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00:00 l'invitée du 6/9 de France Bleu Viser. Elle est avocate et elle défend la maman de la petite Eya.
00:04 Oui, Eya, 11 ans, rendue à sa maman ce week-end après avoir été enlevée à Fontaine par son père,
00:10 ce qui avait déclenché, on s'en souvient, une alerte enlèvement. Bonjour maître Mélanie Murady.
00:15 Bonjour.
00:15 Merci d'être avec nous ce matin. D'abord, comment vont la petite Eya et sa mère aujourd'hui ?
00:21 Alors Eya et sa maman se reposent et se sont retrouvées, donc bien évidemment elles sont
00:27 apaisées d'avoir pu se retrouver et puis pour la maman d'Eya c'est surtout un grand soulagement.
00:33 Elles sont donc rentrées en Isère à l'heure actuelle ?
00:36 Elles sont rentrées en France et elles se reposent un peu loin du tumulte
00:41 médiatique qu'il y a pu avoir ces derniers jours.
00:44 On l'imagine. On rappelle que son père l'avait emmenée au Danemark après l'enlèvement à Fontaine.
00:50 Oui, ça a été un long périple tant pour la petite Eya que pour sa maman,
00:54 puisque Eya a été enlevée à Fontaine jeudi matin, ce qui a déclenché l'alerte enlèvement.
01:00 Une alerte enlèvement qui a été enlevée au moment où le père a passé la frontière
01:05 et sa maman est partie la récupérer au Danemark en voiture, donc a effectué pratiquement 2000
01:12 kilomètres allés, 2000 kilomètres retours pour pouvoir enfin reprendre sa fille dans ses bras.
01:17 Et j'imagine qu'elles sont encore très marquées ce matin.
01:19 Elles sont forcément marquées par un événement aussi dramatique qu'un enlèvement.
01:25 Qui a été violent en plus.
01:27 Un enlèvement violent puisque je vous rappelle que le père et son complice,
01:33 cagoulés, ont gazé la maman, ont ensuite tiré la petite par les cheveux pour l'amener
01:39 dans un véhicule et ensuite fuir vers le nord de l'Europe.
01:44 Est-ce qu'Eya aujourd'hui est retournée à l'école où il lui faudra un petit peu de temps peut-être ?
01:47 Eya aujourd'hui, il va falloir qu'elle se reconstruise aussi après tout ça.
01:52 Je pense qu'elle a besoin de sérénité, d'apaisement.
01:55 Donc aujourd'hui le retour à l'école n'est pas d'actualité, c'est pas l'urgence.
01:59 L'urgence c'est qu'elle puisse essayer de retrouver une certaine normalité.
02:02 L'urgence c'est aussi la sécurité.
02:04 J'imagine qu'après tout ça, il y a eu des moments en tout cas où la maman se sentait en insécurité,
02:11 la petite fille Eya sans doute aussi.
02:13 Il y a aussi cette inquiétude-là ?
02:15 Alors aujourd'hui, dire qu'elles sont sécurisées par le fait que le père Délia soit aujourd'hui
02:26 remis aux autorités qui sont entre les mains des autorités danoises, c'est une évidence.
02:31 Bien sûr qu'on ne sait pas ce qu'est l'avenir et qu'aujourd'hui elles comptent sur l'enquête,
02:37 sur l'information judiciaire et bien évidemment sur un procès pour faire en sorte que leur vie
02:42 devienne la plus normale possible.
02:43 Mais ça va être long jusqu'au procès, comment vont se dérouler les prochaines étapes ?
02:48 Aujourd'hui, l'information judiciaire a été ouverte à Grenoble dès vendredi.
02:54 Le père Délia et son complice sont actuellement au Danemark aux mains des autorités.
03:03 Toute la question de savoir quand est-ce qu'ils vont arriver en France, c'est une question de procédure
03:08 suite à l'exécution du mandat d'arrêt européen.
03:11 On ne sait pas s'ils vont arriver dans quelques jours ou dans quelques semaines et ensuite de quoi
03:16 l'information judiciaire va pouvoir poursuivre son cours et aboutir sur un procès.
03:21 Et votre cliente a pu se constituer partie civile déjà ou va le faire ?
03:24 On va se constituer partie civile puisque l'information judiciaire a été ouverte ce vendredi
03:28 et que l'urgence, la priorité était de retrouver Eya et de faire en sorte qu'elle puisse essayer de se reconstruire.
03:36 Comment est-ce que vous expliquez, peut-être qu'on ne l'explique pas encore, ce passage à l'acte du père ?
03:41 Cette violence, il en avait déjà fait usage par le passé ?
03:47 Moi je ne suis pas enquêteur et l'information judiciaire va devoir établir un certain nombre d'éléments.
03:54 C'est la raison pour laquelle on ouvre des informations judiciaires après ce genre de drame.
04:00 Moi je n'ai pas les raisons pour lesquelles le père d'Eya a procédé ainsi, mais bien évidemment
04:07 c'est une des questions qui va occuper les esprits dans le cadre de cette information judiciaire.
04:12 Il y avait eu des antécédents en tout cas ? La maman en fait part ?
04:16 La maman d'Eya avait déjà dénoncé des violences de la part du papa d'Eya.
04:20 Donc bien évidemment que c'est la raison pour laquelle elle était venue en France il y a quelques années.
04:29 Aujourd'hui, entre des violences et l'enlèvement d'un enfant, je crois qu'il y a un cap qui est important
04:34 et il faut absolument qu'on puisse connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire.
04:40 Vous avez parlé tout à l'heure du plan alerte enlèvement qui a été effectivement déclenché jeudi soir
04:45 puis levé assez rapidement lorsque le père a passé la frontière.
04:50 Le procureur a souligné l'efficacité de la coopération européenne puisque la fiette a été rapidement retrouvée.
04:56 C'est votre point de vue aussi ?
04:58 Oui bien sûr. En fait on sait déjà sur les alertes enlèvement qu'il y a eu beaucoup de réussites.
05:05 Quasiment toutes ?
05:06 Pratiquement.
05:07 Une seule je crois qui n'a pas abouti.
05:09 Et c'est vrai qu'on sait que ça fonctionne et que c'est une bonne chose.
05:13 On sait aussi qu'une fois que les personnes sont parties à l'étranger, l'alerte enlèvement étant nationale,
05:18 il n'y a plus d'utilité. Mais la coopération internationale a été forte dans ce dossier je crois.
05:22 Alors le procureur pourra bien évidemment mieux en parler que moi
05:25 mais ça a permis en tout cas de retrouver EIA assez rapidement et en tout cas dans plusieurs pays européens.
05:34 Ce qui est plutôt une bonne chose.
05:35 Merci beaucoup maître Mélanie Muridi.
05:37 Je rappelle que vous êtes avocate à Grenoble. Vous êtes l'avocate de la maman d'EIA.
05:41 Merci d'avoir été avec nous ce matin. Belle journée.
05:43 Merci.
05:43 Et vous pouvez déjà retrouver cette interview sur notre site francebleu.fr.