De l’arbre aux instruments à corde : portrait d’un luthier

Kult Media

Bienvenue dans l’univers de Philippe Clain, un artisan luthier où fabrication, réparation et restauration se mêlent à une passion commune : la musique.

Transcript

00:00 Je ne suis pas un luthier pour vendre de la marque.

00:03 Je suis un luthier pour fabriquer quelque chose.

00:06 Le métier il existera toujours parce qu'on aura toujours besoin de moyens, d'outils d'expression.

00:11 Avant le luthier c'était l'artisan qui fabriquait et qui réparait des instruments du quatuor,

00:25 c'est-à-dire tout ce qui est cordes frottées.

00:27 J'ai découvert la musique et les instruments de musique tout seul, un peu par hasard, d'une façon fortuite.

00:34 La musique, chanter, ça amène dans l'ambiance tout de suite une certaine chaleur au niveau humain.

00:39 Je me suis retourné dans des milieux de gens qui recherchaient beaucoup ça et qui avaient un peu la coutume de faire ça.

00:44 On était tout un groupe de gens et puis de ce milieu-là il est sorti des gens comme Bill Dorheim, comme Marcel Daddy.

00:49 Je suis resté petit bricolo, puis moi j'étais avec ma guitare un peu pliée chinoise,

00:54 où il n'y avait même pas écrit Made in China dedans.

00:56 C'est vrai que je me suis posé la question de comment bonifier un tel objet,

01:01 comment je pouvais faire quelque chose qui pouvait être remarquable au milieu de ces beaux instruments.

01:06 Ça ne pouvait être qu'une qualité sonore, une originalité, quelque chose comme ça.

01:11 Alors j'ai commencé à décorer tout simplement avec des décors peints ou dessinés,

01:15 et puis après j'ai commencé à bricoler l'intérieur pour bonifier le son ou pour lui donner un certain caractère sonore.

01:23 [Musique]

01:27 - Ah, c'est pas mal, hein ? - Non.

01:29 - T'as vu comment je tiens ? - Non.

01:32 Ce sont des événements familiaux qui m'ont fait arriver à la Réunion.

01:35 J'avais quand même tout mon savoir, toutes mes découvertes et tous mes projets professionnels qui étaient là dans ma tête,

01:44 et il fallait que je me donne les moyens d'eux.

01:47 [Musique]

01:51 Ce sont toutes des guitares classiques, mais qui ont une particularité chacune,

01:55 et ça me permet moins de faire des dossiers pour mémoriser tout ça, faire des comparatifs, et après faire des choix.

02:00 Alors c'est intéressant de fabriquer comme ça.

02:02 Le gros intérêt, ce n'est pas de faire une guitare en espérant qu'elle soit la meilleure, alors qu'il n'y a pas de meilleure guitare.

02:08 Il y a la guitare qui convient. La meilleure des guitares qu'on puisse trouver, c'est celle qui nous convient.

02:13 Il faut que cette guitare, elle ait de la personnalité, qu'elle ait son originalité, qu'elle ait ses caractéristiques à elle.

02:20 [Musique]

02:30 Je me sens tellement mieux à la place de faire ça, que de réparer, réparer, réparer.

02:35 Combien de temps cela peut-il me prendre de fabriquer un instrument ?

02:40 Vous répondre exactement, c'est très difficile, parce que je suis un artisan, et je suis au four et au moulin.

02:45 [Musique]

02:51 Le premier instrument de musique, c'était un objet sonore, qui intervenait exactement comme le langage.

02:58 Je pense que le fait de travailler avec des machines ne fera pas perdre le métier.

03:04 Le métier, il existera toujours, parce qu'on aura toujours besoin de moyens, d'outils, d'expressions.

03:09 Je ne suis pas un luthier pour vendre de la marque.

03:12 Je suis un luthier pour fabriquer quelque chose, pour vendre des sons, je vends des sons.

03:17 Et mes sons, la seule marque qu'ils peuvent avoir, c'est mon nom à moi.

03:22 [Musique]

Catégorie

Transcription

Recommandations