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  • 19/05/2023
Alors que l'acteur américain était, mardi, en ouverture du Festival de Cannes sur les marches du tapis rouge de la 76e édition avec l'équipe du film "Jeanne du Barry" de Maïvenn, son nom a provoqué une vive polémique à laquelle le Président du Festival de Cannes, Thierry Frémaux a souhaité répondre hier soir sur France 5 avec des mots qui ont surpris.
Il a en effet affirmé "qu'il n'était pas au courant des accusations de Amber Heard et du procès qui a passionné le monde entier il y a quelques semaine.
"On a décidé de montrer le film pour sa qualité propre. S’il y a quelqu’un au monde qui ne s’est pas du tout intéressé à ce procès qui l’a opposé à son ex-femme, c’est moi. Donc je n’étais pas du tout au courant de tout ça », a expliqué Thierry Frémaux.

Laure Adler lui lance alors : « Vous ne lisez pas les journaux ? Ça a fait la une de toutes les télévisions du monde entier, Thierry, vous ne pouvez pas dire que vous n’étiez pas au courant ? ».

« Enfin, j’étais au courant comme ça, mais je m’en fous un peu », riposte-t-il.

Le retour sur la Croisette de l'Américain, qui s'était présenté comme une "victime de la cancel culture" et d'une intransigeance post #MeToo de l'industrie du cinéma à l'égard des auteurs de violences, présumées ou reconnues, y est symbolique. Ce mardi, une centaine d’actrices françaises, dont Géraldine Nakache et Laure Calamy, ont signé une tribune publiée sur le site de Libération pour s’opposer "aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes", et notamment à ce tapis rouge qu’on déroule "aux hommes et aux femmes qui agressent".
"En déroulant le tapis rouge aux hommes et aux femmes qui agressent, le festival envoie le message que dans notre pays nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", ajoute le texte.

Les signataires soulignent que "le cinéma français a intégré un système dysfonctionnel qui broie et anéantit". "Lorsque nous avons le courage de parler ou demander de l'aide, nous nous entendons trop souvent dire: +Tais-toi s'il te plaît, pour la vie du film+", dénoncent-ils encore.

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Transcription
00:00 Une question, vous avez déjà répondu sur la présence du film de
00:02 Maïwenn avec Johnny Depp en ouverture.
00:04 Est-ce que, étant donné la polémique que ça suscite, les questionnements,
00:07 vous vous dites depuis deux jours, peut-être que j'aurais dû faire
00:10 un autre choix que celui-ci ?
00:11 - Non, non, pas du tout.
00:13 - Pas du tout ?
00:15 - Non, non, pas du tout.
00:16 On a décidé de montrer le film pour sa qualité propre.
00:19 S'il y a quelqu'un au monde qui ne s'est pas du tout intéressé à ce
00:23 procès qu'il a opposé à son ex-femme, c'est moi.
00:26 Donc, je n'étais pas du tout au courant de tout ça.
00:29 Et non, c'est vrai, je suis un des rares types sur cette place.
00:32 - Vous ne lisez pas les journaux ?
00:34 - À part la branche, je lis très peu les journaux.
00:35 - Vous êtes la une de toutes les télévisions du monde entier,
00:39 Thierry.
00:40 Vous ne pouvez pas dire que vous n'étiez pas au courant.
00:41 - Non, je n'étais pas au courant.
00:42 - Vous n'étiez pas au courant.
00:43 - Non, j'étais au courant comme ça.
00:45 - Vous continuez à penser que c'est l'acteur Johnny Depp qui est
00:52 reçu à Cannes ?
00:53 - Oui, c'est-à-dire qu'il faudrait presque faire le truc à l'envers,
00:56 c'est-à-dire qu'est-ce qui...
00:58 Je le sais, là, en revanche, mais qu'est-ce qui aurait pu faire
01:03 que nous prenions la décision de ne pas le faire ?
01:05 - C'est-à-dire ?
01:07 - On nous reproche de l'avoir fait, mais si on retourne les choses,
01:13 quelles auraient été les raisons de ne pas le faire ?
01:16 - Mais à l'instant, juste avant que vous arriviez, Thierry Frémaud,
01:18 Iris Bré disait quelque chose d'intéressant.
01:20 Elle disait que les choix de programmation sont toujours des
01:23 choix politiques. Un film, un acteur, un casting qu'on choisit,
01:27 une thématique qu'on choisit de mettre en avant, ça a toujours
01:29 une portée politique.
01:30 Est-ce que vous, qui depuis plus de 20 ans, programmez,
01:35 choisissez, sélectionnez les films qui sont montrés sur la croisette,
01:37 est-ce que vous considérez que votre rôle est politique, par essence,
01:41 au sens le plus noble du terme ?
01:43 - Oui, absolument.
01:44 Ces choix sont politiques, mais ça veut dire qu'ils le sont tous.
01:48 Donc, en l'occurrence, il n'y a pas d'affichage de dire
01:52 "on veut Johnny Depp à l'ouverture".
01:56 Mais en revanche, le fait d'avoir 7, plus une 8e réalisatrice
02:03 dans la grande salle, 7 en compétition, plus Maïwenn,
02:07 c'est à la fois un choix politique, mais c'est aussi le reflet
02:11 d'une évolution.

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