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  • 08/05/2023
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 désert, absolument désert. Et c'est l'image qui restera de la première partie de ce 8 mai.
00:00:04 La remontée d'Emmanuel Macron face à des Champs-Elysées déserts qui tranchent avec ses prédécesseurs.
00:00:10 Image inédite. On n'avait jamais vu les Champs-Elysées comme ça pour le 8 mai ou pour le 11 novembre sans absolument personne.
00:00:17 Alors là, le président de la République, effectivement, salue des personnalités triées sur le volet,
00:00:22 même des Français triés sur le volet. Tout ça a été passé au TAMI, évidemment.
00:00:27 Il se rendra ensuite à Lyon pour une commémoration, pour rendre hommage à Jean Moulin, à la prison de Montluc,
00:00:33 là où Jean Moulin a été torturé par Klaus Barbie. Là, la CGT avait fait un recours
00:00:39 puisque l'arrêté préfectoral de la préfecture du Rhône, là aussi, était un dispositif de sécurité XXL,
00:00:46 rendant impossible toute casserolade et tout rassemblement aux abords de la prison de Montluc.
00:00:51 La CGT avait donc déposé un référé, fait un recours devant la justice.
00:00:55 Et cette fois, il a été rejeté. La justice a confirmé l'arrêté préfectoral du Rhône,
00:01:01 rendant impossible tout rassemblement aux abords de la prison de Montluc.
00:01:08 Merci Gauthier Lebrecht et bienvenue à vous en direct sur CNews pour continuer à suivre cette cérémonie solennelle,
00:01:14 78e anniversaire de la victoire de 1945. Et vous l'avez dit, Gauthier, à un moment aussi,
00:01:21 une parenthèse, évidemment, après toutes ces semaines, tous ces mois vécus en France,
00:01:27 il faut savoir et faire entre guillemets une trêve, être rassemblés en tous les cas pour ce moment.
00:01:33 Il est vrai, vous l'avez dit, que cette image des Champs-Elysées vides, déserts, vidées avec des gens éloignés,
00:01:39 avec un périmètre XXL, restera malgré tout aussi. C'est l'histoire qui rejoint l'actualité.
00:01:46 C'est beaucoup de leçons en ce jour. On va continuer à en parler avec nos invités.
00:01:51 Naïma El Fadel, bonjour à vous, merci d'être là. Joseph Touvenel, bienvenue.
00:01:54 Arthur De Vatrigan est également avec nous. Philippe Guibert nous a rejoint.
00:01:58 Et merci au général Bruno Clermont d'être resté. Général, vous disiez juste il y a quelques instants un élément très très important,
00:02:05 c'est-à-dire on met à l'honneur, finalement, le sacrifice. Voilà un mot que l'on entend presque plus.
00:02:11 Voilà un mot qui a un sens si particulier, qui résonne à nos oreilles et à nos cœurs et qu'on n'emploie plus,
00:02:18 peut-être heureusement, faut-il dire, même si nous avons la guerre à nos portes.
00:02:22 Il y a deux mots qu'on n'emploie plus, le mot sacrifice, vous l'avez évoqué, puis le mot sacré que vous connaissez bien.
00:02:26 En réalité, les deux ont à peu près le même sens. Lorsqu'on demande à la patrie, à la nation, aux Français de donner leur vie pour défendre la liberté,
00:02:36 eh bien, il faut un effort très supérieur à ce qu'on est capable de faire en temps normal.
00:02:40 Donc, il faut avoir de la volonté intérieure et accepter.
00:02:45 Je pense que ça fait partie, par exemple, de la mission des militaires qui ne s'engagent pas pour se faire tuer, il ne faut pas croire ça,
00:02:51 mais ils s'engagent sachant que leur mission peut leur amener à donner le sacrifice de leur vie.
00:02:55 Et ça, c'est important. Et dans l'armée, je pense que c'est important et que tous ceux qui m'écoutent ne me contradiront pas, la mission est sacrée.
00:03:02 On vous confie une mission, il faut la réaliser. On part du principe que ce n'est pas n'importe quoi, la mission, que c'est une mission intelligente, donnée intelligemment.
00:03:08 Donc, la mission est sacrée et le sens du sacrifice est présent chez les militaires.
00:03:12 Le sens du sacrifice, ce n'est pas l'exclusivité des militaires. D'autres corps de métier peuvent l'avoir.
00:03:16 La défense de la France n'est pas que l'affaire des militaires, c'est l'affaire de l'ensemble de la nation.
00:03:21 Et finalement, la Deuxième Guerre mondiale nous a montré que la défense de la France était l'affaire de l'ensemble de la nation.
00:03:26 C'est grâce à la résistance qui s'est organisée sous l'autorité du général De Gaulle que, finalement, la France aussi a pu réussir la libération dans laquelle elle l'a réussi.
00:03:34 Donc, voilà des mots qui sont passés de mode, mais qui mériteraient d'être mieux compris et mieux mis en œuvre.
00:03:41 On arrive à la fin de cette première cérémonie de cette matinée, puisqu'on vous le rappelle, il y a un deuxième, un second temps qui sera très important à Lyon.
00:03:51 On le suivra également avec, vous l'avez dit, Gauthier Lebret, des cérémonies qui sont vraiment sous haute surveillance, sous haute sécurité pour plusieurs raisons,
00:04:00 évidemment, par rapport à ce contexte social.
00:04:03 Et on a entendu depuis ce matin beaucoup de voix s'exprimer pour dire il faut sanctuariser,
00:04:08 puisque vous parlez de ce qui est sacré, sanctuariser ce type de cérémonie et qu'il n'y ait pas, finalement, un contexte social qui puisse déborder sur ces moments-là.
00:04:17 On voit ici le président de la République qui s'entretient avec à la fois les officiels et puis, évidemment, les généraux au pied de l'arc de triomphe.
00:04:25 C'est vrai qu'on a entendu des voix, et je vais tous vous faire réagir en disant non, pas à ce moment-là.
00:04:30 Il y a des moments, alors ils sont malheureusement courts.
00:04:32 Ce sont des parenthèses, Joseph Toudenelle, où il faut savoir, finalement, garder l'actualité de côté, un peu éloignée de tout cela.
00:04:40 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:04:42 Vous imaginez être au milieu des Croix-Blanches, sur la côte normande ou au Mont-Valérien et sortir des casseroles pour faire du bruit ?
00:04:50 Alors je pense que ceux qui veulent le faire, c'est une très petite minorité, mais une minorité très bruyante, pas seulement avec ses casseroles,
00:04:58 mais très bruyante dans des milieux qui sont à la fois des milieux politiques et qui sont des milieux liés à un certain nombre de médias.
00:05:04 On pense ce qu'on veut ou ce qu'on ne veut pas de la politique d'Emmanuel Macron, mais aujourd'hui, c'est se souvenir de ceux qui se sont sacrifiés,
00:05:13 leur vie, leur jeunesse, leur santé, on en a peut-être tous dans notre famille, et c'est... voilà, on fait un break.
00:05:20 On fait un break, justement. On voit le départ du président de la République.
00:05:25 Donc on va laisser vivre, comme on dit, ces moments.
00:05:28 (Musique)
00:05:42 Alors ce sont des images, évidemment, qui renvoient à beaucoup de choses, parce qu'il faut le dire.
00:05:46 Les Champs-Élysées ont été complètement, pour vous qui nous regardez depuis d'autres villes, régions,
00:05:52 vous connaissez certainement cette célèbre avenue de la capitale, elle a été complètement vidée, c'est incroyable, verrouillée, cadenassée totalement.
00:06:01 Question de sécurité, mais il faut le dire aussi, évidemment, question de communication, d'image,
00:06:05 surtout ne pas voir une casserole, un slogan, une banderole dans une telle cérémonie.
00:06:10 Mais ça dit quelque chose de la bulle dans laquelle vit Emmanuel Macron.
00:06:13 Certes, il n'est pas bunkerisé à l'Élysée, mais j'ai envie de dire, il est bunkerisé à l'extérieur.
00:06:18 On se rappelle aussi de ce qui s'est passé lors de la finale de la Coupe de France.
00:06:22 Alors il ne s'est justement rien passé, mais Emmanuel Macron a fait tout pour qu'il ne se passe rien.
00:06:26 C'est-à-dire que là aussi, il ne s'est rien passé.
00:06:28 Il n'y a pas de casserole, il n'y a personne pour le huer parce qu'il n'y a pas de foule, parce qu'il n'y a pas de Français.
00:06:33 Alors que généralement, le chef de l'État remonte, on se souvient des images sous Jacques Chirac,
00:06:37 mais même Emmanuel Macron l'a connu, remonte les Champs-Élysées avec du monde, justement, sur les champs.
00:06:42 Là, il n'y a personne.
00:06:43 Tout n'est pas permis, Philippe Huert.
00:06:46 Tout n'est pas permis.
00:06:46 C'est-à-dire dans une cérémonie comme celle-là, nous avons tellement peu de parenthèses, de moments pour lesquels on peut être rassemblé.
00:06:52 Alors, comparaison ne vaut pas raison, mais nous sortons du sacre de Charles III, on a vu quand même un peuple,
00:06:57 eh oui, mais quoi qu'on en dise, derrière leur sourat, peut-être que nous, nous avons un monarque républicain,
00:07:04 mais malgré tout, pas maintenant, pas à ce moment-là.
00:07:07 Non, bien sûr, pas maintenant.
00:07:09 Vous avez tout à fait raison.
00:07:10 Effectivement, il faut savoir suspendre un mouvement comme il faut savoir arrêter une grève.
00:07:17 Mais ce qui est très frappant, quand même, le contraste entre les images qu'on voit et celles qu'on a vues ce week-end,
00:07:23 en particulier samedi, sur le couronnement du roi d'Angleterre, c'est quand même extrêmement frappant.
00:07:29 C'est-à-dire que là, on a, comme le disait Gauthier, des images où tout est cadré, où tout a été nettoyé.
00:07:35 On a l'impression que ce sont des images qui ont été nettoyées, nettoyées de toute présence populaire.
00:07:40 C'est un peu triste, quand même, parce que je me disais, moi, je suis très républicain,
00:07:44 je n'ai pas une image d'art monarchiste très développée, mais j'ai admiré samedi le rituel monarchique des Britanniques.
00:07:53 Là, on est dans un de nos rituels républicains de la France contemporaine.
00:07:58 Et je trouve ça extrêmement triste de voir ces images où le président de la République, entouré de voitures de sécurité...
00:08:05 — Il faut choisir. Rassemblement populaire dit risque aussi, j'allais dire, d'interférence avec ce moment...
00:08:10 — Ça dit beaucoup sur le fait qu'un rassemblement populaire n'est pas possible en ce moment.
00:08:14 Ça dit beaucoup quand même sur l'état de notre pays, quand même.
00:08:17 — Oui, et des fractures françaises, des passions tristes, comme aurait dit le président de la République.
00:08:21 Naïma M. Fadel, oui pour la commémoration, non aussi pour l'instrumentalisation. Et j'allais dire les deux côtés.
00:08:28 — Les deux côtés, voilà. C'est ce que j'ai pensé, parce que je trouve ces images extrêmement tristes.
00:08:32 Et je trouve que peut-être qu'on aurait pu faire en sorte que, justement, il y ait la raison qui prenne le dessus
00:08:38 et que les Français puissent vivre ce moment-là qui est très important de commémoration.
00:08:43 Et effectivement, en général, vous disiez quelque chose qui était important, c'est-à-dire qu'il y a une sacralité qui doit revenir.
00:08:48 Parce qu'après, effectivement, la Deuxième Guerre mondiale, rappelons-nous, on n'a pas cessé de désacraliser tout.
00:08:55 C'était le rélime national, le drapeau, le patriotisme, le rapport à la nation qui est quelque chose de noble,
00:09:01 parce que justement, elle fait unité aussi. Et pour rejoindre ce que disait Philippe, moi, ce qui m'a frappée chez nos voisins britanniques,
00:09:09 c'est que la monarchie a pu garder, être le ciment de ce peuple et être dans la pérennité et la continuité de ce qu'est ce peuple
00:09:17 et du coup d'entretenir aussi le passé et ses traditions. Et aujourd'hui, nous, j'ai l'impression qu'on est orphelins de tout ça.
00:09:24 — Mais pourquoi ? Mais c'est très intéressant ce que vous dites, Arthur de Vatrigan.
00:09:27 Pourquoi sommes-nous orphelins de ce passé ? Parce que certains le trouvent ringard, parce que certains le trouvent un peu conservateur
00:09:36 et justement, il y a une forme de volonté de se détacher de tout ce qui fait l'hymne, la marseillaise, tout ce qui fait finalement la nation,
00:09:46 comme vous l'avez dit, et qui devient quelque chose d'un peu malséant.
00:09:50 — Ce qui est étonnant, c'est qu'en Angleterre, les Anglais ont les mêmes fractures que nous.
00:09:53 — Oui, c'est ça. — Ils ont les mêmes fractures sociales, économiques, sociales.
00:09:56 — Les mêmes fractures culturelles. Mais parce que justement, la différence, c'est qu'un, alors évidemment qu'il y a toujours une extrême-gauche en France
00:10:02 qui veut renier le passé, même déconstruire. Ça a toujours existé, c'est pas un souci.
00:10:06 Mais nous, il y a une rupture quand même violente qu'on oublie à chaque fois, c'est que la Révolution, c'est une rupture très violente,
00:10:10 que les Anglais n'ont pas connu cette violence-là. Donc c'est quelque chose qui...
00:10:13 — Ils ont découpé des capitaux. — Non mais bien sûr. Mais je veux dire, la monarchie...
00:10:17 — Surtout que Jean-Luc Martin n'est pas tenable de la politique. C'est Régi Sunak qui mène la politique au Royaume-Uni.
00:10:21 — C'est un roi qui est... En France, on a eu une rupture très violente en 93. C'est quelque chose qui met beaucoup de temps à être digéré.
00:10:29 Et on a l'impression, quand on regarde les Français parler du sacre du roi ou de l'enterrement, les funérailles d'Élisabeth II,
00:10:34 il y avait quand même une certaine mélancolie, une nostalgie. C'est intéressant. Et en même temps, on en veut pas non plus.
00:10:39 — Une attirance-répulsion. — C'est une attirance-répulsion ou l'impression d'avoir quand même...
00:10:44 de chercher toujours le père de substitution, parce qu'encore une fois, la Ve République, c'est un monarque élu.
00:10:48 C'est un homme providentiel, c'est un monarque élu. Et avec toute sa... On parlait des rites du sacre.
00:10:55 Il y a des rites aussi dans la République qui sont très importants et qui sont d'ailleurs renouvelés tous les 5 ans.
00:11:00 Mais la différence, c'est qu'en fait, le roi, tout simplement, en Angleterre, est un roi qui est tout puissant et impuissant,
00:11:04 parce qu'il ne règne pas. Il n'a pas de pouvoir politique. Il incarne ce sol immémoriel et l'éternel qui permet de s'inscrire dans la permanence du temps,
00:11:12 mais n'est pas une personne qui est élue. Donc n'est pas rejetée par les parties.
00:11:15 Qui permet justement de maintenir finalement une forme de ferveur autour des symboles d'un pays, d'une république, d'une nation que nous avons.
00:11:22 Est-ce que ce lien est distendu, vous, général ? C'est quelque chose qui est très important, évidemment, pour vous comme pour nous tous.
00:11:27 Est-ce que vous sentez auprès des jeunes générations, surtout, que ce lien, il est distendu aujourd'hui ? Et à cause de qui est-il ?
00:11:34 C'est paradoxal, parce que... Je ne sais pas si on veut revenir en 1998, Coupe du monde de football, Léonel Jospin, Premier ministre,
00:11:41 qui ne chante pas la marseillaise dans les tribunes. On lui dit "mais pourquoi vous ne chantez pas la marseillaise, M. Premier ?"
00:11:45 S'il répond, "parce que ça fait nationaliste". Depuis, les Français chantent la marseillaise. Les partis politiques chantent la marseillaise.
00:11:51 Dans des réunions, on chante la marseillaise. Donc il y a eu un espèce de regain de patriotisme, on va séparer le mot patriotisme et nationalisme.
00:11:58 Et on peut dire que les armées ont une très bonne cote, tout ce qui est le cérémonial de la République a une très bonne cote.
00:12:05 Et malheureusement, la situation politique et intérieure de la France est en train de briser cet élan, d'isoler le président de la République, le chef des armées.
00:12:13 Et ça, ce n'est pas bon du tout pour l'équation de la nation. Une question qu'on doit se poser, c'est comment on va faire le 14 juillet ?
00:12:20 Parce que là, le 8 mai, à la limite, on peut gérer la situation. Le 14 juillet, ça va être compliqué avec le défilé des troupes sur les Champs-Élysées.
00:12:29 Disons-le, général, un 14 juillet sans les Français autour, ce serait incroyable, ce n'est pas possible.
00:12:34 C'est Emmanuel Macron qui en a fait un marqueur politique cette année. Le 14 juillet est ultra politique cette année.
00:12:39 C'est la fin des fameux 100 jours où il devait se passer tout un tas de choses qui finalement ne se passera pas.
00:12:44 Il y a une différence avec le 14 juillet et ce qu'on connaît là. Là, c'est la victoire, mais c'est aussi ce souvenir de tous ceux qui sont morts.
00:12:51 C'est le souvenir du sacrifice. Le 14 juillet, c'est la fête nationale. On fait la fête.
00:12:56 Après tout, le 14 juillet, je crois que tous les présidents de la République à peu près se sont fait siffler plus ou moins fort et plus ou moins violemment.
00:13:02 Emmanuel Macron a choisi de faire 100 jours et que ça s'arrête le 14 juillet. Là, il faudra qu'il assume politiquement.
00:13:07 Même si pour ma part, quand les armées défilent, je salue notamment mes camarades parachutistes.
00:13:12 Vous avez bien raison de le préciser, vous avez souvenez. Vous voyez ces gimas qu'on a vus tout à l'heure ?
00:13:17 On voit Emmanuel Macron saluer des officiels, des généraux, des responsables politiques de l'opposition.
00:13:21 Je me demande ce qu'il pense quand il lui sert la main. Anne Hidalgo ou d'autres.
00:13:26 Et d'autres, on a vu aussi Gérard Larcher, est-ce qu'ils se disent, mais voilà, c'est un président dont le temps maintenant,
00:13:31 quatre ans, il reste quatre ans, il y a une forme d'impuissance qui est déjà là.
00:13:35 Philippe Guillen, c'est incroyable. Il faut se rendre compte de la distorsion du temps.
00:13:38 Quatre ans et déjà une forme d'impuissance installée, enquistée dans ce quinquennat.
00:13:44 Oui, bien sûr, il y a une impuissance du fait de l'absence de majorité parlementaire, la réforme des retraites,
00:13:49 ayant signé d'une certaine manière l'impossibilité d'une majorité macroniste LR.
00:13:56 Et donc on se retrouve dans un moment politique de blocage.
00:14:00 Je ne suis pas sûr que ça restera comme ça pendant quatre ans.
00:14:03 Il y a un moment donné où les choses vont trouver leur solution par elles-mêmes.
00:14:07 Mais dites-nous, parfois par le Saint-Esprit, pardonnez-moi, par un coup de baguette magique ?
00:14:11 Non, mais à un moment donné, il se passera quelque chose.
00:14:13 Combien de lapins avez-vous dans le chapeau pour résoudre une telle crise profonde ?
00:14:15 Je n'ai pas de lapins dans le chapeau, mais la dynamique politique fait qu'on reviendra...
00:14:19 L'ingénieur de la Constitution permet, oui.
00:14:21 Vous ne croyez pas qu'un remaniement...
00:14:23 Non, non, je ne parle pas de le remaniement, je parle de la Constitution,
00:14:25 de donner des outils qui permettent de recréer une législative.
00:14:27 À un moment ou un autre, on reviendra devant les électeurs.
00:14:29 Le référendum, par exemple, ça existe dans la Constitution.
00:14:31 Je ne vois pas comment on peut rester quatre ans dans cette situation, c'est quasiment impossible.
00:14:36 Donc on reviendra devant les électeurs d'une façon ou d'une autre.
00:14:39 C'est pour ça, Sonia, quand vous dites...
00:14:41 Excuse-moi, allez, vas-y.
00:14:42 Mais je reviens, parce que la France a toujours été un pays divisé.
00:14:45 Il vide ses divisions, il vide ses disputes depuis la Révolution française.
00:14:49 Il est bien en train de mettre du sel sur les plaies et les cicatrices, là.
00:14:51 Ce n'est plus de division, là.
00:14:53 Là où je trouve qu'il y a une nouveauté, c'est que notre système démocratique est moins légitimité.
00:14:58 On est dans une crise de légitimité.
00:15:00 Mais vu ce sondage, c'était dans Libération, où une grande majorité de Français
00:15:03 trouvent que la démocratie est abîmée, abîmée.
00:15:06 De facto, elle est...
00:15:08 C'est pour ça que quand on dit qu'il n'y a pas de crise démocratique, il y a une crise démocratique.
00:15:11 La preuve, c'est qu'on oublie l'idée de, comme disait Gauthier,
00:15:15 de cadenasser ce moment-là qui est très important,
00:15:18 qui devrait être un moment de ferveur, de biais, etc.
00:15:20 C'est pour ça que je dis à nos téléspectateurs qui ne connaissent peut-être pas la capitale,
00:15:23 il faut se rendre compte que les Champs-Elysées, ainsi,
00:15:26 quand on est sortis ce matin et qu'on circulait dans les artères de la capitale,
00:15:30 c'est incroyable. C'est quasiment...
00:15:32 C'est pour ça que, je voudrais juste rajouter ça,
00:15:34 c'est pour ça que quand on dit "qu'est-ce qu'ils pensent ces personnes-là quand ils le saluent",
00:15:37 j'ai envie de dire "qu'est-ce qu'ils pensent, lui ?", parce que c'est terrible.
00:15:40 Il est dans une solitude absolue.
00:15:42 Et franchement, maintenant, même les ministres n'osent plus sortir.
00:15:47 Je veux dire, quel est le sel de sa présidence, aujourd'hui ?
00:15:52 On va rejoindre Sarah qui a pu approcher, plus ou moins,
00:15:57 de ce qui s'est passé, évidemment, lors de ces cérémonies.
00:16:00 Et vous êtes, je crois, Sarah, en compagnie d'un citoyen
00:16:04 qui a voulu approcher davantage et savoir,
00:16:08 et suivre de plus près le déroulement de ces cérémonies.
00:16:11 Oui, effectivement, je suis ici, sur les Champs-Elysées,
00:16:16 sur cette avenue des Champs-Elysées, sur laquelle le président est passé
00:16:19 depuis la place au niveau de la Gerbe et pour aller jusqu'à l'Arc de Triomphe.
00:16:24 Et je me trouve avec Jimmy, qui vient de Lens,
00:16:26 qui est venu spécialement ce matin, qui s'est levé pour assister à cette cérémonie.
00:16:31 C'était important pour vous d'être présent, aujourd'hui ?
00:16:33 Oui, c'était important, oui. Je voulais, en fait,
00:16:36 assister à cette commémoration avec les enfants,
00:16:39 pour pouvoir aussi leur montrer, montrer la garde républicaine, également.
00:16:42 Mais bon, avec le dispositif de sécurité actuel,
00:16:47 enfin, c'est assez compliqué.
00:16:49 Au final, on n'a absolument rien vu, on n'a pas pu accéder du tout à l'Arc.
00:16:52 Voilà, un peu déçu de s'être levé, au final, si tôt,
00:16:56 et amener les enfants pour, au final, rester derrière des barrières
00:16:59 et absolument rien voir. Donc, assez déçu d'être là, quand même.
00:17:02 Vous attendiez de voir autre chose, de plus participer, d'avoir plus de...
00:17:06 Vous êtes fait partie des peu de personnes qui sont venues ce matin
00:17:09 pour cette commémoration, vous vous attendiez à mieux ?
00:17:11 Oui, voilà, on voulait au moins, on aurait au moins
00:17:14 pu s'approcher un petit peu de l'Arc et puis voir un peu la commémoration.
00:17:17 Mais au final, enfin voilà, absolument rien, on est repoussé,
00:17:19 on n'a même pas le droit de rester en statique derrière les barrières.
00:17:22 Un président qui passe, mais avec aucun respect, sans ouverture de carreau,
00:17:26 pour au moins saluer le peu de monde qui est là.
00:17:28 Enfin voilà, très déçu, très déçu malgré tout.
00:17:30 Alors donc, comme Jimmy, la plupart des personnes qui sont venues
00:17:34 pour assister à cette cérémonie de commémoration du 8 mai 45
00:17:38 sont déçus, sont déçus de ne pas avoir participé à cette cérémonie,
00:17:44 à cette commémoration ici. Le dispositif de force de l'ordre
00:17:48 a été très important, un large périmètre de sécurité a été mis en place
00:17:52 avec plusieurs points de contrôle pour éviter toute manifestation
00:17:56 revendicative et éviter tout accueil par les casseroles ou sifflet
00:18:01 du président de la République et des membres du gouvernement
00:18:04 pour cette cérémonie du 8 mai 45.
00:18:06 Merci beaucoup Sarah. Très intéressant justement l'interview de Sarah
00:18:09 avec ce citoyen, avec Jimmy. C'est vrai que la mise à distance, Gauthier,
00:18:14 ne doit pas entraîner une forme de froideur du président de la République.
00:18:17 Ce n'est pas un détail. En cette cérémonie, il est venu ce monsieur
00:18:22 avec ses enfants. Imaginez les souvenirs que vont garder ses enfants
00:18:25 d'une telle cérémonie éloignée, obligés de se déplacer,
00:18:28 de ne pas rester statiques quand le président de la République passe.
00:18:31 Ça dit tout. Je me demande s'il n'y a pas un peu d'excès de zèle
00:18:34 de la part de l'Elysée quand même. Parce que l'Elysée, les conseillers
00:18:38 du président ont envoyé à tous les journalistes...
00:18:40 Des préfets plutôt.
00:18:41 Non, de l'Elysée aussi. Parce que quand il est allé au Stade de France
00:18:45 et qu'il ne s'est rien passé, vous avez tous les conseillers
00:18:48 qui ont envoyé des messages aux journalistes.
00:18:50 "Vous avez abusé, vous avez raconté n'importe quoi."
00:18:52 Mais Emmanuel Macron s'est complètement planqué au Stade de France.
00:18:55 C'est-à-dire qu'il ne s'est rien passé parce qu'il était dans les coulisses
00:18:58 et pas sur le terrain pour saluer les joueurs.
00:19:00 Parce qu'il a remis le trophée dans les gradins et pas sur le terrain.
00:19:04 Parce qu'il n'est jamais apparu sur les écrans géants.
00:19:07 C'est pour ça qu'il ne s'est sans doute rien passé.
00:19:10 Et aujourd'hui, on voit la déception de ces Français bien légitimes
00:19:14 qui ont fait parfois plusieurs centaines de kilomètres
00:19:16 pour venir assister à ces commémorations du 8 mai,
00:19:18 qui ne voient rien et qui n'ont même pas le carreau baissé.
00:19:20 Est-ce qu'il n'y a pas de l'excès de zèle ?
00:19:22 Parce que ceux qui n'empêchent pas que ça se passe bien,
00:19:25 ne sont-ils pas ultra minoritaires ?
00:19:27 Ceux qui veulent aller agiter des casseroles devant la prison de Montluc,
00:19:30 ne sont-ils pas ultra minoritaires ?
00:19:32 Les 30 militants insoumis qui sont allés chanter devant le ciel de René Sancière,
00:19:36 ne sont-ils pas ultra minoritaires ?
00:19:38 Mais nous sommes dans le royaume de l'image.
00:19:39 Et l'image, malheureusement, prime parfois sur, comme vous dites...
00:19:42 Ils auraient été moqués, ceux qui seraient venus avec les casserolades en cette journée.
00:19:46 Ils auraient été moqués, justement.
00:19:48 Et là, je pense, et je rejoins Gauthier,
00:19:50 c'est qu'à un moment, dans la manière de sentir la température,
00:19:55 c'est pour ça qu'il ne faut pas faire trop d'excès de zèle.
00:19:58 Vous pensez qu'Emmanuel Macron ne sent pas véritablement le pays ?
00:20:00 Je pense qu'il ne le sent pas.
00:20:01 C'est souvent ce que les oppositions lui reprochent.
00:20:03 Mais il nous explique qu'ils sont ultra minoritaires, il nous l'explique.
00:20:06 L'Elysée explique, Emmanuel Macron l'explique.
00:20:08 Il dit "c'est pour ça que je vais sur des marchés sans prévenir personne,
00:20:11 pour montrer que la France des casseroles est ultra minoritaire et qu'une autre France existe".
00:20:16 Alors avec moi, parfois, même souvent, mais l'échange est possible.
00:20:19 Alors si cette France là existe, si l'autre France est ultra minoritaire,
00:20:23 pourquoi empêcher des Français d'assister plus largement,
00:20:26 les Français majoritaires, d'assister à ces commémorations ?
00:20:30 Alors grand désarroi parce qu'il y a 10 personnes qui veulent aller actionner des casseroles.
00:20:35 Il y a eu une prise en otage, justement, de la majorité des Français, par zèle, effectivement.
00:20:39 C'est dommage.
00:20:40 Un des problèmes, c'est que cette France très minoritaire est aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:20:44 Elle a des comportements qui, à mon sens, sont inacceptables.
00:20:47 Encore hier. On va en parler.
00:20:48 Avec des mots qui, à mon sens, n'ont aucun sens par rapport à notre réalité.
00:20:52 Et du coup, ça amène à ces excès, mais des deux côtés.
00:20:56 Oui, mais le président n'est pas obligé de tout légitimer.
00:20:58 C'est-à-dire, là, on est dans une maximisation de la sécurité.
00:21:02 Quand on entend ce père, il a fait exactement ce qu'il doit faire.
00:21:06 Transmettre, amener des enfants pour qu'ils voient une cérémonie.
00:21:09 S'il y a une cérémonie, on pose des questions, on répond à ces questions et on transmet notre histoire.
00:21:14 Comment peut-on aimer notre histoire si on ne la connaît pas ?
00:21:17 Ce qu'a voulu faire ce père, c'est ce qu'il faut faire.
00:21:19 Mais il n'a pas pu le faire.
00:21:21 Philippe Guibert, est-ce qu'un Jacques Chirac, je vous demande un exercice compliqué,
00:21:24 aujourd'hui, actuellement, dans la même situation, aurait pris les mêmes décisions ?
00:21:28 Est-ce que ce genre de président-là, dont on connaît, évidemment...
00:21:31 Il aurait dit "sous".
00:21:32 Il aurait dit "sous" tout de suite.
00:21:34 Sur les conseillers de Miron, de Mise de Villepin.
00:21:36 Il aurait eu le courage.
00:21:37 D'abord, hommage à Jacques Chirac qui lui a rendu la parole au peuple, à plusieurs reprises,
00:21:42 et a su retirer des projets.
00:21:44 Tout le monde l'a critiqué à l'époque en le qualifiant d'un roi feignant.
00:21:47 Il a su retirer des projets quand ça ne passait pas.
00:21:49 Et il a su donner la parole au peuple par une dissolution, dont on se moque,
00:21:53 dont M. Lebret se moque, avec l'insolence de son âge et un référendum qu'il a perdu.
00:21:59 Mais du moins, on peut dire tout ce qu'on veut de Jacques Chirac,
00:22:01 mais on ne peut pas dire que la parole populaire était kidnappée.
00:22:04 Première chose.
00:22:06 Deuxième chose, évidemment qu'un Jacques Chirac,
00:22:08 compte tenu de ce qu'était sa carrière, des années à labourer la Corrèze,
00:22:12 des années de terrain, des années de marché où on se fut insulté,
00:22:16 des années de... parce que même sur les marchés, quand on est élu local,
00:22:19 on entend des choses désagréables.
00:22:21 Donc, il y a toute une carrière politique.
00:22:24 Vous connaissez cette anecdote, Philippe ?
00:22:26 Oui, le fameux...
00:22:27 Connard.
00:22:28 Enchanté, moi c'est Chirac.
00:22:31 Et donc, ces hommes politiques-là avaient une autre expérience de la vie et de la société.
00:22:37 J'ajoute un troisième point qui est très important.
00:22:40 C'est la différence entre Chirac et Macron.
00:22:42 C'est la révolution numérique, c'est les chaînes d'info en continu,
00:22:45 c'est les Twitter qui fait que...
00:22:47 Nous reconnaissons que nous avons notre part.
00:22:49 Dix personnes avec une casserole peuvent prendre l'image,
00:22:52 peuvent kidnapper l'image.
00:22:54 C'est l'effet zoom focal.
00:22:55 Et donc, l'Elysée, juste pour terminer,
00:22:57 le zèle de l'Elysée, qui est effectivement,
00:22:59 parce que là on est sur des cérémonies totalement aseptisées,
00:23:02 le zèle de l'Elysée, c'est de se dire
00:23:04 "Dix secondes d'image peuvent gâcher une journée".
00:23:06 C'est aseptisé, mais je vais dire, il faut raison garder.
00:23:10 Nous restons dans une démocratie où l'expression populaire est permise.
00:23:14 Et là, je vais faire une transition générale pour conclure sur cette partie,
00:23:17 parce que demain, 9 mai, c'est jour anniversaire de la victoire de la Russie sur l'Allemagne nazie.
00:23:25 Et là, on va voir comment Poutine va organiser ce défilé
00:23:30 avec la menace d'attaque de drone désormais,
00:23:33 avec aucune victoire à revendiquer, avec des tensions, avec Wagner.
00:23:37 Demain, ce sera une journée aussi très importante.
00:23:40 Ce sera une journée importante et une journée compliquée pour la Russie
00:23:44 et pour le président Poutine,
00:23:45 comme d'ailleurs le 9 mai 2022 avait été aussi important et compliqué.
00:23:50 Le défilé avait été bâclé, les discours avaient été très longs.
00:23:55 On risque d'arriver à la même situation demain, en pire,
00:23:59 puisqu'effectivement, la Russie n'a pas de victoire importante à se mettre sous la dent.
00:24:04 La bataille de Barmoutte n'est pas terminée.
00:24:06 Vous avez voté la question des drones, même si dans l'affaire des drones du 3 mai,
00:24:10 il y a quand même très forte présomption de mise en scène de la part de la Russie,
00:24:14 ce qui montre un peu la situation dans laquelle se trouve le Kremlin actuellement.
00:24:18 Mais traditionnellement, à cette occasion, il n'y a pas de grands événements,
00:24:21 il n'y a pas de grandes décisions.
00:24:23 On attendait une déclaration de mobilisation il y a un an, vous vous souvenez ?
00:24:26 La mobilisation, elle a eu lieu le 21 septembre, donc on va y parler.
00:24:29 Aujourd'hui, la question se pose à peu près la même.
00:24:31 La Russie a besoin de plus de troupes.
00:24:33 Je pense qu'il ne faut pas attendre grand-chose du 9 mai demain.
00:24:36 Ce sera un 9 mai azujouol, dans lequel le président Poutine sera encore isolé,
00:24:41 avec des armées russes qui sont encore sous tension,
00:24:45 et qui sera, en tout cas, dans un calendrier qui annonce la contre-offensive ukrainienne,
00:24:51 qui tôt ou tard va se produire, une contre-offensive qui va être très compliquée,
00:24:54 très difficile, mais très importante pour l'Ukraine,
00:24:57 parce que c'est vraiment de cette contre-offensive, de ces succès,
00:25:00 de l'ampleur de ces succès ou de l'ampleur des échecs
00:25:03 que peut se jouer le sort de l'Ukraine dans les semaines qui viennent.
00:25:06 Ces cérémonies aussi nous rappellent quand même l'après-guerre.
00:25:10 Vous l'avez dit, j'ai donné le chiffre,
00:25:13 la deuxième guerre mondiale entre 50 et 70 millions de morts,
00:25:16 entre 20 et 25 millions de morts du côté des Russes.
00:25:21 C'est de ça dont on parle aujourd'hui.
00:25:23 Donc ça nécessite quand même qu'on s'arrête quelques instants.
00:25:25 Toujours la nuance à faire et la différence entre le leader Poutine et la population russe.
00:25:29 C'est très important.
00:25:30 C'est vrai, mais également pour les Français, de faire la différence entre une cérémonie du 8 mai,
00:25:33 qui commémore ce souvenir majeur de cette crise majeure pour l'Europe,
00:25:37 et la situation intérieure de la France.
00:25:39 Ce sont deux choses qu'il faut être capable de séparer.
00:25:41 Vous avez raison. Je vous remercie, Général.
00:25:43 On va marquer une courte pause. Je vais vous parler d'un dérapage.
00:25:46 Vous voyez le poids des mots.
00:25:49 Franchement, c'est plus qu'un dérapage.
00:25:51 Quand un élu fait une comparaison, lui 16, Emmanuel Macron,
00:25:54 avec une phrase très explicite, vous êtes tous d'accord que c'est choquant,
00:25:58 que c'est totalement inacceptable ?
00:26:00 C'est effrayant.
00:26:02 Ce sont des récidivistes.
00:26:04 Les insoumis sont des récidivistes.
00:26:06 Comment c'est fort, vous ?
00:26:08 Je suis en forme depuis une semaine de congé.
00:26:10 Oui, c'est ça. Mais bon temps.
00:26:12 Ce sont des porteurs de haine.
00:26:14 C'est ça qui est fort.
00:26:16 On va revenir sur leur passion de la Révolution française.
00:26:18 Moi, c'est ça ce qui m'intéresse, c'est la relecture de l'histoire.
00:26:20 A tout de suite, une courte pause et on se retrouve.
00:26:22 Merci d'être avec nous.
00:26:26 Nous venons de suivre le premier temps fort des cérémonies.
00:26:29 Cérémonie très solennelle, 78e anniversaire de la victoire de 1945.
00:26:34 On va continuer à grainer l'actualité.
00:26:37 Mais tout d'abord, sur cette cérémonie et d'autres sujets.
00:26:39 Le rappel de l'actualité des titres avec Somaïa Labidi.
00:26:42 Après la traditionnelle cérémonie des victoires sur les Champs-Elysées,
00:26:49 Emmanuel Macron est en route pour Lyon.
00:26:51 Pour cette seconde phase, où le président rendra hommage à Jean Moulin,
00:26:55 le quartier autour de Montluc a été bouclé.
00:26:57 Et les manifestations dans un périmètre de 1 km autour du site sont interdites.
00:27:02 D'ailleurs, le recours syndical contre cette interdiction
00:27:05 a été rejeté par le tribunal administratif.
00:27:09 Les suites du rodéo sauvage dans un centre commercial de Nantes,
00:27:12 dont les images avaient fait le tour des réseaux sociaux le 21 avril dernier.
00:27:16 L'un des auteurs a été arrêté et écroué.
00:27:19 L'homme de 20 ans, déjà connu des services de police,
00:27:22 a reconnu l'effet au cours de sa garde à vue.
00:27:24 Il sera jugé en comparution immédiate dès demain.
00:27:27 Et puis les dernières déclarations du président Zelensky en ce 8 mai.
00:27:31 La Russie sera vaincue de la même manière que le nazisme en Europe.
00:27:35 Une déclaration peu après une nouvelle attaque russe de grande ampleur sur Kiev,
00:27:39 au cours de laquelle plus de 30 drones ont été abattus au-dessus de la capitale.
00:27:43 Et dans le même temps, Bruxelles annonce préparer un 11e paquet de sanctions contre la Russie.
00:27:49 Merci beaucoup, cher Somaïa.
00:27:52 Nous sommes avec nos invités, Joseph Touvnel, Laïma M. Fadel,
00:27:55 Arthur de Vatrigan, Philippe Guibert, Scarabée.
00:27:58 Vous connaissez son surnom. Très en forme, tout le monde l'ouvre.
00:28:01 Ça se superforme sur les réseaux sociaux.
00:28:03 Alors, tout s'est bien passé ?
00:28:06 Pendant mes vacances ? Très bien.
00:28:08 Bon, très bien.
00:28:09 Pas de casserolade ?
00:28:10 Pas du tout de casserolade.
00:28:11 Non, si vous saviez comment elle est accueillie.
00:28:13 Bon, alors, on vient de parler d'une cérémonie très solennelle.
00:28:16 On va passer, pardon, il n'y a pas d'autre mot, de la solennité à la vulgarité, même plus.
00:28:21 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:28:22 Ça s'est passé déjà devant le siège, le QG, comme on dit, de Renaissance.
00:28:26 C'est un rassemblement, maintenant, qui devient presque quotidien,
00:28:30 anti-Emmanuel Macron, anti-réforme des retraites, mais en réalité, anti-Emmanuel Macron,
00:28:34 avec notamment cet homme dont on avait beaucoup parlé à un moment.
00:28:39 C'était pendant la période Covid, mais pas seulement.
00:28:42 Quand on avait des problèmes, on en a toujours, d'ailleurs, avec nos hôpitaux.
00:28:45 Christian Prud'homme, qui est concilier régional.
00:28:47 Christophe.
00:28:48 Christophe, pardonnez-moi.
00:28:49 Tout à fait. Île-de-France, la France insoumise.
00:28:51 Vous allez voir avec son écharpe.
00:28:53 Écoutez bien ce qu'il scande, ce qu'il dit.
00:28:56 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:29:00 Louis XVI, Louis XVI, on a décapité.
00:29:03 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:29:07 Louis XVI, Louis XVI, on a décapité.
00:29:10 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:29:13 Louis XVI, on t'a décapité. Emmanuel Macron, on peut recommencer.
00:29:16 Voyez-vous ce qui est terrible ? Vous allez analyser tout cela, Gauthier.
00:29:19 Je suis sûre que si on pose la question à M. Prud'homme, il va dire "mais non, vous ne comprenez pas, c'est symbolique, c'est métaphorique".
00:29:27 Mais c'est ça, c'est la maladie du relativisme. On relativise tout.
00:29:31 Vous savez que cette manifestation a été organisée hier par Thomas Porte.
00:29:35 Est-ce qu'on peut rappeler qui est Thomas Porte ?
00:29:37 Député insoumis, exclu de l'Assemblée nationale pour deux semaines,
00:29:40 après une photo qu'il a postée sur ses réseaux sociaux où il avait le pied sur une balle de foot à l'effigie d'Olivier Dussopt.
00:29:47 Ils ont quand même un problème avec la terreur et avec la représentation de la Révolution française des insoumis.
00:29:52 On connaît aussi Antoine Léaumant qui voit un culte sans bornes et sans nuances pour Robespierre et pour cette période de la terreur.
00:30:02 Je rappelle en plus que c'était une manifestation surprise, non déclarée, sauvage,
00:30:08 qui sont allés balancer des faux billets de 500 euros, notamment sur les policiers, quasiment au visage des policiers.
00:30:15 Et encore une fois, là on est en gros plan, on disait tout à l'heure l'importance du plan large.
00:30:19 C'est 30 personnes ultra minoritaires et majoritairement des militants insoumis.
00:30:24 Mais vous avez des élus.
00:30:25 Mais vous avez des élus et c'est théorisé, c'est-à-dire que c'est tout conflictualisé.
00:30:30 C'est la stratégie du chaos, c'est la stratégie du conflit permanent.
00:30:33 À croire que Jean-Luc Mélenchon veut faire le jeu de Marine Le Pen qui a une toute autre stratégie.
00:30:37 En fait, il rêve d'un second tour Mélenchon-Le Pen.
00:30:39 Mais à l'heure où on se parle, il serait bien incapable de le gagner.
00:30:41 Ah oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:30:43 Il y a un rapport, Philippe, entretenu par la France Insoumise, ou une partie quand même,
00:30:47 avec la révolution qui est un rapport fantasmé.
00:30:50 C'est-à-dire c'est l'esprit sans culotte dans ce qu'il a de plus noir, de pire.
00:30:54 Oui, puis je vais vous dire, vous avez raison, et puis c'est totalement pathétique.
00:30:58 Quels sont les risques qu'ont pris ces gens-là qui jouent aux petits révolutionnaires de salon,
00:31:02 même s'ils sont dans la rue ?
00:31:03 Quels risques ils ont pris dans leur vie ?
00:31:05 Qu'est-ce que c'est que ces révolutionnaires de carton-pâte
00:31:08 qui sont toujours restés à faire de la protestation ?
00:31:11 Quels risques ils ont pris dans leur vie ?
00:31:13 Ils ont été sur un terrain où ils jouaient leur pot ?
00:31:16 Qu'est-ce qu'ils ont fait comme révolution ?
00:31:18 Ils n'ont rien fait du tout comme révolution.
00:31:20 Moi j'avoue, je ne supporte plus.
00:31:22 Je veux dire, qu'à gauche, on ait une fidélité à la révolution française.
00:31:26 Clémenceau disait "la révolution est un bloc",
00:31:28 et donc il assumait la partie terreur de la révolution.
00:31:32 Mais Clémenceau, il prenait des risques.
00:31:35 Voilà, là ce sont des petits révolutionnaires de salon qui jouent à quoi en réalité ?
00:31:42 Mais qui diffusent aussi auprès d'une partie, peut-être infime,
00:31:45 mais quand même de la population, leurs discours.
00:31:47 Pour moi c'est un appel à la haine.
00:31:49 Ah oui ?
00:31:50 Il faut dire "pardonnez-moi".
00:31:51 Je comprends ce que veut dire Philippe,
00:31:54 mais il ne faut pas le prendre à la légère,
00:31:55 parce qu'aujourd'hui ils se diffusent énormément,
00:31:57 et notamment sur leur public cible.
00:32:01 C'est extrêmement grave,
00:32:02 parce qu'effectivement ils n'ont de cesse d'inviter Robespierre, cette révolution.
00:32:07 Ils jouent au théâtre.
00:32:08 Oui, ils jouent au théâtre, Philippe.
00:32:10 Ils jouent au théâtre, ils n'ont jamais fait risque de leur vie.
00:32:12 Sauf qu'aujourd'hui, ils font le théâtre.
00:32:14 Il invite toute cette période de terreur aussi.
00:32:17 Imaginez, une seconde, que ce soit des députés ou des élus Rassemblement National sur d'autres références.
00:32:22 On ne regardera pas de la même manière.
00:32:24 Ça aurait fait la haine de tous les journaux,
00:32:26 ça ferait 24 heures de poil de sujet.
00:32:28 Effectivement, ça a peu d'impact médiatique.
00:32:31 On est très peu à en parler.
00:32:33 Et pourtant, nous sommes devant un QG d'un parti.
00:32:35 Il ne joue pas qu'au théâtre.
00:32:38 Parce que quand on regarde,
00:32:40 on se plaint que des permanences de députés soient attaquées.
00:32:43 Mais là, c'est remettre un peu d'argent dans la machine.
00:32:47 On voit que dans les facultés,
00:32:49 il y a des étudiants, dit de droite,
00:32:51 qui sont privés de parole,
00:32:53 qui ne sont pas suivis,
00:32:54 qui sont frappés.
00:32:56 Et là, ce n'est pas neutre,
00:32:58 quand un élu, au lieu de...
00:33:00 L'élu a son boulot, c'est de faire quoi ?
00:33:02 Moi, qui vienne protester...
00:33:04 Mais c'est de dire aux autres,
00:33:06 aux 30 guignols qui sont autour de lui,
00:33:08 stop ! Stop !
00:33:10 La démocratie, la République,
00:33:12 ce n'est pas ça.
00:33:14 On fait attention.
00:33:16 Et à tous ceux qui sont là,
00:33:18 je leur conseillerais de lire le testament de Louis XVI,
00:33:20 qu'il a écrit avant d'être décapité.
00:33:22 C'est admirable de grandeur.
00:33:24 Je ne défendrais pas le personnage historique de Louis XVI.
00:33:26 Mais on en est sur !
00:33:28 Quand ton testament est merveilleux,
00:33:30 sur la définition de l'Union d'État, c'est très beau.
00:33:32 Je veux bien défendre Marion Thériault, mais pas Louis XVI.
00:33:34 On parle de testament de Louis XVI.
00:33:36 J'ai dit le testament de Louis XVI.
00:33:38 Il y a de la grandeur au moment de sa mort,
00:33:40 où il dit... Qu'est-ce qu'il dit ?
00:33:42 Il dit "je ne veux pas que..."
00:33:44 Il considère qu'il est victime de la haine,
00:33:46 mais il dit "je ne veux pas que ça retombe sur mon peuple".
00:33:48 C'était un mot catastrophique, Louis XVI.
00:33:50 "Je ne veux pas que ça retombe sur mon peuple."
00:33:52 La marge d'archi-française était à l'agonie.
00:33:54 Le roi Louis XVI a été...
00:33:56 Au-delà de ça, on a l'impression qu'on en sens la révolution.
00:34:00 Moi, je suis républicaine. Ce n'est pas un problème.
00:34:02 Mais je veux dire qu'il faut peut-être aussi remettre les choses...
00:34:06 Je suis un peu nostalgie.
00:34:08 Je serais plutôt...
00:34:10 J'aimerais bien un système à la Britannique.
00:34:14 Nous sommes dans une monarchie républicaine.
00:34:16 C'est juste pour dire, Sonia, que Robespierre, il faut arrêter.
00:34:20 Ça a été la terreur.
00:34:22 Ça a été la guillotine à trouver.
00:34:24 C'est très discuté par la personnalité de Robespierre lui-même.
00:34:26 C'est très discuté par les historiens.
00:34:28 Mais aujourd'hui, ce qu'on est en train d'infuser,
00:34:32 on revient sur ça.
00:34:34 Et ce qui, moi, me gêne, Sonia, c'est ceux que c'est des élus.
00:34:36 Et j'ai le sentiment que les élus qui distillent comme ça de la haine,
00:34:40 qui disent quand même des slogans...
00:34:42 On peut avoir des gens fragiles qui peuvent entendre ce slogan
00:34:46 et pouvoir avoir envie de faire des attentats contre le président de la République.
00:34:49 Il faut dire les choses.
00:34:51 Et moi, est-ce qu'on peut poursuivre ces élus ou pas ?
00:34:54 Nous sommes avec une élue, elle est députée Renaissance.
00:34:58 Bonjour à vous, Sabrina Agressi-Robach.
00:35:00 Vous êtes députée Renaissance des Bouches-du-Rhône.
00:35:03 Évidemment, nul besoin de vous poser la question sur le fait que ce soit inacceptable,
00:35:07 choquant, ce qui s'est passé.
00:35:09 Mais j'allais dire, et après ?
00:35:11 On a l'impression qu'on proteste ici, sur des plateaux de télévision,
00:35:14 que certains condamnent et qu'on passe à autre chose,
00:35:16 avec toujours ce degré de violence verbale.
00:35:18 Mais avec le risque aussi qu'un jour ça puisse conduire, malheureusement,
00:35:22 il faut le dire, à une violence physique.
00:35:24 Écoutez, bonjour à tous.
00:35:26 Bonjour Naïma, on s'est eues il n'y a pas longtemps.
00:35:29 Vous prêchez une convaincue, je l'ai écrite, je l'ai écrite il y a deux ans,
00:35:34 qu'à force d'accepter toutes ces violences verbales et physiques,
00:35:38 et faire banaliser tout ça,
00:35:40 pensez que c'est normal qu'un élu, un conseiller régional,
00:35:44 dise, et vienne chanter, quel que soit le lieu,
00:35:47 que ce soit devant Renaissance ou ailleurs,
00:35:49 moi ce n'est pas le lieu qui m'embête en réalité,
00:35:51 de dire "on a décapité Louis XVI, Macron, ça peut arriver".
00:35:55 Est-ce que vous imaginez, après toutes les horreurs du terrorisme,
00:35:58 tout ce qu'on a vu, tout ce qu'on a vécu,
00:36:00 aujourd'hui on célèbre quand même la résistance,
00:36:02 on célèbre la victoire contre le nazisme.
00:36:05 Est-ce que vous pensez vraiment que ça ne va pas arriver ?
00:36:08 Bien sûr que ça va arriver un jour, ça va arriver.
00:36:11 Mais dans tout ça, quand je regarde qui sont les élus qui sont derrière tout ça,
00:36:15 qu'elle est fille la France Insoumise, vous savez,
00:36:17 et que dès que vous osez dire quelque chose d'à peu près normal
00:36:20 sur l'immigration, sur la sécurité, tout de suite vous êtes d'extrême droite.
00:36:24 En fait c'est eux qui sont, non seulement,
00:36:27 alors c'est une extrême gauche qui s'extrême-droitise,
00:36:30 la porosité entre les deux électorats est tellement flagrante,
00:36:35 à Marseille par exemple,
00:36:37 qu'ils deviennent en réalité quasi non-républicains à chacune de leurs interventions.
00:36:43 Et ce que vient de faire cet élu ?
00:36:45 J'espère qu'il aura des sanctions, parce qu'il les faut.
00:36:48 Et vous savez, je crois que c'est Naïma qui disait ça à l'instant,
00:36:52 mais bien sûr un jour quelqu'un fragile d'esprit, ou pas,
00:36:55 ou très radicalisé, mais radicalisé dans le sens,
00:36:59 je ne parle pas de l'islam là, je parle juste radicalisé par rapport à ses intentions,
00:37:04 par rapport à ce qu'il a envie de faire de mal.
00:37:06 Un jour ça arrivera, je l'ai écrit il y a deux ans.
00:37:09 Je vous entends et on est d'accord sur ce plateau,
00:37:12 c'est inacceptable, c'est totalement choquant.
00:37:14 Et puis il y a une question, il faut le dire, dans notre pays,
00:37:17 avec son histoire sur, j'allais dire, le roi,
00:37:20 par rapport justement à une forme de monarchie républicaine,
00:37:22 de s'attaquer à la personne du roi, symboliquement évidemment.
00:37:27 Est-ce que certains peuvent vous dire parmi ces élus,
00:37:30 mais nous c'est une sorte de droit d'expression,
00:37:32 une forme de caricature, une sorte d'esprit français, si je puis dire, un peu bravache.
00:37:37 Vous l'entendez ou vous dites non ? Pas du tout dans un tel contexte.
00:37:39 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, c'est pas bravache.
00:37:42 Vous savez, la plupart du temps, ces gens-là que vous voyez qui agressent,
00:37:45 qui viennent être très virulents, très violents dans l'expression verbale,
00:37:50 dans l'expression physique, quand vous les prenez en tête à tête,
00:37:53 si vous me permettez l'expression, ils ne valent rien.
00:37:56 Ils ne valent rien parce qu'ils s'effondrent immédiatement.
00:37:59 Donc non, non, il n'y a pas d'esprit bravache dans tout ça.
00:38:01 Dans tout ça, il y a de la haine.
00:38:03 Moi, je ne lis pas en tout ça. Vous savez, on peut l'interpréter.
00:38:06 Vous savez, le rôle de l'image, j'ai écouté votre débat avant.
00:38:08 Bien sûr, 10 personnes qui font des casseroles relayées par 100 000 personnes,
00:38:11 ça fait plus de bruit que 100 000 personnes relayées par 10 personnes.
00:38:14 C'est l'histoire des médias. Je suis productrice télé, je connais ça par cœur.
00:38:17 Vous faites un montage, vous prenez un début de phrase que je dis,
00:38:20 ils l'ont fait avec Pascal Praud, ils ont pris un début de phrase, une fin de phrase,
00:38:24 ils ont fait un montage et on me fait dire autre chose que ce que j'avais dit.
00:38:27 Bon, ça, c'est pas grave.
00:38:29 En revanche, non, ce que je vois monter en France, non, on a toujours été bien sûr des rebelles.
00:38:33 On a fait la révolution. On a fait la révolution.
00:38:36 Le peuple français est un peuple rebelle.
00:38:38 Mais là, je ne vois plus de la rébellion, là je vois de la haine.
00:38:41 Et vous savez ce qui me fait peur ?
00:38:43 C'est qu'on nous reproche beaucoup, à nous les députés Renaissance,
00:38:48 de ne pas taper sur l'extrême droite.
00:38:50 Je vais vous dire, ceux qui favorisent tout ce terrain-là,
00:38:54 ce sont les députés LFI, mais pour des raisons,
00:38:56 peut-être que vous ne les voyez pas bien d'extérieur.
00:38:58 Ce sont des incompétents montoirs, ce sont des fainéants,
00:39:01 ils ne travaillent pas, ils ne connaissent pas l'histoire du monde.
00:39:04 Vous n'allez pas vous faire des amis, Sabrina Agressir-Aubach.
00:39:07 Des fainéants, des incompétents ?
00:39:09 Oui, oui, des incompétents, des fainéants, et surtout, ils ne connaissent pas l'histoire.
00:39:13 D'accord, mais pardonnez-moi, ils sont rentrés à l'Assemblée Nationale,
00:39:16 écharpes tricolores, ils ont été élus.
00:39:18 Est-ce qu'il y a des députés plus légitimes que d'autres ?
00:39:20 Vous feriez partie de ces députés ?
00:39:22 Pas du tout, au contraire.
00:39:24 Vous savez, j'ai été la première quand j'ai vu.
00:39:26 On m'a dit "le parti qui a perdu n'a pas tort sur tout".
00:39:29 On ne peut pas me reprocher ça, je parlais de LFI.
00:39:31 Et quand il y a eu des duels LFI-RN,
00:39:34 j'ai été la première à appeler à faire battre les députés,
00:39:38 enfin les députés, les candidats RN, de partout où ils se trouvaient.
00:39:41 J'étais lutterare dans mon groupe.
00:39:43 Donc après, moi je veux bien que tout le monde se meuf de tout.
00:39:45 Mais quand je vous dis ça, c'est comme ils ne sont pas capables de travailler sur le fond,
00:39:49 et qu'ils n'ont pas de culture générale.
00:39:51 Parce que quand je vois Emry Caron qui parle de la Palestine,
00:39:53 au nom de quoi parlerait-il des Palestiniens de la Palestine ?
00:39:56 Est-ce qu'il y est déjà allé ? Est-ce qu'il a déjà combattu ?
00:39:58 Est-ce qu'il connaît l'islam ? Il connaît l'histoire du Hamas ?
00:40:00 Est-ce qu'il connaît l'histoire de la vie des Palestiniens ?
00:40:02 Il ne connaît rien.
00:40:04 Et vous savez, moi je suis, vous le voyez, je suis très en colère.
00:40:07 Parce que leur inculture, ils la diffusent.
00:40:10 Vous voyez bien qu'ils sont en train de la diffuser.
00:40:12 Et surtout, l'inculture et le non-savoir.
00:40:15 - Sabrina Niasir-Obach, regardez cette une.
00:40:18 Ça m'intéresse d'avoir l'avis du plateau et vous-même.
00:40:21 "Guillotine" de Charlie Hebdo. Peut-être l'avez-vous vue avec...
00:40:24 Je vais la décrire telle qu'elle est.
00:40:26 C'est pour ça que je vous parlais d'un esprit français, entre guillemets.
00:40:29 La tête d'Emmanuel Macron qui tombe.
00:40:32 On va la voir avec ce titre.
00:40:35 Peut-il rebondir ? Guillotine.
00:40:38 Alors, est-ce que ça vous choque, vos noms de Charlie Hebdo ?
00:40:41 Ou est-ce que vous êtes Charlie ?
00:40:43 - Je suis Charlie. Mais vous n'allez pas me faire...
00:40:46 - Vous dites avec pas beaucoup d'entrain, là.
00:40:48 - Je suis Charlie.
00:40:50 - Non, non. Écoutez...
00:40:52 - On n'est pas obligés d'être Charlie sous prétexte que c'est Charlie.
00:40:55 Quand on nous a peut-être eu une injection.
00:40:57 Moi, je comprends. J'étais de ceux qui défendaient Charlie Hebdo
00:41:00 par rapport aux caricatures et tout ça.
00:41:02 Je reviendrai pas dessus. Je les défendrai toujours dans leur expression.
00:41:05 Mais moi, je pense qu'on peut aussi dire "je suis pas Charlie".
00:41:08 Moi, j'ai pas envie de ça. Cette image-là, elle me heurte.
00:41:11 Et pourtant, je suis pas toujours d'accord avec le président Macron.
00:41:14 Mais cette image, elle me heurte. On peut pas tout désacraliser.
00:41:17 - On a besoin aussi de se reposer sur quelque chose.
00:41:20 - Vous mettez les limites. Votre avis, alors ?
00:41:22 Allez-y. Puis je reviens à vous, Philippe. Allez-y.
00:41:25 - Pardon. Juste pour vous dire.
00:41:27 Alors, j'entends ce que Naïma vient de dire.
00:41:29 Mais sauf qu'on ne peut pas comparer le talent de Charlie Hebdo,
00:41:33 les combats de Charlie Hebdo,
00:41:35 le non-ciblage par communauté de Charlie Hebdo.
00:41:39 Charlie Hebdo, c'est quoi qui a fait leur force ?
00:41:42 C'est qu'ils ont été capables de... Comment dire ?
00:41:44 De faire des caricatures de partout, sur toutes les religions,
00:41:48 sur tous les bords politiques.
00:41:49 On ne peut pas comparer Charlie Hebdo à LFI.
00:41:52 LFI n'a pas ce talent-là. LFI n'a pas de recul.
00:41:55 Et surtout, l'appel à la haine qu'ils font systématiquement.
00:41:58 Regardez ce qu'ils viennent de faire encore ce matin.
00:42:00 Macron te décapitulera comme Louis XVI.
00:42:02 Sauf que je leur rappelle aussi que Robespierre,
00:42:05 puisque Mélenchon se réclame du "robespierrisme",
00:42:07 il a été aussi décapité.
00:42:09 Donc, vous voyez, on peut leur répandre aussi histoire contre histoire.
00:42:12 - On va d'abord vous parler d'Avril Hagnassi-Aubach.
00:42:14 Attendez, restez avec nous, ça m'intéresse.
00:42:15 On va poursuivre notre conversation.
00:42:16 Philippe Guybert, vous n'êtes pas d'accord sur tout apparemment.
00:42:19 - Non, je ne suis pas du tout d'accord avec vous,
00:42:20 exceptionnellement aujourd'hui.
00:42:22 Non, parce que je trouve que... Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:42:24 Enfin, d'abord, un petit rappel historique.
00:42:26 Il y a déjà un président de la République,
00:42:27 on en parlait tout à l'heure, Jacques Chirac,
00:42:29 sur lequel un fou a déjà tiré,
00:42:32 je ne veux pas remonter jusqu'au général de Gaulle,
00:42:34 qui a été le victime de 33, je crois, tentatives d'attentats,
00:42:38 et certaines ont vraiment échoué par miracle total.
00:42:42 Charlie Hebdo, je ne veux pas raper,
00:42:45 Arakiri, qui au lendemain de la...
00:42:47 Je crois que c'est Arakiri,
00:42:48 au lendemain de la mort du général de Gaulle,
00:42:50 la France les veut,
00:42:51 au lendemain de la mort du général de Gaulle,
00:42:53 avait titré "Balle tragique à Colombay",
00:42:55 un mort, parce qu'il y avait eu un ball
00:42:57 où il y a eu pas mal de morts quelques semaines auparavant.
00:43:00 Attention à ne pas rentrer dans une vie politique aseptisée,
00:43:05 qui serait judiciarisée,
00:43:07 donc on n'aurait plus le droit de dire
00:43:08 "c'est complètement stupide et scandaleux
00:43:10 ce qu'ils ont fait, nos amis de LFI,
00:43:12 mais on ne va pas les mettre devant le tribunal".
00:43:14 Ça fait partie du débat politique.
00:43:16 On accepte de débattre...
00:43:18 Attends, Naïma, je termine.
00:43:20 On accepte de débattre...
00:43:21 Quand Thomas Porter avait mis le ballon
00:43:23 à l'effigie du ministre du Travail sur le pied,
00:43:25 il y a eu sanction de l'Assemblée nationale,
00:43:28 alors qu'il était dans la rue.
00:43:29 Je suis contre cette logique de sanction.
00:43:32 On va finir par tout sanctionner,
00:43:34 et on aura une parole politique.
00:43:36 On aura une parole politique qui sera
00:43:38 complètement aseptisée entre gens hyper raisonnables
00:43:41 qui n'ont jamais un mot plus haut que l'autre,
00:43:43 et je n'ai pas envie de ça.
00:43:44 Sur Thomas Porter, je rappelle qu'il a été sanctionné
00:43:46 pour tumulte, et non pas pour ce qu'il a fait,
00:43:48 puisque à chaque fois qu'il tentait de prendre la parole,
00:43:51 Renaissance notamment, mais même le RN et LR,
00:43:54 lui demandaient des excuses,
00:43:55 et qu'il refusait de présenter ses excuses.
00:43:57 On lui a donné l'occasion de présenter ses excuses,
00:43:59 il présentait ses excuses, il n'était pas exclu.
00:44:01 Donc il a été exclu parce qu'il a refusé
00:44:03 de présenter ses excuses, et pour tumulte,
00:44:05 qui était d'ailleurs la même cause pour le député RN
00:44:07 qui avait été exclu pour les mêmes raisons.
00:44:09 Je rejoins totalement Philippe,
00:44:11 il ne faut pas confondre un journal satirique,
00:44:13 il ne faut pas confondre une liberté d'expression y compris,
00:44:16 et on peut rappeler, et à mon sens c'est peut-être
00:44:19 notre devoir collectif, à un élu qu'il est responsable.
00:44:22 Ce n'est pas la même chose,
00:44:23 mais il ne faut pas commencer à couper la parole,
00:44:26 c'est là le risque.
00:44:27 On va rentrer dans une société où on ne pourra plus dire,
00:44:29 je condamne totalement leurs propos,
00:44:32 mais je leur laisse leur liberté,
00:44:34 et ça peut me permettre de m'en aller.
00:44:36 Vous laissez la liberté de quoi ?
00:44:37 Quand on dit ça, mais quelle est la stratégie ?
00:44:39 Le tronc de chaos de la révolution ?
00:44:41 Je ne sais même pas si c'est une stratégie.
00:44:42 Ah pardonnez-moi.
00:44:43 Là il y a une stratégie.
00:44:45 Ce sont des guignols, ils jouent à la révolution.
00:44:48 La stratégie n'est pas bonne, mais il y a une stratégie.
00:44:50 La guignolisation, moi c'est plutôt ça qui m'inquiète,
00:44:52 c'est-à-dire ne pas prendre au sérieux parfois ce qui est dit,
00:44:54 et après, Philippe, ça pose une question.
00:44:57 Philippe, c'est des élus de la République,
00:44:59 ils doivent représenter la République.
00:45:01 C'est une réalité régionale quand même.
00:45:03 Il y a un dévoir de responsabilité.
00:45:05 C'est pour ça que moi je trouve que c'est extrêmement choquant
00:45:07 que des élus tiennent des propos aussi graves, aussi haineux.
00:45:11 Mais concernant Charlie Hebdo, on peut être...
00:45:14 Je vais être polémique un instant.
00:45:16 On peut soutenir Charlie Hebdo et être là toujours "je suis charleux",
00:45:19 mais on peut aussi être choqué d'une une comme ça.
00:45:22 Mais Charlie, elle n'a jamais rien respecté, c'était son fond de commerce.
00:45:24 On ne va pas être choqué de Charlie.
00:45:26 Ils n'ont toujours rien respecté.
00:45:28 Juste pour venir sur... Madame la députée, j'aime beaucoup ce qu'on prend à parler.
00:45:32 Elle est toujours avec nous.
00:45:34 C'est plein d'énergie, c'est sympathique,
00:45:36 mais ce que j'ai compris, c'est que vous avez appelé à voter
00:45:40 pour les députés LFI contre le Rassemblement National.
00:45:43 Alors vous parlez beaucoup de leur inculture, je partage votre avis,
00:45:46 mais il me semble que vous avez manqué un peu peut-être de culture politique là-dessus,
00:45:49 parce que l'extrême gauche, qui aujourd'hui est devenue l'épluchante de la gauche,
00:45:52 et peut-être qu'on a oublié, mais aujourd'hui c'est le centre de la gauche, l'extrême gauche.
00:45:55 - En quoi est-elle responsable ? - C'est la première fois dans l'histoire de la gauche.
00:45:58 - Exactement, c'est la première, mais c'est pour ça qu'on est surpris.
00:46:00 - En quoi la députée est-elle responsable ?
00:46:02 - Non, non, je parlais d'inculture, de ces gens qui sont incultes.
00:46:04 Sauf que ce qu'on a peut-être oublié, c'est que l'extrême gauche a toujours
00:46:07 utilisé la violence comme un moteur politique.
00:46:09 Et que si avant la gauche se revendiquait ou assumait l'héritage de la Révolution française,
00:46:13 c'était malgré la terreur. L'extrême gauche assume l'héritage de la terreur,
00:46:16 malgré la Révolution française.
00:46:18 Les jeunes se déguisaient avec un t-shirt de Che Guevara, aujourd'hui c'est un pendant-t-if de Robespierre.
00:46:21 Mais ils ont toujours eu une pensée, une fascination, une admiration pour les bouchers.
00:46:26 Et la violence politique a toujours fait partie de la matrice de l'extrême gauche.
00:46:30 Et LFI, on a toujours su, au moment où ils se sont présentés, que c'était l'extrême gauche.
00:46:33 Donc aujourd'hui vous ne pouvez pas vous plaindre en disant "j'ai appelé à voter contre le RN
00:46:38 pour faire passer l'extrême gauche", aujourd'hui en dire "ah, je découvre que l'extrême gauche est ultra-violente".
00:46:42 Je veux dire, on ne se le découvre pas, ça a toujours été le cas.
00:46:44 Donc vous avez aussi votre responsabilité.
00:46:46 - On vous écoute, Sabrine.
00:46:48 - Alors, non, non, mais j'entends.
00:46:50 Bon alors, moi je l'ai fait de manière assez, comment dire, instinctive et sincère.
00:46:58 Et je vais vous dire une chose, ce que j'ai découvert, et probablement c'était de l'inculture,
00:47:03 moi c'était un premier mandat, vous avez peut-être raison,
00:47:05 parce que moi au moins, j'ai l'honnêteté d'avoir la conscience de l'ignorance
00:47:10 plutôt que la certitude du savoir.
00:47:13 Modestement, c'est ce que j'ai cru, parce que ici je les connaissais,
00:47:16 les candidats, je connaissais les candidats qui se présentaient,
00:47:19 donc j'ai fait quelque chose d'assez instinctif.
00:47:22 Je vous rappelle, moi je suis partie, j'ai quitté la France en 2002,
00:47:25 parce qu'il y a eu le choc, le peine au second tour.
00:47:27 Donc vous voyez, il y a une histoire, et là où vous avez raison,
00:47:31 et je ne sais plus qui l'a dit sur le plateau,
00:47:34 moi là où je suis stupéfaite, et je leur en veux justement,
00:47:37 à certains députés à l'FI, parce qu'il y en a certains avec qui je discute,
00:47:40 avec qui je m'entends très bien, vous savez on se parle en dehors des mystiques,
00:47:42 ne pensez pas que ce que vous voyez dans les mystiques, c'est la vraie vie.
00:47:45 Il y a aussi une vie en dehors de l'hémicycle.
00:47:48 Quand je dis, ce sont des députés, je leur en veux,
00:47:51 je leur en veux parce qu'ils auraient pu incarner une vraie opposition,
00:47:55 une opposition virulente, dure, je ne m'attendais pas du tout à ce qu'ils soient simples,
00:47:59 mais sauf que, comme ils occupent tout l'espace de manière outrancière,
00:48:04 insultante, ils sont tout le temps, là je le vois, ils font de la surenchère,
00:48:08 c'est leur fond de commerce.
00:48:10 Mais quand on fasse de ça, il y a le Rassemblement National qui a besoin de rien faire.
00:48:13 Alors c'est facile de dire, la majorité ne tape pas sur la règle.
00:48:16 Mais Sabrina, il l'avait annoncé.
00:48:18 Nos oppositions, elles sont de l'extrême gauche de l'hémicycle, à l'extrême droite de l'hémicycle,
00:48:23 sauf que, à un moment donné, vous savez, toutes ces outrances, toutes ces violences,
00:48:27 et Sonia Babouk, si vous le permettez, je reviens à notre propos initial.
00:48:31 Oui, il va arriver un drame à force d'accepter ce genre de comportement,
00:48:35 et on ne peut pas comparer Charlie Hebdo, moi je suis pour une liberté totale, pour la presse.
00:48:41 On ne peut pas commencer à dire, un tel a le droit de dire ci, et un tel a le droit de dire ça.
00:48:45 En revanche, quand vous êtes un élu et que vous portez les chars, vous avez une responsabilité.
00:48:49 Mais j'entends, Sabrina Agressi-Roubaix, je ne veux pas vous faire dire des choses,
00:48:52 mais ça veut dire très clairement aujourd'hui qu'entre l'attitude d'un élu LFI et RN,
00:48:57 pour vous, il n'y a pas photo.
00:48:59 D'un côté, il y a la respectabilité, de l'autre, il y a l'outrance.
00:49:02 Alors, je vais vous dire, sur le fond, il y a quand même photo, je l'avais écrite,
00:49:08 et je vous dis que je n'ai pas changé d'avis.
00:49:10 C'est-à-dire que je ne change pas d'avis sur le fait que l'idéologie de l'extrême-droite,
00:49:15 et là où je m'inquiète, on revient, je l'ai écrite il y a deux ans,
00:49:18 qu'à force d'expliquer que les électeurs du RN sont juste, entre guillemets, je voulais guillemer, des fachos,
00:49:23 ce n'est pas comme ça qu'on va les combattre, parce qu'au contraire, en 40 ans, on les a fait progresser.
00:49:28 Et là où ils ont une responsabilité, c'est qu'au lieu de se comporter en républicain, en opposition,
00:49:34 et de se comporter, vous savez, de manière...
00:49:36 Allez, moi, ma mère regarde tout ce qui se passe, vous savez, les gens de la génération de ma mère,
00:49:40 elle a 70 ans, elle est outrée à force de piétiner nos institutions, d'insulter tout ce qu'il fait notre Ve République
00:49:50 et notre République avec un grand R. Ils font, eux, le jeu du rassemblement.
00:49:54 Mais vous êtes inarrêtable, quelle énergie, Sabrina Gressy-Robach. Merci, je vous remercie.
00:49:59 Et vous avez fait référence vous-même, je vais citer le livre de tête de votre ouvrage, c'était "Moi, la France, je la kiffe".
00:50:06 C'était il y a effectivement deux ans. Merci beaucoup, merci d'avoir réagi en direct sur...
00:50:12 On vous laisse les deux, si vous voulez. Le téléphone, c'est plus simple que le direct.
00:50:18 On va remontrer, je vais demander à Abiba de remontrer la une de Charlie.
00:50:23 C'est vrai qu'on n'a pas beaucoup parlé de cette une, mais voilà. Voilà, ça, c'est l'esprit Charlie.
00:50:28 Oui, mais c'est l'esprit Charlie, on peut respecter l'esprit Charlie, et c'est tout le...
00:50:33 Et moi, vraiment, je suis très fière de notre pays parce qu'il permet cette expression, même si elle peut...
00:50:40 Mais, vous allez dire mais.
00:50:41 Mais, oui, mais on a le droit et on n'a pas...
00:50:44 Et on n'a pas à avoir en face des gens qui disent comment on ne peut pas être choqué.
00:50:48 Heureusement que vous êtes choqué. Parfois, il vous fait rire parce que vous n'êtes pas à temps directement,
00:50:51 et parfois, vous vous êtes choqué parce qu'il vous attend directement.
00:50:53 Charlie Hebdo, son principe, c'est de ne rien respecter avec talent.
00:50:56 Voilà, c'est la ligne de Charlie. On ne va pas leur projeter de faire du choqué.
00:51:00 Il y a des comportements. On n'a jamais vu les journalistes de Charlie Hebdo faire régner la terreur dans les rédactions.
00:51:06 Malheureusement, c'est d'autres qui ont fait la terreur dans leurs rédactions.
00:51:10 Quand on discute avec les attachés parlementaires aujourd'hui, ceux qui ont été LR, PS, qui sont toujours à l'Assemblée, qu'est-ce qu'ils disent ?
00:51:19 Ils disent aujourd'hui, entre attachés parlementaires, on ne peut plus vivre comme on vivait avant.
00:51:23 Il y a un certain nombre d'attachés, pas tous, mais qui viennent de l'extrême gauche, de l'LFI,
00:51:28 qui essayent de faire régner une terreur idéologique, même entre les salariés, où avant, on se retrouvait,
00:51:33 on avait un patron de telle et telle couleur, on discutait, on prenait un café, on était d'accord, on n'était pas d'accord.
00:51:38 Et là, au sein de l'Assemblée, au niveau de ces salariés, les choses ont changé.
00:51:43 Donc on voit que cette terreur, elle progresse, ils essayent d'imposer la fin des relations humaines.
00:51:48 C'est terrifiant.
00:51:50 On va marquer la pause, donc allez-y pour conclure sur cette partie.
00:51:52 Je crois qu'on sort d'une période qui a été très calme sur le plan politique.
00:51:56 On en est sortis depuis 5 ans ou 10 ans.
00:51:58 Et on a eu 20 ans, 30 ans, qui étaient très consensuels comme vie politique.
00:52:03 Moi, je voudrais juste rappeler Jean-Marie Le Pen à une certaine époque, les saillies antisémites qu'il pouvait faire.
00:52:09 On était sur autre chose.
00:52:11 Je voudrais rappeler le Parti communiste français dans les années 30, voire 40, quand ils étaient...
00:52:16 Ils avaient un discours complètement révolutionnaire.
00:52:18 C'était autre chose que les guignols de LFI, pardonnez-moi.
00:52:21 On va être consensuels.
00:52:22 Je trouve qu'on y avait un rapprochement gauche-droite, facilité par les alternances, par les cohabitations,
00:52:28 qui fait que des attachés parlementaires du PS ou du RPR...
00:52:31 C'est cette gauche qu'on voudrait revoir, Philippe.
00:52:34 Le temps qu'elle se reconstruise, je vous propose une pause de quelques minutes.
00:52:38 Deux sujets, pardonnez-moi Philippe.
00:52:41 L'inconvénient de tout ça, c'est quand même que la gauche et la droite sont tellement finis par se ressembler
00:52:45 que les gens ont fini par voter soit pour l'ORN, soit pour LRF.
00:52:48 Mais attendez, mais qui a fait en sorte qu'il n'y ait plus que les deux bouts de l'omelette, comme on dit ?
00:52:51 Emmanuel Macron.
00:52:52 Il a tué le mi-parti.
00:52:53 Vous ne pouvez pas dénoncer une situation...
00:52:55 Mais l'ironie de la députée...
00:52:58 Pause, pause, pause.
00:53:01 L'ironie de la députée, c'est que finalement, elle finit par se dire que RN se comporte mieux que LFI.
00:53:05 Mais c'est la réalité.
00:53:06 Oui, exactement.
00:53:07 Le pari de la respecte...
00:53:08 Je veux dire, à l'Assemblée nationale, c'est un fait.
00:53:11 Maintenant, on va voir dans les urnes, comme on dit.
00:53:14 Alors, deux sujets, justement, les urnes.
00:53:16 Retourner aux urnes sur un sujet comme l'immigration, ça paraît important, non ?
00:53:21 Eh bien, on va en parler, parce qu'il y a des députés LR qui demandent un RIP.
00:53:24 Ça, c'est magnifique.
00:53:25 C'est-à-dire qu'il y a deux RIP qui ont été retoqués par le Conseil constitutionnel.
00:53:27 On sait que ça ne marche pas.
00:53:29 C'est avoir du pif, ça, dans la vie.
00:53:31 Ah, ça arrive.
00:53:32 Qui veut le faire ?
00:53:33 Coup d'épée dans l'eau.
00:53:34 On vous tient au courant pendant la pause.
00:53:36 Autre sujet, j'insiste pour qu'on le fasse, c'était à la Une du Parisien.
00:53:39 Ce matin, c'est le combat de Yannick Halenau.
00:53:41 Ça fait un an que son fils est mort.
00:53:43 Et au-delà de ce qu'il demande, c'est-à-dire l'homicide routier,
00:53:45 vous allez voir la déshumanisation du parcours quand vous avez malheureusement perdu
00:53:51 quelqu'un, évidemment, de votre entourage, et en l'occurrence, son enfant,
00:53:55 il y a des victimes d'accidents routiers.
00:53:57 C'est terrible.
00:53:58 Il n'y a plus rien, il n'y a plus que la froide mécanique d'une administration
00:54:01 qui ne fait plus attention à votre peine.
00:54:03 Courte pause et on se retrouve.
00:54:05 Merci d'être avec nous en direct sur CNews, Midi-News, avec nos invités.
00:54:14 Très heureuse de vous retrouver.
00:54:15 On va parler de nouveau de la cérémonie.
00:54:17 Ce matin, 78e anniversaire, évidemment, du 8 mai 45.
00:54:21 Nous parlerons du référendum sur l'immigration qui ne viendra jamais.
00:54:25 Mais on va quand même en parler.
00:54:27 Et puis, j'allais dire beaucoup plus sérieux parce que tragique,
00:54:31 un an après la mort du fils de Yannick Allénaud, son combat pour changer la loi.
00:54:35 Mais tout d'abord, le journal.
00:54:36 Bonjour à vous, cher Simon Guillain.
00:54:38 Bonjour Sonia et bonjour à tous.
00:54:39 Vous venez juste de le dire, ce lundi 8 mai marque donc le 78e anniversaire
00:54:44 de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.
00:54:46 Et comme le veut la tradition, le chef de l'État a remonté l'avenue
00:54:49 des Champs-Élysées avant de se rendre au pied de l'Arc de Triomphe
00:54:51 où il a ravivé la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
00:54:54 Et on va tout de suite aller sur place, juste à côté des Champs-Élysées.
00:54:57 On va retrouver en direct nos envoyés spéciaux,
00:54:59 Sarah Varnier et Laura Lestrade.
00:55:01 Sarah, la cérémonie s'est donc terminée il y a moins d'une heure maintenant.
00:55:04 C'est un 8 mai sous très haute sécurité aujourd'hui,
00:55:06 avec une interdiction de manifester d'ailleurs aux abords des Champs.
00:55:09 Oui, effectivement, on se trouve ici sur l'avenue des Champs-Élysées
00:55:15 où s'est tenue cette cérémonie qui s'est terminée vers midi et quart à peu près.
00:55:18 Et ici, un dispositif de sécurité très important a été mis en place.
00:55:24 Un périmètre très large a été mis en place.
00:55:26 Il y a eu plusieurs points de contrôle.
00:55:29 Les personnes qui voulaient assister à cette cérémonie
00:55:31 ont dû passer plusieurs points de contrôle
00:55:34 et ont été découragées pour la plupart.
00:55:36 Ici, vous pouvez le voir sur le côté des barrières
00:55:39 qui ont été positionnées très loin de cette chaussée,
00:55:42 de la chaussée sur laquelle passait le président de la République tout à l'heure
00:55:47 en remontant en direction de l'Arc de Triomphe.
00:55:50 Une distance entre le public et la cérémonie.
00:55:54 Un bon nombre de personnes qui sont venues ici et qu'on a pu rencontrer
00:55:58 nous disaient être déçus de cette distance qui a été mise en place
00:56:02 entre la cérémonie et les populations qui sont venues pour cette commémoration du 8 mai 45.
00:56:09 Un dispositif très important, mais qui a posé problème
00:56:12 pour les personnes qui voulaient venir pour participer à cette cérémonie.
00:56:16 Merci beaucoup Sarah Varney pour ces précisions
00:56:19 et merci à Laura Lestrade qui vous accompagne aujourd'hui sur les Champs-Elysées.
00:56:23 Dans le reste de l'actualité, les personnes séropositives vont désormais pouvoir intégrer l'armée.
00:56:27 C'est ce qu'a annoncé ce matin le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
00:56:30 L'arrêté sur proposition de Gérald Darmanin sera publié dans les jours qui viendront
00:56:34 et s'appliquera à la gendarmerie, aux sapeurs-pompiers ainsi qu'à l'ensemble des forces armées.
00:56:40 Jean-Michel Aulas et l'Olympique lyonnais, c'est terminé.
00:56:44 Le club a annoncé le départ de son président ce matin.
00:56:47 Jean-Michel Aulas occupait ses fonctions depuis 1987, soit depuis 36 ans maintenant.
00:56:51 Grâce à lui, l'OL a retrouvé la Coupe d'Europe et a notamment obtenu 7 titres de champion de France.
00:56:56 C'était entre 2002 et 2008.
00:56:58 Il sera remplacé par John Textor, l'américain qui a racheté le club rhodanien au mois de décembre dernier.
00:57:04 Et enfin, après un long week-end de festivité pour le coronement du Charles III,
00:57:08 que vous avez pu suivre sur CNews, c'est un jour férié au Royaume-Uni
00:57:11 qui est consacré notamment aux bénévolats.
00:57:14 Les précisions sur place de nos envoyés spéciaux, Régine Delfour et Sacha Robyn.
00:57:17 Aujourd'hui, c'est le troisième jour des festivités pour le couronnement du roi Charles III et de la reine Camilla.
00:57:23 C'est un banc collidé, c'est-à-dire que c'est un jour férié.
00:57:26 Les britanniques sont invités au Big Help, c'est-à-dire aux bénévolats.
00:57:30 Ils doivent se rapprocher de différentes associations caritatives.
00:57:33 La plupart des britanniques avec lesquelles nous avons pu échanger nous ont confié qu'ils allaient se reposer aujourd'hui.
00:57:39 Hier, il y avait le Big Lunch, ce sont ces grands piquenics dont le but est de créer un lien social.
00:57:47 Et ce concert à Windsor le soir où plusieurs personnalités se sont produites,
00:57:52 notamment Lionel Richie a noté cet hommage du prince William envers son père,
00:57:57 où il lui a témoigné toute sa fierté.
00:58:00 Il a eu aussi ses mots pour sa grand-mère, qui là où elle est, doit être très fière de son fils.
00:58:06 Le point d'orgue était samedi lors de la cérémonie du couronnement du roi Charles III et de la reine Camilla,
00:58:13 où des milliers de personnes ont assisté au couronnement via les écrans géants sous une pluie battante.
00:58:20 Et voilà pour ce tour de l'actualité à 13h sur CNews.
00:58:23 Tout de suite, la suite de vos débats, c'est toujours avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:58:26 Et oui, toujours merci à vous aussi pour l'instant avec les invités.
00:58:31 Alors, on a suivi ce matin la cérémonie très officielle.
00:58:35 Sur les Champs-Elysées, il y a un second temps.
00:58:38 Gauthier, ce sera à Lyon, ce sera tout à l'heure à suivre sur CNews.
00:58:42 Là encore, sous très haute surveillance, sécurité, etc.
00:58:45 Avec quand même un élément autour de la CGT.
00:58:48 Racontez-nous ce qui s'est passé.
00:58:49 Oui, alors vous savez que la préfecture du Rhône a fait le choix d'interdire tout rassemblement
00:58:53 dans une zone très large autour de la prison de Montluc,
00:58:56 là où Emmanuel Macron va rendre hommage à Jean Moulin, là où Jean Moulin a été torturé par Klaus Barbie.
00:59:02 Et hier, la CGT a déposé un référé demandant à la justice de casser cette interdiction préfectorale,
00:59:09 comme la justice l'a fait par exemple à Paris lors de la finale de la Coupe de France au Stade de France,
00:59:15 où des arrêtés préfectoraux ont été pris à ce moment-là pour interdire les mobilisations, les manifestations, les rassemblements.
00:59:21 Et là, la justice avait donné tort à la préfecture et raison au syndicat.
00:59:25 Il se passe exactement l'inverse à Lyon, puisque là, la justice a donné raison à la préfecture du Rhône,
00:59:31 au grand désarroi de la CGT. Il n'y aura donc pas de comité d'accueil, de manifestation aux abords de la prison de Montluc
00:59:38 pour accueillir le chef de l'État. La justice a pu juger que ce n'était pas forcément de bon ton
00:59:43 de venir actionner des casseroles à quelques encablures de là où Jean Moulin a été torturé en cette journée si particulière qu'elle lui met.
00:59:51 La ville de Lyon, baptisée capitale de la résistance par le général de Gaulle,
00:59:56 Emmanuel Macron s'y rendra dans une petite heure. Une visite symbolique, vous l'avez dit, sur les lieux où Jean Moulin avait coordonné
01:00:04 et organisé véritablement le mouvement avant d'être incarcéré par les nazis.
01:00:08 L'élu sans résistance français avait été écroué dans cette fameuse prison que visitera donc le chef de l'État.
01:00:13 Il est évident, mais j'allais dire presque encore plus dans ce lieu-là, Philippe, que s'il y avait franchement une forme de contestation,
01:00:20 ça serait presque une forme de blasphème, j'allais dire.
01:00:25 Oui, c'est presque une forme de blasphème ou de sacrilège.
01:00:27 Puisqu'on est sur le sacré que Jean Moulin, c'est l'image même du sacrifice, je trouve qu'il y aura une forme de blasphème.
01:00:35 Je trouve qu'il y a un moment où il faut savoir quand même encore faire séparer les choses.
01:00:40 Si on n'arrive pas, là c'est vraiment...
01:00:42 À qui vous le dites ? Aux syndicats qui ne savent pas le faire ?
01:00:44 Oui, là en l'occurrence. Et pourtant j'ai vraiment soutenu ce mouvement social.
01:00:47 Mais je trouve que là, on ne sait plus faire la séparation entre ce qui relève...
01:00:52 Jean Moulin, c'est quand même notre grand héros national, enfin un des grands héros du XXe siècle.
01:00:57 C'est le discours de Malraux lors de son entrée au Panthéon.
01:01:01 C'est une figure considérable pour le pays au XXe siècle.
01:01:05 Donc qu'il lui soit rendu hommage le jour...
01:01:07 C'est mort aussi.
01:01:08 Bien sûr. Et puis derrière Jean Moulin, il y avait toute l'armée des ombres, comme l'avait dit Malraux.
01:01:13 Il ne faut pas les syndicats. C'est un syndicat.
01:01:17 Vous dites l'armée des ombres, ça me fait penser, parce qu'il faut lui rendre hommage à Daniel Cordier, alias Caracalla.
01:01:23 C'est un livre magnifique qui raconte la vie de cet homme.
01:01:27 Un livre dont la lecture devrait être obligatoire à l'école.
01:01:29 Qui est une grande histoire de la résistance, en fait, vue de l'intérieur.
01:01:32 Je rappellerai pour ceux qui l'ignorent, que le successeur de Jean Moulin, ça a été un syndicaliste de la Confédération française des travailleurs chrétiens, Georges Bidot.
01:01:39 Exactement.
01:01:40 Faites bien de le rappeler.
01:01:41 Ça ne fait pas tellement avancer le débat, mais faites bien de le rappeler.
01:01:44 Respectons cette union qu'il y a eu dans la résistance.
01:01:47 Mais comment vous pouvez dire, pardonnez-moi, dans un pays avec autant de fractures, respecter cette union ?
01:01:51 Je crois que le mot "union", "communion", dans notre pays, ne veut plus dire grand-chose, je vous assure.
01:01:55 Ou alors c'est factice. On croit qu'on est rassemblés derrière nos écrans télévisés, derrière ces moments-là.
01:02:00 Évidemment, on porte tous au cœur. C'est cicatrice à travers.
01:02:03 À la fois, il y a des grosses fractures, elles sont nombreuses, mais à la fois, on voit que quand même, la très grande majorité ne va pas suivre, ne va pas approuver des casserolades, là où Jean Moulin a été torturé.
01:02:14 Oui, vous avez raison.
01:02:15 C'est une petite minorité très agitante.
01:02:18 Ça s'appelle le bon sens, non ?
01:02:19 Ça s'appelle l'honneur, oui.
01:02:20 On a encore la décence.
01:02:22 Il y a aussi l'honneur, qui est une des valeurs perdues, et qui, dans ces syndicats qui appellent à manifester, à ce qu'on leur commémore ceux qui se sont tus et qui sont morts de ce silence pour sauver la France, en manque cruellement aussi, malheureusement.
01:02:36 Parce que c'est encore des valeurs qui sont, des définitions qu'on a oubliées.
01:02:39 Sonia, il y a au moins deux syndicats. Il y a la CGT, qui avait donc déposé ce référé pour essayer de casser l'arrêté préfectoral, et il y a Force Ouvrière.
01:02:46 Et on a entendu des responsables de Force Ouvrière tenter un parallèle et tenter d'invoquer la figure de Jean Moulin, et de dire que c'était les Jean Moulin du XXIe siècle.
01:02:56 Mais tenter un tel parallèle, franchement...
01:02:59 On pense qu'Emmanuel Macron ne le fera pas, mais il va prendre la parole.
01:03:02 Attention à ce que lui aussi ne joue pas au jeu de la commémoration, instrumentalisation.
01:03:07 Là, il ne peut pas y avoir pire.
01:03:09 Il ne faut pas qu'il y ait de récupération.
01:03:11 Aucune.
01:03:12 Il faut que cette vidéo...
01:03:13 C'est étonnant qu'il n'y en ait pas.
01:03:14 Ça vous étonne qu'il n'y en ait pas ?
01:03:15 Ça serait étonnant qu'il n'y en ait pas de la part d'Emmanuel Macron.
01:03:17 À chaque événement historique, il en a fait plus ou moins.
01:03:19 Il en a fait.
01:03:20 Mais il en a toujours fait.
01:03:21 Mais là, ce serait un grand écart quand même qui virait au flacage.
01:03:24 Autant on critique l'extrême gauche quand il déshonore des jours qu'il faut sacraliser, autant on critiquerait Emmanuel Macron s'il fait de la récupération bas de gamme sur un événement dont il ne sera jamais à la hauteur.
01:03:35 Après, on peut aussi s'interroger sur le fait qu'on n'ait pas eu au niveau du gouvernement ce devoir de mémoire, ce devoir de transmission, ce devoir d'entretenir, de sacralité.
01:03:45 La sacralité, ce n'est pas un grand mot, mais vous reprenez tout, en fait, on a eu de cesse.
01:03:51 Mais il ne faut que ça commémorer, Naïma.
01:03:53 Comment François Hollande, Nicolas Sarkozy, c'est une commémorée aiguë qu'ils ont fait.
01:03:58 Le parcours mémoriel, il l'a même théorisé.
01:03:59 Oui, mais alors moi, quand je parle de transmission de parcours, je parle aussi à tous les niveaux. Il n'y a pas que ces moments-là où effectivement on commémore, on vient en famille, etc.
01:04:09 Il y a tout au long, l'éducation nationale, la transmission de nos enfants du passé.
01:04:15 C'est par exemple, moi je ne suis pas assez commémoré le jour où il commémore.
01:04:17 Par exemple, ce qu'a dit Philippe, il est très important.
01:04:20 Moi, j'ai lu, quand j'étais à Mines, par l'école, l'histoire de France et certains livres qui étaient extrêmement importants dans cette histoire.
01:04:29 Allez voir aujourd'hui ce que lisent les enfants.
01:04:31 Cimenter un pays, on parle d'unité.
01:04:35 Pourquoi je ne veux pas, Naïma, vous avez raison, je veux parler de fracture.
01:04:38 Cette unité, elle se fait par un fil conducteur et d'une perdue unité.
01:04:41 Vous êtes dans un moment où on déconstruit l'histoire parce qu'on se dit, et c'est vrai, il y a des périodes tragiques dans notre histoire qu'il vaut mieux ne pas les montrer, qu'il vaut mieux les cacher ou les désexpliquer.
01:04:49 Mais c'est ça notre drame, Philippe Guibert.
01:04:51 On va déboulonner, on va enlever des plaques communautaires, fustelles en hommage à des personnes qui représentent des pachons, mais il faut expliquer.
01:05:01 C'est ça qu'on a plus dans notre pays.
01:05:03 La vraie pédagogie, vous voyez, pas la pédagogie qu'on nous voit matin, midi, soir dans la politique.
01:05:08 Oui, je suis d'accord avec vous, mais j'ai le sentiment aussi que la figure de Jean...
01:05:12 Vous avez un temps de parole rallongé là.
01:05:15 J'avais le sentiment, peut-être à tort, que la figure de Jean Moulin, la résistance à la deuxième guerre mondiale était quand même...
01:05:22 Nous sommes dans des figures conspirituelles.
01:05:23 ... mais pas ce qui est le plus mal enseigné.
01:05:25 Prenez Bonaparte.
01:05:26 Voilà, Philippe, est-ce que c'est enseigné aujourd'hui ?
01:05:28 Prenez Bonaparte.
01:05:29 Bonaparte.
01:05:30 Il a fallu faire un hommage, c'est un casse-tête.
01:05:31 Bonaparte ou Napoléon ?
01:05:32 Napoléon, pardonnez-moi.
01:05:33 Bonaparte ou Napoléon, pardonnez-moi.
01:05:36 La résistance, elle est enseignée, mais mal enseignée, malheureusement.
01:05:39 On aurait pu le commémorer, lui rendre hommage, on n'a rien fait, c'était en quatre minutes.
01:05:43 On va voir ce qui va se passer déjà à Lyon dans quelques instants.
01:05:46 On a le passé, j'ai l'impression qu'on a le passé un peu...
01:05:51 On vous arrête plus, vous.
01:05:52 Comment ?
01:05:53 On vous arrête plus sur l'histoire.
01:05:54 Oui, mais...
01:05:55 En fait, oui, on va parler d'actualité, on reviendra sur ce sujet.
01:06:01 Je savais, je t'ai dit que j'avais raison.
01:06:02 Dans quelques instants.
01:06:03 Alors, des députés LR.
01:06:04 Alors là, je vais vous donner l'exemple parfait du contre-temps dans la vie.
01:06:09 Quand ça ne marche pas, il faut que vous proposiez la même chose.
01:06:13 C'est quand même incroyable.
01:06:15 Alors, député LR qui milite pour un référendum d'initiative partagée sur l'immigration,
01:06:19 procédure prévue, il est vrai, par la Constitution, mais dont la mise en œuvre reste très difficile,
01:06:23 voire totalement impossible.
01:06:25 Regardez ce sujet de Sarah Fetzary, on en parle juste après.
01:06:29 Les députés LR Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont ne veulent pas du report de la loi immigration
01:06:35 et indiquent vouloir déposer une demande de référendum d'initiative partagée sur l'immigration.
01:06:40 La politique des quotas n'est pas à la hauteur du défi migratoire.
01:06:43 Il faudrait passer d'une immigration familiale subie, sous-qualifiée,
01:06:47 à une immigration de travail choisie, surqualifiée.
01:06:50 Le chaos migratoire s'installe progressivement dans le quotidien de nos concitoyens.
01:06:54 Le report du projet de loi constitue une démission politique majeure.
01:06:57 Mais l'appel au peuple ne séduit pas l'opposition.
01:07:00 Ça ressemble un petit peu à un coup de com' désespéré de la part des collègues LR.
01:07:06 Beaucoup ne savent plus où ils habitent.
01:07:08 On croit pas les républicains, tout simplement, ils ont été au pouvoir, ils n'ont rien fait.
01:07:14 L'affaire est délicate. Jusqu'ici, aucune demande de RIP n'a pu aboutir.
01:07:18 Les deux dernières, portées par la gauche contre la réforme des retraites,
01:07:22 ont été retoquées par le Conseil constitutionnel.
01:07:25 C'est pas par un référendum qu'on va régler les problèmes auxquels on est confrontés.
01:07:28 Il faudra savoir quelle nature de questions on va poser.
01:07:31 Et quand vous avez des problèmes de délinquance, de violence, de maîtrise des flux migratoires,
01:07:34 de ghettoïsation, de ségrégation, c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
01:07:39 Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l'Assemblée,
01:07:43 a tendu la main aux républicains sur l'immigration en appelant à un compromis.
01:07:48 Elle avait aussi écarté l'hypothèse d'un référendum demandé par la droite.
01:07:53 Que vous dire sur les députés LR ?
01:07:56 Que dire ? Ils sont très avantiques en répartition.
01:07:59 Déjà, ce référendum d'initiative partagée, on rappelle à nos téléspectateurs
01:08:02 que deux demandes de référendum d'initiative partagée viennent d'être retoquées par le Conseil constitutionnel.
01:08:06 Que ça n'a jamais abouti, que le Conseil constitutionnel en a validé un, effectivement,
01:08:10 celui sur l'aéroport de Paris, qui n'a pas trouvé les 10% de signature,
01:08:14 puisqu'il faut 10% du corps électoral français, donc 5 millions de signatures,
01:08:17 pour que la procédure soit lancée. Donc ça n'a aucune chance d'aboutir.
01:08:21 Donc pourquoi est-ce qu'Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont font cela ?
01:08:25 Parce qu'ils marchent pour eux, ces deux hommes-là. Ils ont fracturé les Républicains.
01:08:28 C'est eux qui ont fracturé les Républicains sur les retraites.
01:08:31 C'est évidemment Aurélien Pradié en tête.
01:08:33 Donc là, il est en train de faire ce qu'il a fait sur les retraites, sur l'immigration.
01:08:36 C'est-à-dire que c'était à peu près le dernier sujet sur lequel on n'avait pas de division.
01:08:39 Une division clinquante.
01:08:41 Partez de la politique politicienne. Un référendum sur ce sujet, on est tous d'accord,
01:08:44 normalement, il en faudrait.
01:08:45 Mais vous avez vu la réaction déjà de Gérard Archer aussitôt, président du Sénat,
01:08:48 qui a dit "ça n'a aucune chance d'aboutir".
01:08:50 Et qu'est-ce qu'ils disent dans leur tribune, dans le JDD ? Ils sont opposés au COTA.
01:08:53 Plus vous dites aux Français "ça n'a aucune chance d'aboutir", et vous vous dites "vous faites respirer la démocratie".
01:08:58 Non, non, non, mais cette forme, le RIP ne marche pas.
01:09:01 Mais par contre, un référendum, à un moment, le président de la République doit sentir,
01:09:05 doit prendre conscience et écouter le peuple.
01:09:08 Et sur cette question-là, qui est une question majeure pour les Français,
01:09:12 effectivement, faire un référendum qui dépend de lui.
01:09:15 D'autant qu'on connaît les résultats.
01:09:16 Voilà, sondage après sondage, on sait ce qu'une majorité de Français veut sur l'immigration,
01:09:20 plus de fermeté, et maintenant, presque c'est transpartisan,
01:09:23 quels que soient les courants politiques des citoyens à qui on pose action.
01:09:26 Donc moi, ma question, à quoi ça sert de poser une question à laquelle vous avez une réponse ?
01:09:29 Parce qu'ils n'ont pas envie de cette réponse-là, justement.
01:09:31 Les élites ne veulent pas cette réponse.
01:09:33 Alors on refait ma speech, on s'assoit dessus.
01:09:36 De toute façon, quand ils vont faire un référendum en 2005 et que c'est leur "à l'épargne",
01:09:39 ils ne sont pas si outres. On le sait, c'est pour ça qu'ils ne font plus de référendum.
01:09:41 Ils connaissent les réponses d'avant, s'ils n'en veulent pas.
01:09:43 C'est vrai que ça fait 15, 20 ans.
01:09:45 Ah bah oui, mais ils s'en foutent.
01:09:46 Et ça se rend fort ces dernières années qu'il y a 60 à 70% des Français qui veulent stopper l'immigration.
01:09:52 Alors après, ils stoppaient l'immigration.
01:09:55 Ils trouvent qu'il y a trop d'immigrés, ils trouvent qu'il faut stopper l'immigration.
01:09:59 Non, non, c'est mesuré tous les ans, dans le barreau d'un institut très officiel du Cévi-Pof.
01:10:04 Je crois que ce n'est plus un sujet clivant, ni du tout tabou chez les Français,
01:10:07 ça le reste chez une partie des journalistes et une partie de la classe politique,
01:10:10 c'est ça ce qui est terrible, une forme de distorsion entre ce que vivent la plupart des Français
01:10:14 et souvent de classes moyennes, comme l'appelle le géographe Christophe Guillouis,
01:10:18 les appels, pardonnez-moi, sont les dépossédés, et qui se dit, culturellement, économiquement.
01:10:22 Vous vous rappelez du discours d'Elisabeth Borne ?
01:10:24 Ils sont parfois eux-mêmes fils et filles d'immigrés.
01:10:26 Quand Elisabeth Borne recule sur la loi immigration, elle dit,
01:10:29 la loi immigration va être présentée en septembre prochain pour ne pas fracturer les Français.
01:10:33 Mais on avait fait un sondage ce jour-là, c'est S1 pour CNews, plus de 80% des Français demandaient…
01:10:38 C'est ça, la majorité !
01:10:39 Exactement, c'est ça, la vérité, parce qu'il y aurait un risque de perdre l'aile gauche menée par Sacha Houlier
01:10:44 si vous droitisez trop le texte.
01:10:46 L'aile gauche menée par Sacha Houlier, vous vous rendez compte de me dire même ?
01:10:49 Les intérêts du pays, à quoi ils tiennent ?
01:10:52 Ils sont à un ou deux députés près, ils n'ont pas de majorité absolue, donc forcément…
01:10:56 Quand il y a 80% des Français qui demandent une loi, là le gouvernement recule,
01:11:01 et quand il y a 70% des Français qui sont opposés à une loi, là le gouvernement passe en force.
01:11:06 Et après vous vous interrogez, c'est une crise démocratique.
01:11:08 Oui, oui. Après, une fois qu'on a dit ça, un référendum, ça doit passer par un projet de loi,
01:11:13 qui est soumis, que ce soit un référendum d'initiative partagée ou un référendum d'initiative présidentielle.
01:11:19 Il faut qu'il y ait un texte de loi qui soit soumis au vote, et que dire…
01:11:22 Philippe, un exemple de question, parce que souvent on nous dit "alors mais qu'est-ce que vous poseriez comme question ?"
01:11:26 Mais par exemple, sur ce projet de loi, on peut poser la question aux Français,
01:11:29 "est-ce que vous êtes d'accord pour régulariser ces sans-papiers dans les métiers sous tension ?
01:11:33 Êtes-vous d'accord ?
01:11:34 Alors, je précise quand même, parce qu'il y a un truc qui est vicieux,
01:11:37 c'est que l'article 11 de la Constitution, pour faire entrer l'immigration, il faut jouer sur les mots.
01:11:41 C'est-à-dire qu'il faut que vous donniez à votre texte de loi sur l'immigration,
01:11:45 une dimension économique et sociale très forte.
01:11:48 Il y a la question du droit du sol qui pourrait être posée.
01:11:50 Oui, mais non justement, parce que le droit du sol, ce n'est pas une question économique.
01:11:54 Dans l'article 11, vous n'avez pas…
01:11:56 En fait, on a les mains, les poings, les pieds…
01:11:58 Je peux vous lire l'article 11, mais il ne rentre pas, le droit du sol, vous ne pouvez pas faire…
01:12:03 Pourquoi ça va rentrer ?
01:12:04 Vous pouvez faire un référendum sur les quotas, par exemple,
01:12:07 parce qu'au quota, vous dites que l'immigration de travail, c'est un sujet économique.
01:12:10 Voilà, c'est ça.
01:12:11 Donc ça, vous pourriez faire un référendum.
01:12:12 Pourquoi vous n'apposez pas l'action sur les métiers sous tension ?
01:12:14 On peut légitimement penser qu'on peut demander aux Français leur avis sur le droit du sol
01:12:19 ou sur le droit du sol en expliquant ce que c'est.
01:12:21 Ça, ça ne me paraît pas.
01:12:22 Et qu'on n'aille pas me dire que la Constitution l'empêche.
01:12:24 Ben si !
01:12:25 Mais alors, est-ce qu'on corrobore la Constitution ?
01:12:28 Si un gouvernement veut poser une question aux Français, la Constitution ne lui interdit pas de la poser.
01:12:34 Si !
01:12:35 Non, je suis désolé.
01:12:36 Si un gouvernement veut poser une question aux Français, ce n'est pas la Constitution qui empêche le gouvernement…
01:12:43 Non, non, non, le champ du référendum…
01:12:44 Après, la force de la réponse, c'est autre chose.
01:12:48 Mais poser une question aux Français, alors là, ce n'est pas la Constitution qui l'interdit.
01:12:53 Ensuite, la suite légale, si les Français vont dans un sens, c'est de déposer un projet de loi au Parlement.
01:13:01 Ce n'est pas compliqué.
01:13:02 L'article 11 de la Constitution a été fait pour, et ça date du général de Gaulle, ça a été réformé par Jacques Chirac,
01:13:07 ça a été fait pour délimiter le champ du référendum.
01:13:09 Mais c'est incroyable.
01:13:10 Et pour que…
01:13:11 D'accord, mais Philippe, on a créé un rift, on peut créer un rift.
01:13:14 C'est notre Constitution.
01:13:15 Elle peut être élargie, d'accord, mais enfin, elle peut être aussi révisée, elle peut être réformée.
01:13:19 Il faut faire un référendum sur le référendum dans la Constitution.
01:13:23 Mais, Sonia, vous parliez à l'instant de la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension.
01:13:30 Mais même sur ce point-là, il y avait division chez LLR.
01:13:32 Parce que vous savez, le texte, quand il a été une nouvelle fois repoussé, il sortait de la commission du Sénat.
01:13:37 Il allait aller dans l'hémicycle.
01:13:38 Et au début, les sénateurs étaient très opposés à cette mesure, à commencer par leur patron Bruno Retailleau.
01:13:42 Mais vu que Gérald Darmanin, en commission, a accepté de durcir considérablement les clauses pour être régularisés
01:13:49 quand on est travailleur dans des métiers en tension, c'est sorti de la commission avec un relatif consensus.
01:13:55 Et les sénateurs LR, quand vous discutez avec eux, s'apprêtaient plutôt à voter ce texte.
01:13:59 Et on sait qu'il y a le MEDEF aussi.
01:14:01 Les LR sont plutôt proches du MEDEF.
01:14:02 Et le MEDEF réclame cette régularisation.
01:14:04 Donc, sur une question aussi essentielle que celle-ci, il y a plusieurs lignes chez les Républicains.
01:14:08 Donc, l'immigration, c'était encore une fois le dernier champ, le dernier sujet où on avait l'impression qu'ils étaient plus ou moins uniques.
01:14:13 En fait, ils sont divisés sur tout, sur absolument tout.
01:14:16 Le problème, c'est que vous pouvez faire ce que vous voulez.
01:14:17 Un référendum des lois, vous faire ce que vous voulez, ça ne changera strictement rien.
01:14:20 Parce qu'en ce moment, à l'Union européenne, vous avez le pacte de migration et d'asile qui est en train de se voter.
01:14:24 Et le pacte de migration et d'asile, qu'est-ce qu'ils disent ? Qu'est-ce qu'ils vont dire ?
01:14:27 On n'a pas notre souveraineté sur l'immigration.
01:14:28 Ah ben non, parce que le pacte de migration et d'asile de la présidente de la Commission explique que ça va être une compétence de l'Union européenne et plus des États,
01:14:35 et qui va être contrôlée par des experts et par des ONG.
01:14:38 Vous voyez ce que ça veut signifier.
01:14:39 En revanche, le paradoxe de tout ça, c'est qu'on limite le champ du référendum, mais qu'on pourrait faire un référendum sur la primauté du droit national par rapport au droit européen.
01:14:48 Tant qu'on ne règle pas ça, on peut faire tout ce qu'on veut, ça ne changera rien.
01:14:50 Juridiquement, pour le moment, ça rentrerait parfaitement dans l'article 11.
01:14:54 De toute façon, avec tous les traités et les lois qu'on a signés, le droit d'entrée et d'installation est avec une injonction en termes de droit.
01:15:01 C'est-à-dire que la personne qui vient en France d'une manière irrégulière, on va dire les choses comme ça, elle a tous les droits autant qu'un Français ou un étranger régulièrement en France.
01:15:11 Et c'est cette pression migratoire qui pose problème.
01:15:13 Aujourd'hui, la loi d'Allô notamment, ça pose un problème parce que même dans le cadre de la loi d'Allô où les personnes modestes sont prioritaires,
01:15:21 elles ne sont plus prioritaires puisque le migrant qui arrive, il y a une injonction à l'héberger.
01:15:26 Donc il y a un vrai problème.
01:15:28 Juste Patrick Stefanini qui connaît bien ces questions, il était l'invité ce matin de la matinale de CNews.
01:15:34 On peut penser notamment que le fait de subordonner les aides sociales, certaines aides sociales à une ancienneté de présence en France de 5 ans,
01:15:48 réduira la mécanique de pompe aspirante, c'est l'expression qu'utilisent les deux parlementaires dans leur tribune,
01:15:55 qui fait qu'un certain nombre d'étrangers viennent en France parce qu'ils savent qu'ils auront une couverture sociale exceptionnelle.
01:16:01 Je confirme que la France se distingue des autres pays européens par un recours important à une immigration extra-européenne et peu qualifiée.
01:16:10 Et en effet, d'un point de vue économique, il serait préférable de changer cela.
01:16:15 Est-ce qu'on peut dire un mot sur Gérald Darmanin quand même ?
01:16:18 Il est dans une situation exceptionnelle, c'est-à-dire qu'il a fait beaucoup de bruit pendant un temps.
01:16:23 On parlait de lui à Matignon.
01:16:25 Je pense que Matignon s'est définitivement éloigné pour Gérald Darmanin.
01:16:29 C'est un peu, à droite notamment, une éternelle déception pour les députés et les sénateurs LR qui se disent qu'il est quand même pas mal Gérald Darmanin et qui sont souvent déçus.
01:16:38 Il y a quand même trois faits qui se sont produits dans un temps très ramassé, défavorable à Gérald Darmanin.
01:16:44 Évidemment la crise diplomatique qu'il a déclenchée avec l'Italie.
01:16:47 Évidemment, alors ce n'est pas de son fait, mais sa loi immigration qui est une nouvelle fois repoussée.
01:16:53 Et ce qui s'est passé à Mayotte, l'échec total de cette opération très mal guiselée, très mal préparée.
01:16:59 De la veux même, on me l'a confiée en off de l'entourage du président de la République.
01:17:03 Vous avez des off de l'entourage ? Vous avez vu comme à la réunion ?
01:17:09 Petit scarabée à dire la version.
01:17:11 Il y a le bras long.
01:17:13 Est-ce qu'on peut en revenir sur la pompe aspirante de M. Stéphane ?
01:17:16 Allez-y.
01:17:17 Dire que c'est la pompe aspirante des aides sociales qui est le premier facteur d'attractivité de l'immigration.
01:17:25 Moi je suis très frappé en ce moment par exemple.
01:17:27 La Tunisie est en pleine crise, crise économique, sociale, politique.
01:17:31 Et c'est ce qui explique entre autres qu'il y a 40 000 migrants qui sont arrivés en Italie.
01:17:36 Ce n'est pas de la faute de Mme Mélanie en tant que telle.
01:17:38 Mais c'est vrai qu'en revanche, le discours de Mme Mélanie et les mesures qu'elle a prises n'ont aucune efficacité
01:17:44 quand il y a un désir aussi puissant d'émigrer.
01:17:48 Ceux qui au péril de leur vie vont traverser la Méditerranée, ils le feront quoi qu'il arrive.
01:17:53 Exactement Sonia.
01:17:55 Mais là c'est très intéressant.
01:17:56 On est en train d'acter d'une impuissance en réalité par rapport à ce qui va se passer les prochaines années.
01:18:01 Immigration économique, réfugiés politiques, immigration climatique.
01:18:07 En fait on est impuissant.
01:18:08 Par rapport à cette petite loi, qu'est-ce qu'il va faire que des marées humaines,
01:18:12 que des gens qui risquent leur vie restent chez eux ?
01:18:14 Absolument. C'est ça la vraie question en fait.
01:18:17 Aujourd'hui la seule politique que je trouve raisonnable, ça serait d'aider la Tunisie.
01:18:23 Et c'est là de développer un pays en fait. On les aide depuis des années Philippe.
01:18:27 Le problème c'est qu'on n'a pas de contrôle et d'évaluation de ce qui est donné.
01:18:30 Et que ça va vraiment aux populations.
01:18:32 Dans les mauvaises poches.
01:18:33 Mais exactement concernant les EQTF.
01:18:35 Si on conditionnait par rapport aux aides, Sonia,
01:18:38 si on conditionnait par rapport aux aides les EQTF en disant
01:18:41 "Vous ne voulez pas donner des laissés-passer consulaires, et bien vous arrêtez les aides".
01:18:47 Mais c'est toujours pareil, on est colonisés par une espèce de puissance, par des tabous.
01:18:51 Et c'est ça notre problème.
01:18:52 Les passeurs, ces pays-là savent très bien qui sont ces passeurs.
01:18:55 Ça pourrait être à eux de les identifier et de les arrêter.
01:18:59 Donc il y a des solutions, mais le problème c'est qu'on reste un peu...
01:19:01 Ils sont politiques.
01:19:02 Et le problème c'est que c'est les juridiques qui ont pris le pouvoir.
01:19:05 Et qu'on est soumis aux juridiques.
01:19:06 Mais attention parce que ça c'est terrible.
01:19:08 Là la fracture, la crise démocratique...
01:19:10 Sauf que la pression migratoire aujourd'hui...
01:19:12 Parce que donc, on n'a plus notre souveraineté sur ce sujet, c'est décidé au niveau européen.
01:19:15 Et en plus c'est même pas décidé parce que vu ce qui va se passer,
01:19:18 et comme vous dites, au péril de leur vie, ces femmes, ces hommes, et parfois ces enfants...
01:19:21 Ce que je voudrais juste dire à Philippe, c'est que l'État-providence aujourd'hui ne peut plus...
01:19:25 Je crois que les Franceurs ont conscience.
01:19:27 C'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a une pression telle que c'est plus possible.
01:19:31 C'est pour ça que le Danemark a complètement changé sa loi.
01:19:34 Danemark, la chance est trop nombreuse.
01:19:36 Non mais à quel moment tu t'arrêtes ? Parce que c'est pas possible.
01:19:38 Olivier Véran, quelqu'un pour Danemark remarqué.
01:19:40 On n'a pas assez de logements, on n'a pas assez d'aides sociales.
01:19:43 Aujourd'hui la pression au niveau département, elle est vraiment...
01:19:46 Pour vous, c'est une question de nombre.
01:19:48 Mais il y a un malaise quand même de la part du gouvernement.
01:19:50 Il y a un malaise. Olivier Véran se rend au Danemark,
01:19:53 il fait une vidéo sur les réseaux sociaux, sur Twitter notamment,
01:19:56 et on ne comprend pas à la fin de sa vidéo s'il est pour ou contre le modèle danois.
01:20:00 Il est en même temps, on ne comprend rien.
01:20:01 Et ce que vous disiez Sonia, ça avait été dit par Nicolas Sarkozy devant le Medef,
01:20:04 que la grande vague migratoire n'avait pas encore eu lieu.
01:20:07 Et puis à un moment donné, il faut arrêter de déstabiliser des pays
01:20:12 sur des visions qui sont très européistes et européennes,
01:20:15 sans voir une réalité du fonctionnement des pays.
01:20:18 S'il vous plaît, sujet important va marquer une pause,
01:20:20 je voudrais qu'on s'arrête sur deux choses,
01:20:22 par rapport à ces accidents de route tragiques, mortels,
01:20:25 à la fois l'homicide routier.
01:20:26 Il y a des familles qui ne supportent plus.
01:20:29 Et moi, ça a été une véritable leçon,
01:20:31 parce que souvent dans les médias, on dit homicide.
01:20:33 C'est la réalité, on dit involontaire.
01:20:35 Même le mot, il ne le supporte plus.
01:20:37 Et les associations vous disent, vous n'avez pas conscience
01:20:40 des drames et des dégâts que vous effectuez vous-même,
01:20:43 quand vous prononcez ce mot.
01:20:44 Yannick Allénaud, mais aussi par exemple dans l'affaire Palmade,
01:20:48 justement Gérald Darmanin avait évoqué ce sujet,
01:20:51 transformer l'homicide involontaire en homicide volontaire.
01:20:54 Et puis la déshumanisation, justement, la procédure,
01:20:56 quand vous perdez quelqu'un dans ces circonstances,
01:20:58 Yannick Allénaud en parle très bien.
01:21:00 On va justement lire, puisqu'il a donné un grand entretien
01:21:04 aux Parisiens et aux Figaro, des extraits tout à l'heure.
01:21:06 À tout de suite.
01:21:07 Merci d'être avec nous.
01:21:12 Un an après la mort de son fils,
01:21:14 le chef Yannick Allénaud lance, ou plutôt relance,
01:21:17 son combat contre ceux qu'il appelle les meurtriers de la route.
01:21:20 Il témoigne à la fois de l'importance de changer la loi
01:21:24 sur ce sujet dans ce domaine,
01:21:26 et puis d'une forme de déshumanisation qui accompagne un tel parcours.
01:21:29 On va en parler, mais tout d'abord les titres.
01:21:31 CNews Info se maille à la Bidi.
01:21:33 Après la traditionnelle cérémonie de la victoire sur les Champs-Élysées,
01:21:40 Emmanuel Macron est en route pour Lyon,
01:21:42 pour cette seconde phase où le président rendra hommage à Jean Moulin.
01:21:45 Le quartier autour de Montluc a été bouclé
01:21:47 et les manifestations dans un périmètre d'un kilomètre
01:21:50 autour du site sont interdites.
01:21:52 D'ailleurs, le recours syndical contre cette interdiction
01:21:55 a été rejeté par le tribunal administratif.
01:21:58 Prenez votre mal en patience si vous rentrez en région parisienne aujourd'hui.
01:22:03 Bisons fûter voie rouge dans le sens des retours sur toute l'île de France.
01:22:07 Sur tout le reste du territoire, les voies sont dégagées,
01:22:09 la circulation est fluide.
01:22:11 Va-t-on vers un nouveau train de sanctions contre la Russie ?
01:22:15 La Commission européenne a soumis vendredi au 27
01:22:18 un onzième paquet de mesures restrictives contre Moscou.
01:22:21 Une nouvelle salve destinée à éviter le contournement des sanctions européennes,
01:22:25 précise l'institution.
01:22:27 Par ailleurs, Ursula von der Leyen se rendra à Kiev mardi
01:22:30 pour rencontrer le président Zelensky.
01:22:32 Ce sera sa cinquième visite depuis le début de l'offensive militaire russe
01:22:36 en février 2022.
01:22:38 Merci à vous, Somaïa Labilit.
01:22:41 En quelques instants, nous serons à Lyon,
01:22:43 où Emmanuel Macron est attendu pour rendre hommage à Jean Moulin.
01:22:47 Périmètre, là encore, très élargi, avec une très grande surveillance,
01:22:52 pas de manifestation possible, évidemment, dans ce périmètre-là.
01:22:56 Et puis, je pense qu'on gardera aussi à l'image,
01:22:58 on va le voir, les cérémonies de ce matin au Champs-Elysées,
01:23:01 là encore, sous haute surveillance,
01:23:03 avec quand même un président très isolé, très bonkérisé.
01:23:07 Vous l'avez vous-même évoqué, Gauthier Le Poitras,
01:23:09 c'est assez particulier, bonkérisé, d'être bonkérisé à l'extérieur.
01:23:12 On va voir les images ce matin.
01:23:15 C'est vrai, c'est quand même...
01:23:18 Je trouve cette image, pour ceux qui se rappellent à la fois...
01:23:23 Peut-être le 14 juillet, mais même le 8 mai,
01:23:25 ça n'a jamais été comme ça, de mémoire, Gauthier.
01:23:28 Non, oui, des Champs-Elysées aussi vides.
01:23:31 Il y a quelques personnes qui ont fait...
01:23:33 On avait eu un témoignage plutôt dans l'émission,
01:23:36 qui ont fait parfois plusieurs centaines de kilomètres
01:23:38 et qui n'ont strictement rien vu,
01:23:40 parce qu'il y a eu un dispositif de sécurité XXL
01:23:43 à la demande de la préfecture de police
01:23:45 pour éviter toute casseroleade.
01:23:46 Et c'est vraiment l'image qui restera de ce matin,
01:23:49 Emmanuel Macron montant et puis descendant des Champs-Elysées,
01:23:52 absolument désert, désert.
01:23:54 Oui, le président qui donnait la sensation
01:23:56 d'être totalement seul, isolé, dans une bulle,
01:23:59 bonkérisé à l'extérieur.
01:24:01 On rappelle aussi ce qui s'est passé au Stade de France.
01:24:03 Il s'est vraiment caché de la foule, caché de la foule
01:24:05 pour éviter les sifflets, les huées et les contestations.
01:24:09 Mais reconnaissons que s'il y avait ces irruptions,
01:24:13 ces manifestations de la contestation,
01:24:15 de la colère de certains,
01:24:17 nous les commenterions sans cesse,
01:24:20 Philippe Guibert, en affirmant que le président subit tout cela.
01:24:23 Et là, on est en train de dire
01:24:25 "mais regardez, il s'isole pour éviter cela".
01:24:27 Donc à un moment, est-ce qu'il y a un juste équilibre
01:24:29 à trouver qui n'est pas évident ?
01:24:31 C'est vrai qu'on a le piège de la trentaine de guignols,
01:24:33 comme vous disiez tout à l'heure,
01:24:35 qui interrompt une manifestation le 8 mai
01:24:39 et qui prend l'image,
01:24:41 et avec l'image qui tourne toute la journée
01:24:43 sur les réseaux sociaux ou sur les chaînes d'info.
01:24:45 Et donc c'est à l'évidence ça
01:24:47 qui a voulu éviter l'Elysée.
01:24:49 En même temps, on est dans un rituel républicain,
01:24:54 enfin national,
01:24:56 qui est complètement désincarné.
01:24:59 Les images qu'on voit sont terribles
01:25:01 parce qu'on a l'impression d'une cérémonie en carton-pâte,
01:25:03 où il n'y a juste des officiels,
01:25:05 et il n'y a plus de public,
01:25:07 il n'y a plus de peuple.
01:25:09 Ce sont des cérémonies sans le peuple.
01:25:11 Et c'est extrêmement étrange et dérangeant.
01:25:13 Et le contraste est terrible
01:25:15 avec le couronnement du roi,
01:25:17 les images qu'on a vues de Londres
01:25:19 ces derniers jours, depuis samedi.
01:25:21 Je suis sûr que vous n'êtes pas finie,
01:25:23 parce que vous dites effectivement
01:25:25 que le peuple est privé de ses festivités
01:25:27 parce qu'il y a 30 personnes qui seraient venues
01:25:29 actionner des casseroles.
01:25:31 Est-ce que vous vous souvenez de ce professeur d'histoire
01:25:33 qui passait sur les Champs-Elysées
01:25:35 un jour où l'armistice était célébré,
01:25:37 je crois que c'était déjà sous Emmanuel Macron,
01:25:39 et un petit groupe de personnes
01:25:41 ont sifflé le président de la République.
01:25:43 Et ce professeur d'histoire
01:25:45 qui a ensuite été interviewé,
01:25:47 qui ne se cachait pas d'être de gauche,
01:25:49 d'être plutôt opposé à la politique d'Emmanuel Macron,
01:25:51 c'était peut-être sous François Hollande,
01:25:53 je pense de mémoire que c'était Emmanuel Macron,
01:25:55 s'est disputé avec ses manifestants
01:25:57 en leur disant "ce n'est pas le moment,
01:25:59 pas aujourd'hui, pas pour une journée d'armicice".
01:26:01 Donc qu'est-ce qui aurait pu se passer
01:26:03 si l'Elysée n'avait pas tout fermé,
01:26:05 tout cadenassé, tout empêché ?
01:26:07 Il se serait peut-être passé la chose suivante,
01:26:09 une majorité de Français
01:26:11 venus pour commémorer ceux qui sont tombés
01:26:13 pour la patrie pendant cette période
01:26:15 de Seconde Guerre mondiale, et pour commémorer
01:26:17 le 8 mai 1945, se seraient peut-être disputés
01:26:19 avec ceux, la trentaine,
01:26:21 pour ne pas dire les quelques,
01:26:23 peut-être même moins de trente, qui seraient venus
01:26:25 actionner des casseroles. Et peut-être qu'il se serait
01:26:27 passé la même chose aussi à Montluc,
01:26:29 quelques dizaines de personnes, même pas,
01:26:31 comme hier devant le siège de Renaissance,
01:26:33 la majorité des Français est privée
01:26:35 de ces commémorations pour une ultra-minorité
01:26:37 qui ne respecte plus rien.
01:26:39 Vous vous rendez compte de ce que vous venez de dire ?
01:26:41 Vous avez parlé de la patrie. Qui parle de la patrie
01:26:43 aujourd'hui ? - Ah bah Gauthier Lebret,
01:26:45 c'est ce que vous dites. - Ah bah Gauthier Le... Non mais...
01:26:47 - Il est aussi jeune, il avait raison. - Mais ça veut dire que derrière...
01:26:49 - La Légion étrangère. - Oui c'est ça.
01:26:51 - Est-ce qu'on parle véritablement
01:26:53 de ce qu'y fait notre nation ?
01:26:55 De nos valeurs,
01:26:57 mais réellement et non pas en affichage ?
01:26:59 Et en fait, ce qui se passe là, politiquement,
01:27:01 c'est que les politiques,
01:27:03 quasiment de tous bords, qui sont dans la communication
01:27:05 permanente et à l'extrême,
01:27:07 payent aussi la communication
01:27:09 permanente et à l'extrême. En fait,
01:27:11 leurs opposants font aussi de la communication.
01:27:13 Il faut pas le regretter. Quand on a
01:27:15 perdu les fondamentaux, quand on va pas
01:27:17 sur le fond, quand on n'ose plus dire...
01:27:19 La patrie, c'est pas un repli sur soi-même,
01:27:21 mais c'est aussi reconnaître ce qu'a
01:27:23 fait le passé, c'est prendre ce qui a été bien
01:27:25 dans le passé et le transmettre au futur.
01:27:27 Mais qui le dit ? Qui le raconte ?
01:27:29 - Et là, c'était l'occasion de fêter la patrie, justement.
01:27:31 - Absolument. - Voilà, il a choisi
01:27:33 son image. C'est ça qui est regrettable.
01:27:35 - On va avoir l'occasion d'en reparler.
01:27:37 Nous serons à Lyon tout à l'heure avec nos journalistes
01:27:39 sur place pour voir comment, justement, cette
01:27:41 arrivée d'Emmanuel Macron se prépare.
01:27:43 Alors, on va évoquer ce sujet. Un an
01:27:45 après la mort de son fils, le chef Yannick Allénaud
01:27:47 lance, ou plutôt relance, évidemment,
01:27:49 son combat contre ceux qu'il appelle les meurtriers
01:27:51 de la route. Son fils Antoine,
01:27:53 24 ans, percuté par un délinquant
01:27:55 sous l'emprise d'alcool le 8 mai, il lance...
01:27:57 Le père lance la famille, il est proche,
01:27:59 évidemment, il lance une association pour venir en aide
01:28:01 aux familles endeuillées. Il milite
01:28:03 pour la création d'une infraction
01:28:05 pénale spécifique.
01:28:07 On va voir un petit peu ce qu'a dit
01:28:09 Yannick Allénaud ce matin
01:28:11 dans Le Parisien. Il veut, en fait,
01:28:13 c'est très simple, hein, Philippe ? Enfin, c'est très simple.
01:28:15 À la fois, j'allais dire, c'est presque
01:28:17 naturel, normal et compliqué.
01:28:19 Il veut que ce soit reconnu comme un homicide
01:28:21 volontaire, évidemment,
01:28:23 ces accidents de la route, parce qu'il
01:28:25 estime que dès que vous prenez,
01:28:27 dès que vous dépassez, évidemment, ce qui est autorisé
01:28:29 en termes d'alcool, eh bien,
01:28:31 vous êtes conscient de ce que
01:28:33 vous pouvez entraîner avec une arme par destination
01:28:35 qu'est la voiture.
01:28:37 Oui, c'est un débat important
01:28:39 qui peut être contesté sur le plan juridique
01:28:41 parce que la définition... Alors,
01:28:43 mes études de droit pénal sont loin,
01:28:45 mais l'intentionnalité en droit pénal,
01:28:47 c'est compliqué à appliquer
01:28:49 dans le cas de quelqu'un qui va
01:28:51 consommer de l'alcool ou qui va
01:28:53 consommer de la drogue, on a un autre
01:28:55 exemple en tête dans l'actualité récente,
01:28:57 n'a pas l'intention de tuer.
01:28:59 Il est un inconscient,
01:29:01 il est un irresponsable, mais
01:29:03 il n'a pas l'intention de tuer.
01:29:05 Alors, je comprends que ce qu'il veut faire, monsieur Alénaud,
01:29:07 je comprends sa démarche,
01:29:09 c'est de renforcer la sévérité
01:29:11 pour avoir un effet
01:29:13 peut-être préventif et dissuasif
01:29:15 sur les personnes qui sont irresponsables.
01:29:17 Là, je comprends très bien sa démarche
01:29:19 et elle peut avoir un insens.
01:29:21 Est-ce qu'il faut penser par l'intention
01:29:23 de tuer ? Je ne sais pas.
01:29:25 Mais en tout cas, je comprends
01:29:27 qu'il dise "on ne peut pas
01:29:29 continuer comme ça avec des gens qui tuent".
01:29:31 - Quand on est un chauffard, on ne peut pas ignorer
01:29:33 qu'on peut être dangereux et tuer au volant
01:29:35 d'un véhicule à moteur. Homicide involontaire
01:29:37 pour les familles, c'est dur à entendre.
01:29:39 On sait que quand on consomme des substances,
01:29:41 on vole des voitures, c'est le cas,
01:29:43 de ce qui est le cas. Tuer son fils,
01:29:45 qu'on refuse d'obtempérer, on devient délinquant,
01:29:47 puis censé, en cas d'accident mortel,
01:29:49 on doit en répondre comme si c'était
01:29:51 un acte volontaire. Cela responsabiliserait
01:29:53 beaucoup plus de monde
01:29:55 et sauverait des vies.
01:29:57 - C'est la volonté de responsabiliser,
01:29:59 je pense qu'on la partagera tous
01:30:01 ici. Est-ce que c'est le bon moyen ?
01:30:03 - Je fais la question. Je n'ai pas l'impression
01:30:05 que plus la peine est dissuasive,
01:30:07 déjà, il faudra qu'elle soit appliquée
01:30:09 en France, on sait qu'on a du mal, mais plus
01:30:11 cela va empêcher les gens d'être dans un état second.
01:30:13 Parce qu'en fait, le problème, je comprends
01:30:15 très bien la douleur, je comprends ce sentiment
01:30:17 d'impunité, je comprends cette déchire, évidemment,
01:30:19 mais le mot "volontaire" a
01:30:21 un sens, il y a une différence entre l'intention de
01:30:23 tuer et de tuer par
01:30:25 folie,
01:30:27 par irresponsabilité...
01:30:29 - Je comprends vos nuances et les arguments juridiques,
01:30:31 mais vous prenez une voiture avec un taux d'alcoolémie...
01:30:33 - Pardon, il y a une différence entre foncer sur
01:30:35 quelqu'un volontairement pour le tuer
01:30:37 et être sous emprise d'alcool
01:30:39 et créer un accident. Malheureusement, le drame
01:30:41 est affreux pour les familles des véquines, évidemment,
01:30:43 mais l'intention n'est pas la même. Il faut
01:30:45 hiérarchiser, la justice française, c'est la hiérarchie,
01:30:47 c'est malheureusement...
01:30:49 - Mais quelle différence
01:30:51 vous faites quand vous avez dépassé
01:30:53 tous les taux d'alcoolémie que vous prenez des substances,
01:30:55 vous savez qu'il y a ce risque présentement ?
01:30:57 - Vous ne savez plus, vous n'êtes pas dans votre état normal.
01:30:59 - Alors dans ce cas-là, on va dire que
01:31:01 avant de boire, avant de fumer...
01:31:03 - Je ne voulais pas dire quelque chose...
01:31:05 - Avant de boire, avant de fumer,
01:31:07 on sait si on doit aller quelque part...
01:31:09 - Vous ne prenez pas votre boisson.
01:31:11 - Ce qui est terrible dans...
01:31:13 - L'attention n'est pas la même.
01:31:15 - Je comprends ce qu'il veut dire, c'est-à-dire par rapport au mot "involontaire".
01:31:17 C'est cruel, pour faire meuble d'oeil,
01:31:19 c'est-à-dire qu'on se dit "mais quelqu'un
01:31:21 qui a pris une substance
01:31:23 ou qui est...
01:31:25 qui a bu de l'alcool, etc.,
01:31:27 et qui est alcoolisé, qui prend le volant,
01:31:29 qui est récidiviste en plus, parce que dans ce cas-là,
01:31:31 c'était un récidiviste,
01:31:33 et qu'il puisse comme ça, et puis qu'après on parle
01:31:35 d'un homicide involontaire,
01:31:37 c'est extrêmement dur pour les familles.
01:31:39 - C'est impossible à entendre.
01:31:41 - Voilà, et c'est pour ça que je rejoins Philippe,
01:31:43 il faut trouver un mot qui puisse aussi apaiser...
01:31:45 - Il faut que ça soit des mots, vous avez raison,
01:31:47 mais il faut le traduire, parce que vous avez raison,
01:31:49 il y a une hiérarchie.
01:31:51 - Sinon ce sera injuste pour les autres.
01:31:53 En fait, c'est ça le problème, c'est qu'on est...
01:31:55 le personnel devient... c'est très compliqué,
01:31:57 parce qu'on ne peut pas se mettre à sa place,
01:31:59 on ne ressent pas ce qu'il a vécu,
01:32:01 et malheureusement, il n'y a pas grand-chose
01:32:03 qui peut nous faire peine, et je ne pense pas que la justice
01:32:05 soit là pour aider au deuil et réparer,
01:32:07 malheureusement, ce n'est pas le rôle de la justice.
01:32:09 Le rôle de la justice, c'est de protéger avant tout
01:32:11 la société et de punir le délinquant.
01:32:13 - Mais la justice, c'est d'abord de protéger les victimes.
01:32:15 - La question, c'est est-ce que si on met un homicide
01:32:17 volontaire, les gens buveront moins, effumeront moins,
01:32:19 et prennent moins la voiture ?
01:32:21 - Essayons !
01:32:23 - J'ai un sentiment de surpuissance, quand vous consommez
01:32:25 de l'alcool ou de la drogue, et que vous le prenez
01:32:27 le volant, vous dites "oui, c'est dangereux,
01:32:29 mais moi je suis le meilleur", c'est un sentiment
01:32:31 de surpuissance ? - Non, mais le problème, c'est que
01:32:33 l'alcool, on n'est pas dans son état normal,
01:32:35 donc on n'est pas rationnel. - À la base,
01:32:37 c'est-à-dire qu'à partir du moment où on est
01:32:39 effectivement alcoolisé, où on est
01:32:41 drogué, etc., il faut que ça puisse
01:32:43 être déjà un élément
01:32:45 aggravant, parce que le problème aujourd'hui,
01:32:47 c'est qu'au contraire, souvent on dit "oui, mais
01:32:49 vous comprenez,
01:32:51 le discernement a été
01:32:53 abscédé, etc."
01:32:55 C'est-à-dire qu'au contraire,
01:32:57 ça profite
01:32:59 aux coupables. C'est ça qui est difficile.
01:33:01 Moi, je me souviens aussi de ce témoignage
01:33:03 de Mme Allénault,
01:33:05 qui était vraiment
01:33:07 d'une tristesse absolue, parce qu'elle dit
01:33:09 "mais vous vous rendez compte, dans notre pays, on met
01:33:11 tout en place pour les coupables,
01:33:13 pour les délinquants, et les familles, les victimes,
01:33:15 rien." C'est-à-dire qu'on met les avocats,
01:33:17 on met les psys, etc. Et nous, on n'a pas été
01:33:19 du tout pris en charge. - Mais ça, c'est d'autres sujets.
01:33:21 - Je voudrais juste rappeler aussi que dans ce
01:33:23 cas, le fils de Yannick Allénault
01:33:25 a été tué par un délinquant
01:33:27 qui a volé une voiture. Il y a des circonstances
01:33:29 véritablement... - Il est sorti de prison.
01:33:31 - Pardonnez-moi, je ne fais aucune hiérarchie
01:33:33 dans une consommation d'alcool
01:33:35 ponctuelle.
01:33:37 Nous sommes dans un continuum
01:33:39 où un homme a vu mourir
01:33:41 une femme et une famille, leur enfant
01:33:43 de 24 ans, dans des circonstances
01:33:45 où vous ne pouvez pas accepter le mot "involontaire".
01:33:47 - D'abord, la mort d'un enfant,
01:33:49 je crois qu'on ne s'en remet jamais. - Jamais.
01:33:51 - Et c'est ressenti comme une grande injustice.
01:33:53 C'est une injustice permanente, dont ceux
01:33:55 qui en souffrent, c'est toute leur vie
01:33:57 que ça les tient. Après,
01:33:59 Sonia vient de le dire,
01:34:01 on est dans un cas où il y a
01:34:03 cumul, et donc on se pose la question de
01:34:05 comment se fait-il que des gens qui sont délinquants,
01:34:07 récidivistes, etc.,
01:34:09 puissent toujours circuler de cette façon-là.
01:34:11 Après, moi, je rejoins Arthur
01:34:13 à un moment donné, on ne peut pas dire
01:34:15 que c'est volontaire. C'est volontaire quand
01:34:17 je fonce avec un camion à Nice,
01:34:19 quand je fonce avec un camion à Berlin dans la foule.
01:34:21 Ça, c'est volontaire. Après,
01:34:23 la responsabilité doit être vue.
01:34:25 Et effectivement, si je prends le volant,
01:34:27 je suis bourré, on veut m'arrêter,
01:34:29 je force le passage, je suis responsable.
01:34:31 Et là, la sanction, elle doit être
01:34:33 très sévère, et l'appui aux familles
01:34:35 des victimes doit être amélioré parce qu'effectivement,
01:34:37 où est l'appui
01:34:39 à la fois psychologique, mais très concret ?
01:34:41 - Parlons-en. - C'est des victimes qui n'ont pas eu l'aide.
01:34:43 - Vous voyez, nous sommes dans une société où il y a, par exemple,
01:34:45 une psychologisation, surtout, où il y a
01:34:47 des cellules psychologiques qui sont créées, surtout, sauf,
01:34:49 presque, pardonnez-moi, sur l'essentiel.
01:34:51 Parce qu'il faut lire cet entretien où Yannick
01:34:53 Allénaud explique qu'en réalité,
01:34:55 de l'hôpital jusqu'à l'institut médico-légal,
01:34:57 c'est un vide, c'est le néant,
01:34:59 c'est une machine froide qui se referme
01:35:01 comme des mâchoires. - C'est ce que j'allais dire, Sonia.
01:35:03 Il faut une personne humaine. - Un référent, pardonnez-moi.
01:35:05 - Qui prenne, qui aide
01:35:07 ces familles de victimes
01:35:09 du début à la fin. - Joseph,
01:35:11 regardez, écoutez ce qu'il dit. Il dit "Après un attentat,
01:35:13 vous avez un dispositif qui se met
01:35:15 en place dès les premiers instants, avec de la
01:35:17 solidarité des psychologues, un accompagnement.
01:35:19 On ne laisse pas les gens seuls.
01:35:21 Pour un accident, c'est l'inverse, dit-il.
01:35:23 On est seul, seul face à la réalité
01:35:25 où l'air est irrespirable et votre souffle
01:35:27 coupé. Pourquoi cette différence
01:35:29 de traitement entre les différentes catégories
01:35:31 de victimes ? - Alors, à la décharge,
01:35:33 il y a des équipes
01:35:35 qui font très bien leur travail, mais c'est pas
01:35:37 organisé comme ça.
01:35:39 Par exemple, quand des parents viennent reconnaître
01:35:41 un enfant à la morgue, il y a des gens qui font
01:35:43 plus que leur travail,
01:35:45 qui accompagnent des médecins
01:35:47 qui discutent avec les familles,
01:35:49 mais c'est pas organisé.
01:35:51 Ça devrait être automatique.
01:35:53 Là, c'est des cas des gens qui sont évidemment
01:35:55 bousculés. Par exemple, les forces de police
01:35:57 racontent très souvent que quand c'est la mort d'un enfant,
01:35:59 ils accompagnent les familles.
01:36:01 - Est-ce que c'est le rôle de la justice ?
01:36:03 Je partage ce que vous disiez tout à l'heure.
01:36:05 La justice, elle a d'abord à protéger
01:36:07 la société et à juger
01:36:09 avec les droits
01:36:11 de la défense pour les
01:36:13 pires accusés, les pires salauds
01:36:15 ont droit à une défense.
01:36:17 Je trouve que ce qu'exprime
01:36:19 cet homme
01:36:21 qui est mortri, qui ne se remet pas
01:36:23 à une chose comme ça,
01:36:25 c'est pas vis-à-vis de la justice.
01:36:27 Il demande à la justice
01:36:29 que la justice n'ait pas
01:36:31 son rôle fondamental.
01:36:33 En revanche, qu'il n'ait pas eu
01:36:35 de structure
01:36:37 qui aille les voir,
01:36:39 aller voir la famille.
01:36:41 Je pense qu'il y a une question de service public là-dedans.
01:36:43 Il y a un moment où l'Etat doit...
01:36:45 Et que le sujet des victimes
01:36:47 est un sujet évidemment fondamental.
01:36:49 C'est pas forcément à la justice.
01:36:51 - Vous savez qu'au moment où on parle de cela,
01:36:53 il y a une sorte de concomitance, j'allais dire.
01:36:55 C'est presque une sorte d'ironie,
01:36:57 mais mal placée. C'est-à-dire au moment où Yannick Halenau
01:36:59 fait cette sortie après
01:37:01 un an de la mort de son fils, on a,
01:37:03 je ne veux pas mettre les choses, mais vous avez
01:37:05 Pierre Palmade, dont on parle avec les sorties
01:37:07 autorisées le week-end.
01:37:09 Et qui a fait, et avec toutes les conséquences
01:37:11 aussi pour les victimes d'un enfant
01:37:13 qui a été défiguré aussi.
01:37:15 La question c'est la justice à un moment
01:37:17 quand elle va intervenir. Vraiment quand on dit
01:37:19 il faut que les victimes soient au coeur de ce système-là.
01:37:21 C'est tellement essentiel.
01:37:23 Parfois on le dit,
01:37:25 mais c'est des mots.
01:37:27 - La justice ne peut pas apporter réparation aux victimes.
01:37:29 Je crois que c'est un autre sujet.
01:37:31 - Mais c'est terrible.
01:37:33 - La justice est rendue pour protéger la justice.
01:37:35 - Protéger et punir.
01:37:37 - Alors en quoi elle protège les victimes
01:37:39 si on se dit qu'elle n'est pas l'heure.
01:37:41 - Le problème c'est pourquoi une personne qui a été délinquante
01:37:43 plusieurs fois se retrouve encore à faire de la délinquance.
01:37:45 - A la question qu'attendez-vous du procès
01:37:47 de l'homme qui a tué votre fils,
01:37:49 sa réponse, un mot.
01:37:51 L'exemplarité.
01:37:53 Vous imaginez si...
01:37:55 - Oui.
01:37:59 - On continuera à en parler.
01:38:01 A parler aussi de cette association, c'est très important
01:38:03 parce que voilà, ce sont des associations,
01:38:05 des fondations qui viennent, si vous voulez, un petit peu remplacer
01:38:07 le rôle parfois des services publics
01:38:09 et d'accompagnement de ces familles endeuillées.
01:38:11 Donc hommage évidemment à la mémoire
01:38:15 de ce jeune homme plein de talent.
01:38:17 On va passer au déplacement
01:38:19 à Lyon. Emmanuel Macron est attendu
01:38:21 dans quelques instants.
01:38:23 Là encore un énorme périmètre, c'est ce que nous disent
01:38:25 nos correspondants sur place. On sera avec Célia Barotte
01:38:27 dans quelques minutes.
01:38:29 On rappelle, hommage évidemment avec cette journée
01:38:31 pour Jean Boulin.
01:38:33 D'ailleurs, Gauthier, il y a des...
01:38:35 On en a vu tout à l'heure évidemment pour les cérémonies
01:38:37 autour des Champs-Elysées, il y avait beaucoup de responsables politiques,
01:38:39 beaucoup d'officiels, évidemment,
01:38:41 oppositions, il y avait la maire
01:38:43 de Paris à Lyon aussi, ça va être le cas ?
01:38:45 - Le maire de Lyon
01:38:47 au minimum, Grégory Doucet,
01:38:49 effectivement, Emmanuel Macron qui pourrait être accompagné
01:38:51 de plusieurs ministres
01:38:53 lors de ce déplacement.
01:38:55 Déplacement que vous disiez très encadré.
01:38:57 Très encadré effectivement avec un dispositif
01:38:59 de sécurité qui s'étend sur plusieurs
01:39:01 kilomètres. La zone va bien au-delà
01:39:03 de la prison de Montluc
01:39:05 où les rassemblements sont interdits.
01:39:07 Les transports en commun ne circulent plus dans
01:39:09 cette zone par exemple, donc ça a des conséquences
01:39:11 très concrètes sur la vie
01:39:13 des Lyonnais et sur leur quotidien
01:39:15 en cette journée du 8 mai.
01:39:17 Et des drones, vous savez que c'est des drones
01:39:19 qui vont survoler cette zone pour vérifier
01:39:21 qu'aucun rassemblement ne se forme
01:39:23 pendant la visite du président de la République.
01:39:25 Donc il y a des drones qui vont survoler
01:39:27 la zone de plusieurs kilomètres carrés
01:39:29 où va se rendre
01:39:31 le président et au-delà donc à la prison de Montluc
01:39:33 et effectivement la CGT qui a essayé
01:39:35 de pouvoir organiser une manifestation
01:39:37 aux abords de la prison et qui a
01:39:39 donc été déçue par la décision
01:39:41 de justice qui confirme l'arrêté
01:39:43 préfectoral du Rhone. Voilà un président
01:39:45 dont on reproche,
01:39:47 auquel beaucoup reprochent la verticalité
01:39:49 du pouvoir, la solitude, etc.
01:39:51 Et qui finalement, par ses déplacements,
01:39:53 il pensait remédier à cela par ses déplacements
01:39:55 et ses déplacements sont encore plus bunkerisés
01:39:57 que s'il avait été à l'exil. C'est assez symptomatique
01:39:59 de la crise de la démocratie parce que c'est quoi
01:40:01 le fondement de la démocratie ? C'est croire
01:40:03 que, en la capacité de monsieur Tout-le-Monde
01:40:05 à pouvoir se saisir de son bon sens moral,
01:40:07 de sa vertu et de ses décisions.
01:40:09 Et en fait là, il ne pense pas
01:40:11 que des gens, des Français, vont pouvoir
01:40:13 respecter ces moments-là, Jean Moulin ou lui,
01:40:15 mais il ne pense pas au bon sens moral,
01:40:17 il ne pense pas à la responsabilité. Et en fait,
01:40:19 quand on réfléchit bien, ces images-là de présidents
01:40:21 qui se déplacent avec des drones
01:40:23 au-dessus de sa tête, avec des gardes
01:40:25 et des spectateurs
01:40:27 ou poussés à plusieurs kilomètres,
01:40:29 c'est rarement en démocratie que ça se passe. C'est assez étonnant
01:40:31 quand même, ce n'est pas une image qu'on a l'habitude de voir dans les pays démocrates.
01:40:33 Et je pense malheureusement
01:40:35 que là, il paye, mais il n'y a pas
01:40:37 qu'Emmanuel Macron, parce que c'est une expression
01:40:39 qui vient de Jacques Delors en 99
01:40:41 à la cathédrale de Strasbourg. En fait, il paye
01:40:43 son image et sa
01:40:45 stature de despote éclairé
01:40:47 mais qui est assumé. - Ah carrément ?
01:40:49 - Il s'assume, il ne croit pas, il ne pense...
01:40:51 - Vous y allez là un peu fort. - Le despote éclairé,
01:40:53 rappelez-vous le discours de Jacques Delors à la cathédrale de Strasbourg.
01:40:55 Il ne croit pas à la capacité
01:40:57 de monsieur Tout-le-Monde à choisir son destin commun.
01:40:59 - Vous avez la responsabilité de vos mots, Arthéon.
01:41:01 - Bien sûr, mais vous refusez le référendum.
01:41:03 Parce que vous ne croyez pas en la compétence de chacun
01:41:05 de choisir son destin éclairé.
01:41:07 - Despote, despote, despote...
01:41:09 - Je reprends la phrase de Jacques Delors.
01:41:11 Et quand il parle de l'UE, il parlait de ça.
01:41:13 - Mais vous la calquez, la situation aujourd'hui, comme si c'était...
01:41:15 - Je trouve que c'est un des symptômes. Il ne croit pas en la responsabilité
01:41:17 au bon sens moral, aux vertus des
01:41:19 Français, de ne pas tuer, de ne pas
01:41:21 huer des gens. - Je pense qu'il a failli
01:41:23 avoir assez confiance en lui. - Ah oui, vraiment.
01:41:25 - Il n'a pas eu assez confiance en lui pour justement
01:41:27 autoriser que tout se passe
01:41:29 comme ça devrait se passer.
01:41:31 Et que les Français puissent fêter
01:41:33 ce moment, au risque
01:41:35 qu'il y ait quelques
01:41:37 casserolades.
01:41:39 - Je pense qu'en plus, le piège pour un président
01:41:41 de la République, c'est de se laisser
01:41:43 submerger par les
01:41:45 précautionnistes de la sécurité.
01:41:47 Parce que vous avez autour de tout président,
01:41:49 moi j'ai vécu ça auprès de... même à Matignon,
01:41:51 autour de tout président,
01:41:53 de toute personnalité, vous avez des tas de gens qui leur disent
01:41:55 "Ah président, il ne faut pas faire ça parce que
01:41:57 on ne sait jamais, il peut y avoir un fou,
01:41:59 qui ?" Mais si on rentre dans cette logique-là,
01:42:01 on ne fait plus rien. - Exactement.
01:42:03 - Et donc comme on est dans une période,
01:42:05 effectivement, où il y a eu une très forte contestation,
01:42:07 très forte critique d'Emmanuel Macron,
01:42:09 les services de sécurité
01:42:11 ont dû prendre complètement le pas.
01:42:13 - La politique prend le dessus, il y a
01:42:15 de la sécurité, le respect, tout ça. Mais là je pense qu'on est...
01:42:17 Vous avez raison Philippe, là, c'est l'intégrité
01:42:19 physique du président, je pense qu'ils y veillent
01:42:21 fort heureusement. - Mais il faut qu'il...
01:42:23 Il se rebelle, je pense qu'Emmanuel Macron,
01:42:25 il faut qu'il se rebelle contre ça à un moment donné,
01:42:27 sinon il va finir... - C'est juste son habitude,
01:42:29 c'est ce qu'il fait généralement, il aime bien
01:42:31 contourner... - Et c'est vrai que ça a surpris tout le monde quand...
01:42:33 J'y reviens, mais quand le soir de la finale entre
01:42:35 Nantes et Toulouse, il ne va pas aller sur la pousse, parce que c'est pas
01:42:37 macronien dans l'esprit, on l'aime
01:42:39 ou on ne l'aime pas, mais il va plutôt au contact,
01:42:41 il ne se planque pas. - Mais vous avez d'autant plus raison qu'ils avaient peur
01:42:43 plus de ces questions de sécurité que des sifflets.
01:42:45 - Oui. - Donc ça veut dire qu'ils sont entrés dans
01:42:47 une parano... - Ils ont installé des grilles, je vous rappelle,
01:42:49 ils ont installé des grilles, avec des piques. - Ou sur 80 000
01:42:51 personnes, on ne peut jamais exclure 15 000.
01:42:53 - Parce que ces images font le tout du monde.
01:42:55 Vous auriez un contraste, alors on ne va pas comparer
01:42:57 avec le sacre de Charles III, mais vous avez
01:42:59 une cérémonie millimétrée
01:43:01 historique, et puis vous avez...
01:43:03 - Beaucoup moins de sécurité. - Et pour ceux qui n'aiment pas
01:43:05 le président et qui protestent, les sanctions, ça tombe tout de suite.
01:43:07 Vous avez vu ce retraité qui avait une
01:43:09 banderole... Non mais le retraité, qui avait
01:43:11 une banderole dans son jardin, il va suivre un stage.
01:43:13 Ce n'est pas la fin du monde, mais enfin quand même.
01:43:15 - Notre correspondante sur place
01:43:17 à Lyon, alors est-ce que vous pouvez nous décrire
01:43:19 justement l'ambiance, l'atmosphère ?
01:43:21 Est-ce qu'il y a généralement,
01:43:23 on l'imagine, beaucoup plus de cordons
01:43:25 de sécurité, de forces de l'ordre que de...
01:43:27 j'allais dire que de badauds, peut-être de manifestants
01:43:29 et de citoyens qui attendent le président.
01:43:31 - Exactement Sonia, en ce 8 mai, il y a
01:43:35 plus d'agents de police
01:43:37 que de riverains ou encore de manifestants.
01:43:39 Pour l'instant, nous n'en avons pas encore
01:43:41 vu, mais les policiers assurent
01:43:43 un dispositif de sécurité très
01:43:45 important, hors normes.
01:43:47 Les riverains doivent attester
01:43:49 de leur domiciliation dans les rues.
01:43:51 Une dizaine de rues est bloquée par un
01:43:53 cordon de sécurité des véhicules de police.
01:43:55 Il faut attester de sa présence
01:43:57 et de son motif pour être
01:43:59 aux alentours de la prison de Montluc.
01:44:01 Nous sommes rue du Dauphiné
01:44:03 et pourtant, il nous reste encore une
01:44:05 vingtaine de minutes de marche pour nous
01:44:07 rendre sur le site qui va être
01:44:09 visité par Emmanuel Macron.
01:44:11 Le président de la République est attendu aux
01:44:13 alentours de 14h30, 14h40
01:44:15 à la prison de Montluc pour, je vous le
01:44:17 rappelle, rendre hommage à Jean Moulin,
01:44:19 visiter les cellules de ce
01:44:21 résistant très important, mais aussi
01:44:23 la cellule de Marc Bloch ou encore de
01:44:25 Klaus Barbie. Pour le chef de l'Etat,
01:44:27 c'est une commémoration importante
01:44:29 puisque aujourd'hui, nous fêtons les
01:44:31 80 ans de l'arrestation de
01:44:33 Jean Moulin. - Merci beaucoup.
01:44:35 Merci pour toutes ces informations et évidemment,
01:44:37 on vous retrouvera tout à l'heure dans nos prochaines
01:44:39 éditions pour l'arrivée d'Emmanuel Macron
01:44:41 et puisque nous parlons d'histoire, je vais vous présenter
01:44:43 la une de l'Incorrect avec ses trois
01:44:45 historiens et quels historiens ?
01:44:47 Christophe Dicaise, Franck Ferrand,
01:44:49 formidable, et Olivier Dard, la bataille
01:44:51 de l'histoire de l'Université aux Médias.
01:44:53 Comment raconter la France ?
01:44:55 Peut-on encore la raconter
01:44:57 avec ses ombres et ses lumières ?
01:44:59 Vaste question à lire dans l'Incorrect.
01:45:01 Merci, chers amis. - Merci.
01:45:03 - C'est un plaisir de vous avoir autour de la table
01:45:05 un jour férié, c'est sympathique que vous soyez venus.
01:45:07 - Et n'oublions pas le fond du jour férié
01:45:09 au-delà des images, etc.
01:45:11 L'hommage à la résistance, à ceux qui se sont battus
01:45:13 pour protéger nous. - Vous rappelez toujours l'essentiel.
01:45:15 Merci, Josette. Merci à tous.
01:45:17 Restez avec nous si vous le voulez bien. Bonne après-midi et à demain.
01:45:19 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:45:21 ♪ ♪ ♪

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