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  • 30/06/2023
Violences urbaines / Retour sur une deuxième nuit de dégradations

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00:00 ...
00:10 -Vous êtes sur TV Tour Val de Loire.
00:12 C'est l'heure de votre JT.
00:14 C'est une édition spéciale que nous vous proposons.
00:17 Nous allons revenir sur les débordements
00:19 qui ont eu lieu cette nuit, suite à la mort de Naël à Nanterre
00:23 il y a 3 jours.
00:24 Pour comprendre et analyser ces phénomènes,
00:27 plusieurs invités à mes côtés
00:29 sont là. Guillaume Saincric, bonjour.
00:31 -Bonjour. -Vous êtes le secrétaire adjoint
00:34 de la préfecture d'Indre-et-Loire.
00:36 Charles Fournier, merci d'être venu.
00:38 Vous êtes le député de la 1re circonscription d'Indre-et-Loire.
00:42 Enfin, Michael Texier, vous êtes le rédacteur
00:45 en chef de TV Tour Val de Loire. -Bonsoir.
00:47 -Tout au long de cette émission,
00:50 nous allons donc revenir sur cette nouvelle nuit
00:53 de violence en Touraine.
00:55 141 sapeurs-pompiers ont été mobilisés,
00:58 déployés sur la métropole tourangelle
01:00 dans la nuit de jeudi à vendredi.
01:02 800 appels au 18 ou au 112 ont été comptabilisés
01:05 par les services du SDIS 37,
01:08 qui sont intervenus sur une quarantaine de départs de feu.
01:11 31 voitures et 2 bus ont été incendiés,
01:15 des commerces ont été pillés.
01:17 En réaction, un couvre-feu pour les mineurs
01:19 a été décrété à partir de ce soir.
01:22 Et ce, dans toute la métropole tourangelle,
01:25 ainsi qu'à Amboise, de 22h à 6h du matin.
01:28 Une décision prise par le préfet d'André-Loire.
01:30 On l'écoute.
01:32 -C'est une mesure d'interdiction
01:36 des mineurs à partir de 22h
01:40 et jusqu'à 6h du matin
01:42 sur l'ensemble des communes
01:45 qui ont été touchées cette nuit.
01:47 Sur, donc, les quatre communes de la métropole
01:50 et sur la ville d'Amboise.
01:52 -Un trois du tiers des personnes que nous avons interpellées
01:55 en train de piller un magasin à Tours étaient des mineurs.
01:59 Voilà. Et au niveau national, ce chiffre est confirmé.
02:02 Un tiers des 900 personnes interpellées en France
02:05 sont des mineurs.
02:06 -A Tournor et dans le quartier du Beffrois,
02:09 une auto-école et un supermarché ont notamment été prises à partie.
02:12 Sur place, les habitants ne comprennent pas
02:15 ce déferlement de violence. Aurélie Renaud.
02:18 -A minuit, des dizaines de personnes
02:20 s'emprennent au supermarché près du Beffrois.
02:23 Les propriétaires tentent de joindre la police en vain.
02:26 Les pompiers sont pris à partie et font demi-tour.
02:29 Alors, les deux directeurs du magasin et quelques riverains
02:32 vont eux-mêmes éteindre les rayons incendiés.
02:35 La crainte, un incendie généralisé de l'Ansenne
02:38 qui se trouve à proximité d'une station-service.
02:41 Parmi les pilleurs, des hommes déguisés en policiers municipaux,
02:45 car quelques minutes plus tôt, c'est le poste de police municipale
02:49 du Beffrois qui a été dégradé et pillé.
02:51 Pour les habitants, c'est l'exaspération.
02:54 -Ils crament des voitures,
02:55 il y en a qui n'ont pas forcément d'argent.
02:58 C'est un peu une révolte pour rien, quoi.
03:00 Tout péter, je pense que ça n'a aucun sens, en fait.
03:04 -Par exemple, aller voler dans des magasins
03:06 ou leur casser des Lidl, tout ça,
03:08 c'est se tirer les balles dans le pied.
03:10 -Il faut faire un hommage d'une autre manière
03:13 que de casser les choses des gens,
03:15 parce que les gens, ils se réveillent le matin,
03:18 ils ne laissent pas leur voiture.
03:20 -Les dégâts matériels sont lourds au Beffrois.
03:23 L'entrée de la mairie annexe et celle de la médiathèque
03:26 ont été saccagées. Tous les abribus du quartier sont cassés
03:29 et plusieurs voitures ont été brûlées.
03:32 Le patron de l'auto-école voisine a perdu deux véhicules.
03:35 -Ce que j'ai fait ce matin, c'est que je suis allé à la gendarmerie
03:39 porter plainte, après, j'ai appelé le dépanneur,
03:41 et là, je m'occupe de remplacer les véhicules.
03:44 Ca m'a demandé du temps. Voilà.
03:47 -Vous êtes directement impacté ?
03:49 -Oui. Perte d'activité assez conséquente.
03:52 -Dans le magasin d'optique,
03:54 plus une paire de lunettes au bureau de tabac,
03:57 le rideau de fer a été ventré.
03:59 Toute la journée, les services municipaux
04:01 ont tenté d'effacer les stigmates de cette nuit de violence.
04:05 -Guillaume Saint-Cricq, on l'a vu,
04:07 beaucoup de dégâts à Tournor à déplorer,
04:09 notamment, mais également des blessés
04:12 du côté des forces de l'ordre.
04:13 -En effet, il y a un fonctionnaire de police et un militaire
04:17 qui ont été blessés dans l'exercice de leur fonction,
04:20 sans caractère de gravité,
04:21 mais ce sont des projectiles et des mutations de mortier
04:25 qui étaient très importantes pendant cette nuit d'émeute.
04:29 -Vous nous rappelez combien de policiers,
04:31 de gendarmes, déployés durant la nuit dernière ?
04:34 -Ce sont des effectifs qui ont doublé
04:36 par rapport aux effectifs normaux,
04:38 puisqu'on avait autour de 139 policiers,
04:41 beaucoup aidés par les militaires qui étaient présents.
04:44 Et cette nuit, cet effectif va encore augmenter
04:49 avec l'arrivée du IT mobile.
04:51 -875 personnes ont été interpellées
04:54 dans la nuit de jeudi à vendredi en France.
04:56 En Indre-et-Loire, avez-vous les derniers chiffres ?
04:59 -Les derniers chiffres sont 13 personnes interpellées,
05:02 3 mineurs. Les enquêtes sont en cours.
05:05 Je ne peux pas m'exprimer sur ces enquêtes.
05:07 -Mais des profils particuliers
05:09 qui changent de ceux à quoi on pouvait s'attendre ?
05:12 -Il y a parmi ces jeunes, des jeunes de quartier, évidemment.
05:17 Ce qui nous interroge, c'est l'éventuelle irruption
05:20 de personnes extérieures à ces quartiers.
05:23 Pour l'instant, ce sont des éléments
05:25 qui sont mis à l'enquête,
05:27 ce sont des éléments plutôt radicalisés,
05:29 style "black bloc".
05:31 C'est en tout cas ce que certains habitants
05:34 ont déclaré, notamment les médiateurs
05:36 ou les coordinateurs de centres de vie sociale,
05:39 qui connaissent très bien les différents
05:42 groupes de jeunes et qui ont découvert
05:44 des personnes extérieures au quartier.
05:46 -Et des groupes de jeunes femmes, si je ne m'abuse ?
05:49 C'est nouveau ? -C'est quelque chose
05:51 qui a surpris.
05:53 Des groupes de jeunes femmes étaient présentes.
05:56 Je dirais qu'elles sont minoritaires
05:58 par rapport aux jeunes hommes,
05:59 mais des groupes de jeunes femmes étaient présentes.
06:02 -C'est une première. On n'a pas de jeunes femmes
06:05 ou de jeunes filles dans ce genre d'émeut urbain ?
06:08 -C'est en tout cas pour un phénomène
06:10 qui est assez nouveau, assez inédit.
06:13 En tout cas, c'est ce qu'on constate.
06:15 Voilà.
06:17 Plutôt jeunes.
06:18 -L'âge ?
06:19 -Des mineures ? -Je ne peux pas vous dire,
06:21 parce qu'elles n'ont pas été interpellées.
06:24 Mais en effet, c'est peut-être quelque chose de nouveau.
06:27 -Votre secteur, c'est la première circonscription de Tours
06:30 et les différents quartiers qui composent la ville.
06:33 Comment s'est passée votre journée
06:35 et votre soirée qui a précédé ?
06:37 -La soirée qui a précédé,
06:39 j'étais évidemment en veille et en écoute
06:41 de ce qui pouvait se passer dans les quartiers de Tours,
06:44 mais ailleurs aussi, puisque je suis un député de la nation.
06:48 Et toute la journée, j'ai été sur le terrain
06:50 à la rencontre des habitants pour écouter.
06:52 Permettez-moi d'adresser ici mes condoléances
06:55 à la famille de Naël, parce qu'il ne faut pas oublier les faits.
06:59 Tout ce qui se passe ne doit pas faire oublier
07:01 cette situation insupportable, des images qui ont choqué
07:05 tout le monde et qui continue de choquer les habitants.
07:08 De leur peur, de leur colère, de leurs inquiétudes.
07:11 Cette dame qui a été intoxiquée par les fumées
07:13 suite à un incendie, cet homme qui a perdu sa voiture,
07:16 son outil pour se déplacer,
07:18 ces jeunes qui ont envie de se venger.
07:20 C'est un peu diffus, mais ils font corps avec Naël,
07:23 ce jeune qui a été tué, et ces images sont insupportables.
07:27 Et je voudrais le dire, à partir de là,
07:30 bien évidemment, il faut un retour à l'ordre.
07:32 Il faut construire l'apaisement, mais quel ordre ?
07:35 Si c'est retourné à l'ordre d'avant,
07:37 ça fait 40 ans que nous avons des émeutes
07:39 qui se reproduisent, qui reproduisent les mêmes effets,
07:43 et ça monte en température.
07:44 On n'a pas traité en profondeur les sujets.
07:47 Quand on nous disait qu'il ne fallait pas essayer
07:49 d'expliquer, c'est de la sensiblerie,
07:52 je crois que nous avons la responsabilité
07:54 d'essayer de comprendre, d'agir, d'apporter des réponses.
07:57 -Ce vendredi matin, il restait encore des marques
08:00 des débordements qui ont eu lieu dans le quartier du Sanitas,
08:04 ces places de la liberté à Tours,
08:06 car de tourisme et véhicules incendiés,
08:08 magasins pillés, tour d'horizon d'une nuit de violence
08:12 avec Clémence Dosc.
08:13 -C'est la sidération en cette fin de matinée.
08:16 Nous sommes à côté de la place de la liberté
08:19 au niveau du magasin Lidl.
08:20 Le magasin a été pillé cette nuit.
08:23 Il y a eu plusieurs voitures brûlées juste devant
08:25 et le feu s'est propagé jusqu'aux arbres.
08:28 Il y a beaucoup de passants qui s'arrêtent devant le magasin
08:31 pour prendre des photos, pour discuter.
08:33 Beaucoup sont en état de choc
08:35 et se rendent compte que les courses ne sont pas possibles
08:38 et se dirigent vers le marché.
08:40 On a discuté avec des habitants,
08:42 majoritairement des personnes âgées,
08:45 qui ont vu tout ce qui s'est passé,
08:47 les flammes et ont eu peur.
08:48 -Le bruit des explosions,
08:50 des artifices,
08:53 des pétards de toutes sortes,
08:55 puis des cris, des hurlements, enfin, tout.
08:58 -Je me rends chez ma maman. Je suis inquiète.
09:00 J'ai été vraiment très horrifiée de voir
09:03 que son immeuble aurait pu brûler.
09:06 -J'ai de la famille dans l'immeuble,
09:08 deux personnes,
09:10 dont une qui a 90 ans,
09:12 qui était complètement terrorisée.
09:14 Elles ont essayé d'appeler les pompiers, la police.
09:17 Il s'est passé deux heures avant que qui que ce soit intervienne.
09:21 -Des riverains impuissants face au spectacle de cette nuit,
09:24 relayés sur les réseaux sociaux des images du pillage du magasin.
09:28 Matériel électronique, mais aussi de nombreux produits
09:31 en nécessité et alimentaires ont été emportés.
09:34 Dans la nuit, pétards et feux d'artifice
09:36 résonnaient sur la place.
09:38 Plusieurs véhicules ont été incendiés,
09:40 comme ce camion et ce bus touristique allemand.
09:43 Les pompiers éteignaient le feu ce matin.
09:45 Juste à côté de la discothèque Avenue Grammont,
09:48 d'autres voitures, quasi réduites en cendres.
09:51 Une des propriétaires, étudiante, était en soirée lors des incidents.
09:54 -À partir du moment où ça a commencé à péter devant le PIMS,
09:58 on nous a dit "restez calmes,
10:00 "il se passe quelque chose dehors",
10:02 on s'est posé des questions, et on a pu voir les caméras
10:05 et se rendre compte que quelques voitures avaient cramé,
10:08 dont la mienne.
10:09 Je viens voir s'il reste quelques petits trucs,
10:12 j'ai pu récupérer des clés, mais voilà, il ne reste plus rien.
10:15 -Pour l'instant, l'heure est au rangement
10:18 et à la constatation des dégâts,
10:20 les habitants choqués appréhendent la prochaine nuit.
10:23 -Charles Fournier, derrière le saccage de ce supermarché,
10:26 la place de la liberté,
10:28 on l'entend, la colère de la jeunesse,
10:30 mais vous l'avez dit,
10:31 n'y a-t-il pas un problème d'inflation
10:33 et une fracture sociale sous-jacente ?
10:35 -Bien évidemment, il y a ça.
10:37 Après, quand on regarde sur les générations d'émeutes,
10:40 on a toujours eu comme cible les services publics.
10:43 C'est une manière de se retourner l'arme contre soi,
10:46 mais c'est parce qu'on comptait sur les services publics
10:49 pour l'intégration.
10:50 Quand elle n'a pas fonctionné, c'est la cible.
10:53 La plupart pourraient s'en prendre à leur patron,
10:56 qui ne travaille pas, n'a pas cette situation.
10:58 Les institutions et l'IDLE, d'une certaine manière,
11:01 c'est une forme de service public alimentaire par défaut,
11:05 puisqu'on accède à l'alimentation qui ne coûte pas cher,
11:08 et bien évidemment, il y a les sujets d'inflation.
11:11 Mais quand je disais qu'il faut revenir à un ordre,
11:14 c'est ça qu'il faut travailler,
11:15 un ordre républicain d'égalité, de liberté.
11:18 Et ce n'est pas des communiqués de presse,
11:20 je ne sais pas si vous l'avez lu,
11:22 le communiqué de presse de l'UNSA et de l'Alliance Police
11:26 est un peu fascinant, qui appelle à quasiment un coup d'État,
11:29 qui parle de vermine,
11:30 qui emploie des mots absolument insupportables.
11:33 Quand tout le monde essaie d'appeler un retour de l'apaisement,
11:36 ça, ce n'est pas possible.
11:38 Il y a un vrai enjeu entre police et population,
11:41 c'est spécifique à la France, ça ne se passe pas dans d'autres pays.
11:44 Regardez en Allemagne, en 10 ans,
11:46 un seul refus d'obtempérer qui s'est traduit par un mort.
11:49 Nous, c'est un par mois depuis un an et demi,
11:52 donc il faut revenir là-dessus, il faut travailler cette relation,
11:55 il ne va pas, il y a des éléments à l'intérieur de la police,
11:58 il y a des éléments à l'intérieur de la vie des quartiers,
12:01 mais il faut retravailler ces questions,
12:03 sinon on aura ces affrontements.
12:05 On s'en prend à Lidl, mais aussi à la police,
12:08 il faut absolument travailler.
12:10 -On est sur du temps long, sur du temps court.
12:12 J'en retourne vers vous, Guillaume Saint-Cricq.
12:15 Quel renfort pour les jours à venir ?
12:17 Combien d'hommes en plus ?
12:19 -On compte sur un déseffectif mobile en plus,
12:21 qui devrait augmenter notre présence sur le terrain.
12:24 Vous avez constaté que c'est très disséminé,
12:27 puisqu'on a 10 quartiers politiques de la vie,
12:29 12, et 3 quartiers de reconquêtes républicaines,
12:32 donc la difficulté, c'est la dissémination des émeutes.
12:36 Et la grande difficulté,
12:38 c'est pour ça que les citoyens se sont pleins du temps,
12:41 de réaction, liés à ça, évidemment.
12:44 -Trop d'appels en même temps, trop de lieux dispersés.
12:47 -Le message que je veux faire passer aujourd'hui,
12:50 c'est de ne pas saturer.
12:51 Quand vous avez donné un signalement,
12:54 il y a un feu qui brûle, inutile de rappeler,
12:56 ensuite, c'est du temps perdu.
12:58 Les pompiers prennent l'appel, vont le gérer,
13:01 mais il fallait hiérarchiser les priorités.
13:03 Vous savez que les fonctionnaires de police,
13:06 aujourd'hui, doivent accompagner également les pompiers
13:09 sur leurs interventions.
13:11 -Pour sécuriser ces interventions.
13:13 -C'est un temps perdu qui est important.
13:17 Il y a eu beaucoup de voitures qui ont brûlé,
13:20 plus d'une trentaine, des petits bâtiments qui ont brûlé.
13:23 Les pompiers doivent intervenir en toute sécurité.
13:27 On a perdu du temps.
13:30 -Des commerces aussi.
13:31 La règle, c'est d'abord sécuriser les bâtiments publics,
13:34 les bâtiments de l'Etat et des communes.
13:37 -C'est la priorité.
13:38 Y a-t-il une priorité donnée ?
13:40 -Les bâtiments d'habitation, évidemment,
13:42 et les bâtiments publics,
13:44 mais les bâtiments à usage d'habitation.
13:47 -On paye là aussi des années de réduction des moyens
13:50 dans les forces de l'ordre.
13:51 Nicolas Sarkozy, moins 40 000 postes ont été supprimés,
13:55 des postes de travailleurs sociaux.
13:57 C'est aussi la résultante.
13:58 On voit la difficulté à mobiliser des forces de l'ordre
14:01 quand partout, ça s'embrase.
14:03 Quand on est à La Ruche,
14:05 on se demande si Tours va être prioritaire,
14:07 si Saint-Pierre-des-Cors va l'être.
14:09 Il y a un vrai sujet de capacité.
14:11 On a supprimé les polices de proximité,
14:14 qui étaient un moyen d'entretenir une relation plus constructive.
14:17 -Avec une difficulté, pour le coup,
14:20 il y a des émeutes dans une ville.
14:22 En France, des renforts viennent d'autres villes.
14:24 Là, il y a des émeutes partout.
14:26 Chacun doit faire avec ses propres moyens.
14:29 -Justement, ce vendredi après-midi,
14:31 un point presse avait lieu en préfecture
14:33 avec les différents maires concernés par ces violences urbaines.
14:37 Objectif, faire le point sur les mesures à prendre
14:40 dans les jours à venir, que ce soit Tours,
14:42 La Ruche, Saint-Pierre-des-Cors, Saint-Cyr ou même Amboise.
14:46 Les appels au calme se multiplient.
14:48 Miquel, vous avez donc assisté à cette réunion.
14:51 Que faut-il en retenir ?
14:52 -Cette conférence de presse suivait une réunion
14:55 qui précisait, vous l'avez rappelé,
14:57 le dispositif de sécurité pour la nuit et le week-end à venir.
15:00 C'était aussi à la demande du préfet
15:02 une manière de mettre en avant les maires des communes
15:05 les plus touchés.
15:07 Saint-Pierre, La Ruche, Amboise, Tours.
15:09 Chacun des maires présents avait, on le voyait,
15:12 les traits du visage tiré par deux nuits agitées.
15:14 Il y avait eu la nuit précédente.
15:16 Ils exprimaient l'espoir que les moyens mis à disposition,
15:21 de la population, pour être sécurisés,
15:24 seraient suffisants.
15:25 Un espoir, mais pas une certitude, car ils sont tous inquiets
15:29 pour les nuits à venir. Emmanuelle Denis a rappelé,
15:32 et vous l'avez dit, on l'a vu dans les sujets,
15:34 qu'une partie de la population avait pu avoir le sentiment
15:37 d'être abandonnée quand policiers et pompiers étaient occupés.
15:41 C'était aussi l'occasion de dresser le bilan des dégradations
15:45 et de jouer les tours.
15:46 Un sandier, un super-huatou, on l'a vu,
15:48 à Saint-Pierre-des-Corps, une ancienne salle municipale,
15:51 un gymnase, un espace intercommunal.
15:53 Les mairies de La Ruche jouaient "Saint-Pierre, sauvez",
15:56 par l'intervention des pompiers et des forces de l'ordre.
16:00 Saint-Pierre-des-Corps, où le maire a vu sa voiture incendier
16:03 cette nuit, invectivée par les jeunes autour de lui.
16:06 On le voit sur ces images.
16:08 Un moment de très forte tension vécu par Emmanuel François,
16:11 qui considère que lors de cet épisode,
16:13 malgré tout, à aucun moment, il n'a senti de danger
16:16 pour son intégrité physique. Je vous propose de l'écouter.
16:19 -Il y a eu des insultes, effectivement,
16:22 qui visaient le maire,
16:23 mais il n'y a pas eu une volonté
16:26 de me nuire physiquement.
16:30 Bien sûr, certains étaient plutôt véhéments que d'autres,
16:33 mais dans l'ensemble, finalement,
16:35 avec ceux qui sont moins véhéments et qui ne veulent surtout pas
16:39 qu'il y ait des débordements physiques,
16:41 finalement, j'ai pu échapper au pire.
16:43 Ca a été dur. Oui, je pense qu'il sera nécessaire
16:46 de porter plainte, ne serait-ce que pour notifier
16:49 au commissariat ce qui s'est déroulé,
16:51 comment ça s'est déroulé, et pourquoi, peut-être,
16:54 un jour, on le saura.
16:55 -Pour Emmanuel François, ce sont les symboles qui étaient visés.
16:59 Il l'a rappelé. Il a pris la parole.
17:01 Il ne voulait pas prendre la parole lors de cette conférence.
17:04 Après que chacun des maires s'est exprimé,
17:07 il a décidé de prendre la parole pour dire
17:10 que ce ne sont pas les personnes qui étaient visées,
17:13 mais les personnes qui étaient là.
17:15 -Ce que je veux dire, c'est que cela continue, rajoutait-il.
17:18 Il a aussi eu cette phrase, "détruire le quartier où l'on vit",
17:22 ce n'est peut-être pas la meilleure réponse
17:25 à apporter au décès de Nahel.
17:27 Lui, comme les autres maires présents,
17:29 ont appelé au calme, à l'apaisement.
17:31 Lui, comme les autres maires présents,
17:34 a remercié les forces de l'ordre et les pompiers
17:37 pour leur intervention.
17:38 Mais au-delà des forces d'intervention,
17:41 il a fait la consigne, comme on l'a fait hier,
17:44 pour que, dans les centres sociaux,
17:46 on puisse organiser aussi des discussions,
17:49 que les craintes puissent s'exprimer.
17:51 Et donc, la consigne, c'est l'apaisement,
17:54 appel au calme, et puis rester chez vous ce soir.
17:57 -Voilà, une réunion avec les centres sociaux,
17:59 médiateurs, je crois, avait lieu avec la préfecture aujourd'hui.
18:03 On en attend beaucoup, de ces médiateurs de terreau.
18:07 -C'est un lien fondamental,
18:09 parce que ça se passe sur le terrain, quand même.
18:12 Tout se passe sur le terrain.
18:13 Les médiateurs ont un rôle très, très important.
18:16 Ils connaissent leurs jeunes,
18:18 ils sont sidérés aussi par les médiateurs,
18:21 c'est ce qu'ils me disent.
18:23 Il y a besoin d'espaces de parole aussi.
18:25 Donc, il faut trouver maintenant une manière de communiquer,
18:29 d'atteindre ces jeunes.
18:31 Et ce qu'ils disent, c'est qu'en effet,
18:33 c'est que ces jeunes-là sont quand même très, très compliqués.
18:37 Il y a une défiance aussi vis-à-vis des institutions,
18:40 disons-le clairement.
18:41 Donc la question, c'est comment on arrive à les atteindre
18:46 et avoir un discours qui fait sens.
18:48 Après, en effet, je suis d'accord avec ce que tu dis,
18:51 il faut absolument que les jeunes, ce soir, restent chez eux.
18:55 C'est fondamental.
18:56 Et c'est pour ça qu'on a réuni ces médiateurs.
19:01 On va peut-être organiser des réunions,
19:04 des événements comme "Tu touches pas à ton quartier",
19:07 qui va se faire,
19:08 pour sensibiliser et trouver un espace de parole pour tout le monde.
19:12 – Charles Fournier, que peut faire le gouvernement pour apaiser la colère ?
19:15 Le policier a été mis en examen pour homicide volontaire,
19:18 il a été placé en détention provisoire.
19:20 On le voit, la justice avance, pourtant les émeutes, elles ne s'arrêtent pas.
19:24 – Peut-être, avant de vous répondre, dire qu'effectivement,
19:27 organiser la parole, c'est fondamental.
19:29 Et d'ailleurs, c'est aussi ma responsabilité de faire tampon,
19:32 d'être là, de parler avec tout le monde, avec la police,
19:35 avec les jeunes, avec les habitants des quartiers.
19:37 Il y a eu des acteurs d'ailleurs, qui étaient sur le pont aujourd'hui,
19:39 qui sont eux-mêmes inquiets.
19:41 Et donc, je crois qu'il faut reconstruire des processus démocratiques
19:44 beaucoup plus importants que ceux que nous avons connus jusqu'à maintenant.
19:47 Les habitants ont eu le sentiment d'être concertés,
19:49 mais les décisions n'allaient pas avec la concertation,
19:52 que les résultats n'étaient pas là,
19:53 que les inégalités ont continué de croître.
19:55 Alors, ce que peut faire le gouvernement face à ça ?
19:57 Il peut mettre sur la table réellement ce débat.
19:59 Il faut accepter qu'il y ait des violences policières.
20:02 Ça ne veut pas dire que toute la police est violente,
20:05 mais il y a des violences policières.
20:06 C'était interdit d'en parler il y a quelques jours.
20:08 Aujourd'hui, c'est une évidence.
20:09 Il faut être capable de parler de ça.
20:10 Il faut revenir sur la loi de 2017.
20:12 Il faut travailler sur la politique de la ville.
20:14 Il faut travailler sur la démocratie.
20:16 Il y a beaucoup de sujets sur la table.
20:17 Je crois qu'il faut ouvrir le débat.
20:19 Il faut le structurer.
20:20 Il faut que chacun y participe.
20:21 Et moi, évidemment, j'en serai partie prenante
20:24 à chaque fois que cela sera possible.
20:25 - Alors, ces violences qui avaient jusqu'alors épargné la ville de Blois
20:28 ont finalement gagné les rues de la préfecture,
20:30 Loire et Chériennes, de nombreux véhicules
20:32 ont en ont aussi fait les frais.
20:34 Les locaux de la police municipale ont également été attaqués,
20:37 car c'est là qu'arrivent les images
20:39 des caméras de vidéo protection de la ville.
20:41 Le point dans ce reportage avec Michael Texier et Lucas Chopin.
20:44 - Les stigmates de la nuit de violence à Blois
20:48 sont encore bien visibles ce vendredi matin.
20:50 Le bureau de poste a été pris pour cible.
20:53 Il restera fermé aujourd'hui.
20:55 Les violences ont commencé dès la tombée de la nuit hier.
20:58 On voit ici des jeunes cagoulés, armés de battes et de barres,
21:01 semant la désolation sur leur passage.
21:04 La directrice de cabinet évoquait cette nuit
21:06 un groupe entre 100 et 200 individus
21:09 qui aurait commencé assez tôt dans la soirée,
21:11 puisque des témoins ont prévenu les forces de l'ordre
21:14 à préparer des cocktails molotovs.
21:17 Et puis, assez rapidement,
21:19 en tout début de soirée, en fait,
21:22 les événements ont commencé avec des feux de poubelle,
21:24 il y a eu un feu de scooter, quelques véhicules,
21:27 et puis c'est monté en puissance tout au long de la soirée et de la nuit.
21:33 Vers 23h, ce sont les locaux de la police municipale qui sont visés.
21:37 À l'intérieur, des fonctionnaires
21:38 et le directeur de cabinet du maire stupéfait.
21:42 Les personnels qui étaient à l'intérieur ont eu vraiment peur.
21:45 Ils étaient en train de superviser les images
21:48 quand ils ont aperçu une centaine de gens cagoulés
21:50 et en noir qui se dirigeaient vers eux.
21:54 Ils ont compris qu'il fallait se barricader.
21:56 Les assaillants ont vandalisé les voitures autour, sur la rue.
22:01 Ils ont pénétré dans la cour.
22:02 Ils n'ont pas réussi à rentrer dans les locaux,
22:05 malgré effectivement des assauts répétés.
22:08 Il a fallu deux interventions de la police nationale et municipale
22:12 pour mettre les personnels qui étaient à l'intérieur en sécurité.
22:16 Une cellule de soutien psychologique a été mise en place
22:19 pour les agents de la ville.
22:20 Le maire souhaite en faire de même pour les habitants.
22:23 J'ai sollicité en effet le préfet
22:25 pour la mise en place d'une cellule de soutien psychologique
22:28 pour les habitants qui étaient très nombreux.
22:31 Il a appelé à l'hôtel de ville pour des questions,
22:35 mais on sentait bien aussi une préoccupation,
22:38 de l'angoisse, de l'inquiétude.
22:40 C'est le rôle de l'État de mettre en place cette cellule de soutien.
22:44 Au total, hier, 80 pompiers ont été engagés
22:47 tout au long de la nuit pour circonscrire les différents incendies.
22:51 -Guillaume Saint-Cricq,
22:52 cette idée d'une cellule d'écoute psychologique,
22:54 est-ce que ce serait aussi envisageable en Indre-et-Loire ?
22:57 -Les médiateurs le demandent.
22:59 C'est un effet tout à fait… C'est ce que je disais tout à l'heure.
23:02 On a besoin aussi que les habitants se livrent
23:04 et racontent ce qu'ils ont vécu.
23:06 Et puis ils ont des suggestions aussi,
23:08 ils ont des solutions à apporter.
23:09 Donc moi je suis très à l'écoute de ce que le terrain nous dit.
23:12 En fait, c'est ce qu'il faut faire.
23:14 Après sur les modalités, il faut voir comment on s'organise,
23:17 mais c'est nécessaire.
23:18 -Oui, non, juste, je voulais saluer le travail des élus locaux aussi.
23:23 Dans ce moment, moi j'ai appelé tous les maires,
23:26 ceux que j'ai pu joindre, puisque Emmanuel François a perdu
23:29 ses deux téléphones dans la situation qu'il a vécue hier.
23:31 J'ai pu avoir le maire de La Riche, le maire de Jouet-les-Tours,
23:34 et dire aussi que chacun a une position digne
23:37 dans ce moment-là, sans jouer dans la surenchère,
23:40 et essaye de faire face à des situations très difficiles.
23:42 Je voulais saluer leur esprit de responsabilité.
23:46 C'est ensemble que nous pourrons répondre à ce type de crise.
23:49 -Les dernières grosses émeutes en France…
23:50 -Les maires de Tours, évidemment.
23:52 -Emmanuel De Nys. Les dernières grosses émeutes en France
23:55 datent de 2005, avec la mort de Ziyed Ebouna,
23:57 de jeunes électrocutés après avoir trouvé refuge
24:00 dans un poste électrique.
24:01 Sauf qu'à l'époque, les réseaux sociaux n'existaient pas,
24:04 ils n'étaient pas aussi répandus.
24:06 Aujourd'hui, comment on fait avec cette nouvelle donne,
24:08 sachant qu'il existe des plateformes
24:10 où on se donne clairement rendez-vous
24:12 pour commettre des dégradations en bande ?
24:14 Est-ce que, de votre côté, à la préfecture,
24:16 vous gérez les réseaux sociaux ?
24:17 -C'est très compliqué, gérer les réseaux sociaux
24:20 et modérer un réseau social, c'est compliqué.
24:22 Le président de la République avait fait une démarche en ce sens.
24:25 C'est clairement un phénomène qui accélère et amplifie
24:28 ce qui se passe, puisqu'il y a même un phénomène
24:31 de ce qu'on voit comme de sur-enchaire.
24:33 -C'est-à-dire on a fait ça, regardez, à vous de jouer.
24:36 -Voilà, donc c'est terrible.
24:38 Et on sait à quel point nos jeunes sont connectés,
24:40 bien plus qu'en 2005, évidemment.
24:43 Donc tout ça va très vite.
24:45 Moi, ce que je constate aussi, c'est que...
24:47 Alors, on a eu des difficultés,
24:49 on a eu des rixes interquartiers qui ont lieu,
24:52 et là, aujourd'hui, même les quartiers se regroupent,
24:55 finalement, se retrouvent... -Il n'y a plus de bandes rivales.
24:58 -Il y a moins de bandes rivales, mais bon, voilà,
25:01 c'est aussi ce qu'on constate.
25:03 -Oui, non, la question des réseaux sociaux
25:05 se pose à toutes les échelles dans notre société.
25:08 Elle est un accélérateur formidable
25:10 pour accéder au savoir, aux échanges.
25:12 Les politiques l'utilisent beaucoup.
25:14 Et en même temps, évidemment, dans des situations comme celle-là,
25:18 c'est un accélérateur pour s'organiser
25:20 et pour organiser ces émeutes,
25:22 je crois que c'est peu contrôlable.
25:24 Pour autant, la question de ce qui se passe
25:27 sur les réseaux sociaux, forcément,
25:29 doit être mise sur la table.
25:31 Sur le contrôle des écrans,
25:32 il y a des propositions de loi étudiées sur le sujet.
25:35 Il faudra travailler à ça,
25:37 mais ça ne réglera pas les sujets de fond.
25:39 C'est dans ce moment-là, un moyen,
25:41 et puis effectivement, il y a une surenchère.
25:44 Chacun essaye d'exister en ayant fait pire que l'autre.
25:47 -En même temps, ces réseaux sociaux
25:49 vous permettent aussi, j'allais dire,
25:51 d'identifier certains criminels.
25:53 -Il faut confirmer qu'on les surveille.
25:55 -Vous les utilisez ?
25:56 -Ils sont assez maladroits, par les auteurs des faits.
25:59 Donc, on a énormément d'éléments d'information,
26:02 il faut qu'ils le sachent, et qu'il y aura...
26:04 -Là, vous allez récupérer tout ce qui a circulé
26:07 pour interpeller des personnes dans un temps plus long ?
26:10 -Evidemment.
26:11 -Il y a du bon et du moins bon.
26:13 Vous savez que si on avait interdit,
26:15 comme ça avait été imaginé dans la loi,
26:17 de filmer des policiers,
26:20 cette situation n'aurait jamais été connue,
26:22 puisque finalement, les premières déclarations de tout le monde,
26:25 c'était de dire "légitime défense", et on a pu mesurer...
26:29 Voilà, et donc, il y a des images, elles ont...
26:31 Parfois, elles vont jouer en défaveur,
26:33 parfois, elles jouent en faveur.
26:35 Dans les réseaux sociaux, c'est exactement la même chose.
26:38 -Le calme va-t-il revenir la nuit prochaine,
26:41 dans le doute au centre social pluriel,
26:43 implanté dans le quartier du Sanitas.
26:45 Une précaution, après avoir reçu des menaces.
26:47 L'association, qui oeuvre pour le mieux vivre ensemble,
26:51 a préféré débarrasser une partie de ses affaires
26:53 ce vendredi après-midi. Sébastien Branger.
26:56 -Réveil difficile dans le quartier du Sanitas,
27:00 après les événements d'hier soir.
27:02 Ici, au centre social pluriel,
27:04 implanté dans le quartier depuis une dizaine d'années,
27:07 on se prépare au pire.
27:09 Via les réseaux sociaux,
27:10 l'établissement a reçu des menaces faisant craindre des dégradations.
27:15 Ordinateurs, dossiers administratifs,
27:17 équipements de valeur, tout est évacué
27:19 pour être mis à l'abri, une première pour Pluriel.
27:23 -J'espérais qu'on soit protégés
27:25 du fait qu'on accueille les mamans, les enfants, les jeunes,
27:29 et jusqu'à présent, c'était le cas.
27:32 Après, il faut se rendre compte que la colère, elle est énorme,
27:36 qu'elle déborde dans tous les sens,
27:39 et que malgré le fait qu'on oeuvre pour le quartier,
27:45 et pour les jeunes,
27:46 il y en a qui ne comprennent pas forcément,
27:50 qui ne le voient pas de la même manière.
27:53 Et là, ils attaquent toutes les institutions.
27:56 -Le paradoxe de ces émeutes,
27:58 c'est aussi de s'en prendre aux équipements et aux structures
28:02 qui facilitent la vie dans ces espaces urbains
28:05 où règne la misère sociale,
28:06 une situation incompréhensible pour la plupart des habitants.
28:10 -Pourquoi s'en prendre à tous ces innocents ?
28:13 Ils n'ont rien demandé, c'est leur faire du mal gratuitement.
28:16 Faut penser aux parents,
28:18 où vont-ils laisser leur bout de chou, leur petit,
28:21 trouver quelqu'un pour la garde, et même aux seniors.
28:24 Nous, on a besoin de cette association
28:26 pour les activités.
28:28 Moi, je suis adhérente.
28:29 Si je n'ai plus cette association, je vais devenir comment ?
28:33 Déjà que je suis sans travail.
28:35 Mais cette association est primordiale pour moi.
28:37 Mais l'injustice doit se faire entendre.
28:40 On doit crier haut et fort.
28:42 -Exceptionnellement, le centre social pluriel
28:44 sera fermé jusqu'à nouvel ordre,
28:46 mais le standard téléphonique restera ouvert
28:49 pour répondre aux questions des bénéficiaires.
28:52 -G. Saint-Cricq, une manifestation non autorisée
28:55 contre les violences policières est prévue à 20h.
28:59 À l'heure où nous enregistrons cette CGT,
29:03 il y a déjà des débordements qui commencent dans la ville ?
29:07 -Je ne peux pas vous le confirmer.
29:09 J'ai des informations sur lesquelles
29:11 il y aurait des débordements dans certains lieux.
29:14 Mais je ne sais pas la nature des faits.
29:16 -Quel dispositif est prévu pour cette manifestation ?
29:19 -Je ne sais pas si cette manifestation
29:21 est à l'origine des armes, mais je ne crois pas.
29:24 Elle est interdite pour la simple raison
29:26 que les forces de police sont ultra mobilisées
29:29 et que c'était inutile de rajouter un élément de complexité.
29:33 -Moi, je partage cette manifestation.
29:36 Le préfet me disait les soulèvements de la terre.
29:40 -Ce reste à vérifier, les soulèvements ont été dissous.
29:43 Les formes sont extrêmes. Tout le monde peut s'en revendiquer.
29:47 Mais elle n'a pas de sens, à cet instant.
29:49 Elle est contre-productive.
29:51 Je peux soutenir un certain nombre de revendications
29:54 qui sont portées par les soulèvements de la terre
29:57 si c'est eux. C'est des inscriptions sur les murs
29:59 qui ont dit "appel à être devant les mairies à 20h".
30:02 S'il y a un sujet avec les violences policières,
30:05 pour autant, là, ce serait une catastrophe.
30:08 Je comprends que cette manifestation ait été interdite.
30:11 Ca me paraissait nécessaire.
30:12 -Que conseillez-vous aux riverains qui peuvent être témoins
30:16 de ces incendies ? Vous l'avez dit,
30:18 "appeler une fois, mais pas plusieurs fois".
30:20 Faut-il rester chez soi ?
30:22 Faut-il intervenir pour éteindre des petits incendies
30:25 avant qu'ils ne deviennent plus grands ?
30:27 -Vraiment, le message, c'est de signaler
30:29 et de ne pas intervenir.
30:31 Il ne faut pas se mettre en situation de risque.
30:33 On voit bien que chaque nuit est différente.
30:36 La situation est extrêmement complexe.
30:39 La nuit précédente n'est pas la même qu'hier.
30:42 C'est vraiment...
30:43 Le message, c'est de ne pas se mettre en difficulté.
30:46 Le message, c'est "gardez vos enfants".
30:49 C'est vraiment le message qu'on a adressé aux médiateurs,
30:52 au centre de vie.
30:53 C'est sensibiliser les familles.
30:55 -Avez-vous conseillé aux restaurateurs, aux bars,
30:58 de fermer plus tôt, d'être vigilants ?
31:00 Traîner jusqu'à 2h du matin, c'est pas forcément une bonne idée ?
31:04 -Non, le casque s'est arrêté, couvre-feu pour les mineurs,
31:07 qui entre en vigueur.
31:09 On a fait passer un message de vigilance à tous les commerces.
31:13 -Oui.
31:14 C'est pas évidemment de ma responsabilité directe
31:17 de dire ce qu'il est bon de faire.
31:19 Évidemment, rester chez soi, être éloigné de ça.
31:22 Et en même temps, juste, point de réflexion,
31:25 les attaques ciblent des bâtiments vides.
31:28 Voilà. Et évidemment, si plus rien ne fonctionne,
31:31 c'est un nombre de cibles potentielles.
31:34 Je dis ça par rapport aux équipements sportifs,
31:36 où la décision a été prise de les fermer à partir de 17h.
31:40 Je m'interroge sur si tout s'arrête,
31:44 est-ce que, finalement, ce vide-là n'est pas de nature
31:47 à amplifier les tensions ?
31:49 C'est une réflexion, j'ai pas de réponse absolue,
31:51 mais la question méritait d'être, à mon avis, posée.
31:54 Je crois que personne n'a des réponses seules.
31:57 Dans une période comme celle-là, il faut que tout le monde se concerte.
32:01 Il faut que l'on travaille ensemble et qu'on réfléchisse aux bonnes réponses.
32:05 -Merci à tous d'être venus sur ce plateau.
32:08 Avant de conclure cette édition spéciale
32:10 préparée avec les journalistes de la rédaction,
32:13 je tenais à vous signaler l'agression de l'une des nôtres.
32:16 Hier, alors qu'elle filmait "Place de la liberté" à Tours,
32:20 une collègue de TV Tour Val-de-Loire a été prise à partie.
32:23 Émilie, on voulait revenir sur ce fait divers.
32:26 -C'est ça. Je ne suis pas dans le rôle
32:28 dans lequel les téléspectateurs me connaissent le plus.
32:31 Je suis directrice de TV Tour Val-de-Loire.
32:33 Je voulais vous remercier de cette édition spéciale.
32:36 Je salue le cran de l'équipe qui l'a construite.
32:39 Je voulais, au nom de la rédaction de TV Tour Val-de-Loire,
32:42 de tous les collègues de la chaîne et du groupe Nouvelle-République,
32:46 apporter le soutien à notre jeune journaliste
32:49 qui a été encerclée hier et prise à partie
32:51 par une quinzaine de personnes masquées.
32:53 Casser sa caméra, déjà, c'est condamnable,
32:56 mais l'insulter, la menacer de mort,
32:58 la courser quand elle tente de prendre la fuite,
33:01 c'est intolérable.
33:02 Elle n'est pas blessée physiquement,
33:04 mais elle est choquée.
33:06 Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste est ciblé
33:09 en raison de son métier.
33:10 On sait que ça s'est passé à Nîmes au début du mois.
33:13 Ce n'est probablement pas la dernière fois.
33:16 Je voudrais faire un rappel.
33:17 Attaquer un journaliste, c'est attaquer la liberté de la presse
33:21 et le droit à l'information.
33:23 Évidemment, une plainte va être déposée.
33:25 -Merci. -Tout notre soutien.
33:27 -Evidemment, nous pensons tous à elle.
33:29 Voilà, c'est la fin de cette édition spéciale
33:32 consacrée aux violences urbaines qui ont eu lieu la nuit dernière.
33:35 Merci de l'avoir suivie.
33:37 Je vous souhaite un très bon week-end
33:39 et je l'espère le plus calme possible.
33:41 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
33:43 Générique
33:45 ...

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