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  • 30/06/2023
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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News
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00:00:00 Bonjour, il est quasiment 17h, soyez les bienvenus, 17h19, vous connaissez le rendez-vous C Punchline,
00:00:08 émission spéciale durant ces deux heures consacrée à cette troisième nuit d'émeute
00:00:13 et de violence à Nanterre bien sûr, mais également dans toute la région parisienne
00:00:17 et aux quatre coins de France.
00:00:19 Nous serons partout, évidemment avec nos équipes sur le terrain, on reviendra sur
00:00:24 les nombreux dégâts, nous aurons aussi un maximum de témoignages de toutes ces personnes
00:00:29 qui subissent malgré tout ces violences et ces dégradations impuissantes, on écoutera
00:00:34 leur colère, c'est important, on évoquera également les 875 interpellations et surtout
00:00:40 le profil de ces jeunes, un grand nombre sont mineurs, ils sont âgés entre 14 et 18 ans
00:00:45 et puis on se posera également une question majeure, oui majeure, quand on s'attaque à
00:00:49 des écoles, quand on s'attaque à des collèges, quand on s'attaque à des médiathèques,
00:00:52 à des crèches, à des mairies, à des commissariats, a-t-on manqué quelque chose ? Pourquoi s'attaquer
00:00:57 à des lieux de savoir ? Quel intérêt ? On essaiera de répondre à cette question.
00:01:01 Et puis également, on évoquera aussi cette forte mobilisation des forces de l'ordre,
00:01:05 40 000 policiers et gendarmes étaient pourtant mobilisés la nuit dernière, 5000 sur Paris,
00:01:10 est-ce suffisant ? Et puis dernière interrogation, alors qu'Emmanuel Macron a présidé une
00:01:15 nouvelle cellule interministérielle, faut-il établir l'état d'urgence ? État d'urgence
00:01:21 réclamé par la droite, en en débat avec nos invités, invités que je vous présente
00:01:26 dans quelques instants, mais tout de suite, place à l'info, et l'info cet après-midi,
00:01:29 c'est Simon Guyla.
00:01:30 Face aux scènes de chaos observées ces derniers jours sur le territoire, des moyens supplémentaires
00:01:38 vont être déployés par le ministère de l'Intérieur.
00:01:40 Une annonce faite par Emmanuel Macron à l'issue d'une nouvelle cellule de crise, l'état
00:01:45 d'urgence n'a pour le moment pas été instauré par le gouvernement.
00:01:48 Le chef de l'État appelle tous les parents à la responsabilité et demande le retrait
00:01:52 de certains contenus sur les réseaux sociaux.
00:01:54 Sur proposition de Gérald Darmanin, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé le déploiement
00:01:59 de blindés de la gendarmerie.
00:02:01 Au total, 4 véhicules sans tord vont être déployés ainsi que 14 véhicules blindés
00:02:05 à roues.
00:02:06 Et puis le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants contre les émeutes en France.
00:02:10 Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique des Affaires étrangères prévient
00:02:15 que des émeutes ont lieu depuis le 27 juin dans toute la France, avec des risques de
00:02:19 perturbations dans les transports ou encore la possibilité de couvre-feu dans certaines
00:02:22 villes françaises.
00:02:23 Merci beaucoup Simon Guilain.
00:02:28 Prochain point info dans 30 minutes.
00:02:30 Avec moi jusqu'à 19h, Gabrielle Cluzel, directrice de rédaction Boulevard Voltaire.
00:02:36 Marc Varneau, chef d'entreprise.
00:02:39 Sandra Buisson, journaliste de Police Justice CNews.
00:02:42 On va avoir besoin de vous avec tout ce qui se passe et avec ces nouvelles zones de tension
00:02:48 du côté de Ronny qu'on vient de découvrir.
00:02:50 Karim Jerebi, consultant CNews.
00:02:52 Soyez le bienvenu également.
00:02:53 Et j'ai beaucoup de plaisir à accueillir Geoffroy Lejeune, journaliste.
00:02:55 Soyez le bienvenu, cher Geoffroy.
00:02:57 On va donc débuter ce punchline et également, qui nous rejoint, qui enchaîne, pardon, mille
00:03:03 fois, Reda Belhage, porte-parole Unité SGP Île-de-France.
00:03:07 Soyez le bienvenu.
00:03:09 Vous enchaînez cet après-midi.
00:03:10 Et on va vous montrer tout de suite les images puisque c'est l'information qui vient de
00:03:14 tomber des problèmes du côté du centre de Ronny, qui visiblement est pris d'assaut
00:03:23 à l'instant.
00:03:24 On va débuter, si vous le voulez bien, ce punchline par ces chiffres, je crois, qui
00:03:27 parlent d'eux-mêmes et qui décrivent très parfaitement la situation de notre pays après
00:03:32 cette troisième nuit d'émeute et de violence.
00:03:34 875 interpellations, dont 408 à Paris et sa banlieue.
00:03:39 492 bâtiments atteints.
00:03:41 2000 véhicules brûlés.
00:03:43 Et puis 3881 incendies de voies publiques.
00:03:47 Récit sur cette troisième nuit d'émeute avec Sandra Tchambour.
00:03:50 De nombreuses villes de région parisienne et de province se sont réveillées ce vendredi
00:03:55 avec les traces d'une troisième nuit de violence.
00:03:58 Au niveau national, on recense plus de 3880 feux de voies publiques et au moins 1900 véhicules
00:04:04 brûlés.
00:04:05 Près de 500 bâtiments publics ont été incendiés, dont des mairies, des commissariats
00:04:08 et des établissements scolaires.
00:04:10 Au total, environ 9900 sapeurs-pompiers ont été sollicités ces dernières 24 heures,
00:04:15 principalement pour éteindre des feux de poubelles et de mobiliers urbains.
00:04:19 Le bilan de la soirée s'élevait à 875 interpellations en France dans la nuit de
00:04:23 jeudi à vendredi, dont 408 à Paris et dans sa petite couronne.
00:04:27 La majorité des personnes interpellées sont âgées de 14 à 18 ans.
00:04:31 Dans les Yvelines, 1400 grenades lacrymogènes de désencerclement aux munitions LVD ont
00:04:36 été consommées, des chiffres records pour un épisode de violences urbaines.
00:04:40 Parmi les dégâts enregistrés, 39 locaux de la police nationale ont été attaqués,
00:04:45 24 de la municipale, 16 casernes de la gendarmerie et 119 bâtiments publics.
00:04:50 Toutes les hypothèses dont l'instauration de l'état d'urgence sont envisagées par
00:04:54 l'exécutif pour le retour de l'ordre républicain, assurait Elisabeth Borne ce vendredi.
00:04:58 Karim Zeribi, petite réaction, petit tour de table, histoire d'exercer un peu vos cordes
00:05:03 vocales les uns et aux autres pour commencer cette émission.
00:05:06 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h, troisième nuit, des meutes, on pouvait malheureusement
00:05:11 s'y attendre.
00:05:12 S'y attendre, j'ai envie de dire oui et non parce que moi je peux m'attendre de la colère.
00:05:18 Hier on s'y attendait quand même un peu.
00:05:20 Oui mais ce que je veux dire par là c'est que la colère est liée dans le pays, qu'il
00:05:24 y ait beaucoup d'émotions par rapport au meurtre de ce jeune Nahel de 17 ans.
00:05:31 Après la colère n'est pas toujours obligée de s'exercer par de la violence, je veux dire
00:05:36 qu'il faut que justice soit faite, il faut que la vérité soit établie et c'est ça
00:05:43 qui va honorer la mémoire du gamin.
00:05:44 C'est pas brûler des écoles, des centres de loisirs, des bibliothèques, de piller des
00:05:48 magasins.
00:05:49 J'ai eu avant de rentrer en plateau des médiateurs d'Île-de-France au téléphone, qui sont des
00:05:55 médiateurs qui travaillent au cœur de la jeunesse de ces quartiers.
00:05:59 Ils me disent qu'ils ont entre 14 et 18 ans, il n'y a aucune conscience politique.
00:06:02 En fait c'est un prétexte, c'est ça qui est totalement aberrant et scandaleux.
00:06:06 Et qui va encore être l'otage de tout cela ? C'est les habitants de ces quartiers eux-mêmes.
00:06:10 Oui je posais la question, on en parlera tout à l'heure au contexte de l'émission,
00:06:12 pourquoi s'attaquer aux bibliothèques, aux mairies, des lieux de savoirs, on en parlera.
00:06:16 Bien sûr, il y a une double colère, il y a la colère de ce gamin qui a été abattu.
00:06:20 Évidemment qu'on est en colère, parce qu'on se dit que ça ne devrait pas arriver.
00:06:24 Notre police républicaine n'est pas habituée à ça.
00:06:26 Il y a une babure, il y a un politicien qui n'a pas fait son travail comme il devait se le faire.
00:06:30 Mais la justice est en train de passer quand même.
00:06:33 Il y a un chef d'accusation qui est homicide volontaire, il est en détention.
00:06:37 Je veux dire, on ne peut pas dire non plus que les choses ne se passent pas comme elles doivent se passer.
00:06:40 Donc ça se fait dramatique, donc encore une fois, et pas excusable.
00:06:45 En revanche derrière, je suis désolé, moi je veux dire, ça ne justifie pas ces violences.
00:06:50 C'est une honte, c'est un scandale.
00:06:51 - Jean-François Lejeune.
00:06:53 - Moi je vais rebondir sur le terme utilisé par Karim de prétexte.
00:06:56 Je pense qu'en effet, c'est un prétexte à un grand affrontement qui était larvé depuis très longtemps.
00:07:01 En tout cas, qui parfois se manifestait au moment du 14 juillet, du jour de l'an, etc.
00:07:07 Mais que ces petits épisodes n'ont été qu'une grande répétition.
00:07:11 Moi, c'est le match retour de 2005.
00:07:13 Et ce sont des générations...
00:07:14 - C'est la petite musique qu'on entend là.
00:07:15 - Moi, je vois la même chose, si vous voulez, en version cette fois avec un rapport de force qui a changé.
00:07:20 En réalité, en 18 ans, ce n'est plus la même France, ce n'est plus les mêmes crispations,
00:07:24 ce n'est plus le même nombre de gens aussi en face, ce n'est plus les mêmes capacités policières non plus.
00:07:29 À l'époque, il avait fallu 10 000 policiers pour juguler ces violences.
00:07:33 Aujourd'hui, il y en a 40 000.
00:07:34 Donc, on voit bien que le rapport de force n'est plus le même.
00:07:36 Et je pense, moi, je pense depuis trois jours sans cesse, et Dieu sait que je suis effrayé à la phrase de Gérard Collomb,
00:07:41 qu'on a tous 20 fois cité, 20 fois commenté, d'aujourd'hui, on vit côte à côte, demain, on vivra face à face.
00:07:46 Je pense que c'est le début du face à face.
00:07:48 - Réna Bellage, la nuit a été très chaude, vous craignez également, et on voit ce qui se passe du côté de Ronny.
00:07:54 Ça a été très difficile pour vos collègues.
00:07:57 - Oui, on ne s'attendait pas.
00:07:59 La première nuit a été compliquée, la deuxième crescendo, mais là, on a atteint le summum.
00:08:03 On ne s'attendait pas à autant d'attaques de commissariats.
00:08:08 Historiquement parlant, c'est arrivé qu'une fois, je crois, même sur Paris intra-muraux, sur le commissariat de la Gouddorf, dans le 18e.
00:08:15 Mais hier, on a eu deux attaques, deux tentatives d'intrusion.
00:08:18 Et on est très contents.
00:08:20 Et je salue le travail des policiers.
00:08:21 Et on remercie aussi, au passage, le coup de main de la brigade de recherche et d'intervention.
00:08:27 Parce que dans certains quartiers, on n'a pas pu progresser.
00:08:32 Avec leur fourgon, on a réussi à progresser.
00:08:34 C'est dire à quel point les individus étaient violents.
00:08:37 Et c'est dire qu'aujourd'hui, il faut qu'on arrive absolument à s'adapter à cette nouvelle délinquance,
00:08:43 qui aujourd'hui est aux yeux et aux vues de tout le monde.
00:08:47 Nous, les policiers de terrain et mes collègues, on l'avait déjà constaté, qu'ils étaient très organisés.
00:08:52 Mais là, on le voit tous au grand jour.
00:08:55 Gabriel Cluzel, Timo.
00:08:57 Non, je voulais simplement rappeler, après ce qu'a dit Karim Zaribi,
00:09:00 que les policiers ne sont ni au-dessous, ni au-dessus des lois, mais ni au-dessous non plus, comme je l'ai dit au début.
00:09:06 Et le fait est que, même s'il est mis en examen, il n'est pas encore condamné.
00:09:13 Nous sommes d'accord, ce policier.
00:09:14 Voilà, non, c'est simplement ça.
00:09:15 Vous dites qu'il y a eu une bavure.
00:09:16 Ça, c'est la justice qui le dira.
00:09:18 Mais il y a une bavure.
00:09:19 Par ailleurs...
00:09:19 Non, il ne serait pas en prison au moment où on sait pas.
00:09:21 Après, il y a l'enquête.
00:09:22 Oui, il y a l'enquête.
00:09:23 C'est la procédure normale.
00:09:25 Voilà, c'est la procédure normale.
00:09:27 Il n'y a pas d'indice concordant dans le cadre d'une bavure.
00:09:29 Non, mais il y a eu la polémique, la déclaration d'Emmanuel Macron,
00:09:32 qui, évidemment, avant même que...
00:09:34 Et qui a jeté un peu, voilà.
00:09:35 Mais pour le moment, on est dans la procédure, Karim.
00:09:37 On est dans la procédure.
00:09:38 Mais la procédure, elle dit des choses quand même.
00:09:40 Même si on n'est pas sur un jugement, il est présumé innocent.
00:09:43 Mais il est incarcéré avec un chef d'accueillissement et une commission de volontaire.
00:09:46 Je ne traduis que les faits.
00:09:48 Et simplement les faits.
00:09:49 Je n'ai pas dit qu'il était coupable.
00:09:50 Je peux simplement ajouter le fait, je voulais en venir là.
00:09:53 Je pense que c'était un peu imprudent,
00:09:56 pour ne pas dire irresponsable de la part du président,
00:09:58 d'avoir surréagi si vite,
00:10:02 avec des mots extrêmement forts que vous avez cités,
00:10:04 je crois, en disant que c'était inexplicable et inexcusable.
00:10:08 Parce que ça, c'est évidemment le travail de la justice.
00:10:11 Et peut-être que si aujourd'hui, nous en sommes là,
00:10:15 il faut y voir une conséquence.
00:10:17 Par ailleurs, je crois qu'il faut arrêter de dire
00:10:19 que c'est l'expression de la peine et de la colère.
00:10:21 Parce que quand on a de la peine et quand on a de la colère,
00:10:23 eh bien, on ne va pas voler dans les magasins.
00:10:25 On ne va pas brûler les voitures.
00:10:27 Je crois que nous avons eu un exemple infini de victimes.
00:10:30 On va y revenir tout au long de cette émission, d'ailleurs.
00:10:32 Exactement.
00:10:33 On peut citer beaucoup de noms, Samuel Paty, Lola, le père Hamel,
00:10:36 même Shaheenar récemment.
00:10:37 Je crois que ce n'est pas ainsi que ça s'est terminé.
00:10:40 Donc, c'est de toute autre chose dont il s'agit.
00:10:43 Soyons bien clairs sur ce point.
00:10:44 Marc Verneau.
00:10:46 Oui, moi, je crois que...
00:10:47 Alors, moi, j'ai un autre point de vue.
00:10:48 Je pense que ce drame n'aurait jamais dû avoir lieu
00:10:49 si on était dans un pays normal dans lequel la loi s'était appliquée.
00:10:52 Pourquoi il n'aurait jamais dû avoir lieu ?
00:10:54 Parce que le fameux Nahé, il aurait dû être en prison.
00:10:56 Il aurait dû être en prison.
00:10:57 Quatre fuites obtempérées, c'est deux ans de prison, théoriquement.
00:10:59 Si la justice passait,
00:11:01 il ne serait pas au volant d'une voiture pour un cinquième volant refus d'obtempérer.
00:11:04 Il serait en prison.
00:11:06 Je suis assez d'accord sur le fait que finalement,
00:11:07 tout ça, ce sont des prétextes pour un affrontement,
00:11:11 un affrontement et une compétition entre banlieues.
00:11:13 Dans le même temps, je crois qu'on paye très, très cher aujourd'hui
00:11:16 l'impunité qu'on a installée dans ce pays maintenant depuis longtemps.
00:11:19 Je rappelle quand même que rien qu'hier soir,
00:11:21 pour rebondir sur ce que disait tout à l'heure notre ami syndicaliste policier,
00:11:25 80 gendarmeries, commissariats,
00:11:28 police nationale, municipales ont été attaquées ou détruites.
00:11:31 Je veux dire, si ça, ce n'est pas de l'insurrection, je ne sais pas ce que c'est.
00:11:34 Le seul problème, encore une fois,
00:11:36 c'est qu'on est face à un mouvement insurrectionnel au sens de la loi
00:11:39 et au niveau sémantique, c'est de l'insurrection,
00:11:41 mais on n'a pas d'état d'urgence,
00:11:43 on n'a pas de couvre-feu décidé par les maires dans les communes qui sont le plus touchés
00:11:46 et on fait comme si, entre guillemets,
00:11:48 la police allait pouvoir résoudre le problème normalement.
00:11:51 La police ne résoudra pas le problème normalement
00:11:53 parce que ces jeunes, effectivement très jeunes,
00:11:55 ont été habitués à l'impunité.
00:11:56 Ils attaquent les mairies, les commissariats,
00:11:59 sachant pertinemment qu'il ne va pas leur arriver grand-chose.
00:12:01 Tant qu'on aura ces jeunes qui savent qu'il ne peut pas leur arriver grand-chose,
00:12:04 on n'en sortira pas.
00:12:05 - Jean-Marie Buisson, on revient sur cette troisième nuit d'émeute.
00:12:08 Je vais citer quelques chiffres qui sont des chiffres très conséquents, très importants.
00:12:12 Geoffroy Lejeune disait que je lui rappelais déjà 2005.
00:12:15 Les chiffres sont là.
00:12:16 - Les policiers vous disent que ça leur rappelle 2005 ?
00:12:18 - Et le témoignage, vous vous souvenez du témoignage que vous avez recueilli,
00:12:21 le témoignage très fort de ce policier qui disait qu'on avait passé un cap,
00:12:24 un témoignage excessivement fort. - Pour vous donner une idée de la violence
00:12:27 à laquelle les policiers doivent faire face,
00:12:29 dans les Yvelines, il y a eu 1400 grenades lacrymogènes de désencerclement
00:12:33 ou tir de LBD qui ont été effectuées.
00:12:36 119 bâtiments publics attaqués,
00:12:40 des commissariats aussi, 39 attaques de locaux de la police nationale,
00:12:43 24 de la police municipale, des casernes de gendarmerie.
00:12:47 Et puis, ce qu'on peut faire, c'est faire un point déjà sur la zone la plus touchée,
00:12:51 c'est la zone de la plaque parisienne, Paris-Petite-Couronne.
00:12:54 Violence urbaine d'une intensité inédite,
00:12:56 avec de nouveau des institutions visées,
00:12:59 mais la nouveauté, c'est qu'il y a eu beaucoup plus de pillages cette nuit,
00:13:02 et des pillages massifs, un nombre inédit d'interpellations
00:13:06 d'une source policière, usage massif de cocktails Molotov.
00:13:10 Et puis, à des endroits, ça dure particulièrement longtemps
00:13:12 parce que les assaillants sont très coriaces et très résistants.
00:13:16 À Paris, vous l'avez tous vu, le pillage de certaines boutiques du Forum des Halles
00:13:20 avec un magasin d'articles de sport.
00:13:22 Certains individus ont été interpellés plus tard avec des vêtements Lacoste
00:13:26 qui avaient encore l'antivol dessus ou des vêtements de sport.
00:13:29 Dans les Hauts-de-Seine, les violences, elles étaient généralisées à tout le département,
00:13:33 à tel point que beaucoup d'interventions, polices, secours, même urgentes,
00:13:36 n'ont pas pu être traitées.
00:13:38 Des actes qui peuvent commencer à inquiéter les forces de l'ordre.
00:13:43 À Bagneux, une équipe de police a été attaquée tellement violemment
00:13:46 qu'elle a dû abandonner son véhicule
00:13:48 et que des munitions de force intermédiaire ont pu être dérobées.
00:13:52 Puisque, a posteriori, les policiers ont été visés par des grenades de désencerclement,
00:13:57 qui sont les munitions de la police.
00:14:00 À Châtenay-Malabrie, alors là on sort de l'attaque contre les forces de l'ordre,
00:14:03 un chauffeur de camion poubelle, il a été agressé, sorti de son camion
00:14:07 et on lui a brûlé son camion.
00:14:08 En Seine-Saint-Denis, tout le département touché, attaque massive sur les commissariats.
00:14:13 La police municipale de Rony-sous-Bois, le poste de police,
00:14:17 il était attaqué à la pelleteuse.
00:14:19 Et hors de la zone Paris-Petit-Fouron,
00:14:22 - En fait on se rend compte qu'il n'y a plus de limite.
00:14:24 - Et sur tous les cibles, on s'attaque à autre chose.
00:14:27 Enfin, on commence, c'est vraiment un début,
00:14:30 mais quand on s'en prend à des crèches, à des écoles,
00:14:32 et puis là, ce chauffeur de camion qui n'a rien demandé à personne,
00:14:36 effectivement, on sent qu'il y a la possibilité d'une dérive sur d'autres zones.
00:14:40 Et pour vous dire que ça touche pas seulement la région parisienne,
00:14:43 c'est qu'on touche à des villes qui,
00:14:45 on ne pensait vraiment pas qu'il pourrait y avoir des violences urbaines,
00:14:48 à Mâcon, un salon de coiffure, une agence bancaire,
00:14:51 un intermarché ont été dégradés, saccagés, pillés.
00:14:53 Une école maternelle a été incendiée.
00:14:56 À Cholet, un commissariat attaqué par une cinquantaine d'individus.
00:14:59 À L'Amberssar, le bureau de la police municipale a été saccagé,
00:15:03 des uniformes ont été volés.
00:15:05 On a Larochelle.
00:15:07 Les violences urbaines de Larochelle,
00:15:08 30 individus se sont attaqués au poste de la police municipale,
00:15:11 à la mairie annexe et au bureau de poste.
00:15:13 Et voilà, il y a différents exemples.
00:15:15 Saint-Etienne, c'est l'hyper-centre qui a été pillé,
00:15:17 on a vu hier des images assez violentes à Saint-Etienne.
00:15:20 Voilà, même hors de la région parisienne, il y a eu des attaques.
00:15:26 - Et on me signale à l'instant qu'Elisabeth Born annonce
00:15:29 le déploiement de blindés de la gendarmerie.
00:15:31 Réaction, Réda Bellage ?
00:15:34 Vous étiez au courant ?
00:15:35 - Alors, on a vu sur les images déjà,
00:15:38 des véhicules utilisés par la brigade de la BRI,
00:15:44 pour que tout le monde comprenne,
00:15:45 que c'est un outil qui a été indispensable,
00:15:48 parce que face aux barricades, avec un véhicule de police,
00:15:52 malheureusement, qui n'est pas adapté pour progresser
00:15:55 dans des quartiers avec des barricades, des feux,
00:15:58 c'est très compliqué.
00:15:59 On a vu des images très impressionnantes.
00:16:01 Et nous, il y avait en plus un impact visuel.
00:16:04 On peut monter, descendre, c'est clair.
00:16:06 Il y a un impact visuel.
00:16:07 Et souvent, on l'a dit, souvent, on ne l'a pas dénoncé,
00:16:10 mais vous pouvez commander 20 000 véhicules,
00:16:14 si vous avez un véhicule qui est sérigraphié de telle manière,
00:16:17 c'est différent d'un autre véhicule.
00:16:19 C'est-à-dire que vous avez cet impact.
00:16:21 Ça fait partie de l'adaptation par rapport à la violence
00:16:24 et par rapport à la vision de la police.
00:16:26 Vous avez cet impact visuel qui dissuade un peu plus.
00:16:30 Et c'est clair que si jamais on a l'aide de l'armée
00:16:35 ou des véhicules de l'armée,
00:16:36 ce sera un outil intéressant au niveau d'issues.
00:16:41 - Alors peut-être un commentaire sur les VBRG de la gendarmerie.
00:16:44 Donc, c'est les blindés de la gendarmerie.
00:16:45 14 VBRG et puis leur nouvelle version, les Centaures.
00:16:48 Quatre d'entre eux seront mobilisés.
00:16:50 Alors, sur tout le territoire où il y en aura besoin,
00:16:53 pas seulement en zone gendarmerie
00:16:55 et donc probablement aussi en zone urbaine.
00:16:56 On les avait vus déployer ces VBRG au moment des Gilets jaunes.
00:17:00 C'est ce qui ressemble à des chars civils, on va dire, bleu nuit.
00:17:04 Ça sert à quoi ?
00:17:05 Souvent, il y a une lame devant qui sert à pousser les barricades enflammées.
00:17:10 Ces véhicules peuvent aussi lancer de la lacrymo en grand volume.
00:17:15 Et puis, la principale utilité,
00:17:17 c'est de transporter des troupes sous protection.
00:17:20 En revanche, contrairement à des images qui circulent sur les réseaux sociaux,
00:17:23 il n'y a absolument pas d'armes dessus.
00:17:25 La version avec arme, c'est uniquement pour les opérations extérieures avec l'armée.
00:17:29 - Alors, on faisait le tour de France, des villes touchées.
00:17:32 Et malheureusement, on va parler à nouveau de Nantes,
00:17:35 parce qu'il s'est passé des scènes incroyables à Nantes
00:17:37 et dans les environs de Nantes, une ville que je connais bien.
00:17:40 Je vous propose de regarder le reportage de Michael Cheyne.
00:17:42 À l'aube, c'est l'image la plus frappante à Nantes.
00:17:47 La voiture Bélier est encore coincée dans l'entrée du magasin.
00:17:50 Le commerce restera fermé aujourd'hui.
00:17:53 Quelques rues plus loin, le bureau de poste fume encore.
00:17:56 Les habitants du quartier se réveillent en colère.
00:17:58 - Ils sont complètement malins.
00:18:00 Qui est-ce qui va payer les dégâts ?
00:18:01 C'est leurs parents, de toute façon.
00:18:03 Donc, c'est nous, c'est leurs parents.
00:18:05 La mairie de Nantes-Nord et de nombreux véhicules ont aussi été incendiés.
00:18:09 La voiture de Renan a échappé aux flammes.
00:18:11 - Hier soir, ils étaient, je sais pas, ils étaient 40, 50 dans la rue,
00:18:18 à faire péter des pétards, à brûler la voiture.
00:18:21 C'est des sauvages, hein.
00:18:23 - On peut pas discuter ?
00:18:24 - Non, je vais même pas essayer.
00:18:26 Dans les rues, l'heure est au grand nettoyage.
00:18:28 On croise la maire de Nantes, Joanna Roland,
00:18:30 venue saluer les agents de la ville et les habitants.
00:18:33 Devant l'école toute proche, les parents qui veulent rester anonymes
00:18:36 ont des propos très durs sur les émeutiers de la nuit.
00:18:39 - Y a pas d'idéologie derrière.
00:18:40 C'est juste des jeunes qui sont désœuvrés, qui ont envie de casser, en fait,
00:18:42 qui veulent s'amuser avec la police, les pompiers, et qu'attendent que ça.
00:18:45 Mais y a pas de... Non, non, je pense que ça n'a rien à voir avec Naël, y a rien de tout ça.
00:18:48 - La plupart des jeunes qui sont ici, c'est pas des jeunes qui habitent ici,
00:18:51 c'est des jeunes qui habitent plus loin.
00:18:53 C'est pas des gens qu'on voit habiter ici.
00:18:54 Ils viennent ici pour leur trafic, ils viennent ici pour foutre le bordel et c'est tout.
00:18:57 Ils vont pas faire ça en bas de chez eux.
00:18:58 - Les appels au calme, les habitants rencontrés y croient peu,
00:19:01 tous redoutent l'impasse.
00:19:02 Ne voyons pas comment nouer le dialogue avec ces jeunes émeutiers.
00:19:06 - Je vous fais réagir dans quelques instants, mais je voudrais que vous entendiez
00:19:10 le maire de Nantes, Johanna Roland, qui s'exprime assez rarement, il faut bien le reconnaître.
00:19:14 On écoute Johanna Roland.
00:19:16 - Ce qui s'est passé hier dans toute la France et donc aussi à Nantes,
00:19:20 ce qui en paye le prix, ce sont d'abord les habitants des quartiers.
00:19:25 Et je crois que ça, il faut le dire, il faut le dire de manière claire,
00:19:27 il faut le dire de manière ferme.
00:19:29 Évidemment qu'il y a une nécessité d'un appel au calme.
00:19:33 Pour ça, il y a besoin que la justice fasse son travail,
00:19:36 que toute la lumière soit faite, que toute la vérité soit faite.
00:19:40 C'est évidemment un impératif.
00:19:43 - Caroline Clézenne, une petite réaction sur la prise de parole de la maire de Nantes,
00:19:47 une ville dont on parle beaucoup.
00:19:48 - Épargnée aux Nantais, oui, je suis très frappée par le décalage
00:19:51 entre la perception qu'on peut avoir de Nantes aujourd'hui
00:19:53 et la réalité de Nantes il y a quelques années,
00:19:55 qui était réputée être une ville bourgeoise, calme, presque trop tranquille.
00:20:00 Aujourd'hui, on ne cesse de parler de Nantes.
00:20:03 C'est vrai que la réaction de la maire est très décalée,
00:20:07 elle fait un appel au calme, mais là, on parlait de colère tout à l'heure,
00:20:12 ce sont les Nantais qui devraient être dans une colère profonde.
00:20:16 - Est-ce que vous dites qu'ils sont en colère les Nantais ?
00:20:18 - Oui, voilà, je voudrais réagir à la réflexion d'un de vos témoins,
00:20:23 elle dit "ce sont leurs parents qui vont payer".
00:20:25 Écoutez, je n'en ai pas la certitude, parce que là,
00:20:27 je ne parle plus de Nantes, mais de la région Île-de-France,
00:20:29 Valérie Pécresse a dit "on va injecter 20 millions pour reconstruire".
00:20:34 Mais moi, j'aimerais que les parents de ces jeunes,
00:20:36 puisqu'il s'agit de jeunes de 14 à 18 ans, mettent la main au portefeuille.
00:20:40 Il n'y a pas de raison que ce soit les contribuables,
00:20:42 ni Nantais, ni d'Île-de-France.
00:20:44 Qui est responsable de ces mineurs ?
00:20:46 Nous, parents, savons bien que nous sommes responsables de nos enfants.
00:20:49 Pourquoi les parents de ces jeunes-là ne le sont pas ?
00:20:51 J'aimerais bien qu'on me l'explique.
00:20:53 On aura dans quelques instants, on sera justement avec Yann Petiot,
00:20:57 qui est président d'Allianz Commerce,
00:20:59 qui répondra peut-être à certaines interrogations.
00:21:02 Mais Marc Verneau, vous souhaitiez réagir.
00:21:04 Et Karim Zirébi.
00:21:05 Je suis entièrement d'accord avec Gabriel.
00:21:07 On peut quand même se demander à quoi a servi en 20 ans
00:21:10 les 100 milliards, 100 milliards d'euros
00:21:12 qui ont été balancés sur les banlieues.
00:21:15 On a construit 450 000 logements et on a aujourd'hui
00:21:18 une situation qui est bien pire que 2005.
00:21:22 En 2005, ce n'était pas du tout ce qu'on vit aujourd'hui.
00:21:25 Le niveau de violence et le fait que la délinquance
00:21:28 sur les émeutiers soit sortie, pardonnez-moi, des banlieues,
00:21:30 des cités pour aller dans les centres-villes pillées,
00:21:33 ça annonce quand même le pire.
00:21:34 Ce n'était pas la situation en 2005, en tout cas les premiers jours.
00:21:37 Je rappelle qu'en 2005, pendant les 4 premiers jours,
00:21:40 c'était à Clichy-sous-Bois, c'était nulle part ailleurs.
00:21:41 Le 5e jour au département et le 6e jour à la France entière.
00:21:44 Là, le 1er jour, c'était dans la France entière.
00:21:47 Donc je pense que nos politiques devraient quand même
00:21:48 prendre la mesure de ce qui est en train de se passer.
00:21:51 Ce ne sont pas des simples émeutes urbaines,
00:21:53 ce n'est pas un bis repetitat de 2005,
00:21:55 c'est quelque chose de très différent.
00:21:56 Je vous donne la parole dans quelques instants,
00:21:58 mais priorité au direct, mon cher Karim Zérébi.
00:22:00 Je vous le disais, nous sommes avec Yoann Petiot,
00:22:02 président de Alliance Commerce.
00:22:04 Je vous souhaite la bienvenue, Yoann Petiot.
00:22:06 Comment réagissez-vous à cette flambée de violence
00:22:09 qui touche les commerces ?
00:22:12 D'abord, il faut avoir un mot de soutien pour tous ces milliers
00:22:16 de commerçants dont on a vu les images depuis deux jours,
00:22:19 qui voient leurs magasins détruits, pillés.
00:22:22 Nous avons énormément de remontées de magasins
00:22:25 qui ont dû fermer leurs portes,
00:22:27 qui se sont fait casser les vitrines,
00:22:30 pillés de la marchandise, bien sûr.
00:22:32 C'est d'abord à eux qu'on pense.
00:22:33 Il faut pouvoir assurer rapidement leur sécurité,
00:22:37 la sécurité de leurs équipes,
00:22:40 la sécurité des clients qui veulent encore aller
00:22:43 dans ces centres-villes, dans ces magasins.
00:22:46 C'est le plus important à l'heure où on se parle.
00:22:49 Et puis, il viendra très rapidement aussi l'accompagnement,
00:22:53 la reconstruction de ces commerces et aux réparations
00:22:56 qui sont aujourd'hui extrêmement nombreuses et très lourdes.
00:22:59 Justement, Gabriel Cluzel, le soulignait très justement.
00:23:02 Qui va payer ? Que faut-il prévoir ?
00:23:04 Comment ça va se passer ?
00:23:05 Alors, tous les commerçants ont en principe une assurance,
00:23:13 mais ce dont on s'aperçoit dans les faits très souvent,
00:23:16 c'est qu'en réalité, les assurances, vous le savez bien,
00:23:19 ont une franchise.
00:23:21 Cette franchise est dans de nombreux cas extrêmement élevée
00:23:24 et qu'en réalité, ce sont les commerçants
00:23:27 qui vont assumer directement une large part
00:23:29 des travaux de réparation de leurs magasins.
00:23:33 Ça, c'est un coût en plus extrêmement lourd.
00:23:35 Et ça tombe plutôt mal dans le calendrier
00:23:37 puisque vous êtes en pleine solde.
00:23:38 Les soldes ont commencé il y a 48 heures en plus.
00:23:42 C'est vrai, elles ont commencé il y a 48 heures.
00:23:44 Vous avez tout à fait raison.
00:23:45 Et elles avaient en plus plutôt bien commencé
00:23:48 parce qu'on voit une forte appétence des Français
00:23:51 dans un contexte inflationniste pour les bonnes affaires.
00:23:54 Donc, elles avaient bien débuté mercredi.
00:23:56 Malheureusement, c'est vrai, il y a un coup d'arrêt
00:23:59 dans de nombreuses villes
00:24:01 parce que de nombreuses villes ont appelé leurs commerçants
00:24:04 à fermer ou ils ont été contraints
00:24:06 même de fermer beaucoup plus tôt dans la journée
00:24:09 et voire certains ont été détruits
00:24:10 comme vous l'avez montré sur vos images.
00:24:12 Merci beaucoup pour ce témoignage, Yohann Petiot.
00:24:14 Je rappelle que vous êtes président de Allianz Commerce.
00:24:17 Priorité également au direct,
00:24:18 on va retrouver l'une de nos équipes sur le terrain
00:24:20 qui est à Créteil devant un centre commercial
00:24:22 qui a été pris à partie par des jeunes visiblement.
00:24:25 Quelle est-elle la situation très précisément ?
00:24:28 Oui, bonsoir Thierry.
00:24:32 Eh bien, écoutez, ici à Créteil,
00:24:33 le centre commercial a été évacué
00:24:35 puisque plusieurs jeunes se sont introduits.
00:24:38 Apparemment, selon certains témoins,
00:24:40 ils étaient armés avec des tirs de mortier d'artifice
00:24:44 et comme vous pouvez le voir sur les images,
00:24:46 il y a énormément de policiers en faction.
00:24:50 Il y a aussi les pompiers.
00:24:51 On sent une odeur de brûlée
00:24:53 mais on n'arrive pas encore à déceler ou s'ousser.
00:24:56 Nous avons pu entrer dans le centre commercial
00:24:58 et nous avons vu tous les rideaux qui étaient baissés.
00:25:02 Les commerçants nous ont dit qu'ils avaient évacué
00:25:04 notamment un grand magasin de distribution alimentaire,
00:25:08 que tous les rideaux étaient donc baissés
00:25:11 pour des mesures de sécurité.
00:25:13 Et là, les forces de l'ordre qui arrivent en ombre
00:25:16 et qui sont en train d'encercler le centre commercial, Thierry.
00:25:20 Merci et je rappelle évidemment que je ne donne ni votre prénom
00:25:23 ni votre nom pour des raisons de sécurité évidentes.
00:25:25 Karim Zeribi, vous souhaitiez réagir.
00:25:27 Je souhaitais réagir parce qu'on parlait de 2005
00:25:29 et en 2005 à Marseille, il ne s'était rien passé.
00:25:32 Or, cette nuit à Marseille, au cœur du centre-ville,
00:25:36 incendie de la bibliothèque Alcaraz, bibliothèque municipale,
00:25:40 des terrasses, des commerces pillés, cassés, brûlés.
00:25:45 On a eu ce phénomène que nous n'avions pas connu en 2005.
00:25:49 Donc à Marseille cette nuit, au cœur du centre-ville
00:25:51 et pas dans les quartiers périphériques à la ville de Marseille.
00:25:55 Ça signifie effectivement qu'on a franchi un cap.
00:25:58 C'est ce que disait le policier qu'on avait hier sur ce plateau.
00:26:00 Et qu'un cran a été dépassé parce que cette ville
00:26:03 qui n'avait pas connu au moment du drame de Zia Edebouna
00:26:07 de violences urbaines, là c'est au cœur du centre-ville
00:26:10 que ça s'est passé, avec des affrontements quand même assez durs
00:26:13 et des policiers blessés, ce qui signifie quand même
00:26:16 que la violence est à un niveau, est à un cran
00:26:20 effectivement rare que nous n'avons pas connu.
00:26:22 Et ce sont les mêmes quand même dans les quartiers de France
00:26:25 qui tentent des guetapens à la police.
00:26:26 Donc c'est cette jeunesse de 14 à 18 ans.
00:26:30 D'abord, on se demande à 14 et 15 ans
00:26:31 qu'est-ce qu'on fait dehors toute la nuit.
00:26:33 Donc il va falloir quand même aussi qu'on se pose la question des parents.
00:26:36 – Et Emmanuel Macron dans "Soins des Aventures",
00:26:38 on en parlera un petit peu plus tard au cours de l'émission,
00:26:39 en a appelé à la responsabilité des parents.
00:26:42 – Oui, la responsabilité c'est plus que la responsabilité,
00:26:44 c'est comment tu tiens ton enfant et comment il ne sort pas de chez toi
00:26:48 alors que tu sais qu'il va y avoir des émeutes toute la nuit,
00:26:51 des confrontations avec la police et les forces de l'ordre,
00:26:54 avec des voyous qui n'ont qu'une envie, c'est mettre le feu,
00:26:57 piller, casser, détruire.
00:26:59 Et encore une fois, moi ce qui me met en colère,
00:27:02 c'est que l'immense majorité de ces habitants des quartiers
00:27:05 sont encore tétanisés, c'est les premières victimes,
00:27:08 il ne faut pas se leurrer, le matin ils vont aller bosser avec la voiture.
00:27:11 – Ce sont les parents qui sont pénalisés évidemment.
00:27:14 – Les parents, plus que les parents.
00:27:15 – Mais pas que les parents évidemment.
00:27:16 – Et même les jeunes qui ne suivent pas ce mouvement,
00:27:19 parce que ce n'est pas toute la jeunesse des banlieues qui est en feu,
00:27:21 c'est des groupes de voyous qu'il faut mettre hors d'état de nuire,
00:27:24 qui sont très mobiles et qui jouent à la guérilla urbaine,
00:27:28 donc tel un jeu.
00:27:29 – Parce que la mémoire de Nahel, ils n'en ont que faire,
00:27:33 quand on compatit à la douleur de la famille, on ne fait pas ça,
00:27:38 donc on est dans une forme de dignité, dignité qui leur échappe totalement.
00:27:41 La maman de Nahel a dit "je n'en veux pas à la police,
00:27:44 j'en veux à ce policier qui a tué mon fils".
00:27:46 Non mais c'est quand même important à un moment donné,
00:27:49 force est de constater qu'ils ne veulent pas entendre et écouter
00:27:53 les mots qui sont les mots de la raison.
00:27:56 Quand la maman qui a perdu son fils, son seul fils, dit
00:27:59 "je n'en veux pas à la police", comment ces gens-là peuvent-ils
00:28:03 en vouloir à la coopération policière ?
00:28:05 Ce n'est pas possible, je veux dire, encore une fois,
00:28:07 je l'ai dit tout à l'heure, j'ai commencé par là,
00:28:09 c'est un prétexte et il n'y a rien aujourd'hui qui justifie
00:28:12 ces exactions-là, donc il faut effectivement réagir vite,
00:28:16 par la sécurité, pour remettre de l'ordre,
00:28:18 mais aussi par des décisions de justice.
00:28:19 On ne peut pas accepter cette forme de bordélisation de notre pays,
00:28:23 par des, excusez-moi l'expression, des merdeux de 14 à 18 ans,
00:28:27 ce n'est pas possible.
00:28:28 C'est votre expression.
00:28:29 Geoffroy Lejeune.
00:28:30 La mère de Maëlle, elle a dit qu'elle n'en voulait pas à la police,
00:28:32 mais elle n'a pas dit que ça.
00:28:33 Elle a dit "manifestation de colère" et elle s'est fait prendre en main,
00:28:38 à moins qu'elle les ait connues avant,
00:28:40 mais par les gens du comité Adama qui ont un objectif politique
00:28:43 très connu.
00:28:44 Donc en fait, tout ce qu'on est en train de vivre pour l'instant,
00:28:45 c'est une stratégie qui est mise en place par des gens qui,
00:28:49 en fait, sont juste dans le défi de la France,
00:28:52 si je dois résumer globalement ce qu'ils essayent de faire,
00:28:55 et dans l'exploitation de la rancœur de populations issues de l'immigration
00:28:59 contre la France, pays colonial, etc.
00:29:00 C'est ça le discours.
00:29:01 Et c'est un discours, par exemple,
00:29:02 si on les écoute parler dans les vidéos qui nous parviennent,
00:29:06 qui nous parviennent de certains dans les manifestations,
00:29:08 c'est extrêmement, enfin, ce n'est pas construit,
00:29:10 mais par contre, c'est extrêmement présent.
00:29:12 C'est extrêmement présent, la France, ce pays de mes créants, etc.
00:29:15 Donc moi, je veux bien que ce soit, comment dire,
00:29:17 par l'opération du Saint-Esprit,
00:29:19 qu'en ce moment, la France entière s'embrase.
00:29:21 Mais je pense qu'en fait, ils avaient besoin,
00:29:22 besoin, pardon pour le terme,
00:29:24 mais besoin du martyr avec la vidéo pour créer une victime,
00:29:29 parce qu'on entend, victime d'un crime raciste.
00:29:32 On entend beaucoup ça.
00:29:33 Honnêtement, on a parlé avec Karim il y a deux jours de la vidéo.
00:29:36 Je sais ce que tu en penses, tu sais ce que j'en pense.
00:29:38 Mais par contre, on est d'accord pour dire qu'il n'y a pas de racisme dans l'opération.
00:29:40 À la limite, il y a une bavure.
00:29:42 À la limite, l'enquête le dira, mais il n'y a pas,
00:29:43 ce n'est pas une question de racisme.
00:29:44 Il y a une question de course poursuite, de refus d'opérer.
00:29:47 Et ça arrive malheureusement toutes les 20 minutes dans ce pays.
00:29:49 Et à partir de là...
00:29:50 Ça ne doit pas donner un permis de tuer.
00:29:52 Je suis d'accord, mais à partir de là, en fait,
00:29:54 ils ont essayé il y a quelques années de faire de Adamatraoré
00:29:57 contre les gendarmes à l'époque.
00:29:58 Ce qu'ils ont fait, ce qu'on a fait aux Etats-Unis avec George Floyd.
00:30:02 Ça n'a pas marché.
00:30:03 Ça a un peu marché d'ailleurs en 2020 en France.
00:30:05 Et là, aujourd'hui, c'est exactement la même opération.
00:30:07 En fait, c'est une guerre d'une partie de la population française
00:30:10 issue de l'immigration, mais qui est française, contre la France.
00:30:13 Tous ces symboles, tous ces symboles, jusqu'aux plus petits symboles,
00:30:15 c'est évidemment la police, mais aussi la bibliothèque.
00:30:17 Et c'est une guerre qui, à mon avis, qui était larvée depuis très longtemps,
00:30:21 qui a progressé en intensité et qui aujourd'hui voit arriver
00:30:24 peut-être son dénouement.
00:30:25 Et donc, je pense que ça ne peut pas...
00:30:26 - Canet qui souffle sur les braises, c'est une évidence.
00:30:29 Et on n'a pas besoin de le qualifier comme déjà issu d'immigration
00:30:33 parce qu'il y a de tout pour souffler sur les braises.
00:30:35 Il y a aussi des partis politiques, donc il n'y a pas déjà issu d'immigration.
00:30:38 Il souffle sur les braises aussi.
00:30:39 - Si vous le voulez bien, nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:30:42 On poursuit le débat.
00:30:43 Mais place à l'info avec un rappel des titres avec Simon Guillain.
00:30:48 - Les émeutes se poursuivent en France cet après-midi.
00:30:54 Des incidents se sont produits dans le centre-ville de Strasbourg,
00:30:57 où un magasin Apple a notamment été vandalisé.
00:31:00 Sachez que plusieurs fortes explosions ont également été entendues
00:31:02 à proximité du magasin.
00:31:04 Le centre commercial des Halles a été bouclé par crainte de débordements sur place.
00:31:09 Fabien Roussel condamne fermement les violences observées
00:31:12 ces derniers jours en France.
00:31:13 Le chef de file des communistes estime que quand on est de gauche,
00:31:16 on défend les services publics et pas leurs pillages.
00:31:19 Il se démarque ainsi d'une partie de la gauche,
00:31:20 et en particulier de la France insoumise,
00:31:23 puisque Jean-Luc Mélenchon estime que la colère des jeunes de banlieue est légitime.
00:31:27 Et puis les concerts de Milène Farmer, prévus vendredi et samedi, sont annulés.
00:31:31 Ils devaient se tenir au Stade de France.
00:31:33 Une annulation de dernière minute pour permettre aux forces de l'ordre
00:31:36 de se déployer ailleurs pour faire face aux éventuelles émeutes.
00:31:39 - Vous êtes bien sur CNews, c'est Punchline, édition spéciale,
00:31:46 évidemment, jusqu'à 19h avec moi, Gabriel Cluzel, Karim Zeribi,
00:31:49 Geoffroy Lejeune, Marc Varneau, Reda Bellahagé et Sandra Buisson,
00:31:53 pour commenter tout ce qui s'est passé la nuit dernière,
00:31:56 en espérant que la nuit prochaine soit plus calme.
00:31:58 Mais ça me semble un peu difficile, vu les circonstances et vu
00:32:02 toutes les images que l'on a pu voir et que l'on va revivre et re-regarder
00:32:05 avec une précision, ce qui se passe du côté de Rony,
00:32:09 qu'on évoquait en tout début d'émission.
00:32:11 Vous avez quelques précisions ?
00:32:12 - Oui, on a vu ces images d'individus qui sont rentrés dans le centre
00:32:16 commercial Rony 2, du mobilier, du McDonald's, du restaurant.
00:32:21 Le fast-food a été dégradé, aussi ils ont dégradé les vitres.
00:32:26 La gare de Rony a aussi commis des dégradations.
00:32:32 Et pour l'instant, on signale donc, au-delà de ces dégradations,
00:32:35 on ne signale pas de pillage.
00:32:37 - Pour le moment.
00:32:39 On va prendre la direction de Montreuil.
00:32:42 Toutes les boutiques de la rue des Lumières ont été saccagées.
00:32:46 Une pharmacie a même été pillée.
00:32:47 On va retrouver sur place l'une de nos envoyées spéciales, Soumaya Lallou.
00:32:53 - Nous sommes rue des Lumières à Montreuil.
00:32:55 C'est une rue commerçante d'environ 100 mètres qui est totalement fermée.
00:32:59 Aucun magasin n'a pu ouvrir ses portes ce matin.
00:33:02 Les vitres ont été cassées.
00:33:04 Les rayons pillés, de l'habillement, des produits de beauté,
00:33:07 des lunettes de vue ont été volées.
00:33:09 La police était sur les lieux pour sécuriser la zone et constater les dégâts.
00:33:14 Des prestataires aussi s'activent depuis ce matin pour nettoyer le verre
00:33:17 qui jonche le sol et pour installer des barricades en bois.
00:33:21 Comme vous le voyez derrière moi, c'est toute la vitrine du centre commercial
00:33:24 qui est en cours de calfeutrage.
00:33:26 Il y a encore beaucoup de travail.
00:33:28 Nous avons rencontré une commerçante qui nous a confié son inquiétude
00:33:32 quant à cette quatrième soirée.
00:33:34 Elle espère qu'il n'y aura pas de violence.
00:33:37 Merci beaucoup.
00:33:38 Nouvelle invitée dans ce Punchline Weekend, David Pariente,
00:33:42 qui tient un magasin de souvenirs de Paris, près de la rue de Rivoli.
00:33:46 Si je m'abuse, soyez le bienvenu, David.
00:33:49 Comment réagissez-vous à ces violences ?
00:33:53 Vous m'entendez ?
00:33:59 Est-ce que vous m'entendez ?
00:34:00 Oui, bonjour.
00:34:01 Je vous rappelle la question que je vous posais.
00:34:04 Comment réagissez-vous à ces violences ?
00:34:06 Vous n'êtes pas très loin de la rue de Rivoli, si je m'abuse.
00:34:08 C'est cela.
00:34:09 Aux premières loges.
00:34:11 On est du côté des arcades, c'est-à-dire SADEMA,
00:34:15 pour ceux qui connaissent Paris, à la rue du Louvre, jusqu'à la Concorde.
00:34:18 Alors, en ce qui concerne les violences,
00:34:21 on a eu plutôt de la chance, car les violences se sont plus concentrées
00:34:25 sur la première partie de la rue de Rivoli, c'est-à-dire de Châtelet,
00:34:29 jusqu'au niveau de la Samaritaine.
00:34:33 Donc, on a été plutôt épargnés,
00:34:35 mais ça nous a énormément touchés en termes de fréquentation.
00:34:39 C'est-à-dire que toutes les visites, tous les groupes prévus,
00:34:43 toutes les animations qui étaient prévues sur la rue de Rivoli
00:34:46 ont été bouleversées par rapport à ces violences dans la journée d'aujourd'hui.
00:34:49 Comment agissent vos collègues commerçants, David, Pariente ?
00:34:54 Écoutez, la première réaction, c'est toujours une forme de désolation,
00:35:00 parce qu'on a vraiment l'impression d'être toujours, entre guillemets,
00:35:04 des dommages collatéraux.
00:35:06 On n'a rien à voir avec tout ce qui s'est passé avec le fait d'hiver précédent,
00:35:10 ce qui s'est passé il y a quelques jours, et puis les gens descendent et cassent tout.
00:35:13 En plus, on est vraiment à une période de la saison clé,
00:35:16 parce qu'il y a les soldes qui arrivent, donc les magasins sont pleins.
00:35:19 La marchande a été achetée, elle a été payée,
00:35:21 le personnel a été embauché pour pouvoir faire face à la période de soldes.
00:35:26 C'est-à-dire qu'on est censé être en pleine période d'accélération
00:35:29 au niveau de notre activité, et boum, tout d'un coup, ça nous tombe dessus.
00:35:34 On ne sait pas pourquoi.
00:35:35 Et là, vous prenez des mesures particulières ?
00:35:36 Par exemple, ce soir, vous craignez qu'il y ait une quatrième nuit, évidemment ?
00:35:40 Ce soir, de toute façon, on va fermer plus tôt,
00:35:43 déjà pour des raisons de couvre-feu au niveau du personnel, etc.
00:35:47 Il faut que tout le monde puisse rentrer tranquillement chez soi.
00:35:49 Donc, c'est clair que ce soir, on va fermer tôt.
00:35:53 Quel message vous avez envie de faire passer, David Parrient ?
00:35:58 Allô ? Vous m'entendez ?
00:35:59 Je disais, quel message avez-vous envie de faire passer
00:36:01 en tant que commerçant et toucher au cœur ?
00:36:06 Écoutez, quelles que soient les revendications et la colère
00:36:10 que les jeunes peuvent ressentir actuellement suite à ce drame
00:36:15 qui s'est passé il y a quelques jours,
00:36:19 les commerçants n'ont rien à voir avec tout ça.
00:36:22 Et puis, le commerce, ce n'est pas que le commerçant dans sa boutique,
00:36:24 c'est des sous-traitants, c'est des livreurs,
00:36:27 c'est du personnel d'entretien, il y a toute une économie autour.
00:36:31 Et ça, c'est les familles de tout le monde.
00:36:34 Et c'est des gens qui habitent les quartiers.
00:36:36 On n'est pas du tout hors sol.
00:36:39 On est complètement intégrés dans l'économie globale sur la région parisienne.
00:36:44 Donc, s'attaquer à nous, ce n'est pas du tout constructif.
00:36:49 Et c'est même désolant.
00:36:51 Vous êtes très inquiet par l'évolution de la situation ?
00:36:54 Et ce sera ma dernière question.
00:36:57 Alors, ça dépend.
00:36:59 Je vais vous dire, ça dépend le temps que ça dure.
00:37:01 Parce que là, je suis surtout très inquiet en ce qui concerne la fréquentation touristique.
00:37:05 Parce que les images commencent à tourner en boucle.
00:37:09 J'ai des collègues hôteliers qui m'ont contacté,
00:37:11 qui m'ont dit que les annulations commencent à tomber petit à petit.
00:37:14 Donc, il ne faudrait pas que ça ait un effet à deux bandes
00:37:18 et qu'on ait des annulations sur les semaines à venir.
00:37:21 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner dans Punchline Weekend, David Parienne.
00:37:25 Je rappelle que vous tenez un magasin de souvenirs de Paris,
00:37:28 dans le quartier de la Will Revoli.
00:37:30 Réaction Marc Varnot, en tant que chef d'entreprise,
00:37:31 évidemment, ça ne peut que vous toucher, ces inquiétudes, évidemment.
00:37:35 Alors déjà, ce qui est très clair, c'est que les premières victimes de ces émeutes
00:37:39 vont être les habitants des quartiers.
00:37:40 Comme ça a été dit tout à l'heure, c'est eux qui vont les premiers à souffrir.
00:37:43 Et c'est vrai qu'on peut se demander ce qui leur passe par la tête.
00:37:45 Parce que détruire les magasins qui sont à côté de chez soi,
00:37:48 le commissariat, la mairie, la bibliothèque et puis l'école en passant,
00:37:51 je veux dire, ensuite, demain, il n'y aura plus rien.
00:37:53 C'est certain que ces images, les images que nous vivons depuis deux jours ici,
00:37:57 elles sont partagées dans le monde entier.
00:37:58 Parce que si Paris reste Paris, ça va faire un tort considérable au tourisme haut de gamme.
00:38:02 Ça, on peut être sûr et certain que ça va avoir un impact.
00:38:05 Si par malheur, les grands pays comme le Japon, les États-Unis,
00:38:09 décident de déclasser la France en termes de sécurité,
00:38:12 ça va être une catastrophe économique.
00:38:15 Je pense surtout qu'il faut que ça s'arrête aujourd'hui.
00:38:17 Je pense que le gouvernement doit prendre des vraies bonnes mesures,
00:38:19 arrêter d'essayer d'aller chercher des symboles
00:38:22 en envoyant telle unité de police ou tel engin,
00:38:24 mais prendre des vraies mesures.
00:38:26 Moi, par exemple, je ne comprends pas qu'on ne mette pas l'état d'urgence.
00:38:28 Ce serait le seul moyen que l'on aurait aujourd'hui
00:38:32 pour pouvoir assigner à résidence.
00:38:34 Hier, on a interpellé, je crois, 875 personnes.
00:38:37 Il y a un certain nombre d'une partie qui sont déjà dehors
00:38:39 et une autre partie qui, dans le pire des cas, en 48-72 heures,
00:38:42 seront libérées après une garde à vue.
00:38:43 Et ils vont recommencer.
00:38:45 Il faut pouvoir les mettre hors d'état de mire, ces gens-là.
00:38:48 Je ne comprends pas le gouvernement là-dessus, sur ce point-là.
00:38:50 Alors, vous parliez de réaction, je vous donne la parole,
00:38:51 mais puisque vous parlez de réaction internationale,
00:38:53 excusez-moi, Gabriel, le gouvernement allemand,
00:38:55 Berlin observe avec une certaine inquiétude
00:38:58 ce qui se passe en France avec l'arrivée vendredi,
00:39:00 ce vendredi, le porte-parole du gouvernement allemand.
00:39:02 Une visite d'État d'Emmanuel Macron en Allemagne
00:39:04 est prévue entre dimanche soir et mardi.
00:39:05 On ne sait pas si cette visite aura lieu.
00:39:07 L'ONU également, c'est le moment pour le pays
00:39:09 de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme
00:39:11 et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre.
00:39:14 Communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien,
00:39:16 publié hier, l'Algérie a pris avec choc
00:39:18 un ressentiment de la mort brutale et tragique du jeune Nahel
00:39:20 et des circonstances remarquablement préoccupantes entourant ce décès.
00:39:24 Voilà quelques réactions internationales.
00:39:26 Gabriel Kouzel.
00:39:27 Évidemment, c'est éminemment symbolique,
00:39:28 mais ce matin, j'ai reçu un message d'un ami au Liban
00:39:31 qui m'a dit "on est mieux à Beyrouth".
00:39:32 Voilà, donc...
00:39:34 C'est l'image de la France, là.
00:39:35 Voilà, c'est exactement, c'est l'image de la France.
00:39:38 Ce qui est incompréhensible, c'est qu'on laisse faire la loi
00:39:41 dans notre pays par, on l'a dit, des adolescents ou des jeunes,
00:39:46 ce qui est qualifié, usuellement, d'adolescents,
00:39:47 mais je ne sais pas si on peut les appeler encore comme ça
00:39:49 avec ce type de comportement, qui ont entre, nous dit-on,
00:39:53 entre 12 et 18 ans.
00:39:54 Alors, soit on n'a plus les moyens de se faire respecter
00:39:58 de jeunes âgés entre 12 et 18 ans,
00:40:00 vraiment, quand l'histoire se penchera sur ces faits,
00:40:02 ce serait quand même assez éberluant,
00:40:04 soit on n'a pas la volonté de le faire.
00:40:05 Et moi, je crois qu'on n'a pas la volonté de le faire
00:40:07 parce que le gouvernement a peur que,
00:40:11 on utilisait ce mot tout à l'heure,
00:40:13 d'une bavure ou de ce qui pourrait être qualifié comme tel.
00:40:17 Donc, les forces de l'ordre sont mobilisées,
00:40:19 mais c'est très compliqué parce qu'elles ont, en réalité,
00:40:21 des injonctions contradictoires.
00:40:23 Donc, on laisse faire.
00:40:24 On dit que les premières victimes sont les gens des quartiers,
00:40:27 mais c'est les gens de partout, en réalité.
00:40:29 Et alors, on va arriver d'ailleurs à cette situation UBS,
00:40:31 quand j'entends que les commerçants vont être fermés tôt,
00:40:34 les transports en commun ne fonctionnent plus,
00:40:36 le concert de Milène Farmer a été annulé.
00:40:38 C'est les gens qui ne bronchent pas
00:40:41 qui vont se retrouver enfermés chez eux
00:40:43 et pendant que les autres auront carte blanche.
00:40:45 C'est à peine caricaturé.
00:40:46 Donc, c'est vrai que ça commence à poser un sérieux problème dans notre pays.
00:40:52 Il y a une séquence, et je vous donne la parole juste après, Karim Zérabi,
00:40:54 que j'aimerais vous montrer, qui est totalement lunaire.
00:40:58 Notre équipe de journalistes était en train d'effectuer un tournage
00:41:01 dans un centre commercial de Sevran.
00:41:02 Et là, pas de chance.
00:41:05 Il y avait un jeune qui faisait tranquillement ses emplettes
00:41:09 dans un magasin qui a été dévasté.
00:41:11 Et il a été pris en flagrant délit de vol.
00:41:14 C'est une image un peu plus exclusive de CNews.
00:41:17 Regardez cette séquence et je vous demanderai de la commenter.
00:41:19 Il n'y a pas de chance, le jeune.
00:41:20 - Ça va ?
00:41:27 - Vous travaillez ici, peut-être ?
00:41:29 - Vous travaillez ici ?
00:41:30 - Ah oui.
00:41:31 - Et donc, vous vous servez, c'est ça ?
00:41:33 C'est ça, monsieur ?
00:41:34 - C'est pas moi qui le fasse, c'est...
00:41:35 - C'est qui ?
00:41:36 - C'est pas moi qui le fasse.
00:41:37 - C'est pas vous qui quoi ?
00:41:38 - C'est pas moi qui le fasse.
00:41:39 - Et toi, tu travailles ici ?
00:41:40 - Venez.
00:41:41 - Avec les amis, avec les amis.
00:41:42 - Venez avec ça.
00:41:43 - Allez-y, venez.
00:41:44 - Venez !
00:41:45 Merci.
00:41:46 - Allez-y, monsieur.
00:41:47 Il y a la caméra.
00:41:48 Venez.
00:41:49 - OK.
00:41:50 Allez.
00:41:51 - Est-ce que vous...
00:41:52 - Je vais mettre ça.
00:41:53 - Je vais mettre ça.
00:41:54 - Allez.
00:41:55 - C'est quoi ?
00:41:56 - Tranquille.
00:41:57 - C'est quoi ?
00:41:58 - C'est quoi ?
00:41:59 - C'est quoi ?
00:42:00 - Tranquille.
00:42:01 - C'est quoi ?
00:42:02 - Tranquille.
00:42:03 - C'est quoi ?
00:42:04 - Tranquille.
00:42:05 - C'est quoi ?
00:42:06 - C'est quoi ?
00:42:07 - Tranquille.
00:42:08 - C'est quoi ?
00:42:09 - Tranquille.
00:42:10 - Et ça s'est passé devant la caméra de nos confrères de CNews.
00:42:11 C'est l'unaire, hein, Geoffroy Lejeune, là, non ? C'est incroyable.
00:42:14 - Peut-être qu'il faut préciser, c'est quelque chose qu'on connaît aussi après certains
00:42:18 matchs de foot qui dégénèrent après les matchs, notamment au Parc des Princes.
00:42:23 On l'avait vu, nous, on avait suivi des comparutions immédiates.
00:42:25 C'est qu'en fait, ce jeune homme, s'il ne travaillait effectivement pas là et qu'il
00:42:31 a pillé un magasin et que ce n'est pas lui qui a détruit, on a l'impression qu'il pense
00:42:35 qu'il n'a pas commis d'infraction parce que ce n'est pas lui qui a cassé.
00:42:39 En revanche, si, prendre des éléments dans un magasin...
00:42:43 - C'est pas marqué niveau service.
00:42:44 - Non, mais même si ce n'est pas vous qui avez cassé, vous pouvez être traduit en justice
00:42:48 parce que c'est un recel de vol.
00:42:51 - Oui, c'est pas de chance quand même, pour lui.
00:42:54 - Moi, j'avais assisté, moi, personnellement, pendant les Gilles et les Jaunes à une scène
00:42:58 de la même chose, les mêmes gens.
00:42:59 C'était juste à côté des Champs-Elysées et c'était une boutique, je crois, de...
00:43:03 Alors, il y avait une boutique de téléphones, je crois, sur les Champs et une boutique,
00:43:06 moi, j'avais assisté à...
00:43:07 Je ne vais pas citer la marque, mais une boutique, vous savez, pour les déjeuners du midi, les
00:43:11 choses rapides, etc.
00:43:12 - Je vois de quoi vous parlez.
00:43:14 - Et c'est absolument lunaire et ça vous montre le degré, si vous voulez, déjà, l'éloignement
00:43:21 de la question de la colère et de l'émotion pour la mort de Nahel, premièrement, et deuxièmement,
00:43:27 le niveau d'impunité dans lequel ce type de délinquance se situe.
00:43:32 C'est-à-dire qu'objectivement, l'honnête homme ou une personne lambda n'a pas l'idée,
00:43:36 en fait, de rentrer.
00:43:37 - Il s'est bien servi, là.
00:43:38 - Bien sûr.
00:43:39 - En plus, il n'a pas fait à moitié.
00:43:41 - C'est le moins qu'on puisse dire.
00:43:42 Karim Zarifi.
00:43:43 - Pour une frange de la population et notamment une frange de la jeunesse, on voit bien qu'il
00:43:48 n'y a plus de cadre moral, que tout a implosé.
00:43:50 Ce cadre moral transmis par la famille, au départ, parce que c'est quand même la famille
00:43:56 qui est en charge de l'éducation, et ensuite, cette jeunesse-là et ces jeunes de 14-18
00:44:02 ans...
00:44:03 - Oui, là, c'est l'Ivo Zarifi, en ce sens, à l'époque, on prend les boîtes, on prend
00:44:07 les chaussures.
00:44:08 - Au-delà de cette image qui est hallucinante, mais ça dépasse largement cette image, c'est
00:44:12 que tout est permis.
00:44:13 Il y a une permissivité à tout.
00:44:14 Il n'y a plus de cadre moral, il n'y a plus rien.
00:44:16 Et ça a commencé très tôt.
00:44:17 Et nous n'avons pas réagi.
00:44:19 Quand les parents, à un moment donné, n'ont pas fait leur job, et quand ces gamins-là,
00:44:23 qui ont 14 et 18 ans, qui sont certainement les émeutiers, allaient à l'école, à l'école
00:44:28 élémentaire, ils n'ont certainement et peut-être pas respecté le prof.
00:44:32 Qu'est-ce qui s'est passé ? Rien.
00:44:34 L'enseignant, l'instit, rien.
00:44:36 Et parfois, vous avez même des parents qui viennent reprocher à l'enseignant d'avoir
00:44:43 réprimandé le gamin, et voir qu'il leur lève la main dessus.
00:44:45 C'est pour vous dire que, je veux dire, dans la question des normes, tout est inversé.
00:44:50 Je parlais de nihilisme tout à l'heure.
00:44:53 Il n'y a plus de cadre moral, il n'y a plus de code commun.
00:44:56 Pour une offrange, je le sens.
00:44:57 Vous l'autorisez, tout le temps, le plus possible.
00:44:58 Je le dis même pour une offrange, parce que certains vont profiter d'ouvrir la boîte
00:45:02 de Panne-Nord pour dire "c'est les quartiers, c'est l'insu de l'immigration".
00:45:04 Non, non, non, non, non, non.
00:45:06 Les gens des quartiers, encore une fois, dans leur immense majorité, c'est comme face
00:45:09 au trafic de drogue, face aux émeutes, excusez-moi, ils ne sont pas dans ce nihilisme, dans des
00:45:14 places incertaines.
00:45:15 Et les gens des quartiers, issus de l'immigration, pour l'immense majorité, respectent les
00:45:19 règles de la République et bossent.
00:45:21 Et là, je vais vous dire, s'il te plaît, laisse-moi terminer.
00:45:23 Quand on casse les commerces, c'est les entrepreneurs, évidemment, qui ont un pénalisme, mais pas
00:45:29 qu'eux.
00:45:30 Les salariés aussi.
00:45:31 Ils ont tout goûté au travail.
00:45:32 Et les salariés, c'est qui aussi ? C'est des gens de toutes les couleurs, de toutes
00:45:35 les origines.
00:45:36 C'est des travailleurs.
00:45:37 Et les travailleurs n'ont pas de couleur.
00:45:39 Personne ne dira que tous les gens des quartiers font ça.
00:45:43 En revanche, est-ce que tu vois dans les émeutiers depuis trois jours quelqu'un qui n'est pas
00:45:46 des quartiers ?
00:45:47 Je ne suis pas en train de dire ça.
00:45:48 Je dis qu'il y a une frange de cette jeunesse des quartiers qui n'est plus dans un cadre
00:45:54 moral et qui est dans la permissivité la plus absolue.
00:45:58 C'est ce que je viens de dire.
00:45:59 Mais ces gens-là, ces gens-là, ces gens-là, ces gens-là représentent une minorité.
00:46:05 Donc, dans ces quartiers, activistes, agissantes et qui nous pourrissent la vie à tous.
00:46:09 Et en premier lieu, aux gens des quartiers eux-mêmes qui sont dans l'immense majorité,
00:46:13 pas émeutiers, honnêtes, travailleurs et qui subissent tout ça.
00:46:16 C'est ça que j'ai envie de dire simplement.
00:46:18 On est incapable de faire face à ces groupes de délinquants.
00:46:22 C'est quand même fou quand même.
00:46:23 Notre impuissance, c'est notre faiblesse.
00:46:25 Gabriel Cluzel et Marc Varnot.
00:46:26 Gabriel Cluzel, ce que je m'étais engagé à donner la parole à Gabriel Cluzel et je
00:46:28 respecte mes engagements.
00:46:29 Gabriel Cluzel et Marc Varnot.
00:46:30 Non mais j'entends dire à chaque fois ce discours récurrent, c'est une minorité.
00:46:35 C'est peut-être une minorité, mais c'est une minorité visiblement de taille suffisamment
00:46:39 importante pour arriver à faire la loi.
00:46:41 Donc ce n'est pas une micro minorité.
00:46:43 Sinon, ça paraîtrait complètement fou qu'elle parvienne à mettre le pays ainsi dans cet
00:46:50 état.
00:46:51 Moi, ce que je trouve très étonnant, c'est qu'on n'a pas tiré les leçons de 2005.
00:46:53 Pas du tout.
00:46:54 Loin sans fond, on a même aggravé la situation.
00:46:56 Pourtant, en 2005, c'était un signal fort.
00:46:58 On aurait dû se dire, plus jamais ça.
00:47:00 Et en réalité, on s'est dit, ça se passe dans les banlieues et par une forme d'irrénisme,
00:47:04 on s'est dit, on va diluer le problème.
00:47:07 On va saupoudrer le problème.
00:47:09 La loi banlieue n'a pas servi à grand chose.
00:47:12 Rien du tout.
00:47:13 Et la loi, loin de résoudre le problème, a fait en sorte qu'on recrée des foyers
00:47:20 que l'on avait dans les banlieues et dans toutes les villes.
00:47:23 Donc en réalité, c'est pour ça qu'aujourd'hui, on dit, je ne comprends pas, dans telle petite
00:47:26 ville, il se passe la même chose.
00:47:27 Évidemment, on a essayé, pour mettre la poussière sous le tapis, de le répartir dans toute
00:47:31 la France.
00:47:32 Et c'est évidemment une catastrophe.
00:47:33 Marc Varnaud.
00:47:34 Il ne s'est rien passé.
00:47:35 Il y a un petit truc qui s'appelle les 100 milliards.
00:47:36 Pardonnez-moi, mais 100 milliards, 450.000 logements en 20 ans, effectivement, ça n'aura
00:47:41 servi à rien.
00:47:42 Je crois qu'on va se rendre compte à quel point l'impunité et la disparition de la
00:47:49 justice, appelons les choses par leur nom, a produit un effet sur la société.
00:47:52 C'est-à-dire que là, on se rend vraiment bien compte que l'impunité, alors on peut
00:47:56 appeler ça la disparition de la morale, comme on veut, mais l'impunité qui a finalement
00:48:00 transformé, on parle de minorité, mais c'est combien de personnes ?
00:48:03 En France, c'est 120.000 peines de prison qui sont non effectuées et 200.000 personnes
00:48:07 qui ont 30 cas au casier.
00:48:08 C'est ceux-là dont on parle, qui ne sont pas des millions, ils sont quelques dizaines,
00:48:11 voire quelques centaines de millions au maximum.
00:48:12 Mais ceux-là qui ont eu affaire à la police depuis leur plus jeune âge, qui ne se sont
00:48:16 jamais passés devant un juge, qui ne se sont encore raforcerés, n'ont encore jamais allé
00:48:19 en prison, quand ils reviennent chez eux, on ne parle jamais de ça, mais quand ils
00:48:22 reviennent chez eux, ce sont des héros.
00:48:24 Mais toi, tu es un idiot, pourquoi tu n'as pas braqué ?
00:48:26 Regarde ce qui m'est arrivé à moi, j'étais relâché le lendemain.
00:48:28 Et ça, on n'a pas du tout réalisé l'effet que ça pouvait avoir sur ces jeunes-là,
00:48:34 qui aujourd'hui s'estiment totalement impunis et impunissables.
00:48:39 Et il est là notre problème.
00:48:40 - Reda Bélage, une petite réaction sur la séquence aussi.
00:48:45 - Ah oui, la séquence, je lui dis que chaque policier a toujours des anecdotes de ce type.
00:48:50 On a vu des images aussi où vous voyez un père qui met son fils dans son coffre.
00:48:55 On a vu des images où il y a une équipe de délinquants et meutiers qui procèdent
00:49:00 à des échauffements en faisant des allers-retours dans leur quartier.
00:49:04 Voilà, toutes les images sont de plus en plus surprenantes et je pense que ce soir,
00:49:09 ce sera exactement la même chose.
00:49:11 - Là où Marc Varnot, malgré les différends que nous avons de Quinternavision en raison,
00:49:19 c'est sur la question de la sanction qui est trop absente.
00:49:21 Il sert à l'appel à la loi, ces centres d'éducation renforcés pour adolescents qu'on n'a pas,
00:49:27 on n'en a même pas un par département, ces peines non effectuées.
00:49:31 Je suis désolé, le signal est catastrophique.
00:49:33 Quand je parlais de permissivité tout à l'heure, on en est là.
00:49:37 Normalement, premier délit, il faut qu'on réagisse.
00:49:40 Premier délit, il faut qu'on réagisse lorsque l'adolescent est jeune, c'est lui,
00:49:46 et il faut qu'on demande des comptes aux parents.
00:49:48 Ce n'est pas possible.
00:49:49 Après, je veux bien que ça échappe aux parents.
00:49:51 Quand il a 16 ans, 17 ans, 18 ans, il fait deux têtes de plus que la mère,
00:49:54 que la maman qui l'élève, elle est toute seule, elle bosse.
00:49:57 Je veux bien, je veux bien.
00:49:58 Je veux bien, on ne va pas la mettre dans la pauvreté, puisqu'elle ne l'est.
00:50:00 Donc à ce moment-là, le gamin, il faut que la sanction tombe et qu'elle soit fière.
00:50:04 Mais quand vous avez 14 ans, 12 ans, que vous êtes à minuit dehors,
00:50:08 ne me dites pas que vous ne pouvez pas le tenir, le gamin.
00:50:10 C'est que vous ne voulez pas le tenir.
00:50:12 Et là, vous avez une responsabilité majeure.
00:50:14 Et si on ne vous rappelle pas à vos responsabilités,
00:50:17 parce que mettre des enfants au monde implique des responsabilités.
00:50:20 Si là, la société ne rappelle pas les parents, qui va le faire ?
00:50:24 C'est pour ça que ce qui se passe là, c'est toute une série d'impuissances
00:50:27 à laquelle nous avons fait face pendant des années.
00:50:31 Et on le paye dans des moments où il y a un déclencheur,
00:50:34 où il y a un prétexte pour embraser.
00:50:36 Je veux dire, mais en réalité, le mal, il est là, il est profond.
00:50:41 Absence de sanction,
00:50:42 absence de responsabilisation des parents des missionnaires.
00:50:45 Je ne dis pas tous, encore une fois.
00:50:46 Moi, j'évite d'essentialiser, de généraliser,
00:50:48 parce que je dis qu'il faut traiter les problèmes tels quels,
00:50:51 et pas expliquer effectivement que les problèmes
00:50:53 sont plus importants qu'ils ne sont.
00:50:55 Mais les problèmes que nous avons, nous ne les traitons pas.
00:50:57 Comment voulez-vous que ça sorte ?
00:50:58 Gabriel Cluzel, Emmanuel Macron avait raison d'insister là-dessus tout à l'heure.
00:51:02 On écoutera l'intervention d'Emmanuel Macron.
00:51:04 Mais c'est vrai qu'il a fait un petit chapitre là-dessus,
00:51:05 et sur les parents, la responsabilité des parents.
00:51:08 Mais ce n'est pas un vrai mot.
00:51:11 Ce n'est pas déjà trop tard.
00:51:12 Je ne veux pas être pessimiste.
00:51:14 Évidemment, mais on enfonce un petit peu une porte ouverte néanmoins,
00:51:17 parce que de fait, c'est un sujet récurrent.
00:51:21 On a un vrai problème d'éducation dans notre pays.
00:51:23 Moi, j'ai du mal à entendre cette excuse habituelle des mères isolées
00:51:30 qui ne peuvent pas élever leurs enfants.
00:51:32 Moi, je trouve que c'est une forme de paternalisme.
00:51:35 Écoutez, une mère aussi responsable de ses enfants,
00:51:38 parce qu'à chaque fois, on nous dit, vous comprenez,
00:51:39 ce sont des mères isolées, elles travaillent toute la journée,
00:51:41 elles ne peuvent pas s'en occuper.
00:51:43 Le père et la mère, c'est presque une forme de misogynie,
00:51:45 je trouve, sont responsables de leurs enfants.
00:51:48 C'est un fait.
00:51:48 Moi, je me sens responsable de mes enfants.
00:51:51 Donc, je trouve que c'est un discours de l'excuse
00:51:53 qui me paraît difficile à entendre.
00:51:56 Alors évidemment, il a raison de parler de responsabilité,
00:51:58 mais joignons les faits aux paroles.
00:52:01 Aux actes.
00:52:02 Encore une fois, les actes aux paroles, pardon.
00:52:04 Encore une fois, exigeons des parents qu'ils paient,
00:52:09 qu'ils passent à la caisse et que ce ne soit pas le contribuable.
00:52:12 Je pense que les parents se sentiront beaucoup mieux,
00:52:15 beaucoup plus investis le jour où ils auront dû renoncer
00:52:17 à telle prestation sociale ou à tel logement social
00:52:20 et qu'ils paieront les conséquences des actes de leurs enfants.
00:52:23 Et leurs enfants se sentiront peut-être plus coupables.
00:52:26 Marc Larneau, vous avez raison, sauf qu'il faudrait quand même
00:52:28 peut-être que nos politiques sur ce point-là aient un minimum de courage.
00:52:31 Quand on parle de sanctions, tout à l'heure, parlons des sanctions.
00:52:33 On nous annonce avec un fracas incroyable,
00:52:35 comprenez maintenant, comme on ne peut pas envoyer tout le monde en prison,
00:52:38 on va faire des amendes forfaitaires d'électuel, des fameuses AFD.
00:52:41 Il y a 30% qui se sont recouvrés.
00:52:43 On donne des amendes à des gens dont on sait perstinemment
00:52:46 que grâce à la loi, on les exonère de payer.
00:52:49 C'est-à-dire que si vous avez une AFD, si vous êtes touché à l'EURSA,
00:52:52 si, si, si, si, vous ne payez pas.
00:52:54 Donc forcément, comme les délinquants ne sont pas les enfants de Bernard Arnault,
00:52:57 forcément toutes ces familles en difficulté, elles ont zéro à payer.
00:53:01 Donc faisons en sorte que les AFD soient payées.
00:53:03 Faisons en sorte qu'en France, quand on donne des contraventions,
00:53:06 elles soient réglées. Et si les gens ne les payent pas,
00:53:09 faisons en sorte que même 10 ans après, ils en soient relevables.
00:53:12 Vous voyez, parce que sinon, on crée l'impunité totale.
00:53:15 Pourquoi voulez-vous faire attention à votre gosse
00:53:17 si lorsqu'il est puni, vous recevez une amende, vous ne la payez pas ?
00:53:20 - Allez, on poursuit Punch Time Weekend jusqu'à 19h,
00:53:24 émission spéciale après cette troisième nuit d'émeute.
00:53:28 On écoutera Emmanuel Macron qui a pris la parole tout à l'heure.
00:53:32 On reviendra sur le profil des émeutiers,
00:53:34 on sera avec un psychiatre pour essayer de comprendre.
00:53:37 On parlera également de la police,
00:53:39 parce qu'elle est totalement débordée.
00:53:42 Manque-t-elle de moyens ?
00:53:44 Autant de questions auxquelles Réda Bélage
00:53:47 tentera d'apporter quelques réponses.
00:53:48 Et puis, on parlera de l'état d'urgence.
00:53:51 Faut-il ou pas ?
00:53:52 On sait qu'il y a un vrai débat, notamment à droite.
00:53:54 On en parlera dans cette émission jusqu'à 19h.
00:53:58 Ne zappez pas. On se retrouve dans quelques instants.
00:54:01 A tout de suite.
00:54:05 Soyez les bienvenus, il est 18h, c'est toujours Punch Time Weekend.
00:54:08 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h,
00:54:10 page spéciale dans ce Punch Time Weekend avec mes invités
00:54:13 que je représente dans quelques instants.
00:54:15 On met tout de suite place à l'info.
00:54:16 Et l'info, c'est Simon Guy.
00:54:18 Face aux scènes de chaos observées ces derniers jours sur le territoire,
00:54:27 des moyens supplémentaires vont être déployés par le ministère de l'Intérieur.
00:54:31 Une annonce faite par Emmanuel Macron à l'issue d'une nouvelle cellule de crise.
00:54:34 L'état d'urgence n'a pour le moment pas été instauré par le gouvernement.
00:54:37 Le chef de l'État appelle tous les parents à la responsabilité
00:54:40 et demande le retrait de certains contenus sur les réseaux sociaux.
00:54:44 Marine Le Pen demande à Emmanuel Macron de recevoir les partis politiques
00:54:48 représentés à l'Assemblée nationale.
00:54:50 Le but serait bien sûr d'évoquer la situation très grave qui touche actuellement le pays.
00:54:53 Il n'y a pas d'autre solution immédiate que le retour à l'ordre républicain
00:54:57 par le biais de couvre-feu sectoriel et si la situation devrait s'aggraver
00:55:01 par la déclaration de l'état d'urgence, a ajouté Marine Le Pen.
00:55:05 Et puis les émeutes se poursuivent cet après-midi sur le territoire.
00:55:08 Le centre commercial Rony 2 a été la cible de pillages en Seine-Saint-Denis.
00:55:13 Des dizaines de personnes, vous le voyez à l'image, vêtues de noir ont envahi les lieux.
00:55:17 D'autres centres commerciaux d'Île-de-France ont également été dégradés
00:55:20 comme par exemple à Créteil dans le Val-de-Marne.
00:55:24 Merci, merci beaucoup Simon Guillin.
00:55:27 Prochain point info dans 30 minutes.
00:55:29 Évidemment, toujours avec moi pour commenter cette actualité ô combien importante
00:55:33 Gabrielle Cluzel, Karim Ziré, B.Jofroy-Lejeune, Marc Verneau, Réda Bellage
00:55:37 et évidemment Sandra Buisson.
00:55:39 On fait le tour de France de toutes les manifestations qui ont dégénéré.
00:55:46 Et là, on va prendre la direction de Marseille si vous le voulez bien.
00:55:49 Pourquoi Marseille ? Parce que cette nuit, peu avant 3h30,
00:55:52 deux policiers hors service qui étaient en voiture ont été reconnus
00:55:56 et prises à partie et violentées, on le voit sur ces images, blessées.
00:56:00 Ils ont été grievement blessés.
00:56:02 Et on va écouter tout de suite Rudy Mana.
00:56:04 On en discute ensemble juste après.
00:56:07 Rudy Mana qui est, comme vous le savez, porte-parole Allianz Sud.
00:56:11 Ils ont été reconnus par une vingtaine d'individus dont quelques-uns ont été cagoulés.
00:56:17 Ils ont été reconnus comme étant des fonctionnaires de police
00:56:20 et immédiatement, ça les suivit une agression, ça les suivit des coups.
00:56:26 Un collègue a une fracture du plancher orbital
00:56:29 et l'autre est resté inconscient pendant 22 minutes.
00:56:33 Cette agression a été totalement gratuite.
00:56:37 Cette agression a été faite parce que c'était des fonctionnaires de police.
00:56:41 Ça crée un terrible émoi sur tous les policiers marseillais
00:56:46 qui aujourd'hui se posent la question suivante.
00:56:49 Est-ce que parce que nous sommes policiers,
00:56:51 nous avons encore le droit de sortir dans les rues de Marseille ?
00:56:55 Sandra Buisson, c'est dramatique ce qui s'est produit.
00:56:58 Vous avez des précisions à nous apporter.
00:57:01 Ces policiers étaient hors service.
00:57:02 C'était le milieu de la nuit, un peu avant 3h30.
00:57:04 Ils rentraient d'une soirée, d'un pot de départ.
00:57:08 Ils sont en voiture et puis ils sont bloqués dans la circulation par un feu de poubelle.
00:57:13 Et là, effectivement, il y a une vingtaine d'individus qui les prennent à partie.
00:57:16 Donc les policiers sortent.
00:57:18 Et en fait, un des policiers a été reconnu et donc passé à tabac en tant que tel.
00:57:24 Et donc, il vous l'a dit, le représentant du syndicat Alliance,
00:57:28 l'un d'entre eux est resté inconscient de très longue minute.
00:57:32 L'un des deux a une fracture du plancher orbital.
00:57:34 Il a reçu un coup de couteau.
00:57:35 Il a une estophilade au poignet.
00:57:37 Donc lui est sorti de l'hôpital, tandis que le second est toujours hospitalisé.
00:57:40 Il a un trauma crânien.
00:57:42 - M. Lavellage, réaction en tant que porte-parole unité SGP ?
00:57:46 Il n'y a vraiment plus de limite là ?
00:57:49 - Oui, il n'y a plus du tout de limite.
00:57:50 Et le policier est devenu vraiment une cible principale pour ces délinquants.
00:57:59 Et au-delà des collègues qui étaient hors service et qui souhaitent un bon rétablissement,
00:58:05 on a aussi eu beaucoup de collègues blessés pendant trois jours,
00:58:10 des collègues brûlés par des tirs de mortier.
00:58:12 On a vu des images où notamment à Choisy-le-Roi,
00:58:16 où le collègue essaie de se réfugier en courant seul dans un commissariat.
00:58:19 Et l'individu lui tire pourtant à deux mètres avec du mortier en rafale.
00:58:26 Donc les images sont inquiétantes, les faits sont inquiétants.
00:58:29 Et on craint qu'il y ait une escalade de violence et qu'un drame arrive.
00:58:36 Parce que, que ce soit d'un côté comme de l'autre, on est à deux doigts de la rupture.
00:58:42 - Geoffroy Lejeune, ça vous inspire quoi ces images encore ?
00:58:45 - En fait, moi ça me terrifie et je me demande où est-ce que ça va s'arrêter ?
00:58:50 Et a priori, ça ne va pas s'arrêter là en fait.
00:58:52 C'est-à-dire que quand je vois les images des policiers qui sont par terre,
00:58:53 je me dis que Dieu merci, ils ne sont pas morts.
00:58:56 Dieu merci, parce qu'à 20 contre 1 ou 20 contre 2, ça peut finir bien plus mal.
00:59:00 Et vu le climat, vu le contexte,
00:59:02 vu les paroles qu'on entend dans l'espace public par certains responsables politiques,
00:59:09 notamment de la France Insoumise, mais pas uniquement,
00:59:11 qui expliquent que tout ça est bien normal d'éprouver un sentiment de revanche.
00:59:14 On appelle ça des marges de la colère, etc.
00:59:16 Et puis je pense que c'est galvanisant de savoir que ces images circulent,
00:59:21 que ce qui se passe chaque nuit est commenté toute la journée, etc.
00:59:23 - C'est vrai que dans ces histoires, les réseaux sociaux jouent un rôle.
00:59:27 - Oui, ils jouent un rôle.
00:59:28 Attention, parce que évidemment ça joue un rôle,
00:59:31 mais c'est devenu dans la bouche du président de la République aujourd'hui,
00:59:33 une des causes.
00:59:35 Il dit les réseaux sociaux et les jeux vidéo.
00:59:38 - On les connaîtra tout à l'heure.
00:59:40 - Je veux bien croire que ce soit un accélérateur et que ça joue un rôle,
00:59:42 ça c'est une évidence, par contre ce n'est pas la racine du problème.
00:59:44 Il y aurait des émeutes si on n'avait pas les réseaux sociaux,
00:59:46 si on n'avait pas les jeux vidéo, j'en suis absolument certain.
00:59:48 D'ailleurs en 2005, il n'y avait pas les réseaux sociaux,
00:59:49 et il y a eu des émeutes.
00:59:50 Donc pour moi, c'est les mêmes causes qui produisent les mêmes effets
00:59:52 en version accélérée.
00:59:53 Et donc, si vous voulez, depuis que ces émeutes ont commencé,
00:59:57 je me dis qui va être, j'allais dire le premier, non le second mort,
01:00:00 parce qu'il y en a déjà eu un qui était à l'origine.
01:00:02 Et je ne vois pas comment on peut éviter ça.
01:00:04 Je ne vois pas, en effet, comme vous l'avez dit,
01:00:06 les forces de l'ordre elles-mêmes sont épuisées.
01:00:08 On fait revenir des CRS, je crois, je ne suis pas sûr,
01:00:11 mais de Mayotte pour gérer ça.
01:00:15 On voit bien que depuis maintenant deux, trois ans,
01:00:17 ils sont complètement à bout et ils ont beaucoup de mal à assumer
01:00:21 ce qu'on leur demande et on leur demande beaucoup trop.
01:00:23 Et en face, vous avez une petite armée,
01:00:25 je veux dire, il faut dire les choses qui est courante.
01:00:28 - C'est clair, on a l'impression d'être en pleine guerre.
01:00:30 - Il y a des armes.
01:00:31 - Réaction encore, Marc ?
01:00:33 J'aimerais vous soumettre juste après un sondage qui vient de...
01:00:35 - Je crois que c'est un des sujets clés également, c'est la peur.
01:00:39 Je crois qu'à partir du moment où les délinquants n'ont plus peur
01:00:42 de la police, on rentre dans un état de non droit.
01:00:45 Et cette absence de peur, cette disparition de la peur,
01:00:47 pour moi, elle remonte à Notre-Dame-des-Landes,
01:00:49 où là il y a des erreurs politiques incroyables qui ont été faites.
01:00:52 Vous avez des bandes d'extrême gauche
01:00:54 qui ont tenté d'assassiner des policiers et des gendarmes
01:00:56 pendant des années.
01:00:57 Et puis finalement...
01:00:58 - C'était une zone de non droit, j'ai ouvert,
01:01:00 - Ils sont restés...
01:01:01 - ... dans votre média, c'était une zone de non droit.
01:01:03 - Ils sont restés totalement impunis,
01:01:04 on va pas refaire l'histoire complètement.
01:01:05 Et on se rend bien compte d'ailleurs,
01:01:06 aujourd'hui, dans le comportement de ces jeunes,
01:01:08 c'est là où l'histoire est quand même incroyable,
01:01:12 où l'absence de peur du policier
01:01:14 leur fait prendre des risques absolument incroyables,
01:01:16 qui provoquent derrière des drames.
01:01:18 Et ensuite on dit "Oh là là, heureusement que la police tire pas,
01:01:21 heureusement, heureusement".
01:01:22 - Bah oui, enfin, la police tire même plus aujourd'hui
01:01:24 pour défendre sa vie lorsqu'elle est en jeu.
01:01:27 On voit bien ces deux fonctionnaires.
01:01:29 Posons-nous la question, dans combien de pays du monde,
01:01:31 deux fonctionnaires de police sont agressés
01:01:33 par une bande de 20 personnes
01:01:34 sans qu'ils fassent usage de leurs armes de service ?
01:01:36 Je veux dire, on peut quand même dire qu'en France,
01:01:38 on a de la chance, jusqu'à présent,
01:01:39 ça changera peut-être, que les policiers
01:01:41 se laissent, entre guillemets, à moitié tués,
01:01:44 sans faire feu.
01:01:45 Mais on est un cas unique au monde en France.
01:01:47 - Yeah, oui, je le disais.
01:01:48 - Non mais les images étaient très impressionnantes de cette vidéo,
01:01:50 parce que l'un des policiers a été, pour ainsi dire,
01:01:54 laissé pour mort et il était insulté
01:01:56 alors qu'il était à terre inconscient.
01:02:00 Et je remarque que ça ne fait pas les gros titres,
01:02:03 nous en parlons, mais on ne peut pas dire que ça suscite...
01:02:05 - En social news, on en parle, en tout cas.
01:02:06 - Voilà, mais une émotion nationale.
01:02:10 Je remarque aussi qu'il n'y a jamais une minute de silence
01:02:13 quand un policier meurt.
01:02:15 On a cette idée que finalement, c'est a priori un monstre.
01:02:20 Il y a une présomption de racisme,
01:02:21 il y a une présomption de violence,
01:02:22 ce qui fait qu'aujourd'hui,
01:02:24 ces voyous se sentent une impunité totale pour les attaquer.
01:02:29 Moi, je suis très choquée que cette scène
01:02:31 ne suscite pas plus de réactions et même au niveau politique.
01:02:35 Alors, je ne sais pas, on va voir si Emmanuel Macron va au chevet
01:02:38 comme François Hollande était allé au chevet de Théo.
01:02:41 - Ah, voilà, merci.
01:02:42 - Karim Zérébi.
01:02:42 - Merci pour la précision.
01:02:44 - Karim Zérébi.
01:02:45 - Non mais ces images...
01:02:45 - Après, je vous soumets un sondage.
01:02:46 - Ces images sont évidemment scandaleuses.
01:02:50 Emmanuel Macron était à Marseille il y a quelques jours,
01:02:52 il était dans le quartier de la Busserine,
01:02:54 qui est un quartier dans le 14e arrondissement,
01:02:56 dans les quartiers nord.
01:02:57 Il y a eu un débat de deux heures avec les habitants.
01:02:59 Pendant une heure et quart, les habitants lui ont parlé de sécurité,
01:03:01 en disant qu'ils voulaient la police.
01:03:03 Je veux dire, excusez-moi, encore une fois...
01:03:06 - C'est vrai qu'Emmanuel Macron était à Marseille il n'y a pas longtemps.
01:03:08 - Je reviens à ce que je disais tout à l'heure.
01:03:09 Je veux dire, la police nationale n'est pas en guerre
01:03:13 avec les quartiers et les banlieues de France.
01:03:15 Elle est en guerre avec des franges de voyous.
01:03:17 - Il a passé trois jours, on voit que le message n'est pas passé en tous les cas.
01:03:19 - Pardon ?
01:03:20 - Il a passé trois jours à Marseille, on voit que le message n'est pas passé.
01:03:23 - Ce n'est pas que le message n'est pas passé,
01:03:24 c'est que si le président de la République parle
01:03:27 et que les choses se décrètent tel une baguette magique,
01:03:29 ce serait trop simple et trop beau.
01:03:31 Au-delà des mots, il faut des actes.
01:03:33 Il faut des actes forts.
01:03:34 Et les actes forts, c'est une présence policière au quotidien
01:03:36 dans ces quartiers pour ne pas laisser la place aux voyous,
01:03:39 qui terrorisent les populations et les prennent en otage.
01:03:42 C'est une justice qui fonctionne en temps réel.
01:03:45 Avec des sanctions bien établies.
01:03:47 Tout ça, ça ne se décrète pas avec un claquement de doigts
01:03:49 ou avec une réunion au milieu des habitants.
01:03:51 Donc c'est des réformes, c'est des moyens,
01:03:53 c'est des décisions politiques, du courage politique, de la volonté politique.
01:03:57 C'est mots, courage politique, volonté politique.
01:03:59 Je trouve qu'on en manque beaucoup.
01:04:00 Communication politique, on est champion du monde.
01:04:02 Communication politique, on en fait sans arrêt.
01:04:04 Donc il faut, il y a qu'à, il faut qu'on…
01:04:06 Ok, très bien, mais là vous êtes aux responsabilités.
01:04:08 - Oui, il faut des actes.
01:04:08 - Vous êtes aux responsabilités.
01:04:10 Il faut des actes forts.
01:04:11 Et encore une fois, quand je vois ces deux policiers à Marseille,
01:04:14 ville qui a besoin de sécurité.
01:04:16 Moi, quand j'entends des gens qui me disent
01:04:18 "ouais mais tu parles trop de sécurité, il faut plus de ci, plus de ça".
01:04:22 Bien sûr qu'il faut l'éducatif, du social, de la prévention,
01:04:24 tout ce que vous voulez.
01:04:25 Mais moi, j'estime qu'on ne construit rien sur le désordre.
01:04:28 Et que avant, effectivement, d'avoir une réponse globale,
01:04:30 il faut remettre de l'ordre dans certains quartiers où il n'y en a pas.
01:04:33 Où le territoire est pris par des voyous.
01:04:35 Donc remettons de l'ordre et encore une fois,
01:04:37 au service de ces habitants qui en ont marre de subir.
01:04:39 - Alors justement, pour rebondir, et je vous donne la parole,
01:04:42 mais vous allez réagir aussi là-dessus, Marc Varnot.
01:04:44 Pour rebondir sur la nécessité et l'envie des Français.
01:04:48 Un sondage que nous vous sortons juste à l'instant.
01:04:51 70%, je le dis devant vous,
01:04:54 70% des Français estiment qu'il faut envoyer l'armée
01:04:57 pour rétablir l'ordre dans les quartiers touchés par les émeutes.
01:05:01 Autre chiffre important.
01:05:03 Dans les circonstances actuelles,
01:05:04 70% des Français approuvent ceux qui veulent décléter l'état d'urgence
01:05:08 suite aux émeutes déclenchées suite à la mort de Naël à Nanterre.
01:05:12 Marc Varnot, réaction, tour de table.
01:05:14 Et on parlera de l'état d'urgence, évidemment.
01:05:16 - Je pense que le problème, s'il vous plaît,
01:05:17 il ne va pas se résoudre dans l'immédiateté,
01:05:19 mais sur le long terme.
01:05:21 Il va falloir immédiatement arrêter ce qui se passe
01:05:23 et sur le long terme, pour une fois,
01:05:24 prendre des décisions qui sont les bonnes.
01:05:26 Moi, j'ai juste regardé quels étaient les quartiers de France
01:05:30 les plus dangereux il y a 20 ans et aujourd'hui.
01:05:31 Vous savez, entre-temps, on a mis 100 milliards.
01:05:33 Eh bien, on a le même hit parade, ce qui est quand même incroyable.
01:05:36 Quartier Nord de Marseille, La Grande-Borne,
01:05:38 Le Val-Fourré, Les Leuchères à Sarcelles,
01:05:40 le Mirail à Toulouse, les Tarterêts, etc.
01:05:43 Comment se fait-il qu'en l'espace de 20 ans,
01:05:47 ceux qui en 2005 faisaient des émeutes,
01:05:50 aujourd'hui, ils sont parents, ils sont plus émeutiers.
01:05:52 Pourquoi on continue à avoir, aux mêmes endroits,
01:05:55 de la même façon, la même délinquance, les mêmes émeutes ?
01:05:58 Pourquoi ?
01:05:59 Parce qu'on a un échec total, total, de notre justice en France.
01:06:04 Et il serait temps quand même de prendre le sujet à bras-le-corps
01:06:07 et de se dire qu'il nous faut, non pas 10, 20,
01:06:09 mais 100 000 places de prison.
01:06:11 Il faut simplifier le code pénal pour éviter que la moitié des délinquants
01:06:14 soient relâchés sur des problèmes de procédure
01:06:16 ou sur des problèmes de remise de peine automatique.
01:06:18 Il faut prendre le problème à bras-le-corps,
01:06:20 sinon on n'y arrivera pas.
01:06:21 Aujourd'hui, le problème est tellement important
01:06:24 que si on ne prend pas des mesures radicales,
01:06:26 ça va devenir impossible.
01:06:27 - Je vous propose une réaction sur ce sondage.
01:06:29 - Sur le sondage, sur l'armée, c'est intéressant.
01:06:30 Moi, je connais assez bien l'armée, je connais beaucoup de militaires
01:06:32 et quand vous leur posez la question,
01:06:33 ils vous répondent qu'ils n'ont pas du tout envie.
01:06:35 Parce que ce n'est en fait pas leur métier.
01:06:36 - Mais ce n'est pas leur métier de rétablir l'ordre.
01:06:38 Pour faire la guerre, ils sont capables,
01:06:40 mais rétablir l'ordre, ce n'est pas leur job.
01:06:41 - Ils font de la guerre, ils font de la logistique, etc.
01:06:43 - La guerre dans tous les quartiers, ce n'est pas la même.
01:06:46 - Mais ce qui est intéressant, ce n'est pas tellement
01:06:48 sur le plan opérationnel ce que pourrait faire l'armée dans les quartiers,
01:06:51 c'est pourquoi les gens répondent à 70% oui.
01:06:53 C'est-à-dire que les gens, en fait, l'opinion française
01:06:55 a intégré l'idée que c'était une guerre.
01:06:57 Et que c'était une guerre, c'est très simple.
01:06:58 Il y a une armée de combattants, ils sont très nombreux.
01:07:01 On les voit tous les jours, on voit les images sur votre antenne.
01:07:04 Et il y a même, je pense, derrière, la notion d'armes aussi.
01:07:07 C'est-à-dire qu'en fait, on sait que dans ces quartiers,
01:07:09 il y a beaucoup d'armes et notamment des Kalachnikovs.
01:07:11 Et que la Kalachnikov, c'est une arme qui vient d'un conflit,
01:07:14 notamment d'Europe de l'Est.
01:07:16 Et pour le coup, en fait, vous n'imaginez pas les policiers
01:07:18 avec leur équipement de maintien de l'ordre,
01:07:20 riposter si jamais ces armes venaient à sortir
01:07:23 et qu'il y avait des affrontements qui devenaient comme ça.
01:07:24 Et je pense que c'est ça qui est en train de se passer dans l'opinion.
01:07:27 Je ne sais pas, moi, je ne suis pas spécialiste du maintien de l'ordre.
01:07:28 Je ne sais pas ce qu'il faut faire.
01:07:29 Mais ce dont je suis certain, c'est que l'armée,
01:07:32 enfin, il faut imaginer, leur métier, c'est de tirer.
01:07:34 Aujourd'hui, l'armée, la police essaie d'empêcher qu'il y ait des morts.
01:07:37 Vous avez vu l'exemple au Brésil.
01:07:38 Au Brésil, ils envoient l'armée dans les favelas.
01:07:40 Eh bien, vous avez des dizaines de morts tous les jours.
01:07:42 C'est-à-dire que lorsque vous envoyez l'armée, il faut assumer le prix derrière.
01:07:45 Oui, mais je crois à raison, ce n'est pas leur job.
01:07:48 L'armée, ce n'est pas leur job.
01:07:49 Ils ne sont pas là pour faire la guerre. Ils ne sont pas là pour maintenir l'ordre.
01:07:51 Ce n'est pas la même formation. Ce n'est pas le même objectif.
01:07:53 Le problème, c'est que l'armée n'a pas de moyens de force intermédiaire.
01:07:55 Vous avez dû en évoquer, mais un militaire, ça tue ou...
01:07:59 Mais bon, ça nous sait.
01:08:00 Ça ne règle pas le problème.
01:08:01 Réaction guérisseur, c'est...
01:08:02 Ce qui est intéressant, je pense, de fait, comme l'a dit Geoffroy Lejeune,
01:08:04 c'est plutôt de comprendre ce qui est dit à travers cet appel.
01:08:08 C'est un message.
01:08:09 C'est-à-dire que ça suffit maintenant.
01:08:11 C'est ça.
01:08:12 Les Français veulent dire qu'il faut que ça s'arrête
01:08:15 et qu'on en prend les moyens les plus énergiques pour que ça s'arrête.
01:08:18 Mais en réalité, quand vous parlez avec les forces de l'ordre,
01:08:20 que ce soit les gendarmes, qui du reste sont des militaires,
01:08:22 c'est un peu l'armée,
01:08:23 et/ou la police, ils vous disent "on a les moyens d'agir".
01:08:26 "On a les moyens d'agir".
01:08:29 Ce n'est pas la peine, à la limite, d'appeler l'armée.
01:08:32 On a les moyens d'agir, mais on n'a pas la volonté politique,
01:08:34 on n'a pas le soutien qui permet d'agir.
01:08:37 Et en réalité, tout est là.
01:08:39 Donc, on ne risque pas d'appeler l'armée,
01:08:41 notre gouvernement ne risque pas d'appeler l'armée,
01:08:43 alors que déjà, il n'a pas peur d'utiliser les moyens
01:08:48 de la police et de la gendarmerie.
01:08:49 Ces deux chiffres veulent dire quelque chose, en tout cas.
01:08:51 Vous avez raison, ces deux chiffres veulent dire quelque chose.
01:08:52 Sandra ?
01:08:53 On ne peut pas dire que la police et la gendarmerie n'interviennent pas.
01:08:56 Vous êtes peut-être le témoin rédavélaire.
01:08:58 Utiliser les moyens suffisants, voyez bien que...
01:09:02 40 000 milliards, c'est un estimant, en fait.
01:09:05 Quels sont les moyens de police et de gendarmerie qu'ils ont pu utiliser ?
01:09:08 Je vais vous montrer.
01:09:09 Quand on voit ce qui se passe dans les centres commerciaux,
01:09:12 si la police et la gendarmerie avaient l'ordre d'arrêter,
01:09:16 coûte que coûte, ce qui se passe, sans se préoccuper...
01:09:18 Mais ils les arrêtent, s'il y a eu des interpellations en Bretagne.
01:09:19 Non, pardon, pas coûte que coûte, parce que...
01:09:21 Donc, ils ne font pas leur travail, et pendant...
01:09:22 Non, ce n'est pas du tout ça, c'est qu'ils n'ont pas les ordres suffisants.
01:09:24 Mais bien sûr qu'ils ont des hommes interpellés,
01:09:26 ils ont des hommes interpellés, mais qui...
01:09:28 Tous me le disent.
01:09:28 Ils vous disent... On nous dit de ne pas interpeller ?
01:09:30 On nous dit d'y aller mollo.
01:09:32 Oui, c'est ça, parce qu'il y a le spectre de toutes ces affaires,
01:09:37 de toutes ces bavures, et en réalité, il n'y a pas de volonté politique
01:09:41 de les faire aller coûte que coûte, jusqu'au bout.
01:09:43 Moi, je suis persuadée qu'ils auraient les moyens de remettre de l'ordre.
01:09:46 Ce serait terrible...
01:09:47 On a Réda Bédard qui est là.
01:09:48 Attendez, pardon, mais je veux terminer là-dessus,
01:09:49 parce que ce serait terrible de laisser imaginer aux Français
01:09:51 qu'aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'agir.
01:09:53 Ça, c'est vraiment terrible.
01:09:54 Réda, je ne veux pas vous mettre en pantafon, mais...
01:09:55 Ce serait terrible de dire qu'on n'agit pas, en fait,
01:09:56 parce que tous les policiers gendarmes qui sont blessés
01:09:58 sont là pour le dire, qu'ils interpellent.
01:09:59 Je ne veux pas vous mettre en pantafon, mais...
01:10:04 Que répondez-vous à Gabriel ?
01:10:06 Je pense que ce serait une décision qui...
01:10:10 Un échec pour la police nationale et pour la gendarmerie.
01:10:13 Alors oui, certes, on peut, nous, policiers, on est entraînés,
01:10:16 on s'entraîne régulièrement pour faire face aux violences urbaines.
01:10:20 La problématique, et c'est le message qu'on a depuis trois jours,
01:10:23 c'est qu'on ne s'attendait pas à une telle violence
01:10:26 et on a une grosse problématique de munitions gendarmes.
01:10:29 On a encore des textos maintenant.
01:10:30 Je vous interroge, est-ce qu'on vous dit,
01:10:33 comme semble l'indiquer Gabriel Cluzel, de...
01:10:36 Alors, on a le droit à...
01:10:38 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:10:39 On peut faire un 55 ans ?
01:10:41 Je ne sais pas.
01:10:42 Je vous pose la question.
01:10:44 La nuit et le jour, ce n'est pas la même manière d'intervenir.
01:10:46 Vous n'avez pas les mêmes...
01:10:47 Non, mais est-ce que par rapport à ce que disait Gabriel Cluzel...
01:10:49 Non, on doit interpeller, on a le feu vert pour interpeller,
01:10:52 on a les effectifs, on nous a donné les effectifs pour interpeller.
01:10:56 La problématique qu'on a, on nous demande de prioriser les interventions,
01:11:01 c'est-à-dire que sur les quartiers et certains quartiers,
01:11:04 il y a certains endroits où on nous a dit,
01:11:05 là, ce soir, vous n'y allez pas.
01:11:07 La priorité, c'est de protéger les écoles.
01:11:09 La priorité des priorités, c'est de protéger l'image de la République,
01:11:14 c'est-à-dire le commissariat, la police municipale et l'État.
01:11:17 Donc, à un moment, ce n'est pas qu'on nous dit,
01:11:19 laissez-les faire détruire,
01:11:22 mais on ne peut pas risquer l'intégrité physique des policiers
01:11:26 avec le peu de matériel et le peu de moyens.
01:11:28 Là où je ne suis pas d'accord avec vous, excusez-moi,
01:11:30 c'est qu'au niveau des moyens, on ne les a pas.
01:11:32 Parce que là, on a vraiment...
01:11:33 Le portable va exploser.
01:11:36 Il y a un manque de munitions.
01:11:37 Il y a eu aussi, vous l'évoquiez, le manque de munitions, etc.
01:11:40 Oui, mais c'est un sujet que les gens ne se rendent pas compte.
01:11:42 C'est un sujet qui est super important
01:11:44 parce que si vous n'avez pas ces munitions-là
01:11:47 et que les individus rentrent,
01:11:49 on va basculer encore sur un drame
01:11:51 parce que si vous avez 50 individus
01:11:54 qui rentrent dans un commissariat
01:11:55 et que vous n'avez pas de munitions pour les aider,
01:11:58 ce n'est pas avec notre bâton de défense télescopique
01:12:02 qu'on va arriver à les repousser.
01:12:03 On fait quoi ? On sort notre arme ?
01:12:05 Est-ce que les stocks départementaux sont suffisants
01:12:06 ou pas pour réapprovisionner les commissariats ?
01:12:08 Alors, les services départementaux ?
01:12:10 Les stocks dans les services départementaux.
01:12:12 Là, je commence à avoir des textos et c'est compliqué.
01:12:14 C'est très compliqué.
01:12:15 Là, depuis il y a deux jours,
01:12:16 on arrivait encore à avoir des solutions de secours.
01:12:18 On a des fourgons qui vont faire le tour
01:12:20 sur les directions territoriales,
01:12:21 notamment sur la Petite Couronne,
01:12:23 mais on a une grosse problématique d'approvisionnement.
01:12:26 Alors, Marc Verneau et Karim Ziavi.
01:12:28 Juste une question qui est technique,
01:12:31 mais jusqu'à preuve du contraire.
01:12:32 On a 11 000 CRS et 13 000 gendarmes,
01:12:35 c'est bien ça, mobile.
01:12:36 On a donc 25 000 policiers spécialisés
01:12:39 dans le maintien de l'ordre et dans les violences urbaines,
01:12:43 des policiers spécialisés, des gendarmes mobiles, des CRS.
01:12:46 Aujourd'hui, on parle de 40 000 policiers.
01:12:48 Ça veut dire qu'on en a quand même déjà 15 000
01:12:50 qui ne sont pas spécialisés.
01:12:52 Et donc, on va se retrouver sans doute à une situation
01:12:54 vu l'augmentation de la violence
01:12:56 et ce qu'on a connu récemment encore
01:12:59 avec les manifestations et les Black Blocs,
01:13:02 où on risque d'avoir des unités de police non spécialisées
01:13:04 qui se retrouvent le dos au mur
01:13:06 dans des situations très compliquées.
01:13:07 Et donc là, effectivement, c'est un risque.
01:13:09 Oui, alors je peux me permettre de répondre.
01:13:11 Alors, à priorité au direct,
01:13:13 Eric Dupond-Mohetti s'exprime en direct sur CNews
01:13:16 et on reprend le débat juste après.
01:13:17 Ces perversions ne peuvent pas servir de prétexte
01:13:24 aux exactions dont nous sommes tous les victimes.
01:13:32 À l'issue du CIC qui s'est déroulé en début d'après-midi,
01:13:36 j'ai été amené à prendre une circulaire de politique pénale
01:13:42 à destination des procureurs généraux
01:13:46 et des procureurs de notre pays.
01:13:52 Cette circulaire est à la fois classique
01:13:55 et totalement novatrice.
01:13:59 Et je viens d'échanger longuement
01:14:02 avec les procureurs généraux de notre pays,
01:14:06 qui d'abord m'ont fait un point précis
01:14:08 de ce qui s'est passé dans leur ressort,
01:14:10 puis nous avons évoqué l'application de cette circulaire.
01:14:14 Le volet classique, c'est d'abord des mesures techniques
01:14:16 permettant de mieux appréhender les armes qui circulent,
01:14:19 leur utilisation.
01:14:22 C'est aussi bien sûr une demande de fermeté
01:14:28 pour que les parquets requièrent,
01:14:31 chaque fois que cela est nécessaire,
01:14:36 des peines sévères,
01:14:39 notamment pour ceux qui s'en prennent à l'intégrité physique,
01:14:47 des policiers, plus de 130 blessés,
01:14:53 des magistrats, du personnel judiciaire,
01:14:56 du personnel pénitentiaire.
01:14:58 Je vais m'arrêter une toute petite seconde
01:15:00 pour rappeler qu'un cocktail Molotov
01:15:02 a été jeté dans une des annexes du Palais de Justice de Nanterre,
01:15:08 que quelques heures auparavant,
01:15:10 c'est le tribunal de proximité d'Anières
01:15:14 qui a été saccagé et un vigile a failli brûler vif.
01:15:17 C'est l'agression de la maison d'arrêt de Fresnes,
01:15:20 avec des agents pénitentiaires qui ne doivent leur salut
01:15:26 qu'au fait qu'ils étaient derrière une vitre qui n'a pas cédé.
01:15:31 Donc, sanctions sévères,
01:15:34 et aussi sanctions sévères bien sûr
01:15:37 pour ceux qui saccagent les biens de gens honnêtes qui travaillent,
01:15:44 mais aussi tous les services publics, nous le savons,
01:15:46 puisque on doit déplorer des saccages de crèches,
01:15:50 d'écoles, de commissariats, de palais de justice, je l'ai dit,
01:15:54 de bureaux de poste, etc.
01:15:58 Et malheureusement, la liste est longue,
01:16:00 sans compter les véhicules automobiles
01:16:03 qui ont été envoyés à des gens pour aller tout simplement au travail.
01:16:11 J'ai demandé est-ce qu'en cas de condamnation,
01:16:14 on interdise aux majeurs de paraître sur les lieux
01:16:19 où les saccages ont été commis.
01:16:22 Clairement, vous appartenez à un quartier,
01:16:25 vous saccagez dans le quartier,
01:16:27 si vous êtes condamné, le parquet va requérir pour vous
01:16:30 une interdiction de rester là.
01:16:33 Pour les mineurs, et nous devons cette disposition
01:16:35 au Code de justice pénale des mineurs,
01:16:37 qui a été voté il y a peu de temps,
01:16:39 l'interdiction de sortir la nuit.
01:16:41 Ça, c'est le volet classique de cette circulaire.
01:16:43 Et puis, il y a un volet novateur.
01:16:46 Le premier, c'est que je demande au procureur de la République
01:16:49 de saisir les opérateurs type Snapchat,
01:16:53 qui sont les vecteurs entre les jeunes,
01:16:56 permettant d'échanger le lieu de rendez-vous,
01:16:59 le lieu en réalité des exactions à venir.
01:17:02 Et je souhaite, bien sûr, que tous ces jeunes sachent
01:17:06 que l'on peut parfaitement, sur réquisition judiciaire,
01:17:10 trouver leur adresse IP et bien sûr leur identité.
01:17:13 Je demande qu'on le fasse,
01:17:15 je souhaite qu'il n'y ait pas d'impunité
01:17:17 et que les jeunes, une fois encore, se rendent compte
01:17:20 que l'on ne peut pas se réfugier derrière le téléphone
01:17:23 pour ne pas être poursuivi.
01:17:27 Ce que nous savons, c'est que
01:17:29 nous avons affaire à de très jeunes,
01:17:32 très très jeunes adolescents,
01:17:34 entre 13, 14 et 18 ans.
01:17:38 Et le président de la République, ce matin,
01:17:40 a rappelé que ce n'est pas l'État
01:17:44 qui éduque les enfants, mais les parents.
01:17:47 Et chaque fois que des parents
01:17:50 seront en capacité, et cette nuance est importante,
01:17:54 d'exercer leur autorité parentale,
01:17:57 et qu'ils ne le feront pas,
01:17:59 il y a une responsabilité pénale
01:18:02 que je souhaite mettre en oeuvre.
01:18:04 Vous avez peut-être vu cette nuit des vidéos
01:18:05 où on voit un papa qui va récupérer un de ses gamins,
01:18:09 qui est dans le quartier et qui commet, lui aussi,
01:18:12 un certain nombre d'exactions,
01:18:14 et une maman qui va aussi récupérer son jeune fils
01:18:18 pour le ramener à la maison.
01:18:20 Je dois dire que quand les parents,
01:18:22 qui ont des droits, mais qui ont aussi des devoirs,
01:18:25 n'exercent pas leur autorité parentale,
01:18:28 et que cela mette en cause la sécurité,
01:18:33 la moralité, l'éducation des enfants,
01:18:36 ils peuvent encourir une peine
01:18:39 dont le maximum est fixé à deux années d'emprisonnement
01:18:42 et 30 000 euros d'amende.
01:18:45 Je le dis bien, il ne s'agit pas de criminaliser
01:18:48 des mamans seules qui ne sont pas en capacité
01:18:51 d'exercer l'autorité parentale,
01:18:53 mais tous les parents qui, parfois,
01:18:56 peuvent le faire et ne le font pas,
01:18:58 oui, ils méritent de rendre des comptes.
01:19:01 Parce que si les parents sont au rendez-vous
01:19:04 de leurs obligations, les gamins de 14 ans
01:19:06 ne sont pas dans la rue en train de saccager
01:19:09 nos vies quotidiennes.
01:19:10 Voilà, Mesdames et Messieurs,
01:19:12 le sens de la circulaire que je viens de prendre,
01:19:16 et j'ai la conviction, bien sûr,
01:19:18 que les procureurs généraux auront à cœur, bien sûr,
01:19:21 de le mettre en œuvre.
01:19:22 J'ai par ailleurs demandé aux procureurs généraux,
01:19:25 c'est mon dernier mot,
01:19:26 que les procureurs communiquent sur les résultats
01:19:31 de la réponse pénale, parce qu'il est important
01:19:34 que nos concitoyens sachent comment la justice
01:19:37 est au rendez-vous de ses obligations.
01:19:40 Je vous remercie.
01:19:42 Voilà, vous venez de lire l'intervention
01:19:47 d'Éric Dupond-Moretti.
01:19:48 Quels sont les principaux points à retenir,
01:19:51 ma chère Sandra Buisson,
01:19:53 puisque vous avez écouté avec une grande attention.
01:19:55 Oui, de voler sur ces demandes faites
01:19:59 par Éric Dupond-Moretti
01:20:00 via sa circulaire de politique pénale.
01:20:02 Il demande des peines sévères,
01:20:04 que des peines sévères soient requises
01:20:06 par les procureurs pour ceux qui attaquent
01:20:09 la personne des forces de l'ordre.
01:20:11 Il rappelle qu'il y a eu plus de 130 blessés
01:20:13 d'ores et déjà, et pour ceux qui saccagent les biens,
01:20:15 qu'ils soient des biens publics ou les biens privés
01:20:17 des gens qui habitent ou des sociétés privées.
01:20:21 Et puis, il annonce un nouveau volet,
01:20:24 des mesures qui n'avaient pas été prises jusque-là.
01:20:26 Il demande aux procureurs de saisir les plateformes
01:20:28 sur les réseaux sociaux, comme Snapchat,
01:20:31 par exemple, parce que c'est là, notamment,
01:20:33 que les jeunes s'échangent les lieux de rendez-vous
01:20:35 pour aller commettre des exactions la nuit.
01:20:37 Il veut que, sur réquisition judiciaire,
01:20:40 les procureurs fassent enquêter
01:20:42 pour trouver l'identité des jeunes
01:20:44 qui sont derrière ces appels à se rassembler.
01:20:46 Que les jeunes comprennent que se cacher
01:20:49 derrière un téléphone n'empêche pas les poursuites.
01:20:51 C'est ce qu'a dit le garde des Sceaux.
01:20:53 Et puis, il veut que la nation soit plus sévère
01:20:58 avec les parents qui n'exercent pas
01:21:00 leur autorité parentale.
01:21:02 Il dit que c'est un texte légal,
01:21:04 que s'ils ne le font pas et que, effectivement,
01:21:06 leur enfant est pris à être mêlé à des exactions,
01:21:09 ils peuvent en courir 2 ans et 30 000 euros d'amende.
01:21:12 Il a rappelé, notamment, l'image qui a circulé
01:21:16 sur ses réseaux sociaux de ce père,
01:21:17 qu'on a vu en pleine nuit aller chercher
01:21:19 vraisemblablement son enfant et le mettre
01:21:21 dans le coffre pour le ramener chez lui.
01:21:23 On écoutera tout à l'heure Emmanuel Macron
01:21:25 qui est intervenu.
01:21:26 Il est dans la ligne droite de ce qu'Emmanuel Macron
01:21:29 a déclaré tout à l'heure, Geoffroy Lejeune.
01:21:31 On voit plus ou moins les mêmes thématiques,
01:21:33 l'appel à l'éducation, les réseaux sociaux, etc.
01:21:36 On a quelques points nouveaux, mais bon.
01:21:39 Ce qui me frappe vraiment, et c'est assez fort,
01:21:42 je ne vois que ça en tout cas,
01:21:43 et chez Emmanuel Macron et chez Éric Dupond-Moretti
01:21:45 qu'on vient d'écouter, c'est l'impuissance
01:21:47 avouée en réalité.
01:21:48 C'est-à-dire qu'en gros, l'action publique
01:21:51 se résume à responsabiliser des parents
01:21:53 et à se décharger sur des opérateurs,
01:21:55 sur des plateformes qui, le plus souvent,
01:21:58 se fichent pas mal de ce que leur demande
01:21:59 l'État français, surtout quand elles
01:22:01 ne sont pas françaises.
01:22:02 Par ailleurs, quand bien même les plateformes
01:22:05 coopéreraient à fond avec le gouvernement
01:22:07 dans cette histoire, on peut imaginer
01:22:09 que les adolescents ou les jeunes adultes
01:22:11 qui sont dans les émeutes trouveraient
01:22:12 un autre moyen de communiquer.
01:22:13 Donc ne vous inquiétez pas pour eux,
01:22:14 il y a mille façons.
01:22:15 Donc si vous voulez, à la fin,
01:22:17 cette situation est l'aveu de leur échec
01:22:20 et de leur aveuglement sur tous ces sujets-là.
01:22:22 Quand Éric Dupond-Moretti vient nous rappeler
01:22:23 la peine qu'encourent des parents
01:22:24 qui s'occupent mal de leurs enfants,
01:22:25 ça me fait mourir de rire.
01:22:26 Deux ans de prison, on sait que dans ce pays,
01:22:27 deux ans de prison, on ne les fait jamais.
01:22:28 On ne va pas en prison quand on est condamné
01:22:30 à deux ans de prison.
01:22:31 Et c'est d'ailleurs quelque chose qui a été,
01:22:32 comment dire, qui a été même intensifié
01:22:35 par Éric Dupond-Moretti, qui est probablement
01:22:37 des gardes d'essauts les plus hostiles
01:22:39 à l'emprisonnement depuis une quinzaine d'années.
01:22:41 Donc pour toutes ces raisons-là, si vous voulez,
01:22:43 je me dis, il y a l'aveu d'impuissance,
01:22:44 l'aveu d'échec, l'aveu du mauvais diagnostic
01:22:46 et aucune solution.
01:22:47 Et je trouve que c'est assez flagrant
01:22:49 et en tout cas, il n'y a pas de remise en cause.
01:22:51 Pour l'instant, ils sont exceptionnels.
01:22:52 - C'est clair.
01:22:53 Karim Zerabi, vous partagez la même avis que Geoffroy ?
01:22:55 - Oui, non, mais à la fois sur la sortie
01:22:57 d'Éric Dupond-Moretti, le garde d'essauts,
01:23:00 puis sur le sondage tout à l'heure
01:23:02 qui expliquait que les Français étaient prêts
01:23:05 à ce qu'on envoie l'armée, c'était même une demande.
01:23:07 Je pense que ce qui exaspère le plus les Français,
01:23:10 c'est le constat d'impuissance
01:23:14 qui frappe nos institutions républicaines.
01:23:16 Ils ne le supportent pas.
01:23:18 Impuissance pour réguler des manifestations sociales,
01:23:21 2000 Black Blocs qui mettent des manifestations
01:23:25 à feu à sang, impuissance au moment des Gilets jaunes,
01:23:28 des casseurs qui étaient venus investir le mouvement,
01:23:31 impuissance lorsqu'il y a des manifestations d'étudiants
01:23:34 qui tournent parfois la violence,
01:23:36 impuissance dans les quartiers, là, avec ces émeutes,
01:23:39 ça les Français ne supportent pas.
01:23:41 Donc ils se disent quoi les Français ?
01:23:42 Est-ce que nos forces de l'ordre d'aujourd'hui
01:23:44 sont suffisamment dotées à la fois en effectif et en matériel
01:23:47 pour faire face à ces exactions et ces phénomènes de violence ?
01:23:51 Moi, mon sentiment, Karim Zerabi,
01:23:53 ancien conseiller du ministre de l'Intérieur,
01:23:54 c'est que nous ne dotons pas suffisamment
01:23:57 la police nationale républicaine en moyen et en effectif,
01:24:01 en moyen matériel et en effectif.
01:24:02 C'est mon intime conviction.
01:24:04 Les professionnels du maintien de l'ordre
01:24:07 sont insuffisants en nombre dans le pays,
01:24:10 insuffisamment dotés en matériel.
01:24:12 Les collègues de M. Belladge que j'ai rencontrés
01:24:14 il n'y a pas très longtemps sur les questions
01:24:16 de maintien de l'ordre, qui sont les référents,
01:24:19 me disaient qu'il manque entre 600 et 800 effectifs.
01:24:22 Et ils ne sont pas dans la surenchère,
01:24:23 c'est juste pour retrouver un équilibre
01:24:25 qu'on a connu par le passé.
01:24:26 600, 800 effectifs.
01:24:27 Or, aujourd'hui la société est de plus en plus violente.
01:24:30 Il y a de plus en plus de gens qui passent à l'acte,
01:24:35 plus qu'on en avait au moment où on avait un taux
01:24:38 et un nombre d'effectifs plus important.
01:24:40 On n'a pas ajusté avec l'évolution de la société.
01:24:43 La société est devenue plus violente,
01:24:45 on a des exercices de plus en plus importants
01:24:47 et on a des effectifs qui ont baissé.
01:24:49 Avec des professionnels du maintien de l'ordre
01:24:52 qui doivent parfois acheter sur leur déni personnel
01:24:54 du matériel.
01:24:56 Sixième puissance mondiale, la France.
01:24:59 Ce n'est pas normal.
01:25:00 Donc on a un vrai sujet là.
01:25:01 Mettons-le sur la table à un moment donné.
01:25:03 Parce que ça ne va pas s'arrêter du jour au lendemain.
01:25:05 On a un phénomène de société et en face,
01:25:07 on n'est pas doté.
01:25:08 Moi, je ne veux pas l'armée,
01:25:09 je veux la police républicaine dotée en effectifs et en matériel.
01:25:12 Et on en parlera tout à l'heure.
01:25:14 Je vous donne la parole juste après,
01:25:15 promis, juré, Marc Varnault.
01:25:17 Réaction évidemment sur ce qu'a dit Eric Dupond-Moretti,
01:25:20 mais d'abord, Gabrielle Cluzel aussi vous interviendra,
01:25:23 soyez rassurés.
01:25:24 Mais c'est l'heure du flash et nous sommes un petit peu en retard.
01:25:27 Et l'info, c'est Simon Guillain.
01:25:29 A tout de suite.
01:25:30 La nuit dernière, deux policiers en civil ont été agressés
01:25:35 en marge des émeutes qui touchent tout le territoire.
01:25:37 Une enquête pour tentative de meurtre sur personne dépositaire
01:25:40 de l'autorité publique a été ouverte.
01:25:42 Bloqués par un feu de poubelle,
01:25:43 ces deux policiers ont été pris à partie
01:25:45 par un groupe d'une vingtaine d'individus.
01:25:47 Ils ont été violemment frappés.
01:25:49 L'un d'entre eux a été touché à l'œil.
01:25:50 L'autre souffre d'un traumatisme crânien.
01:25:53 Le métro parisien fermera ses portes
01:25:55 aux mêmes horaires qu'en semaine, vendredi et samedi soir,
01:25:58 soit une heure plus tôt qu'à l'accoutumée.
01:26:00 La demande a été faite par la préfecture de police.
01:26:02 L'annonce fait suite à la fermeture du réseau francilien
01:26:05 de bus et de tramway à partir de 21h,
01:26:07 tous les soirs jusqu'à nouvel ordre.
01:26:09 Et puis, l'Académie de Versailles annule
01:26:11 toutes les fêtes de fin d'année dans les collèges et lycées.
01:26:14 Le maintien des kermesses pour les écoles
01:26:16 sera décidé au cas par cas.
01:26:18 Une décision prise dans ce contexte bien sûr actuel
01:26:20 de très fortes tensions sur le territoire.
01:26:22 - Notre émission, mais sur le maire de Nanterre,
01:26:24 il y a une vraie émission à faire.
01:26:25 - Dernière ligne droite, il nous reste 30 minutes
01:26:28 pour débattre avec mes invités,
01:26:30 Gabriel Cluzel, Karim Zéry, Big Geoffroy Lejeune,
01:26:32 Marc Varnot, Réda Bellage et puis Sandra Buisson,
01:26:34 évidemment, pour l'aspect police-justice.
01:26:37 Chose promise, chose due.
01:26:39 Marc Varnot, Gabriel Cluzel, je vous donne la parole
01:26:41 sur l'intervention d'Éric Dupond-Méritier.
01:26:44 Vous souhaitiez réagir.
01:26:46 - Oui, je voulais réagir sur le volet réseau sociaux,
01:26:48 puisque M. Dupond-Méritier a parlé de TikTok, Snapchat.
01:26:53 C'est bien beau d'avoir une vraie volonté,
01:26:56 mais concrètement, ça veut dire quoi ?
01:26:58 Ça veut dire que si Snapchat ou TikTok
01:27:00 n'obéit pas dans l'heure, on coupe le réseau ?
01:27:03 Non, parce que c'est le vrai sujet.
01:27:05 Vous savez, je ne vais pas défleurer ce secret
01:27:07 en disant qu'aujourd'hui, les cambrioleurs
01:27:09 adorent venir en Uber, commettre leurs faits,
01:27:12 puisque Uber met un an, un an et demi
01:27:14 à répondre à la réquisition judiciaire.
01:27:16 Donc c'est bien beau de demander à TikTok
01:27:18 et à Snapchat de collaborer.
01:27:20 Mais qu'est-ce qu'on fait s'ils ne collaborent pas ?
01:27:22 Parce que je vous le dis d'avance,
01:27:23 ils ne collaboreront pas.
01:27:24 Ils prétendront qu'ils sont américains, etc.
01:27:26 Est-ce qu'on coupe le réseau ?
01:27:28 Parce qu'entre nous, si on ne menace pas,
01:27:30 si on ne coupe pas les réseaux,
01:27:32 on n'aurait jamais la collaboration des réseaux sociaux.
01:27:34 Donc moi, je veux bien que M. Dupond-Méritier
01:27:36 ait une vraie volonté de lutter
01:27:38 contre les excès des réseaux sociaux,
01:27:40 mais qu'il s'en donne les moyens
01:27:41 et qu'il ait le courage politique d'aller jusqu'au bout.
01:27:43 Si demain, il coupe TikTok parce que TikTok
01:27:45 refuse de collaborer, j'applaudirai.
01:27:47 Yahouil Cluzel.
01:27:48 Oui, moi, je suis un peu fascinée par cette façon
01:27:50 de toujours rejeter la responsabilité sur d'autres.
01:27:52 Alors, c'est les réseaux sociaux,
01:27:54 c'est les jeux vidéo, j'ai appris.
01:27:57 Alors, en fait, les responsables,
01:27:59 c'est Mario Bros et Elon Musk,
01:28:01 mais jamais finalement ce gouvernement.
01:28:03 Donc je crois que tout ça, ce sont des moyens,
01:28:05 mais le problème est évidemment
01:28:07 bien plus profond que celui-là.
01:28:08 Moi, j'ai écouté l'intervention d'Éric Dupond-Méritier,
01:28:10 je n'ai toujours pas compris, pardon,
01:28:12 d'être un peu butée,
01:28:14 mais ce qu'elle est, arriver aux parents
01:28:16 dont les enfants sont arrêtés.
01:28:19 Moi, je veux bien qu'il y ait une responsabilité des parents,
01:28:21 mais que va-t-il se passer ?
01:28:23 Concrètement, je ne sais pas,
01:28:25 dans 5 ans, dans 10 ans, ce ne sont pas des veupieux
01:28:27 qu'on attend de savoir.
01:28:28 Concrètement, que vont-ils faire ?
01:28:30 Puisque la justice, c'est un peu,
01:28:32 la justice pour les enfants, la justice des mineurs
01:28:34 est impuissante à faire quelque chose contre ces enfants,
01:28:36 il faut bien que le civil,
01:28:38 et c'est vrai que c'est dans le code civil,
01:28:40 la responsabilité des parents,
01:28:42 qu'on nous dise exactement ce qui va arriver.
01:28:44 Et encore une fois, pardon de revenir là-dessus,
01:28:46 j'ai encore eu droit à la vulgate sur les mères
01:28:49 qui ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants.
01:28:52 Pardon, mais en France, on a connu, après la guerre de 14,
01:28:54 des mères isolées, si c'est ça dont il s'agit,
01:28:57 et elles ont élevé parfaitement,
01:28:59 seules, leurs enfants.
01:29:00 Donc, ce n'est pas une excuse, pardon.
01:29:02 – Allez, je voudrais qu'on avance un petit peu,
01:29:04 il y a quand même beaucoup de thèmes sur lesquels
01:29:06 Jamouet vous fait réagir, mais notamment,
01:29:08 ceux qui vivent ces exactions,
01:29:10 ces manifestations qu'on n'entend pas,
01:29:12 à qui on ne donne pas la parole.
01:29:13 Vous en pensez quoi ?
01:29:15 On va faire un petit tour d'horizon de certaines villes,
01:29:17 et notamment les habitantes d'Aubervilliers,
01:29:18 où il y a eu pas mal de problèmes à Aubervilliers.
01:29:20 Vous en pensez quoi ? On leur pose la question. Écoutez.
01:29:22 – Moi, je suis contre la police qui a tiré sur le jeune,
01:29:26 et je suis contre le jeune qui conduit sans permis à 17 ans.
01:29:30 Voilà, c'est ça, et voilà le résultat.
01:29:33 Ça me donne la chair de poule, parce que les bus,
01:29:36 si nous on va travailler le matin, on va prendre les bus et tout ça.
01:29:39 On brûle des bus, des biens publics,
01:29:45 et la mer à côté aussi, donc assez…
01:29:48 Moi, je veux dire que c'est que des gamins,
01:29:51 des 15 ans, 16 ans, 17 ans, 20 ans.
01:29:55 – Allez, on continue, je vous fais réagir,
01:29:57 on continue dans ce petit floridage.
01:29:59 Cette image également du côté de Nantes, dans un magasin,
01:30:02 vous allez voir un peu comment les choses se déroulent,
01:30:04 je suppose que vous l'avez déjà vue cette image,
01:30:05 mais je vous la remontre.
01:30:06 Et ensuite, on demandera également aux habitants,
01:30:08 ça se passe du côté de Nantes,
01:30:10 on demandera aux habitants ce qu'ils en pensent.
01:30:12 Regardez cette image.
01:30:13 Elle n'est pas partie.
01:30:21 On verra, c'est bon ?
01:30:24 On me dit que c'est bon.
01:30:52 – Mais quel rapport avec le jeune Nahel qui s'est fait tuer ?
01:30:54 Enfin, excusez-moi, mais la maman l'a dit.
01:30:56 Donc, effectivement, je pense qu'il faut totalement dissocier les deux sujets.
01:31:01 Totalement dissocier.
01:31:03 Certains voudraient faire un lien, moi je ne veux pas en faire.
01:31:06 Évidemment qu'on compatit à la douleur de la famille de Nahel,
01:31:09 évidemment qu'on trouve dramatique et inacceptable,
01:31:13 qu'un gamin de 17 ans, pour refus d'obtempérer potentiel,
01:31:16 puisse prendre une balle dans la tête,
01:31:19 ça n'est pas acceptable, il faut le dire,
01:31:22 donc il faut condamner la bavure.
01:31:24 Pour autant, derrière, il faut condamner les exerctions et les violences
01:31:27 de ces émeutiers qui n'ont rien à voir
01:31:29 et qui ne sont pas du tout en soutien ni en conscience politique
01:31:32 avec ce phénomène dramatique.
01:31:34 Il faut dissocier les deux.
01:31:35 – Allez, on continue, réaction, parole aux Français encore.
01:31:38 Écoutez cet habitant de Nantes.
01:31:41 – Je me doutais bien que ça arriverait un jour,
01:31:43 dans le quartier, c'était sûr que ça arriverait un jour.
01:31:48 C'est incompréhensible.
01:31:50 Mais bon, après, voilà.
01:31:53 Je pense qu'il y a 2-3 personnes qui ont réussi à engrainer
01:31:57 pas mal de monde parce qu'hier soir, ils étaient 40-50 dans la rue
01:32:02 à faire péter des pétards, à brûler les voitures,
01:32:07 les poubelles qui bougeaient, ils ont pris toutes les poubelles,
01:32:10 ils ont brûlé aussi.
01:32:11 – Allez, on continue ce petit voyage dans les cités touchées,
01:32:14 dans les communes touchées, on va prendre la direction de Nanterre
01:32:17 avec cette responsable d'agence immobilière.
01:32:19 Écoutez-la, elle est quasiment en pleurs.
01:32:21 C'est important de le montrer aussi.
01:32:22 – Ça m'inspire du dégoût en fait, parce que vous voyez que là,
01:32:25 j'ai plus de travail, ils ont tout détruit,
01:32:28 ils se sont acharnés parce qu'ils sont venus deux fois.
01:32:31 Ils sont venus une fois vers 17h hier, ils ont commencé,
01:32:34 bon, ils ont cassé toute la vitrine et les meubles,
01:32:37 et ils sont revenus le soir à minuit, ils se sont servis de mon électricité
01:32:41 pour charger leurs trottinettes électriques, leurs téléphones,
01:32:45 ils ont fumé dans l'agence, il y avait des mégots partout,
01:32:48 ils ont volé mes ordinateurs, ils ont cassé l'imprimante,
01:32:51 on venait d'avoir des affiches vitrines lumineuses toutes neuves
01:32:54 qui nous ont cassées, enfin tout est détruit,
01:32:56 je ne peux plus travailler, il n'y a plus rien.
01:32:58 J'ai pleuré toute la matinée en fait, c'est pour ça que j'ai des yeux rouges,
01:33:02 il faut que je reprenne sur moi, mais là, je suis sous le choc encore.
01:33:08 On redoute que ça recommence, parce que demain c'est l'enterrement
01:33:11 du petit Nahel et que c'est à Nanterre,
01:33:14 d'après des dires, ça va recommencer de plus belle.
01:33:17 Donc on n'est pas tranquille, on est traumatisé, on ne dort plus,
01:33:22 c'est terrible, alors que c'est un quartier qui est relativement tranquille en général,
01:33:27 et on sait très bien que les jeunes qui sont venus, ils ne sont pas d'ici.
01:33:30 C'est aussi notre devoir de vous faire écouter ces réactions des Français
01:33:35 qui sont confrontés à trois nuits très difficiles,
01:33:39 ça touche, on voit cet propriétaire d'agence immobilière
01:33:43 qui est quasiment en train de craquer devant notre caméra, Marc Verneau,
01:33:46 ça vous inspire quoi ? Vous êtes chef d'entreprise, vous aussi ?
01:33:49 Ça m'inspire, une première réaction, c'est qu'il y a un certain nombre de maires
01:33:52 qui ont pris des arrêtés pour faire des couvre-feux.
01:33:55 Moi je m'étonne, pour ne pas dire autre chose, que le maire de Nanterre
01:33:59 n'ait pas pris cet arrêté-là, et je crois que ce soir,
01:34:02 le préfet des Hauts-de-Seine a une décision à prendre.
01:34:04 On ne peut pas continuer comme ça dans une ville comme Nanterre,
01:34:06 avoir les émeutes qu'on connaît maintenant depuis trois nuits,
01:34:09 et puis d'avoir un maire qui lui, ne décide pas de mettre un couvre-feu en place.
01:34:12 C'est totalement incompréhensible, voyez ?
01:34:14 Il y a aujourd'hui des choses qu'on ne comprend pas.
01:34:17 Celle-là, c'est une décision qu'on ne comprend pas.
01:34:19 Le maire de Nanterre devrait mettre un couvre-feu.
01:34:22 S'il ne le met pas, il va faire une compréhension de ce qu'il faisait hier.
01:34:25 - Un couvre-feu, il faut le faire respecter après.
01:34:26 - Pardon ?
01:34:27 - Prendre la décision d'un couvre-feu, c'est une chose,
01:34:29 le faire respecter en étudiant un autre point.
01:34:30 - Bien évidemment.
01:34:31 - Hier, on avait le couvre-feu sur le clamart,
01:34:35 - Oui, sur le clamart, oui.
01:34:36 - Pas du tout fonctionné.
01:34:37 - Bah oui, ça ne fonctionne pas du tout.
01:34:38 - Si vous et vos collègues se retrouvaient face à 50 individus
01:34:40 ou une soixantaine d'individus, vous voulez faire quoi ?
01:34:42 Vous pensez qu'on est en capacité aujourd'hui,
01:34:44 - C'est clair.
01:34:45 - avec les moyens qu'on a, le respect qu'il y a envers la police,
01:34:47 qu'on va arriver à les faire rentrer chez eux ?
01:34:49 Excusez-moi, mais c'est, je vous dis, le ressenti du terrain,
01:34:52 c'est un constat, j'ai posé la question au secrétaire départemental,
01:34:55 - Ah oui.
01:34:56 - l'unité de GP92, il m'a dit "impossible à faire respecter".
01:34:59 - On comprend ce que vous dites, mais dans cette logique-là,
01:35:01 on peut aussi tout dépénaliser au prétexte
01:35:02 qu'on n'a pas les moyens de faire respecter la loi.
01:35:04 Je crois que, il y a deux choses qui n'ont rien à voir,
01:35:06 il y a le fait de devoir le faire, et il y a le fait de le faire respecter.
01:35:10 Qu'on doive le faire, oui, il devrait le faire.
01:35:12 Qu'on ne puisse pas le faire respecter, ça je le comprends tout à fait.
01:35:14 Je veux dire, on n'a pas les effectifs de police en France
01:35:16 qu'on devrait avoir depuis des années,
01:35:17 donc je ne serais pas surpris qu'on n'ait pas les moyens.
01:35:19 Néanmoins, on transforme immédiatement en infraction,
01:35:23 et c'est pas rien, celui qui sortirait
01:35:25 et qui viendrait défier le couvre-feu,
01:35:27 à Clamart, comme à Nanterre, comme partout ailleurs.
01:35:29 - Jean-François Lejeune et Karim Zarabi.
01:35:31 - Sur la question du couvre-feu, oui, c'est ça en fait.
01:35:34 Quand on voit ce qui se passe, c'est également interdit d'attaquer un commissariat,
01:35:37 pourtant les commissariats sont attaqués partout.
01:35:39 Donc je ne vois pas tellement quelle peut être la réponse politique.
01:35:43 Pardon, je suis encore traumatisé par ce qu'Eric Dupond-Moretti,
01:35:45 parce qu'on a les annonces sous les yeux,
01:35:47 parce qu'Eric Dupond-Moretti a dit,
01:35:49 c'est vraiment le fait de se défausser à ce point-là
01:35:51 sur les parents et les opérateurs,
01:35:53 alors que finalement c'est l'échec de sa politique pénale
01:35:55 et de celle de beaucoup d'autres avant lui,
01:35:57 qui sont là sous les yeux aujourd'hui.
01:35:59 Marc parle depuis le début de cette émission de l'impunité
01:36:01 et de l'absence de peur du délinquant face à l'État et face à la police.
01:36:07 Ça a été créé, encouragé par le fait qu'aujourd'hui,
01:36:10 les gens savent que s'ils prennent jusqu'à deux ans de prison,
01:36:12 ils n'iront pas en fait.
01:36:14 Et il nous rappelle aujourd'hui une peine potentielle de deux ans
01:36:16 pour les parents qui ne respecteraient pas leurs obligations,
01:36:18 qui n'est pas appliquée.
01:36:20 Et ensuite, il y a aussi des parents qui participent à ces émeutiers.
01:36:24 On a parlé des images du père qui prend son gamin pour le mettre dans le coffre.
01:36:28 Mais il y a aussi des images de parents, ou en tout cas d'adultes,
01:36:30 qui se promènent en courant avec de l'électroménager sous le bras
01:36:33 au moment où les magasins sont pillés.
01:36:35 Donc je ne sais pas si on peut attendre tout aujourd'hui
01:36:37 de la bienveillance de TikTok et des parents d'émeutiers.
01:36:40 – J'ai envie de dire, ensuite on écouterait Emmanuel Macron.
01:36:42 – Je pense qu'il faut surtout éviter de trop politiser la démarche
01:36:45 en se tournant vers les maires,
01:36:47 qui ne sont pas les plus dotés sur le plan régalien.
01:36:49 Il faut quand même le dire, à part la police municipale potentielle,
01:36:52 qui peut disposer, le pouvoir régalien revient à l'État.
01:36:54 Donc un maire, s'il décrète le couvre-feu, pour décréter le couvre-feu,
01:36:59 on va rajouter l'impuissance à l'impuissance.
01:37:01 Donc je crois qu'il n'y a rien de plus dramatique.
01:37:03 Si on fait un couvre-feu, c'est qu'en lien avec le préfet
01:37:06 et qu'avec le représentant de l'État dans le département,
01:37:08 on a les moyens de le faire respecter.
01:37:10 Si nous n'avons pas les moyens de le faire respecter,
01:37:12 arrêtons ces politiques d'affichage.
01:37:14 Décréter un couvre-feu, ça ne veut pas dire l'appliquer, le faire respecter.
01:37:18 Aujourd'hui, ce dont nous souffrons le plus,
01:37:20 et ce dont les Français sont exaspérés,
01:37:22 c'est le fait qu'on ait des annonces qui ne soient pas suivies d'effets
01:37:25 en matière de tranquillité publique, de sécurité,
01:37:28 voire de sanctions après les annonces d'Éric Dupond-Moriti.
01:37:31 Vous pensez que tous les magistrats vont suivre le doigt sur la couture,
01:37:34 la circulaire ou du garde des Sceaux ?
01:37:36 Non, on a un problème structurel.
01:37:38 – Ils ont des consignes inverses avec les mots.
01:37:40 – Structurel, je veux dire, que ce soit du côté sécuritaire,
01:37:43 avec des effectifs et du matériel manquant,
01:37:45 et du côté de la justice, avec une philosophie
01:37:48 qui ne colle pas aux besoins de la société.
01:37:50 Tant que structurellement on ne s'attaquera pas à ces deux sujets,
01:37:52 on aura du mal à lutter contre ces violences.
01:37:54 – Alors, on ne va pas se mentir, j'avais prévu d'être en direct
01:37:57 avec le maire de Gare de Légonès, qui a justement pris un arrêté,
01:38:01 et malheureusement on a des petits problèmes de connexion.
01:38:03 Donc on ne va pas se mentir, mais je voulais qu'on fasse le débat avec lui,
01:38:07 et notamment je voulais qu'on parle de l'état d'urgence.
01:38:10 Mais on va en parler.
01:38:11 Kaoui, elle l'occuse, elle, pardon.
01:38:14 – Non mais c'est quand même très surprenant,
01:38:16 mettez-vous à la place de ceux qui nous regardent,
01:38:18 je pense à cette dame, dès que son agence immobilière,
01:38:20 ce n'est pas seulement trois nuits difficiles,
01:38:22 vous avez dit trois nuits difficiles,
01:38:23 mais c'est son outil de travail qui est détruit,
01:38:25 donc sa vie potentiellement.
01:38:27 Eh bien, ils doivent se dire, mais il n'y a pas si longtemps,
01:38:31 il y avait 67 millions de Français qu'on a réussi à verrouiller chez eux,
01:38:34 et là on nous explique que c'est compliqué,
01:38:37 en plus il y a un peu des discours contradictoires,
01:38:40 de venir à bout d'une minorité d'adolescents, finalement.
01:38:45 Comment voulez-vous que ce soit compris ?
01:38:47 Alors, moi je veux bien qu'on me dise,
01:38:49 ah non, ce n'est pas une question de volonté politique,
01:38:51 déjà je vais vous dire, l'attribution de moyens à la police,
01:38:54 c'est aussi une question politique,
01:38:56 mais c'est absolument inaudible,
01:38:58 après la séquence, les diverses séquences auxquelles nous avons assisté,
01:39:02 je vous rappelle que les gilets jaunes aussi,
01:39:04 on n'a pas toujours fait dans la dentelle,
01:39:06 et à ce moment-là, le gouvernement s'est donné les moyens.
01:39:08 Donc c'est vrai que c'est absolument incompréhensible,
01:39:11 on ne peut pas s'arrêter à l'idée que c'est simplement une question de moyens,
01:39:15 ce qui serait extrêmement angoissant pour les Français,
01:39:17 parce que ça voudrait dire que finalement on ne peut rien faire,
01:39:19 c'est l'anarchie dans certains endroits, et on ne peut rien faire.
01:39:23 Je crois qu'il faut quand même manier ce discours avec prudence.
01:39:28 On va écouter Emmanuel Macron qui a réuni, vous le savez,
01:39:31 une nouvelle cellule de crise cet après-midi,
01:39:33 il s'est exprimé à l'issue de cette réunion,
01:39:35 on l'écoute, réaction juste après.
01:39:37 Je suis sûr que Jean-François Lejeune aura une petite réaction.
01:39:39 À l'issue de cette réunion de crise,
01:39:44 je veux d'abord avoir un mot pour remercier, par votre truchement,
01:39:48 remercier et apporter le soutien de la nation
01:39:52 à nos policiers, nos gendarmes, nos sapeurs-pompiers,
01:39:54 aux préfets aussi, à l'ensemble des services de l'Etat
01:39:58 qui ont été mobilisés durant ces dernières nuits,
01:40:00 remercier aussi avec eux les élus,
01:40:03 les polices municipales, les services municipaux
01:40:05 et les associations qui étaient à leur côté
01:40:08 et qui ont fait preuve de vos puissances de responsabilité
01:40:10 et de courage.
01:40:12 Les deux nuits que nous venons de vivre
01:40:14 relèvent d'une situation qui est absolument inacceptable
01:40:17 et injustifiable,
01:40:19 parce que rien ne peut justifier la violence,
01:40:22 surtout lorsque celle-ci consiste à s'attaquer
01:40:25 à des bâtiments publics, à des mairies,
01:40:28 à des commissariats, à des écoles
01:40:30 ou à organiser des pillages contre des commerces.
01:40:32 Rien ne le justifie.
01:40:34 Il y a une instrumentalisation inacceptable
01:40:37 de la mort d'un adolescent, que nous déplorons tous,
01:40:40 alors que la période devrait être au recueillement et au respect.
01:40:44 Et donc, face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté
01:40:47 toutes celles et ceux qui utilisent
01:40:49 cette situation et ce moment
01:40:51 pour essayer de créer le désordre
01:40:53 et d'attaquer nos institutions.
01:40:55 Ils portent une responsabilité de fait accablante.
01:40:58 Et je condamne avec la plus grande fermeté,
01:41:00 nous la condamnons tous,
01:41:02 pour les violences pures et injustifiables
01:41:04 qui n'ont aucune légitimité.
01:41:06 Face à cela, la réponse sur l'ensemble du territoire
01:41:09 a été réactive et adaptée.
01:41:12 Je vous en félicite.
01:41:14 Et je félicite tous ceux qui, avec beaucoup de courage
01:41:16 et de sang-froid, l'ont conduit
01:41:18 durant les dernières heures et les derniers jours.
01:41:20 Madame la Première ministre,
01:41:22 cet après-midi prendra une série de dispositions
01:41:25 afin d'organiser la réponse interministérielle.
01:41:29 Le ministre de l'Intérieur aura à mobiliser
01:41:32 des moyens supplémentaires.
01:41:34 Nous libérons à cet égard
01:41:36 par une série de dispositions des forces.
01:41:38 Et le garde des Sceaux s'assurera du suivi
01:41:41 par une série de circulaires
01:41:44 visant à la fois les majeurs et les mineurs
01:41:46 qui ont pu être interpellés
01:41:48 et qui seront déférés devant la justice
01:41:50 dans les prochaines heures.
01:41:52 Face à ces événements,
01:41:54 la décision a été prise d'annuler
01:41:56 plusieurs événements festifs et plusieurs rassemblements
01:41:58 dans les départements qui sont les plus sensibles
01:42:01 pour précisément pouvoir protéger
01:42:04 les mairies, pouvoir protéger nos compatriotes.
01:42:08 Dans ce contexte, je finirai mon propos
01:42:11 au-delà de ces remerciements et de cette...
01:42:14 ces décisions que nous avons prises
01:42:16 en appelant tous les parents
01:42:18 à la responsabilité.
01:42:20 Il est clair que le contexte que nous vivons,
01:42:22 on le voit,
01:42:24 est la résultante de groupes parfois organisés,
01:42:26 violents et équipés,
01:42:28 que nous condamnons,
01:42:31 que nous appréhendons
01:42:33 et qui seront judiciarisés,
01:42:35 mais également de beaucoup de jeunes.
01:42:37 Un tiers des interpellés de la dernière nuit
01:42:39 sont des jeunes, parfois des très jeunes.
01:42:41 C'est la responsabilité des parents
01:42:43 de les garder au domicile.
01:42:45 Et donc il est important pour la quiétude de tous
01:42:47 que la responsabilité parentale
01:42:49 puisse pleinement s'exercer,
01:42:51 et j'en appelle au sens de la responsabilité
01:42:53 des mères et des pères de famille.
01:42:55 La République n'a pas vocation à se substituer à eux,
01:42:57 même si nous aurons ensuite,
01:42:59 dans le suivi qui sera fait par la justice,
01:43:01 à prendre toutes les dispositions
01:43:03 qu'il convient de prendre
01:43:05 et de mettre en oeuvre ce que la loi prévoit.
01:43:07 Enfin, les plateformes
01:43:09 et les réseaux sociaux jouent
01:43:11 un rôle considérable dans les mouvements
01:43:13 des derniers jours.
01:43:15 Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles,
01:43:17 Snapchat, TikTok et plusieurs autres,
01:43:19 à la fois l'organisation
01:43:21 de rassemblements violents se faire,
01:43:23 mais une forme de mimétisme
01:43:25 de la violence, ce qui,
01:43:27 chez les plus jeunes, conduit
01:43:29 à une forme de sortie du réel.
01:43:31 Et on a le sentiment parfois que certains d'entre eux
01:43:33 vivent dans la rue
01:43:35 les jeux vidéo qui les ont intoxiqués.
01:43:37 Là aussi,
01:43:39 la loi a prévu,
01:43:41 y compris ces derniers mois, des changements
01:43:43 et l'exercice d'un contrôle parental
01:43:45 qui convient de faire pleinement respecter,
01:43:47 mais nous prendrons dans les prochaines heures,
01:43:49 et nous avons commencé à l'organiser,
01:43:51 à mettre en place plusieurs dispositions.
01:43:53 D'abord, en lien avec ces plateformes,
01:43:55 d'organiser le retrait des contenus
01:43:57 les plus sensibles.
01:43:59 Et donc,
01:44:01 les services de l'État s'organiseront
01:44:03 en lien avec ces plateformes
01:44:05 pour pouvoir obtenir une réponse
01:44:07 effective. Et j'attends de ces plateformes
01:44:09 l'esprit de responsabilité.
01:44:11 Et les demandes seront aussi faites
01:44:13 partout où c'est utile,
01:44:15 et à chaque fois que c'est utile,
01:44:17 pour avoir l'identité
01:44:19 de celles et ceux
01:44:21 qui utilisent
01:44:23 ces réseaux sociaux pour appeler
01:44:25 au désordre ou
01:44:27 pour exacerber la violence.
01:44:29 Voilà ce que je voulais dire à l'issue
01:44:31 de cette cellule de crise. Elle se réunira
01:44:33 autant que nécessaire,
01:44:35 et sous l'autorité de la Première Ministre,
01:44:37 les décisions prises aujourd'hui
01:44:39 seront déclinées dans les prochaines heures.
01:44:41 Je vous remercie, pas simplement pour l'accueil,
01:44:43 Monsieur le Ministre, mais la mobilisation
01:44:45 du ministère, comme de l'ensemble des ministères
01:44:47 ont été associées à la gestion
01:44:49 les dernières heures. Merci beaucoup.
01:44:51 Allez, je vais vous demander d'être court,
01:44:53 ça sera... L'émission touche à sa fin.
01:44:55 Quelques mots, quelques réactions.
01:44:57 Très rapide, Marc Varneau,
01:44:59 Gabriel Cluzel,
01:45:01 Jérémie et Geoffroy Lejeune.
01:45:03 Moi, je vais être très bref, je ne comprends pas
01:45:05 ce que le Président a dit qui va faire en sorte
01:45:07 que ce soir soit une soirée "normale",
01:45:09 calme, où l'on puisse sortir, et où il n'y ait pas
01:45:11 des meutes. Je crois que, pardonnez-moi,
01:45:13 mais il n'est pas du tout dans la réalité. Il est très en deçà.
01:45:15 Gabriel Cluzel.
01:45:17 Non mais, on a quand même
01:45:19 une séquence
01:45:21 de noyades du poisson. Parce que, pardon,
01:45:23 si les jeux vidéo avaient une telle responsabilité,
01:45:25 au Japon, ce serait les meutes permanentes.
01:45:27 Vous savez que les jeunes sont quand même des grands consommateurs
01:45:29 de jeux vidéo. Et vous conviendrez
01:45:31 avec moi que ce n'est pas du tout le cas.
01:45:33 En fait, on a évacué
01:45:35 tous les
01:45:37 réels problèmes. Donc,
01:45:39 de fait, comme Marc Verneau, je me demande
01:45:41 comment on va en venir à bout, sachant
01:45:43 qu'on n'a pas posé le bon diagnostic.
01:45:45 Jacques-Jean-Paul Jeanne.
01:45:47 Je trouve qu'on voit qu'il a peur.
01:45:49 En fait, en réalité, il connaît la situation.
01:45:51 François Hollande, qui était plus
01:45:53 à gauche qu'Emmanuel Macron, avait dit dans un livre
01:45:55 d'entretien qu'on s'apprêtait à vivre
01:45:57 une partition, et qu'il y aurait des affrontements.
01:45:59 Je pense qu'Emmanuel Macron pense la même chose, qu'il le sait,
01:46:01 et qu'il n'ose pas le dire.
01:46:03 Kerem Zirébi. Non mais, moi, je pense que ce qui nous
01:46:05 pète à la figure, c'est la crise de l'autorité dans notre
01:46:07 pays, à tous les étages et à tous les niveaux.
01:46:09 Une crise de l'autorité qui commence dans la famille,
01:46:11 qui se poursuit dans l'éducation nationale,
01:46:13 et ensuite, dans la vie courante,
01:46:15 avec policiers et justices insuffisamment dotés
01:46:17 pour faire face aux comportements
01:46:19 inadmissibles, inacceptables,
01:46:21 anti-républicains.
01:46:23 Adama Belhage. Je termine par vous.
01:46:25 Plus de moyens pour les policiers, pour qu'on puisse tenir encore
01:46:27 quelques nuits, puisque
01:46:29 si ça ne s'arrête pas, les 15
01:46:31 prochains jours, pardon, vont être très
01:46:33 difficiles pour nous. Et,
01:46:35 pour la justice, pourquoi ne pas simplifier
01:46:37 le travail des agents de police
01:46:39 et des services judiciaires ? Pourquoi ne pas proposer
01:46:41 une simplification, ne serait-ce
01:46:43 que, dans ce cas-là, par rapport
01:46:45 à ces attaques-là, le nombre d'interpellations, le nombre
01:46:47 de violences, une procédure simplifiée pour
01:46:49 tous les services judiciaires, parce qu'ils sont
01:46:51 blindés de blous ?
01:46:53 Merci à vous tous. Merci Gaël Puzel,
01:46:55 merci Karim Zahébi, merci Geoffroy Lejeune,
01:46:57 merci Marc Vabre, merci Adama Belhage, merci
01:46:59 Sandra Buisson. L'émission était riche, on n'a pas vu
01:47:01 ces deux heures passées. Actualité oblige,
01:47:03 c'était une émission spéciale. Merci à
01:47:05 Sawina Slimani, à Noemi Gobron,
01:47:07 à Katia Pina qui m'ont aidé à préparer ces deux heures
01:47:09 d'information non-stop. Merci à Jacques Sanchez,
01:47:11 à Marine Carbel à la programmation, merci aux équipes
01:47:13 en régie. Vous pouvez revivre cette émission
01:47:15 évidemment sur notre site cnews.fr.
01:47:17 Tout de suite, c'est "Ça se dispute" avec
01:47:19 Olivier Caronflech. Et moi je vous donne
01:47:21 rendez-vous demain à midi pour
01:47:23 "Midi News Weekend". Belle soirée sur CNews.
01:47:25 Merci Thierry.

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