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  • 26/06/2023
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Transcription
00:00 Un quota minimum de 30% de femmes est imposé sur les listes lors des élections en Côte
00:11 d'Ivoire depuis 2019. En dépit de cette mesure en faveur d'une meilleure représentativité,
00:17 les femmes restent sous-représentées dans les assemblées élues où elles n'ont jamais
00:22 franchi le seuil de 23%. Pour parler des forces et des faiblesses de
00:27 cette loi, nous recevons Maître Francine Akaangui, avocate au Barreau de Côte d'Ivoire,
00:33 présidente de l'Association des femmes juristes de Côte d'Ivoire.
00:37 Bienvenue à ce nouveau numéro de C'est à dire.
00:40 Bonjour Maître. Bonjour Maria.
00:42 Merci d'avoir accepté notre invitation. Merci de m'avoir invitée.
00:44 À ce jour, la Côte d'Ivoire compte 34 femmes députées sur 255, une vingtaine de
00:52 sénatrices sur un total de 99 sénateurs, 16 femmes maires sur un total de 201 maires
00:58 et enfin seulement une femme sur 31 présidents de conseils régionaux.
01:03 Quelle analyse faites-vous de ces chiffres ?
01:06 Merci Maria. Je pense qu'il n'y a pas d'analyse à faire. Il y a plutôt un constat
01:13 qui est le faible taux de représentativité des femmes au poste électif.
01:18 Voilà et ce constat, il est quand même amer car nous sommes en 2023 et à l'heure où
01:28 l'on parle de parité, voir que constater que la Côte d'Ivoire atteint à peine,
01:34 vous-même vous dites 23%, vous êtes large. Vous êtes large, surtout quand on voit, même
01:42 quand on a vu les chiffres récents des têtes de liste pour les futures élections, on n'atteint
01:51 pas les 10%. Donc c'est un constat d'amertume mais on a de l'espoir.
01:59 Qu'est-ce qui explique ce constat ?
02:00 Beaucoup de choses. Il faut dire que les femmes elles-mêmes ne sont pas très engagées
02:11 en politique ou quand elles le sont, elles ne sont pas à des postes qui leur permettent
02:17 de briguer justement des élections. La population de la Côte d'Ivoire c'est 50% de femmes
02:30 mais il faut dire qu'il y a 70% de femmes analfabètes. Donc vous voyez qu'il y a aussi
02:36 un problème d'éducation, il y a un problème culturel parce qu'on sait comment chez nous
02:45 ce n'est pas facile pour une femme de prendre la parole déjà dans une assemblée à majorité
02:51 d'hommes ou même tout simplement dans une assemblée. Culturellement, la femme n'est
02:58 pas toujours mise en avant. Donc c'est un vrai combat en fait.
03:03 Est-ce que vous pensez que les femmes font des efforts dans ce sens ?
03:06 Ah oui, les femmes font énormément d'efforts. Aujourd'hui, il faut regarder autour de
03:12 vous, vous verrez qu'il y a beaucoup de compétences féminines en Côte d'Ivoire,
03:17 énormément de compétences féminines dans tous les domaines. On est présente dans tous
03:21 les domaines. Donc les femmes font des efforts de leur côté. Je pense que les parents font
03:29 des efforts parce qu'aujourd'hui, l'éducation, vous savez, l'école est obligatoire pour
03:34 tout le monde, pour les filles et les garçons dès l'âge de 6 ans. Je pense que les parents
03:38 font l'effort de mettre leur fille à l'école aussi bien que leur garçon. Quand on voit
03:42 les résultats scolaires, souvent les filles sont meilleures.
03:46 Cette année même avec le CEPF, les résultats des filles sont supérieurs.
03:50 Voilà, donc je pense que les femmes font leur part. Maintenant, il faut que les hommes
03:56 les accompagnent. Parlez-nous des dispositions de la loi numéro
04:02 2019/870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les assemblées
04:10 élues et son décret d'application adopté le 25 octobre 2020.
04:15 D'accord, merci. Avant d'arriver à la loi, il faut savoir que la Côte d'Ivoire
04:20 a adhéré à signer et ratifier de nombreux traités internationaux, à l'instar d'autres
04:26 pays du monde. Ces traités internationaux font obligation à ces pays d'atteindre
04:33 la parité. Ce sont des traités aussi bien internationaux, régionaux, sous-régionaux,
04:42 et qui s'appliquent à la Côte d'Ivoire que nous avons ratifiée. Ne citez par exemple
04:47 que le traité de le protocole de Maputo, la CEDEF, et les chefs d'État de l'Union
04:53 africaine ont eu à faire même une déclaration en 2004 dans laquelle ils ont réaffirmé
04:59 tous ces principes-là et ils se sont engagés à mener des réformes dans leurs pays respectifs
05:06 pour pouvoir justement arriver à la parité. Donc c'est pour dire, pour justifier comment
05:11 on arrive à cette loi de 2019 qui est un premier pas, on va dire, vers la parité.
05:18 Et donc cette loi, qu'est-ce qu'elle exige ? Elle exige que les partis politiques inscrivent
05:26 au moins 30% de candidatures féminines sur leur liste, au niveau des élections municipales
05:31 et régionales, puisque ce sont des élections à liste. C'est ce que cette loi exige.
05:37 Elle exige aussi qu'en cas de scrutin uninomino, on doit respecter une alternance, c'est-à-dire
05:49 que deux candidats du même sexe, le troisième doit être du sexe différent. Ça, ça ne
05:54 nous arrange pas trop au niveau de la parité parce qu'on risque d'être toujours en
05:58 troisième position. Il faudrait que ce soit des listes hybrides, c'est-à-dire homme-femme,
06:03 homme-femme. Je pense qu'on y reviendra. Voilà ce que dit un peu la loi. Le code électoral
06:10 aussi, qui prévoit toujours ce quota de 30% et qui précise qu'en cas de non-respect
06:19 par les partis politiques, les listes ne doivent pas être acceptées par la commission électorale
06:25 indépendante. Est-ce que ce le TRE s'est appliqué ?
06:28 Bon, jusqu'à présent, on a pu constater que ce n'était pas appliqué. Mais je pense
06:34 que la commission électorale indépendante cette année a pris des résolutions pour
06:39 pouvoir vraiment appliquer cette disposition. Il faut dire aussi qu'à contrario, les
06:45 partis politiques qui respecteront cette disposition auront 50% de financement supplémentaire.
06:52 De quoi motiver ces partis et ces mouvements politiques à faire bouger un peu les lignes.
06:58 Est-ce qu'on peut parler d'avancées notables dans la vie politique de notre pays,
07:02 notamment pour les femmes ? Oui, de manière générale, avant même de
07:08 parler dans la vie politique, dans la vie même de manière générale, il y a vraiment
07:12 de nombreuses avancées sur le plan de la législation pour les femmes en Côte d'Ivoire.
07:17 Vous savez que les femmes ont la possibilité de travailler sans demander l'autorisation
07:25 à leur époux, ce qui n'était pas le cas jusqu'en 1983. C'est depuis 1983 qu'on
07:30 a le droit de travailler sans l'autorisation de l'époux. On a le droit d'ouvrir un
07:35 compte en banque toute seule depuis 1983. C'est quand même pas si loin.
07:38 Vraiment. Et depuis 2013, le mari n'est plus le chef
07:46 de la famille dans les textes. Merci pour la précision.
07:52 Il y a beaucoup d'autres textes aussi de protection en matière de violence, notamment
07:57 de violence faite aux femmes, de violence domestique, en matière de protection pour
08:05 le viol, etc. Vraiment, il y a des avancées pour les femmes.
08:10 En matière politique, c'est une avancée aussi puisque cette loi de 2019 impose au
08:17 parti politique un quota. Jusqu'alors, ils n'avaient aucune obligation de mettre
08:24 même ne serait-ce qu'une seule femme sur leur liste de candidats. Alors qu'aujourd'hui,
08:29 ils ont quand même cette obligation-là. Donc, c'est une avancée. Ça prouve qu'il
08:35 y a la volonté de voir les femmes participer au développement du pays. Parce que c'est
08:43 ça. En politique, c'est là qu'on prend des décisions. Donc, il faut que les femmes
08:47 aussi puissent faire entendre leur voix. Donc, il faut un véritable changement de
08:52 mentalité au niveau des femmes. Des femmes et des hommes. Je vous ai dit
08:56 tout à l'heure, les femmes, je pense que le changement de mentalité est effectif.
09:01 Maintenant, c'est plus au niveau des hommes à qui il faut expliquer qu'il ne s'agit
09:08 pas de venir prendre leur place, mais il s'agit de venir travailler avec eux.
09:12 Voilà. Parce qu'une politique, si on veut qu'elle soit profitable à tout le monde,
09:18 il faut qu'elle soit décidée aussi par tout le monde. Il faut qu'on ait l'avis
09:23 de tout le monde. Donc, on parle des femmes aujourd'hui, mais c'est la même chose
09:26 pour les jeunes. C'est-à-dire que sur les listes électorales, il faudrait qu'il y
09:30 ait des jeunes, il faudrait qu'il y ait des personnes en situation de handicap, à
09:35 mobilité réduite. Je donne toujours cet exemple. Je dis, vous voyez, une municipalité,
09:41 il n'y a que des hommes, ou en tout cas, la majorité hommes. Ils vont adopter des
09:47 budgets pour faire des stades de foot, de maracana. Voilà. S'il y a des femmes dans
09:56 le conseil, elles pourront dire, bon, ok, on peut faire un stade de foot, mais peut-être
09:59 faisons un stade un peu plus petit parce qu'à côté, on veut faire une crèche.
10:03 Parce qu'on se rend compte que dans le quartier, il n'y a pas suffisamment de crèches, de
10:08 crèches maternelles pour les enfants. Les jeunes pourront dire, mais nous, il nous faudrait
10:12 peut-être un foyer. Et les personnes à mobilité réduite vont dire, bon, vous avez fait votre
10:17 stade, mais il n'y a que des escaliers. Il faut prévoir des rampes. Donc, vous voyez
10:22 l'enrichissement que c'est ? Ce sera plus inclusif.
10:24 Exactement. Selon vous, quels sont les potentiels obstacles à l'application de cette loi ?
10:32 Bon, les obstacles, ça peut venir des femmes elles-mêmes d'abord, parce que tout le
10:39 monde n'a pas envie de faire de la politique. Parce que moi, quand je parle, je dis, mais
10:42 présente-toi. Je dis non. Tout le monde n'a pas envie de faire de la politique.
10:47 Il faut bien des scientifiques, il faut bien des penseurs, il faut des avocats, il faut
10:54 tout le monde ne pas faire de la politique. Il faut différents secteurs d'activité.
10:57 Donc, on ne peut pas cumuler toutes les activités. Donc, ça c'est dingue. Les femmes n'ont
11:03 pas forcément envie de faire de la politique. Et quand elles veulent faire de la politique,
11:07 soit elles ne sont pas encouragées par leurs collègues hommes, elles ne sont pas encouragées,
11:15 soit elles n'ont pas les moyens. Parce qu'il faut dire aussi les choses, il faut quand
11:19 même des moyens. Mais si elles ne sont pas nommées à des postes de responsabilité,
11:23 voilà. Sans dire comment elles font pour avoir les moyens, pour pouvoir… C'est un peu
11:29 le serpent qui se mord la queue. Donc, il y a les moyens financiers. Et puis, bon, les
11:34 femmes sont aussi victimes de violences. Il faut dire les choses. Elles sont victimes
11:38 de violences en matière politique. Vous allez faire un meeting, on va venir vous secouer
11:43 un peu. Bon, quand vous rentrez chez vous, vous dites bon, moi vraiment…
11:49 Je ne vais plus reprendre. Voilà. Et puis, les violences verbales. On
11:54 va vous insulter, on va vous traiter de ce que vous n'êtes pas, on va fouiller dans
12:00 votre passé. Si par malheur vous aviez fait des capsules sur TikTok, un peu suggestives,
12:12 on va utiliser ça contre vous. On peut même utiliser vos enfants. Vous voyez donc, ça
12:19 fait que… Ça fait qu'ils fragilisent.
12:21 Ils fragilisent. Et puis bon, les époux aussi qui ne vont pas forcément accompagner, qui
12:25 n'ont pas envie de voir leur femme exposée. Voilà. Donc, tout ça, c'est autant d'éléments
12:31 qui peuvent freiner les femmes dans leur élan.
12:36 Nous sommes à deux mois des élections locales. Est-ce que vous pensez que les femmes sont
12:41 à la hauteur des différents défis électoraux ?
12:44 En tout cas, il y a beaucoup de femmes qui sont à la hauteur. Je veux dire, on ne généralise
12:51 pas. On a beaucoup d'exemples dans notre pays. On peut citer les noms. On a beaucoup
12:55 de modèles. Et il faut dire qu'aujourd'hui, le ministère de la Femme, de la Famille et
13:02 de l'Enfant est en train de mener une politique justement pour former les candidates avec
13:08 le Conseil national des droits de l'homme aussi. Et il y a des initiatives aussi privées
13:14 pour former au leadership. En tout cas, vraiment, il y a tout un mouvement qui s'est mis en
13:20 marche pour aider les femmes, pour vraiment les accompagner, renforcer leur capacité
13:28 pour leur permettre d'y arriver. Parce que c'est vrai, on va présenter des femmes,
13:33 mais il faut qu'elles soient élues. C'est ça aussi, la prochaine étape. Il faut que
13:39 les femmes soient élues. Donc, pour qu'elles soient élues, il faut qu'on puisse les aider
13:43 à avoir le bon langage. Qu'est-ce qu'il faut dire aux populations ? Comment il faut
13:49 le dire ? Qu'est-ce qu'il faut poser comme acte ? Ça s'apprend. Mais tout ce mouvement
13:55 est en marche.
13:56 Maître, vous êtes la secrétaire générale du Women Caucus for Lobbying Côte d'Ivoire.
14:02 C'est un mouvement panafricain dont l'objectif est la recherche de l'amélioration de la
14:06 représentativité des femmes dans les assemblées élues et aux postes de décision. Est-ce
14:11 que vous pouvez nous parler un peu de ce mouvement ?
14:13 Alors, merci de me donner l'opportunité de parler de ce mouvement qui est donc un
14:17 mouvement effectivement panafricain. Pourquoi panafricain ? Parce qu'il a été créé
14:24 lors d'une rencontre des femmes à Kigali, au Rwanda, l'année dernière, où les femmes
14:30 africaines et de la diaspora d'ailleurs ont constaté qu'au Rwanda, on ne parlait
14:37 même plus de quota, là-bas la parité même a explosé puisque dans certains postes de
14:44 décision ou assemblées élues, ils ont plus de 50% de femmes. Et donc, les femmes africaines
14:51 qui étions là, on s'est dit « mais il y a quelque chose à faire, ce n'est pas
14:54 possible ». Donc, à l'exemple du Rwanda, il faut qu'on fasse quelque chose et c'est
14:58 ainsi qu'on a décidé de créer ce mouvement de lobbying.
15:02 Et donc, en Côte d'Ivoire, ce mouvement a été lancé l'année dernière, ça va
15:09 faire un an exactement, au mois d'août de l'année dernière. Nous avons lancé
15:13 ce mouvement, il est présidé par le Dr Agnès Monet. La particularité de ce mouvement,
15:19 c'est qu'il comprend vraiment les femmes de tout bord politique. Ce n'est pas un
15:24 mouvement politisé pour un bord, non, c'est vraiment les femmes. C'est un mouvement
15:30 de femmes qui veulent vraiment faire du lobbying pour améliorer la représentativité des
15:37 femmes. Nous avons fait une conférence de presse à l'occasion du 8 mars justement
15:43 pour parler de la loi puisque la loi est un outil pour arriver à cette meilleure représentativité.
15:51 Et nous avons lancé le forum, le colloque que nous allons organiser l'année prochaine
15:59 qui sera un colloque scientifique pour pouvoir réfléchir sur le pourquoi de cette faible
16:05 représentativité des femmes et de comment améliorer la représentativité des femmes.
16:11 Parce que, comme on l'a dit tout à l'heure, c'est culturel. C'est culturel mais en
16:16 même temps ça ne doit pas être une plaie qu'on ne peut pas soigner. Mais pour ça,
16:24 il faut qu'on s'asseye, il faut qu'on réfléchisse, il faut qu'on voit ensemble
16:28 les stratégies à mettre en avant pour pouvoir améliorer ce taux.
16:33 Parlons de stratégie, qu'est-ce que vous proposez pour une meilleure application de
16:38 cette loi et aussi une participation qualitative et quantitative des femmes à la vie politique
16:43 en Côte d'Ivoire ?
16:44 Alors déjà, il faut faire une analyse chiffrée, comme vous l'avez fait dès le départ.
16:54 Faire l'état des lieux. Parce que vous voyez que cette question, ce n'est pas une
16:58 question qui est nouvelle, mais en fait c'est parce qu'on a commencé à donner les chiffres
17:03 que du coup, ça interpelle. Voilà, donc ça veut dire que c'est déjà la bonne
17:09 approche de faire l'état des lieux. On a bientôt des élections qui vont se passer.
17:14 On va faire l'état des lieux. On verra ce qui a changé entre 2021 et 2023, où
17:20 on en est. Est-ce que la courbe a augmenté ou est-ce qu'elle a baissé ? Voilà, donc
17:25 on va faire déjà cette analyse. Ensuite, il faut interpeller les autorités, c'est-à-dire
17:30 c'est ce lobbying qu'on fait. Il faut interpeller par tout moyen. Vraiment, on vous
17:34 remercie parce que grâce à vous, ça fait partie de ces mécanismes de lobbying. La
17:39 presse, écrits, télévisuels, radiophoniques, on traduit dans les langues parce que ce n'est
17:44 pas qu'à Abidjan. Ça concerne tout le pays, l'intérieur du pays. Les femmes
17:48 de l'intérieur du pays doivent aussi se sentir concernées. Ce n'est pas parce
17:52 qu'on est à l'intérieur du pays qu'on ne peut pas faire de politique. Bien au contraire.
17:55 Donc la sensibilisation, l'interpellation. Ensuite, la formation, comme on a dit tout
18:02 à l'heure, le renforcement des capacités des candidats. Et puis, comment dire ça ? Oui,
18:10 c'est ça l'éducation. Il faut vraiment sensibiliser. Il faut qu'elles soient outillées.
18:17 Et très tôt, très jeune, il faut qu'on parle de ces choses-là. C'est-à-dire que
18:22 la politique, ça ne doit pas être tabou. Parce que à un moment, c'est devenu presque
18:27 tabou. On ne parle pas de politique. On dit non, pour ne pas se fâcher, on ne parle pas
18:30 de politique. La politique, c'est ce qui permet le développement, de faire le développement
18:34 du pays. Si on n'en parle pas, si on ne s'y intéresse pas, comment on voulait qu'on
18:38 développe notre pays ? Voilà. Quel est votre message à l'endroit de ces femmes
18:43 candidates ? Alors, à l'endroit de ces femmes candidates, ce que je voudrais dire,
18:48 c'est d'oser. Celles qui aiment la politique, qui sont intéressées par la politique, il
18:58 faut vous lancer. Il faut vous lancer. La loi vous y autorise. Donc, il ne faut pas
19:05 hésiter. Il faut vous lancer. Il ne faut pas avoir peur. Et si vous êtes victime de
19:10 violence, de harcèlement ou d'autres choses, il faut dénoncer. Parce que ça aussi, c'est
19:16 important. Parce que quand on est silencieux, vous voyez qu'on ne sait pas. Parce que les
19:20 gens vont dire, comment ça ? Il n'y a jamais eu de violence, ce n'est pas vrai. Qu'est-ce
19:24 qu'elles racontent ? Mais c'est parce que les femmes ne dénoncent pas assez. Donc,
19:27 il faut dénoncer. Il ne faut pas hésiter à dire, mais voilà, j'ai été violentée,
19:32 j'ai été harcelée, j'ai été menacée, j'ai été intimidée. Il faut, comme on
19:37 dit, il faut renverser la peur. La peur doit passer dans l'autre camp. La peur doit changer
19:44 de camp. Les autres en face doivent se dire, mais ah, ces femmes-là, il faut que je fasse
19:49 attention. Et donc, il faut que je les laisse avancer. Et puis, laissons le peuple décider.
19:55 Voilà, peut-être que, on dit 30% de femmes sur les 10, mais peut-être que les électeurs
20:00 ne vont pas voter ces femmes-là. Qu'est-ce qu'on en sait ? Mais au moins, mettons,
20:06 les femmes, on leur aura donné leur chance. On leur aura donné leur chance. On aura donné
20:09 l'opportunité aussi aux populations d'avoir un choix plus large. Un éventail plus large.
20:16 Voilà. Donc, en tout cas, j'espère que les femmes vont vraiment se présenter et
20:22 qu'on aura des bons résultats. Maintenant, nous sommes au terme de notre
20:26 entretien. Est-ce que vous avez un dernier mot ?
20:27 Le dernier mot, déjà, c'est de vous remercier. Vraiment, vous remercier de cette opportunité
20:33 que vous nous avez donnée. Et de lancer un message aux hommes. Voilà. De lancer un message
20:40 aux hommes pour leur dire qu'il ne s'agit pas d'un mouvement féministe, militantiste
20:47 qui veut les pousser hors du champ politique. Pas du tout. Nous voulons simplement pouvoir
20:56 gérer les affaires du pays avec eux, à leur côté. C'est ensemble que nous aurons
21:03 un pays développé et, comme on dit, qu'on obtiendra le développement durable.
21:08 Le temps est donné, mesdames, osez. Fin de ce numéro de C'est-à-dire, nous recevions
21:14 Maître Francine Akangui. Avec elle, il a été question des forces et des faiblesses
21:20 de la loi sur le quota des femmes imposées sur les listes électorales en Côte d'Ivoire.
21:25 Merci de nous avoir suivis. Et l'information continue sur cette info.
21:30 [Musique]
21:34 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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