est aussi pour essayer d'illustrer, par mon propos,
00:36:18 comment un aménageur de cette taille,
00:36:21 un aménageur de l'Etat qui travaille avec les collectivités,
00:36:24 arrive à travailler à une échelle
00:36:26 qui est difficile à appréhender avec d'autres types d'outils,
00:36:29 puisqu'il s'agit vraiment de faire muter des territoires
00:36:32 qui étaient des territoires
00:36:33 qui n'étaient finalement plus vraiment accessibles dans la ville.
00:36:36 On avait donc l'autoroute A55 et l'autoroute A7
00:36:39 qui perçaient à la fois le rapport
00:36:43 entre ces espaces et la mer
00:36:44 et rentraient jusqu'à la porte d'Aix,
00:36:47 à porte proximité de la gare Saint-Charles.
00:36:49 Et on a donc l'histoire de cette opération d'aménagement.
00:36:54 Sur la diapos d'après, vous aurez plus globalement
00:36:57 le périmètre d'intervention des 480 hectares,
00:37:00 avec 310 hectares dans la 1re phase
00:37:03 et 170 dans la phase qu'on appelle l'extension,
00:37:06 qui est la partie qu'on voit un peu plus verte.
00:37:08 C'est la nature de l'histoire dans la partie la plus au nord.
00:37:12 Donc, ce projet d'aménagement date de 1995.
00:37:14 A l'époque, on ne parlait pas de transition écologique.
00:37:17 A l'époque, on parlait d'une ville en déprise économique,
00:37:20 avec un secteur portuaire qui était, évidemment,
00:37:22 dans une situation assez catastrophique.
00:37:24 A l'époque, ça s'est bien amélioré depuis,
00:37:25 avec vraiment le renouveau de cette activité.
00:37:29 Mais l'enjeu principal, c'était,
00:37:30 et ça peut être assez paradoxal
00:37:33 dans une ville comme Marseille, la 2e ville de France,
00:37:35 qui est de ne pas perdre des habitants
00:37:36 et de pérenniser de l'emploi
00:37:39 pour que les gens puissent continuer à y vivre.
00:37:41 Donc, c'est pour rappeler un peu
00:37:43 l'ampleur de ce qui étaient les fondements de cette opération
00:37:47 et le territoire dans lequel on s'est inscrit.
00:37:49 Pour vous expliquer ça, je n'ai pas mis beaucoup de plans,
00:37:51 j'ai mis des photos. Comme ça, je vous emmène avec moi
00:37:53 faire un tour dans l'histoire et sur les lieux.
00:37:56 Donc, là, vous voyez, ce que je racontais,
00:37:58 c'est que le principe même de l'intervention d'un aménageur
00:38:02 avec cette force d'intervention,
00:38:04 ça a été de détruire des autoroutes, de les enfouir
00:38:07 et de reculer à d'autres endroits des autoroutes.
00:38:09 Donc, là, vous avez la majeure.
00:38:10 Pour ceux qui ont connu, à l'époque,
00:38:12 l'autoroute A55 qui est reliée à mer
00:38:13 pour plonger sur le Vieux-Port et ressortir de l'autre côté,
00:38:17 la majeure était, à l'époque, totalement encerclée
00:38:19 par les autoroutes avec, évidemment, les enjeux de pollution.
00:38:21 On n'en parlait pas forcément dans ces termes-là à l'époque,
00:38:23 mais toute la pollution des sols, la pollution atmosphérique,
00:38:25 je pense qu'on retrouve à différentes échelles
00:38:27 exactement les mêmes enjeux
00:38:29 que ceux que vous décriviez tout à l'heure, madame.
00:38:31 C'est vraiment cette question de l'hyperproximité
00:38:34 des infrastructures et des nuisances qu'elles peuvent apporter.
00:38:36 Avec, évidemment, un territoire industriel.
00:38:38 Donc, là, on voit ensuite le côté gigantesque
00:38:41 des travaux sur ce périmètre-là,
00:38:42 avec toujours la majeure qui émerge de plus en plus.
00:38:45 Et enfin, ce que ça donne à terme avec des aménagements
00:38:48 sur les espaces publics, de la revégétalisation.
00:38:51 Et évidemment, ne serait-ce que créer des espaces publics
00:38:54 à des endroits où les habitants ne savaient même plus
00:38:56 qu'ils pouvaient venir s'y balader.
00:38:58 Donc, c'est vraiment reconquérir la ville,
00:38:59 refaire la ville sur la ville, à 20 ans avant le ZAN,
00:39:02 mais c'était déjà l'ampleur de ce qu'on pouvait faire
00:39:04 en aménagement à l'époque.
00:39:06 Je vous déroule encore un peu des photos.
00:39:08 On voit à nouveau, le long de la Joliette,
00:39:10 ce que ça a pu être comme ampleur de travaux
00:39:12 et les résultats à terme.
00:39:14 Donc, on est encore dans des projets qui ont été pensés
00:39:16 dans les années 90, où la place de la voiture
00:39:18 est encore prédominante.
00:39:19 Donc, c'est des choses qui vont pouvoir aussi évoluer
00:39:21 dans le temps avec de plus en plus les modes d'où
00:39:23 qui s'imposent dans l'espace public,
00:39:25 les piétons, les vélos.
00:39:27 Mais on est vraiment parti au départ,
00:39:28 à ce placement qu'on voit là,
00:39:30 on avait une infrastructure aérienne.
00:39:32 Là, on arrive, on voit les espaces du port.
00:39:36 Donc là, on a l'endroit du Musée,
00:39:37 vous allez commencer à voir arriver dans les années 2010,
00:39:41 toute cette dimension culturelle avec Marseille
00:39:43 comme capitale européenne de la culture,
00:39:44 qui a aussi permis de donner cette dynamique
00:39:46 pour amener dans ces territoires-là
00:39:48 des attracteurs culturels qui ont permis aux Marseillais
00:39:51 de redécouvrir ce périmètre et ces espaces.
00:39:54 Vous aviez les voies ferrées qui arrivaient jusqu'à la Joliette,
00:39:58 qui était un secteur totalement industriel
00:40:00 entre les voies ferrées et le port.
00:40:02 Et à l'époque, ce n'était pas forcément là non plus
00:40:05 des choses qui étaient particulièrement pensées
00:40:07 dans l'air du temps, mais déjà, il y avait le souci patrimonial
00:40:10 de transmission de ce patrimoine assez exceptionnel du port,
00:40:14 avec les docks d'un côté, on aperçoit au loin le silo
00:40:17 sur lequel on va s'approcher,
00:40:19 qui ont été totalement réintégrés dans la ville
00:40:21 avec des bâtiments plus modernes
00:40:23 qui ont accueilli beaucoup un centre d'affaires,
00:40:26 puisque la question initiale, je rappelais,
00:40:28 était une question économique.
00:40:29 Mais quand on se le rappelle, c'est vraiment une ville mixte
00:40:31 qui a été faite parce que sur 1 million de mètres carrés,
00:40:33 on a certes 650 000 mètres carrés de quartiers d'affaires
00:40:36 dans la 1re phase, mais également 10 000 logements
00:40:38 ont été faits dès la 1re phase.
00:40:40 Donc c'était vraiment toujours déjà cette idée d'une ville mixte
00:40:43 qui a permis de faire arriver des nouveaux lieux
00:40:47 à la fois culturels et économiques.
00:40:50 Là, on arrive dans la 2e phase de l'opération
00:40:53 où on voit vraiment ce quartier beaucoup plus mixte,
00:40:56 justement, de petits habitats et encore de grands secteurs industriels
00:41:00 qui est le fondement de ce qu'on appelle l'extension,
00:41:02 où on va retrouver à la fois les mêmes enjeux
00:41:04 de capacité d'action qu'amène un aménageur comme le nôtre
00:41:08 pour pouvoir permuter des territoires
00:41:09 avec l'importance des sujets qui sont à faire évoluer,
00:41:12 évidemment, l'investissement financier,
00:41:14 il faut se le dire, qui est derrière
00:41:16 pour réussir à permuter ces territoires.
00:41:18 Et on voit qu'on a là la question de recoudre des tissus
00:41:21 très disparates les uns avec les autres,
00:41:23 avec toujours ces enjeux de dépollution,
00:41:25 les questions évidemment de mixité et de forme urbaine
00:41:29 qui se posent particulièrement dans ces lieux-là,
00:41:31 où on voit qu'ils viennent se mêler de la grande hauteur
00:41:34 avec, là, c'est une école, Rufy, qu'on a construite nous-mêmes,
00:41:37 qui sont vraiment dans des échelles totalement différentes
00:41:40 et comment toutes ces hauteurs dans le grand paysage merseillais,
00:41:42 qui est quelque chose d'assez exceptionnel aussi
00:41:44 par son envergure, avec évidemment ces grandes collines
00:41:48 qui sont derrière, comment tout ça s'inscrit dans le paysage,
00:41:51 et avec, là encore, tout un travail de couture urbaine
00:41:54 avec un noyau visageois existant au milieu du tissu industriel
00:41:59 sur lequel on va vraiment la travailler à la petite échelle
00:42:02 avec des opa-ru pour aider les habitants
00:42:04 à faire évoluer leur patrimoine
00:42:07 et avec la requalification de grands endroits industriels
00:42:11 pour amener, là encore, de l'art.
00:42:13 C'est un centre de street art qui sera à cet endroit-là.
00:42:16 Donc les enjeux de la ville...
00:42:17 Pardon, je suis un peu longue,
00:42:18 mais je serai plus courte sur la 2e question.
00:42:20 Sur cette partie-là, on voit bien que quand on travaille
00:42:24 à cette échelle-là,
00:42:25 on se pose évidemment en coeur d'une ville importante comme Marseille
00:42:28 la question de comment répondre au défi de la quantité,
00:42:33 de la densité pour amener un maximum de logements
00:42:36 dans une ville qui en manque encore cruellement
00:42:38 et en même temps réussir à traiter cette question environnementale,
00:42:41 notamment du rapport à la nature en ville,
00:42:43 d'îlots de fraîcheur urbain dans un climat méditerranéen,
00:42:46 évidemment, sur lequel cette question du rapport à la fraîcheur
00:42:50 est un enjeu quotidien.
00:42:52 Donc on a travaillé sur des tissus
00:42:55 où on essaie d'apporter, à la fois d'assumer de la hauteur,
00:42:58 des 50 m, et vous voyez derrière la tour de la Marseillaise
00:43:01 qui émerge aussi, la très grande hauteur,
00:43:03 et aussi essayer de dégager au sol
00:43:05 les espaces les plus paysagers possibles
00:43:07 en assumant ces échelles et cette hauteur
00:43:10 pour réussir à trouver au sol les espaces
00:43:12 les plus imperméabilisés, le plus de végétation possible.
00:43:15 Donc ça, c'est vraiment ce qui a été les prémices
00:43:17 de la ville méditerranéenne durable,
00:43:18 qui est aujourd'hui le fondement de travail d'Euroméditerranée.
00:43:22 Et j'en arrive à la dernière phase,
00:43:24 qui est la phase sur laquelle on commence à travailler,
00:43:27 qui est ce secteur nord du Canet
00:43:30 sur lequel on va apporter un parc de 20 hectares
00:43:33 et autour duquel se développeront encore
00:43:35 de grands quartiers d'habitation.
00:43:38 Et on voit là aussi que l'échelle de l'aménageur
00:43:40 permet de traiter des questions environnementales et sociales
00:43:43 à grande échelle.
00:43:44 On a, sur le secteur qu'on aperçoit derrière,
00:43:47 de Smart Say avec Eiffage et des Fabrics avec Bouygues,
00:43:50 travaillé à amener 2 boucles d'eau de mer.
00:43:52 Donc là, on a une solution énergétique
00:43:55 qui permet d'avoir plus de 70 % de NR
00:43:57 et qui permet aussi à tous,
00:43:59 ensuite, les acteurs de la construction du territoire,
00:44:02 d'atteindre quasiment, avec ces apports-là,
00:44:06 le niveau R-20, R-20, R-25,
00:44:08 avec assez peu d'efforts à faire sur le reste de la construction.
00:44:11 Donc c'est un apport considérable,
00:44:13 à la fois par rapport à l'atteinte
00:44:14 des enjeux écologiques de décarbonation
00:44:16 et en même temps aussi, évidemment,
00:44:18 d'avoir des systèmes énergétiques
00:44:21 qui soient résilients et qui permettent
00:44:23 d'avoir des factures énergétiques
00:44:25 qui ne soient pas soumises aux difficultés internationales
00:44:28 qu'on a pu connaître.
00:44:30 Donc il y a aussi cet enjeu-là, toujours social,
00:44:31 qui accompagne l'enjeu environnemental.
00:44:34 Donc ces deux boucles de thalasse au thermie,
00:44:35 on les a développées avec des acteurs privés
00:44:37 puisqu'il n'y a pas de délégation de services publics.
00:44:40 La ville de Marseille n'avait pas pris la compétence
00:44:43 pour développer ces réseaux de chaleur.
00:44:44 Donc c'est vraiment l'aménageur
00:44:47 qui a pu accompagner ces acteurs privés.
00:44:49 Sur le parc, ensuite, ça va être vraiment le lieu
00:44:51 sur lequel on va pouvoir concentrer
00:44:53 toutes nos actions d'innovation écologique.
00:44:56 Il y a évidemment la question des inondations
00:44:57 que retrouve-nous aussi.
00:44:58 Donc pouvoir gérer un parc
00:45:00 avec des bassins d'expansion des crues,
00:45:02 c'est extrêmement important
00:45:03 par rapport à la résilience au risque d'inondations
00:45:05 et à la capacité à continuer à bâtir
00:45:08 dans ces secteurs-là hyper denses en centre-ville.
00:45:11 C'est évidemment la question de la renaturation.
00:45:13 On ne le voit pas là, mais il y a un ruisseau
00:45:14 qui passe dessous qui s'appelle le ruisseau des Égalades.
00:45:17 Et le fait de travailler à notre échelle
00:45:19 a permis qu'il y ait un établissement public
00:45:21 qui se crée maintenant, qui surveille le ruisseau
00:45:23 et qui va travailler avec nous
00:45:25 depuis la Mont-jusqu'à-la-Valle
00:45:27 pour renaturer ce ruisseau
00:45:28 et le réintégrer dans l'espace.
00:45:30 Donc là, vous voyez le grand parc
00:45:32 avec les bassins d'expansion des crues
00:45:33 qui vont représenter quasiment 80% du secteur
00:45:37 et sur lesquels on va essayer de renverser un peu
00:45:39 la lecture des parcs, qui sera un parc naturel
00:45:41 qui permet des usages et l'aspect extrêmement naturel
00:45:44 à la fois sur cette question de l'inondation
00:45:46 et la question évidemment de l'îlot de fraîcheur urbain
00:45:48 avec un paysage méditerranéen
00:45:50 qui soit en capacité à la fois d'être résilient au climat
00:45:53 et d'apporter de la fraîcheur avec des essences choisies
00:45:56 évidemment de façon très fine pour ce faire.
00:45:58 Ça va permettre d'apporter un vrai élément de fraîcheur
00:46:01 au sein de Marseille.
00:46:02 Là, vous voyez que tout ça est pensé à grande échelle
00:46:05 à la fois sur les trames bleues et les trames vertes
00:46:07 dans lesquelles on s'inscrit.
00:46:08 Je vous ai mis des images de notre balade en équipe
00:46:11 sur le ruisseau des Egalades
00:46:12 que vous voyez comment on passe de quelque chose
00:46:13 de très naturel encore avec des endroits
00:46:15 où on retrouve des photos du siècle dernier
00:46:18 avec cette petite cascade
00:46:19 qui était quelque chose d'assez charmant.
00:46:21 Là, je vous ai fait une jolie photo,
00:46:22 mais c'est un peu plus pollué que ça aujourd'hui.
00:46:26 Et puis petit à petit, on arrive dans un paysage
00:46:28 qui est de plus en plus encadré
00:46:30 et qui arrive à ce dégrilleur à la fin
00:46:32 qui est cet énorme outil industriel
00:46:34 qui permet d'éviter que les débâcles
00:46:36 n'arrivent jusqu'au port.
00:46:37 Donc on a à la fois ces enjeux de naturation
00:46:39 et en même temps de se rappeler que ces espaces-là
00:46:41 remplissent aussi des fonctions
00:46:43 par rapport à un certain nombre de risques
00:46:44 sur la ville et son outil industriel du port
00:46:46 sur lequel il faut être en capacité
00:46:49 de trouver des solutions.
00:46:51 -Monsieur Frappé, vous avez dit plusieurs fois
00:46:55 dans votre intervention,
00:46:57 au début, effectivement, ces questions d'environnement,
00:46:59 elles n'étaient pas au coeur du projet
00:47:01 parce qu'on était en 1995, etc.
00:47:04 On voit sur, effectivement, le dernier aménagement
00:47:08 qu'aujourd'hui, ils sont complètement pris en compte.
00:47:10 Cette évolution, je pense notamment
00:47:12 dans les savoir-faire de l'établissement,
00:47:13 dans les relations avec la mairie,
00:47:15 en plus, c'est un établissement public d'Etat.
00:47:18 Comment ça s'est fait ?
00:47:20 Est-ce que ça s'est fait dans la douleur ?
00:47:22 Est-ce que ça s'est fait naturellement ?
00:47:24 -Moi, je suis là que depuis 6 mois.
00:47:27 Donc j'arrive à la fin d'une histoire.
00:47:28 Donc je ne saurais vous raconter tous les épisodes précédents.
00:47:31 Mais ce que j'observe quand même,
00:47:33 c'est qu'aujourd'hui, les questions écologiques
00:47:35 sont devenues des questions assez transpartisanes
00:47:37 et qui sont portées par tous.
00:47:39 Donc on n'a pas de difficulté, quand on a un aménageur
00:47:41 et qu'on pose des questions de transition écologique,
00:47:44 à avoir une forme de consensus
00:47:46 sur le fait qu'il faut maintenant s'emparer
00:47:49 de ces questions-là et que c'est vraiment chacun
00:47:51 avec ses compétences à différentes échelles,
00:47:53 puisque les compétences sont réparties
00:47:54 entre l'Etat, la métropole, la ville.
00:47:57 Trouver des solutions collectives.
00:47:59 Donc nous, sur ces questions d'innovation,
00:48:01 je rappelle quand même que la gouvernance de l'établissement,
00:48:03 c'est à la fois l'Etat et les collectivités
00:48:05 qui sont toutes autour de la table
00:48:07 et qui vraiment font consensus tous les jours
00:48:09 pour faire avancer le projet dans toutes ses dimensions,
00:48:12 avec cette dimension environnementale qui est majeure.
00:48:14 Sur toute notre innovation,
00:48:16 on a beaucoup mis en avant les questions environnementales,
00:48:18 mais pas que. Il y a aussi des questions sociales, d'usage.
00:48:22 J'entendais les questions qui sont posées,
00:48:23 notamment de diversification,
00:48:26 un des métiers de l'aménageur
00:48:27 pour être en capacité d'aider à l'émergence
00:48:29 sur les territoires d'économies sociales et solidaires,
00:48:31 de commerce, de tout ce qui fait l'animation des quartiers,
00:48:34 qui aujourd'hui est parfois difficile à intégrer
00:48:35 dans des modèles économiques classiques
00:48:37 et sur lesquels, de plus en plus,
00:48:38 les outils parapublics créent des filiales,
00:48:41 se structurent, aident les collectivités
00:48:42 pour porter ces enjeux.
00:48:44 Donc les transitions, elles sont dans tous les domaines
00:48:46 et sont aussi dans les domaines sociaux,
00:48:48 avec l'accompagnement des habitants
00:48:50 à s'emparer du sujet.
00:48:52 Et on voit de plus en plus que ce projet,
00:48:54 initialement qui se développait sur un territoire impensé,
00:48:57 invécu et qui, de plus en plus, se rapproche de quartiers
00:48:59 où il y a des habitants qui voient arriver
00:49:02 cette énorme machine de production de la ville,
00:49:04 notre enjeu, c'est de montrer que ce projet
00:49:06 qui a su amener un développement économique à la ville,
00:49:09 il s'adresse aux habitants, il se fait avec eux
00:49:11 et qu'ils ont la possibilité de s'exprimer
00:49:13 dans la co-construction et cette acceptabilité sociétale,
00:49:16 je pense qu'elle est de plus en plus importante,
00:49:18 et tant mieux.
00:49:19 Donc pour se structurer collectivement
00:49:20 sur ces questions-là, nous, on a créé
00:49:22 un laboratoire collectif d'innovation urbaine,
00:49:24 alors c'est un joli nom,
00:49:25 mais ça a au moins le mérite de créer un lieu, justement,
00:49:27 où tout le monde se rassemble, porte...
00:49:29 Et les élus se sont totalement mobilisés
00:49:31 sur le 1er événement qu'on a fait en début d'année
00:49:33 avec le préfet de région aussi qui était là.
00:49:34 On voit bien que tout le monde est engagé.
00:49:36 Et c'est à la fois la capacité de travailler ensemble
00:49:39 toutes ces questions-là,
00:49:40 d'anticiper les problèmes de gestion,
00:49:42 parce qu'il ne faut pas non plus qu'on ait des aménageurs
00:49:44 qui ont une telle force de frappe
00:49:45 qui finissent par créer de la ville
00:49:47 que les collectivités n'arrivent plus à gérer
00:49:48 parce que trop complexes, trop qualitatives.
00:49:51 C'est un vrai enjeu parfois sur ces territoires
00:49:53 où les moyens de fonctionnement ne sont pas énormes,
00:49:55 mais il faut être aussi capable de faire ambitieux,
00:49:58 mais de faire sobre et gérable.
00:50:00 Donc ça permet d'anticiper ces questions-là
00:50:02 et collectivement de s'adapter aux changements
00:50:04 et de s'approprier ces innovations,
00:50:05 ces nouvelles façons de faire.
00:50:07 Donc on l'a testé comme vous aussi
00:50:08 sur des questions de désimperméabilisation des sols,
00:50:10 par exemple, on a mis dans un espace
00:50:13 un certain nombre de sols possibles
00:50:15 et regardé les différents degrés d'imperméabilité
00:50:18 des matériaux qu'on pouvait utiliser
00:50:20 pour les espaces publics
00:50:21 pour choisir les matériaux les plus perméables,
00:50:23 sachant qu'à Marseille, il ne pleut pas souvent,
00:50:24 mais quand il pleut, ça déverse.
00:50:26 Donc il faut vraiment être en capacité
00:50:28 de gérer un apport massif d'eau de façon très rapide.
00:50:32 Donc ça, c'est des questions qui permettent à la fois
00:50:34 de travailler collectivement,
00:50:37 de garantir la capacité de gestion
00:50:39 et de garantir aussi la démultiplication
00:50:40 et le passage à l'échelle.
00:50:42 Parce qu'on a quand même 480 hectares,
00:50:44 mais que 480 hectares,
00:50:45 donc quand on développe des innovations,
00:50:46 des boucles à haute mer ou autre,
00:50:48 il faut que les modèles économiques
00:50:49 et puis que l'intelligence collective produite
00:50:51 puisse se démultiplier aussi à l'échelle de la métropole
00:50:54 sur différents territoires.
00:50:55 Et c'est aussi notre engagement
00:50:56 de créer ces capacités de se développer.
00:50:59 Donc ça, c'est tout le travail qu'on a
00:51:01 avec les collectivités sur laboratoire.
00:51:03 Évidemment, on s'inscrit aussi, comme tout le monde,
00:51:05 dans tous les appels à projets France 2030,
00:51:08 démonstrateurs de la ville durable,
00:51:10 où on travaille sur tous les enjeux
00:51:12 d'économie circulaire, d'urbanisme tactique,
00:51:14 de mobilité, d'énergie renouvelable.
00:51:16 On a évidemment un panel important de sujets
00:51:19 et on a la chance, dans un établissement comme le mien,
00:51:21 où on est 65,
00:51:22 d'avoir une équipe un peu dédiée de 3 personnes
00:51:25 qui aide à animer cet écosystème
00:51:28 avec à la fois le public,
00:51:30 mais également des partenariats
00:51:31 avec tous les acteurs de ces innovations.
00:51:35 On a des partenariats avec des gens qui sont dans la salle,
00:51:37 Efficacity, Cerema, STB.
00:51:39 On arrive à travailler collectivement,
00:51:41 à anticiper sur beaucoup de sujets d'innovation en même temps
00:51:44 et c'est une force, c'est une richesse énorme.
00:51:46 Et pour finir, on travaille aussi avec le privé,
00:51:48 donc avec les boucles d'eau de mer, comme je le disais,
00:51:51 Engie et Dalkia EDF,
00:51:53 qui ont développé les deux boucles,
00:51:55 Massile et Wattasalia.
00:51:57 Et on travaille également
00:51:59 avec l'écosystème des start-up, des entrepreneurs,
00:52:03 avec un concours qui s'appelle Med Innovant
00:52:04 pour faire émerger des nouvelles solutions
00:52:06 et aider aussi les talents émergents et les start-up
00:52:10 à développer des nouvelles solutions
00:52:13 et pouvoir s'implanter sur le territoire.
00:52:15 Et on a également un travail social
00:52:18 d'accompagnement des entreprises avec de l'urbanisme temporaire,
00:52:21 ce qu'on appelle MOVE,
00:52:22 qui permet à des acteurs de l'économie sociale et solidaire
00:52:25 d'utiliser notre territoire comme territoire
00:52:29 pour apprendre à faire de la logistique
00:52:31 du dernier kilomètre en vélo
00:52:32 ou à traiter les biodéchets
00:52:34 avec des techniques qui soient plus écologiques.
00:52:38 Et donc on accompagne aussi un écosystème d'acteurs
00:52:40 pour lequel notre projet est un terrain d'expérimentation.
00:52:44 -Merci beaucoup de ce témoignage.
00:52:47 Après, effectivement, le témoignage de deux aménageurs publics,
00:52:52 je me tourne effectivement vers vous, Henri Bava,
00:52:54 donc effectivement architecte paysagiste.
00:52:58 Finalement, en quoi travailler à l'échelle de l'aménagement
00:53:02 est indispensable pour traiter les différentes dimensions
00:53:05 justement de la transition écologique ?
00:53:07 On a vu eau, chaleur, carbone, etc.
00:53:10 Finalement, vu du point de vue effectivement du concepteur,
00:53:14 comment vous appréhendez ça ?
00:53:16 -Oui, tout d'abord, je voudrais presque faire le lien
00:53:20 avec l'intervention précédente,
00:53:21 parce que je suis très heureux de voir
00:53:23 que le parc des Egalades,
00:53:25 le parc naturel des Egalades va se faire.
00:53:27 En tout cas, vous le prenez complètement en charge.
00:53:29 On faisait partie de l'équipe de François Leclerc,
00:53:30 qui avait fait le 1er masterplan.
00:53:32 Et on avait justement identifié cette question de territoire
00:53:37 entre Euromède, bien sûr,
00:53:39 mais aussi le massif des Egalades,
00:53:42 le massif montagneux,
00:53:44 et cette eau qui chemine du haut en bas,
00:53:46 et avec, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:53:48 les différents niveaux d'eau,
00:53:49 une érosion peut être très forte,
00:53:52 et on avait besoin de ces différents plans d'eau,
00:53:54 ces différentes retenues,
00:53:56 qui structurent en même temps le tissu urbain
00:53:58 et qui permettent aux futurs habitants de se promener,
00:54:02 de rejoindre soit la Rade d'un côté,
00:54:04 soit les Egalades.
00:54:07 Donc, en tant que paysagiste,
00:54:09 on est dans des équipes,
00:54:12 on est souvent mandataire d'équipes pluridisciplinaires.
00:54:16 Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de vous parler
00:54:18 de notre entrée en matière,
00:54:19 plus qu'un objet fini, un quartier
00:54:21 qui serait absolument dessiné,
00:54:23 c'est comment on entre en matière.
00:54:25 Et l'entrée en matière, bien sûr,
00:54:26 il faut penser à la programmation,
00:54:29 la densité, le patrimoine et autres,
00:54:32 mais on commence, nous, par le sol.
00:54:34 On commence à faire une analyse des sols,
00:54:39 la topographie, la géographie,
00:54:41 ce qui constitue la matière des sols,
00:54:43 les différentes strates.
00:54:44 Et notre outil principal au démarrage,
00:54:47 c'est la coupe, ce que vous voyez là, tout de suite.
00:54:49 Donc, se dire que c'est par la coupe
00:54:51 et le sol ouvert,
00:54:53 plutôt qu'artificialisé ou non artificialisé,
00:54:56 on préfère parler de sol fermé ou ouvert.
00:54:57 Donc, soit il est fermé, il est asphalté,
00:55:00 il est bétonné, il est recouvert de sol minéral,
00:55:03 quel qu'il soit, par une couche,
00:55:05 soit il est ouvert et, dans ce cas-là, il respire,
00:55:08 il infiltre l'eau,
00:55:09 il permet justement au sol
00:55:12 de devenir une nouvelle infrastructure,
00:55:14 de récupérer l'eau,
00:55:15 de faire en sorte qu'il devienne une matrice
00:55:19 de la biodiversité.
00:55:20 On a besoin de cette matrice de la biodiversité.
00:55:22 Dans cette matrice, nous planterons, bien sûr,
00:55:25 des bâtiments, nous aurons de l'architecture,
00:55:26 mais nous aurons le plus possible
00:55:29 d'espaces publics qui seront porteurs
00:55:31 de ce sol ouvert,
00:55:33 ce socle de l'urbanisation.
00:55:35 Et...
00:55:37 Je vais esquisser,
00:55:38 parce qu'on n'a pas le temps,
00:55:40 on doit être très rapides,
00:55:41 quatre projets dont, à chaque fois,
00:55:43 l'entrée en matière à Strasbourg-de-Rive
00:55:46 ou Véziné, l'écoquartier du parc Princesse,
00:55:49 Besançon ou Bordeaux-la-Jalaire.
00:55:51 Sur le premier exemple,
00:55:54 c'est dans le port industriel,
00:55:56 le port fluvial, finalement, de Strasbourg.
00:55:58 La question était de...
00:56:02 D'abord, c'était de travailler...
00:56:04 Enfin, c'est la société, la société,
00:56:06 la société, la SPL,
00:56:07 qui devait faire le lien
00:56:10 entre ville, métropole et l'administration du port,
00:56:12 qui a créé un dialogue compétitif.
00:56:15 La Genstert est lauréate de ce dialogue compétitif.
00:56:18 Et ensuite, il fallait développer le projet.
00:56:21 L'entrée en matière, là, c'était effectivement
00:56:24 faire reconnaître que ce sol,
00:56:26 il est situé dans une vallée.
00:56:29 On n'est pas uniquement dans une relation ouest-est,
00:56:32 c'est-à-dire France-Allemagne, Strasbourg-Kehl,
00:56:35 le long d'un tramway qu'on a eu la chance d'avoir dès le départ.
00:56:37 Cette trace existait.
00:56:39 On était dans des plateformes portuaires
00:56:42 avec un tramway qui était déjà là.
00:56:45 Mais aussi de complexifier cette figure
00:56:49 par une relation nord-sud.
00:56:50 Et si on suit cette vallée légèrement au nord,
00:56:52 donc on sort de notre périmètre imparti,
00:56:56 qui est quand même à peu près 80 hectares,
00:56:58 ce qui n'était pas rien,
00:56:59 mais en regardant simplement au nord,
00:57:01 dans la partie portuaire qui va rester en activité,
00:57:03 juste après, on a une forêt,
00:57:05 une forêt aluviale qui est encore présente,
00:57:08 qui a résisté à la canalisation du Rhin,
00:57:10 qui s'appelle la Roberts-O,
00:57:11 et en partie sud, on a une autre forêt.
00:57:13 Donc le principe, c'était de se dire,
00:57:15 ce quartier va accepter de nouveaux habitants,
00:57:18 mais aussi, il va développer une biodiversité
00:57:20 et il va la reconnecter avec cette biodiversité
00:57:23 au nord et au sud du quartier encore en place.
00:57:26 Bien sûr, dans ces cas-là, il faut regarder aussi
00:57:29 derrière nous, pas que devant.
00:57:30 Derrière nous, on s'est rendu compte
00:57:32 qu'en plein milieu du port, il y avait différents canaux.
00:57:34 Il y a un canal en plein milieu de cette photo
00:57:37 qui ondule légèrement, qui est le canal du Petit Rhin,
00:57:40 qui a été comblé entre-temps.
00:57:41 Donc aujourd'hui, c'est une sorte de no-man's land.
00:57:43 Ce canal du Petit Rhin, on va le transformer en parc
00:57:48 et ce parc va créer une sorte de colonne vertébrale verte
00:57:51 qui va relier aux forêts au nord et au sud
00:57:55 que j'évoquais avant,
00:57:56 et qui va ensuite diffuser dans l'ensemble des parties du port
00:58:00 et de l'ensemble des quartiers qu'on doit aménager.
00:58:02 On a travaillé aussi énormément avec la SPL.
00:58:07 J'anticipe un peu sur la question suivante
00:58:09 que vous deviez me poser,
00:58:11 mais la question de travailler avec la SPL
00:58:13 nous a permis de penser vraiment le sol
00:58:16 et de trouver la terre végétale sur place,
00:58:18 éviter sur 80 hectares d'importer de la terre végétale.
00:58:21 C'est-à-dire qu'il faut décaper ailleurs
00:58:23 pour ensuite la trouver chez nous.
00:58:25 Il y a un problème, au bout d'un moment, d'un bilan.
00:58:27 Il faut travailler sur place avec nos forces en présence.
00:58:30 Et là, les forces en présence étaient dans le sous-sol.
00:58:33 Toutes les plateformes portuaires sont minérales
00:58:37 et la terre végétale qui a été,
00:58:38 fut un temps, je dirais,
00:58:40 qui était vraiment porteuse de fertilité
00:58:44 était enfouie à 2 m sous terre.
00:58:46 Donc la SPL a accepté et a développé,
00:58:48 donc je pense à Eric Bazard qui était le directeur,
00:58:52 il y a Delphine Lacroix qui a oeuvré, je dirais, dans ce sens,
00:58:56 de retourner la terre sur l'ensemble,
00:58:58 à peu près l'ensemble des 80 hectares
00:59:00 et de faire en sorte que cette terre qui était enfouie,
00:59:02 la placer au-dessus avec un travail de sol-paysage,
00:59:06 donc nos amis de sol-paysage qui ont amendé cette terre
00:59:09 pour qu'elle... un peu comme on fait revivre un noyé,
00:59:12 en fait, on essaye de le faire respirer.
00:59:13 Bon, voilà, petit à petit, au bout d'un an et demi, deux ans,
00:59:16 cette terre est redevenue vraiment végétale, fertile.
00:59:18 Et c'est cette terre, uniquement cette terre,
00:59:20 il y a 0 m3 qui sont importés,
00:59:23 qui sert à développer l'ensemble des plantations qui arrivent.
00:59:28 Ici, on a une photo des travaux de terrassement en cours,
00:59:31 les plantes qui arrivent en grande partie par bateau,
00:59:35 les arbres, on commence à planter au bord des canaux,
00:59:38 donc on a cet accompagnement végétal
00:59:41 de l'ensemble des voies d'eau,
00:59:43 qui est première, qui arrive ici avant les constructions,
00:59:47 les différentes architectures qui interviennent ensuite.
00:59:51 Donc on a ces plantations qui se développent
00:59:53 et les premiers bâtiments qui se développent.
00:59:56 On a les opérations de Kaufmann & Brode,
01:00:00 on a des... avec les équipes de HHF,
01:00:03 avec Dominique Coulomb et autres,
01:00:05 qui commencent à développer le site.
01:00:08 C'est une opération au long cours.
01:00:09 Ça fait 7 ans qu'on est sur le site.
01:00:11 Il y a eu une très longue, je dirais, gestation du projet.
01:00:14 Et en même temps, c'est un projet absolument passionnant.
01:00:17 Et l'intérêt de travailler avec la SPL aussi,
01:00:20 c'est d'avoir un accompagnement,
01:00:21 d'avoir toute une équipe qui est dynamique,
01:00:24 qui est complètement réactive, qui est souple.
01:00:27 Donc il y a une souplesse,
01:00:29 c'est une administration, mais très souple, finalement,
01:00:31 qui augmente le personnel s'il y a besoin,
01:00:34 qui travaille sur des opérations d'atelier urbain,
01:00:37 de sensibilisation, de participation,
01:00:40 qui fait vivre le projet auprès de la population.
01:00:42 Donc c'est tout ce qui est, je dirais,
01:00:44 c'est la relation avec la ville, la métropole,
01:00:47 mais la relation avec les habitants,
01:00:49 qui est facilité, que nous, concepteurs,
01:00:51 nous pouvons y participer,
01:00:52 mais nous ne sommes pas les moteurs de cette...
01:00:55 Ce ne sont pas nous qui actionnons
01:00:57 ces différents événements et ces différents ateliers,
01:01:00 ateliers urbains.
01:01:01 Ensuite, on a la question au Vésiné,
01:01:05 un peu la même question,
01:01:06 comment on intervient sur un site
01:01:09 qui s'appelle le Parc Princesse,
01:01:10 qui est sur un...
01:01:11 C'est un site qui avait été dessiné
01:01:15 par le comte de Choulot,
01:01:17 qui était le paysagiste de l'époque,
01:01:20 qui avait dessiné toute la ville du Vésiné,
01:01:21 donc de manière très paysagère.
01:01:23 Nous sommes sur une des boucles de la Seine,
01:01:25 avec le dessin initial de ce comte de Choulot,
01:01:30 avec un plan urbain complet,
01:01:33 et aussi le Parc Princesse,
01:01:34 donc un parc sur 18 hectares,
01:01:36 avec un asile impérial à l'époque,
01:01:39 qui s'appelle, sous Napoléon III,
01:01:41 qui s'appelle aujourd'hui tout simplement "Hôpital".
01:01:43 Et sur ce site de l'hôpital, de 18 hectares,
01:01:46 on a à venir...
01:01:48 On aura 10 hectares d'espace public,
01:01:51 dont la partie parc, proprement dit,
01:01:52 qui sera de 3 hectares,
01:01:55 et 450 logements.
01:01:56 C'était ça, la question.
01:01:58 La question, là comme ailleurs,
01:01:59 c'est effectivement le sol vivant.
01:02:00 Le sol, il est déjà là,
01:02:02 donc il fait partie du patrimoine.
01:02:03 On a un patrimoine construit,
01:02:04 on a un patrimoine de parc,
01:02:07 qui est déjà un sol
01:02:08 qui est totalement intéressant,
01:02:12 mais aussi une partie qui est ensauvagée dans le parc.
01:02:15 Le parc n'est pas simplement,
01:02:16 tout autonomement, je dirais,
01:02:18 traité, aménagé, domestiqué.
01:02:21 Il y a une partie sauvage qu'on conserve également.
01:02:23 Donc on pense que la biodiversité,
01:02:25 elle est encore plus présente
01:02:27 dans les parties "ensauvagées".
01:02:30 Le patrimoine, il est là aussi,
01:02:32 il est dans la partie sauvage qu'on conserve.
01:02:35 Il y a eu tout un travail,
01:02:36 donc un travail en bim,
01:02:38 donc de repérer chaque arbre,
01:02:42 d'avoir toutes les données, une par une,
01:02:44 pour avoir numériquement
01:02:47 et d'avoir toutes les caractéristiques
01:02:48 de chaque arbre du patrimoine vésigondin,
01:02:51 donc le vésiné.
01:02:53 On a énormément d'arbres,
01:02:54 puisque c'est un grand parc, finalement, cette ville,
01:02:57 mais aussi on a marqué tous les arbres remarquables
01:03:01 qui sont très grands nombres sur le site même
01:03:03 du parc Princesse.
01:03:04 Donc un travail précis,
01:03:06 finalement construit autour des arbres.
01:03:09 Les arbres et le sol sont les points importants.
01:03:12 On construit autour des arbres, qu'on laisse en place.
01:03:14 On n'enlève pas les arbres.
01:03:16 Et puis on reprend certains...
01:03:19 C'est le côté patrimonial.
01:03:20 Il y avait certains tracés initiaux,
01:03:23 qui étaient la serpentine,
01:03:25 finalement une sorte d'eau qui traverse l'ensemble du site,
01:03:28 et puis un plan d'eau,
01:03:30 qui était le 6e lac prévu par le concepteur.
01:03:34 Donc on a ce travail qui est aujourd'hui en cours.
01:03:36 Les plantations ne sont pas complètement terminées.
01:03:40 Ça vient d'être inauguré il y a un mois.
01:03:44 Mais ce qu'ils appelaient à l'époque la serpentine,
01:03:47 ce circuit d'eau, le lac,
01:03:49 les différentes végétations, le patrimoine,
01:03:52 sont bien présents.
01:03:53 Et il y a simplement une densification du bâti
01:03:57 tout en conservant ce patrimoine arboré.
01:04:00 Le quartier Saint-Jacques,
01:04:03 là, nous sommes à Besançon,
01:04:06 une boucle du Doubs, cette fois-ci.
01:04:09 Donc la question ici,
01:04:11 on est encore sur un ancien hôpital au bord du Doubs.
01:04:15 La question de l'hôpital était soit de vendre au privé,
01:04:21 soit pour la ville d'acheter ces terrains
01:04:24 et de les transformer en ZAC, donc en quartier.
01:04:27 C'est la 2e solution que la ville a choisie.
01:04:31 Et nous sommes lauréats du projet
01:04:33 où nous ouvrons une partie de ce patrimoine de 7 hectares,
01:04:39 à peu près.
01:04:40 Nous l'ouvrons sur les rives du Doubs.
01:04:42 Nous proposons de l'ouvrir.
01:04:44 Nous proposons bien sûr de développer la biodiversité,
01:04:48 un rapport entre les sols et les différentes espèces animales
01:04:52 de manière ici très précise,
01:04:54 parce que nous travaillons avec des écologues,
01:04:57 dès le départ, qui ne viennent pas uniquement pour le diagnostic,
01:05:00 mais qui nous aident dans une démarche dynamique
01:05:03 de conception de projets.
01:05:04 Donc ils projettent les différents milieux actuels
01:05:07 pour imaginer comment ils peuvent se développer,
01:05:09 pas uniquement les préserver, mais aussi les développer.
01:05:13 Et ce système de réseau de paysagers
01:05:17 relie aussi énormément d'équipements
01:05:21 déjà en place tout autour du site.
01:05:23 Donc on a ce travail très fin sur les berges,
01:05:27 sur la manière de gérer les différents paysages,
01:05:31 les différents types de végétation
01:05:35 en relation avec les espèces animales cibles existantes
01:05:39 ou à développer.
01:05:41 Donc un travail très fin, je dirais, lieu par lieu.
01:05:43 On n'a pas le temps totalement de développer ici.
01:05:47 Et puis un dernier projet,
01:05:48 où cette fois-ci nous sommes avec des opérateurs privés,
01:05:51 donc c'est la Jalère, à Bordeaux, le quartier de la Jalère,
01:05:55 un quartier aussi très intéressant,
01:05:58 où là, nous travaillons sous un groupement de promoteurs.
01:06:02 Finalement, c'est Urbain-Desbois, avec Anne Fraisse,
01:06:04 qui chapeautent l'ensemble,
01:06:06 mais il y a aussi des bailleurs sociaux,
01:06:07 Gironde-Habitat, Domofrance,
01:06:10 et puis Kaufmann avec Pichet,
01:06:12 qui sont des partenaires.
01:06:14 Et donc l'idée sur ce quartier de la Jalère,
01:06:17 c'est bien sûr de développer le potentiel du site.
01:06:20 C'est un marais aujourd'hui.
01:06:21 C'est inondable en partie, ça va le rester.
01:06:23 Donc il y a une partie qui n'est absolument pas constructible.
01:06:25 Sur d'autres parties, il s'agit d'adapter,
01:06:27 de voir comment on peut habiter le marais,
01:06:29 comment on peut profiter aussi de cette situation
01:06:32 sans entamer, je dirais, la biodiversité.
01:06:36 Au contraire, en imaginant qu'on la développe.
01:06:39 Et donc on peut le situer à peu près,
01:06:41 on est près de Bordeaux-Lac,
01:06:42 on est entre Bordeaux-Lac, finalement, et la Garonne.
01:06:45 Donc c'est un quartier charnière qui va faire le lien entre deux.
01:06:48 On va travailler avec, bien sûr, des matériaux biosourcés,
01:06:52 donc qui vont s'inspirer de l'architecture existante,
01:06:55 sans faire non plus une architecture de pierre
01:06:58 comme aujourd'hui, dans le centre-ville.
01:07:00 Donc on va développer.
01:07:01 Il y a toute une question de matérialité à développer.
01:07:04 Et puis il y a ce lien qu'on va développer très fortement
01:07:08 entre le lac qu'on voit au 1er plan
01:07:10 et la Garonne au second,
01:07:12 et le lien entre les différents milieux,
01:07:14 les différents biotopes qui existent aujourd'hui.
01:07:17 Aujourd'hui, on a à peu près
01:07:22 35 hectares au total,
01:07:24 dont 10 hectares qui appartiennent déjà,
01:07:26 finalement, à la Caisse des dépôts,
01:07:27 qui était l'ancien siège de la Caisse des dépôts,
01:07:30 avec d'énormes parkings plutôt asphaltés,
01:07:35 qu'on va complètement déminéraliser.
01:07:38 On va ouvrir ce sol, justement,
01:07:40 pour travailler l'aspect marais,
01:07:44 le côté comment ces terrains peuvent être envahis par l'eau.
01:07:47 En partie, on a vu comment, dans le projet d'avant,
01:07:49 on peut travailler, donc un peu, quand on est aux Vésinées,
01:07:52 mais ici, l'eau, elle arrive naturellement.
01:07:54 Il y a des inondations.
01:07:56 Il faut la conduire, il faut l'accepter,
01:07:58 il faut travailler avec.
01:07:59 C'est tout ce que nous sommes en train de faire en ce moment.
01:08:02 C'est un projet en cours.
01:08:04 C'est une esquisse pour l'instant.
01:08:05 Nous travaillons, bien sûr, avec le groupement de promoteurs,
01:08:09 mais la ville et la métropole également.
01:08:13 C'est un travail, là encore, de sol, de sol vivant.
01:08:18 Ce qui fait le lien entre tous ces projets,
01:08:20 c'est que la mobilité, bien sûr, on évite les voitures.
01:08:25 On fait en sorte, quand on est à Strasbourg,
01:08:27 de voir des silos pour parquer les voitures
01:08:33 et faire en sorte qu'on ait le moins possible
01:08:36 de circulation automobile dans les quartiers.
01:08:39 Tous les autres projets présentés,
01:08:40 la circulation est complètement en périphérie
01:08:42 et ne pénètre pas profondément dans les quartiers.
01:08:45 Ce sont des quartiers piétonniers, cyclables,
01:08:48 et puis quartiers de sol ouvert, favorables à la biodiversité.
01:08:52 Merci, merci beaucoup.
01:08:54 Moi, je suis très frappé dans l'ensemble des présentations.
01:08:57 De voir à quel point on est capable aujourd'hui
01:09:01 d'avoir un aménagement réellement environnemental.
01:09:03 J'avoue que j'étais aménageur il y a 15 ans.
01:09:06 C'était des choses très exceptionnelles,
01:09:09 très expérimentales.
01:09:11 Je suis assez impressionné par l'ensemble de vos présentations
01:09:16 de voir comment, finalement, on a énormément progressé
01:09:19 dans la façon de concevoir, etc.
01:09:21 Par contre, vous avez tous un peu parlé de concertation
01:09:25 avec la population, mais je trouve que ce serait bien
01:09:27 si vous en disiez un peu plus sur quels outils de concertation
01:09:30 vous avez avec la population.
01:09:33 Parce qu'évidemment, plus on va vers ce type d'aménagement,
01:09:37 et plus c'est quelque chose sur lequel la population
01:09:40 a beaucoup d'avis, en réalité.
01:09:42 Sur la ville de Rouen, on était déjà habitués
01:09:47 à mener des concertations sur pas mal de projets.
01:09:51 C'était plus compliqué à l'échelle métropolitaine,
01:09:55 puisque la métropole, c'est un EPCI.
01:09:57 Donc forcément, il y a l'éloignement...
01:09:59 normal avec la population.
01:10:04 Donc il a fallu, pour la métropole, se réinventer,
01:10:07 créer un service dédié à la concertation
01:10:12 qui fonctionne très bien, d'ailleurs, qui a accueilli
01:10:14 il y a 15 jours les rencontres européennes
01:10:18 de la concertation.
01:10:20 Et on a mis en place, d'abord, des outils numériques,
01:10:24 je participe, .fr, je crois,
01:10:27 et puis des ateliers, des balades urbaines.
01:10:31 Voilà. Et donc une vraie démarche, en tout cas, de proximité.
01:10:39 Et comme je le disais, notamment sur la Zagflober,
01:10:42 il n'y avait pas d'habitants.
01:10:44 La problématique, c'était ça, comment on fait
01:10:46 pour concerter quand il n'y a personne ?
01:10:48 Et donc on a résolu le problème en prenant des panels...
01:10:54 de gens, en les faisant se projeter
01:10:59 sur comment habiter le quartier, en fait.
01:11:01 Comment vous voyez le quartier,
01:11:03 comment vous verrez habiter le quartier.
01:11:06 On les a interrogés sur la place de la nature en ville,
01:11:08 on les a interrogés sur le risque industriel,
01:11:11 on les a interrogés sur la qualité de l'habitat,
01:11:13 sur les équipements publics, sur la mobilité.
01:11:17 Donc tout ça, c'est plusieurs ateliers
01:11:21 où ils étaient libres, il n'y avait pas de pression,
01:11:24 il n'y avait pas d'élus dans ces ateliers, vraiment.
01:11:28 Et ensuite, on a eu des restitutions.
01:11:31 Ca nous a permis, comme je le disais tout à l'heure,
01:11:33 de faire progresser le projet,
01:11:38 notamment en lien avec les risques industriels,
01:11:41 une forêt urbaine qui vient faire tampon
01:11:45 entre les industries et le quartier,
01:11:49 ce qui est arrivé, qui n'était pas prévu initialement
01:11:52 dans le projet.
01:11:54 Le parc canal,
01:11:57 donc le parc qui est venu se rajouter,
01:12:00 alors qu'au départ, on avait un canal technique
01:12:04 et un ouvrage technique, simplement,
01:12:06 aujourd'hui, c'est un canal, d'ailleurs,
01:12:09 qui, dans la construction, a démarré,
01:12:11 qui servira pour faire du pédalo
01:12:14 avec un parc dans lequel les habitants
01:12:17 pourront venir simplement prendre un déjeuner
01:12:21 ou partager un bon moment avec leurs enfants.
01:12:25 Et cette concertation aussi,
01:12:26 elle a permis d'avancer sur les usages.
01:12:30 Et je pense que c'est ce qui est important aujourd'hui,
01:12:34 c'est de se rendre compte qu'effectivement,
01:12:36 il y a la maîtrise d'oeuvre,
01:12:38 il y a la maîtrise d'ouvrage, il y a la maîtrise d'oeuvre,
01:12:40 mais il y a aussi la maîtrise d'usage.
01:12:42 C'est important.
01:12:44 Ce qui est ressorti de cette concertation,
01:12:47 c'est vraiment une volonté des habitants
01:12:49 de s'approprier la citoyenneté et le civisme dans le quartier
01:12:55 et comment ils deviennent des acteurs du quartier,
01:12:58 puisqu'en fait, ils se le sont imaginé.
01:13:00 Et ça a été encore plus loin,
01:13:01 puisqu'il y a eu des séances où on a dit,
01:13:05 "Vous vous projetez, vous n'avez pas de limites
01:13:09 "et vous écrivez l'histoire que vous aimeriez,
01:13:13 "comment vous voyez un monde idéal, le quartier."
01:13:16 Vous voyez, ça a été très, très loin dans cette démarche
01:13:18 et ça a plutôt bien fonctionné.
01:13:20 Et aujourd'hui, la concertation, on peut pas s'en passer...
01:13:24 Là, on parle de la Zac Flaubert,
01:13:26 mais sur Rouen, on a d'autres quartiers
01:13:28 et d'autres problématiques.
01:13:30 Et à chaque fois, ce qui est important,
01:13:32 c'est vraiment cette participation des citoyens,
01:13:38 soit en amont d'un gros projet,
01:13:39 quand il s'agit d'un projet structurant,
01:13:44 et je parle, par exemple, des quartiers ouest
01:13:48 de la rive droite de Rouen,
01:13:50 où on a fait un vrai travail, une étude urbaine
01:13:53 avec un schéma, avec un plan guide
01:13:56 et donc une vision pour ces quartiers-là.
01:13:59 Et dans la réflexion, en amont, les habitants étaient...
01:14:03 Et puis, sur tous les permis, comme le disait ce matin,
01:14:08 je crois que c'était l'intervenant de Laval,
01:14:10 pardon, de Angers, oui, Angers,
01:14:13 en amont des dépôts de permis de construire,
01:14:16 à minima, c'est de l'information
01:14:20 et on fait bouger éventuellement le permis
01:14:24 pour permettre aux riverains et aux voisins,
01:14:28 finalement, cette acceptabilité,
01:14:29 qui, aujourd'hui, on le sait, c'est un vrai enjeu.
01:14:33 -On retrouve ça, j'imagine, dans chacune de vos opérations ?
01:14:37 -Oui, peut-être très rapidement.
01:14:39 C'est vrai qu'on fait encore aujourd'hui
01:14:41 quelques rayons publics, mais très peu, finalement,
01:14:43 puisque la participation est assez descendante.
01:14:46 Il n'y a pas de participation, c'est trop descendant.
01:14:49 C'est un sujet à la fois de compétence pour nous,
01:14:50 donc on forme les équipes à ces sujets-là,
01:14:53 mais aussi, c'est une compétence que nous demandons
01:14:56 de plus en plus dans le groupement de maîtrise d'oeuvres,
01:14:58 où on a des compétences techniques,
01:15:00 du paysage, de même des écologues,
01:15:02 qu'on demande de plus en plus.
01:15:03 Il y a la compétence concertation,
01:15:05 donc on demande des concertateurs,
01:15:07 puisque c'est un vrai métier.
01:15:09 Il faut des méthodes qui sont en plus adaptées
01:15:11 à chaque territoire, chaque contexte,
01:15:13 à chaque souhait politique aussi d'associer la population,
01:15:16 qui doit intervenir à tous les stades,
01:15:17 donc dès le stade de la conception.
01:15:19 Donc nous, on fait aussi beaucoup de balades,
01:15:21 d'ateliers participatifs, jusqu'à la réalisation.
01:15:24 On organise des ateliers de plantation d'arbres
01:15:27 avec les enfants, mais pas uniquement,
01:15:29 pour associer au maximum les habitants
01:15:31 à la fabrique de la ville.
01:15:33 Et ça ne s'arrête, ça va au-delà de la conception,
01:15:37 ça va jusqu'à la fabrication et la gestion.
01:15:39 -Oui, on n'a pas forcément la même façon d'agir
01:15:44 selon qu'il y a déjà des habitants,
01:15:47 de l'existant ou pas.
01:15:48 Nous, on a deux situations très contrastées.
01:15:51 Sur le noyau villageois qu'on préserve intégralement,
01:15:54 on va vraiment sur place avec des choses assez ludiques
01:15:57 pour faire participer les habitants, les enfants,
01:15:59 à travailler sur leurs espaces publics
01:16:01 et un certain nombre d'enjeux,
01:16:02 notamment la renaturation du ruisseau,
01:16:04 des choses qui sont très parlantes et très imagées
01:16:07 et qui permettent de faire de la construction assez ludique
01:16:10 sur le terrain, assez festive, même par moments.
01:16:14 On arrive à se réapproprier son espace.
01:16:16 Et sur le futur parc,
01:16:17 on est partis pour faire un dialogue compétitif
01:16:19 et on va monter un comité citoyen
01:16:22 avec un panel qui sera réalisé
01:16:23 pour à la fois représenter les populations locales
01:16:26 et les populations plus globales de la métropole,
01:16:29 vu que ce parc aura aussi une dimension métropolitaine,
01:16:33 pour pouvoir accompagner l'avis sur les différents projets
01:16:36 qui seront remis et un avis qui sera présenté au jury
01:16:39 qui permettra de choisir le projet.
01:16:41 -Juste un petit point.
01:16:45 Je remarque dans nos propres équipes,
01:16:47 dans les bureaux de concepteurs, à la Genster,
01:16:50 une forte appétence, notamment des jeunes recrues,
01:16:53 pour travailler justement sur le côté participatif.
01:16:56 Ils développent des trésors d'inventivité
01:17:00 parce que ça leur plaît.
01:17:01 Ils ont un rapport direct à la population.
01:17:03 Il n'y a pas besoin d'attendre énormément d'années
01:17:05 que le projet se réalise et autres.
01:17:07 C'est en direct.
01:17:08 Ils ont un retour direct.
01:17:10 Ils savent exactement...
01:17:11 -Directement dans les conceptions.
01:17:14 -Retour direct dans la conception.
01:17:15 Déjà, comprendre ce qui marche,
01:17:17 quelle est la volonté.
01:17:19 La volonté, elle va pratiquement à chaque fois
01:17:21 vers plus de végétalisation, plus de biodiversité.
01:17:25 Les gens ont vraiment...
01:17:26 Ils nous étonnent parfois
01:17:28 en étant bien au-delà des exigences des élus,
01:17:31 y compris en disant qu'on veut encore moins de voitures
01:17:34 que ce qui est prévu.
01:17:35 Ça peut arriver aussi et ça arrive assez souvent.
01:17:37 Ils veulent beaucoup plus d'espace piétonnier
01:17:40 et de diminuer la place de la voiture.
01:17:43 Mais moi, ce qui m'étonne, de mon côté, je dirais,
01:17:45 c'est cette forte appétence,
01:17:48 en imaginant le côté ludique,
01:17:50 justement, que vous évoquiez tout à l'heure,
01:17:51 différents jeux pour que la population soit prise
01:17:55 non seulement dans des visites de sites,
01:17:57 mais qu'il y ait des sortes de jeux avec des cartes,
01:17:59 avec des grands plans sur des tables
01:18:02 pour qu'il y ait un rapport à l'échelle du site.
01:18:05 Quel est son importance dans l'échelle de tout le territoire ?
01:18:08 Et on peut aussi parler d'autres points qui sont importants
01:18:11 et quelles sont les relations qu'on doit mettre en place,
01:18:14 même si ça va au-delà du terrain considéré.
01:18:17 Et ça, on a énormément d'avis.
01:18:20 C'est très constructif, ce genre de réunion.
01:18:23 C'est de la co-construction,
01:18:25 de la co-conception réelle sur le site, in situ.
01:18:28 Et c'est très important pour tous les territoires à développer.
01:18:31 Merci beaucoup.
01:18:33 J'aurais voulu passer à une phase de questions,
01:18:35 mais on me fait des grands signes
01:18:36 que le temps est déjà largement dépassé.
01:18:39 Non, on peut ?
01:18:40 Une question ? Ah, voilà.
01:18:42 On m'autorise une question.
01:18:43 (Rires)
01:18:45 Bien. Alors, qui souhaite poser une question ?
01:18:48 Alors, Michel.
01:18:50 (Propos inaudibles)
01:18:58 Oui, merci.
01:19:00 Oser l'aménagement, je vais rajouter,
01:19:05 oser l'évaluation des impacts de toutes les belles solutions
01:19:09 qui ont été présentées en début d'après-midi, là.
01:19:13 Et ça, c'est quelque chose...
01:19:15 Je dis "oser" parce qu'en fait, ce n'est pas dans la culture.
01:19:18 Ce n'est pas dans la culture, en particulier en France.
01:19:20 L'évaluation, c'est quelque chose
01:19:22 qu'on ne fait pas naturellement.
01:19:23 Et je parle bien de l'évaluation exsantée,
01:19:26 c'est-à-dire en phase de conception,
01:19:28 comparer différentes variantes d'aménagement,
01:19:30 en particulier en prenant en compte
01:19:31 le critère de l'impact environnemental.
01:19:34 Et simplement, pour donner le courage,
01:19:37 d'oser, parce qu'en fait, le problème,
01:19:38 c'est que dès qu'on quantifie, on n'a pas 20 sur 20.
01:19:41 Et les premiers qui se jettent à l'eau vont être critiqués,
01:19:44 que ce soit les élus, les aménageurs, les services.
01:19:47 Donc, c'est un vrai risque.
01:19:48 C'est pour ça que j'emploie à dessein le terme "oser".
01:19:51 Mais en même temps, je voudrais dire qu'il faut y aller.
01:19:55 Il faut y aller d'abord parce que j'ai vraiment la conviction
01:19:58 que ce sont ceux qui ne mesurent pas
01:20:00 qui, dans quelques années, vont être critiqués.
01:20:02 Mais il faut y aller parce que déjà, certains y vont.
01:20:04 Alors, dans la salle, il y a un certain nombre d'ambassadeurs.
01:20:08 Voilà, on peut citer certains aménageurs de tous types,
01:20:10 des aménageurs privés comme Eiffage, par exemple,
01:20:12 ou des EPL comme Europolia,
01:20:15 des EPA comme Epamarn,
01:20:17 mais également, bien sûr, comme Euromède.
01:20:19 Et pourquoi ils y vont ?
01:20:21 Et Aurélie l'a dit,
01:20:22 c'est parce qu'en fait, il y a eu un travail de fond
01:20:25 par des grands organismes techniques,
01:20:27 CRMA, CSTB, Efficacity,
01:20:30 nous, on est le petit pousset dans cette histoire,
01:20:31 mais un travail de fond qui peut rassurer,
01:20:34 parce que depuis cinq ans, avec l'ADEME,
01:20:37 une méthode a été mise au point
01:20:40 qui permet d'avoir des résultats fiables,
01:20:42 une méthode nationale qui permet de comparer les projets entre eux,
01:20:45 qui donne confiance, parce que ce n'est pas chacun
01:20:46 qui utilise la méthode un peu comme ça l'arrange.
01:20:49 Donc ce socle technique doit permettre
01:20:51 de rassurer tous les acteurs et de donner confiance.
01:20:55 Et donc, vraiment, moi, je recommande fortement
01:20:57 d'oser, de quantifier les impacts,
01:20:59 parce que, comme vous le savez, pour atteindre les objectifs 2030,
01:21:02 il va juste falloir doubler, voire tripler
01:21:04 notre effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
01:21:07 Or, les villes, c'est 2/3 du problème.
01:21:10 Et au sein des villes, ça a été montré
01:21:12 dans toutes les études depuis un an
01:21:13 dans le cadre de la feuille de route
01:21:15 de décarbonation de l'aménagement du ministère.
01:21:16 L'aménagement pèse lourd.
01:21:19 Voilà, donc il faut y aller pour atteindre ce défi
01:21:21 très ambitieux de faire fois 2, fois 3.
01:21:23 Il n'y a pas d'autre solution que de mesurer l'impact
01:21:25 des solutions qu'on imagine.
01:21:27 Je ne sais pas si ça appelle réponse,
01:21:30 si peut-être Aurélie a un témoignage
01:21:33 sur, justement, les démarches d'évaluation
01:21:35 engagées à Euromède.
01:21:37 Oui, je pense qu'effectivement,
01:21:38 c'est toujours une amélioration continue, l'aménagement.
01:21:41 C'est pour ça que j'ai essayé de rappeler
01:21:43 Euroméditerranée depuis ses fondements
01:21:44 et on en est aujourd'hui.
01:21:45 Je pense que l'aménagement,
01:21:47 il est le reflet de son époque aussi, de son histoire
01:21:49 et qu'il faut avoir la capacité,
01:21:50 sans avoir un regard critique démoralisant,
01:21:54 mais de regarder ce qui a été fait.
01:21:55 En général, on part avec des bonnes ambitions.
01:21:57 On essaie de faire les choses bien,
01:21:59 mais il y a des choses qui fonctionnent mieux que d'autres
01:22:01 sur les aspects environnementaux
01:22:02 comme sur les aspects sociaux, d'ailleurs,
01:22:03 sur plein d'aspects.
01:22:05 Donc je pense qu'il faut oser faire effectivement
01:22:08 ce point d'étape, ces retours d'expérience,
01:22:11 ces évaluations pour pouvoir être
01:22:12 en mesure de cette amélioration continue sur ces sujets.
01:22:15 Après, quand on s'engage comme vous le faites,
01:22:17 et on le fera aussi sur la sobriété
01:22:19 de la gestion des terres,
01:22:21 on sait que l'impact sera positif.
01:22:23 A priori, utiliser aucune terre extérieure,
01:22:26 il n'y a pas besoin d'évaluer très longtemps,
01:22:28 mais sur tout ce qui est acte de construire bâti,
01:22:30 il y a beaucoup de choses à mesurer
01:22:32 parce qu'on met tous tellement de critères aussi
01:22:35 que ça peut être assez perturbant
01:22:36 pour les opérateurs de construction
01:22:38 avec lesquels on travaille.
01:22:40 Donc je pense que c'est important aussi
01:22:41 pour notre écosystème
01:22:42 qu'on sache prioriser et mesurer
01:22:44 là où on met notre énergie
01:22:45 par rapport aux grands défis environnementaux
01:22:46 parce qu'il y a tellement de sujets à traiter
01:22:48 que parfois, ça peut être sclérosant
01:22:51 et que ça peut finir par mettre l'accent
01:22:53 sur des choses qui ne sont pas forcément
01:22:54 à plus fort impact.
01:22:56 Je vais vous raconter une anecdote assez drôle.
01:22:58 C'est qu'on s'était engagé dans une centrale de mobilité
01:23:00 sur les fabriques avec Bouygues
01:23:01 où on pensait des systèmes extrêmement performants.
01:23:04 Et au bout d'un an et demi de réflexion,
01:23:05 on s'est rendu compte que la mesure à plus fort impact,
01:23:07 c'était juste d'apprendre aux gens à faire du vélo.
01:23:10 Donc c'est tout bête,
01:23:11 mais si ça a plus d'impact que des choses
01:23:13 extrêmement compliquées,
01:23:15 allons-y, apprenons à faire du vélo.
01:23:17 -Effectivement, mesurer, c'est très important.
01:23:25 J'ai un exemple que je n'ai pas montré aujourd'hui,
01:23:26 c'est Nantes,
01:23:28 le travail sur la place de la Petite Hollande,
01:23:30 un projet qu'on avait gagné il y a pas mal de temps,
01:23:32 il y a 6 ans.
01:23:33 À l'époque, on n'était peut-être pas encore
01:23:35 aussi pointus qu'aujourd'hui dans la mesure,
01:23:36 dans l'anticipation de ce que le projet va transformer,
01:23:41 pour réduire les températures et autres.
01:23:43 Le même projet qui n'a pas encore été réalisé aujourd'hui,
01:23:45 on a fait cette expérience de mesurer
01:23:48 les différentes températures
01:23:49 et on s'est rendu compte que le projet n'était pas parfait.
01:23:52 Et les ambitions de la population,
01:23:57 tout un travail participatif qui portait sur le...
01:23:59 Je dirais, au centre de la place,
01:24:01 c'était le marché à l'époque,
01:24:02 donc qui était sur un espace minéral complètement ouvert.
01:24:05 Eh bien, les différentes évaluations
01:24:09 ont permis à la population et à nous-mêmes
01:24:11 de modifier notre projet.
01:24:12 Il faut que les concepteurs soient aussi capables de modifier
01:24:14 en fonction des mesures dont on parlait, monsieur, tout de suite.
01:24:18 Et donc, le marché, on l'a déplacé sous un maille d'arbre
01:24:20 qui existe déjà, qui est en limite,
01:24:23 et le coeur de la place devient un espace fortement biodiverse,
01:24:28 où c'est la ripicille, comme on dit,
01:24:30 donc la végétation naturelle de la Loire
01:24:32 qui envahit le centre-ville.
01:24:34 Et ça, c'est fortement demandé par la population.
01:24:36 Et cette solution-là, et bien sûr,
01:24:39 dans tout ce qui est mesure de l'abaissement de la température,
01:24:43 complètement évidente et complètement appréciée.
01:24:46 Donc la balle est aussi dans le camp des concepteurs.
01:24:48 Il faut qu'on tire toutes les leçons des mesures,
01:24:53 des anticipations et qu'on travaille avec en continu.
01:24:55 Même quand les projets sont longs,
01:24:56 peut-être, si on a de nouvelles données,
01:24:59 on améliore les choses.
01:25:00 -Oui, c'est ça, avec l'idée de ne pas hésiter
01:25:01 à revenir sur ce qu'on a pu faire
01:25:03 en venant avec des nouvelles données,
01:25:04 avec l'occupation et d'arriver, finalement,
01:25:07 et remettre l'ouvrage sur le métier
01:25:09 autant de fois qu'il le faudra.
01:25:11 Ecoutez, merci beaucoup à toutes et à tous.
01:25:13 Je crois qu'un panel d'expériences
01:25:16 qui montre que, finalement,
01:25:17 environnement et aménagement sont tout à fait compatibles
01:25:20 et même, au contraire, totalement mixables.
01:25:23 Et je crois qu'effectivement,
01:25:25 ça donne plein d'idées pour l'avenir.
01:25:27 Merci beaucoup.
01:25:29 (Applaudissements)
01:25:31 -Merci beaucoup à cette table ronde.
01:25:47 Merci de l'avoir animée.
01:25:50 Juste...
01:25:52 Donc, on va enchaîner sur la dernière table ronde
01:25:54 avant de se séparer.
01:25:57 Alors, sur cette dernière table ronde,
01:25:59 elle est un petit peu particulière
01:26:00 parce que, comme je l'ai dit ce matin en introduction,
01:26:01 on devrait avoir la présentation du projet de l'Isle-et-Rose
01:26:04 par monsieur Vincent Jambrin, son maire,
01:26:07 pour la raison que je vous ai évoquée ce matin,
01:26:08 donc il ne sera pas présent.
01:26:10 Et la particularité de ce projet aussi,
01:26:11 c'était le seul projet d'un aménageur privé
01:26:13 qui était présenté aujourd'hui.
01:26:14 Donc, on a un peu embêté par rapport à la mixité
01:26:16 dont je vous ai parlé ce matin.
01:26:18 Donc, chers aménageurs privés qui êtes dans la salle,
01:26:20 rassurez-vous, la prochaine fois, il y en aura.
01:26:25 Donc, juste un mot, quand même,
01:26:29 sur ce projet de l'Isle-et-Rose,
01:26:30 et avec l'accord du maire,
01:26:32 j'imagine qu'on sera en mesure
01:26:34 de vous le représenter à une prochaine séance.
01:26:37 C'était un peu un symbolique de savoir-faire
01:26:40 d'une collectivité qui a pris les choses en main
01:26:42 sur une commune de banlieue et d'Île-de-France,
01:26:45 puisque nous parlons rarement d'Île-de-France
01:26:48 dans ces échanges du RNA.
01:26:50 Je ne sais pas pourquoi, c'est le hasard des choses.
01:26:53 Et donc, c'est un sujet avec un maire bâtisseur,
01:26:55 un maire qui a envie, un maire jeune,
01:26:57 et un maire qui a envie de faire changer
01:26:59 certains quartiers de sa ville.
01:27:02 Bon, il l'a peut-être payé à ses dépens, malheureusement,
01:27:05 mais en toute cas de cause,
01:27:06 il a fait en sorte de faire accepter ses projets
01:27:09 dans des quartiers difficiles, dans des quartiers en rue,
01:27:13 et aussi dans des quartiers à proximité
01:27:15 des futurs transports en commun,
01:27:17 puisque l'une des deux AC en question
01:27:19 se situe au pied d'une des lignes,
01:27:21 la ligne 14 du Grand Paris,
01:27:23 qui va ouvrir l'année prochaine.
01:27:25 Donc, je vous donnerai rendez-vous
01:27:27 à une prochaine séance du RNA
01:27:29 en espérant pouvoir vous présenter
01:27:31 ces projets dynamiques.
01:27:33 Donc, je vais appeler sur scène
01:27:35 les dernières personnes
01:27:38 pour la dernière table ronde, la séquence numéro 4.
01:27:41 Alors, il y a eu un peu de...
01:27:43 Le sujet était un peu spoilé
01:27:44 par les tables rondes précédentes,
01:27:45 puisque le sujet, c'est l'acceptabilité,
01:27:47 l'aménagement pour faire sens et répondre
01:27:49 aux attentes des citoyens et des entreprises.
01:27:51 Donc, vous avez déjà beaucoup parlé
01:27:52 de concertation,
01:27:54 d'intérêt des populations au projet.
01:27:57 Donc, on va essayer d'aller un peu plus loin
01:27:58 sur cette thématique-là.
01:28:00 Donc, j'appelle Adrien Gros,
01:28:02 directeur de l'aménagement urbain d'Aquitanis,
01:28:05 qui va animer cette séance.
01:28:08 Et je le remercie à double titre.
01:28:10 Un, de l'animer, c'est pas simple,
01:28:12 et deux, d'avoir réorganisé complètement le programme
01:28:14 à la dernière minute,
01:28:15 suite à la défection de la ville de l'Aïlée-Rose.
01:28:19 Donc, j'appelle également Nora Sego,
01:28:21 l'habitier, adjointe au maire d'Annecy,
01:28:23 en charge de l'aménagement durable et de l'habitat,
01:28:27 en duo avec Clément Blanchet, architecte urbaniste.
01:28:30 Et enfin, Jérôme Gauze,
01:28:31 que je remercie à double titre,
01:28:32 puisque lui, il s'est pris au jeu
01:28:34 de venir sur scène à la dernière minute.
01:28:37 Donc, Jérôme Gauze,
01:28:38 directeur général de la FAB.
01:28:42 -Bonjour à tous.
01:28:51 Merci, Nicolas.
01:28:53 On a droit à combien de minutes de retard, du coup,
01:28:55 par rapport au...
01:28:57 Un quart d'heure ?
01:28:58 Donc, j'ai le plaisir d'animer cette table ronde
01:29:02 aux côtés de Nora Sego, l'habitier,
01:29:06 vous êtes adjointe au maire,
01:29:08 en charge de l'aménagement durable et de l'habitat
01:29:12 pour la ville d'Annecy. Bonjour.
01:29:13 Aux côtés de Clément Blanchet,
01:29:15 qu'on ne présente plus, architecte urbaniste.
01:29:18 Bonjour, Clément.
01:29:19 Et vous allez revenir sur votre expérience d'Annecy
01:29:22 et de comment vous pensez le développement
01:29:24 de cette ville attractive
01:29:27 dans un territoire aussi contraint
01:29:29 entre lacs et montagnes.
01:29:32 Et puis, en compagnie de Jérôme Gauze,
01:29:33 donc merci, Jérôme, qu'on ne présente plus,
01:29:36 un habitué de la scène du RNA.
01:29:39 Voilà. Et qui reviendra et qui alimentera
01:29:42 la table ronde, du coup, sur un certain nombre
01:29:44 de dispositifs d'accompagnement,
01:29:48 de concertation, de dialogue, de débat public,
01:29:51 pour venir aussi illustrer un certain nombre de propos
01:29:54 qui ont déjà été tenus sur ce thème.
01:29:57 Alors, je ne vais pas, à ce moment-là de la journée,
01:30:00 se redire les bienfaits de l'aménagement
01:30:03 pour accompagner les transformations du territoire.
01:30:06 Simplement de se rappeler que ce qui, aujourd'hui,
01:30:10 nous a amené à être experts entre élus et aménageurs
01:30:14 sur la façon de gérer des contradictions,
01:30:17 des contradictions qu'on commençait à bien maîtriser,
01:30:20 de l'ordre de comment apporter une offre de qualité
01:30:25 en tenant un prix raisonnable pour loger le plus grand nombre,
01:30:30 pour assurer la mixité sociale,
01:30:32 comment maintenir des activités sur les territoires
01:30:36 ou les repositionner là où nos projets d'aménagement
01:30:39 ou les lois du marché ont tendance à les évincer,
01:30:41 alors qu'elles sont pourtant indispensables
01:30:43 à nos territoires, à leur fonctionnement,
01:30:47 ou encore, même, comment oeuvrer pour l'intérêt général
01:30:50 tout en préservant ou en respectant
01:30:52 certains intérêts particuliers.
01:30:55 Il y en a plein d'autres, des injonctions.
01:30:56 Aujourd'hui, elles semblent un peu remises à jour,
01:30:59 ou en tout cas remises en jeu,
01:31:01 là où on était un peu habitués à bien les manipuler,
01:31:03 maintenant, et à avancer sur nos projets.
01:31:06 En effet, il y a les enjeux climatiques
01:31:07 qui viennent changer notre rapport
01:31:09 au développement urbain,
01:31:12 qui nous font poser des questions,
01:31:14 même sur ce qu'il faut faire, sur ce qu'il ne faut plus faire.
01:31:16 On ne sait plus très bien, d'ailleurs,
01:31:17 même des fois, s'il faut faire ou ne pas faire.
01:31:20 Et ce n'est pas neutre dans nos métiers
01:31:23 et dans les temporalités qu'on gère aussi sur le temps long.
01:31:26 Une certaine fragilité de la démocratie,
01:31:28 certains parlent même de crise démocratique,
01:31:30 mais en tout cas, d'élus et de l'Assemblée des libérants,
01:31:32 qui sont de plus en plus en difficulté
01:31:34 pour se sentir légitimes sur leur mandat
01:31:38 et d'autres voies aussi de dialogue
01:31:40 qui s'ouvrent de démocratie plus participative,
01:31:44 pour ouvrir davantage le dialogue, pour écouter plus,
01:31:46 mais tout en restant aussi
01:31:47 dans le cadre de cette démocratie représentative.
01:31:51 Et puis enfin, autour de ces deux faits-là,
01:31:53 une musique ou des signaux faibles
01:31:57 ou parfois même très forts
01:31:59 sur des interrogations, des critiques
01:32:01 sur le sens et la pertinence de nos actions d'aménager,
01:32:05 de construire, de transformer
01:32:08 dans des formes et des échelles
01:32:09 qui, parfois, on nous dit qu'elles sont dissonantes
01:32:12 ou pas cohérentes avec des identités de territoire
01:32:14 ou même avec les enjeux d'avenir.
01:32:17 Donc si aujourd'hui, effectivement,
01:32:22 l'aménagement a su tenir des gages de qualité,
01:32:25 de qualité programmatique, architecturale, etc.,
01:32:28 comment, aujourd'hui, ces nouveaux enjeux,
01:32:32 ces nouvelles contraintes
01:32:35 permettent de préserver la qualité ?
01:32:37 Sous quelles conditions on peut la préserver ?
01:32:39 Est-ce que cette qualité
01:32:40 est remettre en jeu aussi au regard
01:32:42 des capacités financières,
01:32:44 des capacités d'action, des collectivités ?
01:32:46 Est-ce qu'elle est à hiérarchiser
01:32:48 par rapport à d'autres objectifs
01:32:50 qui pourraient apparaître plus importants,
01:32:52 plus prioritaires aujourd'hui ?
01:32:54 Et puis, quel est le rôle de l'aménageur
01:32:56 aujourd'hui et demain, finalement,
01:32:57 auprès de la collectivité ?
01:32:59 Quel est le rôle de ce binôme
01:33:00 pour tenir cette qualité ?
01:33:03 Et puis, on sent bien que cette qualité,
01:33:04 elle n'est pas suffisante
01:33:06 pour garantir l'acceptabilité des projets.
01:33:09 Donc de comprendre un peu
01:33:10 quels sont les autres ingrédients
01:33:11 qui en garantissent l'acceptabilité,
01:33:13 à quel moment on arrive à faire sens,
01:33:15 finalement, sur ces projets.
01:33:17 Je dirais même plus loin en se disant,
01:33:19 est-ce que regarder l'acceptabilité
01:33:21 sous un autre angle, c'est-à-dire,
01:33:23 est-ce qu'on doit rendre acceptable
01:33:25 ce qu'on a l'habitude déjà de faire
01:33:27 ou est-ce qu'on peut se donner
01:33:29 des marges de manœuvre, finalement,
01:33:31 qui permettent de requestionner
01:33:32 des conditions d'acceptabilité
01:33:34 de projets sur des territoires ?
01:33:36 Donc des marges de manœuvre
01:33:37 en termes de densité, de programme.
01:33:39 Et ça invite tout de suite
01:33:43 à penser d'autres dispositifs,
01:33:46 la place de la gouvernance citoyenne
01:33:48 dans tout ça
01:33:50 et le rôle de l'aménageur, bien sûr,
01:33:51 aux côtés de la collectivité.
01:33:53 Et puis, de voir un peu
01:33:54 si tout ça est finalement assez pertinent,
01:33:56 est-ce que ça crée réellement
01:33:57 de l'acceptabilité ?
01:33:59 Est-ce que ça continue de concourir
01:34:00 à la qualité de nos projets ?
01:34:02 Voilà un peu toutes les questions
01:34:03 qu'on va essayer d'aborder.
01:34:05 On ne va pas y répondre.
01:34:06 C'est souvent le but aussi de cette table ronde
01:34:07 et de pouvoir, en tout cas,
01:34:09 se questionner autour de ça
01:34:11 avec nos intervenants.
01:34:13 Donc, Nora, vous venez d'Annecy.
01:34:17 Et avant peut-être de nous présenter,
01:34:18 de nous parler de la démarche Annecy 2050
01:34:21 et du label Bien construire,
01:34:22 peut-être de nous dire quelques mots
01:34:24 sur votre compréhension,
01:34:25 votre regard sur ce territoire,
01:34:27 sur ces enjeux de développement
01:34:28 et puis sur ces enjeux de transition
01:34:30 environnementale et sociale.
01:34:32 -Bonsoir... Ca marche ?
01:34:38 Bonsoir à tous.
01:34:40 Je ne sais pas qu'on est un peu concentrés.
01:34:42 C'est vrai que la journée a été très lourde
01:34:43 et très intense et en même temps très riche.
01:34:45 Moi, j'ai appris beaucoup de choses.
01:34:46 Je suis très contente d'être venue
01:34:47 et surtout d'avoir été invitée.
01:34:49 Donc, merci à vous tous.
01:34:52 Concernant justement Annecy,
01:34:54 alors, je vous ai présenté
01:34:55 un petit portrait de la ville d'Annecy.
01:34:58 Aujourd'hui, les données qu'on a,
01:35:01 c'est qu'on est donc une ville attractive.
01:35:04 Tout le monde connaît Annecy
01:35:05 d'un point de vue touristique,
01:35:07 coincée entre, effectivement,
01:35:10 je dirais, ce côté carte postale
01:35:13 que peut...
01:35:15 Ca peut vous donner un peu...
01:35:18 Ce côté carte postale
01:35:19 que tout le monde a en tête.
01:35:21 Et puis, le côté aussi,
01:35:24 on est frontalier, c'est-à-dire
01:35:26 qu'on a aussi toute l'attractivité de Genève.
01:35:28 Et là, aujourd'hui, Annecy,
01:35:30 un territoire qui fait 70 km²,
01:35:34 donc qui sort d'une fusion des communes,
01:35:37 une des plus importantes au niveau national,
01:35:39 de 6 communes.
01:35:41 Donc, j'y reviendrai tout à l'heure
01:35:42 parce que je pense que c'est vraiment le sujet.
01:35:45 Donc, 6 communes, 51...
01:35:48 Alors, j'arrive plus à avoir mon slide de long.
01:35:52 On a donc 51 quartiers en statistiques.
01:35:55 Ce qu'il faut retenir, surtout,
01:35:56 c'est qu'on a un indice de vieillesse important,
01:35:59 mais tout le monde l'a dit
01:36:01 depuis le début de la matinée et de la journée.
01:36:04 On a, aujourd'hui, des actifs,
01:36:06 63 % de travailleurs à Annecy.
01:36:09 Et, en gros, on a beaucoup de cadres supérieurs,
01:36:12 finalement, en termes de population.
01:36:14 On a beaucoup plus de cadres que d'employés.
01:36:18 Et ce qui fait aussi cette richesse que la ville d'Annecy a,
01:36:21 c'est cette attractivité dynamique d'emploi
01:36:25 qui fait qu'on a un taux de chômage
01:36:27 pratiquement à zéro.
01:36:29 On est en plein emploi,
01:36:32 ce qui n'est pas le cas tout au niveau national.
01:36:34 Mais, en tout cas, nous, aujourd'hui,
01:36:36 c'est même notre difficulté en termes de recrutement,
01:36:38 aussi bien dans les collectivités territoriales,
01:36:40 mais aussi au sein de nos entreprises.
01:36:41 Donc, ça, ça va être, je dirais,
01:36:43 dans les années qui viennent, une véritable problématique
01:36:47 en termes d'activité.
01:36:49 On le voit ici, 71 800 emplois et 50 % dans les services.
01:36:54 On est, aujourd'hui, très clairement,
01:36:57 avec une taille de population et de ménage à 1,99.
01:37:00 J'y reviendrai tout à l'heure, parce que ça aussi,
01:37:02 ça génère des difficultés,
01:37:05 mais pas que à Annecy, mais dans les territoires,
01:37:07 ce desserrement de population,
01:37:09 et voilà, qui fait qu'il faut produire,
01:37:12 non pas simplement pour les personnes
01:37:13 qui veulent venir habiter dans nos territoires,
01:37:15 mais il faut aussi produire pour les personnes
01:37:16 qui sont là.
01:37:17 Donc, là aussi, c'est un véritable enjeu.
01:37:21 Donc, dire d'Annecy, aujourd'hui,
01:37:23 c'est une ville qui prend une ampleur assez importante,
01:37:26 130 000, au travers d'un EPCI
01:37:28 qui a donc aussi s'élargi en 2017.
01:37:32 Donc, à la fois, on a vécu, à la fois,
01:37:35 une fusion des communes,
01:37:37 et à la fois, un agrandissement de l'EPCI.
01:37:39 On est passé à 290 000 habitants, 34 communes,
01:37:43 ce qui fait qu'aujourd'hui, depuis 2017,
01:37:46 finalement, on est encore dans cet exercice
01:37:50 de pouvoir digérer, je le dis comme ça,
01:37:52 digérer cette fusion qui était, à ce moment-là,
01:37:55 un véritable tsunami, très clairement.
01:37:58 Je crois qu'au niveau, en termes de modèle,
01:38:01 on n'a pas encore connu ça au niveau national,
01:38:03 donc on y suit un peu les plâtres,
01:38:05 à la fois au niveau de notre administration,
01:38:07 mais aussi, je dirais, en termes de gouvernance,
01:38:10 puisque là, très clairement,
01:38:12 on a des changements de paradigmes,
01:38:13 mais en même temps, j'apporterai aussi
01:38:15 des éléments positifs.
01:38:16 Il n'y a pas qu'un tableau sombre de la fusion,
01:38:19 mais il y a aussi tous les éléments positifs
01:38:21 qu'on va pouvoir avancer sur le sujet.
01:38:25 Donc là, pour ce qui concerne son portrait,
01:38:29 ensuite, on a...
01:38:30 -On va faire un petit détour, effectivement,
01:38:32 sur 2 opérations que vous avez pu suivre,
01:38:35 qui sont concédées par Terrachtem,
01:38:37 donc la SEM locale, donc Prébille et Passerelle,
01:38:40 et peut-être nous dire, au travers de ces opérations,
01:38:42 aussi, qu'il y a un bel héritage,
01:38:44 parce que plutôt précurseur,
01:38:45 comment votre retour d'expérience, finalement,
01:38:47 sur ce travail avec un aménageur,
01:38:49 est-ce que vous pouvez en attendre,
01:38:51 aujourd'hui et demain,
01:38:52 au regard des enjeux d'une ville comme Annecy
01:38:54 et des enjeux qui sont aujourd'hui les nôtres ?
01:38:58 -Alors, simplement, par rapport au portrait
01:39:01 que j'ai donc dressé d'Annecy,
01:39:02 entre son contexte à la fois économique de population,
01:39:05 mais aussi son actualité en termes de fusion
01:39:08 et d'un point de vue de gouvernance,
01:39:10 et je dirai après, je parlerai de politique,
01:39:13 aujourd'hui, ces deux exemples d'écoquartiers des Passerelle
01:39:16 et d'écoquartiers de Prébille,
01:39:18 ce sont des écoquartiers qui étaient naissants déjà
01:39:21 et qui ont été élaborés bien avant la fusion des communes.
01:39:25 Donc je trouvais que c'était intéressant de se dire
01:39:27 que ces quartiers datent... Enfin, il y a plus de 10 ans,
01:39:30 on était déjà dans une phase de précurseur
01:39:33 sur le département de la Haute-Savoie.
01:39:34 C'est un des quartiers qui a été le premier labellisé,
01:39:37 l'écoquartier des Passerelle,
01:39:39 que j'ai aussi piloté à ce moment-là,
01:39:41 sur la commune déléguée, on va parler maintenant,
01:39:43 de Cranjevrier.
01:39:44 Ce quartier, en fait, était...
01:39:47 Pareil, c'est un peu ce qu'on a vu depuis ce matin,
01:39:49 c'est-à-dire un quartier réhabilité avec une site en friche,
01:39:53 donc site industriel, famille OSDA,
01:39:56 et donc, je rappelle, c'est les papiers...
01:39:59 Les papiers qui ont permis de faire les cartes Michelin.
01:40:05 Donc, cette usine, finalement,
01:40:08 occupait 90 % de la superficie.
01:40:11 Et à ce moment-là, la ville de 18 000 habitants de Cranjevrier
01:40:15 n'avait sûrement pas les capacités
01:40:17 de pouvoir porter un tel dossier.
01:40:19 Et ça, effectivement, je reconnaissais un petit peu
01:40:22 le sujet de ce matin du maire qui a présenté son projet.
01:40:27 Fait qu'à un moment donné, cette friche industrielle
01:40:32 a été rachetée par un promoteur.
01:40:34 Et à ce moment-là, c'est là où l'aménageur
01:40:37 avec qui nous avons travaillé
01:40:41 pouvait porter cette friche à ses côtés
01:40:43 dans le cadre d'un PUP, un projet partenariat public,
01:40:46 privé-public, qui fait qu'on a donc élaboré ce dossier avec lui,
01:40:51 donc cet écoquartier, qui est assez exceptionnel en soi
01:40:55 parce qu'il a donc intégré,
01:40:57 et j'entendais tout à l'heure l'agence Euter le dire,
01:41:00 directeur, c'est d'intégrer le vivant.
01:41:03 Je crois qu'on est reparti, parce que là, on voit bien,
01:41:04 90 % sont finalement bien occupés.
01:41:07 Et le vivant, en fait, c'est ce déversoir du lac d'Annecy,
01:41:12 le thieu, qui était complètement, je dirais,
01:41:16 recouvert par l'industrialisation.
01:41:18 Et à ce moment-là, l'idée, c'était de refaire renaître,
01:41:22 finalement, ces répicilves, ce thieu,
01:41:25 et redonner, finalement, de la nature
01:41:28 à cette friche, finalement,
01:41:31 qui, au final, on avait 60 % de renaturation sur ce site.
01:41:35 Donc, j'avance là-dessus, parce que c'était...
01:41:38 Voilà, donc, finalement,
01:41:40 on a un nouveau quartier ultracentre,
01:41:43 donc très proche de la centralité de cette ville,
01:41:46 de Crans-Jeuvrier,
01:41:48 avec une labellisation, en 2017.
01:41:51 Quand je parle de ce secteur-là,
01:41:52 c'est que là, on a vraiment un exemple typique.
01:41:55 On a une densification de 658 logements
01:42:00 avec une mixité,
01:42:02 avec une élaboration d'un montage opérationnel
01:42:05 qui était assez atypique à l'époque.
01:42:06 Maintenant, effectivement, ça devient courant.
01:42:09 -Ca le reste. -Voilà, mais ça le reste encore un peu.
01:42:12 Et on a donc aussi, dans ces opérations d'habitat,
01:42:16 fait rentrer le bailleur social dans des montages
01:42:19 auprès du privé, c'est-à-dire qu'ils ont monté une société
01:42:22 auquel le bailleur social a pu entrer en action,
01:42:25 en actionnaire, et donc pouvoir construire en propre
01:42:28 aux côtés du promoteur dans le cadre de ce pub.
01:42:30 Donc ça permet aussi, grâce à l'aménageur,
01:42:34 de pouvoir élaborer, innover dans des montages,
01:42:37 finalement, pour pouvoir répondre à la commande politique,
01:42:41 puisque la commande politique, au départ,
01:42:43 et ça, effectivement, c'est important de le rappeler,
01:42:46 c'est que ce site, on le souhaitait mixte,
01:42:49 c'est-à-dire à la fois de l'habitat, de l'économie,
01:42:52 et pas de commerce, puisqu'il y avait une centralité,
01:42:55 on ne voulait pas que ça soit concurrentiel.
01:42:57 Et là, pour le coup, quand on a commencé à réfléchir
01:43:01 à ce secteur, on a découvert ce patrimoine industriel
01:43:07 était important, puisque ça fait partie de l'histoire
01:43:09 de cette ville, ce patrimoine industriel était important
01:43:11 de pouvoir le figer, et souvent, on n'en a parlé un petit peu,
01:43:17 mais ce patrimoine, il doit être physique aussi,
01:43:20 parce que dans la tête des habitants,
01:43:21 il est important, il y a une histoire,
01:43:23 il y a des mémoires, et de pouvoir venir, finalement,
01:43:26 se recueillir et voir cette transformation du passé
01:43:29 d'une industrie, je dirais, papier,
01:43:32 finalement, à une industrie numérique,
01:43:34 et c'est un peu le cas, puisqu'on a fini par construire
01:43:38 en propre, puisque c'est l'aménageur
01:43:40 qui nous a donc soutenus, et recherché les fonds,
01:43:42 on parlait ce matin de capter des fonds financiers,
01:43:45 aussi bien de la Caisse des dépôts et de consignations,
01:43:47 mais aussi d'autres partenaires,
01:43:49 régions, fonds européens, et ainsi de suite,
01:43:51 de pouvoir maintenir un patrimoine industriel
01:43:55 assez important, 90 m de long,
01:43:57 qui est aujourd'hui le totem de l'Image Factory,
01:44:01 finalement, qui est un peu le fer de lance,
01:44:04 et le lieu que, je dirais, toute l'activité
01:44:08 et toutes les entreprises de l'image d'animation,
01:44:12 du Festival du film d'animation,
01:44:14 eh bien, ont souhaité, ont plutôt,
01:44:17 nous ont accompagné là-dessus,
01:44:19 et donc, on a pu le porter,
01:44:21 parce que c'est vrai qu'il fallait,
01:44:23 comme ce matin, j'entendais,
01:44:24 beaucoup de pugnacité, de courage,
01:44:28 parce que quand on a annoncé
01:44:29 qu'on voulait garder ce bâtiment,
01:44:31 qui était complètement, je dirais, à réhabiliter,
01:44:34 on a gardé finalement que les façades,
01:44:36 eh bien, oui, on nous traitait aussi de fous.
01:44:39 On était complètement fous de pouvoir...
01:44:42 de garder un tel bâtiment.
01:44:44 Donc, tout ça pour dire... J'avance là-dessus.
01:44:46 Voilà, 48 000 m2 de surface utile.
01:44:49 Donc, je dirais que déjà, en 2017,
01:44:53 bien avant, en 2011, on était déjà
01:44:55 dans une perspective sur une commune
01:44:58 de pouvoir se dire, il faut redonner la nature,
01:45:00 il faut redonner de la biodiversité,
01:45:03 et cette question de l'habitat,
01:45:05 de l'acceptabilité de l'habitat,
01:45:07 quand on voit qu'on est sur du R+12 aujourd'hui,
01:45:09 eh bien, quand on va se promener sur ce secteur,
01:45:12 la voiture est enterrée,
01:45:14 et très clairement, pendant le Covid,
01:45:17 les habitants de ce quartier,
01:45:18 pour retour et évaluation,
01:45:20 eh bien, n'ont jamais été aussi heureux,
01:45:22 je tiens à le dire,
01:45:23 parce qu'à 1 km à la ronde,
01:45:25 eh bien, on était dans une forme
01:45:27 d'écosystème de nature,
01:45:30 et je crois que cette colonne d'air sale du Thiou
01:45:32 a effectivement donné de la fraîcheur,
01:45:34 et ainsi de suite. Donc, je pense que c'est vraiment...
01:45:36 La densification n'est pas un véritable...
01:45:39 Je dirais que ce n'est pas le souci premier,
01:45:41 c'est la requalification et la renaturation des sites,
01:45:44 et c'est cet espace qu'on redonne,
01:45:46 et finalement, en quoi l'habitant peut gagner,
01:45:49 finalement, à cette densification,
01:45:51 et c'est bien cela, c'est-à-dire qu'est-ce qu'il peut...
01:45:53 Finalement, qu'est-ce que ça peut lui rapporter ?
01:45:55 Eh bien, je crois que c'est le bien-être,
01:45:57 et quand on parle environnement, santé,
01:45:59 je crois que c'est aussi cette notion de santé.
01:46:01 Je parlerais aussi tranquillité publique.
01:46:04 Je crois qu'il y a aussi cette notion
01:46:06 dans l'aménagement,
01:46:07 et qui n'est pas toujours bien présente,
01:46:10 mais en tout cas, que nous, élus, on peut ressentir,
01:46:12 que plus on est bien dans son logement,
01:46:15 on parlera tout à l'heure dans le cadre du référentiel,
01:46:17 plus on évolue bien,
01:46:19 plus on sort dans son cadre de vie,
01:46:21 son proximité,
01:46:22 plus on a de la proximité avec les commerces,
01:46:25 et plus on a de l'aération,
01:46:26 et moins on a de difficultés,
01:46:28 moins on a, je dirais, de problématiques de santé mentale,
01:46:32 et je crois qu'on a un vrai sujet, un vrai levier
01:46:35 qui devrait être posé,
01:46:37 et qu'on peut, nous, dans le cadre d'une évaluation
01:46:40 justement de la restitution de ce type d'écoquartiers,
01:46:44 eh bien, on peut aussi, nous, après Covid,
01:46:45 pouvoir l'estimer et pouvoir le mesurer.
01:46:48 Donc j'en finis là-dessus.
01:46:50 Et avec une sème qui vous a bien accompagnée
01:46:52 sur le maintien d'un patrimoine industriel,
01:46:54 dont on vous dirait aujourd'hui
01:46:56 que vous seriez fou de ne pas en garder.
01:46:58 Exactement. Vous voyez, 10 ans après.
01:47:01 Voilà, donc, écoquartier de Prébilly,
01:47:04 pareil, donc, c'est un écoquartier
01:47:06 qui avait été porté par une commune pringée,
01:47:10 8 000 habitants.
01:47:12 Là, pour le coup, c'est un gros dossier,
01:47:13 donc, qui a été transmis à l'EPCI à l'époque,
01:47:17 puisque, effectivement, c'est un dossier assez important.
01:47:20 On est sur un coeur de commune de Pringy,
01:47:24 donc, c'est le nord de la ville.
01:47:27 Ce quartier, finalement, c'est un programme
01:47:30 qui a été organisé sous forme de ZAC,
01:47:33 qui a 21 hectares de terrain,
01:47:35 avec 10 hectares en domaine public.
01:47:38 Donc là, vous le voyez, 69 000...
01:47:41 Non, 89 000 m2.
01:47:44 Ce qu'on peut dire, au-delà des chiffres,
01:47:47 c'est que c'est un écoquartier...
01:47:50 Aujourd'hui, on serait dans le contexte
01:47:53 qu'on est aujourd'hui,
01:47:55 on l'aurait pas entrepris de la même façon.
01:47:57 Très clairement, Clément pourra en dire.
01:48:01 On est vraiment, typiquement, dans des aménagements
01:48:03 où on est sur un secteur, on vient,
01:48:05 on avait une palmerie,
01:48:07 on a gardé des espaces, effectivement,
01:48:08 de naturation,
01:48:11 mais, très clairement, il y avait un existant,
01:48:15 et cet existant a été évacué
01:48:18 pour pouvoir faire place à l'habitat,
01:48:20 faire place à, je dirais, à de l'activité tertiaire.
01:48:25 Et très clairement...
01:48:26 Alors, c'est sûr, aujourd'hui, on a un beau programme.
01:48:29 On a une programmation d'habitat de 3/3,
01:48:31 c'est-à-dire sociale, abordable,
01:48:34 et, effectivement, avec du libre plafonné.
01:48:37 On ne peut être que satisfait d'une telle opération,
01:48:40 mais, mine de rien, tous les autres curseurs,
01:48:44 justement, de biodiversité,
01:48:45 même si on a gardé, je dirais,
01:48:48 une partie du guignol du site
01:48:51 sur lequel on a gardé un peu de, je dirais, de parc.
01:48:56 Aujourd'hui, on n'aurait pas entrepris de la même façon,
01:48:58 je le dis, parce que cette palmerie
01:49:01 qui était préexistante a été complètement effacée.
01:49:03 Donc, là, on est aussi dans une histoire
01:49:06 où on peut faire aussi cette évaluation
01:49:09 où l'aménageur avait, à l'époque,
01:49:11 une feuille de route qui était politique.
01:49:14 Mais, aujourd'hui, vous voyez,
01:49:16 nous, on se repose encore la question
01:49:17 puisqu'il y a une 1re tranche dont acte.
01:49:19 Il y a une 2e tranche qui va être discutée.
01:49:23 Et cette 2e tranche,
01:49:24 et on a parlé de la ZAN ce matin,
01:49:26 aujourd'hui, est en dehors de l'enveloppe urbaine.
01:49:29 Donc, voilà, c'est toutes, vous voyez, les contradictions.
01:49:33 Voilà, exactement,
01:49:36 qui permet, dans le cadre d'une commune nouvelle,
01:49:38 de pouvoir se dire,
01:49:40 tant qu'on était dans la commune de Pringy,
01:49:42 à son époque,
01:49:43 eh bien, la question était de construire,
01:49:46 puisqu'il fallait répondre aussi
01:49:47 à nos obligations de construction de l'OSRU,
01:49:50 d'obligation de fournir des logements sociaux.
01:49:53 Aujourd'hui, dans le cadre de la commune nouvelle
01:49:55 et cette fusion à Dubon, dans ce sens,
01:49:57 où l'aménagement du territoire est vu différemment,
01:49:59 puisqu'on va pouvoir concentrer la construction,
01:50:02 et on le verra tout à l'heure, dans d'autres secteurs,
01:50:04 et pouvoir laisser et apaiser un certain nombre de secteurs
01:50:07 sur lesquels on est en dehors d'une enveloppe urbaine.
01:50:09 Donc, voilà, je pense que c'était intéressant
01:50:11 de montrer ces deux exemples
01:50:12 pour dire que, finalement, une décennie après,
01:50:15 on n'a plus du tout les mêmes perceptions
01:50:17 en termes d'aménagement,
01:50:18 et les aménageurs aussi,
01:50:20 puisque, très clairement...
01:50:21 Alors, même si nous, les élus,
01:50:22 aujourd'hui, on se pose vraiment les questions,
01:50:24 finalement, l'aménageur,
01:50:26 il doit rentrer dans son bilan financier.
01:50:28 Et c'est là où on est dans une espèce de contradiction
01:50:31 où on se dit, nous, on serait tentés de dire,
01:50:34 "Stop, finalement, c'est pas là qu'on va construire."
01:50:36 Et maintenant, l'aménageur,
01:50:37 puisque lui, dans son enveloppe globale,
01:50:39 il a bien estimé la 2e tranche.
01:50:41 Donc, vous voyez, c'est aussi,
01:50:42 c'est toute cette problématique
01:50:43 qu'on va avoir de plus en plus
01:50:45 dans le cadre de l'application de la ZAN aujourd'hui.
01:50:48 En tout cas, moi, je suis plutôt favorable à la ZAN, je le dis,
01:50:51 parce que c'est plutôt ça qui nous permet
01:50:53 de pouvoir maintenir la pression que nous avons.
01:50:55 Je voulais simplement revenir sur ce sujet.
01:51:01 Et les aménageurs nous apportent aussi de l'innovation.
01:51:04 C'est ce que je disais tout à l'heure.
01:51:06 Et là, on a vraiment le "smart green".
01:51:08 C'est vraiment, justement, cette énergie.
01:51:10 Et je crois que ça a été le plus gros sujet
01:51:13 qu'on a pu apporter dans ce secteur.
01:51:15 C'est vraiment cette énergie qui permet de récupérer,
01:51:20 je dirais, dans le sol, récupération de chaleur,
01:51:24 la géothermie, très clairement.
01:51:26 Et ça a été une précurseur dans notre territoire,
01:51:29 puisque c'est quand même un élément important
01:51:32 pour pouvoir desservir l'ensemble des habitants.
01:51:34 Donc, on a vraiment...
01:51:36 Tous les bêtiments sont reliés entre eux.
01:51:37 Bon, là, je ne vais pas vous relire ce qu'a écrit.
01:51:40 Elle est produite sur place.
01:51:41 Et je crois que là, pour le coup,
01:51:43 c'est un investissement de l'aménageur,
01:51:45 une initiative qui est plutôt à saluer.
01:51:48 Et je crois que dans son équilibre global,
01:51:50 ça aussi, c'est un élément important.
01:51:52 On comprend qu'il attend les derniers logements
01:51:54 pour pouvoir équilibrer l'investissement
01:51:56 du réseau de chaleur.
01:51:57 Voilà, c'est ça.
01:51:59 Donc, voilà pour ces deux projets.
01:52:02 Merci, Nora. Avant qu'on revienne sur Annecy 2050,
01:52:05 qui est un peu le chapeau de votre nouvelle politique,
01:52:09 Clément peut-être de nous raconter
01:52:12 l'expérience et le travail que vous avez mené
01:52:15 en tant qu'architecte en chef de la ville d'Annecy,
01:52:17 si je ne dis pas de bêtises, sur l'intitulé de la mission,
01:52:20 donc votre mission pour la ville d'Annecy,
01:52:21 et puis ce travail sur le référentiel
01:52:23 du bien construire à Annecy,
01:52:25 qui était un peu une première proposition
01:52:27 avant de reconstruire ce chapeau plus politique d'Annecy 2050.
01:52:32 Oui, merci. Bonjour à toutes et à tous.
01:52:34 Tout d'abord, en fait, je pense que ce qui est important de rappeler,
01:52:37 c'est l'accompagnement de cette accélération.
01:52:43 Quand je suis arrivé en 2017
01:52:44 et quand on a travaillé ensemble pour mettre en forme
01:52:48 une méthodologie,
01:52:50 c'est cette accélération d'initiatives privées,
01:52:53 boulimiques sur un territoire fragile,
01:52:57 qui nous a questionnés parce que tous les quatre matins,
01:53:00 j'avais une réunion AVP,
01:53:02 "Tiens, là, on diffuse, tiens, là, tiens, là."
01:53:04 "Et là, on va construire, et là, et là."
01:53:06 Et on n'avait pas de distance critique
01:53:09 sur le territoire d'Annecy pour à la fois réfléchir
01:53:14 avec les élus, les acteurs, les services,
01:53:18 à une méthodologie pour appréhender la ville et le territoire,
01:53:21 pour combiner l'aménagement, le développement,
01:53:23 l'écologie, les sols,
01:53:25 et une stratégie un peu plus longue
01:53:27 que simplement l'accélération de dire si oui ou non,
01:53:31 une architecture est belle,
01:53:32 parce que finalement, ce n'est pas mon sujet.
01:53:34 Et malheureusement, dans des AVP,
01:53:36 on nous présente juste une façade au 200e, bien cadrée,
01:53:40 et on oublie simplement de me dire quel est le nom de la rue.
01:53:42 Et puis comme le projet a été fait dans l'accélération,
01:53:45 on ne sait même pas où est situé le bâtiment.
01:53:47 Et donc, on a une sorte de gros problème,
01:53:49 c'est comment on décontextualise l'architecture.
01:53:52 Et c'était tout le thème qui nous a nourris
01:53:55 pour essayer de mettre en place un référentiel
01:53:57 peut-être un peu pompeux de dire du bien construire,
01:54:00 mais en même temps, qui a quand même essayé de sourcer
01:54:03 l'essence même de l'architecture ancienne.
01:54:06 On a eu une chance, je le dis,
01:54:09 parce qu'en fait, le Covid nous a aidés à faire mieux.
01:54:12 Je vais le dire simplement, c'est qu'on s'est fait plein de visios
01:54:15 avec tellement d'acteurs, avec tellement de personnalités,
01:54:21 de sociologues, d'architectes, d'habitants,
01:54:26 de personnes qui font la ville à nos côtés,
01:54:30 pour essayer d'apporter une démarche.
01:54:33 Et en fait, c'est pas un référentiel
01:54:35 avec un catalogue Excel qui dit "temps de fenêtre"
01:54:39 ou "atteindre bien sûr la R2025"
01:54:42 ou "bien construire dans l'acte de construire",
01:54:45 mais c'est aussi surtout de proposer une méthode.
01:54:49 Parce qu'en fait, en effet,
01:54:54 venir avec juste des dessins à quatre décontextualisés,
01:54:58 sans avoir pris en considération le privilège du lieu,
01:55:02 le privilège du site, le sol, les continuités biologiques,
01:55:07 et/ou de comprendre où on se situe dans la plaine
01:55:10 colonisée par l'architecture moderniste d'une époque,
01:55:13 ou au contraire, dans l'architecture vernaculaire
01:55:15 des magnifiques montagnes ou encore dans la vieille ville,
01:55:18 et bien en fait, il faut juste suggérer une méthode.
01:55:21 Et du coup, on a essayé d'explorer la démarche
01:55:25 de la construction de la R2025,
01:55:29 et de la construction de la R2025,
01:55:31 et de la construction de la R2025.
01:55:33 Et on a essayé de faire un modèle,
01:55:36 parce que tout simplement, il faut venir avec une maquette.
01:55:39 C'est tout simple, mais une maquette qui coûte pas cher,
01:55:41 une maquette en mousse ou dézoomée
01:55:43 pour essayer de comprendre le lieu où on se situe.
01:55:46 C'est quoi les vents dominants, comment le soleil se comporte,
01:55:49 qu'est-ce qui se passe à proximité.
01:55:50 Donc, le bien construire ainsi, c'est aussi une sorte de méthode
01:55:54 qui permet aussi de mettre en place une médiation
01:55:57 avec les acteurs publics et privés,
01:55:59 donc de justifier un lien, un liant,
01:56:01 et de coordonner les actions,
01:56:03 parce que finalement, des fois, il y a des opérations privées
01:56:06 qui sont d'intérêt public, mais qui ne sont pas encore
01:56:08 totalement intégrées à la démarche publique.
01:56:11 Donc, il faut faire du lien, il faut liaisonner,
01:56:13 il faut comprendre.
01:56:14 Et donc, il y a des justifications programmatiques aussi
01:56:18 qui sont à mettre en place.
01:56:20 On a essayé de réparer la ville,
01:56:24 ou en tout cas de proposer une logique
01:56:25 pour mettre en place un référentiel.
01:56:28 Alors, le référentiel, il n'y a pas de liberté sans règles,
01:56:33 on est tous d'accord.
01:56:35 Et en même temps, il offre beaucoup d'ouvertures.
01:56:39 C'est-à-dire qu'on a thématisé, en fait,
01:56:42 le travail du référentiel sur plusieurs fiches,
01:56:45 celles qui sont obligatoires, celles qui sont exploratoires,
01:56:49 celles qui sont réglementaires,
01:56:50 et du coup, pour essayer d'ouvrir la porte
01:56:54 à un document commun
01:56:56 avec une sorte de politique commune
01:56:59 qui est simplement de bien construire.
01:57:01 Et ça, c'était intéressant de le travailler
01:57:03 avec une dimension technique.
01:57:05 Donc, on a fait travailler aussi des constructeurs,
01:57:09 on a essayé de réfléchir aussi à l'acte de construire,
01:57:11 parce qu'on n'est pas les plus sachants,
01:57:13 on est meilleur à plusieurs.
01:57:14 Donc, on a essayé d'aborder la question sur les filières,
01:57:17 sur comment on fait pour construire à Annecy correctement.
01:57:21 Et ça me fait penser tout simplement
01:57:25 à un projet qui m'a été intéressant.
01:57:30 Et d'ailleurs, Jérôme, ça me fait plaisir que tu sois là,
01:57:31 parce que quand on travaillait sur les 50 000 logements à Bordeaux,
01:57:35 on se posait déjà ces questions.
01:57:37 Je me rappelle, on avait proposé l'AOC,
01:57:41 l'architecture océanique climatique.
01:57:43 Donc, comment on fait pour juste proposer
01:57:46 quelque chose de local, en fait, tout simplement,
01:57:48 dans une démarche architecturale de qualité ?
01:57:51 Donc, pour qui ?
01:57:53 L'ensemble des acteurs de la construction.
01:57:55 Et quand on dit les acteurs de la construction,
01:57:57 ce n'est pas uniquement le constructeur ou le promoteur,
01:58:01 c'est tous les acteurs autour qui sont majeurs.
01:58:06 Les élus, pour pouvoir aussi avoir une sorte de grammaire
01:58:12 et des sources pédagogiques aussi.
01:58:16 Et aussi, pour pouvoir avoir des élus
01:58:19 qui s'expriment avec leur territoire,
01:58:21 pour qu'ils comprennent mieux leur territoire,
01:58:22 comment construire mieux, ça veut dire quoi ?
01:58:25 Il y avait une dimension, finalement, pédagogique.
01:58:27 Les services de la ville, je pense que c'est très important,
01:58:29 parce qu'on a découvert qu'il y avait des sources
01:58:32 d'intelligence incroyables dans les services,
01:58:34 mais qu'il fallait coordonner, qu'il fallait ouvrir
01:58:38 et, en fait, donner envie à une méthodologie commune
01:58:40 pour mieux faire, donc avec beaucoup d'idées,
01:58:42 mais tout simplement un manque, entre guillemets,
01:58:46 à ce niveau-là.
01:58:47 Et on a travaillé, je ne sais pas si ça marche, voilà.
01:58:50 On a travaillé les trois thèmes.
01:58:52 Donc c'était une sorte de grande thérapie de groupe,
01:58:53 si vous voulez, plein de visio stratégique,
01:58:57 mais en même temps très intéressante.
01:58:59 Et on a thématisé le bien construire
01:59:01 autour de trois grandes orientations
01:59:03 qui pouvaient être fédératrices.
01:59:05 L'aménager, programmer, construire.
01:59:09 Et on a découlé 30 fiches thématiques
01:59:12 qui, ici, ont l'air simples,
01:59:14 mais finalement, oui, c'est simple,
01:59:16 mais qui viennent proposer une armature
01:59:20 pour travailler, on va dire, chaque projet.
01:59:23 Et on essaie de scanner, en fait, la méthodologie
01:59:26 autour de ces grands thèmes
01:59:29 pour essayer de l'évaluer, pour essayer de l'appréhender.
01:59:32 Tout ce travail, il est fait pour aussi suggérer
01:59:34 que, entre guillemets, les constructeurs, les promoteurs
01:59:39 ont trop tendance à vouloir sublimer l'architecture
01:59:42 en disant "mon architecture est belle".
01:59:45 Et alors qu'en fait, l'architecture est belle
01:59:47 que si la valeur du vide, donc le paysage, le sol,
01:59:51 le territoire, l'espace public, est qualitatif
01:59:54 et que du coup, le PLU qui offre des droits à construire
01:59:58 n'est pas un projet.
02:00:00 Et il doit s'inscrire dans une démarche
02:00:04 qui convoque un peu tous ces thèmes, ces échelles-là.
02:00:07 Et en même temps, du coup, de rendre cohésif un petit peu
02:00:11 l'architecture complètement décousue d'Annecy.
02:00:15 Alors, parce qu'on a construit, on a construit,
02:00:17 et puis il y a eu des périodes
02:00:19 qui ont forcément abîmé parfois la ville.
02:00:24 Et donc, on a suggéré aussi, dans cette perspective-là,
02:00:28 dans ce parallèle-là,
02:00:31 une méthode qui est de pouvoir rencontrer
02:00:35 les porteurs de projets
02:00:37 en thématisant finalement le regard du projet
02:00:41 autour de l'aménagement, de la programmation
02:00:43 et de l'acte de construire.
02:00:45 Parce que la programmation, on sait très bien
02:00:46 que c'est la valeur du projet, les usages.
02:00:49 Si on fait que des T1 mono-orientés,
02:00:52 forcément, c'est plus problématique
02:00:54 que de questionner la programmation dans son ensemble
02:00:57 sur le 1/3, 1/3, 1/3,
02:00:58 sur comment on formalise une architecture
02:01:02 porteuse de convictions,
02:01:05 porteuse aussi d'un parcours aussi d'usagers.
02:01:10 Donc voilà, on a imaginé trois thèmes.
02:01:13 Première étape, intention du projet,
02:01:15 avec une sorte de pré-analyse,
02:01:17 une sorte de lecture commune du site,
02:01:19 une compréhension sans aucune architecture,
02:01:22 une sorte de prise de connaissances,
02:01:23 une prise de position.
02:01:25 L'architecture et le projet, c'est une opinion.
02:01:27 Donc c'est une opinion sur le site.
02:01:29 On propose aux équipes qui viennent nous rencontrer
02:01:31 de présenter pourquoi ce site,
02:01:34 pourquoi cette problématique, pourquoi cette échelle,
02:01:36 pourquoi le besoin d'aménager et comment.
02:01:39 Puis ensuite, on va vers le programmer, le construire.
02:01:41 Et naturellement, la participation citoyenne
02:01:44 au-delà des dix logements
02:01:46 est très importante dans le cadre du projet
02:01:48 sur cette logique-là.
02:01:50 Et bien sûr, le permis de construire
02:01:51 qui se veut assez fluide.
02:01:53 Est-ce que ça les rend plus acceptables ?
02:01:55 Comment vous arrivez à décrypter
02:01:58 si cette proposition-là
02:01:59 rend les projets plus acceptables ?
02:02:01 Et puis il y a effectivement
02:02:03 ce volet participation citoyenne
02:02:05 qui est mis en avant.
02:02:06 Et puis peut-être une question un peu plus personnelle aussi,
02:02:08 comment s'armait en jeu
02:02:10 le rôle de l'architecte en chef ?
02:02:13 Vous avez parlé de thérapie de groupe.
02:02:16 Enfin, voilà, comment ça se déplace aussi pour vous,
02:02:19 votre rôle dans ce dispositif ?
02:02:22 En fait, la grande caractéristique de notre travail,
02:02:27 à titre personnel, donc de mon agence,
02:02:29 on souhaite...
02:02:30 stopper les limites entre une échelle et une autre.
02:02:35 C'est-à-dire, je trouve que c'est absurde
02:02:38 de parler d'architecture, puis d'urbanisme,
02:02:40 puis de paysage,
02:02:41 et de segmenter en silos les savoir-faire.
02:02:44 Et du coup, peut-être c'est une déformation
02:02:46 de ma philosophie du métier
02:02:49 que de pouvoir proposer aussi aux équipes
02:02:52 de concepteurs localement,
02:02:54 de pouvoir, finalement,
02:02:56 d'ouvrir la porte à un dézoom permanent,
02:03:00 zoomer, dézoomer, zoomer, dézoomer,
02:03:02 pour que le positionnement du projet
02:03:05 soit le résultat d'une évidence d'un site,
02:03:10 ou le résultat d'une évidence d'un contexte,
02:03:12 ou d'un territoire, ou d'un lieu.
02:03:15 Et en fait, en même temps, et c'est peut-être une introduction
02:03:17 sur la prospective urbaine,
02:03:20 parce qu'en fait, Nora et l'équipe,
02:03:23 on a questionné de se dire comment on fait,
02:03:25 parce qu'en fait, on a besoin d'un moteur autre.
02:03:28 Et donc, est venue aussi la notion de prospective urbaine,
02:03:31 non pas dans la logique d'une planification
02:03:34 dont on parlera juste après.
02:03:36 -Oui, je pense que ce qu'il faudrait préciser
02:03:39 un petit peu en amont, c'est que, en fait,
02:03:41 en 2020, quand on arrive,
02:03:43 on est une équipe nouvellement élue,
02:03:46 non pas qui émane de groupes, de partis politiques,
02:03:50 mais en tout cas d'un mouvement citoyen,
02:03:52 un mouvement citoyen qui s'est monté
02:03:53 avec des habitants d'Annecy,
02:03:55 qui s'appelle Réveillon-Annecy,
02:03:56 avec trois piliers fondamentaux,
02:03:59 qui est l'écologie, la démocratie
02:04:02 et justice sociale.
02:04:06 Et quand on arrive comme ça en 2020,
02:04:08 avec un programme politique et de dire, en gros,
02:04:11 sur la question de l'aménagement du territoire,
02:04:13 on dit aux citoyens, c'est pour ça qu'on a été élus,
02:04:15 c'est qu'on dit, on stoppe le laisser-faire.
02:04:19 Pourquoi on parle de laisser-faire
02:04:20 sur un territoire comme Annecy ?
02:04:22 C'est que, pendant très longtemps,
02:04:25 il n'y a plus eu, effectivement,
02:04:26 de réflexion d'aménagement.
02:04:29 Et donc, on a...
02:04:30 Et souvent, dans le territoire aux Savoyards,
02:04:33 c'est comme ça qu'on définit Annecy
02:04:34 comme étant un Far West.
02:04:36 Je le dis, hein.
02:04:37 Un Far West où tout le monde...
02:04:38 Voilà, où tous les...
02:04:40 Je le dis, même s'il y a des promoteurs dans la salle,
02:04:42 ils peuvent en sourire.
02:04:43 Mais en tout cas, oui, parce qu'il n'y avait pas de cadre,
02:04:48 il n'y avait pas de feuille de route politique,
02:04:50 dans le sens où on se dit, finalement,
02:04:53 c'est quoi, votre cahier des charges
02:04:55 quand on vient dans la ville d'Annecy ?
02:04:57 On vient pas construire n'importe où,
02:04:58 on vient sur Annecy,
02:04:59 et donc, on a un cahier des charges très clair.
02:05:01 Et ce référentiel,
02:05:02 ça a été un peu cet objectif aussi politique,
02:05:05 c'est de dire, quand on vient sur Annecy,
02:05:07 on sait ce qu'on vous demande.
02:05:09 En gros, c'est soit vous le faites,
02:05:11 soit vous pouvez passer votre chemin.
02:05:14 Donc, quelque part,
02:05:15 c'est un peu ce que font tous les autres territoires.
02:05:18 La preuve, le référentiel,
02:05:19 maintenant, dans tous les territoires,
02:05:20 tout le monde se l'a approprié.
02:05:21 Mais on a vraiment eu besoin de ça.
02:05:24 Donc, c'est un peu cette approche locale,
02:05:26 tout de suite.
02:05:27 C'était fondamental pour nous,
02:05:28 parce qu'il fallait arrêter un certain nombre de,
02:05:31 je dirais, d'hémorragies,
02:05:33 qui, dans le diffus, je le dis comme ça,
02:05:36 qui ne nous permettaient pas
02:05:37 de réfléchir raisonnablement pour la suite.
02:05:40 Parce que, pour moi,
02:05:42 tous ces secteurs d'aménagement,
02:05:43 mais aussi, alors, le terme "diffus",
02:05:45 je l'aime pas trop, mais en tout cas,
02:05:47 ce qui contribue aussi à la ville.
02:05:49 Parce que, moi, je me disais
02:05:51 qu'il vaut mieux se concentrer,
02:05:52 90 % sur ces espaces-là,
02:05:55 parce que les espaces d'aménagement,
02:05:57 ceux-là, on les maîtrise.
02:05:59 Mais tout le reste, on ne le maîtrise pas.
02:06:01 Et donc, là aussi, les communes, les villes, les élus
02:06:04 sont un peu au-delà du PLU.
02:06:06 On n'est pas toujours bien armés.
02:06:08 Si on n'a pas, évidemment, des agences d'urbanisme,
02:06:10 comme c'est notre cas,
02:06:11 Thierry, ce matin, le disait,
02:06:13 au Savoie et Hauts-de-Savoie,
02:06:14 on n'a pas des structures d'ingénierie importantes,
02:06:18 même si on a des compétences internes,
02:06:19 mais elles ne sont pas suffisantes.
02:06:21 On n'a pas une agence qui vous donne des formes urbaines,
02:06:23 par exemple, c'est ce qui nous manque.
02:06:26 Comme je vois, dans la métropole de Lyon,
02:06:27 je suis allée visiter la ville de Lyon.
02:06:30 Donc, je pense que cette structuration, aujourd'hui,
02:06:32 elle est aussi nécessaire pour nous
02:06:34 dans nos territoires de villes moyennes
02:06:37 qui nous fait défaut.
02:06:38 Et donc, ces référentiels, ces documents, pour nous,
02:06:41 sont extrêmement importants pour cadrer un petit peu,
02:06:44 et comme le disait Clément, effectivement,
02:06:46 d'avoir une vraie logique de projet,
02:06:51 qu'il ne soit pas la parcelle,
02:06:52 mais qui fait sens dans notre secteur,
02:06:55 et qui, derrière, bien sûr, va se décliner, après,
02:06:57 avec notre prospective, on va y revenir,
02:07:00 mais c'est bien la logique qu'il faut retenir
02:07:04 de la façon dont on aperçut, aujourd'hui,
02:07:07 les difficultés pour répondre aux défis climatiques,
02:07:10 environnementaux, mais aussi sociaux,
02:07:12 parce qu'on a, nous, à Annecy, à répondre
02:07:15 à une véritable ségrégation spatiale,
02:07:17 même s'il y a cette carte postale derrière,
02:07:19 il y a autre chose,
02:07:21 il y a un appauvrissement de la population,
02:07:24 les revenus n'augmentent pas, la crise est là, l'inflation,
02:07:27 et donc, on a des territoires qui sont, aujourd'hui,
02:07:30 avec des... Issus de l'histoire,
02:07:33 c'est-à-dire des territoires qui n'ont pas de mixité sociale.
02:07:36 Donc, voilà, ça aussi, ça répond,
02:07:38 ce qu'on est en train de faire, ça répond aussi
02:07:40 à ces objectifs.
02:07:42 Donc, des citoyens qui se disent...
02:07:43 Enfin, des citoyens qui prennent, finalement,
02:07:46 qui deviennent élus et qui disent,
02:07:48 "Le développement Far West n'est plus acceptable."
02:07:51 On régule, on met en place un premier cadre,
02:07:54 et ensuite, on travaille la perspective.
02:07:56 Et donc, comment vous avez travaillé cette perspective,
02:07:59 Annecy 2050, et puis, derrière cette perspective-là,
02:08:03 voilà, cette question de l'acceptabilité,
02:08:05 la question de la densité, vous parliez,
02:08:06 finalement, vous aimez le ZAN,
02:08:08 mais le ZAN veut dire aussi
02:08:09 travailler dans un espace fini.
02:08:11 Comment vous avez manipulé un peu tout ça
02:08:13 pour en faire une feuille de route
02:08:15 qui fait sens, a priori, déjà pour vous,
02:08:17 et est-ce qu'elle fait sens pour les citoyens aujourd'hui ?
02:08:19 -On s'est dit que, de toute façon,
02:08:21 l'acceptabilité, elle passe par...
02:08:24 Embarquer avec nous, les citoyens.
02:08:26 Si vous embarquez pas les citoyens dans un récit,
02:08:28 dans une histoire commune,
02:08:30 eh bien, en fait, on part à l'échec.
02:08:33 Et donc, cette idée de rentrer en dialogue compétitif,
02:08:36 donc, on a monté un dialogue compétitif
02:08:38 pendant un an et demi,
02:08:39 et là aussi, c'est tout le travail
02:08:40 à la fois d'une équipe administrative,
02:08:43 parce qu'il faut embarquer l'administration,
02:08:45 c'est une culture administrative aussi
02:08:47 qui doit accompagner, je dirais,
02:08:49 tout ce process d'organisation,
02:08:52 et puis derrière, les élus aussi,
02:08:54 parce que le travail transversal
02:08:56 doit être aussi présent,
02:08:58 aussi bien de l'administration, mais aussi des élus.
02:09:00 Et ce dialogue compétitif nous a donc fait sortir
02:09:03 une équipe aujourd'hui,
02:09:04 qui est l'équipe de l'AUC de Djamel Clouche,
02:09:07 qui répond complètement à nos idéaux politiques,
02:09:09 c'est-à-dire vraiment comment le climat,
02:09:13 le territoire vu par le climat,
02:09:15 et ça, c'est vraiment notre perception, en tout cas,
02:09:19 qui nous fait dire que c'est bien par le vivant,
02:09:22 et ça aussi, c'est bien là-dessus qu'on est,
02:09:25 au-delà de dire on conserve l'existant,
02:09:26 on l'a déjà là,
02:09:28 mais c'est vraiment de se dire
02:09:29 comment on remet de la nature dans notre territoire,
02:09:32 de la biodiversité, parce qu'elle existe.
02:09:35 On a des gisements de rivières dans nos territoires,
02:09:40 et comment, à plus de 70 %, on peut les révéler,
02:09:43 et comment, finalement, l'identité commune,
02:09:46 parce que là aussi, nous, nous avons à répondre
02:09:47 d'une identité commune, une fusion des communes.
02:09:50 Finalement, chacune des communes déléguées
02:09:53 doit retrouver du sens,
02:09:55 et ce qu'on a donc perçu,
02:09:57 c'est qu'il fallait qu'on trouve une perception commune,
02:10:01 et la question de l'écologie, de la nature en ville,
02:10:05 et là, on va le voir après dans la présentation,
02:10:07 c'est vraiment ce principe-là, faire territoire commun,
02:10:11 avec ces six communes, c'est cette boucle,
02:10:15 cette boucle qui fait 15 km aujourd'hui,
02:10:18 qui réunit ces six communes,
02:10:20 et qui fait sens dans la compréhension,
02:10:24 et qu'on a donc présentée auprès des citoyens
02:10:27 de quatre réunions publiques au mois de juin.
02:10:30 Et quand on dit, quand on leur présente,
02:10:32 dans l'acceptabilité, on va voir après,
02:10:34 mais c'est déjà une prémisse de concertation.
02:10:37 Donc là, l'idée de ce plan,
02:10:40 de ce dialogue compétitif,
02:10:44 c'est d'arriver à un plan stratégique
02:10:45 et de rentrer dans un calendrier, pour nous, assez rythmé,
02:10:49 qui est la révision du PLU...
02:10:52 Donc la mise en place du PLU HMV,
02:10:54 du plan local du urbanisme intercommunal,
02:10:56 habitat, mobilité, bioclimatique,
02:10:59 et donc on est le territoire,
02:11:01 on s'est saisi de cette opportunité
02:11:03 pour avoir cet exercice, ce travail,
02:11:06 pour pouvoir être prêts à rentrer
02:11:08 l'ensemble de nos orientations d'aménagement
02:11:11 dans le cadre de ce PLU HMV.
02:11:12 C'est-à-dire qu'en gros, la question de dire,
02:11:14 en gros, tout le travail que vous menez,
02:11:16 finalement, en 2026, c'est terminé,
02:11:18 vous n'êtes plus là, tout change,
02:11:20 en fait, c'est bien l'inverse,
02:11:23 puisque notre idée, c'est bien de l'inscrire dans le marbre
02:11:25 et de pouvoir engager dès demain, je dirais,
02:11:30 la déclinaison en termes de zonage,
02:11:32 en termes de mobilisation d'emprise,
02:11:34 donc on a tout ce travail
02:11:36 que nous avons entamé
02:11:38 dans le cadre aussi de l'agglomération.
02:11:41 -Est-ce qu'on peut voir le processus
02:11:42 pour conclure un petit peu de cette démarche-là ?
02:11:46 -Juste pour compléter ce que Nora a dit,
02:11:48 en fait, l'idée, c'était d'assembler,
02:11:52 en fait, à la fois le réglementaire,
02:11:54 aussi une vision collective partagée avec les citoyens,
02:11:57 mais aussi d'emmagasiner l'idée
02:11:59 qu'on n'est pas dans les années 50-60
02:12:01 avec une sorte de logique de plan masse militaire,
02:12:05 avec une stratégie des grands moments,
02:12:07 des grands ensembles et des grandes histoires
02:12:09 où on fait un plan masse,
02:12:10 mais plutôt de proposer une stratégie.
02:12:12 Donc, en fait, c'est une stratégie
02:12:14 orientée sur ces cinq grands points,
02:12:16 la grande boucle,
02:12:17 je ne vais pas citer le travail de l'AUC,
02:12:19 puisque c'est simplement leur travail,
02:12:21 mais on les a accompagnés dans une démarche
02:12:24 pour construire une histoire,
02:12:25 et cette histoire est en train d'être développée
02:12:29 au fur et à mesure pour naturellement
02:12:31 accompagner la transition avec un projet commun,
02:12:34 c'est-à-dire les six communes, comment on les réunit,
02:12:36 comment on réarticule un PLUI
02:12:38 qui est en train d'être construit, co-construit.
02:12:42 Et donc, il y a toute cette dynamique
02:12:43 où, finalement, l'évidence est naturelle.
02:12:46 L'évidence, c'est le paysage, c'est l'eau,
02:12:48 c'est les montagnes, c'est les vents dominants,
02:12:51 c'est les caractéristiques
02:12:52 de comment on a constitué la vieille ville pendant un temps,
02:12:55 et de suggérer trois univers,
02:12:57 trois territoires prioritaires,
02:13:00 laboratoires de la transformation,
02:13:03 trois fontaines, le Vallon du Fier,
02:13:04 le Quartier des Carrés,
02:13:06 qui va préfigurer,
02:13:08 avec un certain nombre d'orientations
02:13:10 sur la boucle des 15 km,
02:13:12 donc c'est une sorte de grand cadavres ski
02:13:14 qui rencontre plein de situations
02:13:15 qui vont se transformer avec des polarités,
02:13:18 avec des objectifs de transformer cette logique
02:13:22 de la vieille ville en un paysage.
02:13:24 Et donc, c'est une sorte de grand cadavre ski,
02:13:27 où l'urbanisme, la source de cet urbanisme,
02:13:31 c'est cette ressource, c'est le déjà-là,
02:13:34 c'est le sol, c'est la nature,
02:13:36 c'est le rapport à un paysage et une eau
02:13:40 qui est complètement canalisé.
02:13:41 On en a parlé encore ce matin, je crois,
02:13:43 ou à Marseille, c'est comment on réinstaure
02:13:46 une problématique de nature constitutive, de bon sens.
02:13:50 C'est ce projet qu'on voit ici
02:13:52 et qui va créer une sorte de synthèse à terme
02:13:55 pour autoriser des développements
02:13:58 où l'acte de construire sera réparateur
02:14:01 et pas dévastateur.
02:14:02 Voilà.
02:14:05 -Oui, c'est bien le principe de ménager,
02:14:06 en fait, notre territoire.
02:14:08 Et souvent, on a fait 4 réunions publiques,
02:14:10 et les premiers retours des habitants
02:14:12 et des citoyens, c'est de se dire...
02:14:14 Et moi, j'étais pas surprise,
02:14:16 mais en tout cas,
02:14:19 on a des questions extrêmement pertinentes.
02:14:21 C'est-à-dire que les gens sont de plus en plus...
02:14:23 Oui, ils sont alertes
02:14:25 et mobilisés, très clairement.
02:14:28 C'est intergénérationnel.
02:14:30 Et l'idée de se dire, en gros,
02:14:32 nos ressources naturelles, aujourd'hui,
02:14:34 ça me nuise, et comment vous pouvez continuer à construire
02:14:38 alors que certains de nos communes,
02:14:40 aujourd'hui, sont en alerte sécheresse,
02:14:43 certains de communes aussi voisinantes
02:14:46 refusent des permis de construire
02:14:48 parce qu'il leur part manque d'eau.
02:14:49 Donc on doit répondre de ça.
02:14:51 C'est-à-dire qu'on doit répondre auprès des citoyens
02:14:54 en disant, "Non, notre logique,
02:14:55 "c'est bien de maintenir nos espaces naturels
02:14:58 "et de pouvoir densifier et de monter en hauteur
02:15:01 "pour pouvoir préserver, je dirais,
02:15:04 "l'ensemble de nos espaces et nos terres agricoles."
02:15:07 Donc, vous voyez, quand je disais tout à l'heure,
02:15:08 c'est extrêmement important de commencer par le sens
02:15:13 et de leur donner à voir, finalement,
02:15:14 là, la trajectoire que nous voulons leur faire,
02:15:17 dans laquelle on veut les embarquer.
02:15:18 Après, effectivement, il y a du débat.
02:15:20 C'est-à-dire qu'il faut être prêt à se dire,
02:15:24 "Oui, bon, par exemple, sur les carrés,
02:15:27 "Djibel Klouche me dit, il va me proposer une tour.
02:15:31 "Eh bien, allons-y."
02:15:32 Mais on présente ça en réunion publique,
02:15:34 on s'est fait bousculer.
02:15:37 Mais s'il n'y a pas d'audace, s'il n'y a pas de courage,
02:15:41 eh bien, forcément, après, les gens, ils cogitent,
02:15:44 ils rentrent chez eux, ils disent, "Oui, ils n'ont pas tort.
02:15:47 "On a des injonctions contradictoires.
02:15:49 "On veut garder nos pavillonnères d'un côté,
02:15:51 "on veut garder nos terres agricoles,
02:15:53 "et en même temps, on est bien conscients
02:15:54 "qu'il va falloir loger nos jeunes et nos actifs."
02:15:57 Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
02:15:58 Donc, il faut bien... Alors, je me dis, "Oui, mais quand on monte,
02:16:00 "eh bien, vous voyez, on libère des espaces,
02:16:02 "on met une salle de gymnase et ainsi de suite."
02:16:04 Donc, il faut bien qu'à un moment, il y ait de la pédagogie,
02:16:07 de l'accompagnement et aussi leur montrer
02:16:09 qu'on ne vient pas avec une feuille blanche,
02:16:11 qu'on leur propose des choses qui sont en débat,
02:16:13 qui sont en co-construction, et nous, on n'est pas fermés à cela.
02:16:16 Donc, on est bien dans une démarche participative, pour finir,
02:16:19 avec des rendez-vous à la rentrée, des ateliers,
02:16:23 un peu comme tous ceux qui... On connaît un peu le système,
02:16:26 et donc, derrière, c'est vraiment de pouvoir les faire
02:16:29 vraiment participer concrètement à ce plan stratégique
02:16:32 en fin d'année, qui nous permet d'avoir
02:16:35 une feuille de route commune.
02:16:36 Et moi, je dis que le résultat et le succès qu'on pourrait avoir,
02:16:40 c'est que finalement, quand je vais dans des réunions,
02:16:43 finalement, ce ne soit pas moi qui parle,
02:16:45 mais que ce soit les citoyens, et eux qui le défendent,
02:16:48 après nous, pour pouvoir dire
02:16:50 à n'importe quelle équipe municipale viendrait,
02:16:52 et bien, finalement, ils sont porteurs de cet enjeu.
02:16:56 Voilà.
02:16:57 Merci.
02:16:59 Jérôme, on va, du coup, poursuivre sur ces enjeux aussi
02:17:03 d'ouvrir le dialogue.
02:17:05 Jusqu'où on ouvre le dialogue, jusqu'où on se met en risque,
02:17:08 à quelle marge de manœuvre on se donne,
02:17:09 qu'est-ce que ça produit, qu'est-ce que ça amène,
02:17:12 est-ce que ça rend juste les projets acceptables
02:17:14 ou est-ce que ça les nourrit fondamentalement ?
02:17:17 Et ce pari que fait Annecy à une grande échelle
02:17:20 de l'intelligence collective et citoyenne,
02:17:22 en fait, en se disant, je laisse la place au débat
02:17:26 et mon rôle d'élu sera de décider à la fin,
02:17:29 mais de mettre d'abord au débat,
02:17:31 comment, plus concrètement, sur des projets d'aménagement,
02:17:33 vous pouvez le mener, et puis qu'est-ce que ça apporte
02:17:36 au quotidien ?
02:17:38 -Alors, j'avais une diapo juste avant,
02:17:40 mais j'ai vu qu'elle a sauté,
02:17:42 donc avec une carte qui rappelait,
02:17:44 mais c'est ce que vous rappeliez exactement aussi sur Annecy,
02:17:47 c'est-à-dire que toutes les actions que je vais vous raconter,
02:17:51 elles s'inscrivent dans des programmes
02:17:53 et donc dans une stratégie métropolitaine.
02:17:56 Clément a effectivement rappelé qu'il avait beaucoup travaillé
02:18:01 sur le programme 50 000 logements,
02:18:03 qui a été porté par Bordeaux Métropole
02:18:05 et mis en oeuvre par la fabrique de Bordeaux Métropole.
02:18:10 AUC aussi, d'ailleurs, était dans les différents groupements,
02:18:14 et donc ça a produit toute une stratégie
02:18:17 à la fois autour du logement,
02:18:18 et puis on a complété, nous, cette stratégie également
02:18:20 autour des locaux pour les entreprises,
02:18:24 les PME, PMI, etc.
02:18:26 Là, je ne vais pas vous montrer les opérations avec des cartes,
02:18:30 je vais plutôt vous montrer des opérations avec des outils,
02:18:35 et je vais partir d'outils assez classiques, assez simples
02:18:38 pour ensuite déboucher sur des outils
02:18:40 peut-être un petit peu plus complexes
02:18:42 et finir par un questionnement, le tout en 10 minutes,
02:18:45 puisque c'est le challenge.
02:18:48 Donc là, on est sur une opération à Mérignac,
02:18:51 sur le secteur Marne,
02:18:52 donc qui est une opération d'aménagement,
02:18:55 j'allais dire, assez classique.
02:18:57 Ce n'est pas une ZAC, c'est une concession d'aménagement
02:19:00 avec de la taxe d'aménagement majorée.
02:19:04 Mais il n'empêche qu'on est aussi entouré par des habitants,
02:19:09 puisqu'on est plutôt sur un territoire
02:19:11 avec de l'activité commerciale.
02:19:14 Et on a dû débattre, en fait, beaucoup avec les habitants
02:19:19 de, finalement, qu'est-ce que c'était qu'une aménité urbaine,
02:19:23 de la courtoisie urbaine, etc.
02:19:27 Vous connaissez par cœur tout ce vocabulaire.
02:19:30 Et donc, il a fallu effectivement transformer
02:19:34 en "est-ce que du haut des futurs immeubles
02:19:37 "que vous construirez, est-ce qu'on verra ma piscine ou mon jardin ?"
02:19:40 Là, c'est un peu plus concret.
02:19:42 On va arrêter de parler de courtoisie urbaine.
02:19:45 Et puis, aménité, c'est "est-ce qu'il y a des coins sympas
02:19:47 "où, éventuellement, on peut boire un coup ?"
02:19:48 Parce que c'était aussi exprimé de manière...
02:19:52 Alors, je caricature, mais c'était souvent...
02:19:54 Et puis aussi, "est-ce que vous allez m'empêcher
02:19:55 "de garer ma voiture pas trop loin de chez moi ?"
02:19:59 Donc, ce sont des questions, en fait, extrêmement concrètes.
02:20:02 Et on a beaucoup travaillé avec les riverains
02:20:05 pour trouver et se mettre d'accord sur...
02:20:07 Alors, en jargon, c'est un épanelage.
02:20:09 Donc, la manière dont on va accompagner, effectivement,
02:20:12 les constructions, très concrètement,
02:20:14 c'est de maîtriser des vues
02:20:16 et faire en sorte que les futurs habitants
02:20:19 soient le mieux accueillis par les gens qui habitent déjà là.
02:20:22 On est sur des processus assez classiques,
02:20:25 de post-it, de balades urbaines,
02:20:28 de réflexion, d'ateliers, de soirées, de dessins.
02:20:32 Et puis aussi de "qu'est-ce que ça veut dire, vivre le quartier ?"
02:20:34 Donc, on fait, en fait, on demande aux habitants
02:20:37 de définir comment les futurs habitants qu'on ne connaît pas
02:20:40 vont vivre dans le futur quartier,
02:20:41 ce qui pose aussi quelques questions.
02:20:45 Sur une opération, le Haïan-Centreville,
02:20:48 on est sur des opérations, toujours, nous,
02:20:50 en périphérie de la ville-centre.
02:20:53 Donc, on est sur du tissu périurbain.
02:20:55 Là, on a pris les choses d'une manière un petit peu différente.
02:20:58 On a travaillé sur l'opération, classiquement,
02:21:00 comme tous les aménageurs, avec les élus, bien évidemment,
02:21:03 mais on a aussi proposé à la commune
02:21:05 de définir ce qu'on a appelé des citoyens reporters.
02:21:08 Donc, il y a eu toute une désignation
02:21:10 de citoyens reporters qui, ensuite, ont été volontaires.
02:21:15 Donc, c'était un groupe assez consistant,
02:21:19 avec une quinzaine de personnes,
02:21:21 et on leur a confié comme mission, avec un budget,
02:21:23 de raconter le projet et de raconter toutes les étapes,
02:21:27 de raconter ce que c'était qu'un aménageur,
02:21:29 de raconter ce que c'était qu'une commune,
02:21:31 de raconter quelles étaient les compétences
02:21:32 de Bordeaux Métropole.
02:21:34 Et donc, finalement, de rentrer dans une mécanique, aussi,
02:21:37 et d'observer et de critiquer.
02:21:39 Pour être un peu plus illustratif,
02:21:41 même si, je suis désolé, l'image n'est vraiment pas bonne,
02:21:45 elle a été faite un petit peu tardivement, hier soir,
02:21:48 donc, vous voyez le schéma tout en haut, sur votre droite,
02:21:53 qui est, nous, la représentation
02:21:55 de ce que c'est qu'une opération d'aménagement.
02:21:57 Et vous voyez, vous vous entrez apercevez,
02:21:59 le schéma, en dessous, traité par les habitants.
02:22:02 Donc, nous, on parlait, en fait, de process et de complexité.
02:22:05 Les habitants nous ont dit "Non, non, c'est un ruisseau, votre truc."
02:22:08 Et donc, ça coule, on a bien compris,
02:22:10 vous devez aller voir machin, puis truc, puis machin,
02:22:12 et peut-être, un jour, vous ferez quelque chose,
02:22:14 mais d'abord, en fait, vous avez tout ce parcours-là.
02:22:16 Donc, ils ont compris qu'effectivement,
02:22:18 le ruisseau de l'aménagement, c'était un long ruisseau,
02:22:20 pas toujours tranquille,
02:22:22 mais en tout cas, ils se sont complètement réappropriés
02:22:25 les process et la méthode,
02:22:27 simplement avec leurs mots, leur vocabulaire
02:22:31 et leur compréhension, parce qu'ils comprennent,
02:22:33 bien évidemment, et en plus,
02:22:35 ils connaissent mieux le territoire que nous,
02:22:37 bien plus vite, en fait, que les aménageurs,
02:22:39 voire même aussi les concepteurs, bien évidemment,
02:22:41 puisque un concepteur va passer une journée par semaine sur site,
02:22:45 les habitants, donc, il y a des gens,
02:22:46 ça fait 40 ans ou 50 ans,
02:22:48 et ils connaissent bien des choses sur les territoires.
02:22:52 On a aussi cherché à répondre à la question
02:22:56 de comment on fait pour trouver les habitants.
02:22:58 On fait des concertations, comme tout le monde.
02:23:00 On voit bien des propriétaires, en fait, qui sont présents.
02:23:04 C'est exactement des propriétaires qu'on voit aussi, d'ailleurs,
02:23:06 dans les documents d'urbanisme,
02:23:07 mais on ne voit pas, en fait,
02:23:10 une représentation suffisante des habitants.
02:23:12 Donc, on est devenus heureux propriétaires d'une Rosalie
02:23:16 et on a pu, avec nos assistants à maîtrise d'ouvrage,
02:23:21 produire une maquette.
02:23:23 Et cette Rosalie se déplace dans tous les quartiers
02:23:25 à des horaires aussi acceptables, en fait, pour les habitants,
02:23:30 que ce soit le matin, le midi, le soir,
02:23:33 ou vraiment très tardivement dans la soirée.
02:23:37 On a fait des apéros maquettes.
02:23:39 On a fait un certain nombre, en fait...
02:23:42 On a créé des lieux et des endroits
02:23:44 où, finalement, on se frotte aussi à la population
02:23:47 et on discute, et on discute beaucoup.
02:23:50 Et c'est extrêmement important, en fait,
02:23:52 que, et aménageurs et concepteurs,
02:23:55 mais aussi les élus, en fait,
02:23:56 entendent toute cette population ou ces habitants s'exprimer,
02:24:01 s'exprimer sur la manière dont on fait les projets
02:24:04 et la manière aussi dont on trace des voiries.
02:24:07 Vous voyez, là, on trace des voiries
02:24:08 avec un bout de corde et des capes-lats,
02:24:10 puisque nous, on est plutôt un territoire capes-lats,
02:24:12 voyez-vous, dans le sud-ouest.
02:24:13 Et donc, on utilise les capes-lats
02:24:14 pour montrer, en fait, ce que c'est que des étages
02:24:17 et qu'est-ce qui se passe si on met un étage en moins
02:24:20 et qu'on étale un peu plus, etc.
02:24:22 Et donc, sous les côtés très...
02:24:25 Le mercredi après-midi, c'est l'égo ou capes-lats.
02:24:30 Ça amène, en fait, à, finalement,
02:24:32 reconstituer ou constituer une forme de compétence,
02:24:35 en tout cas, de faire émerger une compétence
02:24:38 ou une mise à niveau entre une compétence habitante
02:24:40 et une compétence technique,
02:24:42 ce qui permet, du coup, d'avoir un dialogue
02:24:44 un peu plus apaisé.
02:24:46 On peut aller un petit peu plus loin,
02:24:49 donc sur un territoire.
02:24:50 Je crois que je l'avais déjà dit dans cet enceinte,
02:24:53 donc sur l'agglomération bordelaise,
02:24:55 R+3, c'est un IGH,
02:24:57 donc c'est compliqué, en fait, de discuter de la hauteur.
02:25:02 Clément ne me continuera pas.
02:25:05 Mais il n'empêche que si on travaille, effectivement,
02:25:10 d'une autre manière,
02:25:11 donc vous avez sur la gauche, deux photographies,
02:25:15 puisque la FAB s'est rendue propriétaire
02:25:18 d'un café, on n'a pas racheté la licence 4,
02:25:20 mais on a acheté le café,
02:25:22 qui était voué à être démoli
02:25:24 dans le cadre d'une opération immobilière.
02:25:26 Et cette opération immobilière étant plutôt lointaine,
02:25:32 on s'est retrouvé avec un patrimoine à gérer
02:25:34 et on s'est interrogé sur qui, finalement,
02:25:37 pouvait gérer ce patrimoine.
02:25:38 Il se trouve qu'on a deux centres sociaux,
02:25:40 on est cette route de Toulouse,
02:25:42 qu'on prend en deux communes, en fait,
02:25:44 elle coupe deux communes.
02:25:46 Et il se trouve que les deux centres sociaux ont dit
02:25:48 "Mais nous, si on s'accorde sur un prix acceptable
02:25:52 de location, et c'est le cas,
02:25:55 nous, on est prêts à investir le lieu,
02:25:57 parce que vous êtes à la frange de deux communes
02:25:59 et donc il y a une forme, finalement, d'impensée
02:26:02 entre ces deux franges,
02:26:03 c'est-à-dire que finalement, c'est quoi ce quartier
02:26:06 qui est entre deux communes ?
02:26:08 Et du coup, les deux centres sociaux
02:26:10 se sont agrippés à cette annexe
02:26:12 et font toute la programmation
02:26:14 jusqu'à même être les ambassadeurs, en fait, du projet,
02:26:18 du projet de développement.
02:26:20 Et donc, ce sont eux qui expliquent
02:26:21 à travers leurs activités.
02:26:22 Il y a des activités danses, il y a des activités musiques,
02:26:24 il y a des activités avec des enfants,
02:26:26 avec des personnes âgées, etc.
02:26:31 Mais ce sont ces professionnels-là
02:26:32 qui s'approprient la maquette.
02:26:34 Vous voyez, on a une maquette, là aussi, plutôt simple
02:26:36 et qui explique le projet
02:26:38 et du coup, nous explique aussi à nous,
02:26:41 finalement, en tant que traducteur,
02:26:42 ce qui se dit, ce qui se comprend
02:26:44 et ce que l'on doit impérativement améliorer.
02:26:47 Ca marche tellement bien
02:26:49 qu'on a pu faire, en fait, un bâtiment R+10
02:26:51 sur une place parce que l'enjeu n'était pas la hauteur.
02:26:54 Vous voyez la concertation, il y avait un peu de monde
02:26:57 et on avait très peur.
02:26:59 On avait franchement très peur,
02:27:01 mais le R+10 n'a jamais été un sujet.
02:27:03 La question, c'était qu'est-ce que vous mettez
02:27:05 comme commerce en socle ?
02:27:07 Parce que ce qui nous intéresse,
02:27:09 c'est plutôt la relation et les commerces qu'on n'a pas
02:27:11 qu'on souhaite faire venir.
02:27:13 Et donc ça, c'est devenu une espèce de transformation
02:27:16 du projet qui nous a amené d'ailleurs
02:27:18 à avoir un courrier des deux communes
02:27:21 pour nous demander de pérenniser ce lieu,
02:27:24 ce qui pose plein d'autres questions à un éménageur.
02:27:26 J'ai un bilan, j'ai des mètres carrés, etc.
02:27:28 Mais la valeur que ce type de lieu
02:27:31 créé sur place est tellement forte
02:27:34 que ça nous permet aussi de réinterroger
02:27:36 les collectivités sur ce type de projet.
02:27:40 Est-ce qu'on maintient ? Est-ce qu'on le déplace ?
02:27:42 Est-ce qu'on le met juste en face ?
02:27:43 Et puis du coup, ce lieu nous permet aussi
02:27:47 de développer toute une programmation festive,
02:27:49 c'est-à-dire la fête du projet, la fête de l'été,
02:27:51 la fête du quartier, la fête de ce que vous voulez,
02:27:54 mais en tout cas, les moments où on va se retrouver
02:27:57 avec des périmètres d'habitants un peu différents
02:28:00 ou de futurs habitants.
02:28:02 Et tout ça tisse et finalement crée
02:28:05 l'histoire et le récit du projet.
02:28:09 Ce que j'essaie de vous dire, parce qu'il me reste peu de temps,
02:28:12 c'est finalement, en fait,
02:28:14 cette ossature invisible et transparente
02:28:18 sur laquelle va pouvoir s'enrouler le projet urbain.
02:28:21 Donc on est vraiment sûr, finalement,
02:28:23 qu'est-ce qui fait projet urbain ?
02:28:24 C'est sans doute plus ça qui ne se voit pas,
02:28:27 qu'on paye un peu, mais quand même à côté de nos coûts travaux,
02:28:29 c'est pas très cher, et qui, il faut le dire,
02:28:32 c'est pas très cher, un centre social,
02:28:35 les budgets, les opérations, c'est 2 000 euros
02:28:37 pour, à un moment donné, activer un certain nombre de choses.
02:28:40 Il n'empêche que, grâce à ça,
02:28:42 on peut tisser tout autour du projet.
02:28:44 Après, il y a des histoires de marche.
02:28:46 C'est très bien de marcher, c'est très bien de marcher
02:28:48 et de réfléchir en même temps,
02:28:49 c'est très bien de marcher et de réfléchir
02:28:51 et de ne pas être tout seul
02:28:53 pour, effectivement, arpenter l'ensemble des quartiers.
02:28:57 C'est aussi bien de recueillir les histoires des habitants.
02:29:00 Et donc on s'est aperçu que soit la photographie,
02:29:03 soit, en fait, le dessin
02:29:06 permet tout doucement de recueillir des histoires.
02:29:08 Et ça, c'est aussi, en fait, une valeur extrêmement forte
02:29:11 dans les projets urbains,
02:29:13 recueillir les histoires, être porteur de ces histoires.
02:29:15 C'est aussi, finalement, renouer avec cette idée
02:29:17 d'intérêt général. J'ai des chefs de projet
02:29:19 qui reviennent en disant, "Les habitants n'en veulent pas
02:29:21 "de ce projet, on a du mal à faire passer l'intérêt général."
02:29:24 Non, il faut qu'on pose la question autrement.
02:29:27 En fait, il y a de plus en plus d'attention
02:29:30 aux individualités,
02:29:32 à ce que, finalement, on a comme êtres humains
02:29:34 nos singularités, et ça constitue, en fait,
02:29:37 un élément extrêmement fort et non négociable
02:29:39 aujourd'hui de la démocratie.
02:29:42 -Qu'est-ce que ça dit du rôle de l'aménageur demain ?
02:29:44 Qu'est-ce que ça dit des compétences aussi ?
02:29:48 Je pourrais savoir que tu as une stratégie aussi
02:29:50 d'accompagnement des équipes pour monter en compétences là-dessus.
02:29:53 Au-delà des projets, qu'est-ce que ça raconte
02:29:56 sur le plus long terme sur notre rôle ?
02:29:59 -Au départ, c'était clairement pas notre métier.
02:30:00 Donc, vous savez, enfin, vous faites tout ça.
02:30:03 J'ai une nouvelle question, je vais chercher l'expert
02:30:05 qui va bien et je le mets dans mon marché.
02:30:07 Et j'ai l'expert à côté de moi, donc j'ai coché la case.
02:30:10 Là, la question qu'on se pose, c'est, finalement,
02:30:14 c'est quoi notre métier d'aménageur ?
02:30:16 Et du coup, en même temps qu'on a de l'expertise
02:30:18 sur l'ensemble des projets, on a développé pendant 3 ans
02:30:21 une formation en interne de nos équipes à ces sujets-là.
02:30:24 C'est-à-dire faire tourner la parole aussi en interne.
02:30:27 Si on ne sait pas faire tourner la parole en interne,
02:30:29 je vois pas comment on peut faire tourner la parole aussi en externe.
02:30:32 Donc, qu'est-ce que ça veut dire "concerter" ?
02:30:34 Qu'est-ce que c'est que la concertation ?
02:30:36 Qu'est-ce que c'est que la communication ?
02:30:38 Qu'est-ce que c'est que la médiation ?
02:30:39 On a fait travailler des étudiants de l'IEP
02:30:41 avec nous sur ces sujets.
02:30:43 On a fait venir des professionnels.
02:30:44 On a travaillé avec un sociologue, avec un philosophe
02:30:47 sur ces questions pour aussi recueillir la parole en interne.
02:30:50 Parce qu'on prend aussi, en tant qu'aménageurs,
02:30:53 des coups, les élus prennent des coups,
02:30:54 bien évidemment, en concertation.
02:30:56 On en reçoit aussi quelques-uns.
02:30:57 -Des coups avec un "p", pas des coups avec un "t".
02:31:00 -Un peu les deux, mon capitaine.
02:31:02 -Merci, Jérôme.
02:31:07 Je pense qu'on va faire comme l'autre table ronde
02:31:10 et passer les questions,
02:31:12 même si j'imagine que vous en avez plein
02:31:15 au regard de tout ce qui a été dit
02:31:17 et qu'on avait encore sans doute plein de choses à dire.
02:31:18 Et vous aviez aussi, vous, plein de choses à dire.
02:31:22 Je doute pas qu'on aura l'occasion,
02:31:24 dans d'autres journées du RNA,
02:31:25 de revenir sur ce sujet-là,
02:31:27 qui est quand même assez crucial.
02:31:29 Aujourd'hui, on a bien vu, au travers de la journée,
02:31:31 qu'il interrogeait, en fait, de manière transversale,
02:31:34 tout un tas d'autres regards sur notre métier,
02:31:36 sur le sens de l'action et sur la place des aménageurs,
02:31:39 toutes catégories confondues, finalement,
02:31:41 auprès des collectivités.
02:31:43 Ca renvoie d'ailleurs à des groupes de travail
02:31:45 du club Ville Aménagement,
02:31:47 puisque c'est une journée jumelage
02:31:51 avec deux groupes de travail qui sont sur ces thématiques-là,
02:31:54 de l'acceptabilité des projets, d'une part,
02:31:56 et la question du réenchantement, de l'aménagement,
02:31:59 du sens des valeurs, parce qu'on voit aussi
02:32:01 qu'au niveau des équipes, ça questionne, ça interroge.
02:32:05 Voilà ce qu'énoncent les citoyens,
02:32:07 nos équipes et les équipes l'énoncent.
02:32:10 Donc merci beaucoup. Merci, Gérôme.
02:32:13 Et puis, on a hâte de voir un peu ce que tout ça produit
02:32:16 et comment tu deviens un ménageur du territoire
02:32:19 plus qu'aménageur.
02:32:21 Merci, Clément, et merci, Nora.
02:32:24 Et on a hâte de voir aussi comment tout ce processus-là
02:32:28 porte ses fruits et le débat citoyen se produit.
02:32:32 Merci à vous de nous avoir écoutés,
02:32:34 d'avoir été attentifs après cette longue journée si riche,
02:32:38 et on va rendre la parole pour les conclusions. Merci.
02:32:42 (Applaudissements)
02:32:44 (...)
02:32:54 -Cette journée, il y a encore une séquence avec un témoignage.
02:32:57 Donc je vais tout de suite appeler à me rejoindre
02:33:01 Sébastien Niossec,
02:33:03 qui est président de Quimperlé Communauté
02:33:06 et président délégué d'Intercommunalité de France.
02:33:10 Merci. Qui accepte de venir faire
02:33:12 ce deuxième témoignage de la journée.
02:33:14 -Bonjour. Bonjour à toutes et tous.
02:33:27 Merci de me permettre de dire quelques mots
02:33:30 pour conclure cette journée avant que les uns et les autres
02:33:32 prennent la route de nos régions, de nos territoires
02:33:35 un peu partout en France.
02:33:36 Si j'ai le plaisir d'intervenir,
02:33:38 c'est au nom d'Intercommunalité de France,
02:33:40 donc la fédération des intercommunalités,
02:33:42 qui, comme d'autres associations d'élus,
02:33:43 fédère pas mal de collectivités
02:33:46 au sein de cette association dont j'en suis le président délégué,
02:33:49 comme c'est inscrit à l'écran.
02:33:50 Et j'ai le plaisir de travailler notamment
02:33:52 sur les enjeux de sobriété foncière
02:33:54 et les enjeux de finances et de fiscalité,
02:33:56 2 enjeux qui sont de plus en plus liés
02:33:58 et qui font écho aussi à un certain nombre d'éléments
02:34:00 qui ont été évoqués dans les tables rondes précédentes.
02:34:03 L'intercommunalité, en 2023, c'est 1 250 collectivités
02:34:08 qui se structurent à l'échelle des bassins de vie,
02:34:11 qui s'occupent de penser le territoire,
02:34:13 de le penser à travers un certain nombre de stratégies,
02:34:16 nos projets de territoire, nos PLU intercommunaux,
02:34:18 nos plans climat, nos PLH, etc., etc.
02:34:21 Mais au-delà de penser la stratégie,
02:34:23 c'est aussi de la mettre en oeuvre
02:34:25 à travers des politiques publiques
02:34:26 qu'on peut porter directement
02:34:28 en matière d'habitat, en matière de réseau d'eau,
02:34:30 d'assainissement, de développement économique,
02:34:31 de mobilité, etc.,
02:34:33 directement ou, et souvent,
02:34:35 en lien aussi avec nos communes membres.
02:34:37 Toutes ces politiques publiques, on les met en oeuvre
02:34:40 en intégrant évidemment les impératifs
02:34:42 liés à la transition écologique.
02:34:43 C'est aujourd'hui inévitable.
02:34:44 Et je n'ai pas pu assister aux échanges de ce matin,
02:34:46 mais les 2 tables rondes de cet après-midi
02:34:48 l'évoquaient très fortement.
02:34:51 Et cette échelle de l'intercommunalité
02:34:53 dans la prise en compte de l'impératif
02:34:55 de transition écologique
02:34:56 est, de notre point de vue, une bonne échelle,
02:34:58 ni trop petite à l'échelle de certaines communes,
02:35:03 donc trop petite pour ne pas avoir les moyens
02:35:05 de pouvoir agir à une forme de cohérence,
02:35:08 ni trop grande pour être trop loin du concret
02:35:11 et en incapacité d'être dans l'opérationnel.
02:35:14 Je rappelle que les enjeux en matière
02:35:16 de transition écologique sont énormes.
02:35:17 On parle de 8 à 12 milliards d'investissements en plus
02:35:20 pour nos collectivités,
02:35:22 essentiellement portés par le bloc local.
02:35:25 Et aux côtés de ces investissements massifs
02:35:27 à mener, c'est aussi l'impératif de sobriété foncière
02:35:30 qui s'impose à nous.
02:35:32 Ca a été aussi évoqué, je crois,
02:35:33 à plusieurs reprises dans la journée.
02:35:35 Sur cet enjeu de sobriété foncière
02:35:36 qui recouvre beaucoup d'enjeux,
02:35:39 j'en cite un, c'est celui, en tout cas,
02:35:42 un qui tient à coeur à l'intercommunalité de France,
02:35:44 c'est celui de plaider pour qu'on pense
02:35:47 notre organisation, notre urbanisme
02:35:49 à l'échelle de l'intercommunalité,
02:35:51 à travers notamment le PLU intercommunal.
02:35:54 Pourquoi ? Parce que face à l'enjeu
02:35:55 de sobriété foncière, il faut encore plus
02:35:57 qu'avant coller, que notre projet de développement
02:36:00 se colle à la logique du bassin de vie,
02:36:03 que cette échelle de l'intercommunalité
02:36:06 est la meilleure échelle pour penser la solidarité
02:36:09 en matière de sobriété foncière.
02:36:10 C'est un des gros sujets d'inquiétude
02:36:12 qui peut remonter d'un certain nombre de territoires,
02:36:14 qu'elle équilibre entre les grands territoires urbains
02:36:17 et la ruralité, y compris même au sein d'une ruralité,
02:36:20 entre le bourg-centre, la ville-centre
02:36:23 et les communes autour.
02:36:24 Et si on veut avoir une solidarité
02:36:27 qui est adaptée à la réalité de chaque territoire,
02:36:28 il faut pouvoir le penser à l'échelle intercommunale.
02:36:31 Et puis, penser la sobriété foncière
02:36:33 à l'échelle du PLU, c'est aussi être en cohérence
02:36:37 avec l'ensemble des autres compétences
02:36:38 qu'on peut porter aujourd'hui à l'échelle intercommunale,
02:36:41 GESISTE, économie, réseau, mobilité, etc.
02:36:44 Et donc, cette sobriété foncière
02:36:45 et les enjeux de transition écologique
02:36:48 nous poussent toutes et tous,
02:36:49 mais pour ce qui me concerne pour les collectivités,
02:36:53 à mieux maîtriser nos aménagements,
02:36:55 notre aménagement avec un grand A,
02:36:58 l'aménagement de nos territoires,
02:36:59 mieux le penser, mieux l'anticiper
02:37:01 et mieux le programmer.
02:37:03 Et si le PLU ou le PLUI posent une stratégie,
02:37:06 une vision, c'est évidemment pas suffisant.
02:37:08 Il faut rentrer dans la mécanique de chaque opération,
02:37:12 des mécaniques beaucoup plus complexes,
02:37:13 puisque la sobriété foncière nous impose
02:37:15 de réfléchir davantage en termes de déconstruction,
02:37:18 en termes de dépollution,
02:37:20 réfléchir aussi à l'économie circulaire,
02:37:22 à la réalisation des ressources dans le projet,
02:37:25 réfléchir aussi aux ressources qu'on a moins ou qu'on a plus,
02:37:28 typiquement les questions d'eau,
02:37:30 réfléchir aussi à la façon dont on peut renaturer.
02:37:33 Et c'est un concept, finalement,
02:37:36 qui est assez peu, aujourd'hui, assez peu opérationnel.
02:37:40 Et puis le fait d'être en sobriété foncière,
02:37:41 d'être davantage dans le renouvellement urbain,
02:37:43 c'est aussi l'épargnement des périmètres d'opérations
02:37:45 qu'on parle d'habitat ou d'économie.
02:37:48 Donc, penser l'aménagement.
02:37:50 Et donc, on a besoin d'aménageurs qui pensent avec nous.
02:37:54 Avoir une attention aussi,
02:37:55 ça a été évoqué dans les derniers échanges,
02:37:59 une attention encore plus grande à la pédagogie,
02:38:02 à l'information, à l'explication,
02:38:03 au partage avec les futurs habitants de ces quartiers,
02:38:06 les futurs utilisateurs de ces quartiers,
02:38:08 mais aussi les riverains.
02:38:10 On voit dans beaucoup de nos territoires,
02:38:11 c'est vrai dans des grandes villes,
02:38:12 c'est vrai aussi dans des communes plus rurales,
02:38:14 des tensions autour des projets,
02:38:16 puisque ces projets changent les habitudes,
02:38:18 modifient les perceptions qu'on peut avoir
02:38:20 de nos territoires, de nos paysages,
02:38:22 de la façon dont on se projette aussi
02:38:24 dans la façon d'habiter.
02:38:27 Et donc, cette interpellation, cette tension,
02:38:30 elle interpelle
02:38:33 à la fois ceux qui vont vivre dans les projets,
02:38:37 ce qu'on se projette aujourd'hui.
02:38:38 Je suis élu d'une commune rurale, je vais en dire deux mots.
02:38:42 Chez moi, le modèle, c'est la maison individuelle.
02:38:44 Comment à nos habitants, nos futurs habitants,
02:38:47 on leur explique que ce ne sera peut-être pas le modèle
02:38:48 sur lequel ils pourront s'installer,
02:38:51 mais aussi les habitants qui sont sur place,
02:38:52 et peut-être même surtout les habitants qui sont sur place
02:38:55 et qui veulent leur quartier, leur ville,
02:38:57 leur commune bouger et changer.
02:38:59 Ces tensions, elles sont regrettables parfois,
02:39:03 elles sont toutes inévitables,
02:39:05 et donc, il faut faire avec,
02:39:06 il faut que nous toutes et nous tous,
02:39:08 collectivités et aménageurs, on l'intègre, on l'anticipe,
02:39:10 et donc, ça nous impose d'encore mieux penser nos projets
02:39:13 et encore mieux les préparer.
02:39:15 C'est une responsabilité conjointe entre vous et nous,
02:39:18 entre collectivités et aménageurs,
02:39:20 et on a besoin que nous toutes et nous tous,
02:39:22 et des journées comme aujourd'hui, contribuent évidemment
02:39:25 à ce qu'on se mobilise pour cette évolution collective,
02:39:29 pour répondre à tous ces défis, et chacun ses métiers.
02:39:33 Évidemment, il y a certaines collectivités,
02:39:35 notamment les plus grandes, qui peuvent avoir en régie,
02:39:37 en interne, des métiers liés à l'aménagement,
02:39:40 mais beaucoup d'autres collectivités.
02:39:42 La diversité des membres que je représente
02:39:44 à l'Intercommunalité de France en est un exemple.
02:39:47 On a, pour beaucoup d'entre nous,
02:39:48 pas ou peu de moyens en interne pour tout ça,
02:39:50 donc on a forcément besoin d'un partenariat
02:39:52 avec un aménageur, quel que soit son statut.
02:39:55 La question est aussi, pour un certain nombre de collectivités,
02:40:00 et là, je voudrais témoigner rapidement
02:40:01 de mon expérience personnelle,
02:40:02 c'est qu'un certain nombre de collectivités hésitent
02:40:04 à s'engager dans l'aménagement.
02:40:06 Donc, je suis maire d'une commune de 4 300 habitants
02:40:09 qui s'appelle Rillex-sur-Bellon,
02:40:10 dans une intercommunalité qui s'appelle
02:40:12 Quimperlay Communauté, une communauté de 60 000 habitants,
02:40:14 16 communes.
02:40:16 Cette intercommunalité, c'est nos communes,
02:40:18 la mienne en l'occurrence,
02:40:20 donc communes rurales et littorales
02:40:23 avec une attractivité naturelle depuis longtemps.
02:40:26 Et donc, on peut se dire, après tout, laissons faire.
02:40:28 Et quel est l'intérêt,
02:40:31 quel est le plus-valu de piloter ?
02:40:33 Et pourtant, avec la sobriété foncière, le ZAN,
02:40:36 avec la pression extraordinaire sur le logement,
02:40:39 encore plus depuis la Covid,
02:40:40 mais c'était déjà vrai avant la Covid,
02:40:43 avec tous ces enjeux de mieux penser notre développement,
02:40:47 c'est forcément utile de s'engager,
02:40:50 de s'investir, de se mouiller dans l'aménagement.
02:40:53 Mais une fois qu'on s'est dit, il faut se mouiller,
02:40:55 on le fait avec qui ?
02:40:56 On le fait avec des aménageurs privés,
02:40:58 avec des aménageurs publics,
02:40:59 avec des aménageurs à statut intermédiaire.
02:41:02 Évidemment, chaque outil n'a pas la même histoire,
02:41:04 les mêmes intérêts, les mêmes qualités,
02:41:06 les mêmes défauts éventuels.
02:41:09 On a tous des préoccupations communes,
02:41:11 mais on a aussi des divergences.
02:41:13 Et le maire d'une commune étorale que je suis
02:41:16 le voit chaque jour ou chaque heure,
02:41:19 presque de plus en plus,
02:41:21 sur la formidable spéculation
02:41:25 autour de l'enjeu de sobriété foncière.
02:41:29 Et donc, on doit forcément se poser la question,
02:41:31 quand on construit un projet,
02:41:33 d'identifier aussi ce qui peut faire
02:41:35 nos intérêts divergents,
02:41:37 et notamment le partage de la valeur,
02:41:38 puisque cette spéculation foncière,
02:41:40 elle profite à un certain nombre de personnes.
02:41:42 Quand, dans ma commune,
02:41:43 la terre non construite, mais constructible,
02:41:47 s'achetait à à peine 10 euros il y a quelques années,
02:41:49 se vend aujourd'hui à 40 ou 50 euros
02:41:51 par certains aménageurs,
02:41:52 il y a bien de la valeur qui part dans ce foncier-là.
02:41:55 Quand les coûts de construction augmentent,
02:41:58 certes, l'inflation, les coûts de l'énergie,
02:42:00 beaucoup de facteurs peuvent l'expliquer,
02:42:03 mais d'autres moins.
02:42:04 Quand, chez moi, un aménageur privé
02:42:07 vendait du terrain à bâtir à 85 euros
02:42:10 il y a 2 ans et demi,
02:42:11 et c'est aujourd'hui à 200 euros,
02:42:12 forcément, la valeur, elle existe quelque part.
02:42:14 Et comment on se la répartit ?
02:42:16 Comment on la met en oeuvre ?
02:42:17 Comment, entre le futur habitant,
02:42:19 le propriétaire du terrain, l'aménageur,
02:42:21 l'ensemble des entreprises, etc. ?
02:42:23 Donc, il y a un vrai débat à avoir entre nous
02:42:25 pour bien identifier cette chaîne de valeur
02:42:28 et qui en profite,
02:42:29 et qu'est-ce qu'elle permet,
02:42:30 surtout comme projet pour notre territoire.
02:42:32 Tout ça, ça demande de l'ingénierie,
02:42:34 ça demande de l'engagement,
02:42:37 le duo entre la collectivité et l'aménageur.
02:42:40 Il faut qu'il soit solide, il faut qu'il soit durable,
02:42:42 il faut qu'il soit en confiance aussi.
02:42:44 Il faut qu'il soit aussi en capacité d'innover.
02:42:46 Ça a été beaucoup évoqué, donc je ne m'y attarde pas,
02:42:49 mais tout ce changement de paradigme
02:42:50 nous invite à inventer, à tester,
02:42:52 à partager des expériences,
02:42:54 à regarder ce qui se fait ailleurs.
02:42:55 Et je vous remercie encore d'initier des journées
02:42:58 comme celle d'aujourd'hui.
02:43:00 Et puis, renouveler aussi la façon
02:43:03 dont on a beaucoup spécialisé les espaces
02:43:05 entre l'habitat, l'économie, le commerce, etc.
02:43:07 Et je pense notamment aux territoires urbains
02:43:09 et périurbains.
02:43:11 Et je terminerai là-dessus.
02:43:13 Vous l'avez donc trahi...
02:43:15 Mon intervention le trahit un petit peu.
02:43:16 Je suis élu d'un territoire plus rural qu'urbain,
02:43:20 au moins dans les exemples de cet après-midi,
02:43:22 parce que je n'ai pas pu assister au tableau ronde ce matin.
02:43:24 On avait surtout des témoignages
02:43:25 de territoires plus urbains.
02:43:28 Et Intercommunalité de France,
02:43:30 on fédère 1 250 intercommunalités,
02:43:33 et donc des intercommunalités dans toute leur diversité,
02:43:36 y compris donc tous ces territoires plus ruraux qu'urbains.
02:43:40 Et ces territoires sur lesquels
02:43:42 on a peut-être moins historiquement investi
02:43:43 ou on s'est peut-être moins posé de questions
02:43:45 sur les enjeux d'aménagement,
02:43:47 ces territoires-là, on a besoin aussi
02:43:50 d'être identifiés dans ce paysage-là.
02:43:53 L'enjeu d'aménagement et des bons outils pour aménager
02:43:56 ne doit pas rester que sur ces structures urbaines.
02:43:59 Donc c'est aussi des enjeux de coopération territoriale.
02:44:02 Mon intercommunalité, donc, dans le sud-est du Finistère,
02:44:05 est en écoute et en partage avec des structures
02:44:08 qui peuvent être aussi initiées dans des zones plus urbaines.
02:44:12 Mais en tout cas, là où ça a du sens,
02:44:15 donc a priori partout,
02:44:16 on doit pouvoir accéder à ces outils
02:44:18 pour permettre de mieux penser l'aménagement.
02:44:21 Et donc pour terminer, en vous remerciant à nouveau
02:44:23 de m'avoir permis de dire quelques mots
02:44:25 en fin de cette journée
02:44:27 au nom d'Intercommunalité de France,
02:44:28 je veux vous remercier,
02:44:31 à l'instar des autres associations d'élus
02:44:32 qui sont partenaires,
02:44:34 pour me remercier d'être à notre écoute.
02:44:36 Enfin, on est à votre écoute, pardon,
02:44:38 pour relayer les messages des aménageurs
02:44:40 auprès de nos adhérents,
02:44:41 mais nous, collectivité, on a aussi besoin
02:44:43 que vous soyez à notre écoute.
02:44:44 Nous, collectivité, à l'écoute des élus,
02:44:48 des équipes qui veulent manager
02:44:49 le développement de leur territoire,
02:44:51 avec en tête tous les défis du moment.
02:44:52 C'est un vrai défi collectif
02:44:54 et qui ne sera réussi que si on le prend,
02:44:58 si on fait ce pari ensemble.
02:45:00 Donc voilà quelques mots que je voulais dire
02:45:01 au nom d'Intercôte France.
02:45:02 Merci encore de m'avoir permis de dire quelques mots.
02:45:06 Merci encore à la qualité de cette journée,
02:45:08 à tous les témoignages qui sont très éclairants.
02:45:10 Et sûrement l'année prochaine.
02:45:13 Merci.
02:45:14 (Applaudissements)
02:45:19 (...)
02:45:31 -Bien. On ne va pas vous embêter plus que ça.
02:45:33 Donc la journée est terminée.
02:45:35 Je vous remercie d'y avoir participé.
02:45:37 On est encore nombreux, encore à cette heure-là.
02:45:42 Donc, simplement, on va vous donner rendez-vous.
02:45:44 Rendez-vous à la prochaine planière.
02:45:46 -Le 23 novembre. -Le 23 novembre, c'est ça.
02:45:48 Lieu non défini encore.
02:45:51 Avec une thématique, l'aménagement autrement,
02:45:53 la nouvelle place de l'aménageur.
02:45:54 Je pense qu'on va en parler
02:45:55 de beaucoup de sujets qu'on a évoqués aujourd'hui.
02:45:57 Voilà. Merci à tous.
02:45:58 -Merci beaucoup.
02:45:59 (Applaudissements)
02:46:05 (...)
02:46:09 ---

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